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1.

Nature de la corrosion
a. Définition :

La corrosion d'un métal est l'oxydation de cet élément à l‘état


d'ion métallique.

- dans une atmosphère sèche par exemple avec O2 ou Cl2


(corrosion sèche)
- en présence d'humidité (corrosion humide).

La réaction électrochimique de corrosion du métal se traduit


donc par le bilan :

M + Ox → M n+ + Red n-
Nous nous penchons sur le phénomène de corrosion humide
b. Facteurs de la corrosion humide

On peut les classer en deux catégories :

 les facteurs extérieurs :


- air oxydant (O2, CO2)
- vapeur d'eau atmosphérique (H2O)
- Pluie acide (H2O, H+)
- contact eau de mer (H2O, sels divers NaCl)

 les facteurs liés au matériau :


- hétérogénéité de surface (défauts, rayures)
- hétérogénéité de composition (impuretés, alliage, contact
avec un autre métal, soudure)
- hétérogénéité de température
- hétérogénéité de concentration du milieu à son contact
(dilution différentielle, aération différentielle)
c. Corrosion uniforme ou différentielle
i. Corrosion uniforme
Il y a corrosion uniforme si toute la surface du métal est
attaquée de la même façon. Exemple d'une tige de fer pur
totalement immergée dans l'eau acidulée et parfaitement
agitée. Il y a transfert direct du réducteur Fe(s) à l'oxydant H+
(aq)
Fe(s) + 2 H +(aq) → Fe2+(aq) + H2(g)
La corrosion est dite chimique.

ii. Corrosion différentielle


Il y a corrosion différentielle lorsque l'attaque s'exerce de façon
différente en deux zones de la surface du métal. Il y a
nécessairement circulation d'électrons au sein du métal pour
relier ces deux zones. Cette corrosion est dite électrochimique
pour traduire la participation des électrons de conduction du
métal.
2. Etude thermodynamique : E - pH de corrosion

a. Tracé des diagrammes E-pH

L'étude thermodynamique de la corrosion humide s’effectue à


l’aide de diagrammes E-pH, tracés avec :
- les concentrations des espèces solubles étant prises
égales à 10-6 mol.L-1(concentration faible pour traduire
l'apparition de corrosion)
- les phases condensées (hydroxydes, oxydes…)
envisagées étant les plus stables et assurent une protection du
métal contre l'agression de la solution aqueuse
b. Piles avec électrodes différentes
i. Aspect expérimental
Deux pièces métalliques constituées de métaux différents liés entre
eux en contact avec de l'eau pour réaliser une pile.

On considère deux électrodes court-circuitées, l'une de fer et l'autre de


cuivre, qui plongent dans une solution aqueuse préalablement désaérée de
NaCl à 1 mol.L-1 environ (milieu simulant l'eau de mer). On ajoute quelques
gouttes d'orthophénantroline.
E°(Cu2+/Cu) = 0,34 V
E°(Fe2+/Fe) = - 0,44 V

- rosissement de la solution traduisant la présence


d'ions Fe2+ qui donne avec l'orthophénantroline un
complexe rose. A l'anode, il y a eu (corrosion) du
fer :
Fe = Fe2+ + 2e−
- A la cathode de cuivre, il y a eu réduction :
2 H2O(l) + 2 e− = H2(g) + 2 HO −(aq)

- Grâce à la phénolphtaléine, on peut montrer que la solution devient


basique au voisinage du cuivre.

Fe(s) + 2 H2O(l) = Fe2+(aq) + H2(g) + 2 HO −(aq)

Conclusion : Des deux métaux en contact, c'est le plus électropositif, donc


le plus réducteur, qui est oxydé.
ii. Courbes intensité potentiel
d. Piles avec électrodes identiques
i- Pile de concentration

Deux électrodes identiques (fer) plongent dans


deux solutions différentes de Fe2+, l'une
concentrée à droite, et l'autre diluée à gauche.
Ce système Ne peut pas être en équilibre car
les concentrations ne sont pas les mêmes :

Le retour à l'équilibre va entraîner l'égalité des potentiels, donc des


concentrations, ce qui suppose :
- dans (2), une réduction cathodique : Fe2+(aq) + 2 e− = Fe(s)
- dans (1), une oxydation anodique : Fe(s) = Fe2+(aq) + 2 e−
Conclusion : Il y a donc corrosion dans la solution la plus diluée.
ii. Pile d'Evans : aération différentielle

- La solution de gauche (1) a été portée à ébullition pour chasser l'air alors que
l'on fait barboter de l'air dans la solution de droite(2).
- Grâce à l'orthophénantroline,on met en évidence La formation d'ions Fe2+(aq)
dans le compartiment de gauche :
Fe(s) = Fe2+(aq) + 2 e−.
Dans le compartiment de droite, le dioxygène est donc réduit au contact du fer.
Phénolphtaléine : la solution devient basique :
O2(g) + 2 H2O + 4e− = 4 HO−(aq)
L'équation - bilan s'écrit donc :
2 Fe(s) + O2(g) + 2 H2O = 2 Fe2+(aq) + 4 HO−(aq)
Conclusion : c'est dans la zone la moins oxygénée que le fer se corrode.
Exemples

MER Zones plus oxygénées

( brassage de l’eau)

Terrain moins aéré Terrain plus aéré


(argile) (sable)

Canalisation acier
Piqûre de rouille

O2
O2
O2
réduction
OH-
Fe 2 +
Zone cathodique
O2 oxydation
rouille Fe
Zone anodique
électrons
3- Protection contre la corrosion
a- Revêtement plastique

Peinture Plastique

Huile ou graisse
b- Revêtement métallique

Par un métal moins réducteur Par un métal plus réducteur


Très bonne protection tant que le La couche protectrice se corrode
revêtement n’est pas écaillé ou avec le temps.
rayé,…
Exemple: acier galvanisé
Exemple: acier chromé
Si le métal à protéger est Si le métal à protéger est
accidentellement mis à nu, il se accidentellement mis à nu, le
produit, en ce point, une corrosion métal reste protégé (cathode)
c- Protection chimique superficielle

Le but est toujours d’isoler le fer de l’air humide, mais désormais la


couche protectrice est créée par une réaction chimique.

Citons la phosphatation (ou parkérisation) des aciers, obtenue en


immergeant les pièces dans des bains d'acide phosphorique H3PO4. Elle
consiste à transformer la surface des métaux en phosphate métallique
stable et insoluble.
d- Dépôt électrolytique de zinc (zingage)
I
- G +
électrons
électrons

Zn 2 +
CATHODE ANODE
Zn 2 + Zn 2 +
objet à en zinc
recouvrir Zn 2 + cations

Zn 2 + anions
e- abaissement de son potentiel dans le
domaine d’immunité .
E ( en V )
Le fer pourra être protégé
Fe 2 O 3 ( s ) contre la corrosion par
abaissement de son potentiel
Fe 3 + dans le domaine d’immunité .

O2
H2O
3,7 8 9,5

H 2 O pH
Fe 2 +
H2
Immunité Fe (s)
f- Protection cathodique par anode sacrificielle
Regard
sol
électrons

O2 , H2O
Zn A
N
O
D Oxydation Citerne
E

Réduction
Zn 2 + OH-
g- Protection anodique par courant imposé

I + G -
électrons
sol

Oxydation Réduction
O2 , H2O
Couche
d’oxyde
protectrice

Canalisation à protéger Électrode


* Pour E < E1 : immunité du fer.

* Pour E1 < E < F : corrosion du fer.


Le potentiel F où le courant s’annule est dit potentiel de Flade. Il
correspond à la surface du fer totalement recouverte par un film
d’oxyde Fe2O3.

* Pour E > F : passivation du fer.


5- Applications
1. On constate que, à 298 K, la vitesse de corrosion du fer dans une
solution d’acide chlorhydrique augmente avec la concentration en
acide. Expliquer en utilisant les courbes intensité-potentiel. On donne à
pH = 0 et à 298 K : E0(Fe2+/Fe(s) ) = - 0,44 V.
2. Une plaque de zinc subit une corrosion uniforme d’un milieu acide. La
densité de courant de corrosion est de 0,12 mA.cm-2.
a. Exprimer la vitesse d’usure du zinc vusure en fonction de jcor, M(Zn),
(Zn) masse volumique du zinc et F.
b. Calculer vusure en μm.an-1 dans ce milieu.
On donne : M(Zn) = 65,4 g.mol-1 ; (Zn) = 7,1 g.cm-3 et F = 96500 C.mol-1.
3. On vous propose pour la réalisation de la clôture de votre jardin des
poteaux en fer recouvert de nickel ou des poteaux en fer recouvert de
zinc. Lesquels choisissez-vous ? Justifier.
5. Un artisan a recouvert les planches de rives de votre toiture par des
plaques de cuivre. Au bout d’un an, vous constatez que votre gouttière
en zinc est percée. Que s’est -il passé ?

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