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Thème 2

L’ANALYSE DES COMPOSANTS DU


PIB : C, I ET G
(OU LE MODÈLE IS-LM)
Lecture
Lecture/apprentissage très conseillée : chapitre 1 de
« Macroéconomie en pratique », M Sidiropoulos & A Varoudakis
Objectif : trouver comment agir sur le PIB
pour l’augmenter (= pour retrouver la phase
d’expansion dans le cycle économique)
Analyse typiquement keynésienne

Avant Keynes (1936) :

Avant cela, la macroéconomie classique partait du postulat que l’équilibre général prévalait

Idée qu’il ne pouvait y avoir durablement de surproduction ou de sous-production

puisque les prix s’ajustaient alors à la faveur des facteurs qui se déplaçaient là où ils étaient le mieux
rémunérés (Say, Walras, etc.)
Or, Keynes met en évidence :
- les imperfections du marché du travail
◦ Notamment la rigidité du salaire nominal (w)

- une rigidité du niveau général des prix (P)

Donc le salaire réel est lui aussi rigide à CT (w/P)

Conséquence : on ne peut pas compter sur l’ajustement des prix pour rétablir l’équilibre sur les marchés

Les marchés peuvent rester en déséquilibre

Notamment le marché du travail : on peut rester en sous-emploi

Il faut trouver une autre manière d’agir


Quelle manière d’agir ?
Le rôle de la demande est prépondérant, car c’est la demande qui explique/déclenche l’offre

Le marché des B&S est donc fondamental

◦ On le modélisera par la courbe IS


◦ Cette courbe explique la fonctionnement de Y = C + I + G (voir ensuite)

Si l’économie n’est pas au plein emploi, c’est parce que la demande globale (= demande effective) est trop faible
Exemple : que se passe-t-il en
période de crise?
Les producteurs sont soumis à des contraintes de débouchés

ils ont des capacités de production non utilisées


◦ car il n’est pas utile de produire s’il n’y a pas de clients (carnets de commandes)

Parmi des capacités de production, on trouve aussi une réserve de travail disponible
◦ elles n’utilisent pas toute l’offre de travail qui est disponible
◦ = rationnement de l’offre de travail = sous-emploi = chômage

Dans ces conditions, tout accroissement de demande globale de biens et services pourra conduire à
un accroissement de production et à une réduction du chômage, les prix restant constants.
Les moyens d’agir sur le PIB : les
politiques dites de demande
La théorie keynésienne suggère donc aux pouvoirs publics de stimuler la demande globale pour restaurer le plein emploi:

Par une politique budgétaire


◦ en augmentant les dépenses publiques (hausse de G dans Y=C+I+G)
◦ Ou en diminuant les prélèvements fiscaux (baisse de T donc hausse de C en principe dans Y=C+I+G)
◦ Ils modélisent une courbe IS (Y= C+I+G) qui représente l’équilibre sur le marché des B&S

Par une politique monétaire


◦ En augmentant la masse monétaire (pour réduire le taux d’intérêt et relancer l’investissement)
◦ Ou en réduisant le taux d’intérêt directement
◦ Ils modélisent une courbe LM qui représente l’équilibre sur le marché de la monnaie (Md = Mo)
Prévoir la bonne politique économique en
comprenant mieux les comportements des
acteurs économiques
Une politique économique représente une action sur une ou plusieurs variables de l’économie
◦ Dépenses publiques ou impôts pour la P budgétaire
◦ Offre de monnaie ou taux d’intérêt pour la P monétaire

Il faut donc pouvoir anticiper comment l’économie réagira à ces modifications pour pouvoir
◦ Évaluer l’ampleur de la politique à mener (de combien faire varier les variables)
◦ Anticiper (tous) les effets de ce qu’on s’apprête à faire (y compris les effets pervers, de manière à préciser
l’action pour les bloquer si on le peut)

Il faut donc modéliser l’économie cad les comportements


◦ Sur le marché des B&S
◦ Sur le marché de la monnaie
Les modèles de comportements à
construire
Pour le marché de la monnaie
◦ Il faut comprendre la demande de monnaie
◦ De son côté l’offre est exogène (décision émanant d’une autorité publique)
◦ Et expliquer l’équilibre offre de monnaie = demande de monnaie
◦ Ce sera une équation et une courbe LM

Pour le marché des B&S


◦ Il faut comprendre les composantes du PIB
◦ C’est-à-dire de la demande globale
◦ Puisque PIB = Y = production nationale = aussi : consommation globale
◦ En sachant que PIB = Y = C+I+G
◦ Ce sera une équation et une courbe IS
Important : les hypothèses du
modèle construit
Le modèle construit ici est le modèle IS-LM (marchés des biens/ marché de la monnaie)

C’est un modèle de court terme


◦ Prix fixes (à court terme, ils n’ont pas le temps d’évoluer)
◦ Donc pas d’inflation possible

C’est un modèle d’économie fermée


◦ Pas d’importations ni d’exportations
◦ Pas de problématique de compétitivité mondiale, de concurrence mondiale

La levée des hypothèses donnera lieu ensuite


◦ Au modèle AD-AS (économie fermée mais à moyen-long terme)
◦ Au modèle Mundell-Fleming (économie ouverte, mais retour à court terme)
◦ On peut lever toutes les hypothèses à la fois – il faut alors cumuler toutes les analyses et regarder tous les effets déjà vus (ils
sont nombreux et ne vont pas toujours dans le même sens) et y ajouter une analyse par les taux de change, ou en parité de
pouvoir d’achat
La modélisation des
comportements
Elle est à la base de l’analyse IS-LM

Elle permet d’expliquer la façon dont les acteurs se comportent et d’anticiper leurs réactions
économiques (recherchées ou non) face à des modifications extérieures (chocs ou politiques
économiques)

Les comportements des acteurs déterminent aussi l’efficacité ou non des politiques économiques qui
seront mises éventuellement en œuvre, ou l’ampleur avec laquelle le pays va être touché ou pas par un
choc économique
◦ Nb : choc économique = événement exogène qui affecte l’économie
◦ Exemple : une guerre au proche orient qui fait monter le prix du pétrole est un choc économique

Il s’agit de tenir compte, dans un modèle, de la réalité des comportements des agents…
La modélisation IS – le marché des
biens : Qu’y a-t-il dans le PIB ?
On l’a vu dans le thème 1, le PIB, ou la demande globale dans un pays, peut s’écrire : PIB = C + I + G
(en économie fermée)

Le PIB s’écrit souvent Y

On a donc Y = C+I+G

C = les ménages, qui consomment

I = les entreprises, qui investissent

G = l’Etat, à travers ses dépenses de fonctionnement (services publics) et ses investissements (grands
travaux) – mais hors redistribution (transferts)
L’investissement (lettre I)
Il peut être considéré comme exogène (on ne l’explique pas) – on écrit alors I, sans préciser d’équation

Mais on sait qu’il est endogène (il dépend de certaines autres variables)

Dans le cas d’un investissement endogène, on considère en général qu’il peut dépendre de 2 choses : le
revenu (Y) et/ou le taux d’intérêt (i). L’investissement présente aussi en général une partie autonome
(cad que l’on ne modélise pas, que l’on n’explique pas).
On peut donc avoir :
 

I = I0 + αY : l’investissement dépend positivement du revenu (si l’entreprise a plus de commandes et donc plus
d’argent, elle peut investir davantage). Le terme « α » désigne la propension marginale à investir (α=ΔI/ΔY)

I = I0 – βi : l’investissement dépend négativement du taux d’intérêt (s’il est élevé, la firme a plus de mal à emprunter
de l’argent puisque cela lui coûte plus cher et elle tendra donc à réduire ses investissements). Le terme « β » désigne la
sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt (nb : on n’utilise le terme « propension » que lorsque la variable est
dépendante du revenu)

I = I0 + αY – βi : ici, l’investissement répond favorablement au revenu et négativement au taux d’intérêt.


La consommation (lettre C)
Les ménages disposent d’un revenu, qu’ils répartissent en deux blocs : la consommation (C) et
l’épargne (S).

On a donc Y = C+S pour eux (attention, ici Y = seulement le revenu des ménages et non le PIB
complet)

De quoi la partie « C » dépend-elle ? (l’épargne, elle, n’est pas expliquée – elle est considérée comme
un résidu, ce qu’il reste quand le ménage a déterminé le niveau de sa consommation)

A titre illustratif, une fiche sur l’épargne est disponible dans : « L’économie, retenir l’essentiel », Chartoire, R; Loiseau, S,
Nathan (2010), pp 52
Les composantes de C
L’équation de consommation keynésienne s’écrit
◦ C = C0 + cYd

où C0 désigne la consommation autonome, c la propension marginale à consommer et Yd le revenu


disponible (il se calcule comme Yd = Y-T)

La consommation autonome est exogène (non déterminée par une équation).

Ainsi, un ménage type a une consommation de base (autonome), par exemple une consommation de
minimum de survie, et ensuite, il consomme en proportion de son revenu après impôts (s’il est plus
riche, il dépense plus; et s’il est plus pauvre, il dépense moins)
Les propensions à consommer
La propension moyenne à consommer est la part moyenne du revenu disponible d'un ménage qui est consacrée à la consommation

◦ PMC = C/Y
◦ En moyenne, les ménages dépensent par exemple 60% de leur revenu
◦ Attention : cela dépend fortement du niveau du revenu. Les catégories plus pauvres ont une propension moyenne très élevée
(elles gagnent peu et donc sont amenées à utiliser tout leur revenu pour faire face aux dépenses de base). Au contraire, les
ménages riches disposent d’un reste plus important une fois les dépenses de base réalisées – ils utilisent ce reste pour des
consommations plaisir mais pas en totalité. Leur propension moyenne est donc plus basse (ils ont plus d’épargne)

La propension marginale à consommer est la part d'une unité de revenu supplémentaire consacrée à la consommation.

◦ PmC = variation C/variation Y


◦ Exemple : si vous recevez une prime de 1000 euros (= variation du revenu), et que votre PmC est de 0,8, alors vous
dépenserez 800 euros de cette prime et épargnerez les 200 euros restants
◦ Propension marginale à épargner = 1 – propension marginale à consommer
Application : la PMC

Source : INSEE, Les comptes de la Nation en 2007 - Base 2000.


réponses

Exemple : pour 2000 :

PMC = C / Y = 783,9 / 923 = 0,849

Prop moy à épargner = 1 - PMC


Application : la PmC (att, 2° colonne =
2004-2007 et non 2000-07)
3 postulats sur la fonction de
consommation keynésienne
Le taux d’intérêt n’influence pas significativement la consommation. Seul le revenu disponible
conditionne la consommation

Lorsque le revenu s’accroît, la consommation s’accroît mais pas autant que le revenu = la « loi
psychologique fondamentale » = la propension marginale à consommer est comprise entre 0 et 1

Lorsque le revenu s’accroît, la part des dépenses de consommation dans le revenu tend à diminuer = la
propension moyenne à consommer décroît avec le revenu.
Les dépenses publiques (lettre G)

Elles sont exogènes

Elles relèvent de la politique du gouvernement


Calcul à partir de cela du revenu
national
Si l’on utilise tout ce qui précède, on peut alors déterminer l’expression du revenu Y.

Par exemple, si l’économie est fermée, que le taux d’imposition est « t » et que l’investissement dépend du revenu
selon une propension marginale notée « α », alors on peut modéliser :

on part de l’équation macroéconomique de base

on insère les équations de C et de I

on remplace Yd par son équation habituelle

on ôte la parenthèse

on passe tous les termes en « Y » du même côté

on factorise « Y »

on isole Y
interprétation
Le résultat obtenu ici s’appelle « expression du revenu » ; si vous avez des valeurs numériques pour
chaque terme (sauf Y), vous pouvez remplacer, ce qui vous donne alors l’équation de IS (voir plus
loin).

Il permet de faire apparaître le multiplicateur, souvent appelé « kG » :

Ici, ce terme (cette fraction) sera en effet ce par quoi sera multipliée toute variation dans les termes
« G », « C0 » ou « I0 » pour donner le résultat final sur Y.
Le rôle du multiplicateur
L’Etat peut donc modifier le revenu national, ou PIB (Y) en agissant sur les dépenses publiques (G) :
s’il augmente G de 100, alors Y sera augmenté aussi, mais par plus de 100 !

Imaginez que le multiplicateur vaille 3, cela signifie que toute hausse des dépenses publiques de 100
millions d’euros par exemple génère a priori une hausse du PIB de 100*3 = 300 millions d’euros. Le
revenu est donc multiplié !
Comment expliquer cet effet
d’entrainement ?
Cela est lié au circuit économique : si vous injectez de l’argent dans l’économie, celui-ci « tourne » et
développe d’autres revenus. Par exemple, si l’Etat injecte de l’argent pour construire une route, les
entreprises du BTP voient leurs revenus augmenter et embauchent de nouveaux salariés ; davantage de
revenus sont donc distribués ; ces salariés consomment dans les magasins locaux ou sur internet, ce qui
amène du revenu à d’autres entreprises qui à leur tour utilisent ce revenu pour consommer ou investir :
c’est un effet d’entrainement de l’économie.

Mais attention, nous avons vu plus haut que si l’Etat est obligé de prélever des impôts pour financer
ces dépenses, cela réduit le multiplicateur et freine donc l’effet d’entrainement et la hausse du PIB…
L’effet des impôts sur le
multiplicateur :

Que se passe-t-il si « c », la propension marginale à consommer augmente ?


◦ Si « c » augmente, le dénominateur se réduira et la fraction complète sera plus grande : c’est donc très
favorable à Y : ainsi, plus « c » est forte, plus le revenu peut augmenter.

Et que se passe-t-il si « t », le taux d’imposition, augmente ?


◦ Inversement, si le taux d’imposition (« t ») s’accroît, il amplifiera le dénominateur et réduira la fraction,
réduisant en même temps Y : la hausse du taux d’imposition tend à freiner la hausse du revenu.
Calculer l’expression du Kg et l’équation
de l’équilibre du marché des biens (IS)
Le processus est identique à ce qu’on vient de faire

Il suffit de remplacer les lettres par les chiffres

Imaginez que l’on ait les valeurs numériques suivantes (valeurs absolues) pour une autre économie que la précédente:

c = 0,5

t = 0,4

C0 = 200

I0 = 400

β = 6000

G = 800
1) On peut calculer l’expression de Y et du Kg

On reprend : Y = C+I+G

Donc Y = C0 + cYd + I0 – βi +G cad qu’on déduit des chiffres donnés la forme de l’économie

Donc Y = C0 +c(Y-tY) + I0 – βi +G

Donc Y = C0 + cY –ctY + I0 – βi +G

Donc Y-cY+ctY = C0 + I0 – βi +G

Donc Y (1-c+ct) = C0 + I0 – βi +G

Donc Y = (1/1-c+ct) * (C0 + I0 – βi +G ) voir diapo suivante…


résultat

Cela donne :

Kg = 1 / (1 – 0,5 + 0,5*0,4) = 1/0,7 = 1,428

Y = 1,428 . (200 + 400 -6000i + 800) donc Y = 1,428 (1400 – 6000i) donc

Y = 2000 – 8568 i ceci est l’équation de IS.


2) Si on veut calculer IS directement (cad Y) on
remplace tout de suite par les chiffres

Nb on aboutit au calcul de l’équation de IS directement :

donc Y = 200 + 0,5 (Y-0,4Y) + 400 – 6000i + 800

donc Y = 1400 + 0,5Y – 0,2Y – 6000i

donc Y-0,5Y+0,2Y = 1400 – 6000i

donc 0,7Y = 1400 – 6000i

donc Y=2000 – 8571,4i

l’équation est la même mis à part les petits écarts liés aux approximations de valeur dans la première version de calcul.
L’équilibre du marché des biens :
interprétation de IS
Définition : IS est l’ensemble des combinaisons « revenu-taux d’intérêt » (cad (Y,i) ) qui assurent
l’équilibre sur le marché des B&S

En effet, pour la calculer, nous avons calculé un équilibre entre Y (la production nationale) et les
composantes de la demande nationale (C, I et G)

Tout le long de la courbe, on a donc bien des équilibres (mais seulement sur le marché des biens)

De plus le signe de l’équation est négatif : si le taux d’intérêt augmente, Y diminue, et inversement

Interprétation du signe : la hausse de i entraîne une baisse de I (car il est plus coûteux) et cette baisse
de I fait elle-même baisser Y (puisque Y = C+I+G)
Visuel graphique
Si l’économie admet une équation de consommation de type C = 500 +0,5 Y (il n’y a pas d’impôt) et un
investissement de type I= 800 – 0,2i
◦ Alors Y = C+I+G donnera Y = 500 + 0,5 Y + 800 – 0,2 i, Donc Y – 0,5 Y = 1300 – 0,2 i
◦ Donc 0,5 Y = 1300 – 0,2 i Donc Y = 2600 – 0,4 i : c’est l’équation de IS (décroissante avec i)
◦ On peut alors tracer : si i = 0, Y vaudra 2600; et pour Y=0, i=6500

Donc : i

6500
IS

2600
La modélisation LM – le marché
de la monnaie
Le seul comportement à expliquer ici est celui de la demande de monnaie (Md)

L’offre est exogène (c’est la politique monétaire)

Que contient Md ?

Préalable : qu’est-ce que la monnaie, appelée aussi « liquidités »


Qu’est-ce que la monnaie ?
Voir aussi (à titre illustratif) : « L’économie, retenir l’essentiel », Chartoire, R; Loiseau, S, Nathan (2010), pp 102-107

La monnaie = un actif liquide, accepté par tous à sa valeur nominale

Elle a 3 fonctions :
◦ Réserve de valeur : conserve sa valeur donc permet de reporter des achats dans le temps (inversement, si on
prend des poires comme monnaie, après 3 semaines, on n’a plus de monnaie car les poires ont dépéri)
◦ Unité de compte : permet de mesurer et de comparer la valeur de différents biens
◦ Moyen d’échange : reconnue et acceptée par tous pour faire des échanges, des achats
Les formes de la monnaie
La monnaie marchandise (bétail, coquillage, épices, etc…)

La monnaie métallique (le fer, le cuivre, le bronze, l’argent ou l’or )

La monnaie papier (billets, lettre de change,…)

Formes actuelles :

Monnaie fiduciaire (pièces et billets, mais sans valeur en eux-mêmes)

Monnaie scripturale (écritures bancaires)


Retour à la modélisation de Md
Que contient Md ?

On l’a vu : pour Keynes, la monnaie est demandée pour 3 motifs:


◦ Transactions (Mt) : les acteurs ont besoin de liquidités pour faire des achats
◦ La quantité de monnaie demandée dépend du revenu car plus on est riche, plus on veut acheter de choses et plus il faut de liquidités pour faire les échanges
◦ Mt = = εY
◦ Précaution (Mp) : ils conservent de la liquidité pour le cas où (achats non immédiats et pax forcément prévus mais potentiels et proches : une
visite chez le médecin par exemple)
◦ Même analyse que pour la transaction (les 2 motifs sont donc souvent confondus, additionnés)
◦ Spéculation (Ms) : c’est l’épargne – les agents souhaitent avoir de la liquidité pour pouvoir la convertir immédiatement en titres financiers
quand ceux-ci ont un cours bas, afin de profiter de rentes en les revendant lorsque leur cours aura augmenté suffisamment
◦ Les agents conservent une partie de liquidités sans que cela s’explique précisément (partie autonome de la demande de monnaie de spéculation)
◦ Et ils en demandent aussi en fonction du taux d’intérêt des marchés (s’il est élevé, ils demandent moins de liquidités car ils préfèrent placer cet argent sur des comptes rémunérés au tx d’i,
mais donc moins liquides)
◦ On a donc Mso – γi

au total : Md = Mt (+ Mp) + Ms = εY + Mso – γi

Nb : pour les Classiques, seuls les motifs de transaction et de précaution sont reconnus (pour eux, la monnaie n’est pas demandée
pour elle-même, mais seulement pour acheter des biens) – on débouche alors sur la théorie quantitative de la monnaie
L’équation d’équilibre du marché
de la monnaie
Si le marché de la monnaie est équilibré, on a donc :
◦ Md = Mo
◦ Soit εY + Mso – γi = MO

Par exemple : 0,6 Y + 500 – 4000 i = 1400

donc 0,6Y = 900 + 4000i

 donc Y = 1500 + 6666,7 i ceci est l’équation de LM.

Définition : c’est l’ensemble des couples « revenu, tx d’intérêt » (( Y, i) ) qui assurent l’équilibre sur le marché de la monnaie

On a donc un signe positif dans l’équation : quand le revenu national augmente, le taux d’intérêt augmente (attention à bien
prendre la relation dans ce sens et non pas en commençant par « si i augmente… »)

Interprétation : lorsque Y augmente, les agents demandent plus de monnaie (= de liquidités) pour différents motifs , ce qui
augmente Md (la demande de monnaie) et donc, pour une offre de monnaie qui n’a pas bougé, accroît la pression sur le prix de la
monnaie
◦ Donc : hausse de Y implique hausse de Md et donc hausse de i
Visuel graphique
i LM

Y
L’équilibre sur les deux marchés à
la fois
L’équilibre du marché des B&S se traduit par une courbe IS décroissante dans l’espace (Y,i)

Et celui sur le marché de la monnaie par une courbe LM croissante dans le même espace

Donc les courbes sont se croiser en un seul point, qui sera l’endroit où les deux marchés sont équilibrés

À l’équilibre global, on a donc un niveau de taux d’intérêt donné pour un niveau de revenu national
(PIB) donné
Exemple :
Si nous avions : Y=2000 – 8571,4i (IS : vous la reconnaissez au signe «moins » dans son équation) et
Y = 1500 + 6666,7 i (LM : reconnaissable au signe « plus »)

Alors : IS=LM implique que i=0,03, soit 3%

Il suffit de réintroduire cette valeur du taux d’intérêt dans IS ou dans LM pour avoir la valeur de Y ;
ici, Y=1700 environ

S’il juge que ce niveau de PIB est trop bas, l’Etat pourra essayer d’agir sur lui en agissant sur les
variables qui entrent dans les équations de comportement qu’on vient de voir (= sur tout ce qui peut
faire se déplacer IS et/ou LM)
Utilisation de ces éléments de
cours (1/2)
Il est essentiel d’avoir en tête les différents éléments qui interviennent dans le calcul du PIB et donc ceux sur quoi on peut agir

La consommation des ménages est un levier essentiel (Y = C+I+G)

Cela va renvoyer aux questions de revenus (salaires…) et aussi de prix, cad de pouvoir d’achat…

Mais attention aussi aux impôts : ils financent la collectivité mais ils limitent la consommation (et peuvent donc handicaper la
croissance)

L’investissement des firmes est important aussi (Y = C+I+G)

Il dépend en partie du revenu lui-même (du niveau de croissance, de la confiance)

Et aussi des taux d’intérêt (donc de la politique monétaire)

L’Etat peut aussi intervenir en dépensant directement (Y = C+I+G)

Mais alors il faut financer ces dépenses et si on le fait par les impôts, cela peut entraver cette même croissance…
Utilisation de ces éléments de
cours (2/2)
Important : tout est lié ! (c’est le circuit économique…)

Intervenir sur un facteur déclenche des effets (pas forcément désirés ni désirables) sur d’autres…

Inversement, des éléments extérieurs peuvent modifier certaines de ces variables (P, i, etc.) sans que
cela soit recherché : ce sont des chocs économiques

Ces chocs auront forcément des effets sur le PIB, sur la croissance

Si les effets sont défavorables (on parle de chocs négatifs, il faudra alors, souvent, intervenir
politiquement pour contrebalancer

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