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HENATIQNALISME ‘JUIF © Hag Pips Urns : + Nous somuils;runis ich, des individus venus des pays’ tos plus divers :' de Russie et de Pologne, de Roumanie et d Autriche, de France et d’dutreés contrées sans. doute, Cependant nous ne formons pas une assemblée hétéro- gene; ily 2 autour de nous une atmosphere au milieu de faquelle, quel que soit notre pays @origine, nous nous mouvons avec une égale aisance. Quel est donc le lien qui nous unit, et grace auquel notre réunion est une réunion homogene ? Crest notre qualité de Juif. De quelque ville, proche ou lointaine d’ot nous venions, quelles que soient les condi- tions sociales auxquelles nous avons été ou nous sommes soumis, nous nous sentons fréres parce que nous som- mes Juifs. Il ne suffit pas cependant de constater ce fait, if faut en comprendre la signification. En aflirmant que je suis Juif av méme titre que tel homme, habitant d’Odessa ou de Prague, de Bucha- rest, de Posen, ou de Varsovie, veux-je' dire par 18 que j'ai 1a méme foi, les mémes croyances dogmatiques Ou métaphysiques que cet homme dont je me sens le proche? En un mot, est-ce un lien religieux quinous unit? En nous disant Juifs voulons-nous dire que nous avons uae identique conception de 1a Divinité, et non seule- ment do celte divinité, mais encore du culte qui Goit lui etre rendu et’ méme de la nécessité de ce cute? Aucunement, et il y a parmi nous des israélites Pratiquants, orthodoxes ow libéraux, sans doute des Uéistes, des panthéistes & la fagon de Philon ou A celle de Spinoza, peut-étre des positivistes et des matérialistes et assurément des athées. Btre Juif, cela ne veut donc pas dire tre dela méme religion. Je sais bien qu'on affirme communément Ie contraire et qu'on affecte de considérer comme ne faisant pas partie d’Israél tous ceux qui ne fré- {uentent pas les synagogues. Crest surtout dans les pays Oi les Julls so consolent du mépris qui leur est temoigné par lefait quion a consacré leur émancipation, Cest_sur- (1) Cor ference faite & VAssociation des BI. Isr. tr. ie 6 mare yy ye tout dans ces pays _qu’on ne Yeut voir dans le judaisme "quae confession religicuse. Cela peut étre une tactique, Aue politique, celle de Tautruche — mais co most pas Texpression de ja vérité| Dans ce cas particulier, il mest band douts pefihis dele dire ich, Ge sont hes antisémistes Gur ont raison, Ils ne savent pas pourquol, cestes, et c'est Shplement leur haine qui leur a donne une confuse clair~ Yoyance, mais ils sont dans la verite contce les jouenaux, Wu eAdent Lorthodoxie, Le judaisme comporte unc _poligion ~~ une seligion nationale — mais il n'est pas seu Tomant une religion et que peut répondre un orthodoxe, Unilassid, un talmudiste ou un de ceux qui repudient 16 hom de Julls pour ne retenir que celui disraélite a Pathe Qui Jui dirat «Je me sens juif >. Crest 1A un sentiment duiasa valeur, tout au moins il existe et ilest bon de se Gemander dot il sort, sur quoi il s'appuie, quelles en sont Jes causes etla gentse. ‘A ces questions une réponse est faite Ala fois par les phi- lostiniten ctlesantisemites, Ce qui unit entre ebx tous les Juits du monde, c'est quils sont de meme race, Cette _ affirmation ne soutient pas examen. Le Juif russe su ne? Gerasé, aux pommettes snillantes, aux yeux bii- JuarfoJuitespagnotlau nez recourbé, aia boushe chet nue, le petit Juif bran au nez droit et Je petit Juit roux DPailemagne, ontiis le meme ancetre, descendent-ils d'un meme couple? Non, mais on pourrait leur chercher des Tleuy dangla Judee @autrefois, et on retrouve leur effigic iiaifols sur tes bas-reliefs des Hittites et sur les (resaues Gui omment les tombeaux des Pharaons, Il y-@ plusieurs _ ypesulls, mais malgré les exoisements et Tes mélanges, On pet soutenir, contre Renan, que la pérennité de ces types. est incontestable, Si done nous rectifions Vidée ‘Pe Shi ot antisémites se font de la race juive, on peut _ Use" que videntite des origines, constitue déjd) un lien entre Les julis, Nisisia Groyance on cette communauté d'origine n'est pas suflisante pour nous untr, Est-ce uniquement 1a. qua= [tg Gu'on nous altcibue qul nous attache Les uns. cux aue tiesd None car eest A cause de cet allachement quion hous accorde cette qualité. °Ob puisons nous alors.ce sens de notre unité, si je puis | de? Drabord dans un passé commun, et un passé bien t iooht Le juif émancipé se conduit le plus souvent com= ne vn parvent, il oublie aicul misésable dont itest issu. Motsque chactn siagénie A se chercher des ancétres, il Yeut oublicr quilen a eu un, Cet ancétrolui fait peu d’hon~ fean eretat penéralement uh pauvze hére que'’on ttai- taitA pou présausai bien qu'un chtei, auquel on reconnals- SHU peine Je droit a Ja vie, et qui patissait doucement, Sordidement, avec une résignation d'une humilité ped esthétique, Cependant, si co Juif émancipé faisait soigneu= Sementsoaesatnen de conscience, il reconnaftrait quel'h nilite de Vateul est devenue chez [ui de la platitude, sasési- gnation delaiticheté et que cependant I sxcuse guava Le Betit Julf d'autrefois n’existe plusaujourdhul. Parmi ceux Jont je parle, parmi les JuifsdOccident, it en est aussi qul Ont essayé d-oublierce passé Vieuxd’un siécle, p Sassimiler aux nations au milieu desquelles il Valent, Sont-ils patvenus a eflacer deleur esprit et de leut Eecur ce que dis-sept sitcles y ont imprimé? Qu'este ce quecent ans? Est-ce suflisant pour abolir Tceuvre de fludieurs millénaires? Car, en parlant de dix.sept sigcles, fe inéconnais les milliers années pendant lesquelles se forma ce peuple Juif que Ja colére de Rome et a haine dé Jacheétienté ont seme sur toute la terre, comme un grain rebelle, Si encore pendant ces cent ans, les animosités of fe mépris avalent disparu, Ht, Si, malgré tout, is yeulent oublier, n’ont-ils pas von vivabt témoignage de ce jadis en voyant Ja condition résente des Juify roumains et des JuifS rasses, des Juifs de ferseetde ceux du Maroc, Je me souviens d'un jour ot tout co tragique passé reparutdevant moi. C’était & Amsterdam, Favais erté parley tues du ghetto, poursuivant fombre du divin Spinoza et jétais alle m’asseoir dans la vieille.syna~ gogue pottugaise pour mioux évoquer Fimage de celui Gea synagogue poursuivit, Pétais resté longtemps assis Airle bane, devant le sanciuaire dont le bois, dit la Iegende, vient de Palestine, en face de Ja plaque de marbro od sont inscrits tes noms des Bspinoza, Quand jo Sortis, Je vis dans la cour de lesynagogue un campement de Juli russes, el je me etus reporté aux ages d’autrefois, on tes troupes de Juils fugitifs couraiont les routes pour Echapper ia spoliation, au martyr et su bécher, Tous ies Aieles de mistre, de désespoir, de résignation et Gobstination hérolque revécurent ef ce fut 'Ahasverus iegendaleeFeternel et misrable, vagthond ae Je, cs Voir passer, Ce n'est certes pas 'anti-sémitisme cositemn= porain qui rayera tout cela de nos mémoires. Et voil& Bacore tn Hien vivace entre nous : une histoire commune, ‘Que comporte-t-elle , cette histoire? Elle comporté . des-traditions et des coutumes communes, Traditions et -foulumes sront_pas également persisté, cas beaucoup Fontre elies etaient des traditions et des coutumes relt~ Glouses, neanmoins elles ont laissé leurs {races en nous, Bees ‘ “oleae 14 Jelles nous ont donné des habitudes, plus méme, une atti; Hade desprit semblable grice laquelle, malgrées diver #Iences,Uadividuelles nécessaires, qu hous ‘séparent et « jolvent nous séparer, nous regardons les choses sous un inéme angle, Outre ces traditions et cos coutumes, se “a _ Sent eamborés, au cours, des ‘Ages, une littérature et une = philosophie, De cette philosophie et de cette littérature hous avons été exclusivement nourris pendant de longus + années, Assurément, nous vivons actuellement, et beau Coup de Juifs d’auteefois vivaient sur un fonds d'idées génsrales, idées humaines et universelles que les notres Ent contribués d'ailleurs & créer, mais nous possédons gertaines catégories d'idées et certaines possibilités de Sensations et d’émotions qui'n’appartiennent qu'a nous 2) s parce qu’elles naissent précisément de cette histoire, de 1 Ses traditions, de ces coutumes, de cette littérature etde cette philosophie, Comment tradvit-on ce fait pour un certain nombre @individus d'avoir passé, traditions et idées communes? One traduit ea. disant quills appartiennent Aun méme groupement, qu'ils ont une méme nationalité, Et voila ce Gui fait comprendre cette incontestable fraternité juive que eaucoup cherchent A expliquer pat des sentiments huma~ nitaires; mauvaise explication, puisque ces sentiments se particularisent et que ceux qui veulent répudier leur qua- fité de Juif les oublient, Telle est 1a justification du lien qui unit les Juils des cing parties du monde : ILy aune nation juive. Go'n'est pas la premitre fois que j’émets cette opinion, “ ‘ Je'Tai développée il y a trois ans dans un livre que Yon (s+ fma beaucoup xeproché. On m’a dit qu’en affirmant Ja permanence et la réalité dune nation juive, je me fais 's. . Pauxitiaire des antisémites, J'ai beaucoup 'réfléchi _ grief si grave et je persiste & rester sur ce point Fallié des antisémites, comme on a bien youlu le dire; je suis leur Adversaire sur tant d’autres que je puis bien me permettre appuyer par des raisonnements précis leurs confuses af, firmations, Ce qui me choque en effet de Ja part des anti- sémites,_ce n'est pas de les entendre dire : « Vous étes ‘ne nation! », ni méme de les entendre affirmer que nous Sommes va état dans T'Ftat, je trouve quil n'y a pas essez d’états dans I'Btat, c'est-a-dire, pour préciser mieux, quill n'y a’pas assez, dans les Etats modernes, de groupecients autonomes of libres igs entee eux at jumain ne me parait pas unitication politique ou intel- egtuelle, Une seule unification me semble’ nécessaire : ‘Cest Punification morale. Ce qui me choque, car c'est \ eonitaire'h lavérité.-cest de montrerlés Juifs cptiine une. * fation spécialenient haincuse, .corruptrice et perverse, Ce guiime choque, car c'est contraire & la justice, Cestde fendee, dans un but fort loughe, les Juifs fesponsables de tous les maux sociaux. “y. : ‘Quantacefaitqu'ilyavhe nationalité juive,serait-ilcons: tatéuniquement parlesantisémites et repoussé parceuxdes Juifs qui simaginent volontiers, les uns quills étaient aus ~ {eefois aux cotés d'Arminius dans la forét de Tentoboury et los autres pres de Vercingétorix & Alésia, co ne serail pas pour mot une raison de Je nier, puisque V'évidenco Fimpose, Sije regarde devant moi, je vois, je te répéte, uekques millions d'étces humains ayant été soumis pen- HeNS Beles aux memeslois intérieures ot extérlobres, ayant vécu sous les mémes codes, ayant eu mémes idées, tomes meurs; je constate que ces milliers @individus Se donrient encore le méme nom, qu'ils $e sentent encore Uniset quils ont conscience d’appartenir aa meme grou~ pement, Que puis-je convenablement conclure? Que ces Miltiers individus forment une nation. On me dita que beaucoup d'entre cux se sOnt fondus, assimilés. Que signi- fe ceci? N'y atil pas, par exemple, des Allemandsd’origine frangaise et des Francais d'origine allemande? Cela empé~ Che-til quily ait unehation allemande et une nation fran- Hee? Certes,non, pas plus que celan’empéche les critiques Fetaplir ce que tel autcur allemand doit a ses ascendants frangais et tel auteur fransais A ses ascendants allemands Le vérité est quo, parmi les Juifs qui nient existence ‘une nation juive, beaucoup Sont poussés par Ja crainte des conséquences. Cen'est pas chez eux — A de zares ex~ Eeptions prés — une opinion ou une conviction, c'est une Fiblomatte, et cest parmt ceux-1a— chose étrange~ qu'on trouve te chauvin juif, celui qui dit: « Voild ce qu'on ne Voit pas chez tes Juifs. » Ou: « Voici qui ne peut se Youvor que chez les Juifs ». En réalité on trouve chez les Juifs la méme somme de vertus et la méme somme de Jices et Pinfamies que chez tout autre peuple. N'est-ce pas naturel? % ‘Si on examine maintenant cette nation juive, om cons- tate quelie est, elle aussi, divisée on classes. Je ne parle was do Ja noblesse juive, elle vient du saint Empire, mais Wy aune grande bourgeoisie financitre, industrielle et icommereiale, une petite bourgeoisie intellectuelle et tra~ fiquanto, et vn Imaiense prolétariat juif, De meme y art fi des Juiis conservateurs, des Juifs « juste-miliew » ct des: lls gocaliates réyolutionnaices, On n’observe pas 188 bien. ici, en Occident, ces division des Juifs, mais EOE Oa Sh ee on peut les remarquer partout ob ily a dos agglomérations ++ juives constituées en communavtés. Ainsi en Galicie, ~ : oh, par suite du développement de l'individualisme de 1a : Dourgevisic juive, uno partie de la classe moyenne, des courliers ot des boutiquiers a été rejetée dans les rangs » du prolétariat, prolétariat que cette méme bourgeoisie maintiont dans un état de misére ef d'affaiblissement in~ croyables et & cOté duquel s'est constitué une classe de sans-travail juifs dont le nombre s‘accroit tous les jours. Nien est-il pas de mémo en Russie? N'y voyons-nous pas Te bourgeois juif du haut commerce, de Vindustric et de la finance jouir dune situation privilégiée, tandis que toutes he les Icis d'exception, les persécutions et les massactes re= tombent sur les ouvriers, les artisans et encore les sans~ ‘travail. Si nous passons & Londres, parmi cette colonie de Juils refugiés, accourus de Russie et de Pologne, ne trouvons-nous pas aussi des classes bien nettes? Alors que sévissait le sweating systéme, encore existant dail Teurs, quoique dans de moindres proportions, w'a-¢on pas constaté que les swetters, les patrons qui exploitaient de + Ia fagon Ja plus. sude les ouvsiers de VBast End, étaient deg patrons junls? Jn'en est pas autrement aux, Etats~ \ Unis, o& deux cont mille Juifs croupissent & New-York ‘ay dans une indescriptible misére; en Algérie, en Roumanie, sie 9 oblles Juils sont soumis au régime que vous connaissez, j§ régime exclusif de toute liberts, Partout, les Juils sont [° Sivisés pn une minonté bourgeotse possédante et, uno “. majorité prolétarienne, Mais je n'ai pas ici A développer co point de vue, Je pense avoir suifisamment établi ce que jfavais & établir, ePest-adire que les Juifs constituent une nation, C'est >” Nous n'en sommes plus au. méme point. ILy a cent ans 2 en France, moins encore en Allemagne, en Autriche et en Angleterro, que les Juits a Oecident ont été libérés, On a detruit les barriérés matérielles, qui les séparaien: de 1a société chrétienne, on lear a pecmisd'exercer leurs droits @homme. Ily a eu un Ago d'or pour lés Juifs, un Age ot ~ tous les réves ont pris Jeur essor; tous les réves, toutes Ios antbitions, tous les appétits. Qurest-il arrivé ? Une pe~ tite portion, Ia portion possédante des Juifs s'est rage & Tassaut des jouissances dont elle avait été sevrée pendant de si longs slécles. Elle s'est pourrie au contact - du mondo chrétien, qui a exercé sur elle la méme action dissolvante que les civilisés exercent sur les sauvages auxquals ils apportent l'alcoolisme, la syphilis et latuber- culose. Ainsi, il est évident, que la classe dite supérieure chez les Juits d’Occident ef principalement chen les Juifs de Franco est dans un état de décomposition fort avancé. — Ello rest plus juive, elle nest pas ehrétienne, et elle est incapable de substituer une philosophio,’ encore ! moins une libre morale, au credo qu'elle n'a plus. Alors quela bourgeoisie chrétienne se maint e nt debout, Bice au cotset de ses dogmes, doses traditions, des LY inorale et de ses principes conventionnels, la bourgeoiste juivey privée de. ses étais séculaires, empoisonne la nae ~ tion Juive desa pourriture. Elle empoisonnera les autres nat’ons tant qu’ellene se décidera‘pas — co & quoi nous no saysions trop Fengager — A adhérer au christianisme de: classes dirigeantes; et A débarrassor ainsi Je Judatsme. Or, pendant quo cette catégorie songeait 4 acquérir ta’ fortun, les dignités. les honpeuirs, Jes ‘décorations et les placde, pendant que Ie petite bourgeoisie jniye se déve- loppait intellectuellement, on’ travaillait & réédifier ans cien ghetto. Seton les circonstances économiques et po- litiques; Vantisémitism ais. ces citconstances nien étaient, il faut bien Je marquer, que les causes effic clentes, propres A réveiller lesantiques préjugés. A quoi fendait’ Pantisémitisme ? A restauser les législations an Giennes contro Israel, mais co but qu'il sétait assigné, Gtait un but idéal, Quel but réel et pratique a-til atteint F Tiptest pas arrive et n’arrivera sans doute pas, en France, en Autfiche et en Allemagne, A rebatir de.nouveau des quartiers distincts, ni a enfermer les Juifs dans un terrie foire spécial comme en Russie, mais, grace & lui, on a a eu pres Feconstitué un ghetto moral. On ne cloitre plus Fes Tsraélites en Occident, on ne tend plus de chaines aux extrémités des rues quis habitent, mais on erée autour Feux une atmosphere hostile, une atmosphere de défian- ces, de haines Jatentes, de préjugés inavoués et d'autant plus puissants, un ghetto autrement terrible que celui au- Quel On pourrait échapper par 1a révolte ou par L'exil, Meme quand cette animosité Se dissimule, le Juif intel- ligent Ja persoit, il sent désormais une résistance, il a Vimpression d'un mur dressé entre lui et ceux au milieu desquels il vit. Que peut-on AT heure actuelle montrer au Juifde l'Esrope Griemtale, qui désirait si vivement conquérirla situation de ges fréres occidentaux? On peut lui montre le Juif paria, Nest-ce pas A pour lui un bel idéal A atteindre? ot que lui dira-tton s'il déclare simplement ceci : « Ma situation est abominablo, j'ai des obligations et je n’ai pas de droits; bu meréduitd une misére ot a un abaissement effroyables, Quel reméde me proposez-vous? L'émancipation? Que me donnera votre émancipation? Elle me placera dans Bes conditions sociales qui me permettront de m’affiners grace Nelle, jracquerrai des capacités nouvelles de sen- fir, et par suite une plus grande difficulté & pitir; elle diveloppera cher moi une sensibilité plus grande ot en inéme temps elle no fera pas disparattre les choses qui Ddlessent cette susceptibilité, au contraire. D'un misérable que sa misére engourdit parfois, elle fera un étre subtil quisentira doublement toutes les pigdres, et dont Vexis- Yence deviendra par consequent mnile fois plus insuppor- Portable, D'un paria souvent inconscient, elle fera un pa- fia consciont. Quels avantages retirerai-je de ce change- ment de condition? Aucua. Par conséquent, je n'ai, que faize de votre émancipation, elle n'est ni une garantie, ni ne assurance, ni une amélioration », “Pour rétorquer Pargument, il faudrait un nationaliste 5 jnais si un Juif venu de Russie tenait ce langage aun Juit frateais, jo’ne Yois pas trop ce que celui-ci pourrait tui r6- pondre: Hine Je convierait méme pas sans doute a cher- a cher avec lui les'méyens de combatize Vantiséinitisine, sar il n'y songe én aucune fagon. En général it pli resoit les coups et petise a lage futur ob on lui fera ancil= leure figure dans le monde. En cela seulement il est chrétien ; quand on Je frappe sur la joue droite, il tend la fauche, et méme l’échine. Laissons si vous le voulez, bien les Juifs de France. ils Soat les meilleurs agents de l'antisémitisme. Aulieu de réa: git contre leurs ennemis, ce qui rehausserait leur dignité Personnelle, accentuerait leur personnalité intellectuelle et morale, ils s'évertuent —a de rares exceptions prés — A développer leur acceptation passive du mal et leur la. cheté, Ils préconisent la politique du silence ot attendent tout du temps. L’exemple des. Juifs d’Autriche leur sem- ble bor. & suivre et ils matchent sur leurs traces. Laissons 1e$ done en attendant que nous puissions les remuer. Ils sont une minorité infime; qu’est-ce que cent mille juifs, ~ alors que plus de six millions patissent dans le monde? Cent mille seraient une force incalculable sis étaient une dite, mais ils sont un rebut et un déchét, sauf une mince couche prise dans la petite bourgeoisie, qui n’a pas encore pris conscience de la situation’ nowvelle qui lui est faite par existence de Yantisémitisme et par son deve. loppement. Voyons plus haut, Aujourd’hui la question ~ juive se pose avec plus de force que: jamais, He tous ‘otés on lui cherche une solution, Il ne siagit plus en réslité de savoir si 'antisémitisme doit ou non gagner des si¢ges dans les Parlements, il s'agit de savoir quel doit ate le destin des millions de Juifs disséminés aux quatre coins du globe; tel est le vrai probléme, y-: Tant que le christianisme existera, led Juifs, répandus; patmiles peuples,susciteront les hanes et les coléres, et la condition qui leur sera faite sera, soit matériellement, soit moralement, inférieure; qu’ils ne puissent jouir dé leurs droits de citoyens ou d'homme, ou quiils soient en butte Aune certaine formedumeépris,lerésultatestleméme. Quelle solution cela?L’anéantissementdu christianisme ? Voila un idéal fort lointain malheureuseient, et en atten gant, que fairo, Je sais bien que pour les peuptes chrétiens ily aurait fa solution arménienne, mais leur sensibilité ne peut leur permettro d’envisager cela, D'autre purt, iL n'est as possible que nous, Juifs, nous acceptions des condi tions d'existence incompatiblesavec notre dignité dhom- mes, Nous avons le droit de nous développer do toutes maniére, il faut que ce droit nous soit garanti de fagon ef- fective, il faut, puisque je laisse de cOté Ia grande majo- rité des Juifs émancipés, qui setrouvent sans doute bien, ce = 10%. dont je no tes loue pas, il faut savoir quel sera lo remadoa -c appoiter aux aliliions de Juifsnon emancipés, Je ne pense 77 pasauil soit ggitime de compter avec une iravsformiation + Egonomigue ef sociale. D’abord cette transformation que Je souhaii, et § laquelle aideralautant quo je le pour- fai, me semble encore éloignée, hélas! It ne mest pas prouvé ensuite, qu'elle aménerait pourles Juifs des con= Sitions meilleuses, Je crois qu'un jour Phunianité sera une = confédération de groupem=nts libres, et non organises suivant Te systéme capitaliste ; de groupements. libres dans lesquels la distribution de la richesse et les relations du travail ot du capital seront tout autre qu'elles sont aur jourd’hui, Encore faut-il permettre & ces groupements de \ Se-constituer, de so former. Pourquoi es Juils nlen for. [ietaientls fas un? Jo ne ois ren quis'y epposeet est Ll -|dans le développement du nationalisme juit que je vois ~" Ya solution de la question juive, Si telle est votro conviction, me dira-t-on, pourquoi avez-vous combattu ici Tantisémitisme, pourguol aver- Yous engagé un combat dont vous savez ne pas sorti¢ victoricux!? J'ai combattu et je combattrai encore Tanti~ sémitisme, parce que j'estime que lo devoir de tout étre humain atlaqué est dese défendre, Liindividu qui renonce A résister et dui ne sait pas se servir des armes quill @ a Sa disposition, cet individu abgique sa personnalité, con+ sent a esclavage et par conséquent métite de disparattre, IL est bon de combattre Vantisémitisme, no serait-co qué pour jouir des bénéfices de la paix arméo et d'apres Ie Principe que les droits d'un belligérant sont plutot recon: hus que ceux d'un serf qui se soumet. Le juif qui no 89 eve pas devant lantiséimisme, senfonce dun degeé dans | Yabjection morate, 4 Gee dit il faut que examine quel avantago apporteralt aux Juifs une constitution en nation et enfin, comment 1 (._ enationalisme que Je viens de préconiser peut saccorder & aves les idées Socialistes qui ont.été, sont et resteront mesidées? Quant aux moyens, par lesqvels on. créera définitivement cette nation juive, je n'ai pag A m’en o¢cu- per pout le moment, : Comment doit-on’ considérer le nationalisme? Il est ‘our moi : Vexpression de Ja liberté collective ot la con- | Ghibnde ta sidered individuelte.J appelie nation, te miley ; dans Jequel Pindividu peut se développer et s'épanouir ung fagon parfaites Justiions os détinitions, Sil est une chose indéniable, c'est existence entre. un certain nombre d'étros humains, daflinités spéciales, Quelles que soient; les raisons sf les causes quivont fait g ‘ j He naltig cos afpités elles existent, Quand, comment sont lles nées F Pour le déterminer, il faudrait plonger dans es. plus obscures profondeuts do l'histoire, et nous ne les constatons que lorsque les étres ani en sont duués, sont constitués en groupes. De ce jour d’ailleurs, ces affl- “nites se renforcent, elles se précisent, grace Selles, la personnalité du groupement se. crée, Par suite dela féaction ce la coliectivité sur les indiyidus qui 1a compa~ sent, Tindividuy, grico A ces aflinites, grace ay milien favorable qu'elles tui ont permis d'établir, acqaiert A son tour yne personnalité, et sert alors & accrottre les carac i,» tres du groupe dont il fait partic, Petits ou grands, ces groupements sont des nations, ‘Qvappelle-t-on une nation libre ? On appelle ainsi une! nation qui peut se développer matériellement, intellec-! {uellement et moralement sans qu’aucune entrave exté{ Fieure soit mise & son développement, Si une nation, par! Voie de conquéte ou do tout autre fagon fait entrer une ffutee nation dans sa dépendance, jl ne restera de. cette > Fgeconde nation qu'un nombre qielconque dindividus + Génationalisés, clest-A-dire ne pouvant plus exprimer ©. leur forme spéciale d'esprit collectif, c’est-A-dire ayant perdu lcur Jiberté collective. 2 Quiartive-t-il de ces lus eux-mémes? Ilg sont des yaincus, des conquis, par conséquent sont places dans un 2). tat Pintériorité, et ‘sils n’acceptent pas de disparatire, ' jis perdent leur liberté propre. Que ne disparaissent-ils, £ Giracton, pourquoi restent-ils| attachés aux formes an- clennes quis ont représentées & un moment de la durée? Co sont Ie des questions oiseuses. Tout au plus pourrait- | ndire en réponse que seuls les groupes humains encore 4. amorphes_n’ayant que des caractéres imprécis et une vague conscience d’eux-mémes, sont susceptibles dé se _ laisger absorber Tes groupes fortement constitués et homogénéisés,ayant des caractores arrétés, et une nette conscience d’cux- mémes, résistent forcément, Il en est des collectivites ©, game’ des hommes, les fables cdent, les forts persis: feat. Quoi quill on soit, nous sommes en présence So" dun fait’ historique ; le’ maintien, et 1a survie, a Say milieu, ‘dee nations, de’ certains individus appartenant & des nationalités différentes, c'est-a-dire ayant conseryé des formes d'etre différentes des formes de ceux qui le gniourent. Ces individus par cela seul quils ont résist Bubissent une contrainte, tes peuples ayant une tendance fatale a réavife los elgments nétérogenes qui. existent parmi.cux, [eur liberté est done diminuge, et sils s'obs- « Yugnela’ng pas céder, gueldcta Yubidns condition de four liberté individuélle ? Ce sera la Conquéte de la liberté col lective qu'ils-ont perdu, cest-A-dire. la ‘reniaissatice do * Jour nalionalité. .Cotte cOntrainte les empéche également de. donner tout ce qv'ils ont en eux, une partie de lours forces dant dépencéo dans cette résistance, dans cette lutte qui leur permet uniquement de garder leur puissance de développement, sans que ce développement se puisse ‘effectuer, Coest encore la reconstitution de leur nationalité qui lour donnera Ja faculté de s'épanouir. : Nrest-ce pas actuellement le cas de ces Juifs russes, ow Toumains, ete, dont je aslo? Sontils.suszeptibles, Stat donné l'état dans Jequel on les maintient de donner Ja mesure de ce qu'il peuvent produire? N'en sera-t-il pas de meme demain pour les Juifs occidentaux, quand ils ‘seront dans obligation d’employer leur énergie au com bat contre Pantisémitisme, éternel combat, lutte tuelle, faite de victoires et de désastres, propre & ép Ig migorité qui la soutient. “fe Que siguilie pour Ie Tuif te mot nationalisme, ou plutot ‘Rue doit-il signifior? Il doit signifier liberté. Le Juif qui 'ujourd’hui dita: « Je suis un nationaliste », ne dira pas dune fason spéciale, précise et nette, je suis.un homme rgut ‘veut reconstituer un Etat juifen Palestine et eve He conguéric Jérusalem. I dita s. d'origine, leur commun passé, des fagons semblables denvisager les phénoménes, les étres et les choses ; une . histoire, une phiosophie commune, Il est nécessaire de leur permeitre de se réunir. ‘Aule objection, En favorisant le développement du ©, nationalismae, disent_ certains socialistes, yous con- © tribuez a union des classes de telle facon que les trav: Ieuss oubliont 1a lutte économique en se liant 2 leurs ennemis, Ce n'est pas certain? Cette union n’est générale "| ment que temporaire et, chose A remarquer, ce ne sont pas |X © le plus sonvent les possédants quil'imposent aux pauvres, INL. et aux travailleurs, ce sont ceux-ci qui obligent les riches -* & marcher avec: eux. D'ailleurs, n'est-il pas nécessaire pour la masse misérable des Juifs travailleurs, qu’avant de pouvoir échapper & sa misere prolétarienne, elle pos- Sede sa liberté, cest-a-dire la possibilité de combattre et do vaincre. Le probléme se poscra.bien Je Jour, par exemple, oti on refusera Paccés de quelques pays aux Juifs qui’ quittent la Russie. Je ne Yois rien 14 qui soit contraire a Porthodoxie socia- ;,_ liste, et moi, qui ne suis orthodoxe en rien, je ne répugne F + pas du tout & admettre le nationelisme’a cOté de Lin- ternationalisme. Je trouve au contraire que pour que li ternationalisme s'établisse, il faut que les groupes hu- <1" mains aient au préalable conquis leur autonomic; il faut! Yo/ qu’ils puissent s'exprimer librement, il faut ya'ils aient conscience de ce qu'ils sont. Fibs . , : Jo sais bien qu'on me fera un autres repioche. Av shO- ment ob tout s'unifie, he dira-t-on, vous prétendezdiviser, oa Il faut s'entendre, Que yeut-on dire quand on parle dé” Hunification ou de Thomogénéité humaine. On veut dire Que, duno part,-grice & des causes Economiques qui per- mettent des pénétrations plus facil autre part, grace A des causes intellectuelles, les differences qui, jadis, se Paraient leg peuples deviennent moins saillantes. Un iméme degré de culture s'établit, parce qu'un méine état social se manifeste , et encore fuut-il restreindre cela & quelques nations occidentales et du Nouveau-Monde. On veut dire aussi que le domaine des idées communes s'é~ Jargit chaque jour, qu'une communion s'établit, pai dessus les frontiéres, entre Jes individus possédant co maximum de connaissances qui place les intelligences sut le méme plan, et que le nombre de ces individus s’accroit chaque jour. Gest Ih une constatation ; fautil en tier, comme conséquence une sorte de dogme qui enjoindrait 4 ‘de tout faire pour uniformiser les hommes? je n'en —voit pas Futilité, Rien ne me parait si nécessaire pout Vhumanité que la variété. Ceux qui disent le contra commettent une grave erreur, ou, pour micux dire, ils ‘oublient une chose capitale. L’humanité pour eux est une expression anthropologique, une expression politique, ‘ou une expression économique; elle doit cependant otre + ticore autre chose: ele doit Cire uno expression esthé. fique, Pour qu'elle ne cesse pas de Vétre, i faut premicre- ment maintenir en elle cette variété, Les hommes ont & leur disposition un certain nombre d'idées générales, qui appartiennent au trésor de Pespéce. Mais chaque individu aune facon patticuliére d’exprimer ces idées générales et ces conceptions. De méme pour les groupes dindividus; ils rendentla beauté différemment, ils ont une plast-que qui n'est pas lamémey la matiére qu'ils ont Aleur disposition, la matiére commune, ils la rendent harmonique de diverses ~fagons. La richesse humaine est faite de ces variétés, Ainsi tout groupe humain est nécessaire, il est utile & Vhumanité, il contribue 4 mettre dela beauté dans le monde, it éstunesouree de formes, de pensées, Cimages: Pourquoi caporaliserait-on le gente humain, pourquoi ~ le ferait-on se courber sous une régle unique, en vertu de tuoi Iui imposeratt-on un canon dont ilne devrait pas ss'écarter? ‘D’ailieurs la plupart des socialistes, méme internatio- nalistes, sont-ils bien conséquents ayec cuxmémes, conformentils leurs actes & leurs doctrines? Ne deman« + dent-ils pas maintenant, et ils ont raison, Pautonomie des fl 1 Cubains; cells des Crdtols, celte des Arméniens? Ne te connaissent-hs pas que {043 ont lo droit de lillter pour Jour liber!é et ne confondent-ils pas cette liberté avec ld fevendiation de 1a natlonalite? Poutkit-on me dire en quol les Juifs sont ditévents ¢ Est-ce parce qu’ils sont depuis plus longtemps privés dé Ieur sol? Parce qu'un sépulcte remplace le ‘Temple? Parce que leur servage dure depuis plus longtemps ? Owimporte puisquiils ont persisté. Lacciitulation des malheurs; des tortures, des méptis, des haines est-il un moindre titre A Ja sympathie? AK! je sais bien, le pauvre Jeif qu'on frappe ef qu'on massacre, celal qulon Spprime, tous ces misétables doivent expler le. crime commis par ceux—les romains — qui en crucifiant un “homme créerent un dieu, et ce peuple qui, malheurcuse ment pocr lui, a enfanté une divinité doit étre traité comine un peuple de déicides. \,, Copendant les temps devraient étre révolus of To vaga- bond. pourrait trouver un asile, appuyer sa téte lourde etétendre ses membres las. Combien de sitcles se sont goutes depuis le jour ou le viel Hzéchlcl, implorant son jeu, Lui disait: © Aic pitié dOholibah errante », cette Oholibah fornicattice, qu’était Jérusalem pour Sa co~ Tere de prophéte. Comme en ces ages lointains, les Tuifs | erent encore sur les chemins du globe,combien de temps encore errerontils ainsi? Tous les ans, quand vient le soit de Paques, ceux Pentre eux qui ont conservé leue foi, psalmodient 2 trois reprises le souhait consacté : « Le- chanah haba Zerouchalaim ». imagine que, pour ceux qui gémissent encore dans quelque ghetto, comme pour les aieux du moyen-ge, ces paroles veulent dire : t L’année prochaine nous serons dans un pays de liberté, nous serons des hommes, il nous sera permis agris a sous le clair soleil qui est 4 tous, sauf A nous », = Les Juifs d’Oceident ont perdu la signification de ces roles, mnais ils la retrouveront plutdt peut-étre qu’ils ne le croient, quand to ‘pays quis habitent, sera, devemu pour eux’ semblable A antique pays de Mizraim. Que 8s maincenant, ils sachent quils ne doivent pas attendre tun secours du ciel, ou bien Taide de puissants alliés, Les 4-2 Juifs ne tronyeront de salut qu’en eux-mémes. Crest par! ° leur propre force qu'ils se libéreront, quils reconquer- ront celle dignité quion leur aura fait perdre. Ht quelle solution verront-ils alors devant eux? La partie mépri- sable et yile, sans convictions et sans autre mobile que son intérét personnel se convertira; elle n’aura pas pour cela A vaincre des scrupules. Que feront les croyarits et aye feront les incroyants qui ne se résigneront jamais & Id! palinodie, ils sentiront.plus fortement ‘quills seront ibies, eux, incividys, quand la colletivité & laquelle is |apparticnnent sera libre, quand cette nation sans tortitoire + _|fdu'est la nation juive, aura un sol et pourra sans con- |Iftainte disposer d’elle. : AU 'Ce sont lA-vos chéres idées, AVous tous qui m'aver fait Vhonneur de m’appeler parmi Vous, vos chéres idées ot Votre cher idéal. Vous avez raison, vous vous grandissez, Yous-mémes, yous élargissez votro esprit ot votre coeur. '. Vous voulez étre vous mémes, est-il rien de plus Iégitime et de plus haut? Et vous avez cela de beau aussi, c'est que Yous ‘aver la conscience de ne, pas, travailler_ pour vous. Vous n’étes pas les oudriers d’aujourd’hui, mais les ouvriers de Vavenir, Crest pour cela que j'ai été heureux de vous epporter ma sympathie et ma fraternité, Mais en finissant, if me reste encore ceci & yous dite: Nou- | bliez jamais que vous avez été 1é peuple qui a intro- = {duit, comme I'a dit Renan, la justice dans le monde, et faites-vous pardonner d'avoir donné un diew aux hommes, en étant toujours les soldats de la justice et de Ia fratercité humaine.” Bernard LAZARE, ‘Poi, — Tne. Ralf 9, 00 da Pour, Bars, -= Trip, ATi 9,

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