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HAUTE ECOLE DE MANAGEMENT ET DE

COMMERCE HECM

HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE


ET DES FAITS ECONOMIQUES ET
SOCIAUX

Présentée par : Durand LOKOSSOU

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TITRE 1. HISTOIRE DES FAITS ÉCONOMIQUES
DEPUIS LA PREMIÈRE RÉVOLUTION
INDUSTRIELLE

Objectifs:
 Connaitre les caractéristiques de chaque révolution industrielle.
 Déterminer les spécificités de chaque période du capitalisme.
 Savoir-faire :
 Etablir le lien entre révolution industrielle et faits économiques et sociaux.
 Analyser les évènements qui expliquent l’émergence de nouvelles périodes.
 Déduire les enseignements que l’on peut tirer de chaque période.
 Comparer les différents capitalismes dans le monde.

2
HISTOIRE DES FAITS ÉCONOMIQUES DEPUIS LA
PREMIÈRE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

 La révolution industrielle
 La crise de 1929 : émergence aux
Etats-Unis et contagion mondiale
 L’entre-deux-guerres : montée du
protectionnisme et New Deal
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FAITS ÉCONOMIQUES DEPUIS LA PREMIÈRE
RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

 Les Trente Glorieuses : de la


reconstruction à l’essor de la société
de consommation et à la CEE
 Les chocs pétroliers et l’entrée en crise
(le cas français)
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FAITS ÉCONOMIQUES DEPUIS LA PREMIÈRE
RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

 L’effondrement du bloc soviétique et la


généralisation du modelé de marche
(fin du XXe siècle)
 La montée en puissance de la Chine et
de l’Inde (début du
 XXIe siècle)
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CHAPITRE 1. LES TROIS RÉVOLUTIONS
INDUSTRIELLES

RI Modernité
RI marque la rupture avec les anciennes formes d’organisation

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 La RI se caractérise par :

 de nouvelles méthodes de production

 de nouveaux biens ;

 de nouveaux rapports sociaux ;

7
 de nouvelles formes d’organisation du travail;
 de nouvelles sources d’approvisionnement ;
 de nouvelles routes commerciales et des nouveaux marchés

8
1 RI
ere

 La première révolution industrielle (l’Angleterre, la


Belgique, la région rhénane)
Les activités industrielles
 coton,
 la fonte,
 le textile
 et les constructions navales
La concentration des entreprises est mod ér ée

9
2 RI
e

 La 2nde révolution industrielle (1873‑1973).


 l’énergie électrique et pétrolière,
 de l’acier et de la chimie,
 de l’automobile, des transports ferroviaires et aéroplanes (1873‑1973).
 Les mutations dans le travail pendant la 2e RI sont importantes avec
l’essor du taylorisme et du fordisme
Son nom provient de son inventeur, Frederick Winslow Taylor (1856-1915)

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3e RI
 La 3e révolution industrielle.
est la révolution technologique en cours, bouleversant tous les secteurs
traditionnels :

 l’électronique, l’informatique et leurs applications ;


 les biotechnologies ;
 les matériaux nouveaux.

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Tableau synoptique : Les trois révolutions industrielles
  Première révolution Deuxième révolution Troisième révolution

industrielle industrielle industrielle


Commencement Années 1780 Années 1890 Années 1970
Correspondance Phase A du premier cycle Phase B du premier cycle Phase B du troisième cycle
avec le cycle
Kondratieff
Pays initiateurs Royaume-Uni Etats-Unis (côte Est), Allemagne Etats-Unis (côte Ouest), Japon

Secteurs moteurs Coton (1re phase) Automobile, chimie, acier… Electronique, informatique (et applications),
Chemin de fer
biotechnologies, nouveaux matériau

Organisation Usines (factory system) et Concentration des Développement des PME et


de l’entreprise ateliers (putting out system) entreprises des start-up
Développement de Technocratie Développement des firmes
l’actionnariat globales
« Retour de l’actionnaire »
(Capitalisme patrimonial)

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I- LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

 A- L’agriculture
 B- La transition démographique
 C- L’évolution intellectuelle
 D- Des transports plus modernes
 E- Une nouvelle donne monétaire et financière
 F- La satisfaction de nouveaux marchés
 G- Un nouveau rôle pour l’état

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I- LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Révolution Agricole RI
 à recourir à des aliments de
substitution
 à progresser dans la conservation
des aliments
 à améliorer les méthodes de culture, 15
I- LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Révolution Agricole
RI
 à mécaniser l’agriculture
 à s’intéresser a l’agronomie
 à étendre et à mettre en valeur les
espaces cultivés

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C- Evolution intellectuelle

 Bien avant l’apparition d’innovations


techniques décisives, une
transformation dans les mentalités va
ouvrir la voie à la modernité.

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D- Des transports plus modernes

 Avant la RI les moyens de transport = barrière


permanente
 Au 18e Siècle, développement des moyens de
communications

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E- Une nouvelle donne monétaire et financière

 Les Etats renoncent aux dévaluations récurrentes


 Bimétallisme (Selon ce système, il y a, non pas un seul, mais deux
étalons monétaires, lesquels correspondent à un poids fixe d'or et à un
poids fixe d'argent. Un rapport de valeur légal permet d'échanger l'un
des métaux contre l'autre, et vice versa.)
 De nouveaux moyen de paiement

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F- La satisfaction de nouveaux marchés

 A la veille de la RI, coexistaient 2 grandes catégories de

production

 A partir du XVIIIe siècle, l’arrivée de produit « exotique »,

 De nouvelles stratégies commerciales conjugués à un

nouvel système monétaire et financier  Capitalisme

innovant 20
G- Un nouveau rôle de l’état

 A travers le mercantilisme

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II- LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

A- Les mécanismes de la révolution industrielle

1. Le processus d’innovation
 de nouvelles énergies et matières premières (charbon, vapeur,
coton…) ;
 de nouvelles méthodes de production et procédés commerciaux
(mécanisation, grands magasins) ;
 de nouveaux produits (engrais) ;
 de nouveaux débouchés (empire colonial).
2. Les industries textiles

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II- LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

A- Les mécanismes de la révolution industrielle


3. La trilogie fer-charbon-vapeur
4. L’apparition de nouveaux secteurs et branches
L’innovation est à l’origine du développement de nouvelles
activités :
 la machine-outil ;
 les chemins de fer ;
 les navires à vapeur ;
 la chimie (le chlore, l’eau de Javel, les colorants artificiels…).
5. Des mutations dans le travail

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II- LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

B- La diffusion inégale de la RI
1- Les pays du Early Start (Grande-Bretagne et France)
 La Grande-Bretagne : berceau de la révolution industrielle
 Une révolution industrielle plus tardive en France

2- Les late comers : Allemagne et Etats-Unis


 Le cas allemand

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Section 2. La deuxième révolution industrielle

 Deux énergies nouvelles apparaissent

 Affirmation d’une société technicienne


 La science se professionnalise ( école d’ingénieurs en Allemagne,
législation sur le brevet d’invention…

25
Section 2. La deuxième révolution industrielle

 Innovation organisationnelle

 Une révolution qui répond aux besoins

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Section 2. La deuxième révolution industrielle

 CONCLUSION Certains pays retardataires dans le processus


d’industrialisation vont largement bénéficier de la deuxième
révolution industrielle. Ils vont s’équiper immédiatement d’outils
modernes et performants.

 La hiérarchie économique mondiale s’en trouvera modifiée :


l’Allemagne ravira sa 1ere place au Royaume-Uni, les Etats-Unis
consolideront leur essor. La construction de réseaux de
communications, de transports et de flux commerciaux va entrainer
une forte mobilité des facteurs de production. Ainsi, une circulation
accrue de capitaux va de pair avec un commerce en hausse, le
capitalisme financier apparait.

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Section 3. La 3e révolution industrielle

 3e RI = Internet

 Les pionniers sont des entrepreneurs innovateurs

 Les trois axes de la 3e RI

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A- les pratiques des firmes

 Des compétences externes


 Explosion spectaculaire du secteur des services
B- Consommation de masse de service

C- L’urbanisation en expansion

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CHAPITRE 2. LES FAITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX PENDANT
LES TROIS RÉVOLUTIONS INDUSTRIELLES

1770‑1852 : les débuts de la révolution industrielle


1852‑1873 : la première grande vague de prospérité
1873‑1896 : la Grande Dépression
1896‑1914 : la Belle Epoque
1914‑1918 : la Première Guerre mondiale
1919‑1939 : l’entre-deux-guerres
1939‑1945 : la Seconde Guerre mondiale
1945‑1973 : les Trente Glorieuses
1973‑1979 : l’ère des chocs pétroliers
1979 a nos jours : l’ère de la mondialisation
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Section 1. Des débuts de la révolution industrielle à la Belle
Époque

I. DU LIBRE-ÉCHANGE AU PROTECTIONNISME

 Déclaration des droits de l’homme et


du citoyen
 la loi d’Allarde en 1791

 suppression des droits de douane sur


le blé marque le début du libre-
échange en GB

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I. DU LIBRE-ÉCHANGE AU PROTECTIONNISME

un traité de libre-échange en
 Libre échange en GB 1860 entre France et
Royaume-Uni

 Le protectionnisme se développe dans la


seconde moitié du XIXe siècle. Cette
période appelée « Grande Depression »,
qui va de 1873 à 1896

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I. DU LIBRE-ÉCHANGE AU PROTECTIONNISME

Les tarifs Meline en France en 1892


mettent fin aux accords de libre-
échange La loi dite "Méline" (du nom du
président de la chambre des députés fin du
19ème siècle) adoptée en 1892, correspond
à une mesure tarifaire qui avait pour but de
protéger l'agriculture française des
importations à bas prix de produits
agricoles.
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II. LUTTES SOCIALES ET
SYNDICALISME
 Des progrès sont réalisés concernant le travail
des enfants, qui est interdit en 1819 en Grande-
Bretagne en dessous de 9 ans, puis en France
en 1841 en dessous de 8 ans suite au rapport
Villermé

 Pendant toute cette période, les luttes ouvrières


ne sont pas rares en France (révolte des
Canuts à Lyon en 1831) et au Royaume-Uni
(luddisme, inspire par Ludd : bandes armées qui
détruisent les machines). 34
II. LUTTES SOCIALES ET
SYNDICALISME
 Le mouvement ouvrier se politise avec la
création de la première internationale ouvrière
fondée à Londres en 1864 et la suppression du
délit de coalition qui datait de la Révolution
française.
 Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les syndicats
vont exercer progressivement un pouvoir de
contrôle sur les entreprises à partir de la fin du
XIXe siècle.

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II. LUTTES SOCIALES ET
SYNDICALISME
 En Allemagne, un syndicalisme de cogestion
s’installe ; il recherche le consensus et se
montre indépendant vis-à-vis des partis.

 En 1884, la loi Waldeck-Rousseau reconnait les


syndicats qui ont pour objet « la défense des
intérêts économiques, industriels, commerciaux
et agricoles ».

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III. COLONISATION

 Le phénomène de colonisation reste peu


intense jusqu’aux années 1870, puis il s’accélère
jusqu’en 1914.

 Apres 1870, de nouvelles puissances coloniales


apparaissent : l’Italie, la Belgique, l’Allemagne,
le Japon et les Etats-Unis. Les heurts entre
puissances sont fréquents.

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III. COLONISATION

 Ces conquêtes coloniales traduisent la


volonté de trouver de nouveaux
débouchés (c’est la période de la Grande
Dépression) et de sécuriser les
approvisionnements en matières
premières.

 Au XIXe siècle, le Japon est le seul pays


d’Orient à s’industrialiser sur le modèle
des pays occidentaux.
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III. COLONISATION
 Les castes sont supprimées comme les corporations,
tous les citoyens suivent un enseignement
obligatoire.

 L’administration s’inspire du modèle français, le


système éducatif du modèle américain, l’appareil
industriel du modèle anglais.

 L’Etat prend en charge la construction des


industries (textile, chantiers navals,
sidérurgie) et finance les infrastructures de
transport. 39
Section 2. De la Belle Époque
à la fin de la Seconde Guerre
mondiale

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Section 2. De la Belle Époque à la fin de la Seconde Guerre
mondiale

I. UN MONDE FRAGMENTÉ AU LENDEMAIN DE LA


PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

II. LA CRISE DE 1929 : ÉMERGENCE AUX ÉTATS-UNIS

III. LA CONTAGION MONDIALE DE LA CRISE DE 1929

IV. CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET NEW DEAL

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I. UN MONDE FRAGMENTÉ AU LENDEMAIN DE LA
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

 La deuxième révolution industrielle a commencé à exercer ses


effets bénéfiques pendant la Belle Epoque, qui est la période
intercalée entre la Grande Dépression et la Première Guerre
mondiale

 A l’issue de la guerre, la hiérarchie des nations est


modifiée : les Etats-Unis deviennent la puissance
dominante au détriment de l’Angleterre.

 Le traité de Versailles en 1919 impose à l’Allemagne d’abandonner


des territoires (l’Alsace-Moselle redevient territoire français) et des
réparations financières d’un montant de 132 milliards de marks or.

 Ces réparations ainsi que les dettes de guerres vont empoisonner


les relations entre vainqueurs et vaincu mais aussi entre les alliés
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au cours des années 1920.
I. UN MONDE FRAGMENTÉ AU LENDEMAIN DE LA
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

 Les trois grandes monnaies européennes reviennent à la


convertibilité or, en 1925 en adoptant des stratégies monétaires
différentes. Entre 1921 et 1924, les prix ont été multiplies par
un billion en Allemagne, ce qui a ruine les épargnants et provoque
une dépression économique.

 L’hyperinflation allemande est un mouvement cumulatif de hausse


de prix. Les réparations entrainent des sorties de devises et donc une
chute de la valeur du mark allemand, qui accélère la création
monétaires et l’inflation. Le docteur Schacht parvient à juguler cette
hyperinflation en 1924.

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I. UN MONDE FRAGMENTÉ AU LENDEMAIN DE LA
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

 Le Royaume-Uni s’engage dans une politique de retour de la


livre à la convertibilité or de 1913 ; ce résultat est atteint en 1925.
Le gouvernement pratique une politique de livre forte
déflationniste pour attirer des capitaux étrangers. Cette politique
pénalise les exportations, la croissance et l’emploi.

 Enfin, la France connait des sorties de capitaux jusqu’en 1926 qui


déprécient le taux de change et entrainent une hausse des prix
d’environ 25 %. La dépréciation de la monnaie stimule les exportations
mais se traduit en interne par de l’inflation car la Banque de France
émet de la monnaie pour financer le déficit du Trésor Public.

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I. UN MONDE FRAGMENTÉ AU LENDEMAIN DE LA
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

En 1926, Poincaré stabilise la valeur de la


monnaie et stoppe l’inflation, ce qui met
un terme à la spéculation contre le franc
et aux sorties de capitaux.

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II. LA CRISE DE 1929 : ÉMERGENCE AUX ÉTATS-UNIS

 La reconstruction après la Première Guerre mondiale dope


la demande. Les gouvernements pratiquent des politiques
fiscales et monétaires expansionnistes.

 Les années 1920 présentent le paradoxe d’être des années


de boom économique avec une déflation (baisse des prix).

 Dans les années 1920, les épargnants américains et les


banques peuvent acheter des actions (titre de propriété
d’entreprises) en Bourse.

 Le cours de ces actions est multiplié par 4 entre 1921 et


1929.
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II. LA CRISE DE 1929 : ÉMERGENCE AUX ÉTATS-UNIS

 Le caractère spéculatif de la hausse des cours ainsi


que la hausse du crédit bancaire conduit les autorités
monétaires à adopter une politique monétaires plus
restrictive.

 Le krach boursier du « jeudi noir » a lieu le 24


octobre 1929.
 Il entraine une baisse du cours des actions , C’est la panique
boursière. Les ventes d’actions entrainent la baisse de leurs
cours (en 1932, ces actions vaudront près de 7 fois moins
qu’en 1929).
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II. LA CRISE DE 1929 : ÉMERGENCE AUX ÉTATS-UNIS

 La politique monétaire américaine devient très restrictive


à partir de 1931 (après une baisse des taux d’intérêt qui fait
remonter la Bourse en 1930).

 Les autorités monétaires ferment le robinet du crédit ce


qui aggrave la dépression économique, les faillites
bancaires et la ruine de nombreux ménages américains. La
surproduction s’accentue, les entreprises baissent leurs prix pour
vendre et licencient du personnel.

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III. LA CONTAGION MONDIALE DE LA CRISE DE 1929

 Les Etats-Unis sont la première puissance


économique mondiale en 1929,

 La crise américaine va se diffuser au monde par


l’effondrement à la fois du commerce mondial et
les choix monétaires et financiers qui sont
opérés.

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III. LA CONTAGION MONDIALE DE LA CRISE DE 1929

 La loi Hawley-Smoot adoptée aux Etats-Unis en 1930 est une loi


protectionniste qui relève les droits de douane a plus de 50
% sur la valeur des importations.

 Suite à la crise de liquidités, les capitaux américains sont rapatries


d’Europe et les prêts à l’étranger sont limités propageant les
difficultés de financement aux économies européennes. Le
système bancaire allemand est en faillite.

 Ce manque de capitaux en Europe ainsi que la baisse des


importations réduisent la demande et provoquent de la
surproduction. Les pays européens vont à leur tour moins produire
et moins importer. Le commerce international se contracte.
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IV. CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET NEW DEAL

 Les conséquences économiques et sociales de la


déflation vont être à l’ origine de changements
politiques et d’une intervention forte de l’Etat dans
l’économie
 conquête du pouvoir par Hitler en Allemagne en 1933 ,
 relance militariste au Japon,
 New Deal aux Etats-Unis par Roosevelt à partir de 1933
 et arrivée au pouvoir du Front populaire en France en 1936.
 L’Allemagne est durement touchée par le rapatriement
des capitaux américains.
 La politique dirigiste militaire des années 1930 va
résorber le chômage.
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VI. CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET NEW DEAL

 Aux Etats-Unis, Roosevelt met en œuvre le premier New


Deal entre 1933 et 1935.
 Banking Act de 1933 introduit une spécialisation entre les
banques de dépôts et les banques d’affaires et vise à limiter
la spéculation et les paniques bancaires.
 La lutte contre la crise dans l’agriculture se fait en réduisant
la production par l’imposition de hausses de prix et en
abaissant les intérêts demandés aux agriculteurs (Agricultural
Ajustement Act, AAA).
 Une politique de grands travaux est lancée (Tennessee
Valley Authority en est la réalisation la plus
emblématique). Le dollar est dévalue afin de lutter
contre la déflation.
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VI. CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET NEW DEAL

 Le second New Deal en 1935 est plus social :


 renforcement des négociations collectives,
 mise en place d’un système de Sécurité sociale,
 embauche de chômeurs pour des travaux d’utilité publique.

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VI. CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET NEW DEAL

 La France entre tardivement dans la crise mais va être frappée fortement


puisqu’elle est le seul des pays développés en récession sur la décennie
1930.
 Le pays perd près d’un million d’emplois industriels et profite peu des
reprises mondiales.
 L’arrivée au pouvoir du Front populaire et le gouvernement de Léon Blum
conduisent aux accords de Matignon le 7 juin 1936 ; ils instituent les
congés payés de 2 semaines et la semaine de 40 heures.

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Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
I. UNE PÉRIODE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE EXCEPTIONNELLE

 A partir de 1945, les différents Etats deviennent fortement


interventionnistes dans la vie économique et sociale.

 La Sécurité sociale est créée en France en 1945 et le Smig (salaire


minimum interprofessionnel garanti) en 1950.

 L’Etat nationalise les entreprises dans des secteurs clés


comme l’énergie. Il mène des politiques contra-cycliques d’inspiration
keynésienne qui contribuent à la vigueur de la croissance
économique.

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Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
I. UNE PÉRIODE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE EXCEPTIONNELLE

 Le plan Marshall, proposé en 1947, consiste à aider


financièrement les pays européens. C’est une aide en
nature avec une enveloppe financière qui est utilisée
par les pays européens pour acheter des biens en
dollars disponibles aux Etats-Unis.
 Le nouvel ordre international facilite les échanges. En
1944, les accords de Breton Woods donnent naissance
au SMI (Système monétaire international), au FMI
(Fonds monétaire international) et à la Banque mondiale
(BM).

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Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
I. UNE PÉRIODE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE EXCEPTIONNELLE

 La CECA (Communauté européenne du charbon et de


l’acier), en 1951, est née de la volonté de pays
européens (France, Italie, Benelux, RFA) d’organiser
l’approvisionnement en matières premières de
l’industrie.

 Le traité de Rome signe le 25 juin 1957 lance les bases


de la Communauté économique européenne (CEE) qui
aboutit à une Union douanière effective en 1968 avec
l’adoption d’un tarif extérieur commun.

 Toutes ces organisations contribuent à la croissance


économique soutenue qui caractérise les Trente
Glorieuses.
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Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
II. LA NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION
 Le pouvoir d’achat des Français augmente pendant les
Trente Glorieuses autant qu’il l’avait fait pendant les
deux siècles précédents. La consommation de masse
touche l’Europe à partir des années 1950 après s’être
développée aux Etats-Unis dans les années 1920.
 le cercle vertueux fordiste

 Les ménages accèdent à la société de consommation et


s’équipent en biens durables en achetant téléviseur,
lave-linge et réfrigérateur dans les années 1960, puis
téléphone, téléviseur couleur et automobile dans les
années 1970.
 l’accès au crédit à la consommation se généralise et ils
sont désormais mieux protégés des accidents de la vie
par la protection sociale
58
Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
II. LA NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION

 Les années 1970 : Fin de l’application des accords de


Bretton Woods.

 Les économies des Trente Glorieuses étaient


construites sur l’énergie bon marché.
 Le Club de Rome s’alarme en 1973

 A la fin des Trente Glorieuses, les prix augmentent de


plus en plus, la productivité ralentit (production par
unité de facteur de production). Le premier choc
pétrolier (quadruplement du prix du baril de pétrole) est
un détonateur ; il accélère l’inflation et entraine le
transfert de revenus vers les pays producteurs de
pétrole, ce qui casse la dynamique de la croissance.
59
Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
III. LES CHOCS PÉTROLIERS

 Les années 1970 : Fin de l’application des accords de Bretton


Woods.

 Les économies des Trente Glorieuses étaient construites sur


l’énergie bon marché.
 Le Club de Rome s’alarme en 1973

 A la fin des Trente Glorieuses, les prix augmentent de plus en


plus, la productivité ralentit (production par unit é de facteur de
production). Le premier choc pétrolier (quadruplement du prix du
baril de pétrole) est un détonateur ; il accélère l’inflation et
entraine le transfert de revenus vers les pays producteurs de
pétrole, ce qui casse la dynamique de la croissance.
60
Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
III. LES CHOCS PÉTROLIERS

61
Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
IV. L’ENTRÉE EN CRISE DES ANNÉES 1970

On entre dans une période de stagflation, c’est-à-dire de


stagnation de l’activité économique et d’inflation
soutenue. L’inflation est fortement ressentie et fait l’objet
de revendications salariales qui enclenchent une boucle
prix-salaires. Certes, le pouvoir d’achat des salariés
s’améliore mais cela se fait au détriment des
performances réelles de l’économie et en alimentant le
processus d’inflation.
La stagflation est une situation économique caractérisée
par une croissance de l'activité nulle ou très faible et une 
inflation. La stagflation s'accompagne en général d'un
taux de chômage élevé
62
Section 3. Les Trente Glorieuses et les chocs pétroliers
IV. L’ENTRÉE EN CRISE DES ANNÉES 1970

Les politiques de désinflation menées à partir des années 1980 casseront les enchainements de
la stagflation. En 1974, l’inflation atteint 15 %, la balance des paiements est déficitaire. Le
chômage se développe. La France est frappée par la hausse du prix du pétrole (12 milliards de
francs) et ses exportations sont orientées vers les pays les plus touchés par la crise. Suite au
choc pétrolier, les gouvernements hésitent entre politique expansionniste (relance Chirac, 1975)
pour lutter contre le Chômage, et politique restrictive pour lutter contre l’inflation et les
déséquilibres du commerce extérieur (plan Barre, 1976).

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Section 4. De 1979 à nos jours : l’ère de la mondialisation
I. LIBÉRALISATION ET CRISES FINANCIÈRES

Au début des années 1980, un vent de libéralisation souffle


sur les marchés monétaires et financiers. L’arrivée au
pouvoir de R. Reagan aux Etats-Unis et de M. Thatcher au
Royaume-Uni, au début des années 1980, est un tournant
libéral. Monétarisme, économie de l’offre et réduction des
salaires sont les fers de lance de cette politique libérale.
Une des manifestations de ces politiques est le passage
des entreprises publiques dans le secteur privé. Ce sont
les privatisations.

64
Section 3. De 1979 à nos jours : l’ère de la mondialisation
I. LIBÉRALISATION ET CRISES FINANCIÈRES

 Les marchés sont déréglementés

 Des crises financières se répètent, entrainant des


récessions économiques

 La crise asiatique en 1997, suivie de la crise


financière en Russie en 1998, vient de l’emballement
du crédit qui succède à des entrées massives de capitaux.

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Section 3. De 1979 à nos jours : l’ère de la mondialisation
I. LIBÉRALISATION ET CRISES FINANCIÈRES

En 2008 s’ouvre une crise financière dont la gravité


est comparée à la crise de 1929. Des prêts risqués
(subprimes) ont été accordés à des ménages américains
pour financer leur logement mais ceux-ci n’ont pas pu
rembourser leurs dettes, ce qui a mis en péril un bon
nombre d’institutions financières dans le monde, entrainant
un ralentissement de l’économie mondiale à partir de 2008.

66
Section 3. De 1979 à nos jours : l’ère de la mondialisation
II. LA MONDIALISATION

La chute du mur de Berlin en 1989, puis la réunification


allemande en 1991 et la disparition du bloc soviétique en
1991, mettent fin pour nombre d’historiens au XXe siècle
politique entamé avec la Première Guerre mondiale.

L’échec des reformes fin du socialisme

L’économie redémarre à partir de 1999 avec la remontée des prix


du pétrole, du gaz et des matières premières.
67
Section 3. De 1979 à nos jours : l’ère de la mondialisation
II. LA MONDIALISATION

Des lors, le capitalisme occupe la quasi-totalité de


l’espace économique mondial.
Pour Jacques Adda :
« Expression de l’expansion spatiale du capitalisme, qui
épouse désormais les limites du globe, la mondialisation
est avant tout un processus de contournement, de
délitement et, pour finir, de démantèlement des frontières
physiques et réglementaires qui font obstacle à
l’accumulation du capital à l’échelle mondiale. »

68
CHAPITRE 3. UN MODÈLE
UNIQUE : LE
CAPITALISME ?

69
Section 1. Les caractéristiques du système
capitaliste

I. DÉFINITIONS
Libéralisme : doctrine économique qui considère que la régulation
par le marché est la meilleure pour le fonctionnement de l’économie. Il
repose sur l’affirmation de la souveraineté individuelle, la méfiance
vis-à-vis de l’intervention de l’Etat.

Économie de marché : système économique dont le mode de


régulation et la coordination sont assurés par le marché, c’est-à-dire
par la confrontation de l’offre et de la demande, et la réalisation de
l’équilibre par l’ajustement du prix.
Capitalisme : système économique qui repose sur la propriété privée
des moyens de production et l’allocation décentralisée des ressources
par les marches. Il est caractérise par l’existence du salariat qui tire
ses ressources du travail. Le moteur de la dynamique capitaliste est
l’accumulation du capital qui découle de la recherche de profit.
70
Section 1. Les caractéristiques du système
capitaliste
II. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU SYSTÈME CAPITALISTE

 Vision marxiste Capitalisme = les propriétaires des


moyens de production + les prolétaires

 Schumpeter : le capitalisme repose sur la figure de


l’entrepreneur qui met sur le marché les innovations,
qui est responsable de l’efficacité de la gestion de
l’entreprise, conditions de la croissance de l’entreprise.
L’investissement est le vecteur du développement des
innovations.

71
Section 1. Les caractéristiques du système
capitaliste
II. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU SYSTÈME CAPITALISTE

 l’esprit du système avec la recherche du profit et la


concurrence qui nécessitent l’acceptation du risque ;

 les institutions avec la propriété privée des moyens de


production, la liberté des transactions et l’économie
de marche ;

 la dimension technique avec l’accumulation de capital


productif mais aussi dans les économies capitalistes
contemporaines du savoir-faire et de compétences.

72
Section 1. Les caractéristiques du système
capitaliste
II. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU SYSTÈME CAPITALISTE

La régulation par le marché est plus ou moins


présente selon les formes de capitalisme. Dans le
modèle de marché libéral l’Etat joue un rôle
minimal. Certaines formes de capitalisme en Asie
ou en Europe sont caractérisées par un rôle plus fort
de l’Etat, donc une place moindre accordée à la
régulation par le marché.

73
III. LES MUTATIONS DU CAPITALISME

 Aux origines, le capitalisme existait

 Maddison a calculé que la croissance économique


est de 0,2 % par an sur les siècles qui précèdent la
révolution industrielle.

 les révolutions industrielles vont bouleverser


l’organisation du mode de production
capitaliste.

74
III. LES MUTATIONS DU CAPITALISME

 2e RI Concentration des entreprises

 Mise en application du taylorisme dans le management


de la firme,

3e RI : Essor technologie Baisse des coûts de translation par la mise en


réseau des entreprises

75
III. LES MUTATIONS DU CAPITALISME

• 1914 à 1918
1ere guerre mondiale

• est intervenu dans l’économie pour réparer les


conséquences de la guerre, répondre aux
La conception et
le rôle de l’État demandes sociales et encadrer le marché qui

• livré à lui-même, s’éloignait spontanément de l’idéal


Rupture de la
concurrence pure
type de la concurrence pure et parfaite
et parfaite

76
III. LES MUTATIONS DU CAPITALISME

 La propriété qui appartenait au créateur et à sa famille s’est


transformée avec la globalisation financière au profit d’un
financement par le marché

 Le progrès technique qui accompagne le capitalisme avec les


innovations change à la fois les modes de production mais aussi les
modes de consommation.

 Des modifications dans la hiérarchie des puissances


économiques ont eu lieu

77
Section 2. L’effondrement du modèle socialiste

I. LES CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME


 La caractéristique fondamentale du système d’organisation
économique, appelée économie socialiste, est la
suppression de la propriété privée des moyens de
production.

 Le modèle socialiste se caractérise aussi par une économie


planifiée et centralisée. (Les planificateurs se substituent
aux millions de décisions décentralisées prises dans une
économie de marché. Un décideur unique :
 fixe la quantité à produire,
 arbitre entre consommation et investissement
 et repartit les revenus dans les différents secteurs
d’activité. )
78
Section 2. L’effondrement du modèle socialiste

I. LES CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME

 Le socialisme est incarné par le Parti Unique qui se confond


avec l’Etat et détient le monopole de l’idéologie.

 L’Egalite de traitement est assurée à tout citoyen ainsi


qu’une protection sociale a vie : emploi, rémunération, assurance-
maladie.

 Dans l’économie socialiste, les prix sont administrés et ne


sont donc pas des indicateurs de rareté

79
Section 2. L’effondrement du modèle socialiste

I. LES CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME


La révolution bolchevique de 1917 marque le début d’un
régime socialiste fonde sur la propriété collective des
moyens de production en Russie. Ce système a été
appliqué dans les pays d’Europe centrale et de l’Est après
la Seconde Guerre mondiale (Pologne, RDA,
Tchécoslovaquie, Hongrie, Bulgarie, Roumanie), en
Albanie, en Yougoslavie qui se définit comme un modèle
d’autogestion à partir de 1950, en Chine après 1949, puis
en Corée du Nord, au Vietnam, près des Etats-Unis à
Cuba, en Afrique comme par exemple en Angola même au
Bénin.
80
Section 2. L’effondrement du modèle socialiste

I. LES CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME


 Rappelons que l’URSS fut la deuxième puissance mondiale dans les années
1950

 Cependant, avec le temps, des dysfonctionnements sont apparus.

 Le rationnement ne se fait donc pas par les prix (entre ceux qui
peuvent payer et ceux qui ne le peuvent pas) mais par les
quantités avec des pénuries, une moindre qualité des produits, le
développement d’une économie informelle.

 Le plan conduit aussi a des problèmes de surinvestissement (notamment


dans l’armement) auxquels vont succéder en URSS, l’obsolescence du
capital technique et une productivité structurellement faible.

81
Section 2. L’effondrement du modèle socialiste

 Gorbatchev lance dans les années 1980 des réformes


avec un volet économique qui est un retour partiel à la
propriété privée et à la vérité des prix (la perestroïka) et
un volet politique et social qui vise à la transparence et à
l’instauration de plus grandes libertés politiques (la
glasnost).

 Ces reformes vont participer à l’implosion des pays


socialistes et à la transition vers l’économie de marché.

82
Section 2. L’effondrement du modèle socialiste
II. LA TRANSITION VERS L’ÉCONOMIE DE MARCHÉ

 La transition vers l’économie de marché

 PAS

 Une seule vague de réformes est déclenchée à partir de


1990 : libération des prix et des échanges, privatisations
des entreprises d’État, nouveau régime fiscal, nouveau
système juridique, nouveau système financier. La
garantie de l’Etat de droit avec le respect des libertés
individuelles et la valorisation de l’initiative individuelle est
une condition sine qua non pour la réussite de la
transition vers l’économie de marche.
83
Section 2. Unité et diversité du capitalisme

Depuis la chute du mur de Berlin (1989)


et la « disparition » de l’URSS (1991), on
peut constater qu’il n’existe plus qu’un
seul modèle d’organisation de l’économie
et de la société à de rares exceptions : le
capitalisme.

84
Section 3. Unité et diversité du capitalisme

  Modèle anglo-saxon Modèle rhénan

Pays Etats-Unis Allemagne

Royaume-Uni Europe du Nord

France (?) Japon (par certains aspects)

Suisse

Aspects • primauté de la finance • primauté au développement industriel à long terme

économiques • logique de profit à court terme • interpénétration entre l’industrie et la banque

• volatilité des capitaux (actionnariat stable)

Rapports • logique individuelle • aspect collectif des relations sociales

sociaux • règne du contrat • stabilité du personnel

• forte mobilité du personnel • conception de l’entreprise comme une

« communauté d’intérêts »
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