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Sétra n° 61 - juillet 2009

Service d'études
sur les transports,
les routes et leurs
aménagements

Ouvrages d'art
SOMMAIRE Bulletin du Centre
des Techniques d'Ouvrages d'Art

Travaux de mise en sécurité du pont


Charles de Gaulle à Besançon
Christophe Aubagnac, Hervé Cannard,
Arnold Balliere, Sébastien Bouteille,
Pascal Gudefin, L. Genty
☛ P. 2

Diagnostic et renforcement sismiques


du viaduc de Caronte à Martigues
Aurélie Vivier, Pascal Charles,
Denis Davi, Jacques Resplendino
☛ P. 13

Analyse des risques appliquée aux


buses métalliques
Jean-Claude Hippolyte, Jacques Billon
☛ P. 26

Stages ☛ P. 34

Les dernières publications


Ouvrages d'art ☛ P. 35

Directeur de la publication : Philippe Redoulez. Comité de rédaction : Thierry Kretz, Emmanuel Bouchon, Angel-Luis Millan, Gilles Lacoste (Sétra),
Pierre Paillusseau (Cete du Sud-Ouest), Jean-Christophe Carles (Cete Méditerranée), Bruno Godart (Lcpc), Benoit Portier (Dre Paca/Smo), Jean-Loup
Castellan (Dirco/Spt/Boa). Rédacteur en chef : Nicole Cohen (Sétra) - tél : 01 46 11 31 97. Conception graphique et réalisation : Eric Rillardon (Sétra) -
tél : 01 46 11 33 42. Impression : Caractère. 2, rue Monge - BP 224-15002 Aurillac Cedex - ISSN : 1266-166X - ISBN : 978-2-11-095828-0 © Sétra - 2009

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 


Travaux de mise en sécurité
INCIDENTS, RÉPARATIONS

du pont Charles de Gaulle à


Besançon
Christophe Aubagnac, Hervé Cannard, Arnold Balliere, Sébastien Bouteille, Pascal Gudefin,
L. Genty

Le présent article concerne les travaux de mise en sécurité du pont Charles de Gaulle à Besançon. Les travaux ont
consisté à renforcer les âmes du tablier de la travée centrale de l’ouvrage principal par des bandes de tissus de fibres
de carbone. Un renforcement général de l’ouvrage principal par précontrainte extérieure additionnelle est ensuite
envisagé, celui-ci devant prendre en compte les contraintes d’un projet de Transport en Commun en Site Propre, de
la ville de Besançon.
Le diagnostic de l’ouvrage, qui a débuté en 1991 par une première inspection détaillée, le recalcul complet, ainsi que
le projet de renforcement ont été réalisés par le Cete de Lyon (Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées d’Autun
et Division Ouvrages d’Art). Les travaux de renforcement par tissus de fibres de carbone ont été réalisés fin 2007,
début 2008 par l’entreprise Freyssinet (procédé Tfc). Ces travaux ont été suivis au titre du contrôle extérieur par le
Cete de Lyon, qui a pu apporter son expertise notamment : lors de choix techniques modifiant les éléments initiaux
du marché, lors des épreuves de convenance ou encore par l’apport de la thermographie infra-rouge, pour détecter les
défauts de collage des tissus de fibres de carbone.

 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Travaux de mise en sécurité du pont Charles de Gaulle à Besançon

Présentation de l’ouvrage • largeur totale de 21 m pour une largeur utile de


16 m ;
• circulation de type 2x2 voies en position centrale ;
Géré par la ville de Besançon, le pont Charles de Gaulle • hauteur variable : 2,60 m sur piles et 1,115 m à la
permet le franchissement du Doubs à Besançon. clé.
Il est constitué de 3 ouvrages indépendants : 2 ouvrages Le câblage (précontrainte intérieure au béton) est
d’accès et un ouvrage principal. classique pour l'époque : câblage de fléau redescendant
dans les âmes des caissons et câblage de continuité
Le tablier de l’ouvrage principal est constitué d’un disposé dans le hourdis inférieur.
bi-caisson en béton précontraint construit par
encorbellements successifs en 1965. Principe de désignation des voussoirs : « D » (côté
travée centrale) ou « R » (côté travée de rive),
Les caractéristiques du tablier de l’ouvrage principal sont numérotation de 0 (voussoir sur pile) à 7 (côté clavage
les suivantes : central).
• 3 travées continues de portées : 29 m, 54 m et
29 m ;

Figure 1 : coupe longitudinale

Figure 2 : coupe transversale

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 


Pathologie, auscultation, diagnostic de • une fissuration transversale du hourdis inférieur
INCIDENTS, RÉPARATIONS

derrière les ancrages des câbles éclisses les plus longs au


l’ouvrage droit du joint entre les voussoirs D2 et D3 (environ au
¼ de la travée centrale) (ouverture millimétrique) ;
• une fissuration biaise du hourdis inférieur (en « arêtes
de poisson ») des voussoirs D3 à D6 du caisson aval
Inspections détaillées (côté rive gauche) et des voussoirs D3 et D4 du caisson
Les inspections détaillées de l’ouvrage réalisées par le amont (côtés rives gauche et droite), qui se prolonge
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées d’Autun dans les goussets inférieurs et sur les âmes (fissuration
en 1991, 1996 et 2003 ont mis en évidence : essentiellement visible à l’intérieur des caissons).
• une fissuration longitudinale du hourdis inférieur
(e max = 1 mm) ;

Figure 3 : pont Charles de Gaule à Besançon sur le Doubs (25) – Relevé des désordres sur face extérieure – Caisson aval - Travée centrale

Figure 4 : pont Charles de Gaule à Besançon sur le Doubs (25) – Zoom sur caisson aval – Travée centrale - Côté

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Travaux de mise en sécurité du pont Charles de Gaulle à Besançon

Épreuve de chargement et suivi métrologique Suite à ce recalcul un principe de réparation a été


proposé comprenant :
En 1995, des mesures de souffle ont été réalisées sur • un renforcement longitudinal par précontrainte
le joint entre voussoirs D2 et D3 des deux caissons du extérieure en travée centrale ;
tablier, au passage d’un convoi sur l’ouvrage principal.
Une ouverture anormale des joints a été enregistrée • la mise en œuvre d’une précontrainte transversale
pour les deux caissons. Cette anomalie étant plus grave après injection des fissures longitudinales et en arêtes
sur le caisson aval (en particulier pour sa partie amont) de poisson.
avec le constat d’un joint complètement décomprimé Suite à la demande de la ville de Besançon de préciser
sous le passage de 4 camions de 26 tonnes (avec des le niveau de sécurité actuel offert par l’ouvrage, la
variations d’ouverture totale de 150 microns). Doa a réalisé fin 2006 un calcul complémentaire de
En 1996, le joint incriminé du caisson aval a été équipé diffusion de précontrainte pour les voussoirs D3 à D6
de capteurs de déplacement et de température. Des du caisson aval (côté rive gauche) portant à la fois sur
enregistrements réguliers ont permis un suivi de cette le hourdis inférieur et les âmes d’épaisseur 0,30 m,
zone pathologique. après relevé précis de l’inclinaison des fissures. On a
alors pu constater que :
Les mesures sont apparues très dispersées et se corrélant
mal avec les gradients thermiques verticaux (écarts de • les contraintes de cisaillement obtenues dans le
près de 250 microns pour une même température: hourdis inférieur dépassaient légèrement, mais de
influence possible du trafic sur les mesures, d’un façon quasi systématique y compris dans l’état à vide,
gradient thermique transversal...). les limites proposées par le Bpel 91 révisé 99 ;
• les contraintes de cisaillement dans les âmes étaient
À la demande de la ville de Besançon, un bilan du suivi également excessives dans la quasi-totalité des cas ;
métrologique a été réalisé en décembre 2006. • la section d’armatures transversales assurant la
D’une manière générale, on a constaté peu d’évolution couture du hourdis inférieur était largement sous-
sur l’amplitude du souffle entre 1996 et 2005. Seul dimensionnée et ce, quelque soit la combinaison
le capteur situé du côté amont du hourdis inférieur a envisagée: taux de travail théorique de ces aciers passifs
connu une évolution sensible entre 1996 et 2001 de la supérieur à la limite élastique ;
variation du souffle dans le sens de l’ouverture (+197 • la section des armatures de couture dans les âmes
microns), puis peu d’évolution entre 2001 et 2005. était également insuffisante (dépassement dès l’Els
On a en outre pu constater que les variations les plus quasi-permanent pour le voussoir D3, dépassement
marquées du souffle, comprises entre 600 et 700 dès l’Els fréquent pour les voussoirs D4 et D5).
microns, ne constituaient pas des phénomènes isolés
mais apparaissaient avec une certaine répétitivité.
Synthèse du diagnostic de l’ouvrage
Gammagraphie De manière générale, les calculs locaux réalisés sont
cohérents par rapport à l’état de fissuration constaté
Une radiographie gamma des câbles de précontrainte dans l’ouvrage et montrent une insuffisance très
a été réalisée en février 1996 par le Laboratoire importante des aciers de couture tant pour le hourdis
Régional des Ponts et Chaussées de Lyon. Les câbles inférieur que pour les âmes des voussoirs D3 à D6,
de fléau situés dans les âmes ont montré une très en particulier pour le voussoir D3.
mauvaise qualité de la protection au coulis de ciment,
principalement pour le tablier aval. Par contre, aucune La fissure transversale du hourdis inférieur située
anomalie flagrante telle détension ou rupture de fils n’a entre les voussoirs D2 et D3 est liée, d’une part à la
été constatée. Les câbles de continuité ne présentent non prise en compte du gradient thermique, seul cas
pas de défaut de remplissage. de charge générant un moment important dans cette
zone, et d’autre part à l’absence de continuité de la
précontrainte dans le hourdis inférieur : arrêt de la
Recalcul de l’ouvrage totalité des câbles de précontrainte dans le voussoir
L’ouvrage a été dimensionné conformément à la D3 (aucun câble prolongé jusqu’aux piles en travée
circulaire n°141 du 26 octobre 1953. centrale).
Début 2000, la Division Ouvrages d’Art du Cete Les fissures en arête de poisson, typiques des
de Lyon a procédé au recalcul du tablier en flexion phénomènes d’entraînement-diffusion des ancrages
longitudinale au moyen du logiciel Pcp. Les fissures de précontrainte, ont été induites par une faiblesse du
transversales constatées (joint de voussoir D2/D3) ont ferraillage issue du règlement de l’époque pour ce qui
été expliquées par les effets d’entraînement à l’arrière concerne leur naissance au niveau du hourdis inférieur.
des bossages d’ancrage. Leur propagation dans les âmes a été largement
favorisée par un dépassement des contraintes tangentes

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 


admissibles calculées selon le Bpel 91 révisé 99, et Projet de réparation pour une mise en
INCIDENTS, RÉPARATIONS

une insuffisance de ferraillage vis à vis de l’effort


tranchant. sécurité de l’ouvrage
Les fissures longitudinales sont liées au phénomène
de poussées au vide.
La décision d’exécuter une réparation de première
Ainsi, le peu d’évolution de l’état pathologique de phase pour une mise en sécurité de l’ouvrage a résulté
l’ouvrage au cours des dernières années ne peut des points suivants :
s’expliquer que par son faible taux de sollicitations • le diagnostic a montré le sous-dimensionnement de
résultant d’un trafic modéré de véhicules légers l’ouvrage, avec la crainte d’une rupture fragile de la
et de bus (limitation de tonnage « officielle » à travée centrale ;
15 tonnes).
• constat que la limitation de tonnage de 15 tonnes
La symétrie rive droite - rive gauche des remontées sur l’ouvrage n’était pas respectée (passage de bus dans
dans les âmes des fissures inclinées entre 35 et 40° les 2 sens de circulation, 2 bus pouvant se trouver en
(jusqu’au hourdis supérieur pour l’intérieur du caisson même temps sur la travée centrale) ;
aval en rive droite) pouvait cependant présenter • projet à moyen terme de Transport en Commun en
avant les travaux de mise en sécurité de l’ouvrage, un Site Propre de la ville de Besançon devant emprunter
fonctionnement de type « cantilever inversé » pour la l’ouvrage, ne permettant pas d’étudier rapidement une
zone située entre les voussoirs D3 de la partie centrale solution de réparation-renforcement définitive.
(figures 5 et 6).
Le projet de confortement de première phase par
Il a donc été fortement recommandé à la ville de collage de matériaux composites prévoyait de
Besançon : renforcer les 2 zones symétriques fissurées de la travée
• de mettre en œuvre rapidement un confortement de centrale pour chacun des 2 caissons, soit 4 zones de
première phase par collage de matériaux composites, 4 voussoirs.
visant à coudre les âmes au droit des zones fissurées
(faisabilité vérifiée) figure 7 ; Il s’appuyait sur les choix suivants :
• de compléter à moyen terme par un renforcement • renforcement par l’extérieur, en raison des difficultés
global par précontrainte longitudinale de la travée d’accessibilité à l’intérieur des caissons (l’accès se fait
centrale et par la mise en œuvre d’armatures passives par des trappes réalisées dans le hourdis inférieur
ou actives dans le hourdis inférieur au droit des zones des caissons en travée rive gauche, à proximité de
fissurées. la pile P4 ; il est délicat de franchir les entretoises
transversales de renfort positionnées à la clé de la travée
centrale: hauteur libre de passage inférieure à 35 cm),
de la localisation des fissures d’âmes principalement
à l’intérieur des caissons et de la mauvaise qualité de
finition des parements béton intérieurs ;
Figure 5 : fissuration de la travée centrale
• renforcement limité aux âmes avec retours inférieurs
courts (0,30 m) sur le hourdis inférieur, pour ne
pas avoir à traiter, en première phase de travaux, la
fissuration du hourdis inférieur ;
Figure 6 : rupture en « cantilever inversé »
• bandes de tissus de fibres de carbone perpendiculaires
à l’axe longitudinal de l’ouvrage, devant reprendre la

Photo 1 : état initial : béton peint au niveau des faces extérieures des Photo 2 : défauts de surface du béton – Source : Lrpc d’Autun
âmes, quelques éclats sur fers apparents corrodés – Source : Lrpc d’Autun

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Travaux de mise en sécurité du pont Charles de Gaulle à Besançon

totalité de l’effort tranchant (Rdm et diffusion) en cahier des charges du procédé Tfc, il est vite apparu
négligeant, le béton et les armatures de béton armé qu’il était indispensable de prévoir des ancrages
en place. mécaniques supérieurs ; l’entreprise a proposé des
plats métalliques ancrés dans le béton au moyen de
chevilles.
Travaux Le renforcement composite est ainsi composé de 1 à
2 couches de Tfc par voussoir.

Les travaux de renforcement de la travée centrale Phasage d’exécution et gestion de la circulation sur
de l’ouvrage se sont déroulés du 12 novembre au l’ouvrage d’art
28 décembre 2007 puis du 7 janvier au 1er février
2008 (11 semaines dont 8 semaines de travaux hors Les contraintes fixées au Cctp étaient les suivantes :
installation de chantier, montage de l’échafaudage, • circulation maintenue sur l’ouvrage pendant toute
démontage de l’échafaudage et repli). la durée des travaux ;
Ils ont été exécutés par l’entreprise Freyssinet, région • phasage transversal permettant de renforcer un
Rhône Alpes, au moyen du procédé Tfc : colle caisson en ayant reporté la circulation sur l’autre ;
époxyde bi-composant Eponal et tissu bidirectionnel • renforcement du caisson aval, le plus dégradé, en
de fibres de carbone Soficar dont les caractéristiques premier ;
du tissu imprégné ont une épaisseur moyenne de 0,48 • la poussière dégagée par la préparation du support
mm, un module de 105 GPa dans le sens principal de ne doit pas venir polluer le poste de collage.
sollicitation et une contrainte de traction à rupture
de 1 700 MPa. L’entreprise Freyssinet a proposé le phasage des travaux
suivant, qui respectait ces contraintes :
La maîtrise d’œuvre des travaux a été réalisée par la
Direction Voirie Infrastructures de la ville de Besançon, • phase 1 : sablage, chanfreinage des arrêtes inférieures,
avec l’assistance technique du Cete de Lyon. réparation de surface sur les 2 caissons en zones Rive
Droite puis Rive Gauche ;
basculement de circulation côté amont ;
• phase 2 : exécution des percements pour l’ancrage
supérieur sur les 2 caissons et collage du Tfc sur le
caisson aval en zone Rive Droite ;
Figure 7 : principe de renforcement
• phase 3 : idem en zone Rive Gauche ;
Le montant total des travaux s’est élevé à 146 K€ Ht basculement de circulation côté aval ;
(174 K€ Ttc), dont 32 K€ Ht pour les échafaudages • phase 4 : pose des plats métalliques sur le caisson
et 70 K€ Ht pour le renforcement par matériaux aval et renforcement (collage Tfc et pose des plats
composites. métalliques) du caisson amont en Rive Gauche ;
• phase 5 : idem en zone Rive Droite ;
Études d’exécution - Dimensionnement • phase 6 : mise en peinture du renforcement en
Rive Droite puis Rive Gauche (protection anti-UV
Compte tenu des efforts à reprendre par le renfort et esthétique).
composite au niveau des voussoirs D4 et D5 et du

Photos 3 et 4 : préparation des surfaces par sablage à sec (dont élimination du revêtement de peinture sur les âmes extérieures du caisson) – Source
: Lrpc d’Autun

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INCIDENTS, RÉPARATIONS

Photo 5 : chanfreinage des arêtes inférieures des caissons par meulage Photo 6 : réparation de surface du béton – Source : Lrpc d’Autun
pour former un congé d’au moins 1 cm de côté– Source : Lrpc d’Autun

Échafaudage de travail (ouvrage provisoire de deuxième On a cependant pu s’apercevoir grâce au suivi réalisé
catégorie) par thermohygromètre enregistreur et aux contrôles de
température de surface, que l’efficacité des 2 systèmes
Les contraintes du projet étaient relatives à la présence de chauffage n’était pas équivalente, et qu’il pouvait
des larges trottoirs sur l’ouvrage (largeur 2,50 m) et à la être difficile de respecter la température minimale en
limitation de charge sur les encorbellements (3,5 tonnes partie inférieure des âmes des caissons, par exemple,
ou 450 kg/m²) et sur l’ouvrage (15 tonnes). pour une température ambiante de 5 à 6 °C hors
zone de confinement, on a mesuré de 10 à 25 °C (bas
L’entreprise a fait le choix d’un échafaudage suspendu – haut) sur la zone confinée chauffée au fioul, de 7 à
de type « peintre », roulant sur des rails disposés sur les 12 °C (bas - haut) sur la zone équipée du chauffage
trottoirs (déplacement manuel au moyen de tireforts). électrique (peu efficace) pour des température de
La largeur de cet échafaudage correspondait à celle surface de 9 à 11 °C.
du tablier, pour une longueur de 3 m (ie: un seul
voussoir). Ce choix « économique » était également Le suivi de la Dureté shore D de la résine réalisé par le
lié à la hauteur fortement variable des caissons. Cet Lrpc d’Autun a d’ailleurs mis en évidence des valeurs
échafaudage était accompagné d’un dispositif de faibles, comprises entre 60 et 70 après un mois de
protection et de récupération des résidus et gravats conservation des échantillons sur la culée de l’ouvrage
(interdiction de tout rejet dans le Doubs). (à 20 °C, on est normalement > 70 à 24 heures).

Ces dispositions se sont révélées problématiques


lorsqu’il s’est agit de confiner et de chauffer la zone de Ancrages supérieurs des lés de Tfc
collage par températures froides ; en effet la longueur L’exécution des ancrages supérieurs des lés de Tfc, au
réduite de 3 m ne permettait pas d’assurer le maintien moyen de plaques métalliques chevillées dans le béton
en température (> 5 °C) du voussoir précédemment des âmes, a été la source des principales difficultés du
renforcé pendant la polymérisation de la résine. chantier et du dérapage des délais d’exécution.

Températures froides Le phasage des travaux correspondant consistait en


effet à :
Le démarrage des travaux, fin octobre 2007, a eu lieu • implanter les chevilles, en repérant la position des
dans un contexte de températures clémentes. câbles de précontrainte et armatures de béton armé ;
Le prolongement de la durée des travaux, initialement • percer les âmes du caisson et nettoyer les trous par
prévue de 5 semaines, a obligé l’entreprise à se soufflage ;
prémunir contre les températures froides. • réaliser des gabarits pour le perçage des plats
Pour respecter la spécification du cahier des charges métalliques ;
du Tfc d’une température minimale ambiante et • mettre en œuvre les lés de Tfc en prévoyant :
du support de + 5 °C pendant toute la durée de - des réservations au moyen de carton au sein du tissu,
polymérisation de la résine, l’entreprise a du prévoir afin d’écarter les fibres pour la future mise en œuvre
un confinement partiel de la zone de travail et des chevilles ;
avoir recours à des dispositifs de chauffage (turbine - de ne pas imprégner la partie supérieure des
chauffante au fioul et soufflant électrique). lés destinée à venir recouvrir le plat métallique
d’ancrage ;

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Travaux de mise en sécurité du pont Charles de Gaulle à Besançon

Photo 7 : vue de l’échafaudage mobile et du confinement Photo 8 : chauffage de la zone de travail – Source : Lrpc Photo 9 : forage aux emplacements des chevilles de
de la zone de travail – Source : Lrpc d’Autun d’Autun fixation des plats métalliques – Source : Lrpc d’Autun

Photo 10 : réalisation d’un gabarit destiné au perçage Photos 11 et 11a : application de la première couche de Photo 12 : pose de la première couche de Tfc
des plats métalliques – Source : Lrpc d’Autun résine – Source : Lrpc d’Autun Source : Lrpc d’Autun

Photo 13 : marouflage du Tfc – Source : Lrpc d’Autun Photo 14 : reflux de la résine après marouflage Photo 15 : application de la couche de résine de fermeture
Source : Lrpc d’Autun – Source : Lrpc d’Autun

Photo 16 : mise en place des plats métalliques Photo 17 : rabat et collage des surlongueurs des lés de Photo 18 : collage d’une couche longitudinale
Source : Lrpc d’Autun Tfc – Source : Lrpc d’Autun supplémentaire de Tfc de protection des plats
Source : Lrpc d’Autun

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 


• mettre en œuvre les plats métalliques, avec exécution composites (vérification de l’application du Paq et
INCIDENTS, RÉPARATIONS

d’un retour du Tfc (retour théorique de 18 cm) afin surveillance du contrôle interne) ;
d’améliorer l’ancrage et la protection anticorrosion • la participation par sondages à la levée du point
des plats ; d’arrêt « réception des renforts collés » par contrôle à
Pour remédier à quelques erreurs dans la découpe des la caméra Infra Rouge.
lés (découpes trop courtes), une bande horizontale
supplémentaire de Tfc a même été collée sur les plats L’épreuve de convenance
métalliques. Elle prévoyait notamment des essais de cohésion
superficielle du béton (essai de traction directe NF
Participation au contrôle extérieur des travaux, quelques P 18-852), mis à la charge de l’entreprise dans le
marché.
aspects
Il a pu être mis en évidence lors de ces essais
L’assistance technique du Cete de Lyon a consisté l’importance du respect des modes opératoires et
en : exigences sur les matériels.
• l’établissement d’avis sur les notes de calculs, Paq et L’apport de la thermographie infra rouge Tir
procédures d’exécution ;
Le Cete de Lyon mène depuis quelques années
• la participation à la réception contradictoire des des travaux dans le Réseau des Laboratoires des
supports béton ; Ponts et Chaussées pour préciser la démarche et les
• la participation à l’épreuve de convenance de mise procédures de contrôle extérieur dans le cadre de
en œuvre des composites collés ; travaux de réparation ou de renforcement par collage
• la participation aux réunions hebdomadaires de de composites. Ces travaux ont notamment porté sur
chantier et contrôle de la mise en œuvre des renforts la détection des défauts de collage par thermographie
infra rouge.
Rappelons qu’une caméra infrarouge est sensible à
l’énergie rayonnée par la surface observée, supposée
être à l’équilibre thermique local, et qu’elle reflète donc
un phénomène de transfert de chaleur.
Pour la détection des défauts de collage des composites,
on utilise la thermographie « active » qui consiste à
chauffer le parement observé au moyen d’une source
artificielle assurant une sollicitation thermique
uniforme de la zone d’étude et de puissance suffisante
pour rendre négligeable l’influence des conditions
initiales.
On impose ainsi un flux thermique orienté depuis
l’extérieur vers l’intérieur de la structure.
Photo 19 : préparation d’un essai de traction sur béton La présence d’un défaut de collage (lame d’air) sous un
Source : Lrpc d’Autun renfort composite augmente localement la résistance
thermique et crée une hétérogénéité dans la diffusion
du flux thermique : elle induit alors une élévation de
la température de surface.
Les contrôles réalisés ont permis d’améliorer la
procédure de mise en œuvre des renforts, en réalisant
par exemple un second marouflage des lés de Tfc dans
la zone située au niveau de la périphérie des arrêtes
inférieures des caissons pour éviter la tendance au
décollement. En effet, le contrôle par Tir pouvant être
réalisé avant réticulation de la résine, un traitement
approprié des défauts constatés peut alors être mis
en œuvre.

Photo 20 : exécution de traction sur béton (carottage à l’eau) La thermographie infra rouge a également été utilisée
Source : Lrpc d’Autun pour apprécier la conformité de l’enrobage des fibres
de tissu après application de la couche de fermeture
de résine.

10 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Travaux de mise en sécurité du pont Charles de Gaulle à Besançon

Figure 6 : schéma du principe de contrôle du collage par thermographie


infra-rouge

Photos 21 : sollicitation thermique – Source : Lrpc d’Autun

A’
A
16 cm

Photo 22 : défaut de collage du tissu en fibre de carbone et profil de Photo 23 : défaut d’enrobage superficiel du tissu en fibre de
température A A’ après sollicitation thermique à la rampe chauffante carbone . Après sollicitation à la rampe chauffante, les fibres de Tfc
Source : Lrpc d’Autun insuffisamment enrobées se refroidissement plus rapidement ( couleur
plus foncée sur l’image) – Source : Lrpc d’Autun

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 11


Suites et perspectives
INCIDENTS, RÉPARATIONS

Travaux futurs sur l’ouvrage


La ville de Besançon est en cours de réflexion sur la
mise en place d’un projet de Transport Commun
en Site Propre qui emprunterait le pont Charles de
Gaulle.
En fonction de l’avancement de ce projet, qui induirait
de nouvelles charges sur l’ouvrage, une étude est
envisagée en 2009 ou 2010. Cette étude devrait
intégrer le renforcement global de la travée centrale par Photo 24 : préparation d’un essai de traction sur composite collé
précontrainte longitudinale extérieure additionnelle – Source : Lrpc d’Autun
ainsi que par la mise en œuvre d’armatures passives
ou actives dans le hourdis inférieur au droit des zones
fissurées, dans une perspective de travaux dès 2010
ou 2011.
Le Lrpc d’Autun est impliqué dans des travaux de
recherche pilotés par le Lcpc, sur la thématique de la
durabilité des renforcements par composites collés.
La ville de Besançon a accepté la proposition du
Lr Autun, de constituer sur l’ouvrage une zone témoin
dédiée au suivi de vieillissement (outre la réalisation
d’échantillons témoin de composites, conservés dans
l’ouvrage).
Cette zone a été constituée en intrados du caisson Photo 25 : essai de traction sur composite collé – Source : Lrpc d’Autun
aval, à proximité de la pile Rive Gauche et de l’accès
à l’intérieur du caisson, zone accessible au moyen
d’une estacade fixe.
Il est prévu sur cette zone, pendant la durée des
opérations de recherche, un suivi annuel, consistant
en :
• la réalisation d’essais de traction ;
• la réalisation de prélèvements pour mesures de la
température de transition vitreuse Tg de l’adhésif, qui
est un indicateur de vieillissement ;
• la détection et le suivi des défauts éventuels de
collage (sondages au maillet et thermographie infra
rouge) ■
Photo 26 : résultat d’un essai de traction sur composite collé
Source : Lrpc d’Autun

Photo 27 : chantier terminé – Source : Lrpc d’Autun

12 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement

INCIDENTS, RÉPARATIONS
sismiques du viaduc de
Caronte à Martigues
Aurélie Vivier, Pascal Charles, Denis Davi, Jacques Resplendino

Figure 1 : localisation du viaduc

Introduction sismiques (arrachement des ancrages sous l’effet des


déformations induites par les charges de trafic). Des
études et inspections complémentaires ont conduit
à l’élaboration d’un avant projet de réparation,
Le viaduc de Caronte se situe sur l’Autoroute A55, rédigé par le Cete Méditerranée, en juillet 2003, qui
au niveau de la commune de Martigues. Il permet consistait notamment en une injection des fissures
de franchir la passe de Caronte, à l’embouchure de et une réfection des parements, un renforcement
l’étang de Berre. Il se compose d’un ouvrage métallique des viaducs d’accès par précontrainte extérieure,
principal à béquilles et de quatre viaducs d’accès en une reprise des dispositifs d’accès, une réfection des
béton précontraint. superstructures et équipements, un remplacement des
L’ouvrage a été conçu entre 1967 et 1968, puis appareils d’appui, et une mise en conformité sismique.
construit entre 1969 et 1972. En mars 2004, le Sétra émet un avis sur l’Aproa, en
préconisant quelques approfondissements, notamment
Depuis sa mise en service, le viaduc a fait l’objet sur la mise en conformité sismique.
d’un certain nombre d’investigations relatives aux
désordres constatés sur les viaducs d’accès en béton Cet article présente les études complémentaires
précontraint notamment. Les principaux désordres de diagnostic et d’optimisation du renforcement
observés sont des fissures au niveau des joints de parasismique menées conjointement par le Sétra et le
couplage, et la dégradation des dispositifs anti- Cete Méditerranée entre 2006 et 2008 pour compléter
l’Aproa de 2003.

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 13


Description de l’ouvrage • sur des culées creuses d’extrémité, fondées sur radier
INCIDENTS, RÉPARATIONS

et équipées de bêches ;
• sur des piles intermédiaires de section en I de hauteur
variables de 23,85 m à 41,91 m, fondées sur semelles
Le viaduc de Caronte se compose : ou pieux ;
• d’un ouvrage principal métallique à béquilles de • sur des béquilles en caisson orthotrope pour
300 m de long (85 m - 130 m - 85 m) et 29,90 m de l’ouvrage métallique.
large. Son tablier est de type caisson orthotrope ;
• de quatre viaducs d’accès à tablier bi-nervurés Le sol est composé de marnes et de limons. Les
en béton précontraint (deux viaducs parallèles sur marnes, situées à une profondeur très variable,
chaque rive, au nord de 259,50 m de long, et au sud possèdent de bonnes caractéristiques mécaniques. Elles
de 314,50 m de long). sont surmontées d’une couche de limons et sables,
potentiellement liquéfiable et de caractéristiques
Ces ouvrages s’appuient : mécaniques médiocres, de part et d’autre de la passe
• sur des piles-culées de section en I communes à de Caronte.
l’ouvrage métallique principal et aux viaducs d’accès
en béton. Elles sont fondées sur pieux ;

Figure 2 : coupe longitudinale - Vue depuis l’ouest – Source : Cete Méditerranée

Photo 1 : vue des deux viaducs d’accès en béton et du tablier métal – Source : Denis Davi (Cete Méditerranée)

14 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement sismiques du viaduc de Caronte à Martigues

Conception parasismique d’origine pour prévenir, en cas de séisme majeur, l’échappement


transversal du tablier de ses appuis. Le blocage
transversal est uniquement assuré par des remontées
en béton au niveau de chacune des piles culées ainsi
Le Viaduc de Caronte a été conçu avant l’application que par la liaison béton/béton (frottement) entre le
des premières règles de conception parasismique tablier et le chevêtre au niveau de chaque culée.
françaises (règles PS 69). Néanmoins, lors de sa La stabilité transversale de l’ouvrage métallique
conception, l’Institut de Physique du Globe de est assurée d’une part par des appareils d’appuis
Strasbourg avait estimé prudent de tenir compte métalliques fixes assurant la liaison entre le tablier
d’une accélération sismique horizontale de 0,1g dans métallique et les piles culées et d’autre part par un
les calculs. La stabilité de la structure a donc été encastrement transversal des béquilles dans les massifs
assurée sous efforts horizontaux (longitudinaux et de fondation.
transversaux) équivalents au 1/10e du poids propre
de l’ouvrage.
Sous séisme longitudinal, la conception d’origine
consistait à reprendre l’effort horizontal par une
seule culée sous chaque sens de sollicitation. Au droit
de chaque culée, deux appareils d’appui verticaux
en caoutchouc fretté disposés verticalement en
butée ainsi que deux liaisons béton/béton frottantes
(figure 3), devaient reprendre alternativement (selon
le sens de sollicitation) la totalité de l’effort horizontal
engendré par l’accélération sismique. Les appareils
d’appui verticaux sont placés dans des engravures au
niveau du mur de culée (figure 3, détail 1). Lors d’un
déplacement du tablier, celui-ci vient en appui sur
le néoprène. Les liaisons béton/béton, consistent en
un bossage arrondi au niveau de la culée sur lequel
vient reposer directement le tablier en béton (figure 3,
détail 2). Le frottement béton sur béton entre le
bossage et le tablier devait permettre de reprendre
une partie de l’effort sismique et assurer le point fixe
en statique.
De plus, en statique, il était nécessaire de permettre
les déformations lentes (retrait, effets thermiques)
des viaducs d’accès en béton précontraint et de
l’ouvrage métallique. Par contre, les viaducs béton Figure 3 : coupe longitudinale : culée boite – Source : Sétra
et l’ouvrage métallique devaient être liés lors d’un
mouvement sismique (déplacements rapides) pour
transmettre l’intégralité des efforts. Des connecteurs
dynamiques avaient donc été prévus. Ces connecteurs
sont en fait des vérins hydrauliques qui contrôlent les
déplacements par la circulation lente d’un fluide au
travers d’un système d’orifice. Ce dispositif permet
donc le libre déplacement lors des mouvements lents
mais assure un blocage lors des mouvements rapides (le
fluide ne pouvant circuler assez vite, le vérin devient un
dispositif rigide et transmet l’intégralité des efforts).
La liaison dans le sens longitudinal entre les pieds
des béquilles de l’ouvrage métallique et les massifs
de fondation est assurée au moyen d’une articulation
(photo 2).
Sous séisme transversal, la stabilité des piles avait été
vérifiée en leur appliquant en tête un effort horizontal
transversal égal au 1/10e de la réaction d’appui. Aucun
dispositif de blocage de sécurité n’est disposé sur piles Photo 2 : liaison articulation en pied de béquille – Source : Denis Davi (Cete Méditerranée)

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 15


Diagnostic sismique de l’ouvrage
INCIDENTS, RÉPARATIONS

Le diagnostic sismique de l’ouvrage a été effectué lors


des études de l’Aproa de 2003. Les inspections sur
ouvrage ont montré que les connecteurs dynamiques
ne peuvent plus jouer leur rôle car leurs supports ont
été arrachés à la suite de mouvements de rotation du
tablier sous l’effet des charges de trafic (photo 3).
Cette détérioration est due à l’encastrement initial
des dispositifs d’accroche des connecteurs qui ne
permettaient pas les rotations.
Photo 3 : connecteur dynamique détérioré – Source : Aurélie Vivier (Sétra)
Vis-à-vis du séisme longitudinal, la détérioration
des connecteurs dynamiques, et l’insuffisance du
frottement mobilisable au niveau de la liaison béton/
béton en cas de vibrations sismiques (décollement
partiel prévisible sous l’effet de la composante
verticale notamment), laissent libres les viaducs
d’accès en béton. Ils peuvent donc se déplacer
longitudinalement, et ce de manière importante. Lors
de ces déplacements, les viaducs viendraient alors
percuter l’extrémité de l’ouvrage métallique ainsi que
les culées, ce qui engendreraient des effets de choc
importants. Ces chocs sont susceptibles d’être couplés
à un risque d’échappement d’appui sur culée. Même
avec une remise en état des connecteurs dynamiques,
le fonctionnement dans un seul sens, avec reprise
des efforts longitudinaux sur culées par les appareils
d’appui verticaux ne semble pas satisfaisante. En effet
l’accélération de la masse totale des quatre viaducs
béton et de l’ouvrage métallique correspond à des
efforts extrêmement importants repris en totalité au Figure 4 : coupe transversale sur piles courantes de l’ouvrage existant
droit des nervures du tablier par choc avec la culée. Ces Source : Sétra
zones ne sont pas confinées, et par ailleurs l’ensemble
de la précontrainte filante de l’ouvrage y est ancrée.
Les conséquences prévisibles de ces chocs seraient
une dégradation de ces zones d’about, aggravée par la
répétition des chocs et un risque de détérioration de
l’ancrage de la précontrainte.

Figure 5 : coupe transversale sur pile-culées de l’ouvrage existant Figure 6 : coupe transversale sur culées de l’ouvrage existant
Source : Sétra Source : Sétra

16 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement sismiques du viaduc de Caronte à Martigues

Vis-à-vis du séisme transversal, rien ne garantit


que les tabliers béton ne soient pas chassés de leurs
Études complémentaires sur le diagnostic
appuis puisqu’il n’existe aucun dispositif de blocage
transversal ultime sur piles. De même au niveau des
culées où le frottement dans la liaison béton/béton Dans son avis de mars 2004, le Sétra a validé
ne peut assurer qu’une stabilité très partielle. L’Aproa le diagnostic et le principe de l’avant-projet de
s’est donc logiquement orienté vers la réalisation renforcement sismique, sous réserve de vérifications
de butées de sécurité (permettant la distorsion des complémentaires sur les fondations (prise en compte
appareils d’appui en néoprène) sur piles courantes du risque de liquéfaction), les piles (effets du second
et de butées de blocage transversales sur culées et ordre et cisaillement), le risque d’entrechoquement
piles-culées. transversal des tabliers parallèles et d’une optimisation
de la conception parasismique longitudinale.
Il convient de noter que le niveau des sollicitations
sismiques prises en compte lors de la conception Les études complémentaires menées par le Sétra
de l’ouvrage (accélération forfaitaire horizontale avaient donc pour but de confirmer le diagnostic et
de 0,1g) est très insuffisant vis-à-vis des règlements de mener ces vérifications complémentaires.
actuels (PS92 et du zonage de 1991 ou Eurocode 8
et le nouveau zonage) pour un ouvrage de cette L’ouvrage a été modélisé en détail par un modèle spatial
importance et de cette dimension. Afin de fixer les à barres à l’aide du logiciel Pcp. Cette modélisation
idées, au sens des règles PS92 et du zonage de 1991, permet, selon la méthode spectrale multimodale,
le viaduc de Caronte pourrait subir sous séisme des d’obtenir les modes de vibrations de l’ouvrage. La
efforts correspondant à une accélération horizontale combinaison quadratique de ces modes de vibrations
maximale au niveau du palier du spectre de 3,1m/s2 fournit les efforts et déplacements dans la structure.
soit environ 3 fois plus que celle pour laquelle il a Le recalcul est basé sur les hypothèses sismiques des
été dimensionné. De même, vis-à-vis de l’Eurocode, PS92. L’ouvrage se situe en zone de sismicité Ia. Il
et du futur zonage sismique à paraître, l’accélération est de classe C et le sol de type S3. On obtient donc
serait de 6,0m/s2 (l’amplification de l’accélération par le spectre, voir la figure 8, qui représente l’action
rapport aux PS92 vient du coefficient de sol, qui a sismique pour le calcul spectral.
été très largement augmenté dans les Eurocodes pour
les sols de caractéristiques mécaniques médiocres). Le franchissement étant constitué de cinq ouvrages avec
La résistance des piles et des fondations vis-à-vis plusieurs interfaces (ouvrage/ouvrage, ouvrage/pile,
des efforts sismiques n’est donc pas assurée dans la ouvrage/culées), plusieurs stratégies d’amélioration
configuration actuelle de l’ouvrage. du comportement sismique, très différentes les
unes des autres ont été testées vis-à-vis du séisme
longitudinal.
Accélération (m/s2)

Période (s)
Figure 7 : modèle du tablier sous Pcp – Source : Sétra Figure 8 : spectre des PS92 correspondant aux hypothèses
Source : Sétra

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 17


Dans la configuration d’origine, c’est à dire avec les avérée déterminante dans les configurations analysées
INCIDENTS, RÉPARATIONS

appareils d’appui verticaux sur culées, les connecteurs précédemment.


supposés fonctionnant (et donc assurant la liaison
entre le viaduc métallique et les tabliers en béton), Cette solution est techniquement envisageable car il
on obtient des efforts très importants au niveau des existe un jeu de 2 à 3 cm entre les nervures des tabliers
culées : 1 450 tonnes environ par culée. Les culées ne en béton et les culées. Les appareils d’appui verticaux
sont pas en mesure de reprendre ces efforts. seront déposés pour garantir ce jeu.
Entre le viaduc métallique et les viaducs en béton,
Dans la configuration où les tabliers sont libres par le souffle des joints de chaussée est de 23 cm, ce qui
rapport aux culées, on obtient des déplacements permet aisément la mise en place d’amortisseurs.
calculés de l’ordre de 30 cm des tabliers en béton bien
supérieurs aux souffles disponibles (2 à 3 cm au niveau
des culées et 23 cm au niveau du viaduc métallique), Vers une optimisation du renforcement
ce qui entrainerait des chocs importants au niveau
des culées et entre les tabliers. De plus, les efforts parasismique
engendrés dans les piles ne sont pas acceptables.
Enfin dans la situation où les tabliers en béton seraient
solidaires des culées (hypothèse d’un blocage parfait), Les amortisseurs dissipent de l’énergie lorsque la
on obtient des efforts colossaux : 5 000 tonnes par structure se déplace. Cette dissipation d’énergie
culées. La stabilité des culées n’est pas assurée. amortit les mouvements de l’ouvrage, ce qui permet
de réduire à la fois les déplacements et les efforts dans
Le comportement actuel de l’ouvrage, même en la structure.
considérant une remise en état des connecteurs Les amortisseurs sont caractérisés par une loi de
dynamiques n’est donc pas satisfaisant. En effet, lorque comportement de type « F=Cva » dépendant de la
l’on réduit les déplacements, les efforts deviennent vitesse (avec F, la force dans l’amortisseur, v, la vitesse
trop élevés et inversement. Une solution intermédiaire, de déplacement et C et a des constantes dépendant des
permettant de réduire à la fois les déplacements et les caractéristiques des amortisseurs). Cette dépendance
efforts semble la plus adaptée. Cela est possible par en vitesse, associée à la complexité de la structure,
la mise en place d’amortisseurs, qui permettent en oblige à mener leur dimensionnement par une analyse
outre de s’affranchir des incertitudes sur la raideur dynamique temporelle, qui nécessite le développement
des fondations des culées, dont la sensibilité s’est

Figure 9 : principe de fonctionnement des amortisseurs et loi de comportement – Source : Sétra

18 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement sismiques du viaduc de Caronte à Martigues

d’outils de calcul complexes. Néanmoins cette calculs ont par ailleurs été croisés avec une analyse
méthode sophistiquée permet de s’affranchir de la spectrale équivalente établie sur la base du modèle
limitation forfaitaire à 30 % de l’amortissement Pcp à partir d’une modélisation des amortisseurs par
préconisée par l’Eurocode 8-2. caractéristiques linéaires équivalentes conformément
à la méthode simplifiée décrite dans l’EC8-2.
L’analyse dynamique temporelle consiste à résoudre les
équations différentielles non linéaires du mouvement Compte tenu des jeux disponibles au niveau des
du modèle. Le premier mode de vibration longitudinal culées, et entre les tabliers, différents scénarii de
de l’ouvrage étant un mode de déplacement renforcements avec amortisseurs ont été étudiés :
d’ensemble dans la direction longitudinale, cela • liaison totale des tabliers béton et métallique et
permet l’application de cette méthode. L’ouvrage est amortisseurs au niveau des culées « bloqué au centre,
modélisé par un système masses–ressorts-amortisseurs, amorti aux extrémités » ;
à 3 degrés de liberté, chaque degré de liberté
• amortisseurs entre les tabliers et au niveau des culées
correspondant à un tablier (les deux viaducs béton
« amorti au centre, amorti aux extrémités » ;
coté nord, le viaduc métallique, les deux viaducs béton
coté sud). Les masses (M1, M2, M3 de la figure 10) • tablier métallique libre et amortisseurs sur culées
représentent les masses modales des différents tabliers. pour les tabliers béton « libre au centre, amorti aux
Les ressorts (K1, K2, K3) représentent les raideurs extrémités ».
modales des appuis de chaque tablier (fondations,
Dans un premier temps, un prédimensionnement
piles et appareils d’appui). Les amortisseurs entre
a été effectué par une méthode basée sur l’énergie
les tabliers sont représentés par un ressort (K_type)
dissipée par les amortisseurs. Les résultats de ce
et par leur constante caractéristique C (C_type).
prédimensionnement ont servi de base aux calculs
Ce schéma de calcul (schéma de Newmark) a été
temporels. L’automatisation des nombreux calculs
programmé sous Visual Basic spécialement pour le
temporels a permis d’optimiser la taille des amortisseurs
viaduc de Caronte. L’action sismique est représentée
pour respecter les jeux disponibles au niveau des culées
par des accélérogrammes artificiels correspondant
et entre les tabliers acier et béton.
aux caractéristiques de la zone (accélération, type de
sol…) et calés sur le spectre réglementaire PS92. Ces

Figure 10 : modèle du tablier à masses-ressorts-amortisseurs – Source : (Sétra)

Figure 11 : accélérogrammes utilisés pour le calcul – Source : Sétra

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 19


Les courbes figures 12 et 13 donnent un exemple de résultats sont ensuite analysés viaduc par viaduc, les
INCIDENTS, RÉPARATIONS

la réponse en terme de déplacement des tabliers, dans viaducs parallèles ayant des culées propres.
la configuration avec le tablier métallique libre et des
amortisseurs entre les culées et les tabliers en béton. La solution avec un blocage entre les tabliers béton et
métallique et un amortissement aux extrémités (noté
Le tableau 1 synthétise les résultats obtenus, après « bloqué au centre » dans le tableau) est intéressante
optimisation des dimensions des amortisseurs. tant au niveau des déplacements qu’au niveau des
Compte tenu de la modélisation de l’ouvrage, les efforts. Par contre elle conduit à des efforts très
résultats du tableau sont donnés pour les deux viaducs importants dans les amortisseurs de culées (27 MN
en béton coté nord et les deux viaducs coté sud en pour les deux culées, soit 13,5 MN par culée).
fonction des caractéristiques des amortisseurs. Les

Figure 12 : déplacement des tabliers en fonction du temps – Source : Sétra

Figure 13 : cycles de comportement des amortisseurs en fonction du temps – Source : Sétra

20 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement sismiques du viaduc de Caronte à Martigues

La solution avec des amortisseurs aux extrémités ainsi L’ensemble des études montre que la configuration
qu’entre les viaducs béton et métal (noté « amorti au avec le tablier métallique libre et des amortisseurs au
centre, amorti aux extrémités ») n’est pas optimale car niveau des culées est la plus intéressante en termes
elle tend vers la solution « libre au centre et amorti de déplacements, d’efforts, mais aussi en termes de
aux extrémités » pour être plus efficace, notamment mise en œuvre et de coût (amortisseurs plus petits sur
en terme d’effort total induit dans les piles des viaducs culées, aucun dispositif entre les tabliers béton et le
béton. viaduc métallique).
Enfin la solution laissant libre le tablier métallique Dans cette configuration, la résistance des piles,
et utilisant des amortisseurs au droit des culées (noté fondations et béquilles est assurée, ainsi que la
« libre au centre, amorti aux extrémités ») permet de stabilité des culées. Elles le sont également sous
réduire considérablement les déplacements des tabliers séisme transversal dans la configuration telle que
béton. Le tablier métal quant à lui se déplace de l’ordre proposée dans l’Aproa initial, du fait d’une répartition
de 15 cm, ce qui est acceptable compte tenu du jeu relativement homogène et optimisée des efforts
disponible entre le viaduc principal et les viaducs sismiques entre les différents appuis de l’ouvrage
d’accès (23 cm). De plus, les efforts dans les tabliers (culées, piles et piles-culées).
béton sont faibles, et ceux dans le tablier métallique
sont acceptables compte tenu des efforts actuellement
présents dans les béquilles. Enfin, les efforts dans
les amortisseurs de culées sont divisés par deux par
rapport à la solution avec liaison complète des tabliers
et amortisseurs au niveau des culées (15 MN pour les
deux culées, soit 7,5 MN par culée).

Situation d’origine Renforcement

Néoprènes
Bloqué au centre, Amorti au centre, Libre au centre,
verticaux Libre sur Bloqués sur
amorti aux amorti aux amorti aux
connecteurs culées culées
extrémités extrémités extrémités
dynamiques
a* - - - 0,15 0,15 0,15
C*_culée
- - - 38 > 18 22
(MN/(m/s))
C*_tablier
- - - Infini < 3 0
(MN/(m/s))
Déplacement du
10 30 0 2 2 2
tablier béton (cm)
Déplacement du
10 30 0 2 15,3 15,6
tablier métal (cm)
Effort dans les
amortisseurs des - - - 27 14 15
culées (MN)
Effort dans
amortisseur tablier - - - - 2,7 0
(MN)
Effort dans
Efforts de
le système béton Efforts de choc - 1 0,5
choc
(MN)
1,8
Effort dans
Efforts de
le système métal Efforts de choc - 7,4 7,3
choc
(MN)
Effort dans la Efforts de
30 100 27 14 15
culée (MN) choc
*a et C : constantes caractérisant les amortisseurs
Tableau 1 : efforts sismiques longitudinaux

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 21


Conception parasismique retenue dilatations thermiques devra donc être envisagé, mais
INCIDENTS, RÉPARATIONS

ce dispositif devra laisser libre les déplacements sous


séisme (amortisseurs à ressort précontraint ou système
équivalent). Les appareils d’appui verticaux seront
Conception selon la direction longitudinale déposés et une réduction de l’épaisseur de cachetage
est envisagée pour garantir le jeu nécessaire aux
Vis-à-vis du séisme longitudinal, il est donc proposé débattements des amortisseurs (évalué à 2 à 3 cm).
de mettre en place des amortisseurs entre les nervures
des tabliers en béton et les culées et de laisser libre le
tablier métallique (figure 14 : amortisseurs et bloc Conception selon la direction transversale
d’ancrage sur la culée). Les amortisseurs fonctionnant Conformément aux propositions issues de l’Aproa
sur un débattement relativement faible de 2 à 3 cm initial et pour pallier au risque d’échappement
alors que leur capacité de déplacement est beaucoup d’appui du tablier, des butées de sécurité (permettant
plus grande, des butées de sécurité longitudinales la distorsion des appareils d’appui en néoprène) sont
sont envisagées au niveau des culées, en « deuxième prévues sur piles courantes (figure 15). Sur culées et
ligne de sécurité » en cas de dépassement du séisme piles-culées, les butées de blocage (faible distorsion
de calcul, pour protéger les zone d’about fragiles et des appareils d’appui) sont réalisées par les blocs
l’ancrage des câbles de précontrainte (blocs rouge sur d’ancrage de la précontrainte additionnelle (voir coupe
la figure 14). transversale de la figure 14).
Au niveau des culées, les liaisons béton/béton seront
remplacées par des appareils d’appui en néoprène.
Un dispositif de blocage pour recréer le point fixe des

Figure 14 : coupe longitudinale et transversale sur culées des dispositifs amortisseurs vis-à-vis du séisme longitudinal – Source : Sétra

22 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement sismiques du viaduc de Caronte à Martigues

Liquéfaction des sols • d’une première campagne de reconnaissance pour


l’ouvrage réalisée en 1967 comprenant des sondages
Le contexte géotechnique de l’ouvrage peut être carottés et quelques essais de pénétration Spt (Standard
synthétisé en la présence d’un substratum marneux Penetration Test),
du Bégudien recouvert, à proximité de la passe de • d’une deuxième campagne de reconnaissance
Caronte, par une couche d’épaisseur variable (12 m réalisée en 2006, qui comprenait deux sondages
en moyenne) d’argile grise vaseuse, avec quelques lits carottés et deux sondages pressiométriques avec essais
plus sableux, dont l’étude du risque de liquéfaction d’identification en laboratoire sur certains échantillons
s’avère nécessaire étant donné leur lithologie, l’âge des prélevés.
dépôts (Quaternaire), la sismicité du site et la faible
profondeur de la nappe. Des remblais sont également Les résultats d’essais d’identification comparés
présent en surface sur une épaisseur variable (3 m en a u x c r i t è re s g r a n u l o m é t r i q u e s d e l a n o r m e
moyenne). NF P 06-013 permettent de considérer qualitativement
les sols rencontrés, majoritairement argileux, comme
L’impact principal redouté sur l’ouvrage d’une non suspect ou exempt du risque de liquéfaction, à
éventuelle liquéfaction de ces sols, concerne le l’exception de quelques couches sableuses d’épaisseur
phénomène d’écoulement latéral (« lateral spreading »), décimétrique.
consistant à l’entraînement au-dessus des sols liquéfiée
d’une croûte superficielle plus raide (remblai ici) en Une campagne d’investigations complémentaires,
appui contre les pieux. comprenant des sondages carottés supplémentaires
Une étude spécifique concernant ce risque a été pour prélèvement d’échantillons intacts (Carottier à
conduite en 2007 par le Lrpc d’Aix-en-Provence, Piston Stationnaire) en vue d’essais triaxiaux cycliques,
en s’appuyant sur les données alors disponibles et sondages au piéozocône, a donc été lancée en 2009
provenant : afin de caractériser de manière quantitative l’éventuel
risque de liquéfaction.

Figure 15 : coupe transversale et longitudinale sur piles vis-à-vis du séisme transversal – Source : Sétra

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 23


Influence du nouveau zonage sismique Conclusion
INCIDENTS, RÉPARATIONS

français
Les études ont donc permis de converger vers une
solution de renforcement parasismique satisfaisante,
La nouvelle carte du zonage sismique a été publiée largement influencée par l’Aproa initial et optimisée
en 2005 par le ministère de l’Écologie. Elle redessine dans la direction de séisme longitudinal. Cette étude
totalement le découpage sismique de la France, et a par ailleurs été l’occasion de tester sur un exemple
introduit de nouvelles zones sismiques. Hormis réel différentes méthodes d’analyse compatibles avec
dans les zones nouvellement sismiques, les niveaux une conception parasismique basée sur l’emploi de
d’accélération au rocher ont baissé par rapport à dispositifs amortisseurs ainsi que la méthodologie en
l’ancienne réglementation. cours de rédaction par le Sétra pour le guide à paraître
prochainement « Diagnostic et le renforcement
Des spectres de calcul sont fournis dans l’Eurocode 8-1. sismiques des ponts existants ». Notons néanmoins
Néanmoins ces spectres sont modifiés par l’Annexe que le dimensionnement des amortisseurs est
Nationale qui fixe les valeurs des paramètres de fortement influencé par la caractérisation du sol
sol, de catégories d’importance et d’accélération à qui a conduit à retenir le coefficient de sol le plus
prendre en compte en renvoyant aux décisions de élevé. Des nouveaux sondages sont donc prévus pour
l’Administration française, et donc au nouveau zonage préciser les caractéristiques de sol ainsi que pour
sismique. Un décret fixant ces paramètres devrait évaluer plus précisément le risque de liquéfaction et
paraître prochainement. définir le cas échéant le traitement de sol à envisager.
Ces investigations devraient permettre d’être moins
Il semble donc pertinent de compléter l’analyse en sécuritaires sur les hypothèses de sol et ainsi réduire
regardant les effets du nouveau zonage. On voit sur la taille des amortisseurs ■
la comparaison des spectres et des accélérogrammes,
que l’Eurocode 8 et le nouveau zonage sont plus
défavorables aux basses périodes. Cela provient
essentiellement du coefficient de sol de 1,8 qui
pondère toute la gamme du spectre et qui s’avère très
défavorable pour les sols de mauvaise qualité. Par
contre, le spectre de l’Eurocode est beaucoup plus
favorable pour les hautes périodes.
Dans le cadre du viaduc de Caronte, la prise en compte
du nouveau zonage conduit à augmenter la taille des
amortisseurs au niveau des culées (1,5 fois). Par contre,
les déplacements du tablier métallique sont réduits à
7 cm environ (contre 14 cm aux PS92).
En conservant les amortisseurs issus du dimen-
sionnement avec les PS92, l’ouvrage supporte environ
72 % de l’accélération réglementaire issue du nouveau
zonage et du calcul basé sur les nouveaux spectres
établis dans le cadre de l’Eurocode.

24 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Diagnostic et renforcement sismiques du viaduc de Caronte à Martigues

Figure16 : carte de zonage sismique (à gauche le zonage actuel, à droite, le futur zonage) – Source : Sétra

Figure17 : comparaison des spectres et accélérogrammes des PS92 et ancien zonage et EC8 et nouveau zonage – Source : Sétra

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 25


Analyse des risques appliquée
aux buses métalliques
ÉQUIPEMENTS,particulières
ENTRETIEN

Jean-Claude Hippolyte, Jacques Billon


Techniques

Introduction Ce n’est qu’en 1955 qu’un premier document sur


le sujet fut publié, le « Handbook of Culvert and
drainage Practice », par Armco International. Ce
document faisait abstraction de certains inconvénients
Les buses métalliques font partie des familles défavorables aux buses métalliques comme notamment
d’ouvrages identifiées comme sensibles vis à vis d’un la corrosion et l’abrasion.
risque de défaillance.
Le réseau routier national compte aujourd’hui un peu Jusqu’en 1964, la méthode de dimensionnement des
plus de 1 030 buses métalliques, ce qui représente buses métalliques, commune à tous les documents
environ 10 % en nombre, du patrimoine des ponts de existants, était celle de l’anneau comprimé avec un
l’État (hors murs de soutènement), 630 d’entre elles, coefficient de sécurité de 4 destiné à prendre en compte
sont des ouvrages hydrauliques, plus particulièrement les efforts de flexion pendant les phases de montage
exposés aux risques de corrosion et d’érosion. et de remblaiement. Elle ne tenait pas compte d’une
éventuelle inversion de courbure et n’indiquait pas les
Depuis 1994, l’état de ce parc est caractérisé par la caractéristiques minimales du remblai technique.
cotation Iqoa (image qualité des ouvrages d’art).
On constate que sur les 80 buses classées en très Ces questions ont été abordées en 1964 par la méthode
mauvais état (note 3 ou 3U), 60 sont des ouvrages Habib et Luong (Laboratoire de Mécanique de l’école
hydrauliques. Par ailleurs, environ 10 % des buses Polytechnique ), et en 1970 par les méthodes Glock
n’ont pas été évaluées. A l’appui de ce constat, il est et Kloppel (Armco - Rfa), et Arval.
apparu nécessaire de procéder à une analyse plus Toutefois, des problèmes liés à la concurrence entre
ciblée de ces ouvrages, en bénéficiant de l’avancée des les fabricants ont entravé la diffusion objective de ces
méthodes d’analyse de risques. informations.
S’appuyant sur l’expertise du réseau technique et De son côté, l’administration, a publié, en 1964, les
sur le recensement des incidents survenus au cours premières recommandations sur les buses métalliques
de ces dernières années, une méthodologie, exposée Ohap ab64 - Aqueduc préfabriqués en acier - Sétra.
ci-dessous, est en cours de mise au point pour identifier
les facteurs de risques. En particulier, elle doit faire Puis entre 1970 et 1978, un certain nombre de notes
l’objet d’un calibrage sur un échantillon d’ouvrages techniques provisoires ont été rédigées par Monsieur
représentatifs. Les valeurs indiquées dans cet article, Jacques Nourisson ingénieur au Sétra, et en 1971, une
sont donc susceptibles d’être modifiées. note d’information sur les buses Arval : Apa.71 - a
été publiée par le Sétra.

Historique et bibliographie En 1981, suite à de nombreux désordres survenus


en cours de construction, voire à l’effondrement
d’un certain nombre de ces ouvrages et pour limiter
la surenchère des fabricants, le Sétra et le Lcpc, en
C’est en 1896, dans l’Indiana (Usa), que fut déposé collaboration avec les professionnels du domaine
par Monsieur Simpson le premier brevet de buse, (notamment les sociétés distributrices), ont établi et
préfabriquée en usine, en acier ondulé flexible. publié des Recommandations et Règles de l’Art pour
La société Armco (Ohio-Usa), créée en 1899, exploita la conception, la justification et la construction des
ce brevet dès 1908.

26 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Analyse des risques appliquée aux buses métalliques

Photos 1 : soulèvement du radier de la buse à l’amont – Source : Jacques Billon (Cete de l’Ouest)

buses métalliques. Ce document, a été suivi de mises Sétra, la mise au point d’une méthodologie adaptée
à jour en 1982 et 1985. à une gestion plus ciblée de ce patrimoine. L’analyse
des risques est la méthode la plus efficace dans le cas
En 1992, le Sétra, a publié un guide sur la surveillance, des buses métalliques pour sélectionner les ouvrages,
l’entretien et la réparation des buses métalliques. non pas en fonction de leur état réel, mais en fonction
des risques qu’ils présentent à court et moyen terme.
Aujourd’hui et en raison de l’apparition de procédés
Elle permet de définir une stratégie de suivi et
concurrents, la construction de buses métalliques en
d’inspection des ouvrages en fonction d’un niveau de
France est moins courante. Il reste néanmoins deux
risque et de hiérarchiser les travaux de remplacement
fabricants qui commercialisent encore ces produits.
ou de réparation. Le risque est la combinaison de la
La société Armco, installée en Allemagne en 1956, probabilité ou fréquence d’occurrence d’un événement
est devenue depuis octobre 1988, Hamco Dinslaken et de la gravité de ses conséquences.
Bausysteme Gmbh. Depuis 1999, la société Sireb est Pour un ouvrage, le danger associe l’aléa qui représente
le représentant exclusif en France des produits Hamco. le phénomène à l’origine du risque (choc, affouillement,
Elle assure la fourniture et l’assemblage des buses. corrosion, etc.) à la sensibilité (ou vulnérabilité) de
la structure vis à vis de l’aléa considéré. Les ouvrages
La société Tubosider France, filiale de la maison mère peuvent ainsi être à des niveaux plus ou moins critiques
Tubosider Spa (Italie) commercialise depuis 1970 au regard d’un ou de plusieurs risques présumés.
des produits similaires. Cette société propose sur son
site www.tubosider.fr un modèle de Cctp de buses Par ailleurs, la gravité d’un événement s’apprécie
métalliques en acier galvanisé à chaud. généralement en fonction des conséquences humaines,
Cependant, nous attirons l’attention des lecteurs ; socio-économiques et (ou) environnementales.
« ce modèle C ctp daté d’avril 2004, reprend les
Les conséquences peuvent être de différente nature,
recommandations des documents précités. Mais l’évolution
comme l’effondrement de l’ouvrage, ou la mise
récente des normes doit conduire ses utilisateurs à une
en cause de la sécurité des usagers par des grandes
certaine vigilance vis à vis du référentiel mentionné ».
déformations ou des chutes de parties de structure.
En revanche, les buses Arval, commercialisées, à Elles peuvent aussi occasionner des pertes d’aptitude
partir de 1970, par les sociétés Arbel et Vallourec, ne au service avec fermeture de l’ouvrage ou engendrer des
sont plus, aujourd’hui, distribuées. coûts de gestion disproportionnés par l’inadaptation
aux besoins.
L’analyse de risque, conduite sur un grand nombre
Introduction à l’analyse de risque d’ouvrages existants, comporte en général deux étapes
successives. Dans la première, « dite simplifiée », on
retient quelques paramètres qualitatifs pour apprécier
la probabilité et l’intensité des aléas que l’on rassemble
Le vieillissement de ce parc, environ 200 buses dans un indicateur unique, caractéristique d’un niveau
ont plus de 35 ans, a conduit la direction des de danger. Ces paramètres doivent être facilement
infrastructures de transport (Dit) à commander au accessibles. Cette première étape doit permettre une

Photos 2 : effondrement suite à la construction d’une chaussée neuve côté amont pour remplacement de l’ouvrage en deux phases – Source : Jacques
Billon (Cete de l’Ouest)

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 27


hiérarchisation du patrimoine et un classement en (poinçonnement sous essieux), des chocs (hors gabarit)
plusieurs familles à risques estimés faibles, moyens et des incendies (accidentels ou par vandalisme).
ou élevés.
Ces aléas peuvent être concomitants. Une buse peut
Une seconde étape « dite d’analyse détaillée » doit être
être soumise à un ou plusieurs aléas. Par exemple, les
ensuite envisagée, pour les ouvrages présentant des
ÉQUIPEMENTS,particulières

agents agressifs conduisant à la corrosion peuvent se


niveaux importants de risques. Elle nécessite le recueil
ENTRETIEN

cumuler aux surcharges accidentelles. L’analyse globale


d’informations plus quantitatives, le plus souvent en
consiste à effectuer la combinaison linéaire de ces
procédant à des prélèvements, des sondages ou des
différents niveaux de danger.
essais et en effectuant une visite d’inspection par du
personnel qualifié. Pour ce faire, il faut distinguer la probabilité relative
des aléas (l’attaque par des agents agressifs favorisant
Techniques

la corrosion est plus probable que l’incendie), de la


Application aux buses métalliques probabilité propre à chaque aléa considéré, souvent
fonction de la destination de l’ouvrage (un passage
piétons étant moins sollicité par les agents de la corrosion
Sur les 200 buses construites avant 1974, 35 sont qu’un ouvrage hydraulique).
classées en 3 ou 3U et 7 n’ont pas été évaluées (Ne). Pour tenir compte des différents scénarios possibles,
Si l’on ajoute la vingtaine d’ouvrages, classés 3 ou chaque aléa est donc affecté d’un coefficient de
3U, dont la date de construction n’est pas connue, on probabilité relative, compris entre 0 et 1. L’aléa
dénombre près de 60 buses, (soit 30 % des ouvrages « attaque par les agents de la corrosion » est estimé le
construits avant 1974) qui seraient dans un état avancé plus probable. Son coefficient est pris égal à 1. Pour
de dégradation. les autres aléas, et à défaut de données suffisantes,
Il ressort, de cette constatation, tout l’intérêt de les cœfficients relatifs ont été appréciés par jugement
procéder à la première étape d’analyse simplifiée des d’expert. Les valeurs suivantes ont été prises en
risques, comme énoncé au paragraphe précédent, compte :
pour permettre aux gestionnaires de mieux connaître • pour les actions hydrauliques : 0,70
et surveiller leurs ouvrages.
• pour les surcharges accidentelles : 0,40
• pour les chocs : 0,15
Étude des aléas potentiels • pour l’incendie : 0,10
L’étude a consisté, dans un premier temps, à lister
Pour tenir compte des probabilités propres à chaque
les aléas pouvant porter préjudice à la pérennité des
aléa, un cœfficient compris entre 0 et 1 est donné
buses métalliques. À l’appui du recensement des
en fonction de paramètres jugés influents. Pour les
incidents survenus (cf. quelques photos en illustration)
attaques par les agents de la corrosion, ces paramètres
et du jugement des experts du Rst, 5 aléas ont été
sont liés à la présence ou non d’eau à l’intérieur et/ou à
identifiés. Il s’agit des agents extérieurs favorisant le
l’extérieur de la buse, au phénomène d’abrasion et à la
phénomène de la corrosion, (agressivité du milieu),
présence ou non de sels de déverglaçage ou de facteurs
des actions hydrauliques (affouillement, renard,..) et,
particuliers susceptibles d’accroître le risque.
dans une moindre mesure, des surcharges accidentelles

Photos 3 et 4 : effondrement par affouillement – Source : Sétra

28 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Analyse des risques appliquée aux buses métalliques

Pour les actions hydrauliques, ces paramètres sont aussi Pour les chocs et l’incendie, ces facteurs dépendent
dépendants de l’eau et du régime d’écoulement de la principalement de la nature de la voie franchie.
rivière et des probabilités de mise en charge.
Le tableau 1, récapitule les situations envisagées,
Pour les surcharges accidentelles, sa probabilité susceptibles d’être à l’origine des risques considérés.
d’occurrence est liée au niveau du trafic, plus il est
important, plus le risque du passage d’un convoi en
surcharge est grand.

Les aléas
Probabilté
Désignation des
relative des Importance de
aléas Paramètres influents la probabilité d’occurrence de l’aléa IAi
aléas l’aléa
(i)
Pi
Ouvrage routier (Or) avec salages peu fréquents
Faible 0,25
ou passage piétons avec ou sans salages sur voie portée
Buses de décharge (Od) avec salages peu fréquents ou
Attaque d’agents Moyenne 0,50
fréquents ou ouvrage routier (Or) avec salages fréquents
de la corrosion 1,00
(i) = 1 Passage agricole (Pa) tous salages ou Od ou Or avec salages
Élevée 0,75
très fréquents
Buse hydraulique (Oh) avec ou sans salages sur voie portée Très élevée 1,00

Passage agricole (Pa), piétons, ouvrage routier Or (Rd ou Vc) Inexistante 0


Buse de décharge (Od) majoritairement à sec et sans mise en
Faible 0,25
Actions charge
hydrauliques
Buse de décharge (Od)(1) Moyenne* 0,50
(affouillements,
0,70
soulèvements, Buse hydraulique (Oh)(1) Élevée* 0,75
érosion, renard)
(i) = 2 Buse hydraulique (Oh) avec cours d’eau agressif Très élevée 1,00
* monter d’un
(1)
si possibilités de mise en charge  
niveau l’aléa
trafic < 15 000 v/j Faible 0,25

Surcharges 15 000 v/j < trafic < 35 000 v/j Moyenne 0,50
accidentelles 0,40
(i) = 3 35 000 v/j < trafic < 80 000 v/j Élevée 0,75

80 000 v/j < trafic Très élevée 1,00

Passage piétons Faible 0,25

Buse hydraulique ou de décharge Moyenne 0,50


Chocs
0,15
(i) = 4 Passage agricole Élevée 0,75

Ouvrage routier Très élevée 1,00

Buse hydraulique (Oh) Faible 0,25

Buse de décharge (Od) Moyenne 0,50


Incendie
0,10
(i) = 5 Ouvrage routier Élevée 0,75

Passage agricole ou piétons Très élevée 1,00


Tableau1

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 29


Étude de la vulnérabilité d’extrémités, présence ou non d’ouvrages de tête et
nature de ces derniers, etc.) sont aussi des paramètres
La sensibilité des buses, au regard de chacun des aléas, importants.
peut être appréciée par la combinaison de plusieurs
paramètres influents. Pour les surcharges et pour l’incendie, la hauteur de
ÉQUIPEMENTS,particulières

couverture est le seul paramètre pris en compte.


ENTRETIEN

En effet, l’historique de cette famille d’ouvrages montre


que la conception et les principes de justification ont
connu des évolutions notables. En particulier, avant Remarques
la publication des recommandations de 1981, la Les recommandations et les guides de conception et de surveillance
protection des tôles était assurée par une galvanisation stipulent, tous, l’importance de la qualité des remblais contigus (des
de l’ordre de 60 à 70 microns. Ces recommandations matériaux et de leur mise en œuvre). C’est un paramètre essentiel
Techniques

ont imposé la protection en double face, d’une pour la résistance et la pérennité des buses. Malheureusement, cette
épaisseur moyenne de 100 microns (avec un minimum information est très rarement disponible dans les dossiers d’ouvrage
de 90 microns), dans l’objectif de doubler la durée de (quand ils existent). Comme il n’est pas envisageable matériellement
vie estimée de ces ouvrages. (coûts et délais) de faire des reconnaissances géotechniques sur les
1000 buses du réseau, la méthodologie n’en tient pas compte.
Avant cette date, les documents des fabricants Pour les mêmes raisons (pas de visite d’inspection), la méthodologie
spécifiaient que ces structures étaient de nature ne tient pas compte également des défauts de construction, mauvais
provisoire et avaient une durée de vie estimée à 35 ans. montage des plaques, insuffisance de recouvrement, manque de
En conséquence il faut considérer les buses métalliques, boulons, etc.
construites avant 1974, comme présentant un danger L’objectif d’une analyse simplifiée, comme décrite précédemment,
d’un niveau très élevé. consiste à identifier les ouvrages à risques élevés à partir
Un paramètre lié à la cotation Iqoa (appréciation d’informations facilement accessibles. Elle conduit à un premier
qualitative) permet de relativiser ce jugement, et de tri des ouvrages, en 3 familles en général, pour lesquelles des
tenir compte, en particulier, de l’environnement et de prescriptions seront données aux gestionnaires. Elles stipuleront,
l’entretien de la buse. dans certaines conditions, le recueil de données complémentaires
pour une analyse plus détaillée (quantitative), et éventuellement le
Pour la vulnérabilité inhérente aux actions hydrauliques, prélèvement de remblais ou la réalisation de sondages.
la conception (forme et dimensions de la buse, coupes

Photo 5 : forte dégradation par corrosion – Source : Cete du Sud-Ouest Photo 6 : rupture de la chaussée suite à errosion des remblais contigus
Source : Sétra

30 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Analyse des risques appliquée aux buses métalliques

Pour les chocs, on admet, à défaut de critère plus (relatifs) d’influence sur la vulnérabilité des buses,
pertinent et aisément accessible au stade d’une étude tableau 2.
simplifiée de risques (comme le sur-gabarit éventuel),
que la note Iqoa (état de la buse) est le seul paramètre Le cumul de ces points permet d’apprécier le niveau
pris en compte. de vulnérabilité vis à vis de l’aléa considéré.

Sur le jugement d’experts, ces différents paramètres


ont été affectés de points représentant leurs niveaux
La vulnérabilité
Valeur
Désignation des aléas Paramètres influents de la Indice de vulnérabilité
attribuée Niveau
(i) vulnérabilité en rapport à chaque aléa (IVi ) = ∑ (ivi)
(ivi)
Si date de construction ≤ 1981 6 Indice de vulnérabilité ≤ 7 Faible
Si date de construction > 1981 0 Indice de vulnérabilité < 13 Moyen
Si âge > 35 ans 6 Indice de vulnérabilité ≥ 13 Élevé
Attaque d’agents de la Si âge ≤ 35 ans 0
corrosion
(i) = 1 Si note Iqoa (buse) 3U, 3 ou NE 6
Si note Iqoa (buse) 1, 2 ou 2E 3
Si buse arche ou arche 2

Si autre forme de buse 0

Si Iqoa (lit cours d’eau) = 1 0 Indice de vulnérabilité ≤ 7 Faible


Si Iqoa (lit cours d’eau) = 2 ou NE 4 Indice de vulnérabilité < 13 Moyen
Si Iqoa (lit cours d’eau) = 3 ou 3U 8 Indice de vulnérabilité ≥ 13 Élevé
Si têtes renforcées (à préciser) 0
Si têtes non renforcées 4
Actions hydrauliques
(affouillements, Si buse arche 3
soulèvements, érosion,
renard) Si autre forme de buse 0
(i) = 2 Si extrémités en sifflet oui 2
Si extrémités en sifflet non 0
Si largeur sous remblai ≤ 15 m 3
Si largeur sous remblai < 30 m 2
Si largeur sous remblai ≥ 30 m 0
Si couverture > 4,00 m 0 Indice de vulnérabilité < 10 Faible
Surcharges Si 1,00 m < couverture ≤ 4,00 m 5 Indice de vulnérabilité < 15 Moyen
accidentelles
(i) = 3 Si couverture ≤ 1,00 m 10 Indice de vulnérabilité ≥ 15 Élevé

Si Iqoa (buse) = 3 ou 3U ou NE 10

Si Iqoa (buse) = 1 ou 2 0 Indice de vulnérabilité = 0 Faible


Chocs Si Iqoa (buse) = 2E 10 Indice de vulnérabilité = 10 Moyen
(i) = 4
Si Iqoa (buse) = 3 ou 3U ou NE 20 Indice de vulnérabilité = 20 Élevé
Si couverture > 4,00 m 0 Indice de vulnérabilité = 0 Faible
Incendie
Si 1,00 m < couverture ≤ 4,00 m 10 Indice de vulnérabilité = 10 Moyen
(i) = 5
Si couverture ≤ 1,00 m 20 Indice de vulnérabilité = 20 Élevé
Tableau 2

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 31


Étude de la dangerosité Gravité des conséquences
La dangerosité de chaque ouvrage est évaluée par la Comme cela a été indiqué dans le chapitre
combinaison linéaire des valeurs obtenues dans les d’introduction sur l’analyse de risques, les conséquences
grilles d’analyse précédentes. Elle s’exprime de la d’une défaillance peuvent être humaines, socio-
ÉQUIPEMENTS,particulières

manière suivante: économiques, et (ou) environnementales.


ENTRETIEN

La dangerosité d’un ouvrage : Pour les buses, les deux premières peuvent être
appréciées par le niveau de trafic de l’itinéraire porté
(D)= ∑ (Pi x IAi x IVi) et par les possibilités de déviation en cas d’interruption
i de 1 à 5 de l’itinéraire. L’impact sur la voie portée est ainsi
déterminé par une valeur comprise entre 1 et 5.
Avec
Techniques

Indice i : représentant un des 5 aléas pris en Pour les conséquences environnementales, il appartient
considération à l’exploitant d’estimer la gravité d’un effondrement sur
Pi : Probabilité relative de l’aléa i le franchissement (pollution de la rivière, inondation,
perte d’usage, etc.). L’impact sur la voie franchie varie
IAi : Indice d’importance de l’aléa i
aussi entre 1 et 5.
IVi : Indice de vulnérabilité pour l’aléa i
La somme de ces valeurs (comprise entre 2 et 10)
Ces produits aboutissent à une échelle de valeurs donne un niveau d’impact.
comprise entre 0 et 47 points. Une étude statistique
est en cours pour discrétiser cette échelle et identifier Pour pondérer l’influence de ces considérations
des niveaux de danger plus ou moins élevés. Trois (subjectives), on a introduit une discrétisation de la
catégories de danger sont envisagées, faible, moyen, gravité des conséquences (faible, moyenne, ou forte)
ou élevé. en fonction du niveau d’impact.
Elle est ainsi représentée par un coefficient (G) égal à
Il s’agit d’une étape intermédiaire caractérisant la
0,80 ou 0,90 ou 1,00.
probabilité de défaillance de l’ouvrage, avant de tenir
compte des conséquences socio-économiques. Elle
n’est pas exploitée lors de la première analyse (dite
simplifiée). Elle le sera dans la seconde phase d’analyse
détaillée, réservée aux ouvrages évalués comme les
plus à risque.

Impact

Sur la voie portée Valeurs Sur la voie franchie Valeurs

trafic < 15 000 v/j Faibles 1 Faibles 1

15 000 v/j < trafic < 35 000 v/j Moyens 2 Moyens 3

35 000 v/j < trafic < 80 000 v/j Élevés 3 Élevés 5

80 000 v/j < trafic Très élevés 4

Oui 0
Déviation possible
Non 1

Gravité des conséquences

Niveau d’impact (G)

Faible si l’impact < 5 0,80

Moyen 5 ≤ impact ≤ 8 0,90

Élevé si l’impact > 8 1,00

32 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Analyse des risques appliquée aux buses métalliques

Niveau des risques Note d'information sur le dimensionnement des buses


métalliques de grandes dimensions, Sétra, septembre
Le produit de la dangerosité (D) par celle de la gravité 1974.
des conséquences (G) détermine le niveau de risques
de chaque ouvrage. Etendu sur la même amplitude Détermination semi-empirique de l'épaisseur des
que l’échelle de danger, ce niveau permet de classer les ouvrages métalliques flexibles, Note provisoire et
ouvrages en tenant compte des conséquences de leur indicative, J. Nourisson, Sétra, octobre 1975, février
effondrement ou de leur perte d’aptitude au service. 1976.
Pour chaque catégorie de risques (faible, moyenne, Note d'information sur les buses métalliques, Sétra,
forte), des préconisations seront fournies aux février 1977.
gestionnaires.
Recommandations provisoires sur le calcul des buses
métalliques, Document de travail, J. Nourisson, Sétra,
Conclusions avril 1978.
Buses métalliques : Recommandations et règles de
l’art, septembre 1981, Lcpc et Sétra.
Cette étude sera appliquée, à partir de l’été 2009 au
réseau routier national, par les agents des Cete et des Clauses techniques courantes concernant les buses
laboratoires. Outre son objectif d’une surveillance métalliques, Sétra, novembre 1982.
ciblée, elle va permettre de connaître plus précisément
cette famille d’ouvrages à risques avérés et dont le plus Buses métalliques : Recommandations et règles de
grand nombre atteint, voire dépasse, la durée de vie l’art, Mise à jour n° 1, juillet 1982, Lcpc et Sétra.
préconisée. Mais elle ne doit pas être une finalité en Rapports des Laboratoires, Série : Géotechnique,
soi. L’intérêt de la démarche réside principalement Mécanique des sols, sciences de la Terre, GT-3, Buses
dans les suites qui lui seront données, à savoir métalliques : Etude du compactage des remblais de
le traitement des risques. Complémentaire de la calage, novembre 1983, Lcpc, Nguyen Tanh Long,
démarche Iqoa, cette étude doit être suivie d’analyse Jean-Claude Valeux.
plus détaillée pour les structures présentant de forts
risques et de prise en considération, par les maîtres Buses métalliques : Recommandations et règles de
de l’ouvrage, pour l’engagement de crédits nécessaires l’art, Mise à jour n° 2, février 1985, Lcpc et Sétra.
au remplacement ou au renforcement des ouvrages les
plus à risques ■ Rapports des Laboratoires, Série : Géotechnique,
Mécanique des sols, sciences de la Terre, GT-9,
Dimensionnement des buses métalliques, septembre
Groupe d’étude participant à la mise au point de la 1985, Lcpc, Nguyen Tanh Long.
méthodologie :
• Cete de l’ouest : J. Billon (Goa), B. Thauvin et Instruction technique pour la surveillance et l’entretien
L. Riou (Lrpc St Brieuc) des ouvrages d’art, Deuxième partie : dispositions
particulières, Fascicule 50 Buses métalliques,
• Cete de l’Est : D. Przybyla (Lrpc de Strasbourg) Direction des routes Décembre 1985.
• Sétra : G. Haiun et J.C. Hippolyte (Ctoa/Dm)
Rapport de recherche Lpc n° 143, Calcul de la
stabilité des buses métalliques enterrées, Vérification
Références bibliographiques expérimentale en vraie grandeur, mars 1987, Lcpc,
P. Habib, Nguyen Tanh Long, G. Legeay, M.P. Luong,
L. Baudé.
Ouvrages hydrauliques, Dossier pilote Ohap ab64, Buses métalliques : guide pour la surveillance
Partie 3 : Aqueducs préfabriqués en acier, Sétra, spécialisée, l’entretien et la réparation, décembre
1964. 1992, Sétra.
Ouvrages hydrauliques, Dossier pilote AP a71, Note Image Qualité des ouvrages d’art, Buses métalliques,
d'information sur les buses Arval, Sétra, août 1971. Catalogue des désordres, 1996.
Note d'information sur les différentes marques
et les épaisseurs des buses métalliques de grandes
dimensions, Sétra, janvier 1973.

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 33


Stages

Ponts Formation Édition : la formation continue de l’École des Ponts dans le domaine des ouvrages d’art
BRÈVES particulières

Cycle « Inspection des ouvrages d’art » module 1 : connaissances de base du 21 au 23 septembre 2009
1re partie
Cycle « Conduire un projet d’ouvrages d’art » module 4 : concevoir et du 23 au 25 septembre 2009
réaliser les ouvrages d’art
Entretenir, réparer et renforcer les ouvrages en béton - partie 1 : diagnostic, du 6 au 8 octobre 2009
Techniques

réparation et protection du matèriau béton


Cycle « Inspection des ouvrages d’art » module 1 : connaissances de base du 13 au 15 octobre 2009
2e partie
Maîtriser l’execution des structures en béton - applications ouvrages d’art et 20 et 21 octobre 2009
INFORMATIONS

bâtiments
Cycle « Inspection des ouvrages d’art » module 5 : tunnel du 17 au 19 novembre 2009
Concevoir, entretenir et réparer les joints de chaussée 19 novembre 2009
Entretenir, réparer et renforcer les ouvrages en béton - partie 2 : diagnostic, du 24 au 26 novembre 2009
réparation et renforcement des ouvrages

Renseignements et programmes détaillés des stages Enpc : tél : 01 44 58 27 28 ou site : http://pfe.enpc.fr


Renseignements concernant les cycles internationaux : tél : 01 44 58 28 28 ou 28 27.

34 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Publications

• Avis techniques ouvrages d’art Avis techniques récents

Les avis techniques fournissent un avis officiel sur le Étanchéité des ponts-routes
comportement prévisible des produits, procédés et Produit Entreprise Date Validité Ref.
matériels pour éclairer les maîtres d’ouvrages et les Interdesco IR 3360-100 07-2008 03-2012 F AT ET 08.01
maîtres d’œuvre dans leurs décisions.
Ces avis techniques sont rédigés sous la responsabilité
Cet avis technique est consultable sur les sites internet
d’une commission mise en place par le Sétra, associant
et intranet du Sétra (rubrique « Productions ») :
l’Administration et la profession représentée par les
syndicats. • internet : http://www.setra.equipement.gouv.fr
Le secrétariat et la présidence de cette commission sont • i2 (réseau intranet du ministère de l’Équipement) :
respectivement assurés par le Sétra et la profession. http://intra.setra.i2
L’élaboration d’un avis technique est soumise aux

LE KIOSQUE DU SÉTRA
étapes suivantes :
• dépôt de la demande ;
• enquête préalable (s’il s’agit d’une première demande
jugée recevable) ;
• examen du dossier technique et établissement du
programme d’essais ;
• établissement d’un avis technique.

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 35


• Ouvrages édités par le Lcpc
Développement d’une approche globale, performantielle
et prédictive de la durabilité des structures en béton
(armé) sur la base d’indicateurs de durabilité Bilan et
LE KIOSQUE DU SÉTRA Techniques particulières

perspectives
Référence : OA 63 - Décembre 2008 - 312 pages - Prix
de vente : 45 euros
Ce document décrit le développement d’une approche
performantielle, globale et prédictive de la durabilité
des structures en béton (armé), fondée sur la notion
d’indicateurs de durabilité, et combinant mesures
en laboratoire et simulations numériques. Des
exemples significatifs sont présentés, relativement
aux fondements scientifiques de cette approche.
Ces exemples concernent la compréhension et
éventuellement la modélisation des mécanismes
(transferts hydriques, carbonatation, pénétration
des chlorures, gel, déformations libres, etc.), ainsi
que la mise au point d’outils de caractérisation de
la microstructure des bétons et des paramètres liés à
la durabilité vis-à-vis de la corrosion des armatures
(en particulier, méthodes de détermination des
indicateurs de durabilité). Une méthodologie, pour
la mise en œuvre de l’approche développée, est de
plus présentée.
Elle s’appuie notamment sur un système de classes
et sur des spécifications relatives aux indicateurs de
durabilité qui sont fonction du type d’environnement
et de la durée de vie exigée pour la structure. Une
modélisation « multi-niveaux », où les indicateurs
de durabilité sont les données d’entrée des modèles,
est proposée pour la prédiction de la durée de vie.
Des méthodes de mesure des témoins de durée de vie
(« sorties » des modèles), applicables en laboratoire
sur éprouvettes ou sur prélèvements issus d’ouvrages,
ont été mises au point, non seulement pour valider les
modèles, mais également pour suivre le comportement
des structures in situ au cours du temps. Des pistes
sont en outre suggérées à la fin de ce document,
d’une part pour poursuivre les recherches théoriques
et expérimentales, et d’autre part pour valoriser les
travaux réalisés et transférer à la pratique les résultats
déjà acquis. Un nouveau projet de recherche, qui
s’inscrit dans le cadre des Opérations de Recherche
du réseau des Lpc, est en particulier présenté.

36 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


• Ouvrages édités par le Lcpc
Étude de la performance des réseaux d’ouvrages d’art et
détermination des stratégies de gestion optimales
Référence : OA 64 - Janvier 2009 - 280 pages - Prix de
vente : 35 euros
Dans un contexte de ressources financières limitées
et de vieillissement de leur parc d’ouvrages d’art, les
gestionnaires font de plus en plus appel à des outils
d’aide à la décision. Ils ont dans l’ensemble une
approche individuelle qui n’intègre pas des critères
de performance du réseau de transport, supporté
par les ouvrages d’art, lors du processus de décision.
L’objectif de ce rapport est de fournir une approche
globale permettant de déterminer les stratégies de
gestion optimales d’un réseau d’ouvrages. La démarche
proposée est alors d’équilibrer les coûts liés à l’offre
de l’infrastructure de transport (maintenance) avec les
coûts liés à la demande de transport (perte de niveau
de services).
La quantification des coûts de l’offre implique
d’introduire la performance des ouvrages. Dans ce
rapport, elle est caractérisée à l’aide de deux approches
probabilistes : une paramétrique, basée sur la théorie
de la fiabilité, et une non paramétrique, basée sur
un indice d’état de l’ouvrage. La quantification de
la demande de transport est effectuée en affectant le
trafic sur le réseau de transport suivant les différentes
configurations de l’état des ouvrages, puis en calculant
la différence de coût pour chacune de ces configurations
par rapport à une situation dite de référence où tous
les ouvrages ont un niveau de service idéal.
La détermination des stratégies de gestion optimales est
effectuée à l’aide d’un algorithme génétique de manière à
trouver d’une part les instants optimaux d’intervention
et d’autre part les actions de maintenance optimales.
La démarche permet finalement de déterminer les
calendriers de maintenance optimaux d’un réseau
d’ouvrages d’art pour un horizon donné. Elle permet
de répondre aux questions « quand » et « comment »
intervenir pour disposer d’un fonctionnement du
réseau de transport le meilleur possible tout en ajustant
les coûts d’intervention.

Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009 37


• Ouvrages édités par le Lcpc
Investigations et évaluations dynamiques des ponts
Référence : GTINPONT - Février 2009 - 124 pages
- Prix de vente : 45 euros
LE KIOSQUE DU SÉTRA Techniques particulières

L’évaluation dynamique expérimentale des ouvrages


est une discipline aujourd’hui en vogue dans le génie
civil. La conception de structures toujours plus souples
et flexibles nécessite d’évaluer leur aptitude au service
vis-à-vis de sollicitations dynamiques.
Ce guide technique a pour vocation de présenter
les principaux concepts et principes qui motivent la
réalisation d’investigations dynamiques sur les ponts.
Il insiste donc autant sur les enjeux métrologiques
et d’instrumentation que sur les finalités des
investigations. Les épreuves vibratoires sont en effet
effectuées à des fins diverses : tests de vibration, analyse
structurale, surveillance et diagnostic, mesures de
confort.
Ce guide est divisé en quatre grands chapitres,
complété par un chapitre d’exemples. Le premier
est un chapitre introductif, précisant le cadre
opérationnel des investigations dynamiques. Il
intéresse directement les maîtres d’ouvrages ou
les gestionnaires d’ouvrages. Le second chapitre
synthétise les objectifs principaux motivant ces
investigations et les applications pratiques. Il est
destiné aux bureaux d’études susceptibles de proposer
des épreuves vibratoires à des maîtres d’ouvrage ou des
gestionnaires. Le troisième chapitre traite de la mise en
œuvre opérationnelle des investigations dynamiques :
il concerne notamment les laboratoires ou entreprises
en charge de l’instrumentation des ouvrages. Enfin,
le quatrième chapitre effectue une présentation des
méthodes d’évaluation dynamique. Il offre ainsi aux
bureaux d’études, laboratoires et entreprises un aperçu
des méthodes d’analyse offertes à ce jour et d’usage
courant.
Ce guide est donc destiné à tout acteur du génie
civil souhaitant approfondir ses connaissances dans
le domaine des investigations et des évaluations
dynamiques.

38 Ouvrages d'art N° 61 juillet 2009


Coordonnées des rédacteurs

Christophe Aubagnac Pascal Charles Jean-Claude Hippolyte


Cete de Lyon/Lra Oa Sétra/Ctoa Dgo Sétra/Ctoa Dm Agpamo
Tel : 03 85 86 67 02 Tel : 01 46 11 32 79 Tel : 01 46 11 33 57
Arnold Balliere Denis Davi Jacques Resplendino
Cete de Lyon/Dit Doa Cete Méditerranée/Dcedi Doa Dirmed Dir
Tel : 04 74 27 53 82 Tel : 04 42 24 76 81 Tel : 04 91 28 42 58
Jacques Billon L. Genty Aurélie Vivier
Cete de l’Ouest/Die Oa Ville de Besançon Sétra/Ctoa Dgo
Tel : 02 40 12 83 84 Services techniques Tel : 01 46 11 36 21
Tel : 03 81 61 50 50
Sébastien Bouteille
Cete de Lyon Lrl/Oa Pascal Gudefin
Tel : 04 72 14 32 42 Ville de Besançon
Services techniques
Hervé Cannard
Tel : 03 81 61 50 50
Cete de l’Est/Lrpc de Strasbourg
Tel : 03 88 77 46 21

Le catalogue des publications et logiciels du Sétra est consultable sur internet et le réseau i2 du ministère de
l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de .
Vous y trouverez :
• les dernières parutions,
• les ouvrages disponibles, avec résumé, référence, prix de vente…,
• les modalités de commande.

Retrouver également en téléchargement (au format PDF) les numéros précédents du Bulletin Ouvrages d’art.

sur internet : http://www.setra.developpement-durable.gouv.fr

sur i2 : http://intra.setra.i2
Ce bulletin est un périodique d’information à l’intention des spécialistes d’ouvrages d’art. Il est destiné à décrire la
construction d’ouvrages marquants et à faire connaître des techniques particulières ou innovantes.

Ce bulletin est consultable et téléchargeable :


• sur internet : http://www.setra.developpement-durable.gouv.fr
• sur i2 (réseau du Ministère) : http://intra.setra.i2

Service d'études
sur les transports,
les routes et leurs
aménagements
46 avenue Aristide Briand
BP 100 - 92225 Bagneux
Cedex - France
tél : 33 (0)1 46 11 31 31
fax : 33 (0)1 46 11 31 69
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au Réseau Scientifique
Référence : 0933
et Technique du Meeddm
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vignettes : Lrpc d’Autun, Jacques Billon (Cete de l’Ouest), Aurélie Vivier (Sétra)
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Impression : Caractère - 2, rue Monge - BP 224 - 15002 Aurillac Cedex
L’autorisation du Sétra est indispensable pour la reproduction, même partielle, de ce document
© 2009 Sétra - Dépôt légal : 2e trimestre 2009 - ISSN : 1266-166X - ISBN : 978-2-11-095828-0

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