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FISCALE
M2 CCA
• Les articles 145 et 216 du CGI définissent un régime (dénommé régime des
sociétés mères et des filiales) dans lequel, sous certaines conditions, les
produits nets des participations touchés au cours d'un exercice par une
société mère, peuvent être retranchés du bénéfice net total de celle-ci.
• Par ailleurs, l'article 223 A du CGI définit, quant à lui, le groupe dans le
cadre d'un régime spécifique appelé régime d'intégration fiscale. Ce régime
a été mis en place à compter du 1er janvier 1988 mais a laissé toutefois
subsister deux régimes préalablement existants : le régime du bénéfice
mondial et le régime du bénéfice consolidé.
AUTONOMIE DU DROIT FISCAL ET DU
DROIT COMPTABLE
• Ce régime est autorisé depuis 1965 par l'article 209 quinquies du CGI. Il
permet aux sociétés françaises, agréées à cet effet par le Ministre de
l'Économie et des Finances, à faire, pour le calcul de l'assiette des impôts
établis sur la réalisation et la distribution de leurs bénéfices, la somme de
leurs résultats, et des résultats de leurs exploitations directes situées hors
de la France métropolitaine et des départements d'outre-mer (CGI, annexe
Il, article 134 A). En fait, ce régime n'a jamais été utilisé, peut être du fait de
son caractère trop contraignant. Il lui a été préféré le régime du bénéfice
consolidé, autorisé également par l'article 209 quinquies du CGI.
2. RÉGIME DU BÉNÉFICE CONSOLIDÉ
• Ce régime n'est utilisé que par une dizaine de grands groupes
français. Il permet à des sociétés agréées à cet effet par le
Ministre de l'Économie et des Finances de calculer leur résultat
imposable en tenant compte des résultats de l'ensemble de leurs
exploitations directes ou indirectes contrôlées par elles (y compris
celles situées à l'étranger). Sont notamment considérées comme
placées sous leur contrôle les sociétés de capitaux français ou
étrangers dans laquelle la société agréée détient 50 % au moins
des droits de vote, directement ou indirectement.
2. RÉGIME DU BÉNÉFICE CONSOLIDÉ
• Seules peuvent faire partie du groupe, les sociétés soumises à l'impôt sur les
sociétés (donc des sociétés françaises) au taux de droit commun (1) (de droit ou
sous option), sans considération de leur forme ou de leur activité.
• (1) Les sociétés soumises au régime fiscal des PME au taux réduit sur une partie
des bénéfices en sont, par exemple, exclues (à l'exception de la société mère).
En revanche, les sociétés exerçant dans les DOM et bénéficiant de la réduction
d'un tiers de leur base d'imposition (art. 217 du CGI) et les sociétés
coopératives (art. 214 du CGI) sont éligibles.
1.1. Sociétés concernées
• Dans certains cas, il est admis qu'une société étrangère puisse être
membre d'un groupe fiscal dès lors qu'elle possède un établissement stable
soumis à l'impôt sur les sociétés en France, que la société en question a
régulièrement donné son accord pour être membre du groupe, au titre de
son établissement stable, et que les autres conditions de l'article 223 A
sont remplies (notamment détention par la société mère de 95 % du
capital de la société étrangère concernée).
1.1. Sociétés concernées
• Les sociétés du groupe doivent ouvrir et clôturer leurs exercices aux mêmes
dates ; les exercices ont en principe une durée de douze mois. Toutefois, la
durée des exercices des sociétés du groupe peut être inférieure ou
supérieure à douze mois, cette exception ne pouvant s'appliquer qu'une
seule fois au cours d'une période couverte par la même option. La
modification de la date de clôture de l'exercice doit être notifiée au plus
tard à la date du dépôt de la déclaration de résultat de l'exercice précédant
l'exercice concerné.
1.3. Seuil de participation
• a. Participations concernées
• Pour être retenue en tant que mère, même si elle n'est pas en fait la holding
de tête, une société ne doit pas avoir son capital détenu, directement ou
indirectement, à 95 % ou plus par une autre société passible de l'impôt sur
les sociétés.
a. Participations concernées
• Quant aux filiales, elles doivent avoir leur capital détenu à 95 % ou plus par
la société mère, directement ou indirectement par l'intermédiaire de
sociétés du groupe elles-mêmes détenues à concurrence de 95 % au moins
de leur capital, et ce de manière continue au cours de l'exercice.
a. Participations concernées
• Exemple 1 :
• La société M possède 96 % de la société F1, laquelle possède 95 % de la société F2,
laquelle possède 95 % de la société F3, laquelle possède 99 % de la société F4, laquelle
possède 97 % de la société F5.
• Quoique le pourcentage d'intérêt de M dans F5 est de 96 % x 95 % x 95 % x 99 % x 97 %
= 83,20 %, la société M peut constituer un groupe intégré fiscalement avec les sociétés
F1, F2, F3, F4 et F5. Si la société F2 ne possède que 94 % du capital de la société F3,
toutes les sociétés ne pourront être intégrées, la société M pourra constituer un groupe
dont elle sera la mère à la société F1 et la société F2 et la société F3 pourra constituer un
autre groupe avec la société F4 et la société F5 dont elle sera la mère.
b. Notion de détention Indirecte
• Exemple 2:
• La société N possède 97 % de la société G1, laquelle possède 96 % de la
société G2. La société G1 ne peut constituer un groupe intégré fiscalement
avec G2, car elle a son capital détenu à 95 % au moins par une autre société
passible de l'impôt sur les sociétés. Si, par contre, la société N était une
société en nom collectif n'ayant pas opté pour l'impôt sur les sociétés, G1 et
G2 pourraient constituer un groupe intégré fiscalement.
b. Notion de détention Indirecte
• Exemple 3:
• La société P possède 95 % de H1 et 10 % de H2, H1 possède 85 % de H2 et
80 % de H3, H2 possède 15 % de H3. H1 est intégrable car son capital est
détenu à au moins 95 % par P. H2 est intégrable (si H1 est intégrée) car son
capital est détenu à au moins 95 % par d'autres sociétés intégrées (à 10 %
par P et 85 % par H1, soit 95 % au total). H3 est intégrable (si H1 et H2 sont
intégrées) car son capital est détenu à au moins 95 % par d'autres sociétés
intégrées (à 80 % par H1 et à 15 % par H2, soit 95 % au total). La
renonciation volontaire à l'intégration de H2 empêcherait l'intégration de
H3, le pourcentage de détention par le groupe intégré fiscalement n'étant
plus que de 80 %.
c. Permanence de la détention
2.1. Délimitation
• Le périmètre retenu par le groupe n'est pas obligatoirement le
périmètre maximum auquel il peut prétendre. À l'intérieur de l'option
la plus large autorisée, il est en effet possible :
• d'opter pour un champ d'application plus restreint ;
• de choisir deux ou plusieurs sous-périmètres dont le total sera égal ou
inférieur à l'option la plus large possible.
2.2. Matérialisation Formelle
• Lorsqu'une société soumise à l'impôt sur les sociétés, remplissant par ailleurs
toutes les conditions pour être société mère, absorbe la société mère d'un
groupe fiscal, elle peut à compter de l'ouverture de l'exercice de la fusion,
constituer un nouveau groupe fiscal ou élargir son propre périmètre
d'intégration, avec les sociétés membres du groupe constitué par la société
absorbée. La nouvelle société mère doit dès lors exercer l'option dans le mois
qui suit la date de réalisation de la fusion. Cette option doit être accompagnée
d'un document sur l'identité des sociétés membres de ce nouveau groupe qui
ont donné leur accord dans le même délai pour entrer dans le nouveau groupe.
b. Accord des filiales
• Donné selon les formes du droit des sociétés (décision spéciale du conseil
d'administration ou du directoire pour les sociétés anonymes, décision du gérant
pour les autres sociétés), il est porté à la connaissance du service des impôts
compétent, sur papier libre, avant la date d'ouverture de l'exercice au titre
duquel le régime de groupe s'applique pour la première fois. L'accord donné est
valable pour la durée de l'option de la société mère.
• Pour les filiales qui entrent dans le groupe au cours des quatre exercices suivant
le premier couvert par l'option, l'accord n'est valable que pour la durée restant à
courir de celle-ci.
2.3. Mise à jour du périmètre
• établir une fiche de calcul de plafonnement des résultats et plus-values pour l'imputation
des déficits et des moins-values antérieurs à l'intégration (imprimé 2058 FC) ;
• déposer une liasse « bis » composé de deux tableaux 2058 A bis et 2058 B bis qui
permettront de calculer le résultat comme si la société n'avait été intégrée (ces imprimés
permettent également de déterminer le calcul de la participation des salariés, la fraction
imputable sur l'impôt sur les sociétés du groupe de créances nées du report en arrière des
déficits et cédées à la mère par la fille et le suivi des déficits ordinaires et l'affectation des
plus-values à long terme antérieures à l'intégration, comme si la filiale était imposée
séparément). Cette liasse permettra de calculer l'impôt interne dont la filiale est redevable
vis-à-vis de la mère. Elle permettra également le suivi des bases qui serviront à la filiale lors
de la sortie du groupe intégré.
3.1. Principes
• Dans une seconde étape, le service d'intégration fiscale de la société mère va devoir procéder
au calcul du résultat du groupe. Les résultats fiscaux individuels de chaque société (apparaissant
sur les imprimés 2058 A de chaque société) y compris la société mère seront reportés sur
l'imprimé 2058 ER. Les différentes neutralisations à caractère intra- groupe sont également
répertoriées sur cet état. Le résultat rectifié issu de l'état 2058 ER et les effets des sorties de
l'état 2058 ES de chaque société concernée sont ensuite reprises sur le tableau de synthèse
2058 TS. L'imprimé 2058 RG permet de calculer le résultat et la plus ou moins-value nette à long
terme du groupe après imputation des déficits provenant d'exercices antérieurs déficitaires du
groupe. Le résultat d'ensemble est reporté sur la déclaration 2065 établie en double exemplaire
par la société mère. Doivent être également établis par la société mère les imprimés 2058 DG,
2058 CG et 2058 SG permettant le suivi des déficits ordinaires et l'affectation des moins-values à
long terme d'ensemble, l'imputation sur l'impôt de la société mère des crédits d'impôt et des
créances nées du report en arrière des déficits et le suivi des subventions intragroupes et
abandons de créances.
3.1. Principes
• Les résultats d'ensemble seront déterminés de la façon suivante :
Taux normal Taux réduit
I. Au niveau individuel Détermination des résultats de Détermination des plus ou moins
chaque société selon le droit values nettes à long terme selon
commun. le droit commun.
(CGI, article 223 B) (CGI, article 223 D)
II. Au niveau du groupe A : Total algébrique des résultats A : Total algébrique des résultats
visés au I. visés au I.
B : + Rectifications visées aux B : + Rectifications visées aux
articles 223 B à S du CGI. articles 223 B à S du CGI.
3.2. Rectifications propres aux cessions d'actif
• Selon le droit commun visé aux articles 145 et 216 du CGI, les dividendes ouvrant
droit au régime des sociétés mères, peuvent en cas d'option, être retranchées du
bénéfice imposable. Il peut s'agir de dividendes versés par une société membre
du groupe ou pas. Aucune modification ne doit être à opérer au niveau du
résultat fiscal.
• Par ailleurs, le résultat d'ensemble est diminué des dividendes perçus
intragroupe n'ouvrant pas droit au régime précité (ces dividendes seraient taxés
dans le cas d'une imposition individuelle).
3.3. Rectifications relatives aux dividendes
• Exemple :
• La société Marcel détient 95 % du capital de la société Marius et 4 % du capital de la société
Martial. La société Marius détient 95 % du capital de la société Martial. Les trois sociétés ont
été intégrées fiscalement, Marcel étant désignée comme société mère. La société Marius a
versé 400 000 € de dividendes et la société Martial 200 000 €.
• Dans le calcul du résultat individuel de la société Marcel, le dividende en provenance de
Marius n'a pas été décompté fiscalement (application du régime des sociétés mères et filiales),
une réintégration ayant cependant été constatée, soit :
• 400 000 x 95 % x 5 % = 19 000 €.
• Par contre, le dividende en provenance de Martial a été imposé, soit 200 000 x 4 % = 8 000 €.
• Dans le calcul du résultat individuel de la société Marius, le dividende en provenance de
Martial a été décompté fiscalement (application du régime des sociétés mères et filiales), une
réintégration ayant cependant été constatée soit 200 000 x 95 % x 5 % = 9 500 €.
3.3. Rectifications relatives aux dividendes
• Selon les mêmes principes, des neutralisations peuvent être appliquées aux
investissements effectués dans les DOM (art. 217 undecies CGI) pour les
opérations intragroupe, les amortissements exceptionnels (art. 39 quinquies CGI)
pour les opérations intragroupe, etc.
3.10. Traitement des déficits et moins-values
antérieurs à l'entrée en groupe
• Les déficits constatés par une société avant son entrée dans le groupe,
ne sont imputables que sur son bénéfice.
• De même, les moins-values à long terme antérieures à l'entrée dans le
groupe ne sont imputables que sur les plus-values à long terme
réalisées au cours des dix derniers exercices, par la ou les sociétés
concernées.
3.11. Limitation de la déduction de certaines
charges financières
• Lorsqu'une société a acheté les titres d'une société qui devient membre du
même groupe aux personnes qui la contrôlent, directement ou indirectement, ou
à des sociétés que ces personnes contrôlent, directement ou indirectement, les
charges financières déduites par les sociétés membres du groupe sont
rapportées au résultat d'ensemble pour une fraction égale au rapport du prix
d'acquisition de ces titres à la somme du montant moyen des dettes, de chaque
exercice, des entreprises membres du groupe.
3.12. Règle du plafonnement
• La règle du plafonnement, instituée par l'article 223 I al. 4 du CGI a pour objectif
d'éviter que certaines sociétés puissent imputer leurs pertes antérieures à
l'intégration sur des bénéfices issus de certaines opérations. Pour ce faire,
chaque société va être obligée, en présentant l'état 2058 FC, au moment où elle
procédera à cette imputation, de neutraliser de son résultat fiscal les profits
résultat de certaines opérations énumérées de manière exhaustive par le
législateur.
3.12. Règle du plafonnement
(I)
Tableaux nécessaires pour déterminer le calcul de la participation des salariés qui ne peut être modifié du fait de l'intégration
fiscale, calculer le montant des créances de report en arrière des déficits détenues par les filiales à leur entrée dans le groupe et
calculer l'impôt sur les sociétés à comptabiliser par chaque filiale.
5.2 RÉGIME FISCAL DE LA PLUS-VALUE
OU MOINS-VALUE À LONG TERME
D'ENSEMBLE
• Les plus-values nettes à long terme sont déterminées par la mère en
faisant le total algébrique de celles constatées dans chacune des
sociétés corrigées des rectifications légales. Elles sont taxables au taux
réduit, mais peuvent être imputées sur le déficit d'ensemble de
l'exercice, ou reportables au titre des exercices antérieurs.
• La moins-value à long terme d'ensemble peut être imputée sur les
plus-values nettes à long terme réalisées au cours des dix exercices
suivants.
5.3 PAIEMENT DE L’IMPÔT
• La société mère est seule redevable de l'impôt sur les sociétés d'ensemble et de
l'imposition forfaitaire annuelle dus par chaque société. Les sociétés du groupe
sont solidaires du paiement à concurrence du montant dont elles seraient
redevables en l'absence d'intégration.
5.4 PAIEMENT DES ACOMPTES
• L'ensemble des distributions, qu'elles soient effectuées par une filiale du groupe
ou par la société mère ne donnent plus lieu, quelle que soit la nature des
résultats, pour les distributions effectuées à partir du 1er janvier 2005, ni à l'avoir
fiscal ni à précompte mobilier.
7. RÉPARTITION DE L'IMPÔT ENTRE
LES SOCIÉTÉS DU GROUPE
31/12/N
6981 Intégration fiscale - Charges 186 000
4511 Société Huguette 186 000
Impôt sur les bénéfices.
EXEMPLE:
• Pour la société Bêta :
31/12/N
6981 Intégration fiscale - Charges 37 000
4511 Société Huguette 37 000
Impôt sur les bénéfices.