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LE MATIN 13 Octobre 2006 Psi Réformer les ports pour les rendre plus compétitifs Abderrahman Ichi LE MINISTERE du Transport a organisé, mer- redi, une rencontre sur «la mise en oeuvre de la | Téforme portuaire», Labsence de concurrence et lesur- effectif des dockers (60 % en exces) engendrent un surcofit que l'économie marocaine ne peut plus se permettre. Lobjectifest donc de baisserles tarifs de Passage portuaire d’environ 30 %. ECONOMIE, PAGE 6 LE MATIN 13 Octobre 2006 Rencontre sur la réforme portuaire Baisse attendue des tarifs P:6 portuaire d’environ 30 % —‘Abderrahman Teh LE MINISTERE de |'Equi- pement et des Transports a organisé, mercredi 11 octobre au siége de la wilaya du Grand Casablanca, une rencontre sur «la mise en ceuvre de la ré- forme portuaire : cas du port de Casablanca». Lors de cette rencontre, Karim Ghellab, ministre de tutelle, a brossé un portrait peu reluisant de la situation Portuaire actuelle. «Le sec- teur portuaire connait au- jourd’hui une organisation que Von peut qualifier d'ar- chaique voire anachronique par rapport a Vavancement du Maroc moderne et cela né- cessite une remise en cause de la maniére avec laquelle nous travaillons dans les ports. La réforme portuaire qui entrera en vigueur le 6 décembre pro- chain vise & corriger les ano- malies de cette situation pro- voquée par la confusion et Vamalgame dans les missions et les responsabilités opéra- tionnelles, régulatrices et ré- galiennes de l'Odep», a-t-il précisé, La non-clarification des missions pénalise le dévelop- Laréforme portuaire consiste en la séparation des missions et la clarification des réles. pement du secteur portuaire qui connait aussi une dualité dans la chaine de manuten- tion. «Les opérateurs qui ma- nutentionnent a bord ne sont pas ceux qui manutention- nent @ quai. Ce qui fait qu'un container passent entre les mains de plusieurs sociétés qui pratiquent des tarifica- tions différentes», a-t-il souli- gné. Ce n'est pas tout, le mi- nistre a qualifié le secteur portuaire de secteur mono- polistique, c'est-a-dire que la manutention a quai est le monopole deI’Odep et la ma- nutention a bord est celui des stevdoors. Cette situation dexclusivité a tué toute concurrence entre les opéra- teurs. Les grands perdants dans toute cette histoire sont Je client du port et l’économie nationale. Labsence de concurrence etle sureffectif des dockers (60 % en excés) engendrent un surcofit que économie ma- rocaine paie au moment out elle ne peut plus se le per- mettre. Ce surcoiit est estimé 430 %, Pour M. Ghellab, l'un des objectifs de la réforme portuaire est de baisser les ta- rifs de passage portuaire d’en- viron 30 %. «La baisse de ce surcotit ne doit pas se traduire par une augmentation du chiffre d affaires ou de la mar- ge de lVopérateur industriel, mais par le maintien de mil- liers d'emplois», indique-t-il. Aujourd’hui, le passage d'un container de 20 pieds au port de Casablanca cotite 1.700 DH et celui de 40 pieds 2.800 DH, contre seulement 900 et 1.500 DH dans des Ports étrangers. Le pari du développement du commerce international fait par le Maroc, quia signé plusieurs accords de libre- échange avec plusieurs pays, et ’ouverture du port de Tan- ger-Med en juin 2007 néces- sitentla mise a niveau du port de Casablanca qui doit dé- fendre sa place de choix dans économie marocaine. La ré- forme portuaire va permettre de challenger Tanger-Med et Casablanca qui doit perdre 30% de son activité container au profit du port du Détroit, Cette activité sera rattrapée au bout de cing ans en raison de la croissance de l’activité portuaire d’environ 7 % par an a Casablanca. La réforme consiste en la séparation des missions et la clarification des réles par la création d'une Agence natio- nale des Ports et d'une Socié- té d'exploitation des ports, l'introduction de la concur- rence dans les services des ports, pour donner au client plus de choix, etI'unicité dela manutention pour un meilleur service. A présent, la loia été votée au Parlement et de passage plusieurs textes y afférents ont été publiés, a indiqué M. Ghellab, précisant que les so- ciétés intervenantes dispo- sent d’un an pour leur mise a niveau. L'Etat accompagne les opérateurs dans cette mi- se a niveau et contribuera ala formation de leur personnel, a-t-il ajouté a ce sujet. Pour sa part, M. Benabdel- jalil, directeur des ports de Ca- sablanca, a rappelé le cadre et Jes objectifs de la négociation entre l'Administration et les principaux opérateurs. Par la suite, plusieurs re- présentants d'associations professionnelles ont exprimé leurs points de vue au sujet de cette importante réforme, soulignant notamment qu'elle intervient dans le contexte de réformes écono- miques et juridiques que connait le pays. De son c6té, le président de la Confédération générale des entreprises. du Maroc (CGEM), Moulay Hafid Elala- my, a, 4 ce propos, salué cette réforme et indiqué que la Confédération était, d'abord, soucieuse de s'assurer que les intéréts des professionnels seraient préservés.

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