Vous êtes sur la page 1sur 75

Pr.

Leïla BEN SEDRINE

COURS CONTRATS SPÉCIAUX:


CONTRAT DE VENTE - CONTRAT DE BAIL- MANDAT

POWER-POINT

SEMESTRE 5 ANNÉES UNIVERSITAIRES : DE 2013 à 2019


I
CONTRAT DE VENTE
PLAN

INTRODUCTION
I- LES CARACTÈRES DE LA VENTE
II- LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE
III- LES VICES DU CONSENTEMENT
IV- LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE
INTRODUCTION

Les contrats les plus usuels sont des contrats spéciaux, ils sont appelés
« contrats nommés » ou « déterminés » par opposition aux contrats
« innommés » appelés contrats « sui generis ».
Ces contrats sont régis par le Dahir du 12 août 1913 (D.O.C).
DÉFINITION DU CONTRAT : Le contrat est un acte juridique, il est défini
comme étant un acte purement volontaire qui produit des effets de droit.
Cet acte émane soit d'une seule volonté soit de la rencontre de deux ou
plusieurs volontés ayant pour objet l'établissement d'obligations.
LES DIFFERENTS TYPES DE CONTRAT
- Le contrat d'adhésion

- Le contrat synallagmatique ou bilatéral

- Le contrat commutatif

- Le contrat aléatoire

- Le contrat unilatéral ou acte unilatéral

- Le contrat à titre onéreux

- Le contrat à titre gratuit

- Le contrat solennel ou acte solennel

- Le contrat instantané

- Le contrat successif
CONTRAT TRANSLATIF :
LA VENTE
(art 478-618 D.O.C)
I-LES CARACTÈRES DE LA VENTE
• Selon l’article 478 du D.O.C , la vente étant défini comme étant « un contrat
par lequel l’une des parties transmet la propriété d’une chose ou d’un droit à
l’autre contractant, contre un prix que ce dernier s’oblige à lui payer ».
• Convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose, et l’autre à lui payer.
Elle peut être faite par un acte authentique ou sous seing privé.
- C’est un contrat consensuel;
- C’est un contrat à titre onéreux;
- C’est un contrat synallagmatique;
- C’est un contrat instantané;
- C’est un contrat translatif de propriété;
- C’est un contrat commutatif;
- Absence de l’intuitu personae.
A-LE CARACTĖRE CONSENSUEL
Selon l’article 488 du D.O.C : « La vente est parfaite entre les parties, dès qu’il y a
consentement des contractants, l’un pour vendre, l’autre pour acheter, et qu’ils
sont d’accord sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat ».
on constate un recul du consensualisme et un retour du formel dans la vente. On
prend l’exemple de la vente de fonds de commerce et de la vente immobilière
où la caractère solennel est omniprésent.

- Fonds de commerce

L’art 81 du Code de commerce dispose : « Toute vente ou cession de fonds de


commerce est constatée par acte en la forme authentique ou sous-seing privé».
-Vente immobilière

L’article 489 du D.O.C précise : « Lorsque la vente a pour objet des immeubles,
des droits immobiliers ou autres choses susceptibles d’hypothèque, elle doit
être faite par écriture ayant date certaine et elle n’a d’effet au regard des tiers
que si elle est enregistrée en la forme déterminée par la loi ».

La vente de fonds de commerce et la vente immobilière sont des ventes


solennelles où l’écrit constitue une condition de validité sans laquelle la vente
serait nulle.
1-Les éléments de consentement
a-L ’offre ou pollicitation
Acte unilatéral par lequel une personne fait connaître son intention de
contracter. Elle doit être sérieuse et précise.
Lorsque l’offre est acceptée, le contrat est formé.
b-L ’acceptation
C’est la manifestation de volonté du destinataire de l’offre, l’acceptation
suppose l’existence d’un geste usuel, ou bien une exécution spontanée
du contrat proposé.
B-LE CARACTĖRE ONEREUX
D’après l’article 1106 du Code civil français : « Le contrat à titre onéreux est
celui qui assujettit chacune des parties à donner ou à faire quelque chose ».
En revanche, et d’après l’article 1105 du Code civil français : « Le contrat de
bienfaisance est celui dans lequel l'une des parties procure à l'autre un
avantage purement gratuit ».

C-LE CARACTĖRE SYNALLAGMATIQUE


Le contrat est dit synallagmatique lorsqu’il présente des obligations bilatérales
ou interdépendantes à la charge des deux parties ex: (vente, bail, mandat).Il
s’oppose au caractère unilatéral où une seule des parties s’oblige vis-à-vis de
l’autre ex: (testament, prêt, donation).
D-LE CARACTĖRE INSTANTANĖ
C’est un contrat à exécution instantanée. Les obligations des parties s’exécutent en une
seule fois.

E-LE CARACTĖRE TRANSLATIF DE PROPRIĖTĖ


-L’effet principal de la vente est d’opérer le transfert de propriété de la chose.
-Concernant la vente de corps certains , le transfert de propriété a lieu dès la
conclusion du contrat (art 488).
-Concernant la vente des choses de genre , le transfert de propriété s’opère dès
l’identification ou l’individualisation de la marchandise.
L'article 494 du D.O.C est bien clair la dessus: « Lorsque la vente est faite à la mesure,
à la jauge, au compte, à l'essai, sur dégustation ou sur simple description, tant que
les choses n'ont pas été comptées, mesurées, jaugées, essayées, dégustées ou
examinées et agréées par l'acheteur ou par son représentant, elles sont aux risques
du vendeur, alors même qu'elles se trouveraient déjà au pouvoir de l'acheteur ».
F-LE CARACTĖRE COMMUTATIF
Le contrat de vente est commutatif car les obligations sont connues dès la
conclusion du contrat contrairement au contrat aléatoire où l’étendue des
obligations n’est pas connue dès la conclusion du contrat et va dépendre d’un
évènement.

G-L’ABSENCE DE L’INTUITU PERSONAE DU CONTRAT DE VENTE


L’intuitu personae est la considération de la personne.
La vente n'est pas un contrat conclu intuitu personae. La motivation du vendeur
est de percevoir le prix convenu et celle de l’acheteur est de disposer de la chose.
II- LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE
Selon l’article 2 du D.O.C , pour sa formation le contrat de vente doit réunir
quatre éléments nécessaires à savoir le consentement, la capacité, la cause et
l’objet. Vient s’ajouter à ces quatre éléments le prix.
L’article 488 du D.O.C stipule : « La vente est parfaite entre les parties dès qu’il y
a consentement des contractants, l’un pour vendre, l’autre pour acheter et
qu’ils sont d’accord sur la chose, le prix et les autres clauses du contrat ».
1-L'existence de consentement
L’accord de volonté suffit en principe d’accomplir le contrat en dehors de toute
formalité. Selon l’autonomie de la volonté, tout individu est en principe libre de
contracter ou non. cette liberté est restreinte dans de nombreuses situations qui
sont regroupées en deux catégories :
• La limitation légale à la liberté de vendre ou d’acheter,
• La limitation conventionnelle de vendre ou d’acheter.
a- Limitations légales
Le consentement d’un contractant n’a aucune valeur juridique s’il est lié à certaines
ventes:

*Ventes interdites (stupéfiants, sang ou organes humains);

*Ventes forcées où le consentement du vendeur est lié par la force de l’Etat en vertu
de l’exercice de la puissance ou de l’utilité publique tel (expropriation);

*Ventes suite à des saisies de biens mobiliers notamment pour le recouvrement


d’une créance de l’Etat (impôt);

*Ventes suite à un recouvrement d’une créance (saisie conservatoire).


b-limitation conventionnelle
La convention des parties peut limiter leur liberté dans le choix même de son
contractant. Deux exemples sont à citer.

*Le contrat de concession


La concession serait un accord de distribution exclusif qui peut se doubler d'un
accord d'approvisionnement exclusif. Le concessionnaire s’engage à ne
s’approvisionner qu'auprès du concédant.

*Le contrat de franchise


La franchise serait l’exploitation d'une entreprise en respectant à la lettre les
normes de la société mère.
Obligation du franchiseur :

-Transmettre au franchisé son savoir faire ;


-Assurer une formation et une assistance permanente ;
-Vérification et contrôle permanent en vue de s'assurer que le concept est
respecté ;
-Etre présent au moment de l'aménagement et de la décoration du local de
sorte qu'il soit identique à la société mère ;
-Assurer l'approvisionnement du franchisé.
Obligation du franchisé :

-Respecter rigoureusement les clauses précisées dans le contrat ;


-S'engager à investir en capitaux et en activité ;
-S'acquitter du paiement d'une redevance initiale forfaitaire qui est le droit
d'entrée ;
-S'acquitter d'une redevance annuelle qui correspond à un certain pourcentage
de chiffres d'affaires (hors taxe).
2- Les vices du consentement

a- L'erreur (art 40-45 D.O.C)


On distingue deux catégories d'erreurs :
-L'erreur de droit, l'erreur de fait.

*L'erreur de droit:
Erreur portant sur une appréciation erronée d'une règle de droit.

*L'erreur de fait:
Erreur portant sur la prestation et la personne;
-Erreur sur la prestation : le contractant peut se tromper sur la nature ou sur l'espèce. Il y
rescision lorsque l'erreur concerne une qualité déterminante.
-Erreur sur la personne : dans un contrat de vente, la personne du contractant est
indifférente, elle entraîne la rescision que lorsque le contrat repose sur l'intuitu personae
c'est-à-dire sur la confiance qu'on fait au contractant.
b -Le dol (art 52 à 53 D.O.C )
Le dol est une erreur provoquée (manœuvres déloyales, des mensonges et
des réticences). Pour que le dol soit source de rescision, il faut qu'il ait
déterminé le contractant à conclure le contrat.
c-La violence (art 50 D.O.C)
Une personne a donné son consentement sous l'empire de la crainte ou de
la menace.
La loi exige trois conditions pour qu’il y ait rescision:
- Il faut une véritable menace
- La menace doit être illégitime
- La violence doit être déterminée
L’article 50 du D.O.C prévoit: « La violence donne ouverture à la rescision ,
même lorsqu’elle a été exercée sur une personne avec laquelle la partie
contractante est étroitement liée par le sang ».
d- La lésion (art 55 à 56 D.O.C)

La lésion est la disproportion en valeur entre ce que la victime de la lésion


obtient du contrat et ce qu'elle fournit.
e- La maladie et les cas analogues (art 54 D.O.C)

Il est permis au juge d'annuler le contrat d’un malade (personne vulnérable-


non saine d'esprit) à la demande de la partie lésée, en vertu de son
appréciation souveraine.
3-Hypothèses particulières du consentement

Vente avec déclaration de


Promesse de porte-fort
command ou d’ami

L’acheteur « le command » se réserve la


faculté de se substituer à une autre
personne généralement non désignée, C’est une convention par laquelle une
laquelle prendra le marché pour son personne (promettant) s'engage vis-
compte « le commandé. à-vis d'une autre (le vendeur) à
Si le commandé acheteur ne déclare pas rapporter l'engagement ou la
le command, c’est lui qui reste acheteur. ratification d'une troisième
La déclaration de command . (bénéficiaire).
NB: Le commandé = acquéreur apparent
Le command= acquéreur réel.
B-LA CAPACITÉ

C’est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droit (capacité de


jouissance) ou à l’exercer (capacité d’exercice).
L’incapable peut passer valablement un contrat s’il bénéficie de la
représentation légale.
Ces personnes qui matérialisent la protection légale sont énumérées
par les articles 479, 480 et 481 du DOC. Il s’agit:
- des héritiers,
- des tuteurs, conseils judiciaires ou curateurs et pères qui gèrent les
biens de leurs enfants
- des courtiers et experts.
C-L’OBJET
La chose doit:

- Exister
- Pouvoir exister
- Être dans le commerce
- Être déterminée
- Être en la possession du vendeur
1-Choses existantes (art 513 du D.O.C)

Lorsque la vente porte sur une chose existante, la perte de la chose avant ou
lors de la formation de la vente soulève des difficultés.
-En cas de perte partielle, l’acheteur a le droit ou d’abandonner la vente
(dommages et intérêts) ou de demander la partie conservée de la chose du
bien en faisant réduire le prix par accord entre les parties.
-En cas de perte totale, il y a restitution du prix avancé et une indemnité
correspondante et la vente est considérée comme nulle faute d’objet.
2-Pouvoir exister (ventes de choses futures)

Une chose future est une chose qui n’existe pas


encore, mais dont son existence ou sa création est
prévue par les parties.

La chose future peut être vendue. Selon la volonté des parties, il y aura un
contrat commutatif ou un contrat aléatoire.
-Dans les contrats commutatifs:

La vente est subordonnée à l’existence future de la chose, l’acheteur ne


devra payer le prix convenu que si la chose verra le jour.

-Dans les contrats aléatoires:


L’objet de la vente n’est pas la chose future mais la chance. L’acheteur
devra en tout état de cause payer le prix convenu lors du contrat que la
chose soit réalisée ou pas.
3-Chose mise hors du commerce : l’inaliénabilité

Toute chose peut faire l’objet d’une vente si elle est dans le commerce, à moins
que son aliénation n’en soit interdite.

a-L’inaliénabilité et la loi

L’article 484 du D.O.C dispose : « Est nulle entre musulmans la vente des
choses déclarées impures par la loi religieuse sauf les objets dont elle a
autorisé le commerce, tels que les engrais animaux pour les besoins de
l’agriculteur ».
b-L’inaliénabilité et la volonté de l’homme : Habous (waqf)

L’article 73 du Dahir du 02/06/1915 donne une définition claire des


habous. Il précise en ses termes que « les habous sont des biens
immobilisés par le fondateur musulman et dont la jouissance profite
aux catégories de bénéficiaires qu’il désigne ».
Il y a trois types de habous : publics, privés et mixtes.
Habous publics Habous privés Habous mixtes
Émanant de l’Etat, Il Émanant de Dotés d'un statut
s'agit particuliers et le bien intermédiaire entre
d'établissements rentre dans la les habous publics et
publics et d'œuvres catégorie des habous les habous privés.
d'intérêt général publics avec
l’extinction de tous
les bénéficiaires et la
mort de tous les
héritiers.
4-La chose doit être déterminée ou déterminable
La chose ou la prestation doit être déterminée faute de quoi, il n’y aurait pas
contrat. Une distinction doit être faite entre choses de genre et corps certains.
La chose de genre ou fongible: est une chose qui doit être mesurée, pesée,
comptée ou jaugée afin qu’elle soit déterminé.
Le transfert de propriété de la chose est repoussé jusqu’au moment de
son individualisation.
Les corps certains ou non fongibles: sont déterminés et individualisés.

Le transfert de propriété s’opère au moment même de l’échange des


consentements.
5- Chose doit appartenir au vendeur

Il est inconcevable de vendre une chose appartenant à autrui. Il faut que la


chose proposée pour la vente appartienne au vendeur, sinon la vente est
considéré comme nulle.
D-LA CAUSE

La cause est le motif, le mobile déterminant et personnel qui a poussé les


parties à s’engager au contrat.

L’article 62 du D.O.C dispose : « L’obligation sans cause ou fondée sur une cause
illicite est non avenue, la cause est illicite quand elle est contraire aux bonnes
mœurs, à l'ordre public ou à la loi ».
L'article 63 du D.O.C ajoute en ces termes : « Toute obligation est présumée
avoir une cause certaine et licite quoi qu'elle ne soit pas exprimée ».
E-LE PRIX

Le prix est la contrepartie pécuniaire que l’acheteur doit payer au vendeur.

Prix

Réel et Déterminé Non


sérieux ou lésionnaire
déterminable
III-LES EFFETS DE LA VENTE

A-L’EFFET TRANSLATIF DE PROPRIĖTĖ


L’article 491 du D.O.C précise : « L’acheteur acquiert de plein droit la propriété
de la chose vendue, dés que le contrat est parfait par le consentement des
parties ».

Formation de la vente = Transfert de la propriété

L’obligation de livrer la chose est parfaite par le seul consentement des parties,
la propriété est acquise de droit à l’acheteur dès que la chose et le prix sont
convenus. Ainsi, il est propriétaire avant même que la chose ne lui est pas
encore livrée.
B-TRANSFERT DE PROPRIĖTĖ TRANSFERT DES RISQUES
Le principe de transfert de propriété entraîne plusieurs conséquences :
- En cas de vente de corps certains : Si la chose périt par force majeure entre le jour de
la vente et celui de la livraison, les risques sont à la charge de son propriétaire, c'est-à-
dire l’acquéreur (l’acheteur).
- En cas de vente de choses de genre : La chose de genre doit être impérativement
individualisée. Tant que l’individualisation n’a pas été opérée, le transfert de propriété
ne peut avoir lieu. Le vendeur demeure donc propriétaire et les risques sont à sa
charge.
- En cas de clause de réserve de propriété : Hypothèse dans laquelle le transfert est
retardé conventionnellement. Les clauses de réserve de propriété sont quasiment
systématiques dans les ventes à tempérament.
- En cas de retard dans la livraison: S'il y a un dépassement du délai fixé dans le contrat,
le seul recours qu'a l’acquéreur est une mise en demeure à l’encontre du vendeur qui est
tenu de fournir la chose. Si le vendeur ne répond pas à la mise en demeure, il est en
faute et les risques passent à sa charge.
C-LES OBLIGATIONS DU VENDEUR ET DE L’ACHETEUR

1-Les obligations du vendeur


- Le vendeur est tenu d’une obligation de livraison et de garantie envers
l’acheteur.
A- livraison ou délivrance

Obligations de

B- garantie

- En plus d’une obligation de renseignement et de sécurité.


a-Livraison ou délivrance
- Selon article 499 D.O.C (mettre la chose à la disposition de l’acheteur).
*Les modalités de livraison
- Selon les biens concernés , la livraison prend les formes différentes :

Les choses immobilières : Les choses mobilières:


On faisant la remise du L’acheteur doit aller
titre de propriété ou des chercher la chose
clés ( c’est une délivrance meuble chez le vendeur,
concréte dite tradition là où elle se trouve (art
réelle, (art 500 D.O.C, al 500 D.O.C, al 2).
1).
Lieu de la Date ou le délai L’opération de Résultat
délivrance de délivrance livraison a pour Le transfert de la
Ce qui a été convenu résultat de propriété, et par
C'est celui où la par les parties au conséquent des
chose se trouvait contrat. transférer de risques ont lieu dès
lors de la conclusion Si aucun délai n'a été façon réelle la qu’il y a échange des
du contrat ; elle doit convenu: détention de la consentements
se faire aussitôt -Pour les ventes marchandise (article 488 du
après la conclusion civiles: délivrance alors que la propriété D.O.C).
du contrat sauf immédiate (vente en est transférée de
stipulation disponible). plein droit dès que le
conventionnelle -Pour les ventes contrat est parfait.
(article 504 du commerciales: le
D.O.C). délai dépend des
usages, quand il en
existe.
Quant à la date de livraison, en matière maritime
Elle est régit par ce qu’on appelle les incoterms (International Commercial
Terms) qui ont pour objet de régler les modalités de livraison et par
consequent les conditions de transfert des risques. Les incoterms définissent
deux modalités de livraison à savoir les ventes au départ et les ventes à
l’arrivée. Les incoterms

1- La vente est dite au 2- La vente est dite à


départ, à l’éxpédition l’arrivée, à destination ou
ou à l’embarquement, au débarquement,
lorsque la livraison lorsque le vendeur livre la
précède l’opération de marchandise au bord du
transport/ L’acheteur navire et en supporte les
qui supporte les risques jusqu’à l’arrivée à
risques destination.
Vente au départ
Le vendeur se contente de livrer Vente à l’arrivée
la marchandise au port L’acheteur supportera les
d’embarquement où à bord du risques jusqu’à l’arrivée de la
navire désigné par l’acheteur qui marchandise à la destination.
en assume le chargement + les
risques du transport .

Le paiement précède Le paiement se fait après


l’opération de transport l’opération de transport(à
(au depart ). l’arrivée ).
*Sanction de l’obligation de livraison

À défaut de livraison l’acheteur peut demander au juge soit :


-La condamnation du -Soit le remplacement : -Soit la résolution de la
vendeur à exécuter son l’acheteur acquiert vente (art 531 du
obligation de délivrer la auprès du vendeur une D.O.C).
chose,exécution forcée chose identique sur le
+astreinte+dommages marché.
et intérêts.
b-obligation de garantie :

Obligations
de garanties

Garantie
Garantie des
contre
vices cachés
l’éviction

Garantie Deux
Garantie
contre grandes
contre
l’éviction des actions
l’éviction du
tiers encourues
vendeur (fait
personnel) par
l’acheteur
-La garantie contre l’éviction du fait personnel (vendeur) :
Le vendeur est obligé de s’abstenir de tout acte qui pourrait troubler l’exercice
des droits sur la chose acheté par l’acquéreur ( …Qui doit garantir ne doit évincé)
-La garantie contre l’éviction des tiers :

En cas :

• d’éviction totale l’acheteur est en droit de demander soit le remboursement


des frais qu’il avait assumé lors de la conclusion du contrat ,soit le
remboursement de ceux qu’il a supporté à l’occasion du procès mené par le
tiers et de la demande en garantie qu’il a formulé ( article 538 D.O.C ).
• d’éviction partielle l’acquéreur a le choix de solliciter la résolution ou la
continuité du contrat ( article 542 D.O.C ).
*Garantie des vices cachés (article 549 D.O.C)

Le vendeur est tenu de délivrer une chose qui ne soit pas atteinte d’un
défaut inconnu de l’acheteur lors de la conclusion du contrat.

L’ acheteur qui exerce l’action en garantie peut entamer deux types d’actions:

- L’action rédhibitoire : action en résolution par laquelle l’acheteur offre la


restitution de la chose et demande le remboursement du prix et des frais.

- L’action estimatoire permet à l’acheteur d’obtenir une diminution du prix


tout en conservant la chose.
*L’obligation d’information
Le vendeur est tenu de renseigner l’acheteur sur les caractéristiques
essentielles du bien et ses conditions d’utilisation. Cette obligation de
moyens se transforme en obligation de résultat s’il est professionnel.

*L’obligation de sécurité
Le vendeur est tenu non seulement envers l’acheteur mais aussi envers les
tiers d’une obligation de sécurité. Lorsque le bien n’offre pas une sécurité
normale, la victime pourra obtenir réparation du dommage subi. (Loi n°24-
09 relative à la sécurité des produits et des services et complétant le dahir
du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des
contrats, promulguée par le Dahir n°1-11-140 du 16 ramadan 1432 (17
aout 2011).
NB:Obligations du vendeur
1- Le vendeur est tenu d’une obligation de délivrance, c’est-à-dire de
mettre la chose à disposition de l’acheteur.
2- La chose délivrée doit être conforme à la chose convenue.
3-Le vendeur est tenu de l’obligation de garantie des vices cachés,
c’est à-dire qu’il est responsable envers l’acheteur des vices affectant
la chose qui sont décelables au moment de la vente, qui lui sont
antérieurs et qui compromettent son usage normal.
4-Le vendeur, notamment professionnel est tenu d’une obligation
d’information envers l’acheteur.
5-Le vendeur professionnel est responsable du défaut de sécurité du
produit.
2-Les obligations de l’acheteur (article 576 du D.O.C)

Selon les dispositions de l’article 576 du D.O.C :


« L'acheteur a deux obligations principales :
- Celle de payer le prix ;
- Et celle de prendre livraison de la chose ».
Obligation de retirement Obligation de paiement
Article 577 du D.O.C

Doit être exécutée au lieu où se « L'acheteur est tenu de payer le prix à la


trouvait la chose vendue au moment date et de la manière établie au contrat ;
de la conclusion du contrat (Ppe). à défaut de convention, la vente est
A supposer que l’acheteur ne prenne censée faite au comptant, et l'acheteur
pas la livraison à la date ou dans le doit payer au moment même de la
délai prévu, le vendeur a la faculté délivrance. Les frais du payement sont à
d’agir en exécution forcée, ou de la charge de l'acheteur ».
provoquer la résolution du contrat. -Obligation de payer le prix doit se faire
au jour et au lieu convenu.
-Diverses modalité de paiement sont à
distinguer :
Vente au comptant, vente à crédit, vente
à tempérament, vente avec versement
d’arrhes ou acomptes sur le prix.
II
CONTRAT DE BAIL
PLAN

I-LES CARACTÉRES DU BAIL


II-LA DURÉE DU BAIL (renouvellement, révision)
III- LES CONDITIONS DE FOND ET DE FORME DU CONTRAT DE BAIL
IV-LES OPÉRATIONS PORTANT SUR LE LOYER
V- LES EFFETS DU CONTRAT DE BAIL
VI- L’EXTINCTION OU LE DÉNOUEMENT DU CONTRAT DE BAIL
DÉFINITION DU BAIL

L’article 627 du D.O.C prévoit que le bail est « un contrat par lequel l’une des
parties cède à l’autre la jouissance d’une chose mobilière ou immobilière
pendant un certain temps moyennant un prix déterminé que l’autre s’engage
à lui payer ».
I-LES ÉLÉMENTS DU BAIL
Les éléments du bail sont: la jouissance d’une chose et le paiement du loyer.
A-LA JOUISSANCE D’UNE CHOSE
On peut louer toute sorte de choses meubles ou immeubles à partir du
moment où la chose est mise à la disponibilité du preneur et le bailleur en
perçoit les fruits.
B- LE PAIEMENT DU LOYER
Le D.O.C précise que le louage de chose implique le versement d’un prix, le
bail étant un contrat à titre onéreux, il est exprimé en argent.
II- LES CONDITIONS DE FOND ET DE FORME DU CONTRAT DE BAIL

A- LES CONDITIONS DE FOND

L’article 628 du D.O.C précise que : « Le louage des choses est parfait par le
consentement des parties sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses dont
ils pourraient convenir dans le contrat ».
Pour qu'il y ait transfert de jouissance, il faut la réunion de 5 éléments:
1-Le consentement
2- La capacité
3- L’objet du contrat doit être licite
4-La cause du contrat doit être licite
5-Le prix du bail doit être déterminé
B- LES CONDITIONS DE FORME
Le louage n’exige aucun formalisme pour sa conclusion à l’exception du bail
d’immeuble qui exige l'écrit et l'enregistrement.
1- L'écrit
L’article 629 du D.O.C dispose en ces termes : « Néanmoins, les baux
d’immeubles et de droits immobiliers doivent être constatés par écrit, s’ils
sont fait pour plus d’une année ».
2- L'enregistrement
- Le contrat de bail doit être légalisé.
- L'article 127 du Code général des impôts du Dahir du 31décembre 2006,
impose que toute convention écrite ou verbale soit enregistrée et cela dans
un délai de 30 jours à compter de la signature.
III-LES OPÉRATIONS PORTANT SUR LE LOYER
L’article 668 du D.O.C prévoit « le preneur a droit de sous-louer, et même de
céder son bail à un autre… ».
A-LA SOUS-LOCATION

La sous-location consiste pour le locataire à conclure, sur tout ou parties


des lieux loués, un contrat de bail avec tierce personne, qui prend elle-
même à son égard la qualité de locataire

On est donc en présence de trois protagonistes : bailleur principal, le locataire


et le sous locataire. Aucun lien contractuel ne lie le sous-locataire du bailleur
initial, toutefois, en cas de non solvabilité du locataire initial , le bailleur a
une action directe contre le sous locataire (article 672 du D.O.C.).
La sous-location ne peut être autorisée que:
1- Lorsqu’il y a un accord écrit du bailleur;
2- Lorsqu'elle est stipulée dans le contrat de bail;
3- Lorsque le local loué est utilisé pour l'exercice de la même activité que
celle exercée par le preneur initial. (Loi 6-79 du Dahir de 25 décembre 1980-
loi 67-12 du Dahir du 28 févier 2014)
B-LA CESSION DE BAIL
La cession de bail consiste dans la transmission du bail à une personne.

Il n’y a pas un nouveau bail, mais c’est l’ancien bail qui est cédé.

Toute cession du bail des locaux d'habitation ou à usage professionnel, quelle


que soit la forme de la cession est interdite sauf :
1- Lorsqu’il y a un accord écrit du bailleur;
2- Lorsqu'elle est stipulée dans le contrat de bail;
3- Lorsque le cessionnaire utilisera le local loué pour exercer la même activité
professionnelle que le preneur initial y exerçait.
IV- LES EFFETS DU CONTRAT DE BAIL

OBLIGATION DE
DELIVRANCE
dès que le contrat est
conclu entre les parties
le bailleur doit mettre la
chose à la disposition du
OBLIGATIONS
locataire
DU BAILLEUR
OBLIGATION DE GARANTIE
permet la jouissance et la
possession paisible de la
chose au preneur: garantie
OBLIGATION
d’éviction et garantie des
D’ENTRETIEN:
vices cachés
conservation
OBLIGATIONS DU
LOCATAIRE

L’article 663 du D.O.C « L’acheteur est tenu de deux principales


obligations à savoir: de payer le prix de louage et conserver la chose
louée en bon père de famille, et d’en user, sans excès, ni abus suivant
sa destination naturelle ou celle qui lui a été donnée par le contrat ».
1- Paiement du loyer : il précise en général la périodicité
du loyer (mensuel, trimestriel ou annuel) , tout dépend
de la convention des parties au bail.

2- Conservation de la chose : le locataire a l’obligation d’user de


la chose en bon père de famille.
3-Restitution de la chose

A l’arrivée du terme, le preneur doit restituer la chose


louée et le bailleur peut l’y contraindre.

4-Dépôt de garantie (art 21 loi 67-12)


Caution ne devant pas dépasser 2 mois de loyers.
V-LA DURÉE DU BAIL (renouvellement, révision)

A-LE RENOUVELLEMENT DU BAIL

Tacite reconduction:
Renouvellement: Extinction du contrat
Initiative de l’une des et naissance d’un
parties nouveau contrat :
Passivité des parties
B-LA RÉVISION DU BAIL

Les parties pourront intervenir en cours de bail et


demander une révision triennale (3 ans) du montant du
loyer si la modification des conditions économiques le
justifie.
La révision triennale du loyer est légale et d'ordre public, il
n'y a pas besoin de la prévoir dans les clauses du contrat.
VI -L’EXTINCTION OU LE DÉNOUEMENT DU CONTRAT DE BAIL

L’article 687 du D.O.C dispose que « le louage de chose cesse de plein droit à
l’expiration du terme établi par les parties, sans qu’il soit nécessaire de
donner congé ».
A-CONGÉ ÉMANAT DU LOCATAIRE
Le locataire pour donner congé doit prévenir le propriétaire par lettre
recommandée avec accusé de réception, en respectant le délai du préavis qui
est généralement de trois mois et se réduit à un mois dans les cas suivants :
-une mutation professionnelle,
-une perte d’emploi,
-pour les personnes âgées de plus de 60 ans dont l’état de santé justifie un
changement de domicile.
B-CONGÉ ÉMANAT DU BAILLEUR
Le D.O.C , la loi 67-12 et la loi 6-79 (Dahir du 25 décembre 1980) présentent les
cas qui peuvent donner lieu à la résiliation:
1 - Le changement de la destination de la chose louée.
2 - La négligence dommageable.
3 - Les défauts du paiement du loyer (insolvabilité).
4 - le défaut d'entretien du locataire (art 56 la loi 67-12).
5 - Les transformations opérées par les lieux au mépris d’une clause
contractuelle ou sans autorisation du propriétaire.
6 - La cession du bail ou la sous-location en mépris d’uns clause contractuelle,
ou sans autorisation de la part du propriétaire.
7- La reprise des lieux.
8- La nécessité de faire des travaux.
B-LE SORT DU CONGĖ
1-La reconduction du bail et renouvellement
2-Le départ du locataire (mettant des obligations à l’égard des parties)
Les obligations découlant de la validation Les obligations découlant de la
du congé par rapport au bailleur validation du congé par rapport au
1-Il doit restituer le cautionnement qu’il avait pris au locataire
départ. 1-Le preneur doit restituer la chose à l’expiration du
2-Il doit en cas de reprise des lieux pour démolition ou terme fixé, le temps d’occupation qui dépasse ce
réparations importantes donner priorité au locataire pour terme, donne lieu, au paiement d’une indemnité (art
réintégrer les lieux à l’issue des travaux. 675 D.O.C) .
3-Il doit payer au locataire qui perd le droit au maintien
dans les lieux, sans faute de sa part, outre les frais de 2-Le preneur doit encore réparation des
déménagement justifiés, une indemnité représentant six dégradations de la chose qui sont causées par son
mois de loyer au dernier taux fait, sa faute ou son abus (art 678 D.O.C).
4-Au cas où les motifs du congé se révèlent inexacts, le
locataire a droit à des dommages et intérêts.
III
LE MANDAT
PLAN

I- DU MANDAT EN GĖNĖRAL
II-LE RÉGIME DU MANDAT
III-LES EFFETS DU MANDAT
IV-DE L’EXTINCTION DU MANDAT
LE MANDAT

I- DU MANDAT EN GĖNĖRAL
Selon les dispositions de l’article 879 du D.O.C : « Le mandat est un contrat par
lequel une personne charge une autre d'accomplir un acte licite pour le compte
du commettant. Le mandat peut être donné aussi dans l'intérêt du mandant et
du mandataire, ou dans celui du mandant et d'un tiers, et même exclusivement
dans l'intérêt d'un tiers ».
II-LE RÉGIME DU MANDAT

Il s’agit d’un contrat par lequel une personne (le mandant) donne à une autre
(le mandataire) le pouvoir d’accomplir en son nom et pour son compte des actes
juridiques, donc on parle de représentation juridique.
- C’est un contrat consensuel;
- Le mandat peut être donné par acte authentique ou par acte sous seing-privé;
- Il peut être à titre gratuit comme il peut être à titre onéreux;
- Les relations du mandant et du mandataire sont temporaires et reposent sur
l’intuitu personae.
• Il y a deux types de mandats selon l’article 890 du D.O.C.

MANDAT GÉNÉRAL MANDAT SPÉCIAL


Mandat qui donne au
mandataire le pouvoir de gérer Mandat qui est confié pour une
tous les intérêts du mandant mission ou plusieurs affaires
sans limiter ses pouvoirs, ou qui déterminées.
confère des pouvoirs généraux
sans limitation dans une affaire
déterminée.
III-LES EFFETS DU MANDAT
A-OBLIGATIONS DU MANDATAIRE
1-Exécution du mandat
2-Rendement de compte et
restitution

- Le mandataire doit exécuter la Le mandataire doit rendre des


mission qui lui a été impartie. comptes au mandant de sa gestion,
Selon les pouvoirs qui lui ont été (information de l’accomplissement
conférés; de sa mission, et restitution des
- Lorsqu’il est professionnel, il est sommes reçus en vertu de sa
tenu d’un devoir de conseil; procuration).
- Il est tenu d’une obligation de
diligence, ponctualité, efficacité et
loyauté;
- Il est responsable envers le
mandant du dommage causé par
B-OBLIGATION DU MANDANT
1-Envers le mandataire 2-Envers les tiers

Le mandant doit fournir au -Envers les tiers, le mandant est


mandataire : lié comme s’il avait agit lui même
- les moyens nécessaires pour en son nom personnel et sans
exécuter le contrat; avoir employé d’intermédiaire (art
- le rembourser de ses avances et 920).
des frais qu’il a engagé;
- l’indemniser des pertes sauf si
elles sont causées par sa faute;
- lui payer les honoraires
convenus même si la mission
échoue.
IV-DE L’EXTINCTION DU MANDAT
Le mandat prend fin:
- par l'accomplissement de l'affaire pour laquelle le mandataire a été confié;
-par la révocation du mandataire;
- par la renonciation du mandataire au mandat;
-par la mort du mandant ou du mandataire;
-par le changement d'état par lequel le mandant ou le mandataire perd
l'exercice de ses droits (l'interdiction, la mise en faillite);
-par l'impossibilité d'exécution pour une cause indépendante de la volonté des
contractants (art 929).

Vous aimerez peut-être aussi