Vous êtes sur la page 1sur 20
VARIA Perception et expérience Jean-Francois BORDRON CeReS, Université de Limoges Dati le contexte d'une réflexion sémiotique, la question de la perception pose tune multitude de problémes dont le plus important, parce qu'il reléve d'une decision épistémologigue, est desavoiren quel sens on peut considérerla perception ique. J'essaierai de réponddte & cette question le plus autre prétention que dé montrer, moyennant certaines git la Tune option défendable et, au moins sur certains points, premitre investigation, objet de notre premiére partic, doit menet a reconnaitre dans la perception la commune émergence d'un plan d'expression “et d'un plan du contem alors décrire comment ces deux plans peuvent tion des 1. La perception comme sémiose Postuler un statut sémiotique au monde pergu c'est éprowver d'abord les questions 256 Vania isons aprés d'autres, de la notion de sémiotique' 4 est définie ai i par Greimas et dice & sa structure « de surface «aril s présentedat parle sujet human et déchiffrable pa Le monde naturel est ainsi présenté comine une donnée phénoménologique cen deux sens cor ‘Meme si les termes propres 4 la phénoménologie te sont pas présents, percoit leur incontestable influence dans la formulation méme du probléme. Par alleuts, inscription du monde naturel dans une sorte de parcours géné- rat oi il occuperait la position d’une structure de surface peut étre pensée en ‘terme d’émergence du monde phénoménal partir dur monde physique. C'est ainsi que I's compris J. Petitot dans la perspective de sa Physique du sens. Greimas et Courtés, pour leur part, recherchent plutét une articulation du monde naturel & partir des catégories du langage et sont par Id meme enclins& verser la sémiotique du monde naturel dans une vaste sémiotique des cultures? Enfin, le monde naturel est donné par Greimas et Courtés comme énoncé et discours conformément 4 une sémiotique «inspiration profondément gramma- ticale. On doit done prévoir une énonciation de ce monde, sans doute de nature Lemondenaturel représente ainsi! intrication entre troisoxdres de problemes: 1, Qielleest la place du monde naturel dans le rapport inte: 2; Quel rapport peut-on envisager entre le monde physi subjectif, ce dernier étant compris comme le monde des i iques? Cette question porte sur un cas particulier da tapport entre des lois universelles et des régles particuléres. 3. Quelle forme doit prendre farticulation du monde naturel sion le considére ‘comme un énoneé et, cortélativement, que peut-on dire de son énonciation? 1. Greimas & Courts (1979) thame d'une physique du sens est expost ps id, p23 4. Nous renvoyons en particule aux travaux de P. Bodden, J. Fantail, P. Ou plement dans Pettot (1985) et Petit (1992) Parret Pencurviox er EXPERIENCE 287 is donc en premier liew ce que veut dire « objet » Ce faisant, nous serons nécessaizement conduit & 4 quoi on pense, ce que 'on désite, Mais objet lui-méme ne parle pas, ne percoit pas, he pense pas, ne désire pas. Cette conception commune est si puissante qu'il est d'abord difficile d’en voir exactement enjewet les contours. Affirmer un énoncé ccontraire reviendrait sans doute a avouer un penchant plus ou moins prenoncé pour Yanimisme ou se comporter comme ceux qui croieat lire dans les astres quelques pris dans des discout sait quel langage ils parlent. On invente yement » ou que les 1x en eux-mémes sémiotiquement vides, qui ne recoivent leur ation que de lextérieur; La problématique des objets-valeur, de méme que le thtorefeudenne du fdas ont monte depuis longtemps que ¢e celles is possédent une valeur descriptive et parfois suggestive, méme si nous ne savons pes exactement quelle est leur nature profonde. Remarquons-le pourtant, il s'agit toujours de mettre en scene des objets en quelque sorte « harcelés » par des Sujets, objets de quéte au sens proppien, objets investis de désirs, o Llobjet n'est alors qu'un moment de ce qui compte véritablement ‘qui submerge le monde ct dans laquelle il semble pris. Nous voudrions renverser Ja perspective et suggérer qu’a coté de V'intersubjectivité donairice de sens, dont ‘objets peavent se'comporter comme des plans ire qu’a c6%8 dos sémiotiques de I t de la le point de vue de isser dire s. Essayons d’en envisager les premiers élément Le domaine des objets es Nous n’envisagerons que les objets en rapport direct avec Ia pet Jaissant donc hors de notre inves és imiter notre investigation. snient possibles ainsi que les objets dliscursifs comme les fictions, figuratives ou.abs rion n'implique pas que Yon doive s'en tenir aux objets au sens usuel dont les propriété les plus générales vueet au tact est notoire en matiére de théorie de! objet car ces deux sens admettent des objets stables. Nous nous en tiendrons pour commencer & une définiti plus accueillante qui inclura aussi bien les objets sonores, les objets gustatis, les ‘objets odorants qui, comme les nuages ott les vagues dans la perception visuelle, possédent une existence transitoire et instable, Nous expérimentons en effet un parfum, le godt d'un vin ou une mélodie comme des objets de notre perception au ‘méme sens d'objet que les arbres, les maisons ou les ordinateur. tion ¢objet semble inséparable de celled'intentionnalité. tun objet, musical par exemple, sans le an acte de perception? Mais par a, transcendantale, une subjectiv tiche sera donc de reconsidérer Ia notion ¢inte as de critiquer cette notion sans di niveau de description de notre expér irremplacable & simplement ne ouvrit. ii concernent Ie rapport -on donner un contenu précis 4 la notion de donation tion d’intentionnalité est-lle capable d’expliquer porteurs d'un sens? Nous commencerons par a seconde question et, ce a préciser peu peu ce que peut te un objet compi La notion d'intentiont tionnel et un objet visé par cet acte, une certaine dissymétrie. Lintentionnalité décrit done Pabord une direction vers Vobjet, selon la formule classique de Brentano, Pencertiow er rxndguinex 259 Lintentionnalité prise en ce sens trés large, sera donc une propriété esse certains types dactes parmi lesq Deux questions se posent alors ‘essairement. La. premiére concerne ta nature au sens prégnant du terme qui se trouve vise ionnel et objet, comme condition de possi se pourrait en effet, comme dans le cas de existe pas, il n’existat pas de noéme del

Vous aimerez peut-être aussi