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06/10/2011

MASTERE SPECIALISE CONNAISSANCES DE BASES: Comportement mécanique des sols


TUNNELS et OUVRAGES SOUTERRAINS
De la conception à l’exploitation

Module 1. Connaissances de base Résistance au cisaillement d’un sol


Documents pédagogiques internes au Mastère TOS

1.2. Comportement mécanique des sols

François DUPONT
INSA Lyon

1 INSA Lyon - ENTPE MS TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS 2011-2012

Résistance au cisaillement d’un Sol: Conséquences


Résistance au cisaillement d’un Sol

Modes de rupture possibles d’un élément de sol

σ1 σ1 1

σ1 σ1 3 3

σ1 σ1 1

Compression isotrope Traction limite atteinte Contrainte Limite de


Rupture impossible (tensile failure) cisaillement atteinte
Rupture par glissement
(cas des sols)
3

1
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Résistance au cisaillement d’un Sol Critère de rupture de Mohr Coulomb

La résistance au cisaillement τf d’un sol est la contrainte maximale de 1


cisaillement que le sol peut supporter sans entrer en rupture par glissement
suivant une surface de discontinuité.

3 3
1
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τ  < τf
1
3 3 σ

τ f = f (σ )
1

τ f = c + σ tan φ (Critère à 2 paramètres)

La stability d’un massif de sol dépend de sa résistance au cisaillement c = cohésion


φ = angle de frottement
5 6

Conditions drainée et non drainée Essais expérimentaux au laboratoire


τ f = c + σ tan φ Essai triaxial

Non drainé Drainé


σ1 Valve fermée
σ1 Valve ouverte

cu c′
σ3 σ1
σ3 φu φ′
σ3
σ σ′
(contrainte totale) (contrainte effective)

σ3
Paramètres uw uw
Intrinsèques
Le plus couramment employé (mesure de déformabilité et de résistance)
7 8

2
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Essais expérimentaux au laboratoire Critère de résistance au cisaillement suivant contraintes principales


Boite de Casagrande

θ = 45o + φ 2

τf =
1
(σ 1 − σ 3 )sin 2θ
2

D σ =
1
(σ 1 + σ 3 ) + 1 (σ 1 − σ 3 ) cos 2θ
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2 2

2 (σ 1 − σ 3 )
1
BD
sin φ = =
A φ π/2−φ AB c cot φ + 12 (σ 1 + σ 3 )
τ B
• Essai moins cher que les triaxiaux (une
considération qui a son importance) φ
c cot φ 1
2
(σ 1 + σ 3 ) 1
2
(σ 1 − σ 3 ) (σ 1 − σ 3 ) = (σ 1 + σ 3 )sin φ + 2c cos φ
• Surface de cisaillement prédéterminée
• Contrainte de cisaillement pas homogène
1 + sin φ
• Moins couramment employé que les essais σ 1 = K pσ 3 + 2c K p ( )
Kp = tan 2 45o + φ 2 = =
1
1 − sin φ K a
(Coeff de butée)
triaxiaux
σ Rm: toutes les contraintes sont effectives. On a omis le « ’ » pour simplifier l’écriture.
9 10

Interprétation graphique des essais triaxiaux Méthode d’interprétation alternative

τ
1. Tracer les points expérimentaux
dans le plan ((σ1+σ3)/2,(σ1−σ3)/2)
φ
2. Faire passer la meilleure droite
(moindre carré..)
3. Déterminer la pente de la droite α
et l’intercept à l’origine a.

c 1
(σ 1 − σ 3 ) = a + 1 (σ 1 + σ 3 ) tan α Rm: c’est plus facile de déterminer
σ3 σ3 σ1 σ3 σ1 σ1
σ 2 2 la meilleure droite qui passe par
quelques points expérimentaux
φ = sin −1 (tan α ) qu’une droite qui doit être tangente
3 essais, 3 demi-cercles  rechercher la meilleure ligne tangente à quelques demi-cercles.
c = a cos(φ )

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Essai in situ : vane shear test Types d’essais triaxiaux


Les types d’essais triaxiaux les plus courants sont:

1. Unconsolidated-Undrained test (UU)


2. Consolidated-Undrained test (CU)
3. Consolidated-Drained test (CD)
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 d 2h d 3 
T = πcu  + 
 2 6  D’autres types d’essais triaxiaux ont été réalisés pour déterminer le
coefficient de Skempton A & B selon le trajet de contrainte spécifique.

Les essais sont classés suivant qu’ils soient :

• consolidaté ou non
• drainé ou non

Consolidé ou non-consolidé Condition drainée ou non drainée


Non drainée : cette condition s’applique s’il y a peu de dissipation
de la surpression d’eau (elle monte !) pendant l’application de la
“Consolidation” permet de: charge extérieure – ex: construction “rapide” d’un ouvrage sur une
argile “peu perméable” (tout est relatif !) ; sable fin lors d’un séisme
retrouver le même niveau de contrainte in ou chargement dû à une explosion
bâtiment
situ pour être plus représentative du Drainée : cette conditions s’applique dans des situations où la
comportement réel surpression d’eau reste quasi-nulle – ex: construction “lente” d’un
immeuble (i.e. le chargement est “lent”) sur un sol relativement
measurer les propriétés de consolidation du sol
perméable (i.e. la dissipation des surpression est “rapide”). Comme
les sables, graviers…etc.
sol (permeabilité, coefficient de roche
Rm: par des essais on cherche à mesurer le comportement d’un sol tel qu’il doit
consolidation) manifester dans la situation réelle. Les conditions d’essais doivent donc être les
plus proches possibles de celles in situ !

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Essai Unconsolidated Undrained (UU) Essai Consolidated Undrained (CU)

Echantillon avant l’essai ( la Echantillon avant l’essai ( la


contrainte in situ est relâchée contrainte in situ est relâchée
après son prélèvement du site) après son prélèvement du site)
• Aucun drainage tout au long • Consolidation de l’échantillon
de l’essai. jusqu’à une contrainte
isotrope σ1=σ3 , avec drainage
• Un état de contrainte dans cette phase.
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Application d’une pression isotrope isotrope est rétablie σ1=σ3 au Application d’une pression isotrope
sur l’échantillon. Aucun drainage. début, puis une charge axiale sur l’échantillon, avec drainage. • Ensuite, on ferme le drainage,
est appliquée à une vitesse puis une charge axiale est
rapide jusqu’à la rupture. appliquée à une vitesse rapide
jusqu’à la rupture.
• Cet essai measure la
résistance de cisaillement • Cet essai measure la
non drainée cu résistance de cisaillement non
Augmenter la contrainte axiale Augmenter la contrainte axiale drainée cu
jusqu’à la rupture. Aucun drainage. jusqu’à la rupture. Aucun drainage.

Essai Consolidated Drained (CD) Résistance au cisaillement et déformation de sables

Echantillon avant l’essai ( la φ′max, φ′ : Propriété de l‘assemblage


contrainte in situ est relâchée de grains (le sol)
après son prélèvement du site)
• Consolidation de l’échantillon φ′µ : Propriété locale
jusqu’à une contrainte
isotrope σ1=σ3 , avec drainage
dans cette phase.
φ′max = angle de frottement maximum
Application d’une pression isotrope
sur l’échantillon, avec drainage. • Ensuite, avec le drainage φ′ = angle de frottement résiduel
ouvert, une charge axiale est φ′µ = angle de frottement intrinsèque (i.e. au
appliquée à une vitesse rapide contact entre deux surfaces)
jusqu’à la rupture.
dε v
Dilatance : − est un aspect très important !
• Cet essai measure les dγ
paramètres déterminant la Sable lâche: toujours contractant, τ croissant
Augmenter la contrainte axiale résistance de cisaillement Sable dense: contractant puis dilatant, pic de τ
jusqu’à la rupture, avecdrainage.
effective (drainée)  Nécessité de Modéles avancé (Camclay..)

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Résistance au cisaillement non drainé des argiles Résistance au cisaillement non drainée des argiles

Cercles de Mohr à la rupture

Enveloppe de rpture φu = 0

cu
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σ3 σ3 σ1 σ3 σ1 σ1
τ
Cercles de Mohr en contrainte totale issus des essais UU

Supposons tous les échantillons tous identiques: τ f = cu


Ligne pointillée montre l’ envelope de rupture réelle
i.e. en fait il y a un seul cercle de Mohr en contrainte qui s’écarte légèrement de la théorie.
effective car celles-ci ne varie pas durant un essai UU:

σ 1′ = σ 1 − u ∆σ 1′ = ∆σ 1 − ∆u = 0

σ 3′ = σ 3 − u ∆σ 3′ = ∆σ 3 − ∆u = 0

Résistance au cisaillement drainée/nondrainée des argiles


Trajet de contrainte
Le trajet de contrainte est l’évolution de contrainte en un point du massif ou
Non drainé Drainé d’un échantillon homogène, représentée géométriquement dans un espace
de contraintes convenable.
∆V = 0 ∆u = 0
Ceci peut par exemple être l’espace des contraintes principales (σ1, σ2, σ3).
∆u ≠ 0 ∆V ≠ 0
Le plus utile et le plus couramment employé est l’espace (p,q), où

3
p=
1
(σ 1 + σ 2 + σ 3 ) q=
2
sij sij = 3J 2 ; sij = σ ij − pδ ij
3 σ1
Normalement consolidé (NC):
Variation du déviateur de Dans le cas des essais triaxiaiux (σ1, σ2, σ3=σ2), ceci devient:
contrainte et du volume monotone
p=
1
(σ 1 + 2σ 2 ) q = σ1 − σ 2 σ2 σ2=σ3
V
Surconsolidé (OC): 3
Variation non monotone
Les contraintes effectives sont σ 'ij = σ ij − uδ ij , on en déduit:
(existence de pic)
p' = p − u q' = q

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Trajet de contrainte dans un essai triaxial CD Trajet de contrainte dans un essai triaxial CU
q σ1 q
σ3 C σ3 C’ u C
B C B (p’,q) (p,q)
3
σ2 σ2=σ3 C
1
σ1 p , p’ ?? σ1
A A A p , p’
A B B
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AB: phase de consolidation AB: phase de consolidation


les contraintes augmentent de façon isotrope, dσ1 = dσ2 les contraintes augmentent de façon isotrope, dσ1 = dσ2
Le drainage est ouvert: du = 0, dp = dp’ Le drainage est ouvert: du = 0, dp = dp’

BC: phase de cisaillement drainé (du = 0, dp=dp’) BC: phase de cisaillement non-drainé
Seule contrainte axiale augmente : dσ1 > 0 ; dσ2 = 0 Contrainte axiale augmente, contrainte radiale cst : dσ1 > 0 dσ2 = 0
Le drainage est ouvert: du = 0, dp = dp’ dp = dσ1/3 ; dq = dσ1 donc dq/dp = 3  BC est une droite de pente m = 3
dp = dσ1/3 ; dq = dσ1 donc dq/dp = 3  BC est une droite de pente m = 3 Le drainage est fermé: dV = 0, du ≠ 0, dp’ = dp-du
Ainsi le chemin en contrainte effective BC’ s’écarte du chemin en contrainte
Souvent on ne représente pas la partie AB.
totale BC, avec une distance horizontale de u, qui varie au cours du temps.

Critère de rupture dans le plan (p,q) Rupture en condition drainée et non drainée
q
q
M
M
1 1
B

p Chargement drainé

Chargement
Critère de résistance de Mohr-Coulomb non-drainé p’
Selon contraintes principales: σ1 = Kpσ2 + Rc ; Rc = 2c cosφ/(1-sinφ)
Compte tenu des définitions des variables p et q, ce critère peut être exprimé
de façon suivante :
Ligne de rupture
 M 6 sin φ
q = M p + B ; B = 1 −  Rc ; M= σ1 = Kpσ2 ou q = Mp’
 3  3 − sin φ
Rm Atteinte suivant la condition de drainage
La rupture dépend intrinsèquement des contraintes effectives (p’,q). On a
omis le « ’ » pour simplifier l’écriture.
Dans le cas des sols, Rc = 0 est presque toujours valable (i.e. c’=0). La
droite de rupture est donc une droite qui passe par l’origine.

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Liquéfaction
q
M
1

Chargement
non-drainé
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p’

Pour des sables fins lâche, le comportement est contractant


Cette tendance du squelette de se contracter mais empêchée (car l’eau
ne peut pas sortir instantanémment), induit une augmentation de la
pression eau et une diminution des forces de contact inter-grainulaires
(i.e. contrainte effective).
Dans les cas extrêmes, cette perte de contrainte effective induit la
liquéfaction du sable. Le matériau perd tout sa consistence et se
comporte comme un liquide (il “coule”…).

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