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Avant cela, la macroéconomie classique partait du postulat que l’équilibre général prévalait
puisque les prix s’ajustaient alors à la faveur des facteurs qui se déplaçaient là où ils étaient le mieux
rémunérés (Say, Walras, etc.)
Or, Keynes met en évidence :
- les imperfections du marché du travail
◦ Notamment la rigidité du salaire nominal (w)
Conséquence : on ne peut pas compter sur l’ajustement des prix pour rétablir l’équilibre sur les marchés
Si l’économie n’est pas au plein emploi, c’est parce que la demande globale (= demande effective) est trop faible
Exemple : que se passe-t-il en
période de crise?
Les producteurs sont soumis à des contraintes de débouchés
Parmi des capacités de production, on trouve aussi une réserve de travail disponible
◦ elles n’utilisent pas toute l’offre de travail qui est disponible
◦ = rationnement de l’offre de travail = sous-emploi = chômage
Dans ces conditions, tout accroissement de demande globale de biens et services pourra conduire à
un accroissement de production et à une réduction du chômage, les prix restant constants.
Les moyens d’agir sur le PIB : les
politiques dites de demande
La théorie keynésienne suggère donc aux pouvoirs publics de stimuler la demande globale pour restaurer le plein emploi:
Il faut donc pouvoir anticiper comment l’économie réagira à ces modifications pour pouvoir
◦ Évaluer l’ampleur de la politique à mener (de combien faire varier les variables)
◦ Anticiper (tous) les effets de ce qu’on s’apprête à faire (y compris les effets pervers, de manière à préciser
l’action pour les bloquer si on le peut)
Elle permet d’expliquer la façon dont les acteurs se comportent et d’anticiper leurs réactions
économiques (recherchées ou non) face à des modifications extérieures (chocs ou politiques
économiques)
Les comportements des acteurs déterminent aussi l’efficacité ou non des politiques économiques qui
seront mises éventuellement en œuvre, ou l’ampleur avec laquelle le pays va être touché ou pas par un
choc économique
◦ Nb : choc économique = événement exogène qui affecte l’économie
◦ Exemple : une guerre au proche orient qui fait monter le prix du pétrole est un choc économique
Il s’agit de tenir compte, dans un modèle, de la réalité des comportements des agents…
La modélisation IS – le marché des
biens : Qu’y a-t-il dans le PIB ?
On l’a vu dans le thème 1, le PIB, ou la demande globale dans un pays, peut s’écrire : PIB = C + I + G
(en économie fermée)
On a donc Y = C+I+G
G = l’Etat, à travers ses dépenses de fonctionnement (services publics) et ses investissements (grands
travaux) – mais hors redistribution (transferts)
L’investissement (lettre I)
Il peut être considéré comme exogène (on ne l’explique pas) – on écrit alors I, sans préciser d’équation
Mais on sait qu’il est endogène (il dépend de certaines autres variables)
Dans le cas d’un investissement endogène, on considère en général qu’il peut dépendre de 2 choses : le
revenu (Y) et/ou le taux d’intérêt (i). L’investissement présente aussi en général une partie autonome
(cad que l’on ne modélise pas, que l’on n’explique pas).
On peut donc avoir :
I = I0 + αY : l’investissement dépend positivement du revenu (si l’entreprise a plus de commandes et donc plus
d’argent, elle peut investir davantage). Le terme « α » désigne la propension marginale à investir (α=ΔI/ΔY)
I = I0 – βi : l’investissement dépend négativement du taux d’intérêt (s’il est élevé, la firme a plus de mal à emprunter
de l’argent puisque cela lui coûte plus cher et elle tendra donc à réduire ses investissements). Le terme « β » désigne la
sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt (nb : on n’utilise le terme « propension » que lorsque la variable est
dépendante du revenu)
On a donc Y = C+S pour eux (attention, ici Y = seulement le revenu des ménages et non le PIB
complet)
De quoi la partie « C » dépend-elle ? (l’épargne, elle, n’est pas expliquée – elle est considérée comme
un résidu, ce qu’il reste quand le ménage a déterminé le niveau de sa consommation)
A titre illustratif, une fiche sur l’épargne est disponible dans : « L’économie, retenir l’essentiel », Chartoire, R; Loiseau, S,
Nathan (2010), pp 52
Les composantes de C
L’équation de consommation keynésienne s’écrit
◦ C = C0 + cYd
Ainsi, un ménage type a une consommation de base (autonome), par exemple une consommation de
minimum de survie, et ensuite, il consomme en proportion de son revenu après impôts (s’il est plus
riche, il dépense plus; et s’il est plus pauvre, il dépense moins)
Les propensions à consommer
La propension moyenne à consommer est la part moyenne du revenu disponible d'un ménage qui est consacrée à la consommation
◦ PMC = C/Y
◦ En moyenne, les ménages dépensent par exemple 60% de leur revenu
◦ Attention : cela dépend fortement du niveau du revenu. Les catégories plus pauvres ont une propension moyenne très élevée
(elles gagnent peu et donc sont amenées à utiliser tout leur revenu pour faire face aux dépenses de base). Au contraire, les
ménages riches disposent d’un reste plus important une fois les dépenses de base réalisées – ils utilisent ce reste pour des
consommations plaisir mais pas en totalité. Leur propension moyenne est donc plus basse (ils ont plus d’épargne)
La propension marginale à consommer est la part d'une unité de revenu supplémentaire consacrée à la consommation.
Lorsque le revenu s’accroît, la consommation s’accroît mais pas autant que le revenu = la « loi
psychologique fondamentale » = la propension marginale à consommer est comprise entre 0 et 1
Lorsque le revenu s’accroît, la part des dépenses de consommation dans le revenu tend à diminuer = la
propension moyenne à consommer décroît avec le revenu.
Les dépenses publiques (lettre G)
Par exemple, si l’économie est fermée, que le taux d’imposition est « t » et que l’investissement dépend du revenu
selon une propension marginale notée « α », alors on peut modéliser :
on ôte la parenthèse
on factorise « Y »
on isole Y
interprétation
Le résultat obtenu ici s’appelle « expression du revenu » ; si vous avez des valeurs numériques pour
chaque terme (sauf Y), vous pouvez remplacer, ce qui vous donne alors l’équation de IS (voir plus
loin).
Ici, ce terme (cette fraction) sera en effet ce par quoi sera multipliée toute variation dans les termes
« G », « C0 » ou « I0 » pour donner le résultat final sur Y.
Le rôle du multiplicateur
L’Etat peut donc modifier le revenu national, ou PIB (Y) en agissant sur les dépenses publiques (G) :
s’il augmente G de 100, alors Y sera augmenté aussi, mais par plus de 100 !
Imaginez que le multiplicateur vaille 3, cela signifie que toute hausse des dépenses publiques de 100
millions d’euros par exemple génère a priori une hausse du PIB de 100*3 = 300 millions d’euros. Le
revenu est donc multiplié !
Comment expliquer cet effet
d’entrainement ?
Cela est lié au circuit économique : si vous injectez de l’argent dans l’économie, celui-ci « tourne » et
développe d’autres revenus. Par exemple, si l’Etat injecte de l’argent pour construire une route, les
entreprises du BTP voient leurs revenus augmenter et embauchent de nouveaux salariés ; davantage de
revenus sont donc distribués ; ces salariés consomment dans les magasins locaux ou sur internet, ce qui
amène du revenu à d’autres entreprises qui à leur tour utilisent ce revenu pour consommer ou investir :
c’est un effet d’entrainement de l’économie.
Mais attention, nous avons vu plus haut que si l’Etat est obligé de prélever des impôts pour financer
ces dépenses, cela réduit le multiplicateur et freine donc l’effet d’entrainement et la hausse du PIB…
L’effet des impôts sur le
multiplicateur :
Imaginez que l’on ait les valeurs numériques suivantes (valeurs absolues) pour une autre économie que la précédente:
c = 0,5
t = 0,4
C0 = 200
I0 = 400
β = 6000
G = 800
1) On peut calculer l’expression de Y et du Kg
On reprend : Y = C+I+G
Donc Y = C0 + cYd + I0 – βi +G cad qu’on déduit des chiffres donnés la forme de l’économie
Donc Y = C0 +c(Y-tY) + I0 – βi +G
Donc Y = C0 + cY –ctY + I0 – βi +G
Donc Y-cY+ctY = C0 + I0 – βi +G
Donc Y (1-c+ct) = C0 + I0 – βi +G
Cela donne :
Y = 1,428 . (200 + 400 -6000i + 800) donc Y = 1,428 (1400 – 6000i) donc
l’équation est la même mis à part les petits écarts liés aux approximations de valeur dans la première version de calcul.
L’équilibre du marché des biens :
interprétation de IS
Définition : IS est l’ensemble des combinaisons « revenu-taux d’intérêt » (cad (Y,i) ) qui assurent
l’équilibre sur le marché des B&S
En effet, pour la calculer, nous avons calculé un équilibre entre Y (la production nationale) et les
composantes de la demande nationale (C, I et G)
Tout le long de la courbe, on a donc bien des équilibres (mais seulement sur le marché des biens)
De plus le signe de l’équation est négatif : si le taux d’intérêt augmente, Y diminue, et inversement
Interprétation du signe : la hausse de i entraîne une baisse de I (car il est plus coûteux) et cette baisse
de I fait elle-même baisser Y (puisque Y = C+I+G)
Visuel graphique
Si l’économie admet une équation de consommation de type C = 500 +0,5 Y (il n’y a pas d’impôt) et un
investissement de type I= 800 – 0,2i
◦ Alors Y = C+I+G donnera Y = 500 + 0,5 Y + 800 – 0,2 i, Donc Y – 0,5 Y = 1300 – 0,2 i
◦ Donc 0,5 Y = 1300 – 0,2 i Donc Y = 2600 – 0,4 i : c’est l’équation de IS (décroissante avec i)
◦ On peut alors tracer : si i = 0, Y vaudra 2600; et pour Y=0, i=6500
Donc : i
6500
IS
2600
La modélisation LM – le marché
de la monnaie
Le seul comportement à expliquer ici est celui de la demande de monnaie (Md)
Que contient Md ?
Elle a 3 fonctions :
◦ Réserve de valeur : conserve sa valeur donc permet de reporter des achats dans le temps (inversement, si on
prend des poires comme monnaie, après 3 semaines, on n’a plus de monnaie car les poires ont dépéri)
◦ Unité de compte : permet de mesurer et de comparer la valeur de différents biens
◦ Moyen d’échange : reconnue et acceptée par tous pour faire des échanges, des achats
Les formes de la monnaie
La monnaie marchandise (bétail, coquillage, épices, etc…)
Formes actuelles :
Nb : pour les Classiques, seuls les motifs de transaction et de précaution sont reconnus (pour eux, la monnaie n’est pas demandée
pour elle-même, mais seulement pour acheter des biens) – on débouche alors sur la théorie quantitative de la monnaie
L’équation d’équilibre du marché
de la monnaie
Si le marché de la monnaie est équilibré, on a donc :
◦ Md = Mo
◦ Soit εY + Mso – γi = MO
Définition : c’est l’ensemble des couples « revenu, tx d’intérêt » (( Y, i) ) qui assurent l’équilibre sur le marché de la monnaie
On a donc un signe positif dans l’équation : quand le revenu national augmente, le taux d’intérêt augmente (attention à bien
prendre la relation dans ce sens et non pas en commençant par « si i augmente… »)
Interprétation : lorsque Y augmente, les agents demandent plus de monnaie (= de liquidités) pour différents motifs , ce qui
augmente Md (la demande de monnaie) et donc, pour une offre de monnaie qui n’a pas bougé, accroît la pression sur le prix de la
monnaie
◦ Donc : hausse de Y implique hausse de Md et donc hausse de i
Visuel graphique
i LM
Y
L’équilibre sur les deux marchés à
la fois
L’équilibre du marché des B&S se traduit par une courbe IS décroissante dans l’espace (Y,i)
Et celui sur le marché de la monnaie par une courbe LM croissante dans le même espace
Donc les courbes sont se croiser en un seul point, qui sera l’endroit où les deux marchés sont équilibrés
À l’équilibre global, on a donc un niveau de taux d’intérêt donné pour un niveau de revenu national
(PIB) donné
Exemple :
Si nous avions : Y=2000 – 8571,4i (IS : vous la reconnaissez au signe «moins » dans son équation) et
Y = 1500 + 6666,7 i (LM : reconnaissable au signe « plus »)
Il suffit de réintroduire cette valeur du taux d’intérêt dans IS ou dans LM pour avoir la valeur de Y ;
ici, Y=1700 environ
S’il juge que ce niveau de PIB est trop bas, l’Etat pourra essayer d’agir sur lui en agissant sur les
variables qui entrent dans les équations de comportement qu’on vient de voir (= sur tout ce qui peut
faire se déplacer IS et/ou LM)
Utilisation de ces éléments de
cours (1/2)
Il est essentiel d’avoir en tête les différents éléments qui interviennent dans le calcul du PIB et donc ceux sur quoi on peut agir
Cela va renvoyer aux questions de revenus (salaires…) et aussi de prix, cad de pouvoir d’achat…
Mais attention aussi aux impôts : ils financent la collectivité mais ils limitent la consommation (et peuvent donc handicaper la
croissance)
Mais alors il faut financer ces dépenses et si on le fait par les impôts, cela peut entraver cette même croissance…
Utilisation de ces éléments de
cours (2/2)
Important : tout est lié ! (c’est le circuit économique…)
Intervenir sur un facteur déclenche des effets (pas forcément désirés ni désirables) sur d’autres…
Inversement, des éléments extérieurs peuvent modifier certaines de ces variables (P, i, etc.) sans que
cela soit recherché : ce sont des chocs économiques
Ces chocs auront forcément des effets sur le PIB, sur la croissance
Si les effets sont défavorables (on parle de chocs négatifs, il faudra alors, souvent, intervenir
politiquement pour contrebalancer