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DIEU MASQUE, DIEU SANS TETE par Dimitri MEEKS Résumé Une nowvelle approche du masque funéraire est tentée qui prend en compte différents récits mythiques. Issus essentiellement des Testes des Sarcophages et du Livre des Morts ces textes permettent de montrer les liens qui existent entre le mort masqué et l’Osiris acéphale. Dans cet aspect du dieu comme du mort, Vabsence de la t8te est en fait une invisibilité assimilée 2 la période d'invisibilité de la lune ou des décans. Les représentations figurant sur Vhypocéphale, objet troitement lié au masque, établissent une relation entre le mort, le démiurge Solaire désigné par des trigrammes panthéistes, le dieu masqué Bés et 'Akephalos theos des textes magiques ‘gréco-égyptiens. Absract MASKED GOD, HEADLESS GOD. An attempt toward a new approach of the funeral mask is proposed, which takes into account different mythical records. Mainly borrowed from the Coffi Texts and from the Book of the Dead, these texts reveal the links existing between the masked dead and the headless Osiris. The missing head of this aspect of the god, and of the dead alike, refers to invisibility assimilated to the invisibility period of the ‘moon or ofthe decans. The figures represented on the kypocephalus, an object closely related fo the funeral ‘mask, point oan assimilation between the dead, the sun as creator referred to by pantheistic trigrams, the masked god Bes and the Akephalos theos ofthe greco-egyptian magical texts. Le visage est, pour les Egyptiens de l’anti- quité, plus que le simple signe d’une indi- vidualité. Tl ne permet pas seulement d'identifier, il est la marque méme de Pexistence d'un étre. Dans un passage des Textes des Sarcophages un dieu des temps primordiaux proclame "je suis l'un de ces diewx, de ces bienheureux qui résident dans la lumiére, qu’Atoum a faconnés de sa propre chair ... et dont il a fixé et différencié les visages afin qu’ils puissent demeurer avec lui alors qu'il était seul dans le Noun" 1, Les premiers compagnons du démiurge ne com- mencent & exister que lorsque celui-ci leur a donné un visage. Un hymne thébain du Nouvel Empire dit encore du démiurge so- laire "c'est toi qui a créé leur aspect (=celui des étres vivants) griice au visage, chacun d’entre ewx étant différent de son voisin " 2, "Les visages", dans Vabsolu, ce sont les eréatures, les humains, plus particulitre- ment les Egyptiens 3. En plagant une téte, un visage sur un arte- fact on vise 4 lui donner une personnalité, une identité qui dépasse celle du simple objet 4 et en fait un étre vivant & part en- titre. Ici, comme dans d’autres civilisations, revétir un masque est un acte significatif, tant pour les dieux que pour les hommes, Les dieux, tout d’abord. Hérodote (II, 42) raconte comment Héracles (il s’agit de Khonsou) voulant a tout prix voir Zeus (C’est-a-dire Amon) ce dernier, pour ne pas se révéler entigrement, écorcha un bélier, se revétit de sa toison et placa la téte de Vanimal devant son visage. Ce faisant il se cache autant qu’il met en évidence un aspect de sa nature (Bleeker 1963). Il en va de méme de certains hiéroglyphes des Tex- tes des Sarcophages oi le signe indifféren- cié qui sert habituellement 2 désigner les dieux (Gardiner A 40) est complété par une téte d’oiseau émergeant du front et qui cor- respond a I'aspect le plus connu de la divi- Dimitri Meeks nité en question , Cette téte joue ici le méme réle que celle du bélier pour Amon le dieu se révéle dans l'image de V’oiseau qui cache pourtant la totalité de son étre symbolisée par le dieu humain assis. La méme idée se retrouve encore dans la légende de la décollation d'Isis 6, S’étant montrée trop indulgente envers Seth lors d’un combat qui Popposait a son propre fils, ce dernier la décapite dans un ace’s de colére. Sans perdre pour autant la vie, la déesse se transforme en statue acé- phale de silex. Sa personnalité ne peut plus @tre appréhendée au point que Ré-Horakhty questionne en l’apercevant «qui est done cette nouvelle venue qui n'a pas de téte? ». 11 faudra que Thot remplace la partie man- quante par une téte de vache pour que la déesse acquiére une identité reconnaissable par tous; elle devient alors I'Isis bucéphale @Aphroditopolis 7. Ce récit reproduit un schéma que V’on va retrouver, le plus souvent sous forme de courtes allusions, dans une série de textes religieux ou magi- ques. A la suite d’un événement, générale ment funeste, une ou des divinités perdent leur téte, en reprennent possession, et acc®- dent & une nouvelle étape de leur existence en modifiant ou complétant leur identité. L’analyse des ces textes fait apparaitre d'autres constantes. Un mythe, dont on a conservé quel- ques bribes 8 et auquel ’épisode de Isis décapitée pourrait se rattacher, nous trans- porte également en cette période durant la- quelle Horus et Seth se disputérent Phéritage du défunt Osiris. La communauté des dieux toute entigre fut agitée de violen- tes querelles auxquelles un jugement du tribunal des dieux va mettre fin. Dans le Rituel d’Abatire le Mauvais un personage qui s‘identifie au démiurge proclame «jai apaisé le tumulte dans Héliopolis aprés le ju- gement, j'ai restitué les tétes & ceux qui n’en avaient plus, j'ai mis fin au deuil en ce pays > 9, Le papyrus dramatique du Ramesseum 10, pour sa part, associe le méme événe- ‘ment & V’instauration d’offrandes d’un type particulier que l'on retrouve dans le Rituel de P’Ouverture de la Bouche, rituel qui per- 6 ARCHEO-NIL MAT 1991 met d’éveiller la vie aussi bien la momie que les statues, funéraires ou non, ou les reliefs des temples. Le jugement constitue ici 1’élément charniére. C'est a son issue que les dieux retrouvent leur tétes perdues; 1’événement est assimilé a la fin d’un deuil et provoque Vinstauration d’un type d’offrande particu- ligrement lié aux rites revitalisants. Il y a, en fait, un parallélisme constant entre les événements qui permettent aux _dieux réconciliés d’accéder a une nouvelle ident té, celle-1a méme sans doute qui sera désor- mais la leur dans Viconographie des humains 11, et la fin des funérailles qui aura le méme effet sur le défunt ordinaire, Le tout est célébré par des offrandes de type identique au cours desquelles on décs ite une chévre et une oie, sacrifice qui prend ici toute sa force symbolique 12, Cette coincidence parfaite entre les événements mythiques et le processus par lequel le mort se transforme est déja claire- ment exprimée dans le chapitre des Textes des Sarcophages intitulé «redonner sa téte a un homme dans la nécropole » 13. Le défunt dit «ma tte a été attachée par Chou, mon cou a été fixé par Tefnout ce jour ois les tétes des dieux leur ont été attachées. Mes yeux m’ont été rendus afin que je voie grace @ eux ... Doun-douy a caché mes deux en- fants (= Chou et Tefnout) en étendant ses bras sur moi afin d’écarter la mutilation que Seth m’a infligée, afin de cacher ce quil m’a fait... j'ai noué mes méches de cheveux dans Heliopolis le jour de mettre fin au deuil ». Tous les thémes déja évoqués sont présents et Yon remarque, dans 1a formulation, plusieurs séquences qui seront reprises par Je Rituel d’Abattre le Mauvais cité plus haut, On note que dans le processus de reconstitution la mise en place de la téte joue un réle essentiel. C'est, en effet, grace cette opération que le mort va pouvoir nouveau respirer et revenir a la vie. « Salut 4 toi souveraine de la perfection qui souléve la téte d Osiris ... place moi ma téte sur mon cou et rattache la vie & ma gorge »14, Liidentité que ce visage confére est précieuse pour le mort qui doit échapper a Dieu masqué, dieu sans téte "celui qui enléve les visages" 15. Les dam- nés, en effet, doivent avoir la téte définiti- vement tranchée et pour éviter toute erreur funeste le défunt justifié menace les exécu- teurs «vous navez pas le pouvoir d’apporter ce mien visage (=ma téte) a celui qui est dans son abattoir et qui tranche les cous des bien- heureux» 16, Il est important de souligner que ces formules sont le plus souvent tracées dans les sarcophages a proximité de la téte de la momie et se trouvent mélées & des extraits du Rituel d’Ouverture de la Bouche 17. Plusieurs d’entre elles sont les prototypes de quelques uns des chapitres du Livre des Morts qui seront étroitement associés & a téte du mort et au masque funéraire qui la revét, Celui-ci, plus qu’une face ou une surface de substitution se plaquant sur le visage, est véritablement une téte complete. Son histoire se confond pratiquement avec celle de la religion égyptienne tout entigre; 18 des moulages de visage de I’Ancien Em- pire, effectués & méme la momie, jusqu’aux portraits du Fayoum, en passant par les masques miniatures en platre d’Abydos ou de Mirgissa, tous ont répondu aux mémes besoins (George 1981; Wildung 1990). Le début du Chapitre 151 du Livre des Morts est consacré cet élément essentiel de la parure funéraire et en révéle la double fi- nalité, Le texte, tout d’abord, énumére cha- que partie du visage et de la téte en Videntifiant & une divinité particuliére. Par 12 méme le défunt acquiert l’apparence d'un dieu. Cette transfiguration est souli- gnée par la matiére ou les couleurs le plus souvent employées pour la confection des masques. Le visage est peint en ocre jaune ou doré a la feuille tandis que le reste de Ja téte est d’un bleu profond, Or on sait que les dieux d’Egypte ont des chairs en or et des cheveux en lapis-lazuli. En modifiant Ie visage Je masque procure au mort une nouvelle identité. L’autre fonction de ce "beau visage", selon le Livre des Morts, est d’étre "doué de vue" de fagon a discemner les meilleurs chemins qui sillonnent Vau-dela et d’échap- per ainsi a ses piéges. Une formule des Textes des Sarcophages qui devait étre in- scrite «a Vintérieur du visage » du défunt, en fait dans le sarcophage proximité de la téte, précisait déja «ce tien visage est détendu; combien mystérieux est celui que tu apercois tandis quil visage) regarde a et a » 19, A travers le masque, le mort acquiert une nouvelle vision des choses; ce qui est invisible au commun des mortels devient perceptible pour lui. Le chapitre 151 du Livre des Morts, outre qu’il se trouve effectivement inscrit sur le masque ou la téte du sarcophage est accompagné, Voccasion, du chapitre 166 dédié au chevet, ou appuie-téte, formule magique dont le but est de restituer pour toujours au mort sa téte aprés qu’elle eut &é tranchée, comme cela s’était déja fait pour Horus, précise le texte. Sur le sarco- phage d’or de Toutankhamon, par exemple, ces deux chapitres recouvrent I’extérieur de la téte 20, Le masque apparait donc comme une nouvelle téte que le défunt regoit @ Pissue de sa justification prononcée par les juges de l’ati-dela. Toutefois le parallélisme entre Je sort du défunt et celui des dieux, s'il sert bien d’argument mythologique explici- tant le réle du masque, ne manque pas, non plus, d’évoquer V’assimilation du mort a Osiris qu'il permet également. On se souviendra que ce dieu fut démembré et les lambeaux de son corps dispersés. Isis, son €pouse, partit a leur recherche, les rassem- bla et reconstitua le corps de son époux défunt. Retrouver la téte du dieu et la remettre & sa place était évidemment indis- pensable. C’est pour cette raison que le mort implore la «souveraine des visages ... gui a donné un visage au male de Busiris (Osiris) et lui demande "donne-moi mon visage! Je suis Osiris, je suis arrivé dans Vile de la flamme (= le séjour des bienheu- reux)» 21, Le masque funéraire, que le Livre des Morts nomme "la téte qui cache" (George 1981; Wildung 1990), sert en effet & dissi- muler aussi les mutilations infligées par Seth au cadavre de son frére Osiris. Une ARCHEO.NIL MAI 1991 7 Dimitri Meeks formule magique destinge A guérir les maux de téte 22 procéde de la méme facon que les textes funéraires en préconisant Vemploi d’un masque dont I'imposition va cacher et évacuer la douleur, Chacune de ses parties, 1A aussi, est identifiée A un dieu ce qui permet au patient d’acquérir une perception accrue de son environnement, de discerner et de dominer les forces qui le menacent. Toutefois 1a momie d’Osiris semble subir un traitement qui se départit, au moins en apparence, des schémas que I’on vient de dégager. Le rituel de Khoiak 2 nous apprend que le sarcophage du dieu ne contenait qu’une momie sans téte celle-ci Gtant renfermée, séparément du corps, dans un reliquaire de type abydénien placé en avant du sarcophage. Le texte est évidem- ment tardif; on sait que le reliquaire d’Abydos représentait le dieu dans sa tota- lité et ne sera censé renfermer la téte seule qu’aprés le Nouvel Empire 24, Cependant, de proche en proche, la tradition d’un Osi- ris acéphale parait assez ancienne. Sur cer- tains phylactéres datant de ’époque couchite 25 le défunt, pour échapper aux méfaits des démons qui s’attaquent aux corps reposant dans les tombes, prétend S'identifier au «cadavre sans téte, la momie sans visage» faisant de cet aspect d’Osiris une entité divine & part entiére, L’ancienneté relative de cette divinité est confirmée par un petit lot de statuettes momiformes sans tétes, datant toutes du Nouvel Empire 26, Une seule d’entre elles est inscrite. Elle porte le chapitre 6 du Livre des Morts qui figure habituellement sur les ouchebtis mais on y a ajouté égale- ment, gravé de fagon grossiére, une petite phrase qui précise que la statuette représen- te «celui & la face puissante (2) dans le Cha- teau du phénix» 27, Ce Chateau était un liew proche de ou identique a Diospolis Parva. Or certaines traditions confirment que c’est dans cette ville qu’était conservée la téte Osiris 28, La procession des reliques osi- riennes de Dendara, dans la notice consa- crée a cette ville, précise «je Capporte ta divine téte, Mets-la sur le sommet (de ton 8 ARCHEO-NIL MAI 1991 corps) afin que tu redeviennes comme tu fus ‘mis au monde auparavant » 29. La restitu- tion de la téte s’apparente explicitement & une renaissance. Le choix du lieu lui-méme nest pas fortuit la province ot se situe Diospolis a pour embléme un fétiche, bat, qui est spécifiquement une face divine ct dont celle d’Osiris parait devoir faire le pendant 30, I] est remarquable toutefois que la statuette acéphale se référe & un lieu od Von préserve et vénére ce qui, justement, parait lui manquer le plus. Ce manque sem- ble également relever quelque peu du para- doxe puisque les textes religieux nous enseignent qu’étre privé de téte c'est étre mis dans V’impossibilité de renaitre, c'est étre condamné & une mort éternelle 31. On a vu, toutefois, que le Livre des Morts donne au masque funéraire le nom de "téte qui cache". En se fondant sur cette appella- tion, on peut concilier les apparentes inco- hérences en admettant que le dieu comme Je mort ne sont pas, en fait, dépourvus de téte mais que, grdce au masque, celle-ci est devenue invisible ce qui les rend mécon- naissables et leur permet d’échapper & leurs ennemis. Un autre texte magique, du Nouvel Empire, permet de progresser dans cette Voie. Il s’agit d'une liste des types de mort dont les dieux peuvent menacer les hom- mes, des symptémes qui les annoncent et des moyens d'y remédier 32. Pour chacun des dieux les symptémes physiques rappel- lent, par mimétisme, certaines caractéristi- ques propres a celui dont elles émanent, Celui qui est promis a une mort de type osirien est plongé «dans linconscience tota- le comme un mort, (mais) agite ses jambes et ses mains, pendant que sa téte reste immobi- le». La mort gagne donc par la téte, Pour y remédier il convient de dessiner, entre autres, un acéphale et une nouvelle lune. Cette derniére est représentée, pour les Egyptiens, par le mince croissant tel qu’il apparait le premier jour suivant la période dinvisibilité. Un lien subtil s’établit entre Vacéphale, dont le contexte fait un aspect @ Osiris, et Vinvisibilité lunaire au moment Dieu masqué, dieu sans téte méme oi elle va cesser. Un texte, plus tar- dif, prolonge cette analyse. Il s’agit d’un traité astronomique qui décrit, entre autres, Je mouvement des décans dans le ciel. I raconte comment ceux-ci perdent leur téte en disparaissant dans l’au-dela et Ia retrou- vent en reparaissant & nouveau a I’est 33, Plus important encore, il assimile la péri- ode d’invisibilité de 70 jours, pendant la- quelle les décans sont acéphales, aux 70 jours que le corps du défunt doit normale- ‘ment passer dans J’officine d’embaumement pour devenir une momie achevée. Neugebauer et Parker soulignent 34 que cette durée idéale de l’embaumement a da étre suggérée aux Egyptiens par le com- portement de Sirius, prototype des étoiles décanales. Invisible durant 70 jours, alors qu'il séjourne dans lau-del’, done dans Yofficine d’embaumement, la disparition et la réapparition de cet astre en viennent 2 jouer un réle essentiel dans Ja vie religieu- se égyptienne. L’exactitude de cette analyse se trouve confirmée par la fameuse repré- sentation de I’Osiris acéphale de Phila 38. Le dieu, couché sur le dos, repose sur les genoux des déesses Isis-Hédédyt 36 et So- this (=Sirius) qui recueillent dans leurs paumes Ie flot de la crue du Nil qui jaillit d'un genou. On sait que la montée annuelle de Ia crue est liée, dans le calendrier, a la réapparition de Sirius dans le ciel et qu’elle est effectivement censée émaner d'une des jambes d’Osiris, De facon assez curieuse la vignette qui, dans la cella du temple d’Hibis, évo- que les dieux d’Eléphantine d’ot cette crue est supposée provenir, représente cette jambe enfermée dans Je reliquaire abydé- nien 37, reliquaire qui, a cette époque, n’était_censé contenit que la téte. Sans doute la jambe évoque-t-elle a elle seule le corps acéphale qui, a Phile, s’appelle "les jambes" 38, raison pour laquelle cette jambe mutilée est étroitement associée & la lune mutilée, donc invisible, et a des divinités lunaires comme Khonsou et Thot 3% Pour le reste, tout se passe comme si en mon- trant le masque abydénien on voulait évo- quer la partie invisible mais mystérieuse- ment présente, gage d’une imminente résur- rection et moteur véritable de la crue, Un texte du temple d’Edfou consacré a I’Osiris acéphale de Diospolis, évoqué plus haut, fait dire 4 Nephthys qui le veille en ce lieu «je glorifie ta momie en tant que Kheresket et ta téte en tant qu'Anoukis » #, 11 place donc la téte du dieu, principale relique de la ville, sous la dépendance d’Anoukis, déesse d’Eléphantine et préposée & la mon- tée des eaux 41, Dans tous les cas qui viennent d’étre examinés V’aspect acéphale d’Osiris est directement lié a la période @invisibilité d’un astre : Ja lune, Sirius, le soleil, comme on le verra plus loin, plus spéciale- ment au. moment précis od cette invisibilité va prendre fin et I’astre en question enta- mer un nouveau cycle, manifestant sa propre renaissance tout comme celle du dieu. De la méme fagon 1’étre humain, en mourant, entre dans une période d’invi Jité qui correspond au temps nécessaire & la momification de son corps. La pose du masque funéraire sur la momie constitue la phase ultime de ce processus 42, Cette mise en place qui s’accompagne du Rituel d’Ou- verture de la Bouche, le fait naitre & une vie nouvelle, lui confére son identité défini- tive tout en cachant les outrages causés par la mort 8, Un masque funéraire du début de premier sitcle de notre ére porte sur le sommet de la téte une inscription démoti- que unique en son genre #4 qui souligne encore les liens de cette parure avec Ja fin du processus de momification et Ia renais- sance. Il y est dit que les funérailles de son propriétaire furent menées le 25 Khoiak et Je 26 au matin, Or ces deux jours sont des dates clé dans les cérémonies osiriennes et sokariennes dont le calendrier tend & se confondre & partir du Nouvel Empire 4, Ils correspondent au moment oi la momie du dieu ayant été achevée, celui-ci renait comme le soleil une vie nouvelle, Il se trouve qu’un texte funéraire, également tar- dif 46, associe les offrandes des 25 et 26 Khoiak & la ville de Hardai dont nous ver- rons qu'elle abritait également la téte tran- chée d’Osiris 47, Les versions tardives du ARCHEO.NIL MAI 1991 9 Dimitri Meeks Livre des Morts, ainsi que le rituel funérai- re connu sous le nom : le Livre Second des Respirations, s’achévent sur un chapitre qui marque I’étape finale par le dépét, sous Ia téte de la momie, d’un objet particulier : Phypocéphale. Cet objet, un disque habi- tuellement inscrit du chapitre 162 du Livre des Morts et illustré, pouvait étre excep- tionnellement peint sur le sommet du mas- que funéraire 48, Le texte qui l'accompagne vise a faire renaitre la chaleur vitale dans tout le corps et dégager un rayonnement qui va envelopper, semble-t-il, la téte sous a forme d’un nimbe 4, Ce chapitre s’a- dresse & une entité dont Videntité réelle doit demeurer secréte et qui se trouve dési- gnée par deux trigrammes 50 "soleil-scara- bée-vieillard” et = “Feuille = de otus-lion-bélier", incarnation du démiurge solaire, Chacun des signes évoque une des tapes de la vie diurne de Vastre : le lever (soleil-lotus), le devenir et la maturité (sca- rabée-lion), le déclin et le coucher (vieil- lard-bélier). Sur les hypocéphales, cette divinité prend aspect d'une téte de bélier posée sur un naos; sous cette forme elle se révéle similaire a certaines vignettes du chapitre 151 du Livre des Morts 1 : une téte humaine ou un masque funéraire posé sur un édicule. Cette similitude n’est évi- demment pas accidentelle comme le confir- me une analyse plus poussée des trigrammes. Le "soleil-scarabée-vieillard" est ex- pressément identifié, dans les textes, avec “le grand cadavre qui repose a Héliopolis" 52, Par chance ce personnage se trouve représenté dans le papyrus mythologique de Bakenmout 53. On y voit un soleil, dont le disque renferme un scarabée et un vieillard A tte de bélier (les éléments d'un des trigrammes), briller sur une téte placée au creux d’une colline-dw. De part et d’autre on voit une momie sans tte couchée sur chacun des escarpements. Les analyses qui ont été faites de cette scéne $4 montrent qu'il faut y voir un abrégé du cycle solaire : mort de I’astre au couchant et perte de la téte, sa renaissance le matin et restitution de la téte. Dans I’esprit des Egyptiens le 10 ARCHEO-NIL MAI 1991 dieu changeait de téte au cours de son péri- ple; il prend celle d’un bélier en se cou- chant 55 et retrouve une face humaine juste avant de réapparaitre au levant $6, selon un schéma maintenant bien établi. C’est ce quiillustre un petit monument trouvé dans la tombe de Toutinkhamon et qui représen- te une téte de tres jeune enfant, aux traits du roi, émergeant d’une fleur de lotus. Cette derniére, en s’ouvrant chaque matin, libérait en effet I'astre du jour lui permet- tant d’entamer son périple quotidien. La téte juvénile identifie donc le roi au soleil renaissant, Le lien avec Héliopolis est éta- bli, dés le Nouvel Empire, par le Livre de VAmdouat qui nous enseigne que le cada- vre démembré du soleil reposait dans le Chateau-du-Benben 57 qui, comme Diospo- lis Parva, était aussi considéré comme un Chateau du phénix. Le “lotus-lion-bélier" désigne expres- sément la téte de bélier sur son naos, image que l'on retrouve, en dehors des hhypocéphales sur les statues guérisseuses. Sous la transcription phonétique de son nom 6gyptien, Sarpot-mouisro, il figure dans les textes magiques gréco-égyptiens et une intaille associe son nom & l'image du acéphale, V’Akephalos theos de ces mémes textes 58. Le chapitre 162 du livre des Morts, qui apparait A la XXIe dynastic, et les hypocéphales, plus tardifs, établissent donc un lien des plus solides entre le mythe des tétes perdues, tel qu’il se dessine au moins & partir du Moyen Empire, VOsiris et le mort sans tte qui bénéficient des implica- tions de celui-ci, et le dieu acéphale de la magie gréco-égyptienne. Le masque funé- raire est ici un point de rencontre dans la mesure oi, dans sa forme et par les textes qui lui sont liés, il matérialise cette conti- nuité, Cette logique qui unit le masque et Phypocéphale & VAkephalos permet de poursuivre analyse. Les trigrammes qui viennent d’étre évoqués et qui sont des désignations du prototype pharaonique de V’Akephalos sont, & V'occasion, associés aux images du gnome Pathque 59 ou celles du Dieu masqué, dieu sans téte dieu Bas 6, Ces deux divinités possédent bien des traits en communs. Ce sont des nains difformes étroitement liés a l’enfance et spécialement & celle du jeune Horus. Ils sont, de ce fait, des représentations du. so- leil juvénile. A ce seul titre ils peuvent étre des dieux acéphales puisque c’est une des caractéristiques du soleil que de changer de téte, comme on I’a vu plus haut, tout au long de son parcours. Dans Ie cas du dieu Bas, ses liens avec Vacéphale doivent avoir des raisons beaucoup plus profondes puisque la magie gréco-égyptienne en fait justement une in- carnation de l’Akephalos. En fait, par I’éty- mologie méme de son nom, Bés est lié a Vaspect chétif et A la naissance prématurée du petit Horus 61, C’est, surtout, un dieu masqué au faciés Iéonin et grimacant. C’est de ce masque dont s’affuble, a I’Ancien Empire, un enfant danseur 2, Ce deviendra Je masque du jeune Horus qui le revét pour effrayer et repousser ses ennemis incarnés dans les animaux dangereux, scorpions, ser- pents et crocodiles. Tout comme le masque funéraire, celui de Bés vise a écarter les forces hostiles, 4 cacher une faiblesse et & obérer une identité qui doit demeurer in- connaissable. Bes-Akephalos était spécialement renommé a l’époque tardive pour les ora- cles qu’il rendait 4 Abydos 6. Ce réle inat- tendu en un lieu qui n'est pas normalement Ie sien s’explique pourtant aisément a la lu- mifre des éléments déja réunis. Osiris, dont Abydos est un des lieux de culte majeurs, est un dieu acéphale et masqué et c’est bien par ce biais que Bés lui est assimilé. Durant toute leur histoire les Egyptiens ont adressé leurs prigres a la "face" divine; c'est elle qui, selon eux, permet 2 I’homme d’entrer en contact avec la divinité et qui symbolise le mieux sa fonction oraculaire 4, Les dieux acéphales, on le comprend, ont done une vocation particulitre & déli- vrer des oracles. Ce n’est sans doute pas un hasard si, selon le papyrus Jumilhac, la téte coupée d’Osiris se mit a parler pour révéler Pendroit oi se trouvait le reste de son corps 6, La scéne, de plus, se déroule a Hardai qui se trouve étre également un Chateau du phénix 66, On voit comment I'Akephalos theos (Delatte 1914), dieu invisible puisqu’il n’a pas de visage reconnaissable, a pu étre in- différemment identifié & Osiris ou a Bés et pourquoi il est devenu le diew oraculaire par excellence. Son caractére universel et solaire est puisé aux mémes sources. La constance avec laquelle l’Osiris décapité se trouve lié a différents Chateaux du phénix @Egypte veut, sans doute, établir un lien direct entre cet aspect particulier du dieu des morts et Voiseau symbolisant le soleil perpétuellement renaissant 67, Assimilé & enfant solaire, Bés devient l'image méme de Vastre juvénile triomphant quotidienne- ment de ses ennemis®8, Tout permet donc de penser que l’Akephalos theos se trouve enraciné dans Ja tradition égyptienne plus profondément qu’on ne T’a cru jusqu’a présent 6, Le masque funéraire apparait comme le médium par lequel le défunt assume Videntité et les pouvoirs du diew sans téte. Les textes et les illustrations qui l’accompa- gnent finissent par intégrer, eux aussi, les éléments de la résurrection solaire 79 suivant en cela ’évolution du destin osirien. Masqué et acéphale, le dieu, le mort divinisé, exhibe une fausse absence, celle d’une téte invisible mais présente A une réalité autre, par laquel- Je le corps tout entier se trouve investi d'une nouvelle vie et, & l'instar du soleil, éternellement recommencée, Dimitri MEEKS CNRS Centre Camille Jullian Université d’ Aix-en-Provence Notes 1- CT IV 75 ae = Livre des Morts chapi- tre 78. 2 - J. Assmann, Sonnenhymnen in thebanis- chen Gribern, Mainz, 1983, p.204 (n° 156, 26). ARCHEO-NIL MAI 1991 11 Dimitri Meeks 3 - Quelques exemples dans Wb Il, 130, 6 eB. 4 - Voir par exemple E. Hornung, Das Amduat I, Wiesbaden 1963, p.146, 3 et Ill, Wiesbaden 1967, p.65. 5 - CT Ill, 75 f; 76 e (Horus); IV, 394 a (hot); VI, 123 i (Thot); 406 j (Ré?). 6 - Meeks 1986, p. 181-182. 7 - Comparer infra _n. 67. 8 - Borghouts 1970, p.200-205. 9 - Urkunden VI, 115, 9-15. Le calendier des jours fastes et néfastes date la perte des tétes et leur remise en place du 27 Paoni (ABakir, The Cairo Calendar N° 86637, Le Caire, 1966, pl. XXXIV [v" IV, 10-11). Crest’ cette méme date qu’Aménophis III distribue V'or de la récompense & ses cour- tisans (C.F. Nims, E.F. Wente, The Tomb of Kheruef, Chicago, 1980, pl. 28 et p. 43), sans que Von puisse voir un lien entre les deux événements.Noter, toutefois, que “rattacher les cous" en parlant du roi est une fagon de dire qu’il maintient le pays en bon ordre (G.Posener, L'enseignement loyaliste, Geneve, 1976, 28 [7)). 10 - K. Sethe, Untersuchungen X, p.147 et 208. I - Selon analyse de S. Schott, Mythe und Mythenbildung im alten Agypten, Untersu- chungen XV, Leipzig, 1945, p.94. Ces 6lé- ments confirment, s'il en était besoin, que les figures divines tétes animales des temples égyptiens représentent bien les dieux eux-mémes et non des prétres mas- qués comme on I’a dit parfois (Wolinski 1986). 12 - K. Sethe, o.c. dont le texte est & com- parer avec E. Otto, Das dgyptische Mun- doffnungsritual 1, Wiesbaden, 1960, p.44 suiv. 13 - CT VI, spell 532. 12 ARCHEO.NIL MAI 1991 14- CT Ill, 297 gk. 15 - CT VI, 194 q. 16 - CT Ill, 323 cd. 17 - P. Barguet, Textes des sarcophages égyptiens du Moyen Empire, Patis, 1986, 49-53, spécialement p. 51 et n.2. 18 - Bref mais excellent rappel de W.C. Hayes, The Scepter of Egypt 1, Cambridge Mass., 1953, p. 309-310. ll ne sera pas traité ici des "tétes de réserve" de I’Ancien Em- pire, qui pourraient étre des substituts du masque, mais dont le réle est encore loin d’étre éclairci. Cf. Cl. Vandersleyen, LAI, 143. 19 - CT VI, 194 bd. 20 - H. Beinlich, M. Saleh, Corpus der hie~ roglyphischen Inschriften aus dem Grab des Tutanchamun, Oxford, 1989, p.78 suiv. 21 - CT Ill, 3200-3214. 22 - Borghouts 1970, p.16 et p.41-42, 23 - EB. Chassinat, Le mystére d’Osiris au mois de Khoiak Il, Le Caire, 1968, p. 596. 24 - HE. Winlock, Bas-Reliefs from the Temple of Rameses I at Abydos, New York, 1921, p.15-26. On se souviendra cependant que B. Bruytre, FIFAO XVI, Le Caire, 1939, p.175-192 fait de certaines représenta- tions du reliquaire abydénien, ott celui-ci est pourvu de deux jambes, des variantes de la tte d’Osiris renaissant. 25 - Klassens 1975, p.24; Koenig 1979, pill8-19. 26 - H.D. Schneider, Shabtis. An Introduc- tion to the History of Ancient Egyptian Fune- rary Statuettes 1, Leyde, 1977, p.165; Il, p.94 et les remarques de JF. Aubert, Cd£ LIV, 1979, p.69. Je laisse de c6té tout ce qui tou- che au pilier djed qui peut étre, d'une certai- ne fagon, considéré comme un Osiris acéphale (cf. AH. Gardiner, JEA 37, 1951, Dieu masqué, dieu sans téte 29-31; AM. Amann, WdO 14, 1983, 46-62). Le papyrus de Ramesséum (supra n.J0) en de Voie et de la chévre décapitées: E. Scott, SAK Ii, 1984, 265 suiv. 27 - PE. Newberry, Funerary Statuettes and Model Sarcophagi, CGC, Le Caire, 1937, p.319 n° 48331 et pl XVI. Le texte est quelque peu obscur; j’adopte ici linterpré- tation de H 28 - H. Beinlich, Die "Osirisreliquien" , Wiesbaden, 1984, p.112-113, 222-224. 29 - Ibid., p.112-113. 30 - HG. Fischer, JARCE 1, 1962, p.1-23. Voir I'illustration particulitre qui en est donnée dans N. de G. Davies, The Temple of Hibis. Part Ill. The Decoration, New York, 1953, pl. 4 reg. I. 31 - J. Zandee, Death as an Enemy, Leyde, 1960, p.147. On verra aussi Horapollon 1, 58 qui dit que pour signifier quelque chose d'impossible les Egyptien dessinaient un homme sans téte. 32 - J. Cerny, Papyrus hiératiques de Deir el-Médineh I, Le Caire, 1978, p.5. 33 - O. Neugebauer, R.A. Parker, Egyptian Astronomical Texts’ 1, Providence, 1960, p.68, 73-75. 34 - Ibid. 1, 73 n. 35 - H. Junker, Das Gouerdekret iiber das Abaton, Vienne, 1913, p. 40 fig. 9; cf. H. Beinlich, 0.c., p. 213. 36 - J.-Cl. Goyon, BIFAO 78, 1978, p.455 qui signale une statuette d’Isis-Hédédyt un Osiris momiforme sur les genoux et p.454 pour l’association avec Isis-Sothis et la crue. 37 - N. de G. Davies, o.c., pl. 4 reg. 1; H.Beinlich, o.c., p.213; E.Cruz-Uribe, Hibis Temple Project I. Translations, Commentary, Discussions and Sign List, San Antonio, 1988, p.24 [17]. 38 - G, Bénédite, Le temple de Phila, Le Caire, 1895, p25 1. 1 et H. Junker, 0.c., p40 et 51; AGrimm, GM 31, 1979, p.37-38. 39 - H. Kees, ZAS 60, 1925, p.12-14; AM.Blackman, H.W.Fairman, Miscellanea Gregoriana, Rome, 1941, p.418. 40 - Edfou IV, 303, 16. Sur les "écoule- ments" en général voir L-Patalacci, GM 52, 1981, p.57-66. 41 - On verra a cet égard, sur le plafond astronomique du pronaos du temple de Dendara, une série qui associe les heures de la nuit des décans et des divinités (H. Brugsch, Thesaurus, 8-10). La premiere heure de la nuit est accompagnée d’un dieu acéphale, la dernigre de Sothis et Anoukis, 42 - J.Cl, Goyon, Rituels funéraires de Vancienne Egypte, Paris, 1972, p.38. 43 - L’analyse d’un passage du Livre des Portes améne E.Hornung, WdO 14, 1983, p69 et Id’, Das Buch von den Pforten des Jenseits Il, Genéve, 1980, p.169 n.6 & pen- ser que le mort se libére de son masque dans V'au-del& au moment du passage de la barque solaire. Il s’agit d’autre chose. Le mot employé est cfat ce qui désigne un mouchoit qui recouvre les cheveux ou un cache-perruque. Le port de cette coiffe est lig au lever du soleil et & la résurrection ou la naissance _ (C.Desroches-Noblecourt, BIFAO 53, 1953, p.25 nl; J.Cl, Goyon, Confirmation du pouvoir royal au Nouvel An, Le Caire, 1972, 58-59; M-Th. Derchain-Urtel, SAK 1, 1974, p.86 et n, CT VI, 157p). En revanche, les défunts qui sont dans I’au-dela doivent V’éter, par déf rence, lorsqu’ils sont en présence du soleil (A. Piankoff, Le Livre du Jour et de la Nuit, Le Caire, 1942, p.74-75; J.Zandee, Death as an Enemy, Leyde, 1960, p08; M. Eaton-Krauss, SAK 5, 1977, p.24 n.22; J. Assmann, Sonnenhymnen in thebanischen ARCHEO-NIL MAT 1991 13 Dimitri Meeks Griibern, Mainz 1983, p.295 ne; Edfou Il, 342, 10). fnwty "celui qui porte la coiffe Jat" est un des noms du soleil (CT VII, 478g; T.G. Allen, The Book of the Dead, Chicago 1974, p.133 [chapitre 145 w S5)). 44 - Wildung 1990, p.219 et 221 fig. 34. 45 - S. Schott, Altigyptischen Fesdaten, Mainz Abh., Wiesbaden, 1950, p.91; G.A. Gaballa, K.A. Kitchen, Orientalia 38, 1969, p-43-71. 46 - M. Smith, The Mortuary Texts of Papy- rus BM 10507, Londres, 1987, p.39 (IV,9) et p.83-88. 47 - Voir infra avec 0.63. 48 - J. Vandier, Revue du Louvre 1971/2, p.99. 49 - J-Cl, Goyon, Rituels funéraires de Vancienne Egypte, Paris, 1972, p.276-277; I. Yoyotte, R4E ’ 29, 1977, p.194-195. On notera que dans le papyrus Salt 825 quatre déesses-flamme récitent le "Livre de celui qui n’a pas de téte” Ph. Derchain, Le papy- rus Salt 825 (BM. 10051), rituel pour la conservation de la vie en Egypte, Bruxelles, 1965, p.l41 (pour Ia traduction du titre du livre cf. Klassens 1975, p.25) juste avant de réciter un rituel intitulé "celui du demi-mort et du demi-vif” dont le titre méme suggére le processus de renaissance en cours. 50 - M.-L. Ryhiner, RdE 125-137. 29, 1977, 51 - E. Naville, ZAS 48, 1911, p.107-101; M

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