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Jacques B ON
Animateur TICE - Circonscription Rochefort
Décembre 2006
Résumé
Cet article vous présente les notions d’interopérabilité et de formats de
fichiers, replacés dans leur contexte technique, historique et économique.
En fin d’article, des conseils pratiques sont donnés pour faciliter l’ouver-
ture et l’envoi de documents avec le souci d’interopérabilité.
Introduction
C’est un problème récurrent pour tous : nous recevons des documents dans des
formats que nos logiciels ne savent pas lire correctement. Ce document tente de
vous expliquer pourquoi, des origines aux enjeux économiques. Il sera question
essentiellement des formats utilisés par les traitements de texte, qui posent le plus
souvent problème.
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2 Qu’est-ce qu’un format ?
Un format est la façon dont un document (page de texte, image, son) est enco-
dée par un logiciel. Il y a presque autant de formats que de logiciels !
Le format d’un fichier est généralement indiqué dans le nom du fichier par
une extension, le plus souvent de trois caractères après un point. Exemple : ce
document se nomme formats.pdf ; les caractères « pdf » signifient que le fichier
est au format Adobe PDF.1 Cette extension est utilisée par le système d’exploitation
pour ouvrir le fichier avec la bonne application.2
Voici quelques unes des extensions les plus courantes :
raître, lancer l’explorateur, aller dans Outils → Affichage, décocher la case Masquer les extensions
de fichiers dont le type est connu.
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3 Bref historique
Le format ASCII
Aux origines de l’informatique, un seul format de document, le format texte
brut ou ASCII. Ce format suffisant pour la programmation, ne permet pas les en-
richissements typographiques (gras, italique, polices de caractères). C’est le seul
format réellement universel.
est systématique : à l’achat d’un ordinateur neuf, vous achetez et payez aussi les logiciels installés
dessus.
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bugs pour que les applications concurrentes ne fonctionnent pas bien avec Win-
dows : l’utilisateur déçu se rabat alors sur les applications Microsoft.5
Les éditeurs concurrents ne peuvent rivaliser et leurs produits sont margina-
lisés : les logiciels et formats Microsoft deviennent des « quasi-standards ». Cela
signifie que, pour créer ou lire un document, l’utilisateur est obligé d’utiliser une
application Microsoft. On ne dit plus traitement de texte ou tableur mais Word ou
Excel : voir les offres/demandes d’emploi !
Reste Internet : longtemps Bill Gates ne croit pas à son développement et Mi-
crosoft doit prendre le train en marche. Les navigateurs de référence à l’époque sont
Mosaic et Netscape. Microsoft rachète en urgence Mosaic. Il le rebaptise Internet
Explorer, et l’intègre à la deuxième version de Windows 95. Du coup Netscape n’a
plus de marché (pourquoi acheter un navigateur quand il y en a un dans Windows ?)
et l’entreprise est quasiment ruinée.
Microsoft détient par contre la totalité des outils informatiques des entreprises
comme du grand public, au niveau mondial.
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mais sans interface graphique.
Internet se développe à toute vitesse : il faut savoir que le réseau des réseaux
repose presque entièrement sur des formats ouverts (protocoles réseau, langages
HTML, PHP) et des logiciels libres (serveurs de pages web, de courrier, bases de
données).
Cette dynamique autour du logiciel libre s’accompagne d’une prise de cons-
cience du danger que représente le monopole d’une seule multinationale sur les
TIC, notamment suite au livre du chercheur Roberto Di Cosmo Le hold-up plané-
taire. Microsoft doit faire face dans de nombreux pays y compris les États-Unis, à
des procès pour « abus de position dominante ».
Du coup la communauté du libre devenant plus nombreuse, Linux continue son
chemin et devient enfin, aussi convivial que Windows ou MacOs. Son utilisation
sur les postes de travail et à la maison est désormais possible.
Enfin la prolifération des vers, virus, et autres logiciels espions, ciblant essen-
tiellement Windows et les applications Microsoft, incite de nombreux utilisateurs
à se tourner vers des sytèmes alternatifs tels MacOsX ou Linux. La biodiversité
semble nécessaire aussi, en informatique !
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darmerie nationale, Ministère de l’agriculture, Assemblée nationale). Un « Livre
blanc de l’administration électronique » est en cours de publication, qui fait du for-
mat OpenDocument le format recommandé pour l’échange de documents entre les
services de l’État.
Cependant de nombreux utilisateurs sont réticents à cette migration, essentiel-
lement par crainte (infondée) de devoir changer leurs habitudes de travail, après un
pénible apprentissage de Word et Excel !
Face à cette situation, Microsoft réagit positivement : la suite Office 2007 aban-
donne les anciens formats fermés doc, xls, ppt pour le format Open XML. Ce
format est également en cours de normalisation ISO. Il s’agit toujours d’un for-
mat propriétaire, mais ouvert, proche d’Open Document avec lequel il n’est pas
compatible mais :
– le format étant ouvert, pourra être importé correctement par tout logiciel ;
– Microsoft Office pourra aussi importer le format OpenDocument, moyen-
nant téléchargement d’une extension.
On s’achemine donc vers plus d’indépendance, de libre choix du logiciel, et
d’interopérabilité.
pas. Cela consomme énormément de mémoire, vous pouvez désactiver cette fonctionnalité par un
clic droit sur l’icone OpenOffice dans la barre des tâches.
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– Si vous ne parvenez pas à ouvrir le document, vous êtes en droit d’expliquer
gentiment à votre interlocuteur que vous ne disposez pas de Ms-Office, et de
le prier de vous renvoyer son document dans un format ouvert.
– De même, lorsque vous transmettez un document, pensez au destinataire qui
n’utilise pas forcément la même suite que vous : convertissez systématique-
ment vos documents au format PDF, soit directement avec OpenOffice, soit
à l’aide de l’utilitaire libre PdfCréator.
– Dernier conseil, ne tentez pas de remplacer Ms-Publisher par le traitement de
texte d’OpenOffice (Writer). Publisher n’est pas un traitement de texte, mais
un logiciel de PAO (Publication Assistée par Ordinateur). Pour travailler avec
OpenOffice de la même façon que dans Publisher (avec des blocs de texte)
c’est le module Dessin qu’il faut utiliser. Vous y retrouverez vite vos habi-
tudes c’est un module à la fois simple et puissant.
– Une autre possibilité est d’utiliser le logiciel Scribus, qui est un véritable lo-
giciel de PAO, comparable aux logiciels professionnels de référence (Adobe
Page Maker, Quark X-Press). C’est un excellent logiciel, mais plus complexe
que Publisher, qu’il faut utiliser à bon escient : journal scolaire par exemple.
Pas pour le courrier administratif ou les préparations de classe.
5 Conclusion
L’avenir dira ce qu’il adviendra des formats évoqués, lesquels resteront, les-
quels disparaîtront. Ce qui est certain, c’est que :
– l’intéropérabilité est nécessaire et incontournable dans un monde en réseau
numérique ;
– intéropérabilité n’implique pas forcément uniformité : Windows, Mac, Li-
nux, peuvent coexister et doivent continuer à coexister ;
– de même, le logiciel libre et le logiciel propriétaire peuvent cohabiter et s’en-
richir mutuellement ;
– l’utilisateur doit pouvoir garder la liberté de choix de ses logiciels (donc,
éviter toute situation monopolistique) ;
– la liberté se conquiert mais ne s’impose pas par la contrainte ;
– ce qui semble se dessiner, c’est que l’avenir serait plus du côté des Espaces
numériques de travail (ENT), regroupant applications et fichiers sur un ser-
veur accessible depuis n’importe où à l’aide d’un simple navigateur, que du
modèle actuel où applications et fichiers personnels sont hébergés sur le PC.