‘Le Temps- régions
Monzor Al
Kassar,
marchand
d'armes: «Je ne
mettrai plus un
sou en Suisse»
Les députés
genevois
s'accordent sur la
de revoir
cimetiéres
En avril, les,
«étrangers»
entreront dans le
bal élecioral
vaudois
Nouveau pas pour
le futur hépital
unique
Riviera Chabtai
Les socialistes
fribourgeois
doivent-ils oraindre
Lagauche
genevoise livre ses
idées contre la
penurie de
fogements
Mischa Ebner,
hors des.
‘catégories
psychiatriques»
RETR
Aujourd'hui, le
29 novembre 2002
REGIONS. =
GENEVE. Le Syrien est venu a Gendve (BLIMPRIMER CET ARTICLE
Pour répondre aux questions de la juge ss TRANSMLETTRE ET ARTICLE
d'instruction Christine Junod. Cola fait dix
ans que les fonds de 'homme d'affaires
sont bloqués. Personnage controversé,
soupgonné du pire mais jamais condamné,
Monzer Al Kassar s‘est reconverti dans
Vimmobilier. Il a accepté de livrer des
bribes de sa vie au «Temps».
Monzer Al Kassar, marchand d'armes: «Je ne mett
plus un sou en Suisse»
Fati Mansour
Vendredi 29 novembre 2002
Monzer Al Kassar, le plus controversé mais le moins condamné des marchands
darmes, était hier & Genéve pour répondre & une convocation de la juge
dinstruction Christine Junod. Entendu a titre de témoin, le Syrien a obtenu
assurance qu'il ne serait pas inquiété, confirme la magistrate. Surnommé le
«prince de Marbella» par la presse people en raison du grand train quill menait
dans son palais de la Costa del Sol, homme diaffaires espere revoir la couleur de
quelque 3,3 millions de francs que méme une victoire devant le Tribunal fédéral n'a
as suffi a débloquer aprés dix ans de procédure. Autant dire que l'intéressé n'est
as content et menace aujourd'hui d'engager une action en responsabilité contre
"Etat si les autorités judiciaires cantonales s'obstinent 2 lui chercher querelle. Pour
Le Temps, Monzer Al Kassar a accepté de lever un petit coin du voile. Portrait de
celui sur qui courent les soupgons les plus noirs.
Né ily a §7 ans dans un village proche de Damas, le jeune Monzer se lance dans
des études de droit avant de passer un brevet de pllote au Canada. Sur ces bancs,
il rencontre de ceux qui vont plus tard occuper des fonctions dirigeantes de par le
monde. Avec ses connaissances en arabe, anglais, espagnol, allemand, frangais,
bulgare et turc, il parvient sans peine a simposer comme un «attaché commercial»
providentiel pour le Yémen et la Pologne. «J'ai ceuvré sur le marché officiel de
Tarmement», martéle lintéressé. Et d'ajouter quil n'a jamais servi d'intermédiaire
pour des arsenaux lourds, juste des «petites» armes, kalachnikovs et autres fusils,
destinés avant tout a «permetire aux gens de se protéger».
Visiblement, certains magistrats ne partagent pas ce résumé aux accents
philanthropiques et le vent tourne pour Al Kasser. En 1992, le juge espagnol
Baltazar Garzon, celui-la méme qui avait réciamé le général Pinochet et mene
aujourd'hui un combat contre fETA, enquéte contre le Syrien. Ce dernier est arrété
son arrivée a laéroport de Madrid et passe 14 mois en détention préventive avant
détre libéré contre une caution de 7 millions de dollars. Trafic de drogue,
complicité avec le terrorisme, participation & l'attentat contre lavion de la Pan-Am
au-dessus de Lockerbie. «On m’a tout mis sur le dos sauf Hiroshima», dit--il
aujourd'hui. Finalement, Monzer Al Kassar est jugé pour avoir financé et fourni des
armes au commando qui a détourné le paquebot Achille Lauro dans les eaux
égyptiennes. Une opération revendiquée par le Front de libération de la Palestine,
d'Abou Abbas, qui avait cote fa vie @ un passager juif américain. Handicapé, ce
dernier avait été jeté par-dessus bord,
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Page sua‘Le Temps. régions
Place de Comavin 3
Case postale 2570
1211 Geneve 2
En mars 1995, aprés trois semaines d'audience devant la Haute Cour de Madrid et
alors que le procureur avait requis une peine de 29 ans de prison, Monzer Al
Kassar est acquitte. Le témoignage de son ancien bras droit ne suffit pas &
‘emporter la conviction des juges. L'Espagne abandonne dans la foulée ses
prétentions sur quelque 6 millions de dollars bloqués & sa demande 4 Genéve. De
son été, Monzer Al Kassar, en bon musulman, a décidé de «pardonner» et
d'abandonner toute action en dommages et intéréts. Aujourd'hui, il exhibe sa carte
de résident permanent qui lui sert & se déplacer sans probléme dans ensemble de
espace Schengen. Il occupe toujours sa villa «Mifadil» & Port Banus, pres de
Marbella, avec sa femme et ses quatre enfants. Il s'est reconverti dans limmobilier,
un domaine «moins sensible»
Si le Syrien a renoué son idylle avec la péninsule Ibérique, les choses se sont
gatées a Geneve, oii le Parquet tente de faire main basse sur des avoirs issus
d'une vente d'armes a I'ex-Yougoslavie, Aprés dix ans de bataille procédurale, le TF
‘a sonné le glas de cette mesure de confiscation en soulignant qu'il manque a ce
dossier un point de rattachement avec la Suisse. Défendu par Mes Francois
Canonica et Delphine Gonseth, Monzer Al Kassar croyait savourer une victoire et
revoir son pécule. C’était compter sans la persévérance du procureur Jean-Bemard
‘Schmid qui a ouvert une nouvelle enquéte pour faux dans les titres. Les fonds ont a
nouveau été saisis et la juge Junod enquéte désormais pour savoir si les
documents faisant allusion & un commerce de sucre et de café pour justifier le
transfert de argent depuis |Autriche ont éte utilisés auprés des banques
genevoises. C'est sur ces faits que lintéressé a été entendu, souligne la
magistrate
Un ennui ne venant jamais seul, le marchand d'armes semble aussi rattrapé par
son passé argentin. Proche de l'ancien président Carlos Menem, ils sont tous
deux originaires de la meme région de Syrie, Monzer Al Kassar a été soupconné
d'avoir obtenu sa naturalisation un peu trop rapidement. Dix-huit jours pour obtenir
Un passeport, c'est un record. Linléressé dément toute intrigue: «Mon fils est né
‘en Argentine et jy ai résidé deux ans. Cela me donne un droit & la naturalisation.»
Bien plus grave, son nom est récemment apparu dans fenquéte sur lattentat du
centre juif de Buenos Aires et dans l'affaire de la vente illégale de quelque 6000
tonnes d'armes a la Croatie et Equateur entre 1991 et 1995 et dans laquelle
plusieurs officiels argentins sont impliqués. A la demande d'interpol, lintéressé a
ailleurs recemment été convoqué par la police de Damas pour étre entendu a ce
sujet. «C'est insensé, cela releve du pur complotn, stenfiamme-t-il en tapant du
poing sur la table. C’est que homme a du caractére et ne s'en cache pas. Que
pense-til de la Suisse? «Je n’ai plus confiance en ce pays et je ne mettrai plus le
moindre sou dans ses banques.»
La Une
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Laquerre
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sétend jusque dans
les supermarchés
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Devenue favorite,
Ruth Luthine peut
plus que d&cevoir
La Suisse
extrade un
marchand
d'armes
Questions a Peter
Bodenmai
ancien président
des socialiste:
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al'élection au
Conseil fédéral est
le sommet dans la
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«Hinterbanklery
Malgré la précarite
des finances, la
onziéme révision
de AVS laisse
une place aux
retraites anticipées
Sur
recomptage des
bulletins changeait
le résultat du vote?
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Aujoura'hui, le
28 novembre 2002
SUISSE =
Justice. Le Tribunal fédéral a tranché DRIMPRIMER CET ARTICLE
‘We TRANSMETTRE CET ARTICLE
La Suisse extrade un marchand d'armes
Sylvain Besson
Jeudi 28 novembre 2002
Le Tribunal fédéral a autorisé l'extradition vers Argentine de Jean-Bemard
Lasnaud, un marchand d'armes franco-américain arréte le 25 mai dernier & Genéve.
Son arrét rendu le 18 novembre devrait aboutir a extradition de Jean-Bernard
Lasnaud dici «quelques jours», ont expliqué au Temps des sources proches du
dossier. Selon la justice argentine, Jean-Bernard Lasnaud aurait joué un réle clé
dans exportation ilicite vers 'Equateur et la Croatie dimportantes cargaisons
darmes argentines, en février 1995. Dans son jugement, le Tribunal fédéral estime
que homme daffaires «connaissait la destination réelle des armes», officiellement
destinges au Venezuela. Dans un entretien publié par Le Temps le 9 octobre,
Jean-Bemard Lasnaud avait affirmé n'avoir joué qu'un tle secondaire dans
Fopération et indiquait que le président argentin de fépoque, Carlos Menem, avait
16 mis au courant du détournement des cargaisons d'armes. Le marchand
dlarmes affirme que son extradition mettrait sa vie en danger — un autre
protagoniste de T'affaire, Horacio Estrada, a déja été retrouvé mort dans des
circonstances troublantes. Mais le Tribunal fédéral estime que Argentine a donné
des garanties satisfaisantes pour sa sécurité
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