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John tait amoureux dYves Duteil John tait amoureux, a se voyait un peu. Il avait un air si bizarre et veillait si tard.

Il buvait tant de vin que souvent, le matin, On pouvait l'entendre de l'tang jusqu'au moulin. La fille aux longues mains ne disait jamais rien, Et le pauvre John pensait bien Qu' veiller dehors jusqu'au lever du jour, Il en crverait ou bien de froid ou bien d'amour. John avait un bguin, a se voyait un brin. Quand il tapait sur sa poitrine en buvant du gin, Il avait l'il hagard, buvait toujours part, Poussait des hurlements qui faisaient fuir le vent. Mais la fille aux longues mains ne disait jamais rien, Et le pauvre John pensait bien Qu' veiller dehors jusqu'au lever du jour, Il en crverait ou bien de froid ou bien d'amour. John tait amoureux, il en a fait l'aveu. Depuis, de la rivire au port, on en rit encore. Le soir, au coin du feu, on coute les vieux Raconter l'histoire de John l'amoureux. Il aimait la statue d'une belle inconnue Morte cent ans auparavant dans un ouragan. Il allait tous les jours lui dire son amour, Et noyait sa peine dans un verre son retour. La fille aux longues mains ne dirait jamais rien, Et le pauvre John savait bien Que dans la statue tait son cur et qu'un jour Il en crverait ou bien de froid ou bien d'amour, Que dans la statue tait son cur et qu'un jour Il en crverait ou bien de froid ou bien d'amour, Il en crverait ou bien de froid ou bien d'amour.

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