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Thème 1:

Définition
Et
mesure
progrès
PLAN

PARTIE I – progrès
technique , invention
et innovation ,
Des concepts
identiques ?
I - Qu’est ce que le progrès
► technique
On peut représenter ?
le progrès technique
comme l’ensemble des innovations qui
modifient les processus productifs .
► De manière générale, le progrès technique
correspond à des modifications de caractère
technologique dans les procédés de production
et dans la nature des biens réalisés. Il a trois
types d’effets :
3) Il permet de produire plus avec la même
quantité d’inputs.
4) Il permet de produire des biens et services
nouveaux incorporant une qualité plus grande.
5) Il permet la suppression de goulots
d’étranglement qui limitent la production
(nouveaux débouchés liés à l’accroissement
des gains de productivité et à la baisse des
prix des produits).
Définition
II – Distinction invention – R &D -
«L'innovation est un terme très large qui est synonyme de nouveauté dans le langage
innovation
français courant. Il est possible de cadrer ce terme selon les critères suivants, en ne
considérant que les innovations dans le cadre de l'économie marchande.
Une innovation se matérialise par un nouvel objet, combiné à un nouveau mode d'usage,
produit par une entreprise.
» source WikiPedia

L'innovation entretient des rapports étroits avec les phénomènes de :

Découverte Les activités de


L'invention
Idée technique susceptible Scientifique et recherche-
d'applications potentiellement Technique développement
utiles Production de connaissances
R&D
nouvelles

Dans tous les cas, pour pouvoir être considérée comme innovation, la nouveauté doit
être porteuse d'une valeur économique (capacité de satisfaire un besoin solvable ou de
créer de la richesse) reconnue et exploitée de manière viable.
Etapes du lancement

Les trois étapes du lancement d'une innovation:

1 2 3
Invention Modèle d'entreprise Lancement
La base de l'innovation est Sur cette invention, un La dernière phase correspond
une invention, c'est le entrepreneur va construire à la mise en œuvre matérielle
cœur de l'offre. un modèle d'entreprise du modèle d'entreprise:
("business model") production, achat, ventes.
III – Les différents types
d’innovation
1 La typologie de Joseph Aloïs
Schumpeter (1883-1950)
► économiste autrichien difficile à
classer dans une école théorique
sinon qu’il est en rupture avec la
conception néoclassique. Son
objectif principal était surtout
d’expliquer la dynamique
économique là où les libéraux
cherchaient à rendre compte des
situations de déséquilibre ou
d’équilibre. Ses travaux l’ont
conduit à mettre l’accent sur le
rôle de l’innovation dans la
croissance économique.

► Bibliographie principale :
► Business cycles (1939).
► Capitalisme, socialisme et
démocratie (1942).
Schumpeter distingue 5 formes
d’innovation :
► L’innovation permettant la production de nouveaux
types de biens (CD).
► L’innovation permettant l’introduction d’une nouvelle
méthode de production (organisation du travail: le
taylorisme ou le fordisme).
► L’innovation permettant de créer de nouveaux
débouchés (Une automobile destinée au marché des
pays d’Europe de l’est, découverte de l’Amérique).
► L’innovation suite à la découverte d’une nouvelle
source de matière première (Pétrole lors de la seconde
révolution industrielle, énergies substituables
aujourd’hui).
► L’innovation permettant la réalisation d’une nouvelle
organisation productive (logiques de concentration du
capitalisme industriel. Exemple : le groupe Bouygues).
2 – Distinction
Innovations incrémentales-Innovations
par degrés de rupture radicales

Degré de rupture par rapport à


l’existant
Les innovations se distinguent par l’intensité du changement introduit et l'impact économique
et social.
Innovations incrémentales
Portent uniquement sur des améliorations (plus
ou moins marginales et continues) ou des
recombinaisons de caractéristiques (innovations
dites « architecturales ») de produits, services ou
processus existants.
Innovations radicales:

Affectent les modes de production ou de


consommation de manière significative et
relativement durable (automobile).

Rupture paradigmatique
Historique au plan scientifique et technique
(machine à vapeur).
Distinction par degrés de rupture

Le disque compact
La machine a café Nespresso
La brosse a dent électrique

La télévision
Le transport aérien
La grande distribution

Electricité
Biotechnologies
Microprocesseur
Distinction par Type
Le transfert technologique

Consiste à appliquer à un nouveau domaine une technologie qui existe déjà

Système
Le micro-ondes Le GPS refroidissement La locomotive Le réfrigérateur

La création
A été obtenu par la création ou l'invention de faits scientifiques qui n'étaient pas connus auparavant.

La roue La boussole L’électricité La pénicilline Le transistor


3 – innovations de produit - innovations
de procédé– innovation s
organisationnelle

On en distingue trois types:

► innovation de produit : découverte permettant


l’apparition d’un produit nouveau, ou possédant des
caractéristiques nouvelles par rapport aux produits
précédemment existants.
► Innovation de procédé : mise en place d’une
nouvelle forme d’organisation du travail ou
d’organisation productive, visant à accroître la
productivité du travail
► Innovation organisationnelle : développement d’un
nouveau type de forme de marché, tel que par
exemple des marchés oligopolistiques (c’est-à-dire
caractérisés par la présence de seulement quelques
grandes entreprises)
Risques liés à l’innovation

Toutes les innovations n’ont pas le même niveau de risque:

+++ L'innovation produit + l'innovation-procédé


Implique une incertitude N'implique qu'une incertitude
technique et commerciale technique lorsqu'elle est utilisée
exclusivement dans l'entreprise.

On n’est jamais certain du succès d’une innovation

L'essentiel est que le solde des succès et des échecs soit positif sur quelques années.
(Plus facile pour les grande entreprises que pour les PME)
Henri Nestlé
En 1866, il arrive à
produire une farine
lactée, qui nourrit les
bébés qui n’acceptent
pas le lait maternel.

Ce produit permet à sauver


des bébés qui ne pouvaient
pas être sauvés auparavant
Innovation de produits ou de
procédés ?

De ça… … à ça!!
CONCLUSIONéristiques de l'innovation

1) Un processus long
Une dizaine d’année
Naissance de l'idée Apparition sur le marché

! Evolutions du marché
la conjoncture économique
la technologie
la science
2) Interdisciplinaire et Multidisciplinaire

Moyens différents Caractère


- Laboratoires
- Pilotes Interdisciplinaire
- Organisation de et Complexité = Risques
marketing
multidisciplinaire
- Réseaux de vente

3) Un phénomène sans fin

Même réussie, elle a besoin par la suite de « maintenance »


Partie 2 – Une mesure du
progrès technique : la
productivité
Introduction : la relation progrès technique-
productivité
C'est le progrès technique qui permet
d'augmenter la productivité, en
particulier grâce aux nouveaux procédés de
production (penser aux machines à
commande numérique, par exemple), aux
nouveaux produits (les plastiques, par
exemple) ou aux nouveaux modes
d'organisation du travail (le travail à la
chaîne, par exemple).

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Enjeux

► La notion de productivité est au coeur des


mécanismes économiques. Tous les
systèmes économiques , toutes les
entreprises, mais aussi tous les individus
rationnels, cherchent à être le plus efficaces
possible, c'est-à-dire à produire le plus
possible compte tenu des facteurs de
production (capital et travail) dont ils
disposent. Non seulement on va chercher à
avoir une productivité élevée, mais on va
vouloir continuellement augmenter cette
productivité. C'est la recherche de ce que
l'on appelle les "gains de productivité".
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I – Définition de la productivité

La productivité permet de mesurer


l'efficacité du système productif, d'une
entreprise par exemple.
Mais l'efficacité pour une entreprise,
c'est quoi ? L'activité d'une entreprise,
c'est de produire. Son efficacité sera
d'autant plus grande qu'elle produira
une quantité donnée avec moins de
facteurs de production (capital et
travail).
La productivité est donc toujours une
comparaison entre la production
II – Différents types de productivité
A – La productivité physique

► On peut identifier différentes sortes de


productivité :
► productivité du capital : elle
compare la production réalisée à la
quantité de capital utilisée. On a donc
le rapport :

► productivité du capital = quantité


produite / quantité de capital utilisée.
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► La productivité du travail  compare
la production réalisée à la quantité de
travail utilisée. On a donc le rapport :

► productivitédu travail = quantité


produite / quantité de travail
utilisée.

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► productivité globale des facteurs:

elle compare la production


réalisée à la quantité de
capital et de travail utilisée.

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B – La productivité en valeur
► Productivitéen valeur du travail =
VA / effectifs employés

► Productivité horaire en valeur du


travail =
VA / effectifs x durée moyenne du
travail

► Productivitéglobale des facteurs =


VA / valeur des facteurs de
III - A qui profitent les gains de
productivité ?

►A qui profitent les gains de


productivité ? C'est une bonne et une
vraie question. Mais la réponse n'est
pas simple : les gains de productivité
peuvent être utilisés de plusieurs
façons en même temps, et c'est
plus la proportion des différentes
utilisations qui se modifie au cours
du temps. Hamid AMIFI Economie Générale CPA / 25
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A qui profitent les gains de
productivité
► imaginons que dans une entreprise
de montage d'ordinateurs, un seul
salarié peut assembler 24 ordinateurs
en 8 heures de travail alors
qu'auparavant il n'en assemblait que
20 seulement. La productivité a
augmenté de 4 ordinateurs, soit de
20%. Les gains de productivité, en
grandeur physique, sont de 4
ordinateurs. Que fait l'entreprise de
Hamid AMIFI Economie Générale CPA /
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1 – Une augmentation de la production

► L'entreprisepeut décider de fabriquer


effectivement ces 4 ordinateurs
supplémentaires, donc d'augmenter sa
production. Elle vendra ensuite ces 4
ordinateurs. A quel prix ?

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2 – Une augmentation de la VA qu’il faut partager

► Si c'est au même prix qu'avant, elle fera


plus de recettes et augmentera sa valeur
ajoutée. Comment cette valeur ajoutée
supplémentaire sera-t-elle partagée entre
les apporteurs de capital et les apporteurs
de travail ? Toutes les solutions sont
possibles : tout pour les salariés, tout pour
les propriétaires de l'entreprise, ou un peu
pour les deux (mais dans quelle proportion ?
tout est possible), ce qui est souvent le cas.
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3- Une baisse des prix de vente

► Mais l'entreprise peut aussi diminuer son prix de


vente car, d'abord, elle doit vendre davantage
d'ordinateurs qu'avant puisqu'elle en fabrique plus,
et ensuite, elle peut le faire car chaque ordinateur
revient moins cher à produire (le coût du salarié est
réparti sur 24 ordinateurs au lieu d'être réparti sur
20 ordinateurs). Dans ce cas, le pouvoir d'achat de
ceux qui touchent des revenus (les salariés, par
exemple) va augmenter, ce qui aboutit donc à la
même chose que la hausse directe des salaires (à
condition toutefois que les produits ne soient pas
destinés uniquement à l'exportation). 

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4 – Une baisse du temps de travail

► L'entreprisepeut décider de ne pas


fabriquer ces 4 ordinateurs
supplémentaires (parce qu'elle pense
qu'elle ne pourra pas les vendre, par
exemple). Dans ce cas, elle peut
diminuer le temps de travail.

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Conclusion

► Finalement, les gains de productivité


peuvent permettre
► d'augmenter la production (mais pas
toujours),
► d'augmenter les salaires (mais pas toujours
...),
► d'augmenter les profits (presque toujours
....),
► de diminuer les prix (et donc d'augmenter
le pouvoir d'achat) ;
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► et de diminuer le temps de travail.
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A qui profitent les gains de
productivité
► Ce sont des possibilités et il faut donc
étudier à chaque période, pour chaque pays,
comment sont utilisés les gains de
productivité. Et les enjeux sont très
importants sur le plan économique et social
: une part un peu plus grande pour les
profits peut permettre de financer plus
facilement des investissements, des gains
de productivité importants peuvent
permettre de diminuer le temps de travail
sans diminuer les salaires, etc
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Hamid AMIFI Economie Générale CPA / 33
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Thème 2:
Les
relations
entre
croissanc
e et
progrès
Source : T.Larribe

L’exemple de la
parabole de Robinson

Daniel Defoë dans son roman paru en 1719 raconte l’ histoire d’un marin naufragé sur une île
déserte au milieu de l'océan. Il parvient à survivre et à imposer sa volonté à une nature hostile, et rencontre
celui qui deviendra son compagnon, Vendredi .

Exemple tiré l’ouvrage de Dominique Guellec, Pierre Ralle,


Les nouvelles théories de la croissance, La Découverte, « Repères », 5e éd., 2003
►Introduction :
Une conception
pessimiste de la
croissance et du
progrès technique
dans l’analyse
I –L’arbitrage Consommation,
investissement, et épargne

► Robinson venait d'arriver sur I'île


déserte. De son naufrage il n'avait
sauvé qu'un sac de blé. Robinson le
considéra : voilà de quoi vivre, mais
pendant combien de temps?
► Il regarda I'île. Elle était composée d'une
bonne terre dont la quantité était telle
qu'un homme seul ne pourrait jamais la
cultiver tout entière. Ce constat
soulagea Robinson. Toute sa vie il avait
vécu de son travail. Sur cette terre, ce
serait comme ailleurs. Cette année il
sèmerait. L'an prochain, la récolte lui
permettrait de vivre et de semer de
nouveau.
► Il avait cependant un souci : quelle

Quel arbitrage économique Robinson


quantité dedoit-il effectuer
blé devait-il semer?? Et
combien pouvait-il en garder pour sa
consommation ?
Consommation, investissement, et
épargne

Consommation : Quelle quantité de blé faut-il conserver pour se nourrir ?


 Assure le bien-être à court terme

Arbitrage

Investissement (accumulation de capital) : Quelle quantité de blé faut-il


consacrer à la semence ?
 Assure le bien-être à long terme
Usage de court Richesse initiale :
Terme = dépense 1 sac de blé

Usage de long
Consommation
terme = accumulation

Semer
=
Investissement Richesse future
=
2 sacs de blé
II- Les rendements décroissants:
vers une économie stationnaire
► Robinson décida de planter une certaine proportion de
son stock de blé. Les premières années celui-ci
augmenta rapidement. En maintenant constante la
proportion du stock qu'il plantait, Robinson
consommait, plantait et récoltait toujours plus.
► Il se rendit cependant compte que son stock de blé
s'accroissait de moins en moins vite. C'est que plus la
quantité de grain semé était élevée, plus le rendement
de chaque grain était faible. Un jour il s'aperçut qu'il
n'avait plus d'intérêt à accroître la quantité de grain
semé : la quantité supplémentaire de blé qu'il semait
devenant supérieure à la quantité qu'elle permettait de
récolter. Il arrêta donc son expansion. La quantité de
grain semé se stabilisa ainsi que les quantités produites
et consommées.

Comment évolue la production de blé ? Comment expliquer


cette évolution ?
Comment mesurer l’impact de la combinaison
productive sur l’évolution du volume de la
production ?
Rendements d’échelle Par exemple :
constants 2K et 2Z => 2Y

Rendements d’échelle Rendements d’échelle Par exemple :


décroissants 2K et 2Z => 1,5Y

Rendements d’échelle Par exemple :


croissants 2K et 2 => 2,5Y

Document : 2 p 42
Questions :
2. Quels rendements d’échelle postulent les néo-classiques ?
Comment mesurer l’impact de la combinaison
productive sur l’évolution du volume de la
production ?
Rendements factoriels Par exemple :
constants 2K => 2Y

Rendements factoriels Rendements factoriels Par exemple :


Z est constant décroissants 2K => 1,5Y

Rendements factoriels Par exemple :


croissants 2K => 2,5Y

Questions :
2. Comment évoluent les rendements factoriels selon les néo-
classiques?
3. Quelle conclusion en tirent-ils ?
4. A quelle limite est-elle confrontée ?
Les rendements décroissants
Production (la quantité produite augmente)

Distinction

Productivité (le rendement est de plus en plus faible)

► La quantité de blé produite augmente, mais de moins en


moins vite. Au stade ultime, la quantité semée devient
plus importante que le blé qu’elle permet de récolter.
► La situation dans laquelle se trouve Robinson provient
du fait que le rendement marginal du processus qui
transforme les facteurs de production (travail et blé) en
produit (le blé) est décroissant : c’est la loi des
rendements décroissants déjà expliquée par
l’économiste classique Ricardo. Ainsi, si la productivité
marginale est décroissante, la croissance économique
doit donc naturellement s'arrêter un jour.
David Ricardo
Terre à exploiter
Terre fertile
Zone à cultiver Zone à
cultiver en Terre non fertile
en dernier
premier Sens d’exploitation
des terres
Partie 1 –
L’introduction du
progrès technique
dans l’analyse
économique :
I- L’introduction du progrès
technique
exogène
Un matin Robinson rencontra le perroquet.
► Un matin Robinson rencontra le perroquet.
Ce qu'il avait d'abord considéré comme un
simple compagnon de jeu s'avéra d'une aide
précieuse. Ce perroquet avait manifestement
été en contact avec les plus grands savants
et les cultivateurs les plus experts. Chaque
jour il transmettait à Robinson un peu du
savoir appris auprès d'eux. Et Robinson
pouvait ainsi améliorer l'efficacité de son
travail. La production se mit alors à croître et
rien ne semblait pouvoir l'arrêter.

Que symbolise le perroquet ? A quoi est liée


l’augmentation de la production de blé ?
Le progrès technique
► Le perroquet symbolise le progrès technique.
► La production de blé retrouve une croissance
ininterrompue grâce aux connaissances que le
perroquet apporte (amélioration de la
productivité de son travail). Le modèle de
Solow étudie la situation dans laquelle se
trouve Robinson. En présence d'un facteur qui
améliore régulièrement l'efficacité du
processus de production (le progrès
technique), il est possible d'avoir une
croissance illimitée. Cette croissance peut
être qualifiée d'exogène.
► le progrès technique est défini en dehors du
modèle (le savoir du perroquet a été acquis en
dehors de l'île, et Robinson en bénéficie
gratuitement).
Comprendre d’où vient la croissance :
Robinson et le Perroquet
PIB

Progrès technique 2

Progrès technique 1

Temps
II -Le modèle fondateur de R. Solow
: le progrès technique exogène
1 – Biographie de Robert Solow (né en 1924)
► Robert Solow est né en 1924 à Brooklyn,
district de New York, aux États-Unis. Il a
obtenu un doctorat de l'université Harvard, à
Cambridge, Massachusetts, en 1951. En 1950,
il commence à enseigner au Massachusetts
Institute of Technology, voisin de Harvard. Il y
poursuivra toute sa carrière, collaborant
étroitement avec son collègue du MIT, Paul
A.Samuelson, prix Nobel 1970. Il fait partie,
en 1961 et 1962, du Comité des conseillers
économiques du président Kennedy. Robert
Solow a obtenu le prix Nobel en 1987 pour
«ses contributions à la théorie de la
croissance économique».
► Bibliographie principale :
► A contribution to the theory of economic
growth. (1956).
2 – Constat : l’origine de la
croissance selon R.Solow
En  1957  Robert  Solow  estime  que  90%  de  la  croissance  aux  USA  pendant  la 
période 1909­1949 ne serait pas imputable au travail et au capital !
Solow-Dennison-Malinvaud
Robert Solow
1924 ­

P.  Denison  relativisa  ce  constat  en 


1976  en  essayant  de  prendre  en 
compte  la  qualité  du  travail  et  du 
capital,  pour  conclure  cependant  à 
une  contribution  importante  du 
“facteur résiduel”
En  France,  en  1972,  Jean­Jacques 
Carré,  Paul  Dubois  et  Edmond 
Malinvaud  concluent  à  une 
contribution allant de 0,85% à 3,1% 
de  croissance  selon  les  périodes,  et 
plus de 2% pour 1951­1973

E. Malinvaud
1923 ­
3 – comment expliquer la nature du progrès technique
exogène dans la tradition néo-classique ?
► Dans la tradition néo-classique , l’entrepreneur choisit entre les
techniques existantes celle qui minimise les coûts . Il y a donc
séparation entre le problème économique et la création de ces
techniques , problème réservé à l’ingénieur , ce qui conduit
logiquement à traiter le progrès technique comme un facteur
exogène .
► Source : P.Combemale et A.Parienty , La productivité , Circa ,
Nathan*

► Pourquoi les économistes ont-ils été amenés a considérer le progrès


technique comme exogène ? Deux types de raisons sont invoqués.
► Le premier s'appuie sur la pertinence empirique d'une telle
hypothèse. Le progrès technique consiste en une plus grande
maîtrise des lois de la nature. Dans tous les cas, celles-ci
commandent, et l'homme ne peut leur imposer son rythme. La
technologie est du ressort des ingénieurs, pas des économistes.
► Le second type de raison est l'incompatibilité supposée des
rendements d'échelle croissants (qui entraînerait l'incorporation du
progrès technique) et de l'équilibre concurrentiel.
► Source : D Guellec et P Ralle, les nouvelles théories de la croissance,
la découverte.

► Questions :
► 1. Comment l’innovation a-t-elle été traitée par les économistes
pendant longtemps ?
Conclusion : Intérêts et limites de
l’analyse de Solow

► Le modèle de Solow permet de concilier la théorie


néoclassique des marchés (rendements décroissants) avec
la croissance économique du XXème siècle.
► En introduisant le progrès technique, Solow explique le
passage d’une croissance extensive à une croissance
intensive.
► Toutefois, le modèle adopte l’hypothèse d’un progrès
technique exogène, hypothèse qui a été remise en cause
par les analyses scientifiques ultérieures.

► Question : si le progrès technique détermine la croissance


économique, quels sont les déterminants du progrès
technique ?
Partie 2 -
L’endogénéisation
du progrès
technique
un cercle vertueux
croissance-progrès
technique
Introduction - L’accumulation du
savoir
► Un jour le perroquet disparut.
Au bout de quelques années,
la production se stabilisa de
nouveau. Robinson comprit
alors qu'en étudiant ses
expériences passées et en
procédant à de nouvelles
expérimentations, il pourrait
à nouveau améliorer
l'efficacité de son travail.
Mais une telle étude prendrait
du temps qu'il ne pourrait pas
utiliser à produire du blé. Cela
lui donna un second souci :
quelle part de son temps
allait-il consacrer à accroître
son savoir-faire? Et combien
En quoi leprogrèspouvait-il
technique
produire ?
en consacrer à
est-il
devenu différent ?
L’accumulation du savoir
Exogène (progrès technique lié au savoir du perroquet) : il est indépendant
du processus de production

Distinction

Endogène (progrès technique lié à la recherche de Robinson)

► Le progrès technique résulte d'un nouvel arbitrage entre


temps de production et temps de recherche (de la même
façon qu’il a fallu choisir entre consommation et
investissement).
► Cette seconde question est posée directement par les
nouvelles théories de la croissance. Ce qui ne veut pas dire
qu'elle était ignorée auparavant. Le choix d'accroître son
capital humain en se formant a, de longue date, été considéré
comme un arbitrage à réaliser entre travailler (donc produire
pour pouvoir consommer aujourd'hui) et se former (donc
accroître son efficacité pour produire et pouvoir consommer
plus demain).
► Cependant, la théorie traditionnelle de la croissance ne
prenait pas en compte le coût du progrès technique. Elle
considérait l'accumulation du capital immatériel comme
exogène et en ignorait les motivations économiques.
L'originalité des nouvelles théories est de considérer que le
I- L’analyse schumpetérienne de
l’innovation comme déterminant
de
« Ces la croissance
différentes formes d'innovation ont au moins deux points communs :
d'une part leur cause, d'autre part leur effet.
• Elles sont motivées, au moins en économie de marché, par la recherche du
profit. L'innovation est une activité économique et non le seul fait du hasard ou
de quelques génies désintéressés.
• Et elle aboutit à bouleverser les conditions de la concurrence : c'est la
« destruction créatrice ». Les entreprises qui ont innové avec succès
connaissent l'expansion, tandis que celles qui n'ont pas innové ou l'ont fait
sans succès disparaissent. La dynamique économique vue par Schumpeter est
donc très tourmentée, à l'opposé des modèles néoclassiques d'équilibre, de
croissance et de concurrence internationale. »
D. Guellec. « Recherche Et Innovation Technologique », Ecoflash, N° 80. Juin
1993, CNDP.
Questions :
1. Montrez que l’analyse de Schumpeter se distingue fondamentalement de la
conception néo-classique :
• Quels sont les acteurs de l’innovation ? Quelle est leur motivation essentielle
?
• Quel rôle y occupe l’innovation ?
• La croissance est-elle continue ?
A - Le processus de « destruction
créatrice » 
A partir du document 4 p 330 , présentez le modèle de la destruction créatrice

Que signifient
les données
marquées Quelle est
par une l’évolution du
flèche? nombre de
magnétoscopes
vendus entre
2000 et 2005 ?
Comment Même question
peut-on pour les ventes
expliquer ces de DVD
évolutions ?
B - Innovation et concurrence

imparfaite
Puis Vendredi apparut. Comme l'île était grande, les deux hommes se la
partagèrent, chacun cultivant sur sa partie la quantité de blé nécessaire à sa
consommation et à son investissement, chacun partageant son temps entre
production du blé et étude.
► Robinson surveillait attentivement les modifications que Vendredi apportait à
sa façon d'organiser la production : en les appliquant à son tour, il pouvait
accroître la productivité de son travail. Quand Vendredi consacrait une
grande partie de son temps à étudier, les progrès de Robinson étaient
considérables... A vrai dire, celui-ci aurait souhaité que Vendredi consacre
une part plus importante de son temps à étudier et une part plus faible à
produire. Vendredi était d'un naturel égoïste. Quand il comprit que son
compagnon profitait ainsi de ses travaux d'étude, il décida de construire une
palissade pour se protéger de l'espionnage. Ainsi, au bout de quelque temps,
les méthodes de production des deux hommes devinrent différentes. Le blé
de Robinson fournissait de hauts rendements, mais était d'une qualité
médiocre, utile pour les usages courants. Celui de Vendredi était meilleur et
pouvait servir dans les occasions exceptionnelles, mais ses rendements
étaient faibles. Les deux hommes se mirent à échanger. Vendredi se rendit
compte que les quantités de son blé que Robinson souhaitait se procurer
étaient d'autant plus importantes que le prix fixé était bas. Ce dont il tint
compte pour fixer le prix de son blé..
Que symbolise l’apparition de
Vendredi ? Pourquoi Vendredi
construit-il une palissade ? Que
symbolise la palissade ? Quel est
l’effet de la palissade sur la
production ?
Innovation et concurrence
imparfaite
► L’apparition de Vendredi symbolise la concurrence.
► Vendredi construit une palissade pour protéger son innovation,
pour ne pas être copié par Robinson : cette palissade symbolise le
brevet d'invention (qui est une protection juridique).
► Les deux hommes n’ont pas les mêmes méthodes, et la production
de blé se diversifie (blé à haut rendement mais de basse qualité de
Robinson, blé de qualité supérieure mais à faible rendement de
Vendredi) et du coup les deux hommes se mettent à échanger.
► Remarque : lorsque Robinson espionne Vendredi et profite de ses
découvertes, il y a un effet externe positif (on dit encore une
externalité) : Robinson préfèrerait que Vendredi travaille moins et
étudie plus car il bénéficierait alors des effets des investissements
intellectuels supplémentaires de son compagnon. Mais le
comportement spontané de Vendredi n'aboutit pas à cela : il ne
prend pas en compte les conséquences de ses actes sur Robinson.
Dans un tel cas d'existence d'une externalité, une forme de
coopération entre agents est justifiée, puisque les comportements
individuels spontanés ne sont pas optimaux.
► Si Vendredi arrive à protéger ses découvertes (en construisant une
palissade ou en les brevetant), il n'y a plus d'externalité. Mais,
dans ce cas, les nouveaux biens vont se différencier des biens
disponibles. De ce fait, la concurrence va devenir imparfaite, ce
qui, là encore, va conduire des comportements spontanés des
agents à ne pas être socialement efficaces (chacun se trouve en
situation de monopole et n'est donc soumis qu'à une faible
pression concurrentielle).
Robinson et Vendredi : progrès technique
et concurrence imparfaite
Robinson : Vendredi :
Richesse = Temps Richesse = Temps
80 % 20 % 80 % 20 %

Produire Chercher (RD) Chercher (RD) Produire

Innovations Innovations
mineures majeures
(engrais + nouvelles plantes) (PGM ??)

Hausse de la Hausse de la Hausse de la Hausse de la


productivité qualité qualité productivité

Production élevée
Qualité médiocre Hausse de Production faible
Hausse de
La demande Bonne qualité
La demande

Hausse de Croissance Croissance Hausse de


l’offre
économique Marché économique l’offre
C – GRAPPES D’INNOVATIONS ET CYCLES KONDRATIEV

1 – Innovateurs et imitateurs

Mais une fois qu'un entrepreneur a ouvert la voie par


une innovation réussie, de nombreux autres, attirés
par le profit, s'engouffrent dans la voie ainsi ouverte
et vont chercher à l'imiter (Schumpeter parle
« d'essaims »). En outre, une innovation en suscite
généralement d'autres dans des domaines proches
(phénomène de « grappes » ). On assiste alors à une
vague d'investissements, qui correspond à la phase
montante d'un cycle économique.
J. Boncoeur et H. Thouement. Histoire des idées
économiques, tome 2, Nathan, coll. « Circa », 1994.
Questions :
2. Définissez le terme grappe d’innovations
3. Quelles en sont les causes
Stratégie de l’entreprise

Le leader

Le follower
La première à commercialiser
une nouvelle innovation issue
L’adopteur de sa propre recherche-
développement de façon à la Profite des erreurs du leader et
mettre sur le marché avec un du potentiel mauvais départ de
Stratégie imitative. profit élevé ou, à céder des
Pas de risques technologiques. ce dernier. En général, ce type
licences de fabrication, par d'entreprise n'a pas des liens
Ces entreprises se procurent exemple dans un pays éloigné
de nouvelles technologies, aussi privilégiés avec le monde
où elle n'a pas de circuit de la recherche à caractère
dans le cadre d'un accord de commercial.
propriété industrielle ou par fondamental.
contrefaçon.

Téléphone mobile Browser Email mobile Moteurs de recherches Voyage en ligne


Le cycle de vie d'une innovation

Document 1 p 44
Question : A quelle phase du graphique correspond la rente décrite dans le
document
2 - L’analyse du cycle de Kondratiev
Document 1 p 53 du livre

A l’origine de chaque cycle


Un cycle est marqué par une
C’est un cycle de il y a, selon Schumpeter,
phase A
Kondratieff l’apparition d’une grappe
et une phase B majeures
d’innovations
II- les théories de la
croissance endogène

A – Les caractéristiques du
progrès technique
Qu'est-ce qui différencie la technologie des autres facteurs, notamment le capital physique,
qui fasse d'elle le moteur de la croissance ?
• C'est, selon les théories de la croissance endogène, l'existence d'économies d'échelle (ou
rendements d'échelle croissants) dans la production et l'utilisation des connaissances.
• La loi des rendements décroissants ne s'applique pas à la connaissance. Une même
connaissance peut être utilisée par un nombre quelconque d'agents simultanément,
contrairement à un élément de capital physique (une machine). Un agriculteur ne peut utiliser
simultanément un nombre indéfini de chevaux,alors qu'il peut tirer tout le parti d'un tracteur
plus moderne, incorporant tout le savoir existant dans ce domaine technologique.
• De plus, chaque nouvelle connaissance ouvre la voie à des découvertes ultérieures (« nous
sommes des nains juchés sur les épaules de géants », selon les mots de Bernard de Chartres
au XIIe siècle : c'est le décryptage du génome humain qui permet, par des efforts subséquents
de recherche, de comprendre les racines de certaines maladies).
• Un processus persistant, auto-entretenu, d'accumulation de la connaissance est donc
possible, qui entraîne à son tour l'accumulation des autres facteurs et donc la croissance.
Source : D. Guellec, NM la découverte 2003, p. 47

Questions :
4. Quelle est la rupture introduite par les théoriciens de la croissance endogène ?
5. Comment la justifient-ils ?
6. Montrez l’existence d’un cercle vertueux ;
► La connaissance est un bien public, caractérisé d'un point de vue économique par deux
traits.
2. En premier lieu, une même connaissance peut être utilisée un nombre quelconque de
fois, par un nombre quelconque d'agents, et cela simultanément et sans se détériorer. Si
l'on ne peut manger la même pomme deux fois, on peut en revanche mettre en œuvre
la même invention autant de fois que l'on veut sans l'altérer. De plus, la circulation de la
connaissance se fait à un coût direct (coût de la transmission) faible par rapport à sa
valeur. La conséquence directe de cette propriété, en termes économiques, est que le
coût marginal de l'utilisation d'une connaissance existante est nul. Une fois qu'une
invention a été réalisée, le coût de sa reproduction est essentiellement nul (le coût
d'impression d'un exemplaire d'un livre donné est plus faible que le coût d'écriture de ce
livre). Cela constitue une forte incitation à l'imitation. En effet l'imitateur, contrairement
à l'inventeur initial, n'encourt que le coût de production directe du bien, et non le coût
de l'invention.
3. En second lieu, l'inventeur ne peut généralement pas exclure entièrement les autres de
l'usage de son invention. Les moyens de protection existants (brevet, secret, barrières à
l'entrée basées sur le contrôle d'actifs complémentaires tels les circuits de distribution)
sont au mieux imparfaits (comme l'illustre la saga du MP3 sur Internet). Ainsi,l'invention
peut être utilisée par les concurrents comme base pour d'autres découvertes dont
l'inventeur initial n'aura pas le contrôle.
En conséquence, l'inventeur ne peut, en général, s'assurer le monopole de l'usage d'une
connaissance, et donc s'approprier toute sa valeur. Une partie de celle-ci va aux
concurrents, une autre partie va aux consommateurs. Les études économétriques
estiment en général le rendement privé de l'investissement en recherche à 15-20% et
son rendement social au double environ.
Puisque le rendement privé est plus faible que le rendement social, l'investissement en
activités innovantes effectué dans une économie de marché sera inférieur à son montant
socialement désirable. Les firmes sous-investissent en recherche, délivrant un progrès
technique moindre que celui qui serait atteint si l'intérêt de la société présidait aux
investissements en la matière.
C'est l'objet de la politique publique, notamment sa composante scientifique et
technologique, que de remédier à ce problème par une intervention appropriée de
l'État.
Source D Guellec , op. cité

Questions :
B– Nécessitent une intervention
particulière de l’Etat
C'est sans doute dans la recherche fondamentale que le rendement privé serait le plus faible (l'appropriation privée des
résultats fondamentaux est très limitée, et leurs applications économiques directes sont souvent marginales : la
découverte d'une nouvelle planète ne présente pas d'intérêt économique à un horizon proche),alors que le rendement
social peut être élevé (les connaissances de base se diffusent dans des applications lointaines mais nombreuses, en
aval). Il y a un décalage de quarante ans entre la théorie de la relativité restreinte d'Einstein et les premières centrales
nucléaires. D'où l'importance particulière des politiques scientifiques,sans lesquelles la recherche fondamentale serait
sans doute très faible, avec des conséquences dommageables sur le progrès technique dans le long terme. L'Etat
finance donc des institutions publiques de recherche, tel le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) en
France.
L'État peut aussi créer des règles institutionnelles qui assurent un niveau plus élevé au rendement privé de la
recherche. Il en est ainsi du brevet, titre de propriété accordé à l'inventeur à titre temporaire (au maximum vingt ans) et
qui lui assure le monopole d'exploitation de son invention sur la période. Le propriétaire peut soit produire lui-même
l'invention protégée, et extraire ainsi une rente du marché, soit accorder des licences, c'est-à-dire vendre à d'autres
producteurs le droit d'utiliser sa découverte. Si le brevet est un outil important pour susciter l'innovation, il a par contre
le défaut d'accorder un monopole à une entreprise privée,qui peut en faire un usage pas toujours compatible avec des
critères sociaux plus larges que le profit (voir les problèmes rencontrés par les pays en développement pour accéder à
certains médicaments brevetés).
L'État peut financer directement ou indirectement l'effort de recherche des entreprises : subventions (aides directes),
[...] crédits d'impôt recherche (aides indirectes) [...].
L'État est aussi un consommateur de technologie, en matière de défense,de santé, d'environnement ou pour satisfaire
d'autres besoins sociaux. [...] Une technologie mise au point pour un avion militaire,et donc payée par l'État, peut pour
partie être utilisée dans un avion civil. Ainsi, les politiques d'achat public sont un moyen d'intervention sur le marché.
[...]
Les politiques publiques affectant la croissance sont bien sûr plus larges que les seules mesures prises dans les
domaines scientifique et technique. Les politiques d'éducation notamment, qui conditionnent la qualification de la main-
d'œuvre, donc sa capacité à produire et utiliser les technologies nouvelles, mais aussi les investissements publics en
infrastructures (transports par exemple) jouent un rôle clé en fournissant aux entreprises les facteurs qu'elles ne sont
pas en mesure de produire elles-mêmes. Source : D. Guellec, NM 2003,
Questions :
2. Montrez que les formes d’intervention de l’Etat pour contribuer la recherche et donc à l’innovation sont très
diverses
3. L’Etat et le marché sont-ils concurrents ou complémentaires?
Partie III -La stratégie
de Lisbonne :
Une application des
théories de la
croissance endogène

vers une économie


e constat : les caractéristiques de l’innov
européenne par rapport à ses concurrent
B – Les explications : un effort de R-D
insuffisant
ne répartition des efforts de financement inad
II- les solutions- mise en œuvre
La stratégie de Lisbonne
Considérons d’abord le diagnostic établi à Lisbonne sur la compétitivité européenne et qui a été confirmé
par le rapport Kok. Dans ce document, une grande transformation de l’économie européenne est annoncée
:
démographique, avec le vieillissement accéléré des populations et la baisse tendancielle de la
population active,
économique, avec une mondialisation étendue et l’irruption de la Chine,
financière, avec la globalisation des marchés,
technologique enfin, avec l’irruption de l’économie de la connaissance.
L’axe central de la stratégie de Lisbonne est de repenser les conditions de la compétitivité dans le cadre
d’une économie de la connaissance, dans laquelle l’innovation joue un rôle majeur, où le capital humain et
sa qualité sont décisifs pour la croissance, une économie qui a besoin d’un environnement favorable pour
se développer pleinement. La stratégie de Lisbonne décline cette représentation de la transformation du
monde en un certain nombre d’orientations macroéconomiques et de programmes économiques sectoriels
et instaure une méthode nouvelle de coordination : la stratégie adoptée à Lisbonne consiste à faire de
l’Europe « … d’ici 2010 l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique (en se
donnant comme objectif de rattraper puis de dépasser les États-Unis) capable d’une croissance durable
accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi, d’une plus grande cohésion
sociale, dans le respect de l’environnement ».
Mais il y a plus encore. Il y a une véritable philosophie de Lisbonne : l’Europe, après s’être longtemps
consacrée à la désinflation compétitive, à la stabilisation de l’économie, au lancement de l’euro, doit traiter
de nouveaux problèmes résumés dans le triptyque : innovation, emploi, croissance, que l’Europe découvre
en l’an 2000, sous la pression des succès américains. L’ambition peut paraître démesurée, le discours peut
passer pour hyperbolique ; il a un mérite, au sortir d’une période de croissance médiocre, celui de fixer un
objectif mobilisateur : résorber le gap technologique qui s’était rouvert avec les États-Unis, en mobilisant
les ressources communautaires humaines, scientifiques et financières.
Source : Rapport de Philippe Aghion, Élie Cohen et Jean Pisani-Ferry, Politique économique et croissance en Europe,
CAE, 2006. consultable comme tous les rapports du CAE sur le site : http://www.cae.gouv.fr
Au coeur de l’économie de la connaissance, la recherche est un pilier et un objectif intermédiaire de la Stratégie de
Lisbonne révisée, avec l’objectif fixé le 16 mars 2002 par le Conseil de Barcelone d’un investissement dans la
recherche européenne à hauteur de 3 % du PIB, dont les deux tiers d’origine privée, à l’horizon 2010. Investir dans la
recherche et développement (R & D) contribue à la croissance économique, à la fois par les effets directs sur la
productivité et par les retombées de la diffusion de la connaissance. Le renforcement de la R & D est également une
condition préalable de la compétitivité européenne.
L’impact économique de la recherche est double :
· en premier lieu, la recherche contribue à la croissance de la productivité du capital et de la main d’œuvre (effet
direct). Par exemple, des études de la Commission européenne mettent en évidence le fait que jusqu’à 40 % de la
croissance de productivité de main-d’oeuvre sont générés par les dépenses de R & D. Chaque investissement
supplémentaire d’un point (1 %) dans le stock de R & D totale fait croître la productivité de + 0,18 % ;
· en second lieu, la recherche génère des externalités positives qui accroissent le rendement entre firmes et entre
secteurs. Des externalités internationales ont également été mises en évidence : les partenaires commerciaux
bénéficient de l’effort du pays qui investit dans la recherche.
En conséquence, le taux de retour socio-économique de la recherche et développement est élevé, évalué entre 30 % et
100 %. Les résultats empiriques conduisent à estimer que 1 euro investi en R & D produit 0,9 euro de PIB
supplémentaire. Les estimations les plus conservatrices fixent ce retour à 30 %, bien au-delà des retours sur
investissements privés de 7 % à 14 %. De tels retours économiques justifient l’intervention publique. l’objectif d’un
investissement européen dans la recherche à hauteur de 3 % du PIB en 2010, et son maintien à un horizon de 10 ans en
2020, représenteraient une augmentation moyenne du PIB communautaire que l’on peut situer a minima à 3,2 % et
jusqu’à 10,1 % du PIB en 2025 dans l’Union européenne (de + 2,9 % à + 8,9 % pour la France)

Source : Jean-Louis Sangaré, investir dans la recherche pour doper la croissance européenne :L’Europe doit viser un
taux d’investissement élévé dans la connaissance, in notes de veilles, CAS , 4-09-2006 consultable comme toutes les
notes de veille sur le site : http://www.strategie.gouv.fr

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