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somatique et apparentés
Pr. N. Arfi
Dr.Kouachi
Dualisme cartésien ; physique/psychique
Comorbidités, que l'on sait aujourd'hui beaucoup plus fréquentes que ne le voudrait le
hasard
Partant de ce point de vue, de très nombreuses études ont, au cours des 30 dernières
années, établi le fait que des pathologies somatiques représentent un facteur de risque
pour la survenue et le pronostic de troubles mentaux, et que la réciproque est
également vraie.
Les leçon du mardi de Charcot à la Pitié-Salpêtrière, :
Freud s’émancipe rapidement de la pensée de Charcot, pour fonder une théorie de l’appareil
psychique, appareil considéré comme non directement superposable au cerveau organique
quoique nécessairement lié à ce dernier ;
Les théories freudiennes s’émancipent de la médecine classique : l’explicitation
psychopathologique de la conversion hystérique s’intègre au cœur d’une œuvre vaste dont elle
constitue le paradigme heuristique
L’idée de l’existence d’un inconscient pulsionnel en interaction avec les impératifs sociaux
rappelés par la conscience vigile amène à considérer la conversion comme une symbolisation,
au minimum partielle, qui rend compte d’un conflit psychique mettant en défaut un
refoulement totalement opérant qui serait œuvre de sublimation, une appétence
pulsionnelle inconsciente
Freud considérait la dissociation comme étant le fondement de tous les symptômes
hystériques
Comorbidités
Chevauchements symptomatiques,
Expression de certaines pathologies psychiatriques sous une forme exclusivement
somatique et inversement
Trouble à symptomatologie
Troubles somatoformes somatique et apparentés
Trouble à symptomatologie
Troubles somatoformes
somatique et apparentés
Trouble factice
TROUBLE À SYMPTOMATOLOGIE SOMATIQUE ET APPARENTÉS
Symptômes somatiques
Spécifier le type :
•À type de demande de soins
•À type évitant les soins
Facteurs psychologiques influençant d’autres affections
médicales 316 (F54)
Spécifier si :
•Épisode unique
•Épisodes répétés (deux événements ou plus de falsification d'une maladie et/ou d'induction d'une blessure)
Trouble factice 300.19 (F68.10)
B. Le sujet fait passer une autre personne présente (la victime) pour malade, invalide
ou blessée
Ex :
La catégorie des troubles à symptomatologie somatique non spécifiés ne doit pas être
utilisée en dehors des situations inhabituelles ou l'information est insuffisante pour
faire un diagnostic plus spécifique
TROUBLES CONVERSIONS
Avec symptômes moteurs et/ou sensitifs, plus fréquents chez les jeunes patients
Éléments clinique en faveur :
Discordances cliniques (parésie d'un membre cédant lorsque l'attention du patient est
détournée ou lorsqu'il s'habille, normalité des réflexes ostéotendineux ou du tonus)
Il faut également noter qu'à l'échelle d'une population générale, les individus qui
rapportent le plus de symptômes somatiques sont aussi ceux qui signalent le plus de
troubles émotionnels
ce qui laisse entendre que le processus de somatisation ne doit pas être compris comme
une alternative à une expression psychique de la détresse psychosociale, mais comme
l'une des manifestations possibles de cette dernière.
Spécialité médicale Syndrome somatique fonctionnel
Gastroentérologie Syndrome de l’intestin de irritable
Dyspepsie non ulcéreuse
Rhumatologie Fibromyalgie
À l'inverse, s'il n'existe pas de symptôme somatique pénible, le diagnostic approprié est
celui de « crainte excessive d'avoir une maladie ou nosophobie ».
La plainte hypocondriaque revêt fréquemment, une allure atemporelle : le passé et le
futur sont absorbés dans un présent immobile pouvant désespérer les initiatives
thérapeutiques les plus dynamiques :
Une variante plus triviale de ce même modèle veut que le ou les symptômes somatiques
soient la simple expression physique des émotions suscitées par les facteurs de stress
causaux, leur survenue servant ainsi de prétexte pour dériver l'attention sur d'autres
sources de préoccupation que la source originelle.
ce premier modèle explicatif n'exclut pas une éventuelle origine organique : dans ce cas
de figure, un symptôme anodin qui aurait pu être transitoire (la cause initiale étant guérie ou
contrôlée) se pérennise, car venant se mettre « au service » d'une autre cause au déterminisme
psychologique.
Le deuxième modèle explicatif de la somatisation fait jouer un rôle majeur à un phénomène
d'amplification des sensations somatiques suscitées par un contexte de détresse.
Ce mécanisme, fréquemment invoqué dans les modèles cognitifs et comportementaux ,
implique une « attention particulière portée aux sensations corporelles, mais aussi une
anxiété relative à la santé et une tendance à rapporter les symptômes somatiques à des causes
somatiques plutôt que psychologiques » .
Il semble notamment favorisé par les difficultés d'un individu à identifier son propre état
émotionnel et à le différencier des sensations corporelles qui l'accompagnent .
Le troisième modèle explicatif met l'accent sur l'utilisation par un patient de ses symptômes
somatiques éventuellement très banals, dans un contexte de détresse psychique, pour rechercher
une aide légitime auprès du système de soins.
Les symptômes somatiques peuvent ainsi donner une raison (ou un alibi) pour être écouté,
réconforté, pris en charge, dans un contexte éprouvant
Le quatrième modèle rappelle que c'est également l'offre de soins qui peut créer la
demande.
En situation de détresse, les patients peuvent avoir l'impression que leurs symptômes
somatiques seront plus facilement entendus et pris en charge que des symptômes se
rapportant davantage à la sphère psychologique.
L'absence de liens déjà établis avec un professionnel de santé est un facteur déterminant
d'une telle présentation somatique, comme cela a été montré dans une étude multinationale
coordonnée par l'OMS sur le pourcentage de présentations somatiques de la dépression en
centres de soins primaires.
Modèles cognitifs et comportementaux
Ils sont dominés par la peur et l'évitement qu'elle suscite. Il faut distinguer l'évitement des
symptômes somatiques, relativement évident à identifier et l'évitement des symptômes
psychologiques, notamment de la peur, parfois plus subtil.
L'évitement des symptômes somatiques renforce négativement ceux-ci par conditionnement
opérant (skinnerien).
Un exemple typique concerne les patients souffrant d'un syndrome de fatigue chronique qui
évitent tout effort de peur d'augmenter encore leur fatigue à court terme et de ce fait renforcent
leur fatigabilité à long terme.
Il faut noter que les modèles les plus comportementaux des troubles somatoformes réservent
également une part importante au conditionnement répondant (pavlovien) .
Selon ces modèles, un stimulus conditionnel (p. ex. distension du tube digestif) acquiert une
dimension pénible ou menaçante par association avec un stimulus inconditionnel (p. ex.
douleurs abdominales lors d'une gastroentérite aiguë infectieuse).
Secondairement, ce stimulus conditionnel entraîne des sensations corporelles pénibles, y
compris en l'absence du stimulus inconditionnel.
Il faut ici ajouter que l'évitement des symptômes somatiques peut contribuer à une absence
d'extinction de ce conditionnement initial.
Ces différents mécanismes biologiques, cognitifs, émotionnels, comportementaux et sociaux ne
sont bien évidemment pas indépendants mais se renforcent mutuellement.
Par exemple, le catastrophisme renforce à la fois non seulement l'attention portée aux sensations
corporelles et l'activation neurovégétative qui en découle mais aussi l'attractivité
des comportements d'évitement.
Apport de l'imagerie cérébrale fonctionnelle
En montrant des anomalies fonctionnelles objectivables, l'imagerie cérébrale a contribué à rendre
caduque la notion de symptômes médicalement inexpliqués, récemment abandonnée par le
DSM-5.
Exploités avec finesse, ces résultats peuvent également faciliter la prise en charge de certains
patients en proposant une physiopathologie décentrée de l'organe périphérique désigné par les
symptômes, ainsi qu'un rationnel pour la thérapeutique proposée (psychotropes, techniques
psychothérapeutiques).
L'identification de cibles thérapeutiques innovantes, par exemple en stimulation magnétique
transcrânienne , fait également partie des apports potentiels de l'imagerie à ce champ clinique.
Néanmoins le recours à l'imagerie cérébrale comme outil diagnostique demeure pour
l'instant une perspective lointaine.
Traitement
Mesures générales
Une faible proportion de patients présentant des troubles somatiques consulte en psychiatrie :
cette démarche est favorisée par l'association à d'autres troubles mentaux, en particulier anxieux
ou dépressifs,
Plusieurs mesures non spécifiques peuvent jouer un rôle favorable sur l'évolution des troubles
somatoformes :
• mener de front une démarche diagnostique négative (rechercher et éliminer les causes
organiques plausibles) et positive (rechercher des facteurs psychologiques déclencheurs ou
d'entretien), en évitant que la contribution psychogène soit évoquée « en dernier recours », ce
qui la discrédite aux yeux du patient et suggère parallèlement une hiérarchie de valeurs aux
yeux du praticien ;
• savoir utiliser avec parcimonie les examens complémentaires, avis médicaux spécialisés et
hospitalisations, en connaissant leur pouvoir iatrogène ;
• éviter de dire à un patient qu'il n'a « rien » ou que les examens ne montrent « rien », même si
c'est pour le rassurer ;
• préférer des explications positives, même si elles sont schématiques, en termes par
exemple de mécanismes physiologiques à l'origine des symptômes ou de cercles vicieux
jouant un rôle de renforcement (cf. modèles explicatifs), à un aveu d'ignorance de la cause
des symptômes ;
• savoir être modeste dans ses ambitions thérapeutiques (atténuation des symptômes et de leur
retentissement plutôt que guérison) et optimiser l'alliance thérapeutique en négociant
objectifs et moyens avec le patient ;
Les antidépresseurs sérotoninergiques peuvent être indiqués pour traiter les troubles de l'humeur
associés aux troubles somatoformes, mais aussi la composante douloureuse des syndromes, voire
la fatigue, indépendamment d'une symptomatologie dépressive. Les inhibiteurs sélectifs de la
recapture de la sérotonine sont ainsi le traitement médicamenteux le plus efficace dans le
syndrome du côlon irritable
Les inhibiteurs mixtes de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline sont eux
efficaces dans le traitement de certains troubles somatoformes douloureux, notamment dans la
fibromyalgie
Il faut cependant tenir compte de la propension accrue aux effets indésirables(et donc du risque
de non-observance, voire de rupture du lien thérapeutique) chez les patients souffrant de troubles
somatoformes.
L'exercice physique semble être un moyen thérapeutique efficace dans les tableaux dominés par
la fatigue et/ou la douleur, malgré une motivation souvent médiocre des patients.
La relaxation, associée ou non à l'apprentissage d'exercices respiratoires, a des indications
proches, qui s'étendent à divers symptômes de déterminisme neurovégétatif.
Elle est souvent intégrée aux techniques comportementales et cognitives.
Les thérapies comportementales et cognitives ont été évaluées, souvent dans des essais
contrôlés, dans diverses catégories de troubles somatoformes et elles bénéficient ainsi du
meilleur niveau de preuve. Elles ont l'avantage de pouvoir être plus facilement acceptées par
certains patients, car se concentrent sur les facteurs d'entretien ou d'aggravation des troubles sans
présupposer une origine purement psychogène.
Elles associent restructuration cognitive
Les thérapies systémiques, de couple ou familiales, peuvent également désamorcer les facteurs
de renforcement liés aux interactions familiales.
L'hypnose, « voie royale » historique de traitement de la conversion hystérique, avant
l'avènement de la psychanalyse, continue à être utilisée dans quelques cas de symptômes
pseudo neurologiques.
Les psychothérapies d'inspiration psychanalytique ont donné lieu à quelques essais contrôlés
chez des patients souffrant de douleurs chroniques ou d'un syndrome du côlon irritable .
Elles ont d'autant plus de chance de s'avérer efficaces que les patients sont disposés à faire des
liens entre leur vie affective, leur univers psychique et leurs symptômes somatiques.