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SOMMAIRE

CHAPITRE 1- Espaces vectoriels normés


1- Topologie des espaces vectoriels normés 7
11-Limite - Continuité - Dérivation 16
111-Complets - Compacts - Connexes 27
Exercices-types, Indications, Solutions 38
Exercices proposés 45
CHAPITRE 2 - Applications linéaires
sur les espaces vectoriels normés
1- Continuité des applications linéaires 47
11-Espaces vectoriels de dimension finie 54
Exercices-types, Indications, Solutions 60
Exercices proposés 69
CHAPITRE 3 - Fonctions de plusieurs variables réelles
Calcul dilTérentiel
1- Applications partielles Dérivées partielles 73
11-Différentielle d'une application de classe el :. 78
111-Différentiabilité 88
IV- Fonctions implicites 96
V- Difféomorphismes 99
VI- Inégalité des accroissements finis 103
VII- Formule de Taylor-Young, Extremums 105
Exercices-types, Indications, Solutions 111
Exercices proposés 121
CHAPITRE 4 - Séries numériques et vectorielles
1- Généralités 123
11-Séries à termes réels positifs 132
111-Séries absolument convergentes 142
IV- Séries à termes quelconques Semi-convergence 144
Exercices-types,Indications, Solutions 150
Exercices proposés 160

,
y, CHAPITRE 5 - Suites et séries de fonctions
1- L'espace vectoriel normé '!Ji, (A, F) 163
~
~ 11-Convergence d'une suite ou d'une série de fonctions 164
.~
~ 111-Limite - Continuité Intégration - Dérivation 174
,
~ IV- Méthodes pratiques
Exercices-types, Indications, Solutions
181
191
1
Îj
Exercices proposés 205
~ CHAPITRE 6c Intégrale corn.pl~ments
I-Intégration d~sfonctions'.'-<'." continuès
.. '- pa/morceàux ,. 207

.', x ~ ..['cf":
Il::''Fôri'~tions de la forme a ~ : '.. •.
;: :: : .. ; , .. : , 216
111-.Intégrales impropres et sérieS':, ,".; ,•.....••
~, , .. '., : '.' . , 218
1
~
'x ..

IV- Fonctions ~eïa forme. x ~Ia.!(x, ~;,dt , ..........•...... : .. : 222


Exercices"types, Indications, Solutions t. , : ';"" : 226
1 Exercices proposés ~'. :":',' : .....•. , .:. , J, ......•..••.•••••••• 233

1
,1-
~
,~/ RE,', 4ITf~:f/
, 7 ( ";O:C:ions
Calcul intégral de plusieurs variables réelles
235
1- Formes différentielles de degré un .
II-Intégrale curviligne . 239
111-Compacts mesurables. Aire et volume , . 242
IV- Intégrale d'une fonction sur un compact mesurable de [Rn . 245
V- Intégrale double - Aire plane . 247
VI- Aire d'un morceau de surface . 255

VII- Intégrale triple - Calcul de volumes . 259


VIII- Masse, centre et moment d'inertie , . 264

Exercices proposés . 272


IlPITRE 8- Séries entières
1- Définition - Rayon de convergence . 275
11-Convergence uniforme Continuité de la somme . 281
111-Séries entières d'une variable réelle, Intégration - Dérivation . 284
IV- Développement en série entière . 287
V- Fonctions usuelles d'une variable complexe . 300

VI- Exponentielle d'un endomorphisme, d'une matrice . Q~=>


Exercices-types, Indications, Solutions . 310
Exercices proposés . 321

IlPITRE 9 - Séries de Fourier


1- L'espace préhilbertien D . 323
11-Séries de Fourier , . 326
111-Développement en série de Fourier . 332

Exercices-types, Indications, Solutions . 336


Ji',' , 346
/"'X:~roposes ,i ••••••••••••••••••••••••••
\PITRE 10-- Equations düJérentielles JL-
1- Equations linéaires . 347
// 11-Equations non linéaires - Théorème de Cauchy-Lipschitz . 362

Exercices-types, Indications, Solutions : . 370


Exercices proposés . 381

EX " . 383

[ G.
1 D.Ini'l>a~ no. 1,
t. O. J:. ~l
-IClltüphonesi
. 11.1-

. 2srtl!
,-_
,"..h ~ +
~I..._
-'--
,11) __
.
......• -
1
1
Chapitre 1

Espaces vectoriels
~
normes

1- Topologie des espaces


vectoriels normés
~=[Fgou iC; E est un Kespace vectoriel.
Définitions :

d.1 On appelle nonne sur E une application N :E --+[Fg+ vérifiant, pour tous
vecteurs x, y de E et tout scalaire À de ~ :
• N(x) = 0 {=? x =0
• N(À x) = IÀI N(x)
• N(x + y) oS; N(x) +' N(y)
Le couple (E, N) est un espace vectoriel nonné .
d.2 Distance associée a une norme
Soit (E, N) un espace vectoriel normé, l'application d définie par:
d : E2 --+[Fg+, (x, y) I-è> d(x, y) = N(x - y)
eSt appelée distance associée ala norme N.
Remarque
Si F est un sous-espace vectoriel de E, la restriction à F de la norme de E est une norme
sur F. (F, N) est un espace vectoriel normé.
On considère désormais un espace vectoriel normé (E, N).
d.3 il La boule ouverte de centre a E E et de rayon r E [Fg+ est:
B(a, r) == {x E E/N(a - x) < r}
ii / La boule fermée de centre a E E et de rayon r E [Fg+, est:
BJ(a, r) = {x E EIN(a - x) oS; r}
iii / La sphère de centre a E E et de rayon r E [Fg+ est:
S(a, r) = {x E E/N(a - x) = r}
Remarque
Les boules ou sphères de centre 0 et de rayon 1 sont appelées boules unité, sphère
unité.
8 Précis d'Analyse Il

dA
On appelle voisinage d'un point a de E toute partie X de E contenant une
boule ouverte de centre a. L'ensemble des voisinages de a est noté 'V(a)
XE 'V(a) {==:?3 r> 0, B(a, r) eX
Remarque
Pour tout réel r> 0, la boule B(a, r) est un voisinage (je a.
d.5 Vôisinag~telatif
Si A est une partie de E et a un point de A, l'intersection avec A d'un voisinage
X de a s'appelleYoisrn!;j.geÔ.éadans {l. L'ensemble des voisinages de a dans
A est noté 'VA (a)
'VA(a) = {X nA/X E 'V(a)}
Ainsi YE'VA(a) {==:?3r>0, AnB(a,r)cY.
d.6

i / On appelle toute partie X de E qui est voisinage de chacun de


ses points
X ouvert de E {==:?V X E X, X E 'V(x)

iil On appelle toute partie de E dont le complémentaire dans E est


un ouvert de E
X fermé de E {==:?E\X ouvert de E
d.?

i / Si A est mie partie de E, on appelle toute partie X de A voisinage


de chacun de ses points dans A.
X ouvert de A {==:?V X E X, X E 'V A(X)

ii/ On appelle toute partie Y de A, dont 1e complémentaire dans A


est un ouvert de E .
• Soit X c A, X est un ouvert de A si et seulement si il existe Xl ouvert de E tel que
X=AnXl·
• Soit Y c
A, Y est un fermé de A si et seulement si il existe Yl fermé de E tel que
Y=AnYl·
d.S
On appelle intérieur d'une partie A de E la réunion de la famille des ouverts
1 de E inclus dans A. On note A l'intérieur de A.
o
C'est le plus grand ouvert de E inclus dans A. Un point de A est dit intérieur à A. \ \
1
d.9
On appelle adhérence d'une partie A de E l'intersection de la famille des
1 fermés de E contenant A. On note A l'adhérence de A.
C'est le plus petit fermé de E contenant A. Un point de A est dit adhérent à A.
d.10
On appelle frontière d'une partie A de E l'ensemble, noté Fr(A), formé <les

points de E adhérents à A et à son complémentaire dans E : /


Fr(A) = A n E \ A
Chapitre l Espaces vectoriels normés 9

d.11 Partie dense


On dit qu'une partie A de E est dense dans E si l'adhérence de A est E : A == E.
1 On dit qu'une partie B de A est dense dans A si A c B.
d.12 Point d'accumulation
On appelle point d'accumulation d'une partie A de E tout point x de E adhé-
1 rent àA\{x}.
Un tel point est caractérisé par le fait que, pour tout voisinage V de x, l'ensemble
A n V\ {x} n'est pas vide ou A n V est infini.
d .13 Point isolé
On appelle point isolé d'une partie A de E tout point a de A possédant un
voisinage V dont l'intersection avec A est le singleton {a} :
a point isolé de A Ç=? 3 V E 'V(a), A n V == {a}
d.14 Partie bomée
1 Une partie A de E est dite bornée s'il existe une boule de E contenant A.

d.15 Diamètre
Soit A une partie non vide et bomée de E. On appelle diamètre de A le réel:
1 8 (A) == sup{N(x - y)/(x, y) E A2}

d.16 Distance d'un point à une partie


On appelle distance d'un point x de E à une partie non vide A de E, le réel:
1 d(x,A) == inf{N(x - Y)/Y E A}

d.17 On appelle distance de deux parties nop vides A et B, le réel


1 d(A. B) == inf{NCx - y)/x E A, y E B}
d.18 Fonction bomée
Soit A un ensemble non vide et (E, N) un espace vectoriel normé.
Une fonctionj :A ---+ E est dite bomée si son imagej(A) est une partie bomée
de E:

Remarque
L'ensemble CZJ3 (A. E) des fonctions bornées de A dans E est un sous-espace vectoriel de

~, il est normé par Ilj 1100 ==


XEA N(1(x)).
sup
Si A =1\1 ils'agit de l'espace des suites bornées de E.

d.19 Normes équivalentes


On dit que deux normes NI et N2 sur E sont équivalentes si les fonctions

NI e t NI
N2 N2 d'fi . sur E \ {}OE son t maJorees.
e mes "

Remarque
Cette définition peut se traduire par l'existence de deux réels ex et 13 strictement positifs
tels que ex NI "" N2 ""13 NI·
10 Précis d'Analyse Il

Exemples - Travaux pratiques

1
de IR- Norme usuelle de iC


• Norme usuelle de IR : valeur absolue IR---;-IR+, x ~ Ixl
Les boules sont les intervalles bornés.

• Norme usuelle de iC : le module iC---;-IR+, z ~ Izl


Les boules de iC sont les disques, les sphères de iC sont les cercles.

exemple 2
1 Nature des boules d'un espace vectoriel normé

• Une boule ouverte est un ouvert de E, elle est convexe.
Pour tout x, y de B(a, r) et t E [0,1], notons z = (1 - t)x + ty et montrons que z E B(a, r).
N(z - a) = N[(l - t)(x - a) + t(y - a),l ~ (1 - t)N(x - a) + tN(y - a) < r
car N(x - a) < 1; N(y - a) < r , (1 - t) > 0 et t> O.

• Une boule fermée est un fermé de E.

Notons C = E \ BJ(u, r) son complémentaire et, pour tout point x de C, notons


R = N(x - a) - r> O. La boule B(x, R) est incluse dans C; en effet, pour chaque y de B(x, R)
minorons:
N(a - y) ~ N(a.-,x) - N(x - y) > N(a - x) - R = r
l'inégalité N(a - y) > r équivaut à y ~ BJ(a, r).
Ainsi, C est voisinage de chacun de ses points, C est un ouvert de E.

• Un point est donc un fermé de E.

,xn) E (Kn.
sur (Kn par les expressions suivantes:
1
j
N2(X) = (t L~l !Xd2) 2
sup
1"'(""11
Ixi!

N2 est la (Kn attachée au produit scalaire:


1
"~
il' Voir Algèbre 2

• Ces normes sont deux à deux équivalentes (ce qui est le cas dès que l'espace est de dimension
1
finie), et les inégalités suivantes donnent les coefficients optimaux:
1 .;n N2 n Noo
,
Noo ~ N2 ~ N1 ~ ~

'1.
Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 11

exemple 4
classiques sur l'espace vectoriel il<:[X] des polynômes
P = ao + alX + ... + anXn, on définit trois nOrInes sur il<:[X] :
1
n
Nl(P) = L lail
i=O N2(P) = (t,=0 lad2) :2
= sup
O""i""n
lail

est la norme préhilbertienne canonique de il<:[X])


• Ces normes sont comparables en un sens: Noo o<S N2 o<S NI,

pas dans l'autre sens: on montre que les fonctions NN2


00 et NNI
2 ne sont pas majorées en
leur appliquant la suite de polynômes (Pn)nE N définie par Pn(X) = 1 + X + ... + Xn.

~ N2 NI ~
NI(Pn)=n+l, N2(Pn)=yn+l, Noo(Pn)=l, Nx(Pn)=N2(Pn)=vn+1
Les normes NI, N2, Nx ne sont pas équivalentes.

• En associant à P sa fonction polynôme, on définit de nouvelles normes sur IK [X] par


les expressions suivantes:

sup IP(t)1 sup IP(z)1


tE[O,l] Izl=1

exemple 5
classiques sur l'espace C([O, 1], il<:)des fonctions continues à valeurs dans

cet espace, on définit trois normes par:

Iii Ilex: = sup Lf(t)1


Iii III = JorI Lf(t)1 dt , tE[O,l]

est la norme préhilbertienne, attachée au produit scalaire sur C([ü,1], IK) :

(fg)1---'7 Vlg) = 11](t)g(t)dt


• Ces normes sont comparables dans un sens:

Iii III o<S Iii 112 o<S Iii 1100 (égalité pour les fonctions constantes)

mais pas dans l'autre sens: on montre que les fonctions i iijii~
1---'7 et li&I:~ ne sont
pas majorées en considérant une suite de fonctions Vn)nd'J définie par in(t) = tn.
1 1
Le calcul donne
Ilin III = n+1 Ilin 112 = v2n~1 Ilin Ilex:= 1

et les suites nl---'7


Ilin 112--~- n+ 1 Ilin lico = v2n + 1 ne sont pas majorées.
Ilin III - v2n + 1 et n 1---'7 Ilin 112
f.
-------------

12 Précis d'Analyse Il

E est un espace vectoriel normé.


p.1
1 Pour tout x et y de E : !N(x) - N(y)1 ~ N(x - y)
p.2
il La réunion d'une famille quelconque de voisinages d'un même point x de E
est un voisinage de x.
ii 1L'intersection de deux voisinages de x est un voisinage de x.
~ Toute partie qui contient un voisinage d'un point x de E est aussi un voisinage de x
(conséquence de la définition de voisinage). Le il en découle.
Prenons deux voisinages U et V d'un même point x de E- Ilexiste alors deux réels ex et
[3>° tels que:
B(x, ex) c U et B(x, (3) c V
Supposons que ex~[3, alors B(x, ex) c B(x, (3) et B(x, ex) c U (î V,
ce qui fait de U (î V un voisinage de x, même si [3~ex bien sûr.
D

p.3
Soit A une partie de E.
1 A est un ouvert de E si et seulement si: Vx E A,::3 r E IR:, B(x, r) cA
pA CaraGt~I'isationdel'adh~reAêê d'une partie A non vide de E.
Pour tout point x de E, les trois propriétés suivantes sont équivalentes:
il x est adhérent à A: x E A,
ii 1Toute boule de centre x rencontre A : V r> 0, A (î B(x, r) ;t 0,
iii 1Tout voisinage de x rencontre A : V V E OV(x), A (î V;t 0.
~ il =? iil Supposons au contraire, qu'il existe une boule B(x, r) incluse dans E \ A, alors
A est inclus dans le fermé F = E \ B(x, r), ce qui donne x E A.
iil =? iiii Tout voisinage V de x contient une boule B(x, r), donc A (î V:) A (î B(x, r)
et A (î V n'est pas vide.
iiii =? il par contraposition. Si x E A, ilexiste un fermé F contenant A et pas x. Alors
E \ F est un voisinage ouvert de x qui ne rencontre pas A.
D

p.5 Ouverts etfermes


1

il E et 0 sont, à la fois, ouverts et fermés de E.


iil • La réunion d'une famill~ quelconque d'ouverts de E est un ouvert de E.
• L'intersection d'une famille quelconque de fermés de E est un fermé
deE.
iii 1 • L'intersectionde deux parties ouvertes de E est un ouvert de E.
• La réunion de deux parties fermées de E est un fermé de E.
p.6 Intérieuretadhérênce Soit A et B deux parties de E.
o 0
il Si A cB alors A.cB et Ac B.
o
iil • Si Ac B et A ouvert, alors Ac B
• Si Ac B et B fermé, alors Ac B.
Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 13

p.? Produit d1espaces vectoriels normes


1

Soit (E, N) et (El, NI) deux espaces vectoriels normés.


On définit trois normes classiques sur l'espace produit E x Fi :
1
Il (x, Xl) 111 = N(x) + NI(XI) , Il (x, Xl) 112 = (N2(x) + d2(x») 2:
Il (x.x) lico = sup (N(x), NI(X»)
Ces trois normes sont deux à deux équivalentes.
~ Aucune difficulté hormis l'inégalité triangulaire de la norme Il.112'

En utilisant les inégalités triangulaires de N et de NI :


N(x + y) ~ N(x) + N(y) et NI (x + y) ~ NI (x) + NI (y)
et l'inégalité triangulaire de ([R2, N2) :
v(a + b)2 + (al + b/)2 ~ va2 + al2 + vb2 + b/2
on obtient:

VN2(x + y) + NI2(XI + yI) ~ VN2(;;)+ N/2(XI) + y'N2(y) + N/2(yl)


L'équivalence de ces normes tient aux inégalités suivantes:
Il (x, Xl) lico ~ Il (x, Xl) 112 ~ Il (x, Xl) 111 ~ v'211 (x, Xl) 112 ~ 211 (x, Xl) lico
D

Remarques
1) On définit de façon analogue (par récurrence) des normes équivalentes sur un produit
de plusieurs espaces vectoriels normés, en particulier sur En.
2) Désormais, tout produit d'espaces vectoriels normés sera muni de l'une de ces normes.

p.8 Parties bornées. d'un espace vectoriel normé (E, N)


Soit A et B deux parties non vides de E.

i / Si A c Bet B bornée alors A est bornée et /) (A) ~ /) (B)

ii / Si A et B sont bornées alors A u B et A + B sont bornées

iii / Si A est bornée alors il est bornée et /) (A) = /) CA)

~ il Si x et y E A alors N(x - y) ~ /) (B) , Ac B( x, /) (E») et /) (A) ~ /) (B)

ii 1 Soit (a, x) E A2 et (b, y) E B2. L'inégalité triangulaire donne:


N(x - y) ~ N(x - a) + N(a - b) + N(b - y) ~ /) (A) + N(a - b)+ /) (B)
N(x + y - a - b) ~ N(x - a) + N(y - b) ~ 0 (A)+ /) (B)

C·e qUi perme t d e conc 1ure /) (A


{ /) (A + B) u
B) ~~ /)/)()A
(A)++/)d(A,
()B B)+ /) (B)

iii 1 Soit x et y deux points de A.


Alors, pour tout r> 0, il existe a E An B(x, r) et b E An B(y, r)
L'inégalité triangulaire fonctionne comme en iil :
N(x - y) ~ N(x - a) + N(a - b) + N(b - y) ~ r+ /) (A) + r
Ce qui montre que A est bornée avec /) CA) ~ /) (A) + 2r, pour tout r> 0,
donc /) CA) ~ /) (A) .
.L'inclusion A c A et il donne l'égalité /) (A) = /) CA)
D
14 Précis d'Analyse Il

• Soit E un espace vectoriel muni de deux normes Nl et N2 telles que Nl ~ N2. Notons Bi(a, r)
la boule ouverte de centre a et de rayon r définie par la norme Ni pour i = 1 ou 2.
Ces boules vérifient B2(a, r) c Bl(a, r). (Nl(a,x) ~ N2(a,x) < r).
Si U est un ouvert de (E, Nl), alors U est aussi un ouvert de (E, N2).
En effet, x étant un point de U il existe un réel r> 0 tel que Bl (x, r) c U,
les inclusions B2(X, r) c Bl(X, r) c U prouvent que U est un voisinage de x dans l'espace
(E, N2).

Supposons que ces deux normes soient équivalentes: il existe a> 0 et [3> 0 tels que:
a Nl ~ N2 ~ [3 Nl·
Alors, les espaces vectoriels normés (E, Nl) et CE, N2) ont les mêmes ouverts.
Dans ces conditions, les notions de limite et de continuité coïncident sur ces deux espaces.

• Il suffit de vérifier qu'un point x de la sphère S(a, r) est adhérent à la boule ouverte B(a, r).
Notons y = a+ 1.1 (x - a) l'image de x par l'homothétie de centre a et de rapport fLE ]0,1[.
Calculons les deux normes:

II y - a Il =1.1Il x - a II =1.1 r et Il y - x Il = II (1- fL)(a - x) Il = (1- fL)r

Pour tout aE ]0, r[


et donc
avec
y E B(a, r) (î B(x, a).
1- r
a
<1.1< 1, on a 1.1r < r et (1- fL)r <a

exemple 8
sous-espaçe \fectoriel
cedeE;'~spa.ce vectoriel norrné.
~er~~e$qn~.(ihérence Fest un sous-espa.ce \téctbriel de E.
En déguire ql.l'"Unhyp~rplan est soit fermé soit dense dans E.
• 1) Il s'agit de vérifier que, pour tous x et y de Ji' et ÀE IK, alors x + y E Ji' et À x E F.
La caractérisation de points adhérents à F indique, pour tout r> 0, l'existence de points a
et b de F tels que Il x - a Il < r et Il y - a Il < r.
Alors les majorations:
II (x + y) - (a + b) II ~ II x - a Il + Il y - b II < 2r
II À x-
a Il = IÀI·II x - a Il ~ IÀI r
À
suffisent à prouver que x + yet À x sont adhérents à F.
Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 15

2) Supposons maintenant que F soit un hyperplan non fermé de E,


c'est dire qu'il existe un point c de If \ F et que la droite lK,c est un supplémentaire de
F (caractérisation d'un hyperplan) : E =lKc EB F signifie que tout vecteur x de E s'écrit
x = lec + y avec le E IK et y E F.
Comme F c If et que If est un sous-espace de E, x= lec + y E F.
Ainsi If = E, F est dense dans E.

exemple 9
Distance à une partie
Soit A une partie non vide de E, espace

A= {x E E/d(x,A) = O}

, \f X,yE E, Id(x,A)- d(y,A)1 ~ Ilx- yll


• 1) L'égalité d(x, A) = 0 se traduit par \f r> 0, 3 a E A, Il x - a Il < r.
Ceci caractérise x E A.

2) Fixons deux points x et y de E. Alors pour tout point z de A:

Il x- z Il - Il y - z Il ~ Il x- y Il (seconde inégalité triangulaire)

d(x, A) - Il y - z Il ~ Il x - y Il (une borne inférieure est un minorant)

d(x,A) - d(y,A) ~ Il x - y Il (elle est le plus petit des minorants)

d(y,A) - d(x,A) ~ Il y - x Il = Il x - y Il (échange de x et y)

Id(x,A) - d(y,A)1 ~ Il x - y Il (± À~I-L =? IÀI ~I-L)

exemple 10
et adhérence d'un convexe

A une partie non vide et convexe d'un espace vectoriel normé E.


o _
que A et A sont convexes .
o
• 1) Prenons deux points x et y de A et vérifions que, pour tout réel t E [0,1], le point

z = (1 - t)x + ty est intérieur à A. D'après la propriété 3, il existe r> 0 tel que, pour tout
vecteur u vérifiant Il u Il < r, alors x +u et y +u sont dans A.
Comme A est convexe (1 - t)(x + u) + t(y + u) = z + u est aussi dans A,
o
donc B(z, r) c A. Ainsi z est intérieur à A; A est convexe.

2) Reprenons les notations précédentes avec, cette fois-ci, x et y dans A.

Pour tout r> 0, il existe deux points a E An B(x, r) et b E An B(y, r).


Notons c= (1 - t)a + tb et vérifions que, z E B(c, r) :

Il z - cil = Il (1 - t)(z - a) + t(z - b) Il ~ (1 - tlIl z- a Il + tll z - b Il < r


Ainsi zE A, A est convexe.
16 Précis d'Analyse Il

II - Limite - Continuité - Dérivation


A. Suites
La notion de suite à valeurs dans un corps If{ a été vue en Analyse 1.

Etant donné un IK-espace vectoriel E, on définit de manière analogue:


• les suites de E,: applications de N dans E, notations: u, (un), (Un)N,
l'ensemble des suites de E est noté EN
• les suites de E définies à partir d'un certain rang Tl{) EN: applications de [Tl{), +00 [
dans E, notation : (Un)n~no
• les opérations sur EN : addition et produit par un scalaire. EN est un IK-espace vectoriel
• les suites extraites d'une suite donnée (Un)F\j E EN.
Si E estun espace vectoriel normé, (Un)N E EN est born~e si et seulement si il existe
A E [R* tel que \:j nE N, Il Un Il "" A.
L'ensemble @ (E) des suites bornées de E est un sous-espace vectoriel de EN.

d.20 §u.ite~qIlvétg~nte dans un espace vectoriel normé CE, Il .11)


Soit U une suite et a un point de E.
On dit que la suite U a pour limite a, ou converge vers a, si la suite réelle
n f-7> Il Un - a Il a pour limite O.

On écrit alors lim Un


n~+oo = lim Il Un -
a Ç==} n~+oo a Il =0

Remarques
1) Une suite convergente a une seule limite.
2) Une suite convergente est bornée.
3) L'ensemble C(S CE) des suites convergentes de E est un sous-espace vectoriel de @ (E).

L'application L: C(S(E) --+ E, x f-7> lim Xn est linéaire.


4) Si la suite U converge vers a alors on peut définir, pour tout n EN: rn = sup Il up - a Il
p~n
On constate que la suite réelle n f-7> rn est positive, décroissante et converge vers O.

d.21 §uitéq.eCauchy dans un espace vectoriel normé (E,II .11)


Soit U une suite bornée de E, notons on= sup{11 Up - Uq II/p? n, q? n}.
1 On dit que U est une suite de Cauchy si la suite réelle (On\"d converge vers O.
Remarques
1) On est le diamètre de la partie An = {up/p? n}.
La suite (An)F\j est décroissante, (On)N aussi.
2) La définition s'écrit traditionnellement:

l
\:js> 0,3 nE N, \:j p? n, \:j q? n, Il up - Uq Il <s
3) Il est commode aussi d'introduire Sn= sup Il un+p - Un II·
p~n
U est une suite de Cauchy si et seulement si lim Sn= O.
n--++oo
Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 17

d.22 Valeur d'adhérence d'une suite


Soit U une suite de E, espace vectoriel normé.
On dit qu'un point a de E est une valeur d'adhérence de la suite U s'il existe
une suite extraite de U qui converge vers a.
d.23 Un espace vectoriel normé est dit confplet si, dans cet espace, toute suite de

1 Cauchy est convergente. On dit alors que c'est un


d.24 Une partie A de E est dite complète, A c E, si toute suite de Cauchy formée
1 de points de A est convergente dans A.

p.9
il Une suite convergente est une suite de Cauchy.
iil Une suite extraite d'une suite convergente U est convergente et a la même
limite.
iiii Une suite extraite d'une suite de Cauchy est encore une suite de Cauchy.
iv 1 Une suite de Cauchy a au plus une valeur d'adhérence a et, dans ce cas, elle
converge vers a.
~ Pour il, ii! et Iii!, les démonstrations sont analogues à celles vues en Analyse 1,Chapitre 1
(propriété 14, théorèmes 17 et 18).
Ivl Si a est valeur d'adhérence de la suite de Cauchy (Un), il existe une suite extraite
(~(n» de limite a.
La conclusion résulte alors de :
Il Un - a Il ~ Il Un - ~(u) Il + Il ~(U) - a Il
~ sup
p~n
Il up - Uq Il + Il ~(n) - a Il
q~n
o
p.10
Soit A une partie non vide de E, espace vectoriel normé.
il Si une suite de points de A converge dans E, alors sa limite est un point de
il, adhérence de A.
ii 1 Un point de E est adhérent à A s'il existe une suite de A qui converge vers ce
point.
iii 1 A est un fermé de E si et seulement si A contient la limite de toute suite
convergente de E qui est formée de points de A.
~ il Avec (un) E AN et lim
n---:-+co
Un = c, écrivons:
o ~ d(c,A) ~ Il c- Un Il et lim
n-++co
Il c- Un Il = 0
donc d(c, A) = 0 ce qui signifie CE il (cf. exemple 9)
Ii 1 Supposons c E il. Donc, pour tout n E F\j*, il existe un poi~t an de A tel que:

Il c - an Il < ~ car A (1 B ( c, ~) n'est pas vide


La suite (an)N converge vers c.
iii 1 Cas où A est un fermé de E : utiliser il.
Pour la réciproque, utiliser ii 1 o
18 Précis d'Analyse Il

des.suÎtes bornées sur un espace vectoriel normé E, muni de la


(.E)~iR+, U f-7>sup Il Un Il.
nEN
Eest complet alors 'lJ3(E)co l'est aussi .
• Notons une suite comme une fonction J E 'lJ3(E), i f-7>
JCi) ;
considérons alors une suite de Cauchy (fn)N de Çi]3(E), c'est-à-dire que la suite
n f-7>On=sup Il Jn+p - Jn Il:::0 converge vers O.
pEN

Comme IIJn+p - Jn [[co = sup Il Jn+pCi) - Jn(i) [l, on obtient:


iEN

'ï/ i EN, 'ï/ pEN, lfn+pCi) - Jn Ci) On (1) 1 ~

donc n f-7>JnCi) est une suite de Cauchy de E, E étant complet, elle converge;
notons g(i) = hm
n--++co
Jn(i) pour tout i EN.

9 est une suite sur E, Ig(i) - Jn(i)[ ~ On (2) (faire p ~ +00 dans (1 )).
9 est bornée: 'ï/ i EN, IgCi)1 ~ IIJo 11+ 00

(fn)N converge vers 9 dans (Çi]3(E), Il .[Ico) car Il 9 - Jn lico ~ On d'après (2).

B. Limite - Continuité d'une fonction


Soit (E, Il.11) et (F.I.I) deux IK-espaces vectoriels normés.
Etant donné D partie non vide E, 'ji (D, F) désigne l'ensemble des applications de D
dans F ou ensemble des fonctions de E dans F, dont l'ensemble de définition est D.
'ji (D, F) est un IK-espace vectoriel pour les opérations usuelles, somme de deux fonc-
tions et produit d'une fonction par un scalaire:
Cf, g) E'ji (D, F)2 J + 9 : x f-7>J(x) + g(x)
"-E IK "-J : x f-7>,,-J(x)
Dans le cas particulier où F =IK, on dispose de l'opération produit de deux fonctions et
'ji (D, IK) est une IK-algèbre :
Cf, g) E'!F (A, 1K)2 Jg : x f-7>J(x)g(x)
Définitions :

d.25 Limite d'une fonction en un point Soit J E'ji (D, F), Ac D et aE A.


On dit que J admet une limite en a suivant A s'il existe un point b de F tel
que:
'ï/8> 0, 30'> 0, 'ï/ x E A, Il x- ail <0' =? lf(x) - b[ <8 (1)
On note alors hm J(x) = b.
x--+a.xEA

Remarques
1) S'il existe b et bl dans F vérifiant (1) alors b = b'
ce qui justifie la notation hm
X--+a.XEA
J(x) = b

(voir Analyse l, Chapitre III, propriété 1, définition 2).


2) La proposition (1) équivaut à :
'ï/ V EV (b), 3U EVA (a), J(U) eV (2)
ou aussi à 'ï/ V EV (b), J-1(v) EVA (a) (3).
Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 19

d.26 Continuité d'une fonction en un point


f E 3i (D, F) est continue en un point a de D si f admet une limite en a
1 suivant D.
Remarque
La limitedef en a suivant D ne peut être quef(a), (voirAnalyse 1,Chapitre III, théorème
1), f est donc continue en a E D si et seulement si lÏE1f(~) = f(a).
XED

d.27 Continuité d'une fonction


1 f E 3i (D, F) est continue sur Ac D sif est continue en tout point de A.
d.28 Continuité uniforme
f E 3i (D. F) est uniformément continue sur A c D si :
1 Ife>O.3coO,If(x,y)EA2·llx-yll<a: =? Lf(x)-f(y)l<e
Remarque
1) Sif: A ~ F est une fonction bornée, on peut définir la fonction:
8: IR+-IR+, h >--">8 (h) = sup{lf(x) - f(y)1 /(x, y) E A2, Il x - y II ~ h}
Cette fonction h est positive décroissante.
f
L'uniformecontinuité de sur A est caractérisée par lim 8 (h) = O.
h---;.O

2) f reste uniformément continue si on change la norme de E ou celle de F en une norme


équivalente.
d.29 Fonction lipschitzienne
f E 3i (D. F) est dite lipschitzienne sur A c D si l'ensemble
R = { Lf(x) yi! /(x. y). E A 2.}
Ilx _- f(y)i ,x '* y est maJore.
..
Si le réel k est un majorant de R ou si k = sup R, on dit quef est lipschitzienne
de rapport k ou k-lipschitzienne sur A.
~ Dans ces conditions If (x, y) E A2, lf(x) - f(y)l ~ kll x - y Il

d.30 Homéomorphisme
Soit A une partie de E, B une partie de F, etf une bijection de A sur B.
On dit que f est un homéomorphisme si f: A ----;.
B et f-1: B ----;.
A
sont continues.
d.31 Isométrie
Soit A une partie de E, B une partie de F, etf une application de A dans B.
On dit quef est une isométrie si, pour tout couple (x, y) E A2 :
Ilf(y) - f(x) W = Il y - x II

On dit qu'une isométrie conserve la norme.


li'ropriétés :
p.11 Soitf E 3i (D, F) et Ac D. Les propositions suivantes sont équivalentes:
i/ f est continue sur A.
ii/ pour tout ouvert V de F,f-1(V) est un ouvert de A
iii / pour tout fermé W de F, f-1 (W) est une fermé de A.
VoirAnalyse 1,Chapitre III, théorème 5 et corollaire.
'20 Précis d'Analyse Il

p.12
Soit] E'!Ji (D, F) et Ac D et les propriétés suivantes:
il] est lipschitzienne sur A de rapport k,
ii 1] est uniformément continue sur A,

iii 1] est continue sur A,


Alors

p.13
Soit] E'!Ji (D, F), Ac D et a E A; les propriétés suivantes sont équivalentes
il] admet une limite en a suivant A

iil pour toute suite (an) de A qui converge vers a, la suite (t(an») de Fest
convergente.
ll2F VoirAnalyse l, Chapitre III,propriétés 2 et 3,
• il =? iil Notons b = lim
x--+a,xEA
](x) et considérons une suite (an) de A qui converge
vers a,

L'hypothèse 'ris> 0, 30'> 0, 'ri x E A (î B(a, 0') =? Lf(x) - bl <s


donne 3 pEN, 'ri n ? p,lI an - a Il <0' =? Lf(an) - bl <s
c'est-à-dire que la suite (t(an») converge vers b,
• iil il Si (an) et (a~) sont deux suites de A qui convergent vers a, alors les suites
=?
(t(an») et (t(a~») convergent dans F; vérifions que leurs limites b et bl sont égales,
Pour cela, ilsuffit de mixer les suites (an) et (a~) en notant:

{ C2n+l
c2n = a~
an
Alors lim Cn = a
n-++co et hm ](C2n) = b = n--++O()
n--++co hm ](C2n+l) = bl,

" s'ensuit que b est la seule limitepossible de] en a.


Par l'absurde, si] n'admet pas b pour limiteen a :
3s> 0, 'riO'> 0, 3 Xu E A (î B(a, 0') tel que Lf(Xu) - bl ?s
On peut alors former une suite (an) qui converge vers a :

'ri n E N*, 3 an E A tel que Il an - a Il < ~


n et Lf(an) - bl ?s

sans que la suite (t(an») converge vers b, ce qui est contradictoire,


o
Remarque
Avec] : A ---t F, a E A et b = lim ](x), on a b E ](A), (d'après la caractérisation
x--+a,xEA
de l'adhérence par les suites).

p.14 (F, 1.1) étant complet, soit] E'!Ji (D, F), Ac D et a E A.


Pour que] admette une limite en a suivant A, il faut et il suffit que:

'ris> 0,30'> 0, (x, y) E (A (î B(a, 0'»)2 =? lf(x) - ](y)1 < s


C'est le CritèredeCal.1chy pour l'existence d'une limite.

III. -- -~-- --~=,-,


Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 21

1&' i/ L'hypothèse b= lim 1(t) donne:


t--+a,tEA
10

\je> 0, 3a> 0, \j t E A (1 B(a, a), Lf(t) - bl < "2


d'où par inégalité triangulaire:

\j (x, y) E (A (1 B(a, a)) 2, lf(x) - l(y)1 ~ Lf(x) - bl + Lf(y) - bl <


1satisfait au critère de Cauchy,
10

Ce qui prouve que


ii / Pour la réciproque, prenons une suite quelconque (Xn) de A qui converge vers a et
vérifions que (j(Xn)) est une suite de Cauchy:
\je> 0, 3 r E N, \j n ~ r, IXn - al <a
et donc \j (p, q) E N2,p ~ r et q ~ r, donne Lf(xp) - I(Xq)1 <10,
Comme F est complet, la suite de Cauchy (j(Xn)) est convergente.
On conclut avec la propriété 13.
D

•M' P: 15 :prülo:ngement d\me application


1:
1

(F, 1.1)étant complet, soit A --+ F uniformément continue sur A. Alors il


existe une unique application J : il --+ F continue qui prolonge
uniformément continue sur A.
J est 1;
J prolonge 1 signifie que JIA = 1·
1&' L'uniformecontinuité de 1donne l'existence de la fonction:
of : IR+-+IR+, a f-7 of (a) = sup {lf(x) - l(y)I/(x, y) E A2, Il x - y Il ~ a} avec
lim of (a) = O.
0'--+0

On en déduit que 1vérifie le critère de Cauchy en tout point a E A.

En effet, soit 10> 0, il existe a> ° tel que of (a) <10; et pour tout x, y dans B (C' ; ) ,
on obtient:
Il x- y II ~ II x - a Il + II y - a II < a et donc lf(x) - l(y)1 ~ of (a) < 10
Le critère de Cauchy donne l'existence de J(a) = lim l(x)
x-+a,xEA

En notant que JCA) = I(A), ilvient:

0I (a) = sup{ V(u) - J(v)I/(u, v) E A2, II u- v II ~a} = of (a)

Alors 0'--+0
lim 0f- (a) = ° assure l'uniforme continuité de J sur A. D

p.16
, Composition de fonctionsCQPtinnes
Soit E, F, G trois espaces vectoriels normés, A une partie de E, B une partie
de G,1 une application de A dans F et 9 une application de B dans G. Si, de
plus,I(A) c
B, on dispose de l'application composée go de A dans G. 1
il LÜnite Soit a E A un point oùl admet une limite b = hm l(x), alors
x--+a,xEA
b E 13 : supposons que 9 admette une limite en b, c = hm
y--+b,YEB
g(y), alors go 1
admet c pour limite en a : c = hm go l(x).
x-+a,xEA

ii 1 Continuité Si 1 est continue sur A et 9 continue sur B, alors 9 01 est


continue sur A.
I,,'t

22 Précis d'Analyse Il

trW i1On sait que b E J(A) et J(A) cB donc b E B.


Utilisonsdeux fois la propriété 3: «suite et limite».
Soit (xn) une suite de A qui converge vers a, alors la suite (j(Xn») de B converge vers
b, et la suite (g (j(Xn»)) converge vers c

ii 1 Utiliserla définitionde la continuité en un point et le il


D

p.17 Propriétés des isométries


1

Soit (E, Il.11) et (F, 1.1) deux espaces vectoriels normés, A une partie de E, B
une partie de F etJ: A -7 B une isométrie.

il J est lipschitzienne de rapport 1, doncJ est uniformément continue sur A.

ii 1J est injective; si J, de plus, est smjective, J induit une bijection de A sur


B, dont la bijection réciproque J-l : B ~ A est une isométrie ; J est alors un
homéomorphisme de A sur B.

iii 1 La composée de deux isométries est une isométrie.

p.18 Opérations sur les limites


1

SoitJ :A -7 F, 9 : A ~ F et a E A ainsi que 'il: A-7K

il L'existence de :

u = lim J(x) v= lim g(x) fL= lim 'il (x)


x-a,xEA x~a.xEA x~a.xEA
fournit les nouvelles limites:

lim J(x) + g(x) = u + v et lim 'il (x)J(x) =fL u


x----,-a,xEA x---+a,xEA

ii/ Si F = FI x .,. x Fp est un produit d'espaces vectoriels normés et siJ: A -7 F


est donnée par ses applications composantes x f--+ J(x) = (jl(X), ... ,fp(x»),
alors J admet une limite b en a suivant A si et seulement si chaque fi,
i E [1, p] admet une limite bi en a suivant A.

Dans ce cas b= (bl,bz.···.bp).

trW il Pour la deuxième formule noter le découpage suivant:


ep (x)J(x)- fL U = [ep (x)- fL] J(x)+ fL [J(x) - u]

pour majorer lep (x)J(x)- fL ul par l'inégalité triangulaire.

ii 1 Pour montrer que l'existence de lim J(x) impliquecelle de lim fi(x), pour tout
x_a,xEA x~a,xEA
i E [1, p], utiliser la norme sur F définie par:
II(xl,x2,'" ,xp)llx = sup Il Xi IIF;
l~i~p

où Il ·IIF; est la norme sur Fi,


Pour la réciproque, utiliser la norme sur F définie par:
p

II(xl,x2···· ,xp)lll = L
i=1
Il Xi IIF; D

L
Chapitre l Espaces vectoriels normés 23

p.19 Opérations sur les fonctions continues


1

i/ C(A, F) ensemble des fonctions continues de A dans F est un sous-espace


vectoriel de S!i(A, F).

ii/ C(A, X) est une sous-algèbre de S!i(A, X).

iii/ Sif A ~ F et c;:: A -K sont continues alors <il f :A ~ F est continue.

iv / Sif A - F est continue alors fi : A -IR(, x f--'> lf(x) est continue.


1

v / Si <p: A -K
est continue et ne s'annule pas, alors ~
<p
A --+~ est définie et
continue sur A,

vi / Si F = FI x ... x Fp est un produit d'espaces vectoriels normés et sif : A --+ F

est donnée par ses applications composantes x f--'> f(x) = (1I(X),'" ,fp(x)) ,
alors f
est continue sur A si et seulement si chaque fi: A --+ Fi est
continue sur A (1,s; i ,s;pl.
(I:;;)f Ce sont des conséquence des opérations sur les limites.
D

Exemples - Travaux pratiques

E et F sont deux espaces vectoriels normés.

exemple 12
: E --+ F continue et A c E.
que, si A est dense dans E, alorsf(A) est dense dansf(E) .

• Nous utiliserons la caractérisation d'une partie dense suivante : A est dense dans E si et
seulement si pour tout U ouvert non vide de E, l'intersection A ([ U n'est pas vide.
Soit V un ouvert de F tel que V ([ f(E) *0.
Ils'agit de vérifier que V ([f(A) est non vide aussi.
Par hypothèse, il existe x E E tel que f(x) EV: or,j est continue donc U = f-I(V) est un
ouvert de E, non vide car ilcontient x.
Comme A est dense dans E, U ([ A est non vide: or feu ([ A) cf(U) ([f(A) et feu) c V,
donc V ([f(A) est non vide.

exemple 13
et 9 deux applications continues de E dans F. Montrer que:
{x E Elf(x) = g(x)} estfermé , B = {x E Elf(x) < g(x)} est ouvert.

• On vérifie que A et B sont les images réciproques respectives par 9 - f du fermé {o} de IRet de
l'ouvert ]0, +oo[ de IR.
Commef - 9 est continue, A est un fermé de E et B est un ouvert.
24 Précis d'Analyse Il

uniformément continué.

unE) suite de Cauchy dé E.estune suite de Gauchy de F .

• Rappelons la caractérisation de l'uniforme continuité:


lim ~ (h)
h--O
== ° avec ~ (h) == sup{ lf(y) - f(x)1 /(x, y) E E2, Il y - x Il ,.0:; h}

D'autre part, (xn) E EN est une suite de Cauchy si et seulement si :


lim
n---++oo
On== ° avec On== sup{ Il xp - Xq II /p ;3 n, q ;3 n}
Avec ces notations, pour p ;3 net q ;3 n, on a lf(Xq) - f(xp)1 ,.o:;~ (On)
Si o~== sup{lf(Xq) - f(xp) 1 /p ;3 n, q ;3 n} alors o~,.o:;~ (On)

donc lim o~==


n---++oo 0, ce qui prouve que (f(xn») N est une suite de Cauchy de F.

C. Relation de comparaison au voisinage d'un point


Ces relations ont été introduites en Analyse l, Chapitre VII, dans le cadre des fonctions
réelles d'une variable réelle.

E, F, G sont des espaces vectoriels normés de normes notées Il . Il ' I·IF ' 1·1G' A est
une partie de E et a un point de E adhérent à A. Dans le cas où E ==IR;, a est un point
de IR adhérent à A (donc éventuellement a == +ex; ou a == - ex;).

Il. Domination - Prépondérance 1

f et 9 sont des fonctions définies sur A à valeurs dans F et G :


f:A--+F, g:A--+G
Définitions:

d.32 f est dominée par 9 au voisinage de a suivant A, et on notef == Ca (g)


ouf == C (g), lorsque: :3 V E "If A (a), :3ÀE IR;:, 'If x E "If A (e). lf(x) F 1 ,.0:; Ig(x)j G
1

d.33 f est négligeable devant 9 (ou 9 prépondérante devantf), et on note


f == oa(g) ouf == o(g),
1 lorsque: 'Ife> 0, :3 V E"V~A (a), 'If x E V, lf(x)IF,.o:;e Ig(x)IG
Remarques
1) Le cas E ==R A ==N, a == +ex; donne les relations de comparaison entre suites à valeurs
dans un espace vectoriel normé.
2) Les fonctions f et 9 considérées ont un ensemble de définition commun (ici A) mais ne
prennent pas nécessairement leurs valeurs dans le même espace vectoriel (ici F et G).
En fait, seules les fonctions normes interviennent:

lflF : A --+R x f--?o lf(x) 1F et Igl G : A --+IR;, x f--?o Ig(x)1 G


Doncf == Oa(g) s'interprète en lflF == oa(!gIG)'
En particulier,f == oaCl) signifie lim f(x) == O.
x __a.xEA

1...
Chapitre l Espaces vectoriels normés 25

Il est d'usage courant de comparer, par exemple, une suite complexe ou vectorielle à
1 1
une suite réelle. (--. = 0(1) signifie lim -- = 0).
n+ L n--HCXl n+i

Dans la mesure où les opérations sont légitimes dans les espaces vectoriels considérés,
toutes les propriétés de la relation de prépondérance exposées en Analyse 1,Chapitre
VII,sont valables.

12. Equivalence 1

] et 9 sont des fonctions définies sur A à valeurs dans le même espace vectoriel normé F.

d .34 ] est équivalente à 9 au voisinage de a suivant A, et on note] ~a g,


lorsque: ] - 9 = Oa(g)
Remarques
1) Pour l'équivalence de fonctions ou de suites, il est impératif que l'espace d'arrivée soit
commun (existence de](x) - g(x), de Un - Un).
2) La relation ~a est une relation d'équivalence sur l'ensemble des fonctions définies au
voisinage de a.
3) Ilest intéressant de traduire] ~a 9 par] = (1+ <p)g avec <p= oa(1).

D. Dérivation des fonctions d'une variable réelle


o
l est un intervalle de IRtel que l *0.

Il. Dérivation 1

d.35 On dit que]: l --+ E est dérivableav.pqintci:é l si l'application

l \ {a} --+ E,x f--+ x- a r](x)


_1_ ~ - ](a)] admet une limite en a suivant l \ {a}.
En cas d'existence, cette limite s'appelledérivéëdefena. on la note

d.36 On dit que]: l --+ E est dérivable a ùrolte \resp. à gaUChe) au pOInt a E 1 SI
l'intervalle I~ = l ri [a, +oo[ (resp. I~ = ln] - 00, aD n'est pas réduit à {a} et
si la restriction de] à I~ (resp. I~D est dérivable en a.
Si elle existe, une telle dérivée s'appelle délivÉ~e
de f en a, on la note f~(a) (resp. i!;(a» .
d.37 On dit que] : l --+ E est dérivable (resp. dérivable à droite, à gauche) si]
est dérivable (resp. à droite, à gauche) en tout point de I.
On définit alors l'application dérivée def, par:
f :l --+ E,x f--+ f(x)
On définit de façon analogue les applications]~ : dérivée à droite,J; : dérivée
à gauche.
1" --.------------------

26 Précis d'Analyse Il

Remarques
1) La dérivabilité reste acquise par changement de la norme en une norme équivalente.
2) f: l ---7 E est dérivable en a si et seulement si pour (tout) J E'V1 (a),JjJ est dérivable
en a (la dérivabilité est une propriété locale).
L'existence def(a) équivaut à l'existence et l'égalité def~(a) et def~(a), et dans ce
casf~(a) =f~(a) =f(a).
3) La dérivabilité de f :l
---7 E en a se traduit aussi par:
il existe €E E tel que f(a + h) = f(a)+ € h + o(h) quand h tend vers O.
4) La dérivabilité en un point (resp. sur I) entraîne la continuité en ce point (resp. sur I).

Prbptiétés:
p.20 L'ensemble V(J, E) des applications dérivables de l dans E est un sous-espace

1
vectoriel de C(J, E). L'application «dérivation» : D(J, E) ---7'Je (J, E), f ~ est
linéaire.
f
p.21 Si E = El x ... x Ep et f E'Je (J, E), alors est dérivable si et seulement si f
toutes les applications composantesJj : l ---7 Ej, (1 ";;j ,,;; p), sont dérivables.
1 Das ce cas,f{,···,f; sont les applications composantes def.
p.22 Si E est de dimension p, muni d'une base (ejh'0"Sp et sif E'Je (J, E) est donnée
p

par t ~ f(t) = 'L,Jj(t)ej, alors f est dérivable si et seulement si toutes les


j=l
P

applications coordonnéesfl"",fP le sont et dans ce casf(t) = 'L,Jj/(t)ej.


j=l

12. Application de classe cP 1

Définitibns:
d.38 Comme dans le cas des fonctions réelles, pour f : l ~ E, on définit par
récurrence les dérivées successives à partir de: f = fOl dérivée d'ordre O.
1 On note Vn(I, E) l'ensemble des applications de l dans E n fois dérivables.
d.39 Pour p E~ et f :l ---7 E, on dit que f est de classe cP si f E VP(I, E) avec
fp) :l ~ E continue.
On noteCP(I. E) l'ensemble des applications de classe cP de l dans E.
On dit quef: l ---7 E est de classe C·:x) si, pour tout p c ~,f est de classe CP,

Propriétés:
p.23 Pour tout p c ~"', -pP(I,E) et CP(J, E) sont des sous-espaces vectoriels de C(I, E).
1

p.24 Formule de Leibniz


Sif E CP(I, et 9 E CP(I,
11<) E), alors f .9 E CP(I, E) et, pour 0 ,,;;n ,,;;p :
n
(j'. g)(n) = 'L, C~fn-k)g(k)
k=O

p.25 Classe d'une composée


1 Sif c CP(I, IR) et 9 c CP(J, E) avecf(J) c J, alors 9 of c CP(I, E).

'-
::hapitre l Espaces vectoriels normés 27

III - Complets - Compacts - Connexes


A. Propriétés des espaces complets
La définitiond'un espace vectoriel normé complet est donnée en d.23.
L'espace CR.I.I) est complet.
Le passage d'une norme à une norme équivalente ne modifie pas les suites de Cauchy,
ni la nature «complète» de l'espace.
Prqpriétés:

.l'vI' 1 P',26il Soit A une partie fermée d'un espace vectOliel normé complet de E.
Alors A est une partie complète de E.
ii 1 Soit A une partie complète de E. Alors A est un fermé de E

I].g' i/ Une suite (an)", de Cauchy formée de points de A est une suite de Cauchy de E.
E étant complet, cette suite est convergente, or A est un fermé de E, donc [a limitede la
suite (an)', est dans A.
ii/ Soit (Xn):\ une suite convergente de E formée de points de A.
Alors (Xn)'\ est une suite de Cauchy de E, donc aussi de A.
A étant une partie complète de E, la suite (Xn)', converge dans A.
La propriété 10 iiii prouve que A est fermé de E.
D

p.27 Les espaces !Mn et en sont complets


1

Notons qu'il s'agit d'espaces produits d'espaces vectoriels normés.


Montrons que C=!M2 est complet; [a généralisation est facile.
Soit n - = Xn + iYn une suite de Cauchy de C, alors [es suites réelles
Zn (Xn)r\ et
(Yn)7\j sont des suites de Cauchy.
En effet IXn+p - Xnl ~ IZn+p - Znl ~ ôn où 8n= sup IZn+p - Znl
pE,"\;'

et lim
n---;.-+·::>:)
ôn= 0 car (zn) est une suite de Cauchy.
!M étant complet, les suites (Xn)'J et (Yn)'; convergent dans !M, vers x et y respectivement.
La suite (Zn)r:oi converge vers x + iy (opérations sur les suites convergentes).
D

Théorème'

-Tf Théorème du point fixe


Soit A une partie complète d'un espace vectoriel normé (E, Il.11) et f une
application de A dans A telle que:
il existe un réel k de [O.l[ tel que, pour tout couple (x, y) de A2 :

Ilf(y) - f(x) Il ~ kll Y - x il


Alorsf admet un point fixe a E A, celui-ci est unique et limite de toute suite
(Xn)7\j de A définie par:
X(J E A et pour tout nE 1\1: Xn+l = f(Xn)
28 Précis d'Analyse Il

On dit que l'applicationf estcoÇltraqtâtÜe, et que (Xn)N est une sUitè récurreôte asso-
ciée àf.
Ir§' La méthode consiste à vérifier que:

i / la suite récurrente (Xn)N est une suite de Cauchy,

ii / sa limite est un point fixe de f,

iii / ce point fixe est unique.

i / Pour tout nE l'J*: Il Xn+l - Xn Il = Ilf(xn) - f(Xn-l) Il ~ ~II Xn - xn-lll


d'où Il Xn+1 ~ xflll ~ knll Xl - XO II par récurrence.
p-l

Pour tout p E l'J*, on a xn+p - Xn = Li=O


Xn+i+l - Xn+i

p-l

d'où Il Xn+p - Xn Il ~ L i=O


Il xn+i+1 - Xn+i Il

p-l n
et Il xn+p - Xn Il ~ Li=O
k n+i Il Xl - XO Il ~ --IIk
1- k Xl - XO Il

Comme lim kn = 0, la suite n f-7 sup Il xn+p - Xn II converge vers 0 : la suite (Xn)N
n-++co pE N*
est une suite de Cauchy de A.

ii / A étant une partie complète de E, la suite de Cauchy (Xn)N de A converge vers a E A.


L'applicationf est Iipschitzienne donc continue sur A, d'où:

hm f(xn)
n---++oo hm xn)
= f ( n---++oo c'est-à-dire a = f(a)
Ainsi a est un point fixe def.

iii / Envisageons deux points fixes a et b de f:


Il b - a Il = Ilf(b) - f(a) Il ~ kll b - a Il donne 0 ~ (1 - k)11b - a Il ~ 0
donc b = a ;f admet a pour unique point fixe.
o

B. Parties compactes d'un espace vectoriel normé


Définition :

d.40 Partie compacte


Une partie A d'un espace vectoriel normé est dite compacte si toute suite de
1 points de A admet une suite extraite qui converge dans A.
Remarques
1) Le passage d'une norme à une norme équivalente conserve la nature compacte d'une
partie.
2) Une partie finie est compacte (théorème des tiroirs)
3) Voir Analyse l, Chapitre Il, Paragraphe V, pour l'étude des compacts de !Kt

Propriétés

p.28 Dans un espace vectoriel normé, une partie compacte est bornée et fermée.
1
" .,~r"'''.·,

Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 29

~ Soit A une partie compacte d'un espace vectoriel normé E.

i / Supposons A non bornée et construisons une suite (an)'" de points de A réalisant

il aj - ai Ii ~ 1 pour tout i oF J entiers


La construction est récurrente:

• il existe ao et al dans A tels que Il ao - al Il ~ 1 car A est non bornée,

• Si ao,"', an-l sont n points deA tels que Il Clj - ai Il ~ 1 pour 0"" i<J "" n - l,A
étant non bornée, elle n'est pas incluse dans B, réunion des boules B(ai, 1), donc il existe
an EA \ B et la famille (ao, ' , ' ,an-l' an) vérifie Il Clj - ai Il ~ 1 pour 0 "" i <J "" n,
Toute suite (a~h" extraite de A vérifie aussi il ~ - a~Il ~ 1 pour i oF J, elle n'est donc
pas convergente, ce qui prouve que A n'est pas une partie compacte de E.

Ii / Si A c A alors A est fermée,


Soit x un point adhérent à A, donc limite d'une suite (an)r" formée de points de A
A étant compacte, (anh admet une suite extraite (a~h convergente dans A ; mais
toutes les suites extraites de (anh ont la même limite x, donc x E A
D

p.29 Fermé dans un compact


Soit A une partie compacte d'un espace vectoriel normé E.
1 Si B est une partie fermée de A alors B est aussi une partie compacte de E.
A est compacte donc fermée dans E, alors B est aussi fermée dans E.
Comme BeA, une suite (bnh formée de points de B est une suite de A
Or, A est une partie compacte de E donc il existe une suite (b~),'I: extraite de (bn),~ qui
converge dans A; sa limite est dans B car B est fermée (dans A et dans E).
D

p.30 Produit de compacts


Soit E et F deux espaces vectoriels normés, A une partie compacte de E, B
une partie compacte de F.
Alors A x B est une partie compacte de E x F.
Soit (an', bn) une suite de A x B. A étant une partie compacte de E, il existe une suite
(U;p(n)N extraite de (an)~j qui converge vers un point x de A
La suite (bq;(n)i'; extraite de (bn)i'; est à valeurs dans B, partie compacte de F, et admet
donc aussi une suite extraite (bq;o8(n)):'\; convergente vers un point y de B,
Alors la suite (aq;o8(n)'" est extraite de la suite convergente (U;p(n)i'\1 et converge donc
vers x. Finalement (U;po8(n)' bq;o8(n)) i'\1 est une suite extraite de (an, bn)N qui converge
vers (x, y) E A x B.
Ainsi A x B est une partie compacte de E x F.
D

t.2 Theorème de Heine


Soit A une partie compacte de E etf : A --+ F une application continue.
Alors f est uniformément continue sur A
(Voir Analyse l, Chapitre III, théorème 8).
ri

30 Précis d'Analyse Il

~ Raisonnons par l'absurde: dire que f n'est pas uniformément continue sur A c'est dire
que:

3s> 0, \;f n E N*, 3 (xn, Yn) E A2• Il Yn - Xn Il ~ ~n et lf(Yn) - f(xn)1 ~s

A étant une partie compacte de E, A2 est compacte dans E2,


donc il existe (xq,(n). Y~(n») r:,; extraite de (xn, Yn)N convergente vers (a, b) E A2.

• f étant continue, on a lf(b) - f(a)1 = n~rrco lf (Y~(n)) - f (x~(n)) 1

donc lf(b) - f(a)1 ~s (i)

• d'autre part, IIY~(n) - X~(n)11 ~ ~()


cr n donne lim ~ IIY~(n) - Xq;(n)Il =
n~+x· °
donc b = a et f(b) =f(a) (il)
Les résultats de (i) et (ii) sont contradictoires.
t.3 Image continue d'un compact
Soit A une partie compacte de E etf : A ~ F une application continue.
Alorsf(A) est une partie compacte de F.
(Voir Analyse l, Chapitre III, théorème 6).
~ A toute suite (Yn)N def(A), on peut associer une suite (Xn)r:,; de A par f(xn) = Yn.
A étant une partie compacte de E, il existe une suite (X~)N extraite de (Xn)r:,; qui converge
vers un point a de A.
f étant continue, la suite (Yit) N = (f(x~)) N' extraite de (Yn)'\j, converge vers
f(a) E f(A).
D

t.4 Fonction continue sur un compact


Soit A une partie compacte de E etf : A ~ F une application continue.
i! Alors f est bornée et atteint sa borne: il existe a E A tel que:
lf(a)1 = sup lf(X) 1
XEA

ü! Cas d'une fonction réellef: A ~iR continue sur A compact.


Alorsf est majorée, minorée, il existe a et b dans A tels que:
f(x) = inf f(x) et f(b) = supf(y)
XEA !jE A

~ i / La propriété précédente indique que f(A) est une partie compacte de F, donc bornée
et fermée de F. On dispose donc du réel IlfilA = sup lf(x)l.
XEA

Introduisons une suite (Xn)\, de A telle que la suite (lf(xn)l) converge vers Iif liA
(propriété de la borne supérieure).
A étant une partie compacte de E, il existe une suite (x~)'\ extraite de la suite (xn)~, qui
converge vers un point a de A.
La fonction x f-7 lf(x) 1 étant continue en a, on obtient:

n~rrx lf(x~)1 = lf(a)1 donc liA = lf(a)1


ii / Icif(A) est une partie bornée et fermée de R. elle admet un plus petit et un plus grand
élément; c'est le résultat annoncé. (Voir Analyse L Chapitre III. théorème 7).
D

1.....
::::hapitre 1 Espaces vectoriels normés 31

Exemples - Travaux pratiques

exemple 15
Cê?mplets et compacts
Dne partie A compacte de E est complète .

• Prenons une suite de Cauchy de E formée de points de A.


Comme A est compacte, cette suite admet une suite extraite (X~)N qui converge dans A.
Or, une suite de Cauchy ayant une suite extraite convergente est elle-même convergente.
Ainsi A est une partie complète de E.

exemple 16
PrOpriétés des compacts emboîtés
sçùt (Xn)r,; une suite décroissante de parties non vides et compactes de E.
MOntrer que l'intersection X = (î Xn est un compact non vide de E

• Notons Xn un point de Xn (non vide) pour chaque n E'\j.


Les Xn étant «emboîtés», est une suite du compact Xo, elle admet une suite extraite
(x<p(n)", convergente; notons c sa limite.
Comme Xp est aussi un fermé de E, nous avons l'équivalence:
CEXp {=? d(c,Xp)=O

Or, pour tout n ~ p : 'P (n) ~ p, d(c.Xp) ~ Il c - xcln)


, \1 et lim
n~+x Ii c- x..cln) Il
' = o.

Ainsi, CE Xp pour tout pEN, donc X = n


nE
Xn n'est pas vide.

Une intersection quelconque de fermés de E est un fermé de E, X est un fermé de E inclus dans
le compact Xo, donc X est un compact de E.

Propriétés:

p.31 Parties compactes de Gin


1 Une partie de Gin est compacte si et seulement si elle est fermée et bornée.
Rappel
Rappelons que [K=[!:R ou iC et que Gin est normé par 1/ .

Sur un espace vectoriel de dimension finie, deux normes sont équivalentes (cf Chapitre
Il, théorème 5) donc le choix de la norme est indifférent.
Nous savons déjà que tout segment [a, b] de [!:R est compact et que toute partie compacte
de [Kn est fermée et bornée.

Réciproquement, considérons une partie A de Gin fermée et bornée, il existe donc R E [!:R+
tel que A c [-R, R]n.

Un produit de compacts étant compact, [- R, R]n est un compact de [!:Rn.


Or, une partie fermée incluse dans un compact est elle-même compacte (propriété 29)
donc A est une partie compacte de [Kn
D
32 Précis d'Analyse Il

Soit A une partie compacte de E.


IM'lp·32
i / Pour tout r> 0, il existe une famille finie de boules de rayon r dont la réunion
contient A.

ii / Pour toute famille (Vi)iEI d'ouverts dont la réunion contient A, il existe r> °
tel que, pour tout x de A, il existe un ouvert Vi de la famille qui contient la
boule B(x, r) :
:3 r> 0, V X E A,:3 iE J, B(x, r) c Vi
iii / Pour toute famille (V;)iEI d'ouverts dont la réunion contient A, il existe une
partie finie J
de J telle que:

AcUVi
iEJ

Il@r' i / Par l'absurde, s'il existe r> ° tel que A ne soit pas réunion d'une famille finie de boules
de rayon r.
Alors, à partir d'un point xo de A, on peut construire, point par point, une suite (Xn)1\I de
A telle que Xn ne soit pas dans la réunion U
O~i<n
B(x;, r).

Du fait que Il Xj - Xi Il ~ r dès que *- j, la suite i (xn)1\I n'a aucune suite extraite
convergente, contrairement à l'hypothèse A compact.

ii / Par l'absurde encore, pour tout n E 1'\1*, il existe Xn E A tel que la boule B ( Xn, ~) ne
soit incluse dans aucun des ouverts Vi de la famille.
A étant compacte, cette suite (Xn)1\I admet une suite extraite (~(n»)1\1 qui converge vers
un point a de A.
Il existe Lin ouvert Vo de la famille (Vi)iEI qui contient a ainsi qu'une boule B(a, r) pour
un rayon r> ° convenable, (Vo est ouvert).
Il existe, alors, un entier p tel que:
r 1 r
Il a- ~(p) 1\ < 32 et 'P (p) < 32

de sorte que la boule B (~(P)' 'P ~p)) est incluse dans la boule B(a, r) donc aussi
dans Vo.

Il y a contradiction car, par construction, une telle boule B (xn, ~) n'est incluse dans
aucun Vi.
iii / Utilisons iil :3 r> 0, V x E A,:3 iE J, B(x, r) c Vi
puis il notons (Yj)jEJ la famille finie des centres des boules B(Yj, r) dont la réunion
contient A.
Pour chaque Yj il existe un ouvert Vj associé contenant la boule B(Yj, r).

Ainsi B(Yj, r) c Vj et Ac U B(Yj, r) cU Vj.


o
JEJ JEJ

Remarques
1) Par passage aux complémentaires, la propriété iii! devient: de toute famille (Fi)iEI de
fermés de E dont l'intersection avec A est vide, on peut extraire une sous-famille finie
.dont l'intersection avec A est vide aussi.
2) Cette propriété iiil caractérise les parties compactes de E.
Chapitre l Espaces vectoriels normés 33

pies ~ Travaux pratiques

exemple 17
ère non compacte
ace vectoriel E = C([O, 1], C) étant normé pa == sup lf(t)l),
tE[O.l]

Les éléments de E sont des fonctions continues sur le compact [0,1] de ~, elles sont donc
bornées et la norme Il .11 co est définie.
Pour constater que la sphère unité de E est non compacte, il suffit d'exhiber une suite de fonctions
(fn)N, de la sphère unité de E, qui réalise Ilfq - fp lico ;" 1 pour tout couple (p, q) d'entiers
distincts.
En effet, aucune suite extraite de (fn)N ne peut être convergente.
Choisissons ln: E -+C, t f-7 fn(t) = e2in"lTt.

Comme lé"l = 1 pour Ci réel,fn est unitaire.

La formule 1 ei!> - é' 1 = 21 sin f3 ~ Ci 1 donne:


1
l{q(t) - fp(t)[ = 2 [sin(q - p) 'TT tl ~ 2 (égalité si t = 21q _ pl E [0,1])
donc Ilfq - fp Il = 2.
Conclusion
La sphère unité de (C([O, 1, C), Il .llco) est bornée et fermée mais n'est pas compacte. Ceci est
l'illustration du théorème de Riesz: pour que la sphère unité d'un espace vectoriel normé E soit
compacte, il faut et il suffit que E soit de dimension finie.

C. Parties connexes IM'I

d.41 Partie connexe


Une partie A de E est dite nOn cOfinexe s'il existe deux ouverts Vo et Vi de
Etels que:

An Vo ",0 et
{ Ac
Vo n(Vo =0VI)
VI U
Dans le cas contraire, la partie A est dite
Remarques
1) Par passage aux complémentaires, on obtient:

A non connexe ~ il existe Fo et FI fermés de E n


A Fo ",0 et A n FI ",0
Fo nFI
{ Ac (Fo u=0
FI)
2) Une partie A de E est connexe si A et 0 sont les seules parties de A à la fois ouvertes
et fermées dans A. En particulier, un espace vectoriel normé est connexe.
Il
34 Précis d'Analyse Il

3) Par définition, la partie vide 0 est connexe, un singleton aussi. Hormis ces deux cas,
une partie finie de E est non connexe.
4) La paire P = {O, 1} dans IRest la «caricature il d'un ensemble non connexe. Les parties
de P sont 0, {O}, {1}, {O, 1} ; elles sont ouvertes et fermées dans P.
d.42 arcs
Une partie A de E est dite connexe par arcs si, pour tout couple (x, y) de points
de A, il existe une application J continue du segment [0,1] de IR à valeurs
dans A telle que :
J(O) = x et J(l) = y
Remarques
1) On peut comprendre que A est connexe par arcs si, deux points quelconques de A
peuvent être réliés par un chemin continu inclus dans A.
2) Lorsque ce chemin est un segment, A est convexe: une partie convexe est connexe par
arcs.
d.43 Partie etoilée
Une partie A est dite etoilée s'il existe un point a de A tel que, pour tout x de
1 A, le segment [a, x] est inclus dans A.
Remarques
1) Dans cette définition, un tel point a est appelé centre de A .
2) Une partie étoilée est connexe par arcs car deux points x et y de A sont les extrémités
d'une ligne brisée [x, a, y], a étant un centre de A.
Propriétés:

p.33 Caractérisation d'une partie connexe


Une partie A de E est connexe si et seulement si toute application continue
1 J de A dans la paire P = {O, 1} est constante.
u& Supposons A non connexe c'est-à-dire réunion de deux ouverts Va et VI disjoints non
vides et construisons une applicationJ : A --+ P en associant à tout x de A la valeur:

J(x) = {O1 SIsi Xx E VI


E Va
Cette applicationJ est continue, car les images réciproques par J des ouverts de P :
0=J-1(0) , Va =r1(O) , VI =J-l(1) A =J-l(p)
sont des ouverts de A.
Comme Va et VI sont non vides, J n'est pas constante.
Formulons la réciproque avec les mêmes notations.
S'il existe une application continue J : A --+ P non constante, alors Va = J-1(0) et
VI = J-1(1) sont deux ouverts non vides et disjoints de A.
Or A = Va U VI, donc A n'est pas connexe.
o
p.34 Image continue d'une partie connexe
Soit A une partie connexe de E etJ : A --+ F une application continue.
1 Alors J(A) est une partie connexe de F.
u& Soit 9 :J(A) --+ P = {O, 1} une application continue.
L'application composée 9 0 J : A --+ P est continue donc constante car A est connexe.
On en déduit que 9 est constante. DoncJ(A) est connexe.
o

l....-
Chapitre l Espaces vectoriels normés 35

p.35 Adhérence d'une partie connexe


Soit A une partie connexe de E.
Alors toute partie B telle que Ac BeA est connexe.
En particulier, A est connexe.
Soit] : B -+ P = {O, 1} une application continue.
La restriction de] à A est aussi continue, donc constante car A est connexe.
On dispose alors des inclusions ICA) c](B) c]CA) = ]CA), ce sont des égalités donc
] est constante sur B, et par conséquent, B est connexe.
D

Remarque
L'intérieur d'une partie connexe n'est pas nécessairement connexe imaginer deux
disques fermés de C tangents extérieurement.
p.36 Réunion de parties connexes
Soit CAi)ÜôI une famille non vide de parties connexes de E.
S'il existe une partie Ale qui rencontre toute autre partie Ai de la famille,
alors la réunion R= UAi
iEl
est connexe.

Remarque
C'est, en particulier, le cas si l'intersection n
iEl
Ai n'est pas vide.

Par contre, on ne peut rien dire quant à l'intersection de deux parties connexes (penser
à un cercle et une droite sécante dans le plan).
Soit] : R -+ P = {O, 1} une application continue,] est constante sur chaque partie Ai
(connexe), cette constante est commune car Ai n Ale n'est pas vide.
Donc] est constante, la réunion R est connexe.
D

p.37 Composante connexe


Soit A une partie non vide et a un point de A.
Alors la réunion des parties connexes de E qui contiennent {a} et qui sont
incluses dans A est une partie connexe de E.
Elle est fermée dans A, c'est la plus grande partie connexe de E contenant
{a} et incluse dans A.
On l'appelle composante connexe du point a dans A.
La démonstration découle naturellement de deux propriétés précédentes.
D

p.38 Parties connexes de IR

1 Les parties connexes de IR sont les intervalles.


Rappel
Un intervalle ouvert non vide est homéomorphe à IR.
t
(t f---7 a + et, t f---7 b - e- t, t f---7 al+e
+ b~ sont des homéomorphismes de IR sur
]a, +00[, ] - 00, b[ et ]a, b[ respectivement).

~ i/ Un intervalle J de IR est connexe. Notons J = l l'intérieur de J.


Si J =0, alors J =0 ou J est un singleton, donc J est connexe.
Sinon, J est connexe (intervalle ouvert non vide homéomorphe à IR) et J c J c J, donc
J est connexe (cf propriété 35).
36 Précis d'Analyse Il

ii / Soit une partie A de IRqui n'est pas un intervalle.


Il existe alors trois réels a, b, e tels que a < b < e, (a, e) E A2 et b Ii'. A
Dans ce cas, A n] - 00, b[= A n] - 00, b] est une partie ouverte et fermée de A
distincte de 0 et de A, donc A n'est pas une partie connexe de IR. D

p.39
Soit A une partie de E etf : A -+IR.

On dit que f
possède la propriété des valeurs intermédiaires si son imagë
f(A) est un intervalle de IR.
Si A est connexe et f continue, alors f possède la propriété des valeurs
intermédiaires.
IL§ Corollaire de la propriété 38.

p.40 CO!ll1exitépararcs
1 Soit A une partie de E connexe par arcs, alors A est connexe.
IL§ Supposons qu'il existef : A -+ P = {O, 1} continue et non constante, c'est-à-dire qu'il
existe deux points x et y de A tels que f(x) = 0 etf(y) = 1.
Par hypothèse, il existe une application 'l': [0,1] -+ A continue telle que '1' (0) = x et
(1) = y.
'1'

Alors l'applicationfo 'l': [0,1] -+ {O, 1} est continue et non constante par construction.
Or, le segment [0,1] est une partie connexe de IR, ce qui est contradictoire avec la
propriété caractéristique des connexes.
D

Remarques
1) Une courbe paramétrée, image d'une application continue d'un intervalle de IRdans E,
est connexe par arcs donc connexe de E.
2) La réciproque de la propriété précédente est fausse.
Cependant, elle a lieu dans le cadre de la propriété suivante.

p.41 Soit A une partie ouverte et connexe d'un espace vectoriel normé E.
1 Alors A est connexe par arcs.
IL§ L'idée de la démonstration consiste à construire une ligne polygonale joignant deux points
quelconques de A.
Supposons A non vide, notons 'i6s1([0, 1], A) l'ensemble des fonctions continues sur
[0,1] à valeurs dans A et affines par morceaux. Fixons une origine a dans A et consi-
dérons la partie:
D = {x E AI 3f E 'i6s1([0, 1],A),f(O) = a,f(l) = x}
Montrons, successivement, que D n'est pas vide, que D est une partie ouverte, puis
fermée de A, que D=A est connexe par arcs.
• D est non vide car il existe une boule ouverte B(a, r) incluse dans A (ouvert). Cette boule
est convexe donc incluse dans D.
• D est un ouvert de A.
Soit b un point de D, il existe donc f E 'i6s1([0, 1], A) : f(O) = a,f(l) = b ainsi qu'une
boule B(b, r) incluse dans A (ouvert).
Pour tout x de cette boule on «raccorde )) l'arc @)précédent au segment [b, x] c B(a, r)
(convexe) de la façon suivante:
Chapitre l Espaces vectoriels normés 37

1
g:[O,l]-+A, t>--'>
si °~t ~ "2

1
{ g(t) = j(2t)
2(1 - t)b + (2t - l)x si "2~t~l
9 E 46.s:'1([0, l],A). Ainsi B(b, r) est incluse dans D, D est ouvert.
• D est un fermé de A.
Soit (Xn)1\I une suite de D qui converge vers un point y de A, il existe donc une boule
B(y, r) incluse dans A (ouvert) et un entier n tel que Xn E B(y, r).
On raccorde de la même façon l'arc âXn de A au segment [Xn, y].
Donc y E D, D est fermé (caractérisation par les suites).
• D est une partie ouverte et fermée non vide de A. Comme A est connexe, D = A.
• D est connexe par arcs.

Par définition, pour tout couple (x, y) de rr, les arcs âX et Qi) sont tracés dans A.
On a vu en cours de route comment les raccorder, c'est-à-dire construire une application

continue h : [0,1] -+ A telle que h(O) = x, h ( à) = a, h(l) = y. D

Exemples - Travaux pratiques

exemple 1.8
est ()()nne'Xepar arcs, donc connexe.
ne sont pas homéomorphes.
et U ne sont pas homéomorphes.
Prenons deux points de 1[:* sous la forme A = aé'- et B= beii3 où a et b E IR~, et et [3E IR.
Contournons l'origine par le chemin suivant:
j : [0,1] -+iC*, t >--'> j(t) = [(1 - t)a + tb]e(1-t)ia+tii3
application continue vérifiantj(O) = A,f(l) = B et lf(t)1 E [a, b] clR~,
1[:* n'est cependant pas étoilé.
2) Imaginons une bijectionj de 1[: sur IR.
L'image de la partie connexe
continue.
e est IR\ {j(O)}, partie non connexe de IR, doncj n'est pas

3) L'application <p: [0,1] -+ U, t >--'><p(t) = e2hrt est continue, surjective, donc U est une
partie connexe de iC.
L'image de l'intervalle ]0, 1[ par <pest U\ {1}, également partie connexe de iC.
Raisonnons par l'absurde en supposant qu'il existe un homéomorphisme 9 de U sur [0, 1].
Notons:

a = g-l (à) et h: U -+ [0,1], Z>--'> h(z) = g(az)


z >--'> az induit un homéomorphisme de U sur U, donc h est un homéomorphisme (par
composition).
1
Or, h(l) = g(a) ="2 donc j'image par h de la partie connexe U \ {1} est

partie non connexe de IR, c'est une contradiction.


38 Précis d'Analyse Il

Exercices-types
Ex. 1.7
Soit A et B deux parties non vides fermées et Soit A une partie de IRP ayant un unique point
disjointes de E. d'accumulation a ; montrer que A est dénom-
1) Trouver une fonction continue f : E ->IR brable.
telle que JjA = O,Jj B = 1. EX.1.8
2) En déduire l'existence de deux ouverts
Soit A un compact de E, (Xn)N une suite de A et
disjoints U et V de E tels que
L l'ensemble des valeurs d'adhérence de cette
AcU,BcV
suite. Calculer lim
n-+oo
d(xn, L).
Ex. 1. 2
EX.1.9
Soit A et B deux parties non vides fermées et
disjointes de E. Soit A une partie non vide et bornée de E.
1) Montrer que, si A est compact, alors 1) Montrer que toute demi-droite d'origine
d(A,B) > O. a dans A rencontre la frontière de A,
2) Donner un exemple dans IR, puis dans 2) Montrer que A et Fr(A) ont le même dia-
d(A, B) = O.
1R2 où mètre.

Ex. 1.3 Ex. 1. 10


Montrer que Soit A une partie non vide de E et f :A ---.IR
N :1R2---.1R, (x, y) ~ N(x, y) = sup lx + tyl k-lipschitzienne.
tE[ü,ll
est une norme sur 1R2. 1) Justifier la définition de 9 : E ---.IR,

Dessiner la sphère unité. x ~ g(x) = sup {J(t) - kll x - t Il}


tEA
Ex. 1. 4 2) Vérifier que 9 prolonge f et que 9 est
Soit A une partie convexe de E. aussi k-lipschitzienne.

Montrer que la fonction E ---.IR, x ~ d(x, A) est Ex. 1. 11


convexe.
Soit F un sous-espace de dimension finie de E,
EX.1.5 Fi=E.
x 1) Montrer que, pour tout x E E, il existe
1) Montrer quef : E ---.E,x ~ + Il xii 1 Xl E F tel que Il x - Xl Il = d(x, F).
induit un homéomorphisme de E sur la
2) Montrer qu'il existe x E E \ F tel que
boule unité.
Il x Il = d(x, F).
2) f
Montrer que est lipschitzienne et trou-
ver le meilleur rapport. Ex. 1. 12

EX.1.6 Soit K une partie compacte de E.

1) Pour quelles valeurs du réel À définit-on 1) Montrer qu'il existe deux points a et b de
une norme sur 1R2 par K tels que Il b - a Il =8 (K), diamètre de
K.
Nf.. (x, y) = vi x2 + 2 À xy + y2 ?
2) Comment ces deux points se situent-ils
2) Comparer les deux normes Nf.. et NiL'
par rapport à la frontière de K ?
Chapitre l Espaces vectoriels normés 39

Indications
Ex. 1.1
1) Utiliser les fonctions Présenter A comme réunion dénombrable d'en-
x >--+ d(x, A), x >--+ d(x, B). sembles finis formés de " couronnes" centrées
2) Utiliser des images réciproques en a.
d'ouverts de iR;.

EX.1.2

1) Par l'absurde. Raisonner par l'absurde en supposant que

2) Vérifier que Z est un fermé de iR;.


( d(xn), L) 1'\1 ne converge pas vers O.
Penser à une courbe plane ayant une
asymptote.

Ex. 1.3 1) Sur une demi-droite d'origine a E A,


Expliciter N(x, y) et reconnaître une norme considérer le point de A le plus éloigné
classique de iR;2. de a.
Ex. 1. 4 2) A partir de deux points a et b de A définir
Faire un croquis; utiliser la norme de E avant deux demi-droites dont l'intersection est

de passer aux bornes inférieures. [a, b], puis utiliser 1).


Ex. 1. 5 Ex. 1. 10
1) Résoudre l'équation y = J(x) en calcu-
Savoir qu'une partie non vide majorée de iR; ad-
lant Il y Il au préalable.
met une borne supérieure, que cette borne est
2) Former J(y) - J(x) à l'aide de (y - x) ou
le plus petit des majorants.
de Ilyll-Ilxll·
Pour le meilleur rapport, commencer par Ex. 1. 11
choisir y = O.
1) Introduire une suite convenable de F.
Ex. 1. 6
2) Considérer x = y - yi.
1) Reconnaître une norme euclidienne pour
À convenable. Ex. 1. 12
2) Chercher les bornes de la fonction
1) Introduire une application continue défi-
N2
nie sur un compact.
~(x, y) sur les droites x = yet
Nf..
2) Vérifier que a, par exemple, n'est pas
x +y = O.
intérieur à K.
.------ •••• "-- .,""'~ ••••• • ~ __ u

40 Précis d'Analyse Il

Solutions des exercices-types

1) Notons Ci et [) les fonctions de E dans IRdéfinies par Ci (x) = d(x, A) et [) (x) = d(x, B).

Rappelons que d(x, A) = 0 ~ X E A (car A est fermé)

et que Id(x,A) - d(y,A)1 ~ Il x - y II·

Ainsi, les fonctions Ci et [) sont continues sur E et la fonction Ci + [) ne s'annule pas sur E (car
A et B sont fermés disjoints).
Ceci justifie l'existence et la continuité de la fonction:

d(x, A) ". Ci

f : E -+R x f--é> d(x, A) + d(x, B) c est-a-dlre f = Ci + [)


Il est facile de vérifier que f est à valeurs dans [0,1] et que JjA = 0 , JjB = 1.

2) Notons U=f-1(]-oo,à[) et v=r1(]à,+oo[).


Ce sont des ouverts disjoints de E (image réciproque d'ouverts disjoints de IR par une fonction
continue) et AeU, BeV car A=f-1(0) et B=f-1(1).

1) Si d(A, B) = 0, il existe une suite (an, bn)f\j de A x B telle que lim Il an -


n~+co bn II = O.

A étant compact, il existe une suite (~(n»f\j extraite de (an)f\j qui converge, notons c sa limite.
Par inégalité triangulaire:

II c - b<p(n) Il ~ Il c - a<p(n) Il + Il ~(n) - b<p(n) Il d'où n~~CXl Il c - b<p(n) Il = 0

A et B étant fermés, c limite commune des suites (~(n» et (b<p(n» appartient à A Il B, ce qui
est contradictoire car A Il B est vide.

2)

• Choississons les deux parties suivantes de IR: A =7L , B = { n- 21nln E N* }


Elles sont fermées et disjointes (IR\ A et IR\ B sont réunions d'ouverts)

et d(A, B) ~ ln - ( n - 21n) = 1 2~ pour tout nE N*, donc d(A, B) = O.


1 IY
• Soitf : IR-+R x f--é> f(x) = ~
x +1
f est continue. Les deux parties de 1R2 définies B
par:
x
A = {(x, O)/x EIR} =IR x{O} et A 10
B = { (x,f(x» lx E IR}, graphe de f

sont fermées. En effet, A est produit de fermés de IR, et B est l'image réciproque de {O} par la
fonction continue 1R2-+R (x, y) f--é> f(x) - y)
A Il B =0 (f ne s'annule pas) et 'if x E IR,d(A, B) ~ f(x) donc d(A, B) = o.
Chapitre 1 Espaces vectoriels normés 41

Ex. 1. 3

Pour (x, y) E u;g2 donné, la fonction t;-;. x + ty est affine donc monotone, ses extremums sont
atteints aux bornes. Ainsi N(x, y) = sup{[x!, lx + yi}.

Le changement de variable IY
Y=x+y
{X=x A
correspond au changement de base sur u;g2 :

I=i-j
J=)
{--+ ~ ---+

L'expression de N dans cette nouvelle base est


N(XI + Y j) = sup(IXI ,IYi);
il s'agit de la norme Nx, de u;g2. '.. ni'.. x
La sphère unité est le parallélogramme
de sommets ±l ±J c'est-à-dire
[, [-2j, -[, -T+2)

EX.1.4

Notations
y
, ,
~\,
; 1 Z X
Soit (x, y) E E2 , (u, v) E A2, ,, '', '
, ' ''
' '
r E ]0,1], {zw = (1 - t)x + ty
t)u tu
~ A v~u
410rs z - w = (1 - t)(x - u) + t(y - v)
et Il z - w Il "" (1- t)1Ix - u Il + tll y - v Il
d(z, A) "" (1 - t)11x - u Il + tll y - v Il (une borne inférieure est un minorant)
d(z, A) "" (1 - t)d(x, A) + t dey, A) (c'est le plus grand des minorants)

1.5

1) Pour y = j(x), Il y Il = 1 1,1


~ IL Il appartient à [0, 1[, doncj est à valeurs dans la boule unité
B(O, 1).
x
Pour y E B(O, 1), résolvons l'équation y = -. -" ".

x= ~ comme solution
On obtient Il x Il = 1 ~ ~II~ /1 (défini car Il y Il < 1), puis
unique.
Ainsi j induit un homéomorphisme de E sur B(O, 1) dont l'application réciproque est

B(O, 1) -+ E, y;-;. 1- ~I y Il (les continuités dej etj-1 découlent des opérations sur
les fonctions continues, (propriété 19))
y - x + Il x Ily - Il y Ilx
2) Calculons j(y) - j(x) = (1 + Il x Il)(1 + Il y Il)
En écrivant û= Il x Ily - Il y Ilx = Il x lI(y - x) + (II x Il - Il y Il)x
on obtient Il û Il "" Il x II· Il y - x Il + III x Il -II y III· Il x Il "" 211x II· Il y - x Il
'----.--~~-- •••.••~="".,'-=-".., == IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!IIIII!!!!I!II.----4I!
__ •

42 Précis d'Analyse Il

, , "" (1 + 211 x Il)[[ y - x Il


AinSI IIJ(Y) - J(x) Il ~ (1 + [[ x Il)(1 + [[ y Il)
En permutant x et y ((x, y) ~ IIJ(Y) - f(x) Il est symétrique) puis en faisant la moyenne
arithmétique, il vient:

(1 + [[x + Il Il y 11)11 y - x [[
IIJ(y) - J(x) Il "" (1 + Il x Il)(1 + Il y Il) "" Il y - x Il
J est lipschtzienne de rapport 1.

IIJ(x) Il 1 ,
Comme lTXlI = 1 , Il "II -+ 0 (x -+ 0), k = 1 est le rapport optimum,

1.6

1) Qx.cx---r + x)) = x2 + 2 À xy + ~ est une forme quadratique sur ~2, il s'agit qu'elle soit
définie positive, Pour des raisons de symétrie, faisons le changement de coordonnées

T= t + j
X = v2 correspondant au changement de base orthonormale
v2
x-y
{ y= x+y
v2 {
J=~j
" --.+ -+

(vecteurs propres de la matrice symétrique ( ~ ~) )

QA (XI +Y J) = (1+ À)X2 + (1- À)y2


QA est définie positive si et seulement si (1+ À> 0, 1- À> 0) Ç=? ÀE] -1, l[ et dans ce
cas NA = VQ;: est une norme euclidienne sur ~2. (Voir Algèbre 2)

2) Plaçons nous dans le cas -1 <À<f1< 1 et calculons:

2
NA 2
NIL ( f1 - À)(x - y,.)2 _ .
1+ À - 1+ f1 = (1+ À)(l+ f1) ~ 0 avec egallte sur la drOite x - y = O.

. N~ N~ (À - f1)(x + y)2 "" _. _ ,


pUIS 1- À - 1- f1 = (1 \ \(1 ,,\ ~ 0 avec egallte sur la drOite x + y = O.

Ainsi pour -1 <À<f1< 1, NA et NIL sont des normes sur ~2, elles sont équivalentes (~2 est
de dimension finie) et:

NILV~I+;J: "" NA "" NILV~~ (coefficients optimum)

Ex. 1.7

A ayant un point d'accumulation, ce n'est pas une partie finie de ~p

Notons, pour tout entier n E l'J,


Bn = { X E ~p / ~ "" Il x - a Il n} et
B= U Bn.
"" nEN*

Bn est bornée et fermée dans ~P, c'est donc une partie compacte de ~p. AnBn est finie sinon A
aurait un point d'accumulation autre que a.
Ainsi A' = A nB = U (A n Bn)
nEN*
est dénombrable et A = {a} u A' l'est aussi.

••
~:I~'t~III~,~IIIIII.lllrn
••••••••••••••••••••••••••••••• 1I!!,~itf:i·

Chapitre l Espaces vectoriels normés 43

Ex. 1.8

A étant compact, la suite (xnh, admet une suite extraite convergente. donc L est non vide.
Supposons que la suite n f-7 d(xn, L) ne converge pas vers 0 :
3s> 0, V N E'\, 3 P ~ N, d(xp.LJ ~s
Ce qui signifie qu'il existe une suite (x~h, extraite de (xnh vérifiant d(x~, L) ~s pour tout n E "c;.
Cette suite de A admet elle-même une suite extraite C,(~) convergente, dont la limite a est valeur
d'adhérence de (x~)"J et aussi de (xnh,. donc a E L, et on obtient la situation:
o <s~ d(x~,L) ~ il x~ - a avec hm
n---'-+::.>:
Ii x~ - a = 0

C'est contradictoire. Ainsi lim d(xn, L) = O.


n-+x

Ex. 1. 9

Rappelons que Fr(A) = ilIÎ E \ A, A et il ont la même frontière et le même diamètre.


1) Tout couple (a, u) formé d'un point a de A et d'un vecteur unitaire u de E définit une
demi-droite a+ u.
IR+

La partie l = {t E IR+ / a + tUE A} de lM.est non vide (0 E I) et bornée (8 CI) ~8 (A»,


elle admet donc une borne supérieure T = sup lEI et X = a + Tu E il
(I --;- A, t f-7 a + tu est continue).

Pour tout nE,,,, Xn = a + T + Tl E E \A car T + Tl l


""X (1) _ U
1 11'

donc X = n---'-+·-:x:;.
lim Xn E E \, A. Ainsi X E ilIÎ E \, A = Fr(A),

toute demi-droite d'origine dans A rencontre la frontière de A.


2) Le 1) prouve que Fr(A) n'est pas vide, et comme Fr(A) c A, on a déjà 8 (Fr(A» ~8 (A).
Supposons que A ait deux points distincts a et b (sinon A = Fr(A».
Sur la droite (ab) il existe deux points c et d de la frontière de A tels que [a, b] c [c, d].
(pour définir le point c utiliser 1) en considérant la demi-droite d'origine a ne contenant pas b)
Alors Il b - a Il ~ Il d- c Il ~8 (Fr(A» et 8 (A) ~8 (Fr(A».
Conclusion: A et Fr(A) ont le même diamètre.

Ex. 1. 10

Pour tE A, XE E, notons h(t, x) = f(t) - kll x - t Il.

Utilisons quef est k-lipschitzienne et l'inégalité triangulaire, pour a dans A, il vient:


fet) - f(a) ~ kll t - a Il ~ kll t - x Il + kll x - a Il
h(t, x) =f(t) - kll x - t Il ~f(a)+ kll x - a Il (1)
Ainsi t f-7 h(t, x) est majorée sur A d'où l'existence de g(x) = sup h(t, x)
tEA

Si x E A, on a h(x, x) = f(x) ~ g(x) et h(t, x) ~ f(x) (choisir a = x dans (1)


j'où g(x) =f(x). Ainsi 9 prolongef.
Formons h(t, x) - h(t, y) = k (II t - Y Il - Il t - x Il) ~ kll x - y Il
j'où h(t, x) - g(y) ~ kll x - y Il puis g(x) - g(y) ~ kll x - y Il
SI, par symétrie, Ig(x) - g(y) 1 ~ kll x - y Il.

Ainsi 9 est aussi lipschitzienne de rapport k.


l' or; ••••• ~ •• _~-, ,' ••.•• ~"'''''''''",H

44 Précis d'Analyse Il

1) F étant de dimension finie, toute suite bornée de F admet une suite extraite convergente.
Soit x E E et (Xn)N une suite de F telle que:
hm
n-++oo
Il x - Xn Il = d(x, F)

La suite réelle (II x - Xn II) N est convergente donc bornée, ce qui entraîne que la suite
(Xn)N est elle-même bornée.
Elle admet donc une suite extraite (X~)N convergente de limite x! dans F, car F est fermé.
Alors hm
n-++oo
Il x - x~ II = Il x - x' Il = d(x, F).

2) SoitYEE\FetylEFtelsque Ily-y/ll=d(y,F).
Posons x = y - y. Comme d(x, F) = dey, F), x vérifie Il x Il = d(x, F).

1) Introduisons l'application distance d : E2 -+IR, (x, y) f-'3> d(x, y) = II y - x Il

La norme choisie sur E2 étant N(x, y) = II x II + Il y Il, l'application d est lipschitzienne de


rapport 1, donc continue:
Id(X, y) - d(x, y)1 ~ Il (Y -y) - (X-x) Il ~ Il Y -yll + II X-x Il = N(X-x, Y -y)
La restriction de d au compact K2 (produit de compacts) est bornée et atteint sa borne (le
diamètre de K par définition) ; il existe deux points a et b de K réalisant:
sup d(x, y) = Il b - a Il =0 (K)
(X.Y)EK'2

2) Montrons que a et b sont des points de la frontière de K.


o
Fort de l'identité K = K \ Fr(K), un raisonnement par l'absurde consiste à supposer que le
point a, par exemple, est intérieur à K.
\1existe donc une boule B(a, r) incluse dans K.
r b- a
En supposant a et b distincts (sinon K est un singleton), le point
c= a- 211 b_ a Il est
r b- a
dans B(a, r) donc dans K et "augmente le diamètre de K" car b-c=b-a+-2----
r
II b - cil = II b - a II + 2 : c'est bien sûr une contradiction.

~
Chapitre l Espaces vectoriels normés 45

Exercices proposés
E désigne un espace vectoriel normé sur K

Ex. 1. 1 EX.1.6

Montrer que l'on définit une norme sur ~2 par: Soit A une partie compacte de E, montrer que
IIx+ tyll B =u!x.Y)EA2 [x, y] est une partie compacte
:V(x, y) = sup --- deE.
tE [ii 1+ t
Déterminer et dessiner la sphère unité. Ex. 1.7
Ex. 1.2 Soit A une partie non vide de E; pour tout r> 0,
Dans l'espace vectoriel E = dIO, 1], R) normé on pose:
par Il.1100' on considère une famille B(A. r) = {x E E/d(x,A) < r}
'f1, ... ,fp) E EP et on définit l'application Montrer que
eV :~P-+~ par
:V(X1,'" ,xp) = IIZf=l xJi11 x'
B(A, r) = U B(x, r),
XEA
A= n
DO
B(A. r).

Donner une condition nécessaire et suffisante Si A est bornée, calculer le diamètre de B(A, r)
pour que N soit une norme sur ~p en fonction de celui de A.
Ex. 1.3
Ex. 1.8
Soit E = C([O, 1], m ; montrer que l'on définit
Soit A une partie compacte de E etf : E -+ E
des normes N1, N2, ... par:
·'h(f) = lf(O)1 + IIf' Ilco,
telle que f(A) c A.
On suppose qu'il existe un point a de A tel que,
N2(f) = lf(O)1 + lt(O)1 + 1I1"llx,'"
pour tout x E A:
Comparer ces normes deux à deux.
x;te a =? Ilf(x) - a Il < Il x - a II·
Ex. 1. 4
On définit la suite (Xn)r\, de A par:
Soit E = C1([0, 1], ~) ; montrer que l'on définit
XO E A, xn+1 = f(xn).
une norme euclidienne sur Epar:
X: E-+~, Montrer que (Xn)i\i converge vers a.
1
EX.1.9

f f--'> N(f) = k2(Oh ,,f 1'2(t) dtr Soit A une partie compacte de E etf
telle que:
: A -+ A

Comparer les normes N et Il.llx.


Ex. 1.5
'i (x, y) E A2, IIf(y) - f(x) Il = Il y - x Il

Montrer que f est surjective.


Soit K une partie convexe d'un ~-espace vecto-
riel E admettant GE comme centre de symé- Ex. 1.10
trie, ne contenant aucune droite, telle que toute Soit F l'ensemble des fonctions lipschitziennes
droite passant par GE rencontre K en dehors
de [0, 1] dans E. On définit l'application:
:Je GE.
K:F~~,
Montrer que N : E -+~,
lf(y) - f(x)1
f f--'> K(f) = sup
y-x
xf--'>N(x)=inf{ÀE~: /~ E K} O~x~y~l
est une norme sur E. et N : F -+Rf f--'> lf(O)1 + K(f).
Montrer que pour cette norme Montrer que N est une norme sur F,
o _

B(OE, 1) = K et Bj(OE' 1) = K. Comparer N et Il ·1100'


'o· •••• ~ -", ••••••••••••••
_~ ~~i~~ __ ~ . ------------- _

46 Précis d'Analyse Il

lM] Ex. lM]


Soit E un espace vectoriel normé ayant une Soit A une partie compacte de E et (Xn)1\I une
base dénombrable. suite de A telle que

Montrer que E est complet. lim


n--++oo
Xn+l - Xn = O.

Montrer que l'ensemble des valeurs


d'adhérence de la suite (Xn)1\I est connexe.
Soit E un espace vectoriel normé où toute boule
fermée est compacte. Ex. 1. 16 lM]
Montrer que E est complet. Soit A une partie compacte de E et (Cn)1\I une
suite décroissante de parties non vides con-
lM] nexes et fermées.
Soit E un espace vectoriel complet ; on con-
sidère une suite (Vn)1\I décroissante d'ouverts
Montrer que l'intersection n
ncol\l
Cn est connexe.

denses dans E.
EX.1.17 lM]
Montrer que l'intersection n Vn
ncol\l
est dense
Soit E un IR-espace vectoriel de dimension finie
dans E. n ~ 1 et F un sous-espace de E.
Montrer que F est un hyperplan si et seulement
14 si E \ F est non connexe.
Soit E un espace vectoriel complet, j :E --+ E
EX.1.18 lM]
une application telle que l'une de ses itéréesjP
Soit E un IR-espace vectoriel de dimension finie
(p E N*) soit contractante.
n~2.
Montrer que j admet un point fixe unique.
Montrer que toute sphère est connexe .

•...
Chapitre Il

Applications linéaires
sur les espaces vectoriels
/
normes

1- Continuité des applications linéaires


E, F, G désignent des espaces vectoriels normés.
Théorèmes:

t.1 Caractérisation des applications linéaires continues


Pour une application linéaire f de E dans F les propriétés suivantes sont
équivalentes:

il f est continue sur E

iil f est continue au point OE

iii 1 f est bornée sur la boule unité fermée BJ(OE' 1) _


iv 1 il existe k ? 0 tel que pour tout x de E : Ilf(x) Il ~ kll x Il
vif est lipschitzienne
10? Il est facile de faire une démonstration circulaire.
il =? iil =? iiii =? ivl =? vi =? il
• Détaillons 'iil =? iiii
En utilisant la continuité en 0E, il existe a> 0, tel que Ilx Il ~a =? Ilf(x) II ~ 1.
Tout vecteur y de la boule unité fermée vérifie Il a y Il = a Il y Il ~ a
1 1 1
donc f(y) = -f(a
a y) donne Ilf(y) Il = -llf(a
a y) Il ~ -.a
Ainsif est bornée sur là boule unité fermée.
• Voyons aussi iiii =? ivl
Exprimons que f est bornée sur la boule unité fermée:
::3 k? 0, 'if x E E, Ilx Il ~ 1 =? Ilf(x) Il ~ k
y
Pour tout vecteur non nul y, on a m E BJ(OE,l)

donc 1~(lI~II)II~k et Ilf(y)ll~kllyll·


Sachant que f(O) = 0, l'inégalité Ilf(y) Il ~ kll y II est valable pour tout y de E.
• Les autres implications sont évidentes.
D
48 Précis d'Analyse Il

Remarques
1) La continuité de f E~ CE, F) reste acquise par le changement d'une norme en une norme
équivalente, dans E comme dans F. Par contre, f peut être continue sur CE, Il .111) et
non continue sur (E, Il.112) quand Il .111 et Il.112 ne sont pas équivalentes.
2) Dans les propriétés du théorème 1 , on peut remplacer:

en ii/ le point OE par un autre point de E,

en iii/ la boule unité fermée par toute autre boule de rayon non nul, même ouverte, ou
par une sphère de rayon non nul.

3) Souvent la mise en défaut de la continuité d'une application linéaire f E ~ (E, F) se fait

en exhibant une suite (Xn)N de la boule unité de E telle que la suite (i(xn») N soit non
lim IIf(xn) Il = +00 par exemple).
bornée, (n-++oo

t.2

L'ensemble des applications linéaires continues de E dans F est un sous-


1 espace de ~ (E, F) noté
Ir%'
~c CE, F) est non vide et stable par l'addition des fonctions et la multiplication d'une
fonction par un scalaire.
o

• "s'agit bien d'une application linéaire définie sur des espaces vectoriels normés :

'Il: E -+IR, P f-7 pel)

E normé par Il.1100 et IRpar la valeur absolue.


Essayons d'appliquer la remarque 3) précédente.
Notons Pn(X) = l +X + ... +Xn,

on a alors Il Pn 1100 = l et 'Il (Pn) = Pn(l) = n+l


Voilà un exemple d'une suite (Pn)N de la sphère unité dont la suite des images ('Il (Pn») N n'est
pas bornée.

L'application linéaire 'Il n'est pas continue sur CE, Il.11(0)'

.••... -",..,..,,,,,,,,,,,,~,,,, --- ------------------------------


....
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 49

2
ment de norme

les notations de l'exemple 1 et sur E =~ [X] deux autres


q

11 PlI1 == Llad et
i=O

\Il: E -fIFt P f-3> P(l) sur (E,II.I12)1


• Ces questions se justifient car les normes Il . 111, Il . 112 et Il . 1100 ne sont pas équivalentes.

• L'analogie entre Il P 111 et ep (P) se concrétise par:

ep est bornée sur la boule unité de (E,


lep (P)I = IP(l)1

Il.111)
= I~ ail ~ ~
(lep (P)I ~ 1 si
lad

Il Pl11
= Il P 111

~ 1)
L'application linéaire ep est continue sur (E, Il .111)

• Reprenons la suite n f-3> Pn(X) = 1 + X + ... + Xn de l'exemple 1 et calculons:


Il Pn 112 = vn+l et Pn(1) = n + 1
P
Alors Qn = vn+1
~ appartient à la boule unité fermée de (E, Il.112)

tandis que ( ep (Qn») N = ( vn+l) N est une suite réelle non bornée.
Ainsi, l'application linéaire ep est non continue sur (E, Il . 112).

t. 3 Norm.ed'un~applicatiol'lliliêaire cOntinue
E et F désignant des espaces vectoriels normés, l'application:
5Ec (E, F) -fR f f-3> Iif Il = sup Ilf(x) Il est une norme sur 5Ec (E, F)
Ilxll~l
Remarque
L'existence du réeliif II pour f E 5Ec (E, F) est justifiée par la propriété iii/ du théorème 1.

Notons B la boule unité fermée de E: BJ(OE' 1).


Vérifions les trois critères de définition d'une norme.
• Si Iif Il = 0, alors pour tout x E B, Ilf(x) Il = 0 etf(x) = O.

Or, quel que soit y E E, x = 1 + ty Il E B donc f(y) = (1 + Il y Il)f(x) = O..


Conclusion: f = 0 ~ Iif Il = O.
• Notons I(j) = {llf(x) Illx E B} c~+ pour f E5Ec (E, F)
Comme I(À f) = IÀI I(j) pour ÀE II<:, on a :
supI(Àf) = IÀI supI(j) c'est-à-dire Il Àfll = IÀlllfl1

• Soitf et 9 dans 5Ec (E, F).

Pour tout x de B, on a Ilf(x) + g(x) Il ~ Ilf(x) Il + Il g(x) Il ~ Iif Il + Il 9 IL


donc sup Ilf(x) + g(x) Il ~ Iif Il + Il 9 Il c'est-à-dire IIf +9 Il ~ Iif Il + Il 9 II·
XEB D
50 Précis d'Analyse Il

Convention
Dès que E et F sont des espaces vectoriels sur lesquels des normes sur E et F ont été
fixées, l'espace vectoriel ::Ec (E, F) est muni de la norme Il .11 précédente.
Cette norme sur ::Ec (E, F) est dépendante des normes choisies sur E et F.
t.4
Pour toutf E::Ec (E, F), on a :

. Ilf(x) Il
II Iif Il = Ilsup Ilf(x)
X Il,,;;1 Il = Ilxll~l
sup Ilf(x) II = XEE\{OE}
sup -II-IIx

iil Iif Il = min{k E ~+ l'if XE E, Ilf(x) Il ~ kll x Il}

Il'W i / Si f E ::EcCE, F), l'existence de a = sup Ilf(x) IL de b = sup Ilj(x) Il et de


IlX Il,,;;1 Ilxll~1

Ilf(x) Il , d th" 1 1 "t' "') ')


c = XEE\{Oe}
sup -1-1-1-1
x resu te u eoreme , propne es III et IV ,

B désigne toujours la boule unité fermée de E et soit 5 la sphère unité.

Ona lfXlr=
Ilf(x) II f
Il (
W
x ) Il
et {xW/XEE\{OE} } =5 donc b=c
5cB donne b ~ a

Pour tout x de B\ {OE}, on a


Ilf(x) Il ~ II~~~ Il d'où Ilf(x) Il ~ c, inégalité
encore vérifiée pour x = OE d'où a ~ c soit aussi a~ b.
Finalement a = b = c,

ii / xEE\{Oe}
sup x est le plus petit majorant de l'ensemble
Ilfll(XI)III {llfll x
(XI)IIIlx E E \ {OE}}

donc c'est le plus petit des réels positifs k tels que 'if x E E \ {OE}, "~~~ Il ~'k,
Ainsi on obtient c = min{k E ~+ l'if XE E \ {OE}, Ilf(x) Il ~ kll x Il}
donc aussi, puisque f(OE) = OF, c = min {k E ~+ l'if x E E, Ilf(x) II ~ kll x Il}
o
Corollaires:

c.1 Pour f E::Ec (E, F), on a 'if XE E, x Il


Ilf(x) Il ~ Iif 1111
1

c.2 Soit f E::E CE, F).


S'il existe un réel k tel que, pour tout x de E, Ilf(x) Il ~ kll x Il,
1 alorsf est continue et Iif II ~ k.
Ceci fournit une méthode pratique pour étudier la continuité d'une application linéaire,
Théorème:

1.5 Compositiond'applipa.tions linéaires continues


Soit E, F, G trois espaces vectoriels normés,j E::Ec CE, F) et 9 E::Ec (F, G).
1 Alors gofE::Ec(E,G) et Ilgofll~llgllllfll.
Il'W
D'après le corollaire 1 précédent:
Il g(y) Il ~ Il 9 1111
y Il et Ilf(x) x Il
Il ~ Iif 1111
d'où avec y = f(x), on obtient, pour tout x de E 11 9 0 f(x) Il ~ Il 9 1IIIf 1111 x Il
Le corollaire 2 donne alors la continuité de 9 0 f avec Il 9 0 f Il ~ Il 9 1IIIf Il
o

l
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 51

Méthode
Donnons un plan d'étude de la continuité d'une application linéaire et de la recherche de
sa norme éventuelle.

f
On suppose que est une application linéaire de E dans F où E et F sont des espaces
vectoriels normés.

1) Chercher une majoration de Ilf(x) Il par kll x Il pour tout x de E, majoration la plus fine possible,
2) En cas d'échec:

. Ilf(xn)Il
• exhiber une suite (Xn)~; de E\ {OE} qui vérifie hm --- =+=
n--++co Il Xn Il

• et conclure: «<p n'est pas continue )}


3) En cas de succès: Ilf(x) Il "'" kll x Il pour tout XE E,

• on conclut « f est continue et Il fil"'" k »

• pour trouver le réel Il f Il (souvent égal à k lui-même) :


• expliciter un élément x non nul de E réalisant l'égalité Il 'P (x) Il = kll x Il

, d'f h'b . ( ) d E \ {O} .. 'f' l' Ilf(xn) Il


• ou a e aut, ex er une sUite Xn NeE
1 qUi ven le lm
n--++oo Il xn Il

Ex$tnples - Travaux pratiques

3
1],!R;) l'espace vectoriel réel des fonctions continues de [0,1] dans !R:.
dans E les deux normes classiques :
1
111Il,,,, = xE[O,lJ
sup Lf(x) 1 et IIf III = Jo[ lf(t)1 dt
et n~~()ns,pour simplifier, E",,::: (E, Il.1100) et El = (E,II.liI).
Considérons ensuite l'endomorphisme 'PE::E(E) défini par'

'P(f)(x) = LX tf(t) dt pour toutjdeE etXE [0,1]


et calculer la norme desapplica.tions linéaires:
ça: f f-,>'Pif) , 'Pb: Eco 1 b<p(j) ,'Pc: El --+ Eco, f f-,><p(j)
• La linéarité de l'intégrale fait de 'P un endomorphisme de E.

• Etude de 'PaE::E (Eco). Objectif: majoration de Ii 'Pa (j) 1100par kliif lico.

VfEE,\;jXE[O,1],
1
l'Pa(j)(x)I""'}o r tlf(t)ldt""'Jo [1tlf(t)ldt""'llfllooJo
1
1
rI tdt="2llflloo
:)'où Il 'Pa (j) 1100"'" 211f lico. Donc 'Pa est continue et Il 'Pa Il "'" 2'
~ 2 1
=our f = 1, 'Pa (j)(x) = !o tdt = 2 ' Iif 1100= 1 , Il 'Pa Cf) 1100= 2

::':onclusion:
_______ • .-_- ~ ••. :...'_c._" ,~~.<.;..~_

52 Précis d'Analyse Il

• Etude de 'PbE::E (Eco ,El). Majoration de Il 'Pb (f) 111par k211f llco:

'if f E E, 'if x E [0,1], l'Pb (f)(x) r


1~ Jo t lf(t)1 dt ~ IIf lico Jo r tdt = Iif lico 2
x2
1 1" x2 1 .
d'où 10 l'Pb (f)(x) 1dx ~ 10 Iif lico 2:' dx= (3llf lico
1
Donc 'Pb est continue et Il 'Pb Il ~ 6'
1 1
Commef = 1 donne l'égalité Il 'Pb (f) 111= 6' on en déduit Il 'Pb Il = 6'
• Etude de 'PcE::E (El, Eco). Majoration de Il 'Pc (f) Ilco par k311f 111·
1 1
'if f E E, 'if x E [0,1], l'Pc (f)(x) 1 ~ Jor t lf(t)1 dt ~1 Jor lf(t)1 dt = Iif 111

D'où Il 'Pc (f) lico ~ IIf 111. Donc 'Pcest continue et Il 'Pc Il ~ 1.

L'égalité n'aura pas lieu à cause 1 car la différence Jor1 (1 - t) lf(t)1 dt


de la majoration ~,
n'est nulle que sif est nulle.
Il convient de choisir une suite de fonctions adéquate, par exemple,fn(t) = n tn-1,
n n
Alors 'Pc (fn)(X) = a nt lx dt = --1
nxn+1
n+ ' Ilfn 111= 1 et Il 'Pc (fn) Ilco = ~n+l.
Comme Ilfn 111 = 1 et lim
n-++oo
Il 'Pc (fn) lico = l,

on a sup Il 'Pc (f) lico ~ 1 et on peut conclure que Il 'Pc Il = l,


111111<;;1

exemple 4
C [X] muni de la norme Il.llco (voir exemple

'1>:E "","p(zo) est uné forme lîri~fl.iré;


la Gontinuité et ca.lculer la llorme eventuelledèlp.

• Pour P= E n akXk, on a l'P (p)1 = 1 En akzlf 1 ~ E


n lzolk Il P llco.

• Cas où lzol < 1.

n k 1-lzoln+1 1
Dans ce cas L
k=O
lzoi = 1-lzol ~ 1 - lzol

1
d'où 'if P EC [X], l'P (P)I ~ 1-lzol ·11 Pllco
1
ce qui prouve la continuité de 'P et l'inégalité Il 'P Il ~ 1 - lzo 1

Soit SEIR;tel que zo = zo ei6, considérons la suite de C [X] de terme général:


1 1

n
Pn = L e-ik8Xk
k=O
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 53

n
Pour tout n E N, on a II Pn Ilx = 1 et <; (Pn) = L
k~O
lzolk = 1 - [ZO,n+l
1-
lzo:
1 1
De sup 1<; (P)I :? --
lim
n~+co <P (Pn) = -1-1-1'
- ZO, on déduit alors PII=~l 1-lzol
1
et finalement
Il <; il = 1-lzol

• Cas où lzoi :? 1.
Avec la même suite (Pnh, on obtient maintenant <p (Pn) :? n+ 1 donc n---;.-+,x,
lim l<p (Pn)1 = +:x:.
Das ce cas, <pn'est pas continue.

exemple 5
Montrer que si E est un espace de Banach, alors :J',c(E) est aussi un. espace de

• Rappelons qu'un espace de Banach est un espace vectoriel normé complet.


Voici les étapes et les notations de la démonstration:
• choisir une suite de Cauchy (Jn)"" de :J',c(E),
• vérifier que (tn(X))f\i est une suite de Cauchy de E,
• noter g(x) = n-++cx::,
lim fn(x), ce qui définit 9 E EE

• vérifier que 9 est linéaire,


• vérifier que 9 est continue,
• et que lim II 9 - fn Il = 0,
n---++::v

• puis conclure.
Que (Jn)f\i soit une suite de Cauchy se traduit par:
on= sup Ilfn+p - fn Il
pEf\i
vérifie lim
n~+co'
on= ° (1)

Alors, pour tout vecteur x de E Ilfn+p(x) - fn(x) Il ~ Ilfn+p - fn Il . Il x II ~on Il x Il (2)


prouve que (tn(X)) f\I est une suite de Cauchy de E, or E est complet, donc elle converge; ce qui
permet de définir g: E -+ E, x ~ n-++co lim fn(x).

Les opérations sur les limites donnent la linéarité de 9 : 9 E:J',(E).


Par continuité de la norme sur E, l'inégalité (2) donne, en faisant tendre p vers +00 :
V x E E, Il g(x) - fn(x) Il ~on Il x Il (3)
puis l'inégalité triangulaire donne V XE E, Il g(x) Il ~ (1lfn 11+ On) Il X Il,
ce qui assure la continuité de 9 : 9 E:J',c (E).
L'inégalité (3) fournit alors II 9 - fn Il ~On

et compte tenu de (1) lim


n---;.+oo
Il 9 - fn Il = O.
La suite de Cauchy (Jn)N converge dans (:J',c (E), 11.11), donc:J',c (E) est complet, c'est un espace
de Banach.
54 Précis d'Analyse Il

II - Espaces vectoriels
de dimension finie

A. Equivalence des normes


Théorèmes:

t.6 Sur [Kndeux normes quelconques sont équivalentes.


1

~ La démonstration suivante ne concerne que le programme M'.

L'équivalence des normes est une relation transitive, il suffit donc de comparer une norme
quelconque N de [Kn à la norme Il .llco de [Kn pour conclure.
n
Notons (eih~i~n la base canonique de [Kn et [3= L
i=l
N(ei) > O.

n
Tout vecteur x de [Kn s'écrivant x= L i=l
Xiei, on a :

N(x) ~ ~ IXil N(e;) ~ Il x lico (~NCei»)

C'est déjà N(x) ~[3 Il x lico pour tout x de [Kn.

Cela prouve aussi que l'application N :[Kn --+~ est continue sur (Kn, Il .llco); elle est,
en fait, lipschitzienne: IN(y) - N(x)1 ~ N(y - x) ~[3 Il y - x lico

Comme la sphère unité 5 de ([Kn, Il.llco) est compacte car elle est fermée et bornée
(voir Chapitre 1, Propriété 25), il existe aE 5 tel que ex= inf N(x) = N(a).
XE5

Etant élément de 5, a n'est pas nul donc N(a) = ex> 0, et pour tout xE 5 : ex~ N(x),

par homothétie, on en déduit: ex Il x lico ~ NCx) pour tout x de [Kn


D

t.7 Equivalence des normes en dimension finie


Deux normes quelconques d'un [K-espacevectoriel de dimension finie sont
1 équivalentes.
~ Si E est un IK-espace vectoriel de dimension n, il existe 'f' isomorphisme algébrique de
[Kn sur E.

Alors, Il.11 étant une norme sur E, Il. W : [Kn--+~,x ~ Il 'f' (x) Il est une norme sur
[Kn.

Soit Il ·111 et Il.112 deux normes sur E, les normes Il.II~ et Il .II~ de [Kn qui leurs sont
associées par'f' sont équivalentes, donc, il existe ex> 0 et [3> 0 tels que:

'if x E[Kn, ex Il 'f' (x) 111~ Il 'f' (x) 112~[3 Il 'f' (x) 111

ce qui donne 'if y E E, ex Il y 111~ Il y 112~[3 Il y111'


D
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 55

B. Parties complètes - Parties compactes


en dimension finie
Propriétés:
Soit (E. Il. ) un espace vectoriel normé de dimension finie n, <pun isomorphisme algé-
brique de sur E et .Iil la norme sur iKnassociée à Il.11 par <p.
Alors ç est une isométrie de (E, Il . III sur (iKn, Il. W), c'est donc en particulier un
homéomorphisme.
p.1 Tout espace vectoriel normé de dimension finie est complet.
1

~ Un produit d'espaces complets est complet et sur iKntoutes les normes sont équivalentes
donc ([~n, Il. W) est complet.

Si (Xn)', est une suite de Cauchy de (E, Il.11), il en est de même pour (<p-1 (xn)) N

dans (iKn, Il. W) donc (ç-1 (xn)) converge.


lim <p-1 (xn), en posant x =<p(y), on a
Soit y = n-+,x Il x - xn Il = Il y- <p-1 (Xn) W

donc (xnh, converge avec x = n hm +co


Xn.
D

p.2 Dans un espace vectoriel normé, tout sous-espace de dimension finie est
1 complet donc fermé.
p.3 Dans un espace vectoriel normé de dimension finie, une partie est compacte
si et seulement si elle est fermée et bornée. En particulier, toute boule fermée,
1 toute sphère est compacte.
La propriété est connue dans iKn (norme quelconque). On conclut en utilisant que:
• ç étant une isométrie, une partie A de (E, Il .11) est bornée si et seulement sÎ <p(A) est
bornée dans (iKn, II· W)·
• <pétant un homéomorphisme, A est fermée dans (E, Il .11) si et seulement si <p(A) est
fermée dans (iKn, II· W)·
pA De toute suite bornée d'un espace vectoriel de dimension finie on peut ex-
1 traire une suite convergente.
~ Une telle suite est à valeurs dans une boule fermée donc compacte.
D

Exemples - Travaux pratiques

exemple 6
de Riesz
un espace vectoriel normé, la sphère unité est compacte si et seulemsntsi
est de dimension finie .

• • Dans un espace de dimension finie, la sphère unité est fermée et bornée, elle est
compacte (propriété 3) .
• Envisageons un espace vectoriel normé E qui ne soit pas de dimension finie et montrons
que la sphère unité S de E n'est pas compacte en construisant, point par point, une suite (Un)N
de S telle que:
pour i;t j, Il Uj - Ui Il ~ 1
56 Précis d'Analyse Il

Une telle suite ne pouvant avoir une suite extraite convergente, la sphère unité S n'est pas
compacte.
Supposons déjà connue la famille (U1, UZ,' .. , un) de Sn telle que:
pour 1,.,:;
i <j ,.,:;
n, Il Uj - U; Il ~ 1
Notons F = Vect(u1,' .. , un) le sous-espace engendré par cette famille, F est de dimension
finie, or E ne l'est pas, donc S n'est pas incluse dans F.
Prenons alors un vecteur x de S \ F, la distance 0= d(x, F) n'est pas nulle (F est fermé,
x rt F), il existe alors un vecteur y de F réalisant Il x - y Il =0. (voir Chapitre l, Exercices-types
1.11 )

Choisissons comme point suivant x- y ES.


Un+1 = Il x - y Il

Pour k E {l,·", n}, la différence Un+1 - uk = x ~ y - uk s'écrit Un+1 - Uk = {-(x - z)


avec z = Y+ 0 uk E F et Il x - z Il ~o.
Ainsi Il un+1 - uk Il ~ 1, ce qui établit la construction de la suite (Un)r,j.

C. Continuité des applications linéaires et multilinéaires

t.8 applications linéaires


Soit E et F deux espaces vectoriels nonnés, E étant dl;) dimension finie, toute
1 application linéaire f
E 5E CE,F) est continue.
~ E étant de dimension finie, les normes sur E sont équivalentes.
Choisissons la norme définie à partir d'une base (u;h>s;;>s;nde Epar:

Iif;;1 x;u;11 = sup lx;!


l>S;L>s;n

n n n
Avec x = LX;u;
;;1
on a f(x) = L;;1 xJ(u;) d'où
Ilf(x) L;;1
Il ,.,:; Ix;1 . Ilf(u;) Il

n
puis Ilf(x) Il ,.,:;kll x Il en notant k = L;;1 Ilf(ui) II.

cette inégalité garantit la continuité de f.


D

t.g Continuité des applications multilinéaires


Soit El,' .. ,En des espaces vectoriels nonnés de dimension finie, F un autre
espace vectoriel nonné et M : El x ... x En -+ F une application n-linéaire.
Alors M est continue.
~ Pour la clarté de la démonstration limitons-nous au cas n = 2 et El = Ez = E ;
M est alors une application bilinéaire sur E à valeurs dans F.
Choisissons une base (Ul,' .. , up) de E,

une norme sur E: Iltx;u;11


;;1 = l>S;L>S;p
sup Ix;1.
une norme sur EZ: Il (x, y) Il = sup(11x Il, Il y Il)·

-
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 57

Montrons, dans un premier temps, que M est bornée sur une boule unité fermée de E2,
puis, dans un second temps, que cette propriété entraîne la continuité de M.
• M est bornée sur la boule unité de E2 .
P P
Pour (x, y) E E2 et x = L
i=l
XiUi, y = L
j=l
YjUj, la bilinéarité de M donne:

P P
M(x, y) = Li=l j=lL xiYjM(ui, Uj)

P P

et l'inégalité triangulaire Il M(x, y) il "'" Li=l j=lL IXil IYjll1 M(Ui, Uj) Il

P P
En notant k = Li=l j=lL Il M(ui, Uj) Il il vient Il M(x, y) Il "'" kll x 1111
y II·

Sur la boule unité de E2, on a donc Il M(x, y) Il "'" k


• M est continue en tout point (a, b) de E2 .
La bilinéarité de M donne, pour tout (x, y) de E2 :

el= M(x, y) - M(a, b) = M(x - a, y) + M(a, y - b)


A présent, majorons el :
Il el Il "'" Il M(x - a, y) Il + Il M(a, y - b) Il "'" kll x - a 1111
y Il + kll a 1111
y - b Il

En notant h = Il (x, y) - (a, b) Il = sup (II (x - a) Il, Il y - b Il), on obtient:

Il y Il "'" Il b Il + h , Il el Il "'" kh(11a Il + Il b Il + h) et enfin ~~ Il= O. 0

Exemples - Travaux pratiques

exemple 7
rme d'une forme linéaire

El = (IKn, Il.111) , Ez = (IKn, Il.112) , Eco = (1K1î;


hi la forme linéaire sur Ei, i E {l, 2, co}, définie par hi
uler Il hl Il, Il h211 et Il hco Il en fonction des scalaires h(ei),' ..
s de h dans la base duale de la base canonique (eh' ··,en) dfl
• Notons Cii= h(q) de sorte que le développement de h(x) devient:

h(x) = h (nEXiei ) = EXih(eil


n n
= ECii Xi
IKn étant de dimension finie la continuité de h est acquise.
n
• Norme de hl. Majorons Ih(x)1 à l'aide de Il xiiI = L
i=l
Ixi!.

En notant Ci= sup ICiil, nous avons Ih(x)1 "'" Ci Il xiiI


l~i:S;n
avec égalité pour x = ek où k est tel que Ci= ICikl.
Conclusion: Il hl Il = sup Ih(ei)l·
l~i~n
58 Précis d'Analyse Il

• Norme de hco. Majorons 1h(x)1 à l'aide de Il x 1100= sup IXil


l~i~n

Ih(x)1 ~ En lail IXil ~ (n)


E lad Il x 1100avec égalité pour x = En Si ei où aiSi= lail
n
Conclusion: Il hcoII = 2:= Ih(ei)l·
i=l
1

• Norme de h2. Majorons Ih(x)1 à l'aide de Il x 112= (~lxiI2) "2.


C'est l'inégalité de Schwarz sur IKn qui donne la majoration:
1 1

Ih(x)1 ~ (~laiI2) "2 (~lxiI2) "2

n
avec égalité pour x = 2:= aiei (non nul si h n'est pas la forme nulle).
i=l

Conclusion: Il h211= ( Eln h(ei)12 ) ~

exemple 8
Notmèd'une matrice d'une application linéaire
Soitl E9!. (E, Ef) donnée dans des bases (l0h'0~n et (e;h~i~p par la
A = [Ag] E "~Lp.n (IK)
étant normés par:

Il xiiI
exprimer la norme de
lit
= )=1 .\Jejl·11 = )=1 I.\JIt et Il Xl
1à l'aide des coefficients de la matrice A.
1100 = II~ xie;ll =

• L'espace E est de dimension finie, donc f est continue. Cherchons une majoration de Ilf(x) 1100
de la forme Mil xiiI'

t (t
p

Par définition de A, on a

p
f(ej) = 2:= Age;
i=l
n
et f(x) = 1(t)=1 .\Jej) = !=1 )=1 Ag.\J) e;

Notons f(x) = 2:= xi e; avec xi = 2:= AgXj


i=l j=l

Posons M= sup IAgI, il vient:


l~i""p
l'0~n
n
pourtouti, Ixil ~2:=IAgll.\J1 ~MllxI11, donc Ill(x)llx ~Mllx111·
j=l
On en déduit Iif Il ~ M.
Il existe au moins un couple (k, h) d'entiers tel que IAkhl = M. Alors Ilf(eh) 1100= Mil eh !11'
Conclusion: 111 Il = M = sup IAgl
iJ
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 59

exemple 9

f
< Quelle que "it la nonne
V(AB)E.ttp
.. '. choisie su. ilABl1
. r Jtp OK),~f.L IIAIIIIBII
il existe un réel f.L tel que:
• Dans la mesure où A représente un endomorphisme de Ik;P, par définition:

A = sup IIAXII
xc:<P{O} Ilxll
et le théorème 5 (composition d'applications linéaires continues) donne l'inégalité:
ABli ~ I!AII·IIBII
p
La norme de .tlp (:<) ainsi associée à la norme" . de iKP est Il A Il = sup :LIAul
1<;;<;p )=1
Prenons une autre norme de elle est équivalente à la précédente: il existe a et f3> 0
tels que a . ~ ~f3 Il . ce qui permet de faire les majorations successives:

IIAB ~f3IIABII ~f3IIAII'IIBII ~


af321IAWIIBW

Avec I-l= c'est l'inégalité souhaitée Il AB III ~1-l11 A 11/11


Bill.
af32

exemple 10
A E.Hp (K) ; montrer que la série (Chapitre IV de ce livre) de tenne général

est absolument convergente dans l'espace vectoriel normé (A{p (IK), Il .11).

+:0 An
un majorant de sa somme expA = :L
n=û
1n. en fonction du réel Il A Il.

• Reprenons les notations et le résultat de l'exemple précédent:


Pour tout couple (A, B) de Jlp Œi), Il AB Il ~I-l Il A 1111
B Il
Une récurrence directe donne alors:

xn
La convergence et la somme de la série entière de terme général n! (pour tout réel x) sont
+cx:;, n
X
connues: eX = :L ,.n.
n=O

An
Le critère de comparaison de séries positives assure la convergence absolue de la série :L 1n.
et par addition, la majoration souhaitée apparaît :

~
11+:0 Anll
~ ~ +:0
~ I-l n-111Ar
n! donc Il expA 1
Il = j1:efLllAII

Dans le cas où I-l= 1, il vient Il expA Il ~ ell Ail


60 Précis d'Analyse Il

Exercices-types
Comme dans le cours, E et F désignent des IK-espaces vectoriels normés.

Soit f :E --+ F une application linéaire qui Soit E =IR


p
[X] normé par

vérifie la propriété suivante : pour toute suite


p= ~ aiXi >-711 P lico = sup lail·
(Xn)N qui converge vers OE, la suite (i(xn») N a ~[O~]
de F est bornée. n

Montrer que f est continue. On fixe un polynôme L = ~


i=O
Âi Xi non nul.

Etablir la continuité de l'application linéaire

<p: E --+ E, P f-O> LP et calculer sa norme.


On suppose que 11<=IR.
Ex. 2, 7
Soitf : E --+ F qui vérifie:
Soit E un IK-espace vectoriel normé de dimen-
'if (x, y) E E2,f(x + y) = f(x) + f(y)
sion finie et U E::E (E) tel que Il u Il ~ 1.
1) Montrer que sif est continue en 0E alors Pour tout n E N, on note un le n ième itéré de
f est linéaire.
1 (IdE +u + u 2 + ... + u n ).
u et un = --1
n+
2) Même question en supposant que f est
Montrer que la suite (Un)N converge dans l'es-
bornée sur la boule B/OE' 1). pace vectoriel normé ::Ec (E) vers un projecteur
p ; déterminer l'image et le noyau de p.

Ex. 2, 8
Soitf et 9 deux endomorphismes de E qui vé-
rifient f 09- go f = IdE. Soit E un IK-espace vectoriel normé de dimen-
sion finie.
1) Calculer simplementf 0 gn - gn of pour
Montrer qu'une suite (Un)N d'endomorphismes
tout n EN.
de E converge dans ::Ec (E) si et seulement si
2) En déduire quef ou 9 n'est pas continue.
pour tout x de E la suite (un (x») N converge
dans (E, Il ·11)·

Soit A et B deux matrices de Mp (II<) vérifiant Ex. 2.9


AB-BA=B Soit A E Artp (1[:) diagonalisable (Voir Algèbre 2).

1) Calculer ABn - BnA pour tout nE N. Montrer que l'ensemble des matrices sembla-
bles àA est fermé dans Mp (1[:).
2) En déduire que B est nilpotente.
Ex. 2.10

1) Soit aE [0,1], vérifier que l'on définit


Soit C(;', le sous-espace de EN formé des suites un endomorphisme Ta sur le IR-espace
convergentes muni de la norme Il . Il co . vectoriel E= C([O, 1], IR) par 9 = Ta(f)

où g(x) = C'I
Montrer que l'application:
x1 lXa f(t) dt.

L ;C(;',--+ E, x = (xn)N f-O> L(x) = lim Xn 1


n-++oo

est une application linéaire continue, en donner 2) E étant normé par IIf 111 = fa lf(t)1 dt,
sa norme. montrer que Ta est continue si aE [0, l[
et dans ce cas, calculer Il Ta Il.
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 61

Ex. 2. 11 Ex. 2. 12

Soit E = {f
E C2([0, 1]. R) (j(O) =f(O) = o} Soit E = C([O, 1], 1R1) normé par
1) Montrer que Iif Il = sup lf(t)1
tE [O,lJ
Ilf = sup VI(t) + 2j(t) + f(t)!
rdO,l]
et cpun élément donné de E.
définit une norme sur E.
On considère la forme linéaire ÎI. sur E définie
2) Montrer qu'il existe un réel a> 0 tel que
x ~ aiif par ÎI. (j) = fol cp(t)j(t) dt.
Trouver le meilleur coefficient a.
Vérifier que ÎI. est continue et calculer sa norme.

Indications
Ex. 2. 1

Etablir la continuité de f en OE à l'aide des Pour montrer que la condition est suffisante,
suites. utiliser une base de E.
Ex. 2.2
Ex. 2.9
Etablir f(ÎI. xl =Îl.f(x) pour Îl.E j"\j, Z, (Ji puis R Caractériser un fermé à l'aide de suites.
EX.2.3 Utiliser des polynômes annulateurs de A.
1) Vérifier f 0 gn - gn 0 f = ngn-1 par Ex. 2. 10
récurrence.
1) Utiliser un équivalent de g(x) quand x
2) Majorer Il ngn-111 à l'aide de la relation tend vers 0+.
précédente.
2) Choisir fn(x) = n(! - x)n-1 et calculer
Ex. 2.4
Il Ta(jn)111'
1) Vérifier ABn - Bn A = nBn par récur-
Ex. 2. 11
rence.
Résoudre dans E l'équation différentielle
2) Majorer Ii nBn Il à l'aide de la relation
précédente. fi +2f +f=g

Ex. 2.5 Majorer lf(x) 1par un multiple de Il 9 lico.

Majorer Il L(x) Il par Il xlix; réaliser l'égalité Ex. 2. 12


correspondante.

EX.2.6 Pour trouver Il ÎI. Il = fo11cp (t)1 dt

Majorer Il LP Ilx par Mil P lico et réaliser l'éga- écrire cp= cp+ - cp- où :
lité.
cp+(x) = sup ( cp(x), 0) et
EX.2.7
cp- (x) = sup( - cp(x), 0).
Vérifier que l'image et le noyau de u - IdE sont
et construire une suite de fonctions continues
supplémentaires, étudier Un sur l'un et l'autre.
qui converge simplement versf.
.-'-~.

62 Précis d'Analyse Il

Solutions des exercices-types


Par caractérisation d'une application linéaire continue (théorème 1), il suffit de prouver la continuiM de

f en 0E. Il suffit donc d'établir que pour toute suite (Xn):\, de E qui converge vers 0E, la suite (i(xn») l'\j
de F converge vers OF. (Voir Chapitre 1: Limite d'une fonction et suites)
A la suite (Xn)r\j, associons la suite (Yn)1'\jdéfinie par:

O· ° Xn. °
Yn = SI Xn = , Yn = ~ SI Xn i=

Comme Il Yn Il = ~ ' la suite (Yn)1'\jconverge vers 0E et par hypothèse la suite (i(yn») ~; est
bornée: ::3 MEIR, V n EN, Ilf(Yn) Il ~ M, donc !If(xn) Il ~ M~

Ainsi (i(xn») r\j converge vers 0F,f est continue en OE, donc aussi sur E.

EX.2.2

1) L'égalité Ilf(x + y) - f(x) Il = Il y Il montre que la continuité en 0E entraîne la continuité


(uniforme) sur E.
Fixons un vecteur x de E et notons 9 la fonction de IRdans F définie par g(t) = f(tx).
Elle est continue sur IRet vérifie g(u + v) = g(u) + g(v) pour tout couple (u, v) de réels.
On en déduit que 9 est linéaire: il existe b E F tel que g(t) = tb (voir ci-après).
Ici, b = f(x), (obtenu avec t = 1), et donc f(tx) = if(x) pour tout réel t.
Ainsif est une application linéaire de E dans F.
Démonstration résumée de la linéarité de q

Soit G : IR--+F, t -+ G(t) = .lar g(u) du, donc G(O) = 0, G est de classe el, GI = g. lt
i! On vérifie G(u + v) = G(u) + G(v) + ug(v) pour tout (u, v) E 1R2

ii! On en déduit que 9 est de classe el car g(v) = G(l + v) - G(l) - G(v), 1

iii! On constate que d est constante en dérivant u -+ g(u + v) = g(u) + g(v)


1
1
iv! On peut conclure.
1
i
2) Notons A la partie de IRsuivante: A = {i\E IR,V X E E,fCf.- x) =i\f(x)}
Montrons successivement que A contient N, 7L,G et IR.
• f(OE) = OF, (x = y = 0E) donc ° E A.
f ((n + l)x) = f(nx) + f(x) donc n EA =? n + 1E A.
Ainsi Ne A. (récurrence)
• f(-x)=-f(x), (y=-x) donc -lEA et 7LeA.

• Pour n E N' : nf ( ~) = f(x) donc f ( ~) = ~f(X),


ce qui conduit à Ge A.
• Le passage de G à IR ne peut s'opérer que par une limite: tout réel i\ est limite d'une suite
rationnelle (i\n)",.
Notons [Ln=i\ - i\n donc hm
n---++cc
[Ln= O.
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 63

Calculons fil-. x!- I-.J(xl =J(I-.n x+ IJ.nXi - (I-.n + IJ.n)J(X) =J(lJ.n X) - IJ.nJ(X).
Le résultat souhaité J(I-. x) =I-.J(X) équivaut donc à lim J(fLn x) =
n---.;-+cç
a;

à ce niveau. la continuité de J en a E suffit pour conclure.

IciJ est bornée sur la boule unité fermée notée B: :3 MEIR, \:j y E B, IIJ(y) Il "'" M
lim IJ.n= a
n-+:>: donne \:j<:;E ::::. :3 p E '\. \:j n ~ p, Il fLn x Il ""'<:;.

Alors Yn = x est dans B, et


lJ.<:;n Ji IJ.n x! = J(<:;Yn) =<:; J(yn) car <:; est rationnel;
donc \:j n ~ p. j(lJ.n ""'<:; I\I.
On en déduit lim J(lJ.n x) = o.
n-+=.->:
JO, xl =I-.J(x), Ilk A.

Ainsi J est une application linéaire de E dans F.

Ex. 2.3

1) Introduisons la suite n H> hn =J 0 gn - gn oJ de 5t (E).

hn+l = (g 0 J + IdE) 0 gn - gn+l 0 J = go (f 0 gn - gn 0 J) + gn


hn+l = go hn + gn et hl = IdE
D'où, par récurrence, hn = ngn-l = Jo gn - gn 0J pour n E ~r.
2) Supposons, au contraire, Jet 9 continus, ce qui permet d'introduire les normes IIJ Il et Il 9 II·

Nous utiliserons le théorème 5 : norme d'une composée.


"'" gnll "'" IIJllllgllllgn-lll
d'où gnoJl1 "'" 2!IJllllgllllgn-111
D'après le 1), gn = a donne gn-l =a (n E i'\r), et donc 9 = a.

Or. par hypothèse, 9 n'est pas nul, 9 n'est donc pas nilpotent et en simplifiant par Il gn-lll -cf- a,
l'inégalité précédente devient n"'" 211JIl 9 Ii pour tout n E I\jX, ce qui est impossible.

Ainsi, l'un au moins des deux endomorphismes n'est pas continu.

Remarques
• Une telle situation exige que E ne soit pas de dimension finie .

• Dans Jlp ([<), l'égalité AB - BA = Ip est impossible, (utiliser tr(AB) = tr(BA)).

EX.2.4

1) Introduisons la suite n H> Cn = ABn - Bn A de Jtp (IK:)


Cn+l = (BA + B)Bn - Bn+l A = B(ABn - Bn A) + Bn+1
Cn+l = BCn + Bn+l avec CI = B
d'où, par récurrence, Cn = ABn - Bn A = nBn.

2) Un choix convenable d'une norme sur Jlp (IK:) donne il AB Il "'" Il A 1111 B Il

Appliquons cette majoration à l'égalité du 1) :

Il nBn Il''''' IIABn Il + Il BnA Il''''' 211AIIII Bn Il


Si B n'est pas nilpotente Il Bn Il -cf- a pour tout n
et en simplifiant n "'"211 A Il pour tout n E I\j, ce qui est impossible.

Conclusion: la matrice B est nilpotente.


64 Précis d'Analyse Il

Rappelons que l'espace vectoriel ÇA(N, E) des suites bornées de E est normé par:
Il x lico = sup II Xn Il
nEF\!

On sait que 'i6 est un sous-espace de ÇA(N, E) et que L est linéaire.


L'inégalité : V nE N, Il Xn Il ~ Il x lico et la continuité de la norme sur E donnent:
Il L(x) Il ~ llxllco pourtoutxE'i6,
avec égalité pour une suite constante.
Ainsi, L est une application linéaire continue et Il L Il = 1.

Il est clair que 't'est un endomorphisme de E.


q n+q

Avec P= L i=ü
aiXi on a LP = Lk=ü
bkXk

n
où bk = Li=ü
Ai ak_ i en convenant que cy = 0 si ~u
» q
{J<O
, Ai= 0 si ~u
l> 0n
{ i<
n n
Majorons Ibkl ~ Li=ü
lAd· lak-il ~ Li=ü
lAd ·11 P lico

n
donc IILPllco ~ Il LlllIl Pllco avec IILlll = LIAd
i=ü
n
Pour réaliser l'égalité, formons un polynôme P = Li=ü
fLi Xi tel que le coefficient de Xn dans LP

n n
soit bn = L
i=ü
AifLn-i= L
i=ü
I/\il· Donc fLn-i= signe (Ai).

n
Conclusion: l'endomorphisme 't': P f-'> LP est continu et Il 't' Il = Il Lill = Li=ü
lAd·

Notons F = Ker(u - IdE) et G = Im(u - IdE) et vérifions que E = F E9 G.


D'après le théorème du rang (dimE = dimF + dim G) il suffit de vérifier que F ri G = {OE}'
Soit XE F ri G c'est-à-dire XE F : u(x) = x XE G : 3 y E E , x = u(y) - y

On obtient alors, pour tout nE N, un (X) = x , un(x) = un+1(y) - un(y)


n+l( )
donc vn(x) =x VnX
() = u n+ly-y

n+l n+l y n+l


Or Ilun+l(Y)-YII ~ Ilulln+l+lli Il ~ ~

donc V n E N, Il x Il = Il Vn(X)11 ~ n+Y111


211 , on en déduit Il x Il = O.

Ainsi F ri G = {OE} et donc E = F E9 G.


On vient de voir que pour XE F : vn(x) = x (suite constante)
n+l( )
et que pour x 1 = u(y) - y E G: l'lm Vn(X)1 = .
hm U y - y = 0E.
n~+oo n~+oo n+ ,
jj
~
L _~ ~__
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 65

Ainsi, pour tout Z E: E décomposé sous la forme Z = x + Xl avec x E: F, Xl E: G,

la suite vn(z) = vn(x) + Vnexl) converge vers x.


Donc la suite (Vn)', converge simplement, (voir Chapitre V), vers p, projection sur F parallèlement à
G. Montrons que cette convergence a lieu dans l'espace vectoriel normé :i.e (E).
Comme E = F S G et que G est stable par U - IdE, alors U - IdE induit un isomorphisme de G,
notons-le 8.

A tout Xl de G correspond un unique y de G tel que Xl = u(y) - y, c'est y =8-1 (Xl) .

. un+1(y) _ y
Majorons alors vn(z) - pCz) = vn1z) - X = n +1

Il VnZ()_ ()il"",2I,YII_211
PZ, ~ n+l - 8-1
n~1 (xl)i! "",211
~ 8-11111 X 111"",2118-111
n~1 ~ n~1Il IdE-pli Il Z Il

car Xl = (IdE -p)(z).


2118-1 1111IdE -p Il
Ainsi IIVn - pli ~ n +Il ' et lim
n~+co Ilvn - pli = 0
1
La suite (vnh converge vers p dans (:i.e (E), Il.11).

Ex. 2.8

On sait que 'if U E::i.e (E), 'if x E: E, Il u(x) Il ~ Il u 1111 x Il .

• Supposons que la suite (unh, de:te (E) converge vers u dans :te (E)
c'est-à-dire hm
n------+x,
Ii Un - U Il = O.

Alors, pour tout x E: E, Il Un (x) - u(x) Il ~ Il Un - U il Il x Il et hm


n---++oc
Il Un (x) - u(x) Il = O.

La suite (un(x») converge donc vers u(x) dans (E, Il.11).


Ici, la dimension finie de E n'intervient que pour la continuité des applications linéaires u et Un, nE: N .

• Supposons que, pour tout x E: E, la suite (un (x») ~ converge et notons v(x) = n~+co
lim Un(X);
nous disposons d'une application v de E dans E dont la linéarité résulte des théorèmes sur les limites
et de la linéarité des Un :

lim
n--++oo
unG\. x+ I-L y) = v(À x+ I-L y) et hm À un(x)+
n-++x- I-L Un(y) =À v(x)+ J-l v(g).

Montrons que (Un)i\:j converge vers v dans :i.e (E).


p

Pour cela, prenons une base (el,' .. ,ep) de E et décomposons x = L XWi.


i=l
p

Calculons Un (x) - v(x) = LXi [Un(ei) - v(eil]


i=l
p

,Duismajorons IIUn(X) - v(x)11 ~ L Ixi! Ilun(ei) - v(ei)11 ~an Il xllco


i=l
p
avec Il x lico = sup IXil et an= L Il Un(ei) - v(eilll·
l';i.;p i=l
Ainsi Il Un - V Il ~an, or lim an= 0 donc hm Il Un - V Il = o.
n--++oo n--++co

_a suite (Un)F\I converge vers v dans ;J;e (E).


66 Précis d'Analyse Il

Ex,2.9

L'espace Mp (C) doit être muni d'une norme, par exemple Il A Il = sup IAul
l~i-"Sp
l~~p

Pour faire la preuve, il suffit de montrer que, pour toute suite (Xn)N de matrices semblables à A qui
converge dans Mp (C), la limite B est semblable à A (caractérisation d'un fermé par les suites).
Rappelons que X est semblable à A s'il existe P E GLp(C) telle que X = p-1 AP.
Alors, pour tout kEN: Xk = p-1 A k P et, pour tout polynôme Q E C [X] : Q(X) = p-1 Q(A)P.
L'hypothèse A diagonalisable se traduit par l'existence d'un polynôme Q sCÎndé dans C [X] ayant ses
racines simples et tel que Q(A) = O.

Alors Xn, étant semblable à A, vérifie Q(Xn) = 0 et lim Xn


n--++oo
= B donne Q(B) = 0 (conti-

nuité de X >--'3> Q(X) dans .Atlp (C).


En prenant cette fois-ci le polynôme caractéristique de A : XA (x) = det(A - xIp), on a aussi
XA (x) = det(Xn -xIp) (deux matrices semblables ont le même polynôme caratéristique) et le passage
à la limite donne XB (x) = n--++rx)
lim det(Xn - xIp) =XA (x).

Les matrices A et B ont le même polynômes caractéristique, elles sont diagonalîsables donc sem-
blables à la même matrice diagonale et elles sont semblables.
Ainsi l'ensemble des matrices semblables à A est fermé dans Jltp (C).

Remarque
Cet ensemble n'est pas compact.

Prenons A = (~ ~) E Jtt2 (C) et Xn = Pn APn = -1 (10 -n)


1 (10 0)
0 (10 n)
1 = (10 0n) '
la suite (Xn)N est non bornée,

Ex. 2.10

1) Par développement limité au voisinage de 0, on obtient:

f(t)
Pour
=f(O) +
exE
0(1),
[0,1[: g(O) =
r
Jo f(t)
0, pour
dt = 4(0) + o(x) et
ex= 1 : g(O) =f(O).
g(x) = x1-O:f(0) + o(x1-a)

Ainsi 9 est définie en 0 et continue sur [0, 1]. On vérifie que Ta est une application linéaire de
E dans E, donc un endomorphisme de E.

2) On sait que, pour exE [0, 1[, 1,1


o xdx -----ci: converge et est égale à -1-'
-1 ex

Alors Ig(x)1 "" Lf(t)1 dt "" ΠIif III et Il 9 III = Ig(x)1 dx "" --
x1
----ex
Inx
,0 x1 JI
.0 Iif
1- 111
ex

1
ce qui prouve la continuité de Ta et Il Ta Il "" 1- ex (0 ""ex< 1),
Soitfn E E telle que fn(x) = n(l- x)n-l Alors Ilfn III = 1, etfn "prend toute sa valeur"
près de O.

Déterminons gn = TaVn) :

gn(X) = :a [1- (1- x)n] et IIgn b = 1~ ex - r\l - x)nx-a


Jo dx
Evaluons an =
1,1(1 -
,0
x)nx-O: dx ; (an},- est une suite positive décroissante donc con-

vergente. Avec une intégration par parties, il vient:

~
Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 67

dx=(l-ex)-an
1·1(l-x)
an_1-an= x
.0 n-1 1-Πn

Sachant que la série >(an-1 - an) converge, la série L ~ converge aussi.


a À a
Mais si lim.
n--!-'X.
an =À et À* 0 alors -'2:.
n +x ~ -n et la série L -'2:.
n diverge; donc À= O.

1
De et lim an = 0, on déduit
gn 1= 1- ex - an ~ TΠn-+x
l-(1-);f
Dans le cas Œ= 1, gn = Tllfnl = x

j!gn 1 = /0··1 1- tn dt et gn 1 =.JorI (1+ t+· . + t n - 1) dt = 1 +


--r=t 1 + ...
"2 1
+ ~
Comme lim
n-+x gn 1 = +X, Tl n'est pas continue.

Ex. 2. 11
1) Pour tout 9 E (1[0.1]. x), on sait qu'il existe une unique solution dans E à l'équation différen-
tielle linéaire yll + 2yl + y = g. Lorsque 9 = 0, la solution est la fonction nulle.
Retrouvons ces résultats en résolvant l'équation par la méthode de variation des constantes.
L'ensemble des solutions de l'équation homogène yll + 2yl + y = 0 est le sous-espace de
(2([0.1]. xl engendré par x H xe-x et x He-x.
A toutf E (2([0,1]. m, on associe un unique couple (u, v) de fonctions de (1([0, 1]. IR) par
les relations:
px) = xe-Xu(x) + e-x vCx) , f(x) = (1 - x)e-X u(x) - e-x v(x)
Alors f vérifie fi f
+ 2f + = 9 si et seulement si :
0= xe-Xul(x) + e-Xvl(x) , g(x) = (1 - x)e-Xul(x) - e-Xd(x)
c'est-à-dire ul = é" g(x) , z./(x) = -xé" g(x)

donc u(x) = .Jo


t' etg(t)dt+ À , r
v(x) = - .Jo tég(t)dt+ f.L

et f(x) = .Jot,\x - t)é-Xg(t) dt+(À x+ f.L)e-x


Comme f(O) = f (0) = 0 <===} u(O) = v(O) = 0 <===} À=f.L=0,

l'unique solution f dans E est {X(x - t)et-x g(t) dt.


x H .Jo
On retrouve alorsf = 0 si 9 = 0 et donc Iif Il = 0 =} f= O.

Il est facile de vérifier que Il Àf Il = IÀI Iif Il et Ilf1 +f211 ~ IIf111 + IIf211
pour constater quef H Iif Il est une norme sur E.
2) SifEE,ennotant g=fl+2f+f,ona Ilfll=llgll:-::

et f(x) = .Jo
t,\x - t)et-Xg(t) dt = .Jo ue-Ug(x - u) du r (poser u = x - t)

D'où lf(x) 1 ~ ue-u Ig(x - 01 du ~ Il 9 Ilx ue-u du


j'xa InX
. a

Ainsi Iif ~ allf Il avec a= ue-u du = 1- -


!r'1
. a 2e

L'égalité est réalisée avec


2
9= 1 c'est-à-dire f(x) = r
.Jo ue-u du = 1 - (1 + x)e-x

donc a =f(l) = 1 - -e est le coefficient optimum.

Remarque: les normes Il .11et Il .11:-:: ne sont pas équivalentes.

-----------_.---_ .•._-_._.- .. ~-----------------_._------


68 Précis d'Analyse Il

Comme À est une application linéaire de E dans IR, À est une forme linéaire.
La majoration de Ill. (ni par un multiple de Iif Il est naturelle:

Ill. (ni ~ 1011<f' (t)1 . lf(t)1 dt ~ kllf Il avec k = 1011<f' (t)1 dt


On en déduit la continuité de À et l'inégalité Il À Il ~ k.
Si <f' est de signe constant (positif par exemple) le choix def = 1 donne l'égalité:

À (f) = 101 <f' (t) dt = k

Pour réaliser l'égalité Ill. (f)1 = kllf Il, il faut choisir f tel que f(x) = {1 -1 si
SI <f'(x) 0
<f' (x) <
~ 0
Mais cette fonction n'est pas continue, nous allons donc bâtir une suite (fn)N de fonctions continues
qui converge vers cette fonction.
Pour mettre en évidence les" parties positives et négatives" de <f', introduisons la notation:

<f'+ (x) = sup( <f' (x), 0) et <f'- (x) = sup(- <f'(x), 0)


pour laquelle <f'=<f'+ - <f'- et 1<f'1=<f'+ + <f'-

<f'
D'où l'idée de choisir fn=~ (n E N*)
+ 1 _ 1
<f' +- n <f' +-
n
Calculons
(<f' -)2 car
<f'fn = (<f'+)2 <f'+' <f'-= O.
+ 1+ 1
<f' +- n <f' +-
n
h2 h
Les identités --=h----- et 1<f'1=<f'+ + <f'-

h+~ n(h+~)
1<f'1
+ -
1 avec
n
donnent lfnl = _<f'_ + _<f' __ =
<f'fn = 1<f'1- Ti lfnl
+
+-1 _ 1 1 1<f'1~ 1
<f'
n <f' +-
n 2+-
n n

puis À (fn) =
101
a
I<f'(t)1 dt --
n1101
a
lfn(t)1 dt ~ k - -
n1
et Ilfn Il ~ l.
1
Donc Il À Il = sup Ill. (f)1 ~À (fn) ~ k - - pour tout n E NX•
Ilfll~l n

Conclusion: Il À Il = 101 I<f' (t)1 dt.


Chapitre 2 : Applications linéaires sur les espaces vectoriels normés 69

Exercices proposés
E, F désignent des K-espaces vectoriels normés.

Ex. 2. 1 Ex. 2. 7
Soitf une application linéaire de E dans F telle
SoitK : [0, 1]2 --+~, continue, E = C([O, 1],~)
quef(x) = o(x) quand x ~ 0E.
Montrer que f est nulle, normé par Iif 1100 = sup lf(t) 1
tE[O.l]
Ex. 2.2 1) Montrer que l'on définit un endomor-
Soit (xnh, une suite de E qui converge vers
phisme T sur Epar
x E E, et Cfn)nE', une suite de :te CE, F) qui
converge versf dans :te (E, F). T :E --+ E,j f--c> TCf)

Montrer que la suite (ln (xo)) converge dans E.


où TCf)(x) = fol K(x, t)j(t) dt.
Ex, 2.3
2) Vérifier que T est continu et calculer sa
Soit E = C([O, 1], !;;I), Cf'E E et T la forme linéaire
norme,

définie sur Epar (l


TCf) = Jo Cf' (()j(t) dt. Ex. 2.8
Montrer que, lorsque E est muni d'une norme
classique Il ·111 ou Il ,112, T est continue; calcu- 1) Montrer qu'une forme linéaire sur un IK-
ler sa norme dans chaque cas, espace vectoriel normé E est continue si
Ex. 2.4 et seulement si son noyau est un fermé

Soit E = C([O, 1],~) muni de la norme Il ' Ilx et de E,

2) Soit E = IK [X] normé par


F= {f E El fol f(t) dt = °},
Il Plix = sup lakl
Montrer que tout élément f de F admet une O<;k<;n

primitive g dans F et que l'application T : f f--c> g n


est un endomorphisme
Calculer Il Til·
continu de F,
pour P= L
k=O
akXk,

EX.2.5 Montrer que H = {P E EIP(l) = O} est

Soit E =~ [X] normé par dense dans E,

1 Pli = sup P(t) 1 1

tE [0.1] Ex. 2.9


Pour n E N, on note En l'ensemble des poly-
Soit H un hyperplan d'un IK-espace vectoriel
nômes unitaires de degré n et an = PEEn
inf IlPli.
normé E etf une forme linéaire sur E telle que
1) Montrer que an > 0, et que la suite (an)N H = Kerf.
est décroissante,

2) Calculer an, al, a2·


Pour tout x E E, montrer que sif est continue,
lf(x) 1

Ex,2.6
d(X,H)=~.
= C([ -1, 1],~) normé
Soit E par:
Que devient le résultat si f est continue?
f 1100 = sup lf(t)1
tE[-Ll] Ex. 2, 10
'.1ontrer que la forme linéaire:
Caractériser les endomorphismes f de ~n tels

.:::E --+Rf f--NP Cf) = LI (l f(t) dt - f(O) que l'image


ouvert de ~n.
par f de tout ouvert de ~n soit un

::st continue; calculer sa norme,


70 Précis d'Analyse Il

Soit E =!R [X] normé par Il Pli = sup lP(x)1 Soit B la boule unité fermée de E (espace vecto-
xE[-l,l] riel normé de dimension finie),j une application
et B la boule unité fermée de E. de B dans B telle que:

On suppose qu'il existe P et Q dans B tels que V (x, y) E B2, Ilf(x) - f(y) Il ~ Ily - xii·
1 - Montrer que f admet au moins un point fixe.
R = 2(P + Q) soit dans B et vérifie
Ex. 2. 16
R(O) = 1, Rk(O) = ° pour k E [l,p - 1]
Soitf une application continue de E dans F
Montrer que Pet Q vérifient les même? relations (E et F espaces vectoriels normés de dimension
que R. finie) telle que lim Ilf(x) Il = +x.
Il x 11--++00

Ex. 2. 12 Montrer que l'image par f d'une partie fermée


de E est fermée dans F.
Soit E = C([O, 1],!R) normé par
Ex. 2. 17
Iif Il = sup Lf(t)1
E et F étant deux espaces vectoriels normés
[0,1]
avec F de dimension finie, soitf une application
linéaire de E dans F.
etA= {fE E/f(O) = ° et folf ~ 1}.
Montrer que f est continue si et seulement si
Montrer que A est une partie fermée de E. son noyau, Kerf, est fermé dans E.
Montrer que, pour toutf E A, on a Iif 1100 > 1. Ex. 2. 18
Calculer inf Iif 1100'
Soit A une partie convexe compacte de C, d'in-
fEA
térieur non vide.
Ex. 2. 13
Montrer que A est homéomorphe au cercle unité
de iC.
Soitf E C([O, 1], IR) ; montrer qu'il existe
Ex, 2. 19
P E !Rn [X] tel que:
Montrer que dans l'espace vectoriel normé
Iif - P 1100 = inf{llf - Q 1100 /Q E!Rn [X]}
Ain (C) :
Ex. 2. 14 1) le sous-ensemble formé des matrices

Soit G un sous-groupe additif de !Rn, fermé et diagonalisables est dense,

non discret. 2) le groupe linéaire GLn(iC) est dense,


3) en déduire pour toute matrice
Montrer que G contient au moins une droite.
A E Ain (C) : det(exp A) = exp(tr(A))

i
~
Chapitre III

Fonctions
de plusieurs variables réelles
Calcul différentiel
Introduction
net p sont des entiers naturels non nuls.
Dans ce chapitre on étudie:
• dans le cadre des programmes M, Pet P', des fonctions de [Rn dans [RP,

• dans le cadre du programme M', des fonctions de E dans F, où E et F sont deux


espaces vectoriels normés réels de dimensions finies: dim E = n, dim F = p.
Notations:

• Soit "J3n= (el, e2,"', en) et"J3~= (e~, e~, ... , e~) les bases canoniques de [Rn et [RP,
Pour tout x = (Xl, x2,' .. ,xn) de [Rn et tout y = (YI, Y2,' , . , yp) de [RPon a donc:
n P

x= LXWi Y= LYJeJ
i=l j=l
Sif est une fonction de [Rn dans [RPd'ensemble de définition DJ, l'imagef(x) de tout
vecteur (XI,X2,'" ,xn) de DJ est usuellement notée f(XI,X2,'" ,xn).
On dit aussi que f est une fonction de n variables réelles,

En notant (fI .12, ... ,fp) les p fonctions composantes de


P
f par rapport à 0i\~ ' on a pour

tout X de DJ: f(x) = (i1(X),f2(X),'" ,fp(x)) = Ljj(x)eJ


j=l
ou encore

f(XI,X2, ",xn) = (i1(XI,X2' ",Xn),f2(XI,X2, ",xn), .. ,fP(XI,X2, .. ,xn))


P

= Ljj(XI,X2, ",Xn)eJ
j=l
• Les espaces E (dimE = n) et F (dimF = p) étant rapportés aux bases
0i\n= (el,' .. ,en) et 2Î3~=(e~, ... ,e~), une fonctionf : E -+ F d'ensemble de définition
n P

Dr s.e représente par 'if X E DJ' x = L Xiei, f(x) = Ljj(x)eJ


i=l j=l
Les bases 2Î3n de E et 2Î3~de F étant fixées, on peut convenir de noter:
n P
X = LXWi = (XI,X2,'" ,xn) et Y = L YjeJ = (YI, Y2,"', yp)
x=l j=l
etf se représente alors par 'if x = (Xl,'" Xn) E DJ, f(x) = (f1(X),f2(X), .. ,fp(X))

.-
72 Précis d'Analyse Il

On dispose ainsi de notations identiques pour les fonctions de E dans F et les fonctions
de IRn dans IRP.

• Les programmes M, P, P' d'une part et M' d'autre part ont une approche différente des
notions de fonctions continûment différentiables :

L'introduction de type M, P, P' est traitée dans les paragraphes 1 et Il, celle de type M'
dans les paragraphes 1 et III.

1- Applications partielles
Dérivées partielles
A. Fonctions partielles

d.1 Soitf: IRn-+IRP (resp.f: E -+ F) d'ensemble de définition Vj'


Etant donné a == (al, a2,"', an) élément de Vj, les
sont fa.i :IR-+IRP, t>-7f(al,· .. ,ai_l,t,ai+l, .. ·,an) iE [Ln]
Uensemble de définition de fa,i est

Vja.i == {t EIR / (al,'" ,ai-l, t, ai+l,'" ,an) E Vj}'

Remarque
1) Dans le cas d'une fonctionf : E -+ F, E étant rapporté à la base (eih";i,,;n. lesfa.i sont
aussi appelées fOnctîÔl1spartielles en a suivant la base
2) Si Vj est un voisinage de a, alors Vja.i est un voisinage de ai dans IR.

B. Continuité

t.1 Sif est continue en a, chacune de ses fonctions partielles fa,i est continue
1 en ai.
ll&
Utiliser fa.i(t) ==f(a+ (t - ai)ei) o
Remarque importante
Le théorème 1 exprime une condition nécessaire, mais non suffisante, pour que f soit
continue en a.

- Travaux pratiques

(G,G) def: ~2-+1R définie par:

f(x, y) == 2xy 2
x +y
si (x, y) * (0, 0) etf(O, 0) == O.
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 73

•• Les deux fonctions partielles en (0,0) x f-7 f(x, 0) et y f-7 f(O, y) sont identiquement
nulles, donc continues.
1
Pour x 7= 0, on af(x, x) = 2' la restriction de f à la droite [p;u, où
• U = (l, 1). n'est donc
pas continue en (0,0) et il en est de même pour f.

2
la fonctionf : [p;2-,'-[p; définie par:
x2y ,
f(x, y) = ~ SI (x, y) 7= (0,0) etf(O,
x +y
Etudier la continuité en (0,0) des restrictionslci

f est-elle continue en (0, 0) ?


1) Les fonctions partielles en (0,0) : x f-7 f(x, 0) et y f-7 f(O, y) sont nulles, donc continues,
ce qui assure la continuité en (0,0) des restrictions de f aux droites [p;el et [p;e2,
el = (1, 0), e2 = (0, 1).
tx
Pour tout x 7=0, on a f(x, tx) = -2--2
x +t
d'où la continuité en (0, 0) de la restriction def à toute droite [p;Ut, avec Ut = (1, t).
Tous les cas ont ainsi été envisagés,
1
2) Pour tout x 7= 0, on a f(x,~) = 2'
La restriction def à P = {(x, y) E [p;2 jy = ~}, (parabole), n'est donc pas continue en (0,0)
et il en est de même pour f.

C. Dérivées partielles
f est supposée définie sur UGuvertdelRn, (r~sp, de

DéfiJû,tîôi!ls :
------ ~ '.
~ d.2 ,Boit a E U et) E [1, n], la) leme pa:rti€~ll~de f en aest, lorsqu'elle
. // existe, la dérivée en aj de la fonction partielle faj.
af
On la note D.J'(a) ou ax:(a).
':1

af . f(al,"" aj-l, Clj + t, Clj+l,"', an) - fCal,"" aj,"', an)


-a-(a)=
~ hm ---~-~-~~--------~---
hO t
t"O

af . f(a + te) - fCa)


-a-Ca)
~ hm ----- t
= t--+O
t"O

d.3 Si DJ(a) existe en tout point a de U, on définit la


def sur U par:
af
D.J' : U -,'- F, a f-7 D.J'(a) ou U-,'-F,
a~
74 Précis d'Analyse Il

7f
dA f est dite de sur U si, pour tout j E [1, n], f admet une
\ /ème

1 fonction dérivée partiellebffcontintle


Soitf: E -+ F définie sur U ouvert de E, a E U et u E E, u *- 0E.
IM'ld.5
On dit que f
admet une dériyée en a suivtmt velcteur" si la fonction
fa.u: IR.-+ F, t ~ f(a + tu), définie au voisinage de 0, est dérivable en 0,
f(a + tu) - f(a)
c'est-à-dire s'il existe lim ------
t--;-O t
uo
Lorsqu'elle existe, cette dérivée est notée Duf(a).
Laj ième dérivée partielle de f en a E U, suivant la base (eih~i~n est donc, lorsqu'elle
existe, la dérivée def en a suivant le vecteur ej.
Propri~té:
p.1 f est entièrement définie par la donnée de ses pfonctions composantesf1, .. ,fp
sur '27i\~
base canonique de IR.P (resp. base de F).
f
Pour tout a E U, admet en q. une j ième dérivée partielle, (1 ~ j ~ n), si et
seulement si, pour tout i E [1, P ], Ji admet en a une j ième dérivée partielle,
Piaf P aJi 1

et alors Dff(a) = 2:= D.Jfi.(a)ei ou T(a) = 2:= -(a)ei


i=l -'0 i=l a Xj

f est de classe c1 sur U si et seulement si , pour tout i E [1, p], Ji est de


classe C1 sur U.

D. Dérivées partielles d'ordres supérieurs


f est supposée définie sur U ouvert de IR.n (resp. de E)

Définition :

d.6 On suppose quef admet sur Uunejième fonction dérivée partielle, 1 ~j ~ n.


Si Dff admet en a une k ième dérivée partielle Dk (Dff) (a), 1 ~ k ~ n, o~ dit
f
que admet en a une (k,j) ième dérivée partiêll{)sêêQIld{) notée :
a2f
Df..
Ig-'F(a) ou a Xk a Xj (a).

Dky(a)
2
= Dk ()
Dff (a) ou aXka2f aXj (a) = aXk
a (af)aXj (a)

On peut alors, comme précédemment, définir, si c'est possible, les fonctions dérivées
partielles secondes, puis, en itérant le procédé, les dérivées partielles et fonctions déri-
vées partielles triples, quadruples, etc.
Notation:

1 af
n.1
fXj = ax.'j = Dff

fXkXj
Il -_ aXka2faXj - __a~ a (!L) =
aXj 19
D2.

(q) -
aqf
=--a aq- f

'" .. ·Xj2Xjl
fXjq ... - aXL ... aX;n a X;. aXjq ( aXjq_l'" 1 aXjl
aXj2 )
~hapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 75

Définition :

" .
:>d7 Rappelons que J est dite de classe CO sur U si elle est continue sur U.
On dit que J est de classe Ck , (k E f'\t), sur U lorsque, quel que soit
(h ..... Jk) E [1. n]'\ J admet une (he ..... 11) ième fonction dérivée partielle
akJ .
a X·')k ... a x-
:JI
contmue sur U.
On dit que J est de classe COO sur U lorsque, quel que soit k E fiJ, J est de
classe Ck sur U.

::l-::xiété.;
\

p.2 J: [Rn-+[Rp (resp. E -+ F) est de classe Ck sur U si et seulement si ses p

-t~//fsuronctions composantes
U. sur la base 0:\~de IR.P (resp. de F) sont de classe Ck

- •...
éorème·:

1.2 T;lleorèfue de Schwarz

Soit J : [R2-+[R, (resp. J : E ~[R, avec dim E = 2) (x. y) J(x, y) admettant, f-'3o

sur U ouvert de [R2, (resp. de E), des fonctions dérivées partielles secondes
---a2J et ---a2J
ax ay ay ax'

Si ces fonctions sont continues en (a, b) E U, on a :


a2J
ax ay(a. b) =
~ Ce résultat est admis.
o

:.1 Soit J : [R2-+[RP, (resp. J : E -+ F, avec dim E = 2) (x. y) J(x. y) admettant f-'3o

sur U, ouvert de [R2, (resp. de E), des fonctions dérivées partielles secondes
---a2J et ---a~
ax ay ay ax'
2
S· ",' .
l ces lonctlOns sont contmues en (a. b
)
E U, on a
aJ)
a x a y (a, b =
a j
a y a x (a, b)

~ On applique le théorème précédent à chaque composante de].


o
:.2 Soit J : [Rn -+IR.P, (resp. J : E -+ F) (Xl.···, xn) J(X1 •...• xn) admettant f-'3o

sur U, ouvert de [Rn, (resp. de E), des fonctions dérivées partielles secondes
--- a2J et --- a2J
aXj aXk aXk aXj
2 2

Si ces fonctions sont continues en a E U, on a : a Xja { Xk (a) = a Xk


a ~ Xj (a)

On applique le corollaire 1 à: g: (Xko Xj) f-'3o J(X1" . " Xko' .. ,Xj,' .. ,an) 0
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 75

\Définition :

~ d.? Rappelons quef est dite de classe Ca sur U si elle est continue sur U.
f
On dit que est de classe Ck , (k E f'\J*), sur U lorsque, quel que soit
(h, ... ,Jk) E [1. n]\ f admet une Vk,' .. ,J1) ième fonction dérivée partielle
.. okf continue sur U.
d''<jk ... d.'<j,

On dit que est de classef ex sur U lorsque, quel que soit kEN, f est de
classe Ck sur U.

!Propriété:

p.2 f: [Rn_[Rp Cresp. E ~ F) est de classe Ck sur U si et seulement si ses p

,·,t/ sur U.
fonctions composantes sur la base 273~de [RP Cresp. de F) sont de classe Ck

Théorème:

t.2 Théorème de Schwarz

Soit f : [R2~[R, (resp. f : E -+[R, avec dim E = 2) (x, y) •.....•


f(x, y) admettant,
sur U ouvert de [R2, (resp. de E), des fonctions dérivées partielles secondes
02f 02f
oX oy et oy ox'

(a. b) E U, on ~.:
Si ces fonctions sont con~~n~e_~_.l"?
a2f a2f
ax ay(a,b)= ay a)a,b).
lQf' Ce résultat est admis.
D

Corollaires:

c.1 Soitf : [R2-+[Rp, (resp. f : E -+ F, avec diillE = 2) (x, y) •.....•


f(x, y) admettant
sur U, ouvert de [R2, (resp. de E), des fonctions dérivées partielles secondes
a2f a2f
ax a y et a y a x'
2

Si ces fonctions sont continues en (a, b) E U, on a a:~y(a, b) = a: {)a, b)

On applique le théorème précédent à chaque composante de f.


D

c.2 Soit f : [Rn ~[RP, (resp. f : E -+ F) (Xl,"" xn) •.....•f(X1, ... ,xn) admettant
sur U, ouvert de [Rn, (resp. de E), des fonctions dérivées partielles secondes
--- 02f et --- 02f
aXj aXk aXk aXj
2 2
Si ces fonctions sont continues en a E U, on a: o,~ { .. (a) = ",a ~ .. (a)

On applique le corollaire 1 à: g: (Xk,Xj) •.....•


f(X1,'" ,Xko'" ,Xj,"', an)
D
76 Précis d'Analyse Il
", ..... ",

Sif: [Rn--+[Rp Cresp.f : E --+ F) est de classe Ck sur U,

pour tout (il, i2,···, ik) E [1, n]k et toute permutation cr de [1, k], on a:
akf _ akf
<cfi a Xii a Xi2 ... a Xik - a xÎu(1) a XÎu(2)... a XÎuCk)

f étant de classe Ck sur U, tout calcul de fonction dérivée partielle d'ordre inférieur ou
égal à k peut se faire dans un ordre arbitraire, ordre qui n'a donc pas à apparaître dans
la notation.
a4f a4f
On écrit par exemple pour
a y2 ax2 ay axay ax

,0).
de ce calcul ?

x;t 0, fCx, 0) -X fCO, 0) = ° d'où
af
axCO, 0) = °
Y ;t 0, f_C_x,_y_)-~fC_O_,y_) = y (~2- ;2) d'où afCO ,y )=-y
ax
X X +y
A af af
De meme ayCO, 0) = ° , ayCX, 0) = X

On en déduit:
a2f
- ~CO y)- ~CO 0) =-1
donc ay
1(
y ax'
af
ax'
af)
, a)0,0)=-1

a2f
x1 ( ayCX,
af
0) - ayCO, 0)
af)
= 1, donc ax ayCO,O) = 1

Par ailleurs,] admet, évidemment, des dérivées partielles secondes en tout point de
[R2\ {CO,a)}, il résulte donc du théorème de Schwarz que l'une de deux fonctions

a2f a2f .
ax ay et ayax estnoncontinueenCO,O),
(en fait, les deux sont non continues par raison d'antisymétrie).
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 77

E. Opérations sur les fonctions de classe C k

Propriétés:

p.3
1
Linéarité des dérivations partielles
Sif ; [Rn~IR1P (resp. f ; E ~ F) et 9: [Rn---+[Rp (resp. 9 :E ---+ F)

sont de classe Ck sur U, ouvert de [Rn (resp. E),

il en est de même de À f+ J-L 9 pour tout (À, J-L) E [R2.


L'ensemble Ck(U, F) des fonctions de [Rn dans [RP (resp. de E dans F) de classe
Ck sur U est un sous-espace vectoriel de '!Ji (U, IR1P) (resp. '!Ji (U, F».

~ C'est immédiat en notant que, pour tout (il, i2,"', ik) E [1, n]k, on a;
'-~a*TxJ+iigrakf =À-.-----
D

pA Produit de fonctions de classe Ck

Sif: [Rn---+[R (resp. f ; E ---+[R) et 9; [Rn---+[R (resp. f ; E ---+[R) sont de classe


1 Ck sur U, la fonction produit f9 est de classe Ck sur U.

Démonstration P.§IJ§9u.r.r§ng~.
e~..ulili§'éllJtlefait que;
a(fj) a af
ViE [Ln], -a XL9 =f a9XL +9-aXL. D

Remarque
On a des résultats analogues pour tous les produits usuels;
• une fonction vectorielle par une fonction numérique
• produit scalaire de deux fonctions vectorielles, (cas où F est euclidien)
• produit vectoriel,
• déterminant.

p.5
1
Inverse d'une fonction de classe Ck

Sif; IR1n---+1R1 (resp. f ; E ---+1R1) est de classe Ck sur U et si a est un point de U


tel quef(a) *-0, il existe V ouvert de [Rn (resp. de E) tel que
1
{a} eV cU, 0 E f(V) et J est de classe Ck sur V.

L'existence de V résulte de la CQ.DJii)i.Jitâde·FenQ:'··

On a de plus V LE. [1, n], aXifa af


==!~~~:i._-.....o (1) 1
ce qui permet une démonstration par récurrence.
D

..
78 Précis d'Analyse Il

II - Différentielle d'une applic~tion


de classe el
Ce paragraphe est spécial aux programmes M, P, P'.

A. Différentielle en un point
SoitJ : IRn--+IRPde classe el sur U ouvert de IRn.

d.8 Pour tout a E U, on note dJa l'application linéaire de IRn dans IRP définie par
~n .
dJa(h) = L -(a)ht pour tout h = (hl, h2, ", hn) de IRn
t=l aXt
L'application dJa est appelée différentielle
Cas particulier
n=l
La différentielle de J en a est l'application linéaire de IR dans IRP définie par:
\;f h E IR, dJa(h) = hf(a).

t.3 ! dJa est l'unique application linéaire u de IRn dans IRP telle que:
1 J(a + h) = J(a)+ u(h) + o(h) quand h tend vers 0, h E IRn
1
~

III Montrons que si u E;g (IRn, IRP)et v E;g (IRn, IRP)vérifient quand h E IRn tend vers 0
J(a + h) = J(a) + u(h) + o(h) alors u = v.
et J(a + h) = J(a) + v(h) + o(h)
Par différence on obtient (u - v)(h) = o(h)
En prenant, en particulier, h = tet, t E IR, 1 ~ i ~ n, il vient
t(u - v)(ei) = o(t) donc (u - v)(ei) = 0(1).
On en déduit (u - v)(ei) = O.

Cette égalité étant vraie pour tout i E [l, n], on a finalement u- v = O.


• Montrons que dJa vérifie, quand h E IRn tend vers 0,
J(a + h) = J(a) + dJa(h) + o(h)
Il existe l1E IR: tel que U contienne le pavé
P={XElRn/\;f)E[l,n],IXj-ajl<YJ}
j
Pour h E IRn tel que a + hEP, soit '0 = L htei 1 ~) ~ n et Va = O.
t=l
On a alors, pour tout) E [l, n], '0 = '0-1 + ryej
n
et

J(a + h) - J(a) = Lf(a + '0) - J(a + 1)-1)


j=l

o
""n 1l"Ij -(a+'0_1+tej)dt
j=l
a aJ
aK
:J
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 79

d'où:

j(a + h) - j(a) - '\"' hj-,-(a) = '\"'


L
j=ln
d X·
dj j .. LOd -,-(a X'
j=ln .1·1l; [ dj j
+ VJ-1 + tejl- -(a)
a X'
aj j J
dt

Considérons sur :;::n et :;::p les normes définies par


X! = sup v y E8F, Il yll = sup Iyd
l'0~n l~i~p

L a continU!e
"t' aj sur Pd onneexls
d e -,- 1" t ence d e:
d~'0

éJj. ,
M· = sup -,-(a + \.)-1 + [ej)- avec h-O
lim 1'>'Ij = O.
'J rc=[O.h:J (1.'0

On obtient alors:

n dj n n
+ h) - ICa) - L
j=l
hj ax
j
o<S L
j=l
IhjllvIj o<S i! hll L
jd
L'VIj

d'où finalement j(a + h) - ICa) - dja(h) = o(h).


o
Propriétés:

p.6 Notation différentielle


1

Soit (cL,il1~i~n la base duale de la base canonique (ei)l~i~n de [Rn.


VhE?!.n. h=(h1.h2,"·,hn). dxi(h)=hi
al
Alors dja = L
i=l
n.
-,-(a)cL'i
dXi

p.l Linéarité de la différe;'tiation


1

Soit j ::;::n~:;::p et g: [CRn_MP de classe el sur U, ouvert de [Rn.


Alors, pour tout C\., [1.) E 1R2et tout a EU:

dC'Aj+ [1. g)a =11. dja+ [1. dga

B. Matrice jacobienne
Soitj : Rn~};\p de classe el sur U, ouvert de [Rn.
On note encore ?An= (ejl1'0~n et ?A~= (eD1~i~p.
Définitions:

d.9 Pour tout a E U, la matrice de dja par rapport au couple de bases (œn, œ~)
est appelée matrice jacobienne de j en a.

On la note Jj!a) et on a JJ(a) = [ a~


aJi (a) J EAiLp,n (IR)
i : indice de ligne , j: indice de colonne

En effet dla(ej) = T(a)


aj
)(;
= L p aJi
-,-(a)ei.
i=l d)(;
1
80 Précis d'Analyse Il

d.10 On suppose n = p et 2n~=2nn.

Le déterminant de JjCa), c'est-à-dire aussi le déterminant de dfa est appelé


ou dél;erlmÙlarlt fClllc·tiOlln€:lde en a. f
Il est noté DŒJ2,··· ,fn) (a)
D(X1,X2,··· ,xn)

aux pratiques

matrice jacobienne en a d'une application el sur U


n contenant a, dans les cas suivants:

• 1) Dans le cas n = 1.1 est continûment dérivable en a..


On constate que la matrice jacobienne de f en a est unicolonne, son unique vecteur colonne
étant le vecteu r l' (a) :
JjCa) = :
[f{(a)]
E .Mp,l (IR), l'(a) = ~f(p (a)e;
f~(a) 1=1

2) Dans le cas p = l, la matrice jacobienne de f en a est uniligne :


Jj(a) = aX1 (a)· .. a Xn (a) E .M1,n (IR)
[ af af]

exemple 5
:1R2 -7~ cleclasse el sur [- a, a]2, (a> 0).

:1R3-7~3, (x, g, Z) f-è> (j(g, z),f(z,


ést de classe el sur [-a, a]3.

pe jacobienne de F en (0, 0, 0) et son

• Chacune des applications composantes de F est de classe el sur [-a, a]3, il en est de même
pour F.

Si l'on pose p = D1f(O, 0) et q = Dzf(O, 0), on trouve:

JF(O, 0, 0) = q ° p detJFCO, 0, 0) = q3 + p3.


[0p pq q] °
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 81

C. Gradient d'une fonction numérique


Rn est supposé muni de sa structure euclidienne canonique, (la base canonique 0iln est
donc orthonormée).
Le produit scalaire de deux vecteurs x et y de [Rinest noté (Xl y).
Soitf : Rn-R une application de classe el sur U, ouvert de [Rn.
Définition :

d.11 Pour tout a E:: U, il existe un unique vecteur de [Rn appelé le gradient de f
1 en a et noté gradf(a) tel que Vh E:: Rn. dfa(h) = (gradf(a)lh).
~ C'est une conséquence du fait que dfa appartient au dual de [Rn qui est canoniquement
isomorphe à Rn, (Voir Algèbre 11- Espaces Euclidiens).
n
La base canonique de [Rinétant (eih<;i<;n, on a gradf(a) = Li=l
af
-(a)ei
aXi
o

f;:xemples - Travaux pratiques

exemple 6
ici considéré comme espace affine euclidien.
un point fixé de [Rn, soitf l'application de [Rn dans [R définie par:
f :M f-7 Il Alvr 112

Montrer quef est de classe el sur [Rn.


Calculer gradf(M) en utilisant l'expression def(M) en fonction des coordonnées
deM.
Retrouver le résultat précédent en calculant d.fw( 11) à partir def(M + 11) - f(M) .
• 1) Soit (al,"" an) et (Xl,"', Xn) les coordonnées respectives de A et M sur la base cano-
n
nique de [Rn. Alors f se définit par f(M) = f(Xl, ... , xn) = L
i=l
(Xi - a;)2

f est donc de classe el sur [Rn.


af
2) Pour tout i E:: [l, n], -d' Xi = 2(Xi - ai).
n
Donc grad f(M) = L
i=l
2(Xi - ai)ei = 2AM

3) f(M + u) - f(M) = IIAM + Li 1[2 -IIAMI12 = 2(AMllI) + II u 112

Or, au voisinage de 0, on a Il Li 112 = o( 11), donc:

f(M + lI) - f(M) = 2(AMlu): o( u)


D'après le théorème 3, on déduit de cette formule que dfM est définie par:

V U E::[Rn, dfM( u) = 2(AMI Li)

d'où, par définition du gradient: gradf(M) = 2AM


82 Précis d'Analyse Il

D. Différentielle d'une application de classe C 1

d.12 Soitf: [Rn--+IRP de classe el sur U ouvert de [Rn.


La différentielle de f sur U est l'application de U dans 5:E([Rn, [RP) qui, à tout
point a de U, associe dfa, on la note dJ.
df: U --+5:E([Rn, [RP), a ~ dfa

tA f : [Rn --+[RP étant de classe el sur U ouvert de [Rn, l'application différentielle


1 df est continue sur U.
ll& ÇiJl,n=(ejh"0~n ÇiJI,~=(eDI~i~p étant les bases canoniques de [Rn et [RP, une base
de 5:E([Rn, [RP) est ('tJy) lsi"'p où 'tJy est l'élément de 5:E([Rn, [RP) défini par:
10".'Sn

'v'kE [l,n], 'tJy(el<)=Osib=j 'tJy(ey)=e:


P n afi
On a alors dfa 00
= ""' ""'
i~l j=l
_tax-
'j
(a) 'tJfj

afi

En d'autres termes, les a ~ sont les fonctions composantes de df sur la base ('tJfj),'~~;,
La continuité de ces np fonctions composantes assure la continuité de dj.
D

Conséquence
• Une fonction f: [Rn--+[Rp de classe el sur U ouvert de [Rn sera aussi appelée fonction
différentiable sur U.
t.5 Soitf: [Rn--+[Rp définie sur U ouvert de [Rn.
S'il existe une application € de U dans 5:E ([Rn, [RP) continue sur U et telle que,
pour tout a de U :
(Ç5k) f(a + h) =f(a)+ €(a)(h) + o(h) quand h tend vers 0
alorsf est de classe el sur U avec df =€.
ll& Il suffit de remarquer que la relation f(a + h) - f(a) = eca)(h) + o(h) donne
f(a + tei) - f(a) of
=t(a)(ei) + o(h) d'où l'existence de -a-Ca)
Xi =€(a)(ei)

Puis on note que la continuité de t assure celle de a ~eca)ei c'est-à-dire de :{i'


Ainsif est de classe el sur U.
Ensuite le théorème 3 donne que, pour tout a de U, dfa = € (a)
D

Exemples
• Si f est constante sur U, la relation (Ç5k) est vérifiée avec fonction nulle de t U dans
5:E([Rn, [RP),f est donc continûment différentiable sur U avec df = O.
• Sif est la restriction à U d'une application linéaire <F,<FE';t ([Rn, [RP), la relation (Ç5k) est
t f
vérifiée avec, pour tout a de U, (a) ='tJ, est donc continûment différentiable sur U
avec 'v' a E U, dfa ='tJ.
• Sif est la restriction à U d'une application affine e de partie linéaire 'tJ,'tJE';t ([Rn, [RP),
la relation (Ç5k) est vérifiée avec, pour tout a de U, (a) =<F. t
f est donc continûment différentiable sur U avec 'v' a E U, dfa ='tJ.
On notera que, dans chacun des trois exemples précédents, l'application df est cons-
tante sur U.
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 83

çxemples - Travaux pratiques

exemple 7
Soit f: (r. el f---7 (x, y) = (rcos e, rsin e)

Vélifier quef est de classe c1 sur puis calculer l? matrice jacobienne et le


jacobien def en (r. e),
Mêmes questions pour:
f: (I; e, 'f) '-+ (x, y, z) = (rcos 'P cos e, rCGS<p.sin e,
• Dans les deux cas, on a affaire à des fonctions de classe C1 puisque leurs composantes sont de
classe C1.
1) Premier exemple.
D(x, y)
sm ee rcos
J'f (r. e) = [c~s -rsin e e] D(r, e) = detJf(r, e) = r
2) Deuxième exemple.
cos 'P cos e - r cos 'P sin e
cos <.; sin e r cos 'P cos e - r sin 'P sin e
"1(,8,")= [ sm 'P o r cos
- r sin cos e
'P 'P ]

D(x. z) = detJjCr, e. q:) =


y. 'P)
D(r. e, ? cos 'P

E. Composition des applications de classe C 1


Théorème:

t,6 Soit f: lh\n_~p de classe C1 sur U ouvert de ~n


g: ~P-iRq de classe C1 sur Vauvert de ~p tel quef(U) eV.
Alors 9 of : p;n~Rq est de classe c1 sur U avec, pour tout a de U:
d(g oj)a = dgf(a) 0 dfa
~ Posons b =f(a). Les relations:
f(a+h) =f(a) + dfa(h) + oCh) hE~n. a+hE U
g(b+k)=g(b)+d9b(k)+o(k) kE~P. b+kE V
se traduisent par l'existence de deux fonctions:
81 : ~n_~p et 82: P;p-~q
définies respectivement sur
fl1={hE~n ja+hE U} et flF{kE~P jb+kE V} tellesque:
\j h E fl1 , f(a + h) = f(a) + dfa(h)+ ê1 (h)11 h Il ' lim
h--;.O
81 (h) = 0 (1)
\j k E fl2 ' g(b + k) = g(b) + dgb(k)+ 82 (k)11 k Il ' lim 82 (k) = 0
k~O
(2)
fl2 est un voisinage de 0 dans iRP etf continue en a, donc il existe fl~ voisinage de 0
dans ~n, fl~ cfl1 tel que \j h E fl~, u(h) = f(a + h) - f(a) E fl2
Avec b+u(h)=f(a+h) et u(h)= dfa(h)+81 (h)lIhll,
la relation (2) donne:

\jhEfl~, g(;(a+h)) =g(;(a)) +d9bodfa(h)+83 (h)11hll (3)


84 Précis d'Analyse Il

ou" on a pose 103 (h) = dgb () 81 (h) + sz ( u(h) Il u(h) I[


) -II-h-II- pour h*-O et 103 (0) = O.

Ilest clair que lim d9b


h~O (81 (h)) = 0 , lim
h~O Sz (U(h)) =0

et d'autre part de -1-1h-II-


Il u(h) Il ~ Il dfa IThlI
(h) Il
+ Il SI (h) Il ~ Il dfa Il + Il SI (h) [l,

([1 dfa Il est la norme de l'application linéaire continue dfa)

on déduit que h f-'> Illï~li Il est bornée au voisinage de 0, donc À~ 103 (h) = O.

La relation (3) donne donc 9 af(a + h) = 9 af(a) + dgb a dfaCh) + o(h)


Ilsuffitalors de noter que l'application:

{ qJ : U
a -+
f-'> :f', (IRn-+lRq)
dgj(a) a dfa
est continue sur U, pour conclure par application du théorème 5 que 9 a f est de classe
CI sur U avec, pour tout a E U, d(g a f)a = dgj(a) a dfa.
La continuité de qJ, en tout point a de U, est conséquence de :
Ildgj(al) a dfa' - dgj(a) a dfall ~ Ildgj(al) - dgj(a) Il Il dfa' Il
+ Ildgj(aJilll dfa - dfa' Il
ainsi que de la continuité de df en a, de dg enf(a) et def en a
D

Corollaires:

c.1 JacobieriIle d'une fonction composée


On conserve les hypothèses du théorème 6
Pour tout a de U, les matrices jacobiennes vérifient:

Jgoj(a) = Jg(I(a)) Jj(a)

c.2 Composition des dérivations partielles


Soit f: IRn-+IRP de classe CI sur U ouvert de IRn et g: IRP-+IR de classe
CI sur V ouvert de IRP tel que fCU) c v.

f: (Xl,XZ,'" ,Xn) f-'> (Il(Xl'XZ,'" ,Xn),'" ,jP(Xl,XZ,'" ,xn))


g: (YI, Yz,"', yp) f-'> 9(Yl, Yz,"', yp)
Alors en tout point x = (Xl ,Xz,' .. ,xn) de U, on a, pour tout i E [1, n] :

a9 af
~(Xl,XZ,···,Xn)= L
)=1
a 9 (fl(X),jZ(x),
P ay.
IJ
.. ·,jp(x) ) ali
ax(Xl,Xz,
[
.. ·,Xn)

~ C'est une conséquence de l'égalité matricielle Jgoj(x) = Jg (I(x)) Jj(x) où:

Jgoj(x) = ----axI(x), ~(x), .. " a Xn (x) E JirLl,n (IR)


[ agaf agaf agaf]

Jg(I(x)) = [aa:l (I(x)). aa~ (I(X)) , aa~ (I(X))] EJLl,p (IR)

Jj(x) = a ~ (x) ]
[ai; E clipon (IR)
D
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 85

c.3 Composition des différentielles: méthode pratique


Soitf : [Rn~RP de classe CI sur U ouvert de [Rn
et g: [RP~Rq de classe el sur V ouvert de [RPavecf(U) c V.
f :x = (Xl, ... , xn) f-7 y = (YI, ... , yp)
g: Y = (YI,"', yp) f-7 Z = (Zl,"', Zq)
Alors, J;, i E [1, p], étant les fonctions composantes de f on a :

LP
dg =
.1
[=
ag
-dYi
a Yi
et ViE [l,p], dJ; =
. 1
)=
n
L-cbj
aJ;

aX]

et d(g 0 f) = L~.
. 1 â Yi )=
[=
P
- L-.-
. 1 dx;J
a9 n aJ;
cbj

On obtient donc d(g 0 f) en remplaçant dans dg les dYi par les dJ;.
cA Différentielle d'un produit, d'un inverse

il Soitf: [Rn-;-[Rp et g: [Rn~[R de classe el sur U ouvert de [Rn.


Alorsfg est de classe CI sur U avec:
V X E U d(jg)x = g(x)dfx + f(x)dgx (1)

ül Soitf: [Rn-;-[R de classe el sur U ouvert de [Rn et a E U tel quef(a) *' O.


1
Alors il existe V ouvert tel que {a} cVcU et 0 E f(V), J est de classe

(2)
CI sur V avec: VX E V d (}) x = f ; (x)1 dfx
(@f' il On sait déjà, voir propriété 4, que fg est de classe el sur U.
D'autre part, on peut écrire fg = Po F avec:
[Rn X [R -;- [Rn
{ F: [Rn
X
~
f-7 [Rn X [R
(i(x), g(x:») et (y, À) f-7 À Y

Sachant que dFx, XE U et dP(y,À)' (y, À) E [Rn X [R sont définies par:


[Rn X [R -;- [Rn
{dFx: [Rn
h -;-
f-7 [Rn X [R dgx(h») ,et
(dfx(h), . {dP(y'À) (u, [L) f-7 À u+ [L Y

j(x),g(x)
Le théorème 6 donne d(jg)x = dP( ) 0 dFx
donc d(jg)x: [Rn-;-[Rn, h f-7 g(x) dfx(h) + dgx(h)f(x)
ii1 On sait déjà, voir propriété 5, qu'il existe V ouvert tel que {a} c V c U, 0 E f(V) et
1
J de classe el sur U.
La formule annoncée s'obtient, comme ci-dessus, par application du théorème 6, en

..
ecnvant
1
J=Io
f avec
11ll'" 11ll'"
I:lf'ü'-;-lf'ü',tf-7t
1
0
c.5 Composition des fonctions de classe Cm, m ~ 1
Sif : [Rn-;-[Rp est de classe Cm sur U ouvert de [Rnet 9 : [RP-;-[Rq de classe Cm
1 sur V ouvert de [RPtel que feU) c V, alors go f est de classe Cm sur U.
(@f'
• Il suffit de montrer que les composantes (g 0 J)k, 1 <S k <S q, de go f dans la base
(ekh,,;k,,;q de [Rq sont de classe Cm.
Or, (g 0 J)k = gk 0 f;
on est donc ramené à démontrer la proposition dans le cas où
q=1.
86 Précis d'Analyse Il

• Procédons par récurrence .


Le résultat est acquis pour m = 1.
Supposons la propriété vraie pour les fonctions de classe Cm, et supposons f et g de
classe Cm+1.
Leurs fonctions dérivées partielles sont alors de classe Cm, donc, d'après l'hypothèse
ag
de récurrence, les -a-
Yj of sont de classe Cm.

On en déduit que les (: ~ 0 f) :~isont de classe cm, propriété 3, et donc que

les ". =L -- of -- sont de classe Cm.


a (g~0 f) ~. (
J~l aW
ag ) a~
ajj

Ainsi,go f est de classe Cm+1,la propriété annoncée est récurrente.


D

Exemples - Travaux pratîques

exemple 8
f: IR;2--;.1R;,(x, y) >--c> f(x, y) de classe C2 sur IR;2
g: IR;2--;.1R;2,(r, 8) >--c> (x, y) = (r cos 8, r sin 8).
dérivées partielles premières et secondes de F = f
a2f a2f
'" --Z + --2 (Laplacien def) en fonction des
ax ay

Onaici F(r,8) =f(rcos 8,rsin 8) d'où:


af af
ar - ax cos 8 +ay sin 8
aF af. af
{ - aF = --rsm 8 +-rcos 8
a8 ax ay
Dans ces formules, pour alléger l'écriture, notons:
aF aF af af .
pour ar(r,8)
ar et ax pour ax(rcos8,rsm8), ...
Le théorème de Schwarz s'applique, et on obtient:
a2F a2f a2j a2f
--2
ar
= --2 cos2 8
ax
+2aa
x y
sin 8 cos 8 +--9
a y-
sin2 8
a2f af af a2j ,)2j
8
--2
a8 = --a-rcos
x --a y rSln'8 +--2
ax
2.282c
r SIn - -iJ'x ay r 2'88
SIn cos
,2f
+_d_. r2 cos2 8
ay2
a2f af. af a 2f . a 2f 9 ')
a r a8 = --a x sm 8 +-ay cos 8 ---2ax r sm 8 cos 8 +-'--iJ,-r(cos-
dx y 8 - sin~ 8)
.2
cJ .

+~rsm 8 cos 8
dy

On en déduit --a2F + 2a2F r -- + r-aF. = ? .:::.


F
a82 ar2 ar
a2F 1 a2F 1 aF
Donc, pour tout (r,8) E IR;~x IR;: .:::.F = ~d r + 2"
r ~8d + r ar
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 87

exemple 9
{ex, y) E if' > O} ,,,? -

déterminer les applications j: U -,-IR:, (x, y) f-!> j(x, y) de classe CI sur U


• éJ2j" a2j, 1
(1 ).
Vlx,ylE L " 2IX,yl-
(IX . 2IX,y)=
oy G
yx2 _y2
donnée j E C2,:=:2, on définit g E e2(R2, par
IR) + y, x - y) = j(x, y)
') ')

----". envees par t'le Iles d•.f)g.


a-j en lonctIon d es d'"
;.rj - --,) .Ç ,

élx- ay~
les solutions de (1).

• d'f" "{' -')1 O} ') j(U+V u-v)


1 g est e Inle sur ,/ = 1U. L') E .",,- uv> par: gl,U, v = -2-' -2-
ou encore g = jo ç avec;,;:: lu.vi f-!> lx,y) = -2-' -2- et Cf' est évidemment de
1

classe ex sur :=:2. Donc g est de classe C2 tout


(u+ u- v)le corollaire
commej v(d'après 5 précédent).
De jlx. yi = glx + y. x - y), on déduit alors:
aj. é/g ag.
-ax1x.y) = aulx+y.X-yl+ éJvIX+y,x-y)
a2J ... d 2 g, ,ci .2 g .2 g
ci
--2
a x Ix. y) = --?
a u-
IX+ y.x - y) + 2-.--ci.-(x+
dU v y.x - y) + ~(x+
a V-
y,x - y)
aj ,ilg ilg. ,
-il Y (x,y) = -.-IX+
dU y.x - y) - -.-Ix
cil' + y.x - yJ
a2j , a2g. "a2g a2g
--:2
il Y (x, y) a u- lx + y. x - y) - 2-.--.-(x
= --') d U d V + y. x - y) + --2
il v (x + y, x - y)
a2j a2j éJ2g
donc --') (;'C. yl- --') lx. yJ = 4-.--,,-,lu. l'); U = x + y, v = x - Y
ax- ay- dUel'
'P réalisant une bijection de 1.-' = {eu. l') E [:22Iuv> O} sur U, le calcul ci-dessus donne donc
. ') . 1
(1)Ç=?V(U,V)E \~ 4 ,d-~ (u.v)= ~ (2)
cJ U dV vuv
Remarque fondamentale
Si P est un pavé ouvert de :::22:P = [ x J, et si h E CliP, la condition:

il h 1
V (x,y) E P, -,-(x,
elX
y) =0 équivaut à l'existence de /( E C (J, iR() telle que:
V (x. y) E P. h(x, y) = Je(y) (h est indépendante de x)
car, pour tout (Xl, X2) E [2 et tout y E J, le segment joignant (Xl, y) et (X2, y) est inclus dans P.
On a ici 1.-' = 1.-'1 U 1.-'2 avec VI = C~~)2 et V2 = (R:,;2, pavés de 1R2.
Pour (u, v) E VI, (2) donne successivement, d'après la remarque précédente:

U (u, v) = 2yu
aag ~ + al(U), al E Cl(iR(~,IR) étant arbitraire
g(u, v) = VUV+Al(U) + Bl(V), Al et BI étant arbitraires dans e2(1R:, IR)

Sur V2, (2) donne de même glu, v) = VUU+A2(U)+B2(V), A2 et B2 arbitraires dans C2(1R:, m.
En posant Ul = {(x, y) E iR(2 lx - y > 0, x + y > O}, U2 = {(x, y) lx - y < 0, x + y < O}, on en
déduit que la solution générale de (1) est définie par:
V (x, y) E Uk' j(x, y) = V x2 - y2 + Ak(x + y) + Bk(x - y)
Ak et Bk étant arbitraires dans C2(1R' ,IR), JeE {l, 2, 3}.
88 Précis d'Analyse Il

[!!! Différentiabilité
Ce paragraphe est spécial au programme M'.

A. Fonction différentiable en un point

Il. Fonction différentiable 1

d.13 Deux fonctionsj et 9 de E dans F définies sur V voisinage de a E E sont dites


tange:rltes e'fia. sij(a):;: g(a) etj(x) ~ g(x) = o(x - a) ql.lql'lg~t~nd vers a,
j(x) - g(x)
c'est-à-dire si j(a) = g(a) et lim=O
x;;,a Il x - a Il

d.14 f :E ---+ F est définie sur V voisinage de a E E.


f est diteqifférentiable en a s'il existe 'Pa, application affine de E dans F,
1 telle que j et 'Pa soient tangentes en a.
!kW
D'après la définition 13, on a alors 'Pa (a) = f(a), donc, si tjJa est la partie linéaire de
'Pa, ilvient: V x E E, 'Pa (a + x) = j(a)+ tjJa (x)

t.7 j :E ---+ F étant définie sur V voisinage de a E E, j est différentiable en a SI


et seulement si il existe tjJaE:;g (E, F) telle que:
1 j(a + h) = j(a)+ tjJa (h) + o(h) quand h tend vers O.
Propriétés:

p.8 Sij est différentiable en a,j est continue en a.


!kW E étant de dimension finie, tjJa est continue, d'où lim tjJa (h) =0
h-+O D

p.9 Sij est différentiable en a,j admet en a une dérivée suivant tout vecteur u
1 non nul de E.
!kW
En effet, f(a + tu) = f(a) + t tjJa (u) + o(tu) donne:
j(a + tu) - j(a)
lim
t_O
------ t =tjJa (u) c'est-à-dire DJ(a) =tjJa (u)
Ml
D

p.10 Sij est différentiable en a, l'application linéaire tjJa est définie de manière
unique.
Elle est dite différentielle de j en a et notée dja
Pour tout vecteur u non nul de E, on a donc DJ(a) = dfa(u).
!kW
E étant rapporté à la base (eih",i",n, on a :
af
ViE [l, n], tjJa (ei) = D;f(a)= -.dXi
-(a)

Ainsi, tjJa est l'unique application linéaire de E dans F définie par:

V h E E, h= L
n
i=l
hiei tjJa (h) = L
n
i=l
aj
hi-.-(a)
dXi D
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 89

Notation:

n.2 dfa=

OÙ (cL'(ih~i~n désigne la base duale de la base (qh~i~n de E, dxi : h ~ hi.

Propriétés:
p.11 Les notions précédentes (fonction différentiable en a, différentielle en a) sont
1 invariantes par changement de norme dans E ou F.
~ E (resp. F) étant de dimensions finies, toutes les normes sur E (resp. F) sont équiva-
lentes.
D

p.12 CasoùE= ~
f est différentiable en a si et seulement sif est dérivable en a et alors dfa
1 est définie par V h E~, dfa(h) = h1'(a) ou dfa =1'(a)dx
~ Les deux propositions se traduisent en effet par:
:3 A E F,f(a + h) = f(a) + hA + o(h) (A = l'(a» D

çxemples - Travaux pratiques

exemple 10
:E --+ F définie sur un voisinage de a avec f(x) = o(x).

quef est différentiable en O.Calculer dJO .


• Il suffit de constater que f et l'application nulle (de E dans F) sont tangentes en O.
Donc f est différentiable en a avec dfo = O.

exemple 11
la continuité et la différentiabilité de f définie par:
f : ~2--+R (x, y) ~ xy2
-2--2 SI
.
{a x + si (x,
LI y) = (0,0)
(x, y) (0,0) :;t

• Choisissons une norme sur ~2: (x, y) ~ sup{lxl, Iyl} = h.


h3
On a lf(x, y)1 ~ 2 = h. Doncf est continue en (0, 0).
h
O'X f(O' x, x) 0'
On a, pour tout 0' réel: f(O' x, x) = ~1
0' + x-+o
lim
X
= -2-
0' +1
0'
doncf admet en (0, 0) une dérivée suivant le vecteur (0', 1): D(a.1Jf(0, 0) = -2-'
0' +1
0'
Supposons f est différentiable en (0, 0), alors dfco.o)(O', 1) = -2-'
0' +1

L'application dfco,o) : ~2--+~ étant linéaire, O'~ --;-


0' +1 est affine; c'est une contradiction.

Doncf n'est pas différentiable en (0, 0).


90 Précis d'Analyse Il

n}

deE .
f:PI-'J> 11
• D'après la formule de Taylor-Lagrange:
2

'if (x, h) E ~2, 3eE ]0,1[, sin(x + h) - sin x = hcosx - ~ sin(x+ e h) d'où 'if (p, Q) E E2,

f(P+Q)- f(P)= fol [sin (t P(t) + t Q(t)) - sin (t P(t)) ] dt

f(P+Q)-f(P)= Jo/1 tQ(t)cos(tP(t)) dt- Jo/1 t2Q2(t)


-2-sin(tP(t)+te (t)Q(t)) dt

L'application L: Q I-'J> fol tQ(t)cos(tP(t)) dt est évidemment linéaire.

Avec, par exemple, Il Q Il = ( Jo/1 Q2(t) dt ) i , ilvient lt(P + Q) - f(P) - L(Q)I 1


os; zll Q 112

donc f(P + Q) = f(P) + L(Q) + o(Q)


En conclusion, f est différentiable en P avec dfp = L.

Théorème:

t.8 Linéarité de la différentiation


Sif :E --+ F et 9 : E --+ F sont différentiables en a E E, pour tout
(À., 1-")E ~2, À. f + 1-"9 est différentiable en a avec:
d(À.f+ 1-" g)a =À. dfa+ 1-" dga
q[a (E, F), ensemble des fonctions de E dans F différentiables en a, est donc
un sous-espace de l'espace vectoriel des fonctions définies au voisinage de a.

En effet f(a + h) = f(a) + dfa(h) + o(h) avec dfa E;g (E, F)


IŒ' g(a + h) = g(a) + dga(h) + o(h) avec dga E;g (E, F)
donne (À.f+ 1-"g)(a + h) = (À.f+ 1-"g)(a) + (À. dfa+ 1-"dga)(h) + o(h)
avec À. dfa+ 1-"dga E;g (E, F)
o

12. Matrice jacobienne 1

Théorème:

t.9 F est rapporté à une base (e()I~;~p, les composantes def sur cette base sont
fl,]2,'" ,]p.
f est différentiable en a si et seulement si chaque fi, 1 os; i os; p, est différen~
tiable en a.
On a alors (dfi)a = (dfa);, c'est-à-dire que la différentielle en a de la i ième
composante de f est la i ième composante de la différentielle en a de J.
IŒ' • Sif est différentiable en a, on a f(a + h) - f(a) =Wa (h) + o(h)
Donc, en introduisant les composantes (Wa); de Wa. on obtient:
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 91

\:j i E [1. p]. ji.(a + h) - ji.(a) = (t\JaMh) + o(h)


Ainsi,j est différentiable en a avec (dfi)a = (wal; = (dfa);.
p

• Inversement, si chaque fi est différentiable en a, posons t\Ja= 2)dfi)ael


i=l
On a alorsfla + h) - fia) =Wa (h) + o(h) ; doncf est différentiable en a.
o
Définitions:

d.15 Matrice jacobienne


Sif est clifférentiable en a, la matrice de dfa, par rapport au couple de bases
(ejh"0~T1 de E, (eD1~i~p de F respectivement, est appelée matrice jacobienne
def en a.

E Mp,T1 (IR)
On la note JjCa) et on a JjCa) = [ ~~ (al]
Ci: indice de ligne ;j : indice de colonne)
af P afi
En effet dfa(ej) = -.-(al
cL'j
= "L
.
-'aJ0 (a)~. D
,=1

d.16 Jacobien
,
On suppose E = F, (eih~i~T1 = (ejh"0~T1
Le déterminant de JJ(a) (c'est-à-dire aussi le déterminant de dfa) est appelé
jacobien ou déterminant fonctionnel def en a.

On le note

13. Gradient d'une fonction numérique 1

Définition :

d.17 On suppose ici que E est un espace vectoriel euclidien et que F =IR.
f: E ~IR étant différentiable en a, il existe un unique vecteur de E appelé le
gradient def en a et noté gradf(al tel que:
\:j h E E, dfa(h) = (gradf(a) 1 h)
I@f C'est une conséquence du fait que dfa appartient au dual de E qui est canoniquement
isomorphe à E (voir Algèbre 2, Espaces Euclidiens).

Si (ei)l~i~T1 est une base orthonormée de E, on a


o

.t:Xemples - Travaux pratiques

exemple 13 ~
MOntrer que f: E ~R x....." \1 x Il est différentiable sur E \ {O}
x
\:j X E E \ {O}, gradf(x) = TIXTf'
92 Précis d'Analyse Il

• Pour XE E \ {O} et h E E, on a Ilx + h 112 = Ilx 112 + 2(xl h) + Ilh 112


1
donc f(x+ h) = IIxll 1+2--2 + --2
( Ilxll
(xlh) Ilxll
Ilh112)2
.1 u
Sachant que, au voisinage 0, (1+ u)2 = 1 + "2 + oCu) U E IR

on obtient f(x + h) = f(x) + il~~~ + o(h),


(xlh)
f est donc différentiable sur
" x
E \ {O}avec

dfx : h ~ W d ou grad fCx) = TIXlf

B. D!1férentiabilité sur un ouvert

d.18 f : E -+ F est dite différentiable sur U ouvert de E si elle est différentiable


1 en tout point de U.
d.19 Sif : E -+ Fest différentiable sur U ouvert de E, l'application:
df : U -+::E(E, F), a ~ dfa
1 est dite application différentielle de f.
d.20 Sif : E -+ Fest différentiable sur U ouvert de E, elle est dite continûment
1 différentiable sur U si df est continue sur U.
Exemples
• f contante sur U est continûment différentiable sur U : df = O.
• Dans le cas où E =IR.
f est différentiable sur U si et seulement si elle est dérivable sur U.
f est continûment différentiable sur U si et seulement si elle est continûment dérivable
c'est-à-dire de classe C1 sur U.
Ilsuffit,par exemple, de noter que dans ::E (R F), on a :
sup Il h(l(a) -l(b»)
Ildfa - dfbll = Ihl~l Il = IllCa) - j'(b) Il

• Sif est la restriction à U d'une application linéaire c.p, (c.pE::E CE,F»), elle est continûment
différentiable sur U : V a E U, dfa =c.p, df est ici une application constante.
• Sif est la restriction à U d'une application affine e,j est continûment différentiable sur
U avec: V a E U, dfa =c.p, partie linéaire de e.

Il, Caractérisation des fonctions continûment dîfférentiables 1

E est rapporté à la base (ejh'0~n, F est rapporté à la base (ef)hi9'


Theorèmes:
t.10 f : E -+ F est continûment différentiable sur U ouvert de E si et seulement
1 si il en est de même pour chacune de ses fonctions composantesf1,f2, ... ,fp.
v:%'
C'est une conséquence du théorème 9
o
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 93

t.11 Pour que J :E --..;.If{soit différentiable en a, il suffit que J admette sur v,

1
voisinage de a, n fonctions dérivées partielles Xj toutes
aaJ, continues en a.
Il existe 1]> 0 tel que V contienne le pavé P = {x l 'ri jE [1, n], IXj - cyl <1]}
)
Pour h E E, tel que 'ri jE [1, n], 1 !-YI <1],
n
soit V) = L i=l
hiei, 1 ~j ~ n et Va = 0,

On a alors: J(a + h) - J(a) = LJ(a + V)) - J(a + V)-1)


)=1
n aJ n
donc: J(a + h) J(a) - '""
- ~ !-y-Ca)
ax- =~
'"" <Pl (l-y)- <Pl (0)
)=1 ':J )=1
aJ
avec:
<Pl: t f--J> J(a + V)-1 + te)) - tax:(a) ':J

L'inégalité des accroissements finis appliquée à <Pl sur [0, hjJ donne:

l<p) (h))- <Pl (0)1 ~ l!-YI Mj avec Mj = sup -(a + V)-1 + te)) - -(a)
tE [O'/ljJ \ aaJ
Xj a aJ
Xj 1

donc avec, par exemple, Il h Il = sup 1 !-y 1 :

l"'0s;n

1
1.(a + h) - J(a) - ~!-y
n aJ
aXj (a) ~ 1 Il h Il ~ n Mj
La continuité des dérivées partielles en a donne 'ri jE [1, n], lim Mj = 0
h~O

n aJ
d'où J(a + h) - J(a) - ~'"" !-y-Ca)
ax- = o(h). o
)=1 ':J

1.12 Pour queJ : E --..;.F soit continûment différentiable sur U ouvert de E, il faut
et il suffit que J admette sur U, n fonctions dérivées partielles (suivant la
1 base (e)l"'0S;n) continues sur U, c'est-à-dire queJ soit de classe el sur U

• SiJ est différentiable sur U, dJ: U --..;.::E (E,f), a f--J> dJa est continue sur U

si et seulement si Jj: U --..;.Jttlp,n (If{), a f--J> Jj(a) est continue sur U,

donc si et seulement si 'ri Ci,j) E [1, p] x [ 1, n], aaj;


Xj
est continue sur U.

L'implication (f continûment dérivable sur U =? J de classe el sur U) en résulte.


• Réciproquement, si J est de classe el sur U, J est différentiable sur U d'après les
théorèmes 10 et 11, elle est alors continûment différentiable sur U d'après la condition
nécessaire et suffisante ci-dessus.
o
Conséquences

il SiJ : E --..;.F est de classe el sur U ouvert de E, elle est continue (classe Ca) sur U.

ii 1 Plus généralement, siJ:E --..;. F est de classe Ck+1 sur U, elle est de classe Ck sur U.

~ i 1 est une conséquence du théorème 12 et de la propriété 7

ii 1s'obtient en appliquant il à toutes les dérivées partielles d'ordre k def.


o
94 Précis d'Analyse Il

ni

En posant x = (Xl, ",Xm) E E, h = (hl, ", hm), hi = L hy ey


j=l
on obtient, pour tout X E E et h E E:
m ni al m ni
dfx(h) = LL ax.(x)hy = LLf(X1,··,xi-1,ey,xi+v"xn) hy
i=l j=l Y i=l j=l
m
d'où dfx(h) = Lf (Xl' "'Xi-l, h;,Xi+1' .. ,Xn)
i=l
2) Applications aux produits usuels

• Produit de n réels: p: IR;n~R (Xl,"" Xn) f--3> X1x2'" Xn


n
dpx : (hl, ... , hn) f--3> L xl ... xi-1 hi xi+1 ... Xn
i=l

• Produit d'un réel et d'un vecteur: p: IR;xE ~ E, (À, x) f--3>À X

dP(À.x) : (f.!., h) f--3>f.!. x+ À h


• Produit scalaire de deux vecteurs de E dans un espace vectoriel euclidien
p : E2 ~IR;, (x, y) f--3> X . Y

dp(x,y) : (h, le) f--3> h . Y + x . le


• Produit mixte de n vecteurs de E espace euclidien orienté de dimension n
p: En ~R (X1,X2,'" ,xn) f--3> [X1,X2"" ,xn]
n
dPCXl,X2 •. Xn) : (hl,' .. , hn) f--3> L[X1, ... ,xi-1· hi. xi+1 .... ,xn]
i=l
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 95

2. Compositions des fonctions différentiables

Théorème:
t.13 E. F G sont trois espaces vectoriels
normés de dimensions finies.
Sif : E ~ Fest différentiable en a E E et 9 : F --+ G différentiable en b = f(a),
f
alors go est différentiable en a et de plus:
d(g of)a = dgla) 0 dfa
Voirparagraphe Il : démonstration du théorème 4.
o
Corollaires:
c.1 E étant rapporté à une base (edl>S:i>s:n, F à une base (eJh"0>S:p et G à (e~)l>S:k>s:q,
sous les hypothèses du théorème 13, on a pour les matrices jacobiennes :

1 Jgof(a) = Jg (Pa») . Jf(a)


c.2 Sif est différentiable (resp. de classe el) sur U ouvert de E et G différentiable
(resp. de classe el) sur V ouvert de F tel que feU) c V,
1 f
alors go est différentiable (resp. de classe el) sur U.
c.3 Produit et inverse de fonctions différentiables . Considérons les propriétés:
• (1) application différentiable en a
• (2) application différentiable sur U ouvert de E
• (3) application de classe el sur U ouvert de E
i/Soitf:E--+iR et g:E~F.
Si fet 9 possèdent la propriété (k), k E {1.2.3}, il en est de même de
l'applicationfg avec d(jg)a = g(a)dfa + f(a)dga
ii / Soit f : E --+iRtelle que f(a) *- 0, si f possède la propriété (k), k E {1. 2, 3},
1
il existe un ouvert U, a E U, tel que a 11' feU). Alors J est définie sur U et
possède la propriété (k).

• pour k = 1, d (J) a f
= ---i-dfa
(a)

• pour k E {2. 3}, V x E U.d (J) f


x = -~dfx(x)
~ Voirparagraphe Il.démonstration du corollaire 4 du théorème 6.
o
cA Composition des dérivations partielles
Soitf: E --+ F de classe el sur U ouvert de E et 9 : F --+1R de classe el sur V
ouvert de F avecf(U) c V.
E et F étant rapportés aux bases (e;)l>S:i>s:n et (eJh0>S:p, on note:
• f: (Xl, .... Xn) ,.....,.
f(x) = f(Xl ....• Xn) = (YI. Y2 •.... Yp)
avec Yj = J](x) = J](XI ....• Xn) , 1 "'"j "'"P
• 9 : (YI .... ,yp) z
,.....,.

Ona: agofx,
-a-·-(Xl,X2.···,Xn)= ~
~~a~
. agYu' (fl(X),J2(X).···,fp(x) ) ~a~(Xl.X2.···.Xn)
aJ]
Xi
J~l
~ Voirparagraphe Il,démonstration corollaire 2 du théorème 6.
o
96 Précis d'Analyse Il

c.5
f: E -+ F, X = (XI,X2,'" ,Xn) f--? y = (YI, Y2"', Yp)
g: F -+ G, Y = (YI,Y2,'" ,Yp) f--? Z = (Zl,Z2,'" ,Zq)
f est supposée différentiable sur U et 9 différentiable sur V,f(U) c V.
Alors dg = L. l
a9
p
-dYi
[= aYi
Ll -cbj , dfi. =
n

.
J=
afi.

ax;J
(V i E [l,p])

et d(g 0 f) = L-
.1
[=
9
P
L1 -cbj
a

a Yi J=
.
n afi.

ax;J
On obtient d(g 0 f) en remplaçant dans dg les dYi par les dfi. (les fi. étant les
fonctions composantes de 1).
C.G fonctions de classe cm , m ~ 1
Sif; E -+ F est de classe Cm sur U ouvert de E et 9 ; F -+ G de classe Cm sur
1 V ouvert de F tel quef(U) c V, alors 9 of est de classe Cm sur U.
~ Voirparagraphe Il, corollaire 5 du théorème 6.
o

1 IV - Fonctions implicites

Conformément au programme, les théorèmes 14 et 15 sont admis.


t.14
Soitf ; ~n-+~ de classe C1 sur U ouvert de ~n et a E U tel que;
af
f(a) = ° avec -a-Ca)
xn 1= 0, a = (al,' .. , an)
Alors il existe :
• Q pavé ouvert de ~n-l contenant (al,"', an-l)
• ln intervalle ouvert de ~ contenant an
• \p application de classe C1 de Q dans ln
tels que, en notant P le pavé ouvert Q x ln de ~n ;
ai
V XE P. -a-(x)1=O
Xn (1)
V x = (Xl, ... ,xn) E P. i(X1,"', Xn) = 0 <==} Xn ='P (Xl,"" Xn-1) (2)
Conséquences
1) La condition (2) donne an ='P (al ..... an-l)
De plus, elle traduit que l'intersection avec P de l'hypersurface
S = {x E ~n / f(X1,' .. ,Xn) = O} est un graphe fonctionnel; celui de \p.
2) de 'Il

La fonction 9 : (Xl,"', Xn-1) f--? f ((Xl, ... ,xn-l, (Xl, ... , Xn-1)) est identique- c.p

f
ment nulle sur Q. Or, on sait que et 'Il sont de classe C1, donc, en notant:
'Il (Xl,'" ,Xn-l) = xn, on obtient V (Xl,'" ,Xn-l) E Q, ViE [l, n - 1],
ai a\p ai
-a ~. (XI,,,,,Xn_1,Xn) + -a ~.(X1"",Xn_I)· -a-~ (X1"",Xn_I,Xn) =0
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 97

af
a<D --a-:(Xl,···,xn-l,xn)
a~i(Xl"" ,Xn-l) = --a-;-' -------
--(Xl,'"
aXn
,Xn_l,Xn)

3) Sif est supposée de classe Ck, k ~ 1, 'P est de classe Ck sur Q.


t.15 Fonction implicite définie par un sYî,~m~
Soitf: [Rn X [RP~[RP de classe el sur U ouvert de [Rn X [RP.
f: (Xl,'" ,Xn,Xn+l,'" ,Xn+p)

~ (il (Xl, ... ,Xn+p),f2(Xl"" ,Xn+p),'" ,fP(Xl,'" ,xn+p))


et soit a E U tel quef(a) = 0 avec:

D(xn+l'
D(,fI, ,Xn+p)
,fp) (a) = det [ a af;.
xn+j (a)] IO;;io;;p ;<00
l"0~p
Alors, il existe:
• Q pavé ouvert de [Rn contenant (al, ... , an)
• P pavé ouvert de [RP contenant (an+l,' .. ,an+p)
• 'P application de classe el de Q dans P
tels que, en notant T le pavé ouvert Q X P de [Rn+p,

'VXET, D(D<Jl···fp)
Xn+l ... Xn+p )(x);<oO (1)

'V X = (Xl, ... , Xn+p) E T,

f(Xl""Xn,Xn+l,··,Xn+p)=O Ç=? (Xn+l,,,,Xn+p)='P(Xl, .. ,Xn) (2)


Conséquences
1) 'Pl,"', 'Pp désignant les composantes de 'P, (2) s'écrit:

'VxET :
.. Ç=? :

{fl(Xl'
fp(Xl, ",Xn,
",xn, ",Xn+p)
··,Xn+p) =
= 00 xn+p ='Pl
{xn+l ='Pp (Xl,
(Xl, ",Xn)
",xn)
2) La condition (2) donne (an+l,"" an+p) ='P (al,"', an)
De plus, elle traduit que l'intersection avec T de
S = {x E [Rn+p / f(x) = O} est un graphe fonctionnel: celui de 'P.
3) Calcul des dérivées partielles de 'P
La fonction :
g: (Xl,'" ,xn) ~f(Xl,'" ,xn,'Pl (Xl,'" ,xn),'" ,'Pp (Xl,'" ,xn))
est identiquement nulle sur Q, or on sait que f et 'P sont de classe el, donc
'V (Xl,'" ,xn) E Q, 'V E [1,i n] (en notant 'Pj (Xl,'" ,Xn) = xn+j' 1 ~j ~ p):

.
)=1
L --(Xl,
p
a~
a'Pj
··,Xn)--(Xl,
af
a~+J'
",xn,xn+l, ··,Xn+p)
af
+ --(Xl,
a~
",xn,xn+lo ",Xn+p) =0

En introduisant les composantes de f, on obtient:

~ --(Xl,
. aXi
··,Xn)--(Xl'
aXn+:J'
",xTl,xn+l, ··,Xn+p)
)=1
aA
{
=-
~
aXi(Xl""Xn,Xn+l,",Xn+p)
l~k~pa'Pj aA
98 Précis d'Analyse Il

Pour tout (Xl, ... ,Xn) E g, ils'agit là d'un système de Cramer aux inconnues
d'P'
d~ (Xl,"" xn), 1 ~j ~ p,

(le déterminant de ce système est De Xn+l,'"


DCfI, ... ,xn+p
,fp) ) (x).

4) Sif est de classe Ck, alors <pest de classe Ck sur g.

- Travaux pratiques

exemple 15 1

telle quef(O) = 0, définie implicitement par Arctan(xy) + 1 = eX+Y .

'DDéterminer
1 Montm qu'ille existe
développement
J, ~-R limité à l'ord"
x ~ 3 de J
y = Jexl dean c= audevoiainage
voisinage
da"e O. de 0,
• g: iR(2---+iR(, (x, y) f--O> Arctan(xy) + 1 - e'C+Y est classe C% sur iR(2. g(O, 0) = °
dg _ X x+y éJg_
T(x,
y y)
l+x+y2 - 2 - e donc -.-(0,0)
dy - -1
L'existence de f de classe C% résulte du théorème 14 et de sa conséquence 3).
Ilexiste CI.> 0, 'if X E]- CI., CI. [,f(x) E]- CI.,CI. [ et Arctan(xf(x» + 1 = ex+f(x)

ou encore en [1 + Arctan( xf(x))] = x + f(x)


Etant de classe C% au voisinage de 0,] admet un développement limitéà tout ordre au voisinage
de O.

Soit f(x) = ax + bx2 + cx3 + o(x3) le développement limitéd'ordre 3.


On a successivement:
xf(x) =~ + bx3 + o(x3)

Arctan(xf(x)) = ax2 + bx3 + o(x3)

en [1 + Arctan( xf(x))] =~ + bx3 + o(x3)


x + f(x) = (a + l)x + b~ + cx3 + o(x3)

x f--O> x + f(x) - en [1 + Arctan( xf(x))] étant identiquement nulle au voisinage de 0,

on en déduit b- a = 0 soit b = -1
c-b=O
{a+l=O c=-1
{a=-1
et, ainsi, f(x) = -x - ~ - x3 + o(x3) au voisinage de 0

exemple 16 _
Montrer que, au voisinage de (1, 1, 1), l'ensemble f:
f: {(x, y, z) E iR(3 / ,..(2 + lf + ~ = 3, x3 + 2x:z - y = 2}

admet une représentation de la forme z =lj; (x)


{y XEI
=<p (x)

Calculer les dérivées premières et secondes de <pet de lj; en 1.


Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 99

• Soit f:R3-RZ, (x,y.zlf--» C>?+~+~-3,x3+2xz-y-2)


f est de classe C=-C sur Ra fil. 1.11 = 0,

D(y,z)
D(fl.Jz) - -1
_Ii 2y 2x
2z -_ 4 .\.y+~z
') donc D(y.z) (1 " 1 1) -- 6
DŒ.Jz)
L'existence de 9 = (ç. ili) de classe ex sur I résulte du théorème 15 et de sa conséquence 4).

Pour tout x EO I, avec y =ç (Xl et z =ili (x), on a (1) 3


{xz+~+~
x +2xz- y = 23
d'où, en dérivant deux fois:
o
~ , 1 et
(2) {X 3.\C' + +2zyyl+ 2xz
+ ZZI- y = 0 o
Au point (1. 1. li, on a ç (1) =w Il) = 1
et en posant . Il' '1 •
ç
{ ",1 (1) = ac
(.11= ili' {II = bd
ili (1.1.=

on 0 tient avec: . _ou a =. = -L-


b' (2) {aa +- b2b= =-10 d" 1 b n

puis avec (3): { c +


- d2d= =-2
-6 d'où c= --3' 14 d= --3' 4
Remarque: Le théorème 15 des fonctions implicites a permis d'affirmer qu'autour de (1, 1. 1),

r est le support d'un arc de classe eX,


14. 4.
De 'PI (1) = 1. 'PI! (1) = - wl (1) = -2, 3'
wl! (1) = -"3' on peut deduire [a tangente, la
courbure et le centre de courbure de cet arc au point (1. 1. 1).

v - Difféomorphismes
Définition :

d.21 Soit U un ouvert de E, V un ouvert de F et k un entier naturel non nul.


On dit quef est un Ck-difféomorphisme de U sur V sif est une bijection de
1 U sur V telle quef soit de classe ek sur U etf-l de classe ek sur V.

Propriétés:

p.13
1
Si f est un ek-difféomorphisme de U ouvert de E sur V ouvert de F, alors,
pour tout a E U, avec b =frai, dfa est un isomorphisme de E; tel que:
(dfa)-l = dfb1
~ f etf-1 sont continûment différentiables puisque k ~ 1. Alors:
f-10f = Idu donne 'ifa E U. dfb-1 0 dfa = IdE
fof-1 = Idv donne 'ifbEOV,dfaodfb1=IdF
La conclusion en résulte.
o
100 Précis d'Analyse Il

p.14 S'il existef, Ck-difféomorphisme de U ouvert de E sur V ouvert de F, alors:


1 dimE=dimF
RiF En effet, d'après la propriété 12, E et F sont isomorphes.
o
Si f est Ck-difféomorphisme de U ouvert de E sur V ouvert de F, E étant
rapporté à la base (ei)l~i~n et F à CeDl"0~n, on a, pour tout a E U,

l5 avec b =fCa): JjCa) E GLnCIR), (JjCa») -1 = Jj-1Cb)

A. Propriétés des difféomorphismes


E et F sont deux espaces vectoriels normés de même dimension n.

1 M' 1 t.,16 Soit U un ouvert de E, V un ouvert de F etf un homéomorphisme de U sur V.


Sif est différentiable en a E U et si dfa est inversible

, t'
ces-a-lre
d' DifI,J2,'" ,Jn) C)
D(xl,X2, .. "Xn)a*-,
0

alors f-l est différentiable en b = fCa).


RiF Pour tout k E F tel que b + k E V, il existe h unique, h E V, tel que:
b+k=fCa+h): h=f-lCb+k)-f-lCb)
En utilisant la différentiabilité de f en a, b + k = fCa + h) donne:
k = fCa + h) - fCa) = dfaCh) + Il h Il e Ch) lim e Ch) = 0
h--+O

d'où, puisque dfa est inversible h = df,;lCk) - df,;l (\\ hll e Ch»)
Ainsi:
f-lCb + k) - r lCb) = df'; lCk) - Il h Ildf'; lCe Ch»

= df,;lCk) + Il k Il [- il ~ i: dfa-lCe Ch»]


Quand k tend vers 0, h tend vers 0 Cparcontinuité def-l), donc e Ch) tend vers 0 et
df'; lCe Ch» également.
Ainsi pour conclure à f-lCb + k) - f-lCb) = df'; lCk) + oCk) il suffit de montrer que

le rapport Ii ~ Il est borné au voisinage de O.

On a Il ~ Il = dfa ( Il ~ Il) + e Ch) et Il ~ Il décrit S sphère unité de E.


S étant un compact de E (c'est un fermé-borné et E est de dimension finie), par continuité
de x ~ IldfaCx)ll, on a XESinf IldfaCx)11 = IldfaCXO)11avec XO E S

XO non nul et dfa inversible donnent alors dfaCXO) *- 0, donc IldfaCXO)11


> O.
1
Pour Il h Il assez petit, on a Ile Ch)11"" zlldfaCXO)11

d'où Ildfa (II ~II) + e Ch)11;;. à IldfaCxo)11


On en déduit par continuité de f-l que, pour tout Il k Il assez petit:

_II h_11 -< _2_


Il kll ~ IldfaCXO)11
La conclusion en résulte.
[
-
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 101

1.17 Soit U un ouvert de E, V un ouvert de F etf un homéomorphisme de U sur V.


Sif est de classe ek sur U, (k ~ 1) et si, quel que soit a E U, dfa est inversible,
1 alorsf-l est de classe ek sur V.
D'après [e théorème 16,1-1 est différentiable sur V avec, pour tout b EV:

(df-l) b = (dfa)-l a =f-l(b)


En considérant les matrices jacobiennes, on a :

Jj-l(b)
. = LJj(a)
, ,]-lIt= detJjCa) comJj(a)
Tenant compte de la continuité de b f-7 a =f-l(b) et du fait quef est de classe Ck, on
en déduit que [es fonctions dérivées partielles de f-l sont de classe Ck-l sur V, donc
que f-l est de classe ek D

1.18 Théorème d'inversion locale


1

Soit U un ouvert de E, f :E - F de classe el sur U et a E U tel que dfa soit


inversible.
Alors, il existe Ul ouvert de E avec {a} c Ul c U, tel que la restriction de
fà Ul coïncide avec un Cl-difféomorphisme de Ul sur fCU1)'
~ C'est un corollaire du théorème 15 des fonctions implicites appliqué au système:

{ ~~:~~
fn (Xl·'.,'..
... ,, xn) !dn == 00
Xn) - !dl
D

1.19 Soit U un ouvert de E etf une application injective de classe Ck,(k ~ 1), de
U dans F.

Alors, V = feU) est un ouvert et f définit un Ck-difféomorphisme de U dans


V si et seulement si , quel que soit a E U, dfa est inversible.
Ce théorème est admis,
D

B. Application aux changements de variables


Problème
Soitf : LRn~lR de classe ek, (k ~ 1), sur U ouvert de [Rn :

f : (Xl, .... xn) f-7 !d= f(Xl, ... , xn)


Supposons disposer de c.p: [Rn ~lRn induisant un Ck-difféomorphisme de V sur U :

cp: (Ul,'··, un) f-7 (Xl,··· ,Xn) = ('-Pl (Ul,···, Un),··· ,cpn (Ul,···, Un»)
(ce fait pourra, par exemple, être mis en évidence au moyen du théorème 19).
La fonction g = fo cp est alors de classe Ck sur V et on désire calculer les dérivées
partielles def en fonction de celle de g,
• On af = go c.p-l et la difficulté tient au fait que l'on ne sait, en général, pas expliciter
-1
cp ,

On pourra, pour calculer les dérivées partielles de cp -l, inverser la matrice J'P(u) :
102 Précis d'Analyse Il

en posant \(I=cP- 1 ona JtjJ(X)= [a\(li


aXj(X) ] = (J<.F(u)
. ) -1
x = (Xl, ... , Xn) =cP (u), u = (U1, ... , Un)
On utilisera ensuite les formules:
af
-a-ex)
Xi = L
j=l
n ag
-Cul-ex)
au!J
a\(lj
aXi u =\(1(x)
• Une autre méthode consiste à écrire les formules:

-Cu) = Ln -(xl-Cu)
-,ag af acpj 1"'"i "'" n
dUi .
)=1 axj· au;
et observer qu'il s'agit là, pour tout u E V, d'un sytème de Cramer aux inconnues

aaf
Xj
(x), 1 "'"j "'"n; le déterminant n'est autre que le jacobien de cP en u.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 17 _
Etude du changement de variable défini par X = r cos e, y = r sin e.
cp: (r, e) Ho (x, y) = (r cos e, r sin e) est une bijection de classe CCO sur

V =]0, +oc[x]- TI, + TI [ sur U = iR2\ {(x, O)lx "'" O}.


Sonjacobien est detJ<.F(r,e) = r (cf. exemple 7), donc, par application du théorème
19 , cP est un cO:: -difféomorphisme de V sur U.
Etant donnée f:
iR2-7iR de classe CI sur U, calculer les dérivées partielles de f en
fonction de celles de 9 = 0 cp . f
• • Première méthode

J'P(r,8) = . d'où Jili(X. y) = sin 8 cos 8


sm 8 rcos 8 --- ---
[COS e - r sin e] [ cosr e sinr 8 ]
ar ar a8 sin 8 a8 cos8
Ainsi - = cos 8. -,- = sin 8 . -,- = - -- -,- = --
ax dy (Ix r dy r

et ax
af
= 7fT ax +
ag ar ag a8
as
ax = 7fT cos 8 -as-r-
ag. ag cos8
{afay = aray
a9 a r + a9 ay as
a8 = axagagsm 8 +as-r- sin 8
Remarque: On a allégé la notation en écrivant:

J'X a\(11(
a r pour -a-x-x,y, ) -a-x
af pour -a-,/x,y),
af. agagpour -a-r(r,81,
-a-r ..... (x.y)=(rcos8,rsm8)
• Deuxième méthode
g(r, e) = fer cos 8, r sin 8) c'est-à-dire 9 =fo ç donne:
-,- = -,- cos 8 +-,- sm 8
dr dX dy
ag éJf af
{ -,-ag = --,-rsin
afdx 8 éJf
+-,-rcos
. 8
d8 dy
La résolution de ce système permet de retrouver les formules précédentes.
Remarque: on pourra vérifier que ç -1 est définie par:

'fJ-1: U - V (x, y) Ho (-./;>(2 + y2. 2A.rctan X + V'./y


x2 + y2 )
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 103

VI - Inégalité des accroissements finis


Théorème:

1.20 Soit U un ouvert de E etf: E - F de classe Ck sur U, k ~ 1.


Pour tout la. bi E [>2 tel que le segment [a, b] = {a + t(b - a) 1 t E [0,1J}
soit inclus dans C, on a flb) - fia) Il oS; Mil b - a Il
où;\1 est un majorant de { dJ.: lx E [a. bJ}.
L'existence de JI résulte de la continuité de X >--7dfx sur le compact [a, b].
Posons h =b- a et soit c: [O. 1] - F t >--7fia + th).
I.Ç est de classe el sur [O. 1] avec:
af .
'V r E [0.1]. C
, ..

(ti = LTl

i=l
hi-.-Ia
dXi
+ th) = dfa+th(h)

ç' étant continue sur [O. 1]. on a flb) - fia) =I.Ç (1)- cp(0) = 101 cpl (t) dt
Or 'V tE [0.1]. 'f' (t) = Ildfa+th(h)'i oS; h Il Ildfa+thll oS; Mil hll
D'où [f(b) - fia) oS; 1\111h,.
o
Exemple
Tl

Supposons E muni de la norme X>--7 x 1 = L;=1


IXil

et posons A = sup sup -.-(X)!


los;;os;Tl xdabJ 1 d afx, ..i· 1

Alors de dJ,,(h) = L Tl

i=l
hi-.-(xi
dXi
af
on déduit:

Tl

'V h E E. 'V x E [a. b]. ii cif,,(hJII oS; ALI hil = Ail h III
i=l
donc 'V x E [a. b]. il dfx Il oS; A et, dans ce cas Ilf(b) - fia) Il oS; Ail b - a Il
Corollaires:

c.i Soit U un ouvert de E etf: E - F de classe ek sur U, k ~ 1.


Soit tE::te lE. F)
Pour tout (a. b) E U2 tel que le segment [a, b] = {a + t(b - a) 1 t E [0,1J}
soit inclus dans U, on a Ilf(b) - f(a)- ((b - a) Il oS; MI! b - a Il
oùMestunmajorantde {lidJc{' Il/xE [a,bJ}.

On appplique le théorème 20 à x >--7f(x)- {'(x).


o
c.2 Soit U un ouvert convexe de E etf :E - F de classe el sur U telle qu'il existe
M majorant de {II dJ" Illx E U}, alorsf est lipschitzienne, donc uniformément
1 continue de U.

La convexité de U donne que, pour tout (a, b) E U2, on a [a, b] c U, donc, d'après le
théorème 20: Ilf(b) - fia) Il oS; Mil b - a Il
o
104 Précis d'Analyse Il

c.3 On dit que U est étoilé lorsqu'il existe XO E U tel que, pour tout x de U,
[xo,x] c U.
Soit U un ouvert étoilé de E etf une application de U dans F.
f est constante si et seulement si dfx est nulle pour tout x E U.

œ? On sait déjà que sif est constante sur U, elle est continûment différentiable sur U avec
'ri XE U, dfx = O.

La réciproque est une conséquence immédiate du théorème 20 et du fait que

'ri x E U, [XO,x] cU.


o

Exemples - Travaux pratiques

exemple 18 ~

~.~~"' (a b) Ë~'tel que ab * 1, exPri~::~~~~ + Ardan b en fonction de


•. Soit f : IR2 --+ IR. (a, b) --+ Arctan a + Arctan b - Arctan 1a+b
_ ab
f est continûment différentiable sur l'ouvert U = {(a, b) E 1R2 1 ab *- 1} avec:
af af.
'ri (a, b) E u, a a (a, b) = a b (a. b) = 0 donc d.fia,b) = 0

On a U = UI U Uz U U3'
YI!

2
UI = {(a, b) E IR 1 ab < 1} U2
UI \

\
U2 = Ha, b) EIR2 1 ab> 1, a> O}
---------...
\ 10"----- X
U3 = {(a, b) E 1R2 ab> 1, a < O} 1

U3
UI, U2 et U3 sont des ouverts comme images
réciproques d'ouverts par des fonctions continues.

Par exemple U2 =<p-I (]l, +x[x]O, +x[) avec <P: R2~R2, (a. b) --+ (ab, a)
1
Comme l'application IR: --+iR, t --+ t est convexe, on en déduit que Uz et U3 sont convexes, donc
étoilés.

UI est étoilé car, pour tout m = (a. b) E UI, on a [0, m] CUl-


Le corollaire 3 du théorème 20 donne alors que 'ri k E {l, 2, 3}.j est constante sur Uko donc
'ri (a, b) E UI, f(a, b) =f(O, 0) = 0
'ri (a, b) E U2, lim
Q--++cc'
f(a, a) ="
'ri (a, b) E U3' lim f(a. a) = - "
a---'--cx:,
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 105

VII - Formule de Taylor-Young


Extremums
Les fonctions considérées dans ce paragraphe sont à valeurs dans R

A. Formule de Taylor-Young
Théorème:

t.21 Soit U un ouvert de E etf : E ~R de classe C2 sur U.


a étant un point quelconque de U, on a, lorsque u tend vers 0 :
f(a + u) - fia) =

L
'\"' -.-(a)Ui
i=l
d X·
n of l
+ -2
1 (ni=l
L -2..2f (a)ui
'\"'
d
a X, 9
+2 L
'\"'
l";i,,f,,;n
.
dx ax
-.--(a)ui!,ij
a2f
l :J )
+ 0 (II u Il )
2

(Formule de Taylor-Young en a).


u:§"' U étant ouvert il existe r ER: tel que Bo(a, r) c U.
Alors, pour tout U E E tel que u Il < r, le segment [a, a + u] est inclus dans Bo(a, r),
donc dans U, et 9 : [0, 1] ~R. t f-c> f(a + tu) est de classe C2 sur [0, 1].
n af .. n n a2f
On a
L
g!(r) = '\"' ui-,-(a
i=l d~
+ tu) gll(t) = '\"' '\"' UiUj---(a
et
i=l j=l a~a~ LL + tu)

La formule de Taylor avec reste intégral appliquée à 9 donne:

g(l) - g(O) = gl (0) + 11(1- t)gll (t) dt

= g'(O) + àd/(O) + .la


r\l - t) (gll(t) - gll(O»)dt
naf 1
n n a2f
donc f(a + u) - J(a) = 2:=
. ui-.-(a)
d~ + -22:=2:=
.. UiUj---(a)
a~a~ + R(u)
1=1 1=1)=1

avec R(u) = 1\1- t) (gll(t) - d/(o») dt


g'l est continue et t f-c> 1 - t est positive sur [0,1], d'où, d'après la formule de la
moyenne, il existe 8E [0,1] tel que:

r1 (1-
R(u) = (d/(8) - gll(O»).la t)dt soit R(u) = 1 (gll(8) -
:2 g'/(O»)
1

Avec, par exemple, la norme euclidienne: Il u Il = (t 1=1ur) :2, on en déduit:

IR(u)1 ~ --;- 2:= 2:=


.nl' )=1
n
--(a+
aXi
a2fa~
8 u) - --(a)
a2fa~
aXi
Il 112 1= 1 1

a2f
et la continuité en a des aXi a~ donne alors R(u) = 0 (II u 112)
La formule en résulte.
D
106 Précis d'Analyse [1

c.1 l?f:1;r:t~I~1.l1ier: dimE = 2 - Notation de Monge


La formule de Taylor-Young s'écrit:
1
fCa + h, b + k) - fCa, b) = ph + qk+ 2Crh2 + 2shk + t~) + oCh2 +~)
où on a posé:

af af
p = axCa, b) q = --ay(a, b)
a~ a~ a~
r = ~(a,
dx
b) s= --a:a(a,
x y
b) t = ~(a,
dy
b)

Notation de Monge

B. Extremums relatifs
Rappel
• f: E -71R définie sur D, admet en aE D un extremum (maximum ou minimum)

local (ou relatif) si et seulement si il existe V voisinage de a tel que:


VUE E, a + U E V (î D =? f(a + u) ~ fCa) maximum
VUE E, a + U E V (î D =? fCa + u) ~ fCa) minimum
On parle d'extremum strict si, de plus u'* 0 =? fCa + u) '*fCa).
• Dans tout ce qui suit, U est un ouvert de E .

Il, Conditions nécessaires d'extremum 1

Théorème:

t.22 Soitf :E -71R de classe CI sur U ouvert de E.


Pour quef admette un extremum local en a E U, il est nécessaire Cmais non

suffisant) que dfa = 0, c'est-à-dire ViE [1. n]. ?f (a) =


dXi
0

L0f'
n
• U contient un pavé P = II i=l
]ai- ex, ai+ ex[.

Sif admet un extremum en a, chaque fonction partie[le :

Xi f-'Jo f(al,···. ai-l,X;' ai+l,···. an) (1 ~ i ~ ni


est dérivable sur ]ai- ex, aH ex[ et admet un extremum en ai, donc:

ViE [Ln], of (a) = 0


éiXi

• Ces conditions ne sont pas suffisantes .

En effet, sOltf
. ,.." ~"'.':0
.,fT')L ( x,•. y) f-'Jo :oey, on a éif 10 O·) -
-,-., -,-1.
éJf '0 . 0 )-- 0
dX .. c'y
Or,] n'admet pas d'extremum local en CO,0) puisque tout voisinage V de (0, 0) contient
des points pour lequels fCx, y.) > 0 c'est-à-dire f(x, y) > f(O, 0) et des points pour
[esquelsfCx, y) < o.
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 107

Définition:

d.22 Etant donnéf E C1(U. ::;:),on dit que aE U est un point critique def lorsque
1 dfa = O.

12. Conditions suffisantes d'extremum [

Théorèmes:

de f tel que la
M' 1 t.23 Soitf: E -::;: de classe C2 sur U et a E U un
forme quad.Tatique qa soit non dégénérée.
n 2 af . a2f
qa : U'--'" 2:=
.
ui -_--(a) + 2
d Xi
2:=
..
UiUj---(a)
a Xi a Xj
[=1 l~[~~n
Si qa est définie positive, f présente un minimum en a.
Si qa est définie négative, f présente un maximum en a.
Sinonf ne présente en a ni maximum ni minimum: on dit avoir affaire à un
point col.
lE? Dans les deux premiers cas, il s'agit d'un extremum strict.
Pour U oF 0, la formule de Taylor-Young s'écrit ici:

f(a + U) - f(a) 1
= 2qa(u) + 0 (9)
II U 11-


f(a+ u) -f(a). = pu q2
8: E -::;: est telle que lim 8 Cu) = o.
u-o
+ (u)
[ qaTIUll + 8 (u)]

• Supposons qa définie postive ou définie négative.


U
Quand U décrit E \ {O}. Ii
r--., ui '1 décrit S sphère unité de E.
S est un compact (fermé-borné et E est de dimension finie), Iqal est continue sur S,
donc il existe v E S tel que Iqdv)1 = inf Iqa(x)1
XES

qa étant définie (positive ou négative), v oF 0 donne qa(V) oF 0, donc:


inf Iqa(x)1 = m> 0
XES

De lim 8 (U) = 0 on déduit l'existence de r E~: tel que Il U Il < r =? 18(u)1 < m.
u-o

Donc, pour tout Il U Il < r f(a + u) - f(a) = Il u 112 [qa (II ~ Il) + 8 (U)]
est du signe de qa, ce qui assure la conclusion.
De plus, on note que dans ces conditions, U oF 0 =? f(a + u) - f(a) oF 0 ; donc, il
s'agit d'un extremum strict.
• Supposons qa non dégénérée, non positive et non négative.
Il existe alors v E E \ {O} tel que qa(V) = 1 et W E E \ {O} tel que qa(W) =-l.
D'où:
1 1
f(a + tu) - f(a) = 2 t2 + o(t2) f(a + tw) - f(a) = - 2 t2 + o(t2)
On en déduit que tout voisinage de a contient des points a + tu en lesquels
f(a + tu) - f(a) > 0 et des pointsf(a + tw) en lesquelsf(a + tw) - f(a) > O.

f ne présente pas d'extremum en a.


D
108 Précis d'Analyse Il

t.24 On suppose dim E = 2.


Soitf : E ~[R de classe e2 sur U et (a, b) E U un point critique de f tel qu'en
ce point on ait s2 - rt ° (cf. notations de Monge).
oF-

• Si s2 - rt < 0, r> ° f présente un minimum en (a, b).


• Si s2 - rt < 0, r < ° f présente un maximum en (a, b).
• Si s2 - rt > 0, (a, b) est un point col pour f, c'est-à-dire que f ne
présente en a ni maximum nin minimum.
C'est évidemment un cas particulier du théorème 23

C'est la seule forme figurant dans les programmes autres que M' dans lesquels ce
théorème est admis.

Exemples - Travaux pratiques

exempl~ 1t!i ~
Etudier les e~Jmums relatifs de :
f : [R2~[R, (x, y) ~ (x _ y)2 + x3 + y3
et de :
9 : [R2 ~[R, (x, y) ~ (x _ y)2 + x4 + y4

.J f est de classe eex sur [R2.

On commence par déterminer les points critiques def.

-(x,
ax
y) =0
s'écrit
af 2(x - y) + 3~
{ -2(x-y)+3if =
=0 °
{ af
ay(x, y) = °
=0
ce qUi..equlvaut
' a. - y) + 3x-~. =0
{ 2 ( x ~+if
On a donc un seul point critique: (O. 0).

D'entrée de jeu,f est donnée sous la forme d'un développement de Taylor-Young:


3 3
2 ?2 x +y
f(x, y) = (x - y) + o(.r + id) (car" Xy,-(Ü.O
1 X .+
l.im .' ~ 1 id = 0)

On a donc ici qco.oix, y) = 2(x - y)2 : rgqiO.OI = 1, qiO,OI est dégénérée

(On peut aussi noter que r = t = 2 et s = -2, donc s2 - rt = 0).

Ainsi, on ne peut pas conclure par application du théorème 24

Remarquons alors que f(x. x) = 2x3 est du signe de x, ce qui assure que (0, 0) est un point
col.

2) 9 est de classe eex sur IR.


On trouve un seul point critique: (0, 0), et ici aussi q'O.OI est dégénérée.

De façon évidente, on a \j (x, y) E R2, g(x, y) ~ g(O, 0) =°


Donc, 9 présente un minimum en (0, 0) (qui est d'ailleurs un minimum absolu et strict).
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 109

exemple 20 ~

1 Etudier les extremums de f :;g2~!R, (x, y) >--7 sinxsin y sin(x + y) .


• f est de classe ex sur R2.

Remarquons d'abord que;

• 'ïI (x. y) E ['(2, f(x+ TI. y) = f(x, y+ TI) = f(x, y)


Donc, sif présente un extremum en (x. y), il en est de même en (x+ 'TT, y) et en
(x, y+ 'TT), et ils sont de même nature.

• 'ïI (x, y) E['(2, fe-x, -y) = -f(x,y)


Donc sif présente un maximum (resp. minimum) en (x, y), elle présente un minimum
(resp. maximum) en (-x, -y).

On peut ainsi se limiter à la recherche des extremums sur [0,;] x [- ;, ;].

D éJf( .. (2 .. af(). (2 )'


e axX.y)=Sln. x+y)smy et ayX,y =sm y+x Slnx,

on déduit que les points critiques sur 0'2


['TT]
x
[
-2'2
'TT 'TT]
sont(O,O)et
('TT
3'3 . 'TT)

• En (0,0), on a f(O, 0) = o.

Or,f(x, x) = sin2 x sin 2x change de signe en a ; (0, 0) est donc un point col.

• 3V3
En 3'3
(TITI)
,onar=-y3,5=-2,t=~y3,f
fi) V3 fi) (TI
3'3 'TT)
-8-
donc 52 - rt < ° et r< a : f présente un maximum relatif stric!.
La deuxième remarque préliminaire montre que f présente un minimum relatif strict en

(-;,-;)
Remarque
L'étude précédente consiste en la recherche des extremums def situés sur le compact

0,
[TI]
2 x
[
-2' 2TI TI]
= K et non pas en la recherche des extremums de la restriction def à
K, (pour celle-ci le théorème 24 ne s'appliquerait pas).
Conclusion

f présente en 3' 3 ('TT TI)


un maximum local strict, c'est un maximum absolu (non strict), sa valeur

est -8-'
3vis
elle est aussi atteinte aux points
(
3 +n
TI
TI, 3
'TT)
+p TI ,(n,p) EZ'. .
2

La situation est analogue en -


('TT
3' - 3 'TT)
pour les minimums de f.
110 Précis d'Analyse Il

, j : 1R3--+1R, (x, y, z) ~ (x + i2)e\'(lf+z'2+1)


•j est de classe COO sur 1R3,et on a :

~~(x, y,z) = [(x + i2)(!f + i2 + 1) + 1] eX(lf+z'2+1)

~~ (x, y, z) = 2xy(x + i2)~(lf+hl)

~~ (x, y, z) = 2z(1 + x2 + d)ex(lf+z'2+1)


On en déduit quej admet un seul point critique: (-1,0,0).
Développons j à l'ordre 2 au voisinage de (-1, 0, 0).
Avec les notations x = -1 + u, y = v, z = w, r = vu2 + v2 + uP, on obtient:

j(x,y,z) = (-1+u+w2) exp[-1+u-v2-w2+0(?)]


1 2 u 2 2
j(x, y, z) = -e(1- u - w) 1 + u +""2 - v - w + o(?)
(2)

j(x,y,z) = _~ (1- ~2 -v2-2tif) +o(?)

j(x,y,z) = ~e1+ e1( ~2 + v2 +2w2


)
+ o(r2)
2

La forme quadratique (u, v, w) ~ ~ +v2+2tif étant définie positive,j présente en (-1, 0, 0)

un minimum relatif de valeur -


1
-.
e
Montrons qu'il s'agit en fait d'un minimum absolu.

• j(x, y, z) < 0 impose x + i2 < 0 donc x<0

• Sur IR::' x 1R2, on a j(x, y, z) ::3 xex avec égalité si et seulement si y = z = O.

1
• L'application cp: IR---+IR. x ~ xex atteint un minimum absolu strict en -1 : cp (-1) = - -.e
1
• En conséquence, \;f (x, y, z) E 1R3,j(x, y, z) ::3 - e avec égalité si et seulement si
(x, y, z) = (-1,0,0).
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 111

Exercices-types
Ex. 3.1 EX.3.6
:Jln (~) -[R.X detX.
Soitf f-7
Déterminer f: 1R2-+IR de classe el, solution de
Montrer que f est de classe el et trouver sa
l'équation aux dérivées partielles:
différentielle.

EX.3.2

Soit E =~n (euclidien) et Eo = E, {Od.


X"'+y
9 .2 + (afxax+yay af) f=O (1),

On définit l'application:
Ex. 3.7 ŒD
x
f: Eo - Eo,Xf-7 --9.' Soitf E Cl(lRn ,lRn) telle que:
Il xll-
1) Montrer que f est différentiable ; expri- 'if (x, y)E IRn x IRn,ll x- y Il eS Ilf(x)-f(y) Il (1)
mer dJ", Montrer que:
2) Vérifier que dJ" est une similitude.
1) f est injective,
Ex. 3.3
2) f(lRn) est un fermé,
Soitf E Cl(R~) et 9 : [R2_lR définie par
3) f(lRn) est un ouvert.
f(x) - f(y) ,
g(x, y) = ---- SI x"* Y Que peut-on en conclure?
x-y
et g(x, x) =f(x)
Ex. 3. 8 ŒD
1) Etudier la continuité de 9 sur [R2.
Soit U un ouvert connexe de IRn euclidien et
2) On suppose que fi
(a) existe, étudier la
différentiabilité de 9 en (a, a).
f: U -IR+ de classe el telle que:

Ex. 3.4 'if x E U, Il dfx Il eS kf(x) (k> 0) (1)


1) Montrer que, pour tous points Xl et x2 de
Soit D = {(x, y)) E 1R2 lx> O}.
U pouvant être joints par un chemin de
On recherche toutes les fonctionsf E clW, IR)
telles que: classe el et de longueur e, on a :

af af f(X2) eS ektf(xl) (2)


'if (x, y) E D, Xax + yay =0 (E). 2) Montrer que, s'il existe XO E U tel que
f(xo) = 0, alorsf = O.
1) Vérifier que 'l': (x, y) f-7 ~ est solution
du problème. 3) Généraliser au cas où f :U -+IR de

2) Soit 9 E el (R m, montrer que go f est classe el est telle que:

solution de (E). 'if x E u, Il dfx Il eS k lf(x)j (3)


3) Soit f une solution, montrer alors que
feu, uv) ne dépend que de v. Ex. 3. 9
4) Donner l'ensemble des solutions. Etudier les extremums de :
Ex. 3.5 2

Soit '1' et l\J deux fonctions de C2(1R:, IR) etf la


f :1R2_R(x,y) f-7 :a - (cosy)V6a2 -x2
fonction: (a> 0 donné)

Ex. 3. 10
f: (IR:) 2 --+R (x, y) f-7 VXY '1'( ~ ) +l\J (xy)
Soit D= {(x, y) E 1R2 I~ + ~ eS 9}.
a2f a2f
Montrer que: x2 ~
ax
- ~ ~
ay
=0 (1 ) Trouver les extremums sur D de f définie par:

Réciproque. f(x, y) = yi x2 + y2 + ~ - 1
112 Précis d'Analyse Il

G :[RZ-+IR, (x, y) g(x, y, <p (x, y» présente


f--J>

un extremum local en a, il est nécessaire qu'en


Soit f :[R3 --+[R de classe CI sur U ouvert de
ce point on ait:
[R3 et a = (X{), Yo, zo) un point de U tel que
ag af af ai
-(a)·
ax -(a)
az = -(a)
ax . -(a)
az
f(a) = 0 et ~~(a) *- O.
et (1)
On sait que l'équation f(x, y, z) = 0 définit, au
voisinage de a, z en fonction implicite de ag af af ag
-(a) . -(a) = -(a) . -(a)
ay az ay az
(x, y) : z =<p(x, y) (avec <pde classe CI et Application:
zo =<p(X{), yo»)· Trouver les extremums de

Soit 9 :[R3 --+[R de classe CI au voisinage de a, g(x, y, z) = x€nx + y€ny + z€nz


montrer que pour que où x, y, z sont liés par x + y + z = 2 a, a> O.

Indications
Ex.

3) Montrer que dfx est un automorphisme


x = (xy), calculer :f..
y
en considérant le dé- de [Rn puis utiliser le théorème d'inver-
veloppement de detX suivant la colonne j. sion locale.

Exprimer dfx(H) en fonction de t comX. Ex. 3.8


1) <p: [a, b] paramétrage d'un chemin joi-

f est le quotient de deux fonctions de classe CI, gnant Xl et Xz. Introduire:

le dénominateur ne s'annulant sur Eo.


F:t f--J> f( <p (t») exp ( -k fut Il <pl Il)
Considérer V = {x E U,j(x) = O}
1) Montrer que g(a+ h, a + k) = l' (x) avec 2)
3) Considérer f2.
xE [a + h, a + k].

2) Montrer que: EX.. 3,9

1 Dj = {(x, y) E [R2 /Ixl "'"aV6}


g(a+x, a+y)-g(a, a)- 2/I(a)(x+y)
rechercher les extremums de f:
= o(vxZ + yZ) o

1) sur Dj 2) sur Fr Dj'


Restreindre le problème à
aF o "'"x "'"aV6, 0 "'" y ""'TI.
3) alleu, v) = 0 sur D donne que Fest
indépendant de u car D est un pavé. &.3.10
Ex. 3,5 D= {(x, y) E [R2 10 < ~ + if < 9}
Réciproque: faire le changement de variable Rechercher les extremums de f
y
1) sur D 2) sur FrD.
u=xy, v=x' Ex. 3. 11
Ex.3.ô aG aG ....
Passer en polaires. Calculer a x et ay en fonction des denvees
de 9 etf.
Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 113

Solutions des exercices-types


Ex. 3. 1
?

On identifie Jtn (IR) à IRn~par X f-7 (xii)ILj)E[ l,n]2

On note "Iii (X) le cofacteur (i,j) de la matrice X. On note aussi X = t cornX.


1) Dérivées partielles de f.

Soit (i,j) fixé dans [1. n]2.


n
Le développement de detx suivant les termes de la colonne j donne L:: xl9 "119 (X)
k=l

Dans cette expression, les "119' k E [1, n], sont indépendants de xii, d'où l'existence de la

dérivée partielle aa;..:


y X f-7'fii (X).

Ces n2 dérivées partielles sont continues car "Iii est une fonction polynôme des coefficients de
X. En conclusion, J est de classe el.
2) Différentielle de f.

Elle s'exprime à l'aide des dérivées partielles deJ : dJx = L:: "Iii (X)dXii
(i,j)E[I,n]2

Autrement dit, dJx :Jtn (IR) ~IR, H f-7 L:: "Iii (X)Hii
(i,j)E[l,n]2

Sachant que tr(AB) = L:: AiiBji, on trouve dJx(H) = trcXh).


(i,j)E[l,n]2

Ex. 3.2

l
1) On a J = 9- avec l = IdE et g: E ~IR, x f-7 Il x 112.
9 est continûment différentiable sur E, avec:

pour tout x, dgx: E ~IR. h f-7 2(xl h)

D'autre part, 9 ne s'annule pas sur l'ouvert Eo, doncJ est continûment différentiable sur Eo,

l I(x)
avec: V xE Eo, dJx = -(
9x ) - ~dgx,
g(x) (rappelons que DIx = I)

, ' . h 2(xlh)
c est-a-dlre dJx: E ~ E, h f-7 --2
Ilxll
- --4
Ilxll
x.

2) Pour tout XE Eo, l'application Sx: E ~ E, Y f-7 Y - 2(xIY~x est la symétrie orthogonale
Ilxll
par rapport à l'hyperplan orthogonal à x.

De difx( h )-~- 1 (h _ 2 ~(xl h) x) _


-~' Sx(h)

S
on déduit que dJx = ~ est une similitude (indirecte).
Ilxll
114 Précis d'Analyse Il

1) La continuité en (a, b), avec a*- b, est évidente.


Etude en (a, a)

• Pour tout (h, k) E [R2,avec h *- k, on a, d'après le théorème des accroissements finis


(appliqué àJ sur [a + h, a + k]) :
g(a+h,a+k)=f(x) avec xE]a+h,a+k[
• Par définition de g: g(a + h, a + h) = l'(a + h)
• Dans tous les cas, on a donc g(a + h, a + k) =1'(x) x E [a + h, a + k]
et la continuité de 9 en (a, a) résulte de celle de f en a.
a a
2) Montrons que 9 admet en (a, a) des dérivées partielles d'
x9 (a, a) et d' 9y (a, a).

g(a + x, a) - g(a, a) J(a + x) - J(a) - xf (a)


On a ------- =
x x
2

Or, d'après la formule de Taylor-Young J(a + x) - J(a) - x1'(a) = ~ JII(a) + o(x2)

g(a+ x, a) - g(a, a) 1Il ag 1 Il


donc ~O
lim. ------- x = ~~ f (x) et ainsi -d' x (a, a) = -2J (a).
a 1
Etant donné la symétrie de 9 : g(x, y) = g(y, x), on a de même a~ (a, a) = 2/11 (a)
En conséquence, si 9 est différentiable en (a, a), on a nécessairement:
1 Il .
dgCa.a) = 2/ (a)(dx + dy)
et 9 sera bien différentiable en (a, a) à condition que:

g(a + x, a + y). - g(a, a) - 2/


11/ (a)(x + y) = 0 (~) Vx .+ y .

Posons
1 Il
q; (x, y) = g(a+x. a+ y) - g(a, a) - 2/ (a)(x + y)

• Cas où x = y ; x*-O
Alors q; (x, x) = f (a + x) - f (a) - xfll (a) = o(x) (1)

• Cas où x *- y
9.
8 (x)- 8 (y) 1 x-
Alors q; (x, y) = x _ y avec 8 (x) =J(a + x) - xf(a) - 2:f/(a)
De 81 (x) =f(a + x) - f(a) - xf/(a) = o(x), on déduit
facilement que, lorsque x et y tendent vers 0 :

8 (x)- 8 (y) = LY 81 (t) dt = 0 ([Y It: dt)

Or 1 {Yltldtl
.J x ~ Iy-xl sup
tElx.y] Itl ~ [y-xl ~

donc q; (x, y) = 0 ( J x2 + y2») (2)


Dans les deux cas (1) et (2), on a donc:

q; (x, y) = 0 ( Jx2 + y2) : 9 est différentiable en (a. a, )


Chapitre 3 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 115

EX.3.4

1)
acp
-,-(x. 11)
.
= ---"
y a'{ ..
-,-Ix. 11) =-
1 donc (!;EC (D,~)
l ' ..
et venfle (E).
dX CJ XL d Y' CJ x '
2) Si g E CIC~.::;\) alors go '{E CI(D. :::;').

-,-Ix.
agOLÇ~
dX
11)
::J
'
= g ,f.,1(!;x.(
\ • -
11)
::J
.\
/
I-,-Ix.
éJç.
dX
11)
::J
,
----ay(x,
a go <p y) = g 1 ( <p (x, y) ) --ay(x,
éJ<p y)
donc go cp vérifie (E).
3) Soitf solution de (E) et FE CIW.::2) définie par F(u, v) =f(u, uv),
aF .. af af.
alors -,-lu.
clu'
vi. = -,-lu.
dX
uv) + v-,-(u.
. dy
uv)

éJr . af. af
donc U-,-( u. v) = U-,-(U, uv) + uv-,-Iu, uv) = 0 car f est solution de (E).
dU' clX' cly
aF aF
Ainsi \;f lu.
,
v) E D, u-,-(u,
c!u
v) = 0 et donc
alleu. v) = o.
D étant un pavé, il en résulte F(u., v) =<p (v).
4) D'après 2) et 3), l'ensemble des solutions du problème est constitué des fonctions:

(x, y) >--+ g ( ~) avec g E CIOt~)

, ..
Dou
a2f
2-9 J--2
a2f
= o.
éJx-
-
éJy

2) Soitf une solution de l'équation (1) sur (~~)2, de classe C2.


y
Il est naturel d'introduire les nouvelles variables: u = xy et v --
- x'

Plus précisemment, on considère l'application <P:U -7 U, (x, y) >--+ ( xy, ~ ) .

0, v'rif;, 'co '" ,,' coo b;I'o1;O' dootl';,v,,,, ,,' <D-' , U ~ U, (u, cl ~ ( ~,VU;; )
et que <Pest CCO -difféomorphisme.
Posons g=fo<p-l ou f=go<P.
116 Précis d'Analyse Il

Autrement dit \;j (x, y) E U2,j(x, y) = 9 ( xy, ~ ) .

ax(x, y) = Yau xy, x - x2 au xy, x

ay(x,
g{es;;e y) = Xau
af classe c:
( xy, xy) donn:
ag~t I(ecalc~)1 + x1au
: a9( xy,
ag ( xy)y)
2 2 2 2 2 2

ax 2 ,y - x 3 av a u2 x 2 auav x 4 a v2
a2f a2g a2g 1 a2g
{ --2 = ~ --2
au + 2-a-a-
aj(x(x, y))_2Y~+J~_~~+JL~
ay u v+x 2 --2
av

" 2 a2f a2f y ag a2g


dou x --J-=2---4J--
ax2 al x av auav
a a2
Ainsi 9 est solution sur U de l'équation a~ - 2u au ~v = 0 (2)

Pour tout v E IR:, l'application partielle h : IR: --+IR,U f-7 ~ ~ (u, v) est solution de l'équation
différentielle linéaire z - 2ui = o.
,... 1 a2g 1 ag
(2) s ecnt aussI \;j (u, v) E U, VU au av - 2uvu au = 0

c est-a-dlre - - - = 0
, ,. au
a ( 1 av
VU a g)
U étant un pavé, ceci équivaut à l'existence de a E el(IR:, IR) tel que:
1 ag
\;j (u, v) E U, vuau = a(v)
d'où, enfin, à l'existence de A et B dans e2(1R:, IR)tels que:
\;f (u, v) E U, g(u, v) = A(v)VU + B(u)

En utilisant <P,il vient finalement \;j (x, y) E U,j(x, y) = A ( ~ ) vIXY + B(xy).


Ex. 3.6
Afin d'utiliser les coordonnées polaires, cherchons les solutions définies sur:
U=1R2Ü où ~={(X,O)/XEIR_}
L'application C: IR~ xJ- TI,TI [--+ U, (r, 8) f-7 (x. y) = (rcos 8, rsin 8) est un Cl-difféomorphisme.
Posons 9 =fo 0, c'est-à-dire g(r,8) =f(rcos 8, rsin 8)

Nous avons ar
ag = cos 8 ax
al. + sm 8 ay
al = r1 (alXax + y ay
al)
a
L'équation (1) est transformée en (2): dr . 9 = 0,
r + --!l-

et s'intègre par ? + g2 = h2(8) (h de classe el).

En prenant pour expression de 8 : 8 = 2 Arctan


la relation précédente permet d'expliciter 9 etf.
x+vx2+y2b (x, y) E U
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 117

Ex. 3. 7

1) D'après (1) f(x) = f(y) donne x = y.


2) Soit y E f(R,n) : y est limite d'une suite de points de f([Rn).

II existe donc (Xk)kEo'" E (J~n)" telle que y = lim f(Xk).


k-++co

La suite (f(Xk)) kE est de Cauchy (car convergente) donc, d'après (1), (Xk)kE N est également
une suite de Cauchy. Rn étant complet, elle converge vers x E [Rn.
A[ors,f étant continue, on a f(x) = hm
k~+x
f(Xk) = y, donc y E f([Rn).

Ainsi f(R,n) = f(Rn), f(R,n) est fermé.


3)
• On sait qu'il existe 8: R,n~Rn telle que:
f(x + h) - f(x) = dfx(h) + Il h Il 8 (h) et lim 8 (h) =0
h--+O

D'après (1), on en déduit Il h il ~ Il dfx(h) Il + Il h 1111 8 (h) Il


. 1
Puisque À~ 8 (h) = 0, i[ existe '1> ° tel que Il h Il ~1'] donne Il 8 (h) Il ~ '2

et donc Il dJ,,(h) Il ~ à!1 h II·

Pour tout U E Rn tel que Ii u il = 1, on peut appliquer [e résultat précédent à h =1'] u, et on en


1
tire Ii dJ,:Cu) Il ~ '2 d'où dfx(u) '* 0 et dfx E:;g ([Rn) .

• f étant de classe el sur Rn et dfx étant inversib[e en tout point x E [Rn, le théorème
d'inversion locale s'applique en tout point x E [R;n ;
en conséquence, pour tout y = f(x) de f([R;n), il existe un ouvert U contenant x et un ouvert V
contenant y tels quef induise un homéomorphisme de U sur V, on en déduit que V cf([R;n)
et donc que f([Rn) est un voisinage de y puisque V en est un.
Finalement,f([Rn) est un voisinage de chacun de ses points, c'est donc un ouvert de [R;n.
[Rn étant connexe, les conditionsf([R;n) ,*0,f([R;n) ouvert,f([Rn) fermé, donnent f([R;n) =[R;n,
ainsi f est surjective: 4).
De 1) et 4), on conclut alors que f est bijective.

Ex. 3.8
1) Soit cp: [a, b] ~[R;n, t ~<p (t) une paramétrisation du chemin joignant Xl et X2 :
<pE el([a, bl [R;n), <p(a) = Xl, cp (b) = x2, a ~ b

On a alors t= j.b
a Il <pl II·

-k j.t Il cp III
Introduisons F: [a, b] ~[R;+, t ~ f( <p(t)) e . a
La proposition (2) s'écrit F(b) ~ F(a) ; pour l'établir, il suffit donc de montrer que Fest
décroissante.

F est de classe el (comme composée de telles fonctions) sur [a, b], avec:

-k jt Il cp 1 Il
'if t E [a, b], F(t) = [d,hCt) (<pl (t)) - kll cpl (t) Ilf( cp (t))] e a

De df'fCt) (<pl (t)) ~ 1 df'f(t) (cpl (t)) 1 ~ Il df'f(t) 1111 cpl (t) Il

on déduit, en utilisant (1), que:

df'fCt)(cp/(t)) ~kll cp/(t)llf(<p(t)) etdoncque F(t)~O d'oùlaconclusîon.


118 Précis d'Analyse "

2) Posons V = {x E Ujj(X) = O}
(i) on a V *0 car )(() E V.
(H) montrons que V est un ouvert de U, c'est-à-dire un ouvert de IRn puisque U est lui-même
ouvert.

Soit x E V, on a x E U et U étant ouvert, il existe ï> 0 tel que B(x, ï) C U.


Pour tout y de B(x, ï), le segment
[x, y] est un chemin de classe CI et de longueur t< ï joignant
x et y; ce chemin est contenu dans B(x, ï) donc dans U.
D'après (2), on a alors 0 ~ j(y) ~ ekf.j(x) donc j(y) = 0 car j(x) = 0 (x E V) etj est
à valeurs dans IR+.
On a ainsi établi que, pour tout x de V, il existe ï> 0 tel que B(x, ï) eV: V est un ouvert de
IRn donc de U.
(iii) V est un fermé de U. En effet V = U Î\ j-1 ({O} ), j est continue et {O} est un fermé
de IR.

U étant connexe, on déduit de (i), (ii) et (iii) que V = U doncj = O.

Remarque
Sachant que U est ouvert connexe, U est connexe par arcs et on conclut à l'aide de (2).
1) Sij E C1(U, IR) vérifie (3) alors 9 =j2 E C1(U, IR) vérifie:
V x E U, Il dgx Il ~ 2lcg(x)
Donc s'il existe )(() E U tel que j()({)) = 0, on a 9 = 0 d'après (2), donc j = O.
Ex. 3. 9

• Remarquons que j est définie (et continue) sur un fermé D de 1R2 :

D= {(X,y)EIR2 jlxl ~ aV6}


Les résultats exposés au paragraphe VII, B. ne pourront être utilisés que pour la recherche des

extremums appartenant à: D = {(x, y) E 1R2 j Ixl < aV6}


• Remarquons, de plus, que x f-+ j(x, y) est paire et y f-+ j(x, y) est paire et périodique de période
2 TI, on peut donc se limiter dans les calculs à (x, y) E P = [0, aV6] x [O. TI].
o
1) Extremums sur D
~ 0
j est de classe CX sur D, on applique les théorèmes 22 et 24.

• On a sur D.
o. aj
-a-ex, y) _
- -2xa. + / xcosy aj , y). _.
-.-(x, - (sm y)V / 6a2 - x,
x 6a2 _ x2 dY
c
On en déduit que les points critiques sur D Î\ P sont (0.0) . (0, ••), (aV2, •.)
o a2j 1 6a2cosy a2j '. - xsiny
• Sur D : ---::-z(x, y) = 2a + 3 --O--a' (x. y) = ~/ ~~~
dx (6a2 _ ,,?)2 dx y v6a2-x2

'2j
~2 (x, y) = (cos y)V6a2 - x2
ay
donc, avec les notations de Monge:
1 1 ?
5- - ït < 0 et ï > 0
en (0,0), ï = -2 a + -----r/i 5= 0 t = aV6
av6
1 1 ït < 0 ï > 0
en (0,0) ï = -2a + -----r/i 5= 0 t = aV6 52 - et
av6
1 1 ?
5--rt>0
en (0, 'TT)
ï = -2 a - av6r;:; 5= 0 t = -aV6
1
en (aV2, TI) ï = - 4a
5=0 t=-2a 52 - rt < 0 et ï< 0
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 119

On en déduit que
en (0.0) c'est un minimum de valeur f(O. 0) = -aV6
en (0.0) c'est un minimum de valeur f(O, 0) = -aV6
en (O. Ti) c'est un point col, on a f(O, 'TT) = aV6
en (aV2. Ti) c'est un maximum de valeur m
f(av2,'TT) 5a
= "2
Conclusion

Sur D,f présente des maximums locaux aux points ( ±aV2, (2k + 1) 'TT) k E?L,

et présente des minimus locaux aux points (O. 2k Ti) k E?L.

1) Extremums sur la frontière de D.


roc - 3
En un point (av6, Yo), on a f(av!6. Yo) = 2" a
et, en posant x=aV6-u (u>O) , Y=Yo+v,ilvient:

f(x, y) = "2 u/6 + OIU)- V I~-(


3a - -2- 2av6 ,lu + Ol/U) ) (cos Yo + v sin Yo + o(u»)
3a
On en déduit que, si cos YO '" 0, flX, y) - 2 est, pour U et u assez petits, du signe de
-V2aV6/Ucosyo, donc:

• si cos Yo > 0, f atteint un maximum en ( aV6, yo)

• si cos Yo < 0, f atteint un minimum en ( aV6, yo) .


Il reste à étudier le cas cos Yo = O. D'après la remarque initiale, il suffit d'étudier le cas

Yo = 2'
Tout voisinage relatif (dans D) de ( aV6. ;) =A
contient un demi-disque ..l de centre A (cf. figure)
qui lui-même contient des demi-disques Dl et D.z

de centre ( aV6, YI) = Al et ( aV6, yz) = Az

avec 0 < YI < ; <Ti.


De cette étude, on déduit que Dl contient des points
3a
en lesquelsf(x, y) < "2 et D.z contient des points en lesquels
3a
f(x, y) > "2 ; ainsi A est un point col de f.
X
D'après la deuxième remarque initiale, les résultats sont
o aV6
identiques pour les points ( -aV6, yo) .

2) Etude globale.
L'image def est aussi celle du compact P = [O. aV6] x [O. 'TT] doncf est bornée et atteint
ses bornes. L'étude précédente a montré que:

s~Pf(x, y) = 52a est atteint aux points (±aV2, (2k + 1) 'TT) k E?L

inff(x.
D
y) = -aV"G est atteint aux points (O. 2k 'TT) k E?L
120 Précis d'Analyse Il

La fonction f: [R2-+1R,(x, y) f--') f(x, y) = V X2 + y2 + J -1 est continue sur [R2, de classe el


sur [R2\ {O}.
Comme D est une partie compacte de [R2,on dispose des bornes a= inff et [3= supf.
D D
Sur l'ouvert il= {(x, y)/O < x2 + J < 9}, sif atteint un extremum, alors la différentielle def est
nulle en ce point.
af x af y

Ona -a-=
x ~
yx2+y2 et y ~+2y.
yx2+y2 a=
On constate que df ne s'annule pas sur il :
les extremums de f sont atteints sur la frontière de il.
• Etude en O.
f(x, y) ;3 -1 avec égalité en 0 seulement.
Doncf présente en 0 un minimum absolu strict,f(O, 0) = -l.
• Etude sur (C) : x2 + J = 9.
On a f(x, y) = 2 + J E [2,11].
Donc supf = 11 atteint aux points (0, 3) et (0, -3).
D

Ex. 3. 11
1) Les points critiques de G sont définis par:

-a (x, y, z) + -a (x, y, z)-a (x, y) = 0


x z x z =cp (x, y)
agag acp
{ ay(x,
ag ag
y, z) + az(x, acp y) = 0
y, z)ay(x,
La conclusion résulte donc de :
af
acp h(x, y, z) acp af (
--ax(x, y) = af ay(x, y) = _ ay
af x,y,z)
az(x, y, z) az(x, y, z)
2) Application
f(x, y, z) = x + y + z - 3 a, l'équation f(x, y, z) = 0 définit évidemment une fonction de (x, y),
on peut ici expliciter:
cp: (x, y) f--') z = 3 a -x - y

ce qui permet de faire une étude directe de la recherche des extremums de G:


G: (x, y) f--') xtnx + yeny + (3 a -x - y) .en(3 a -x - y)
Nous allons procéder différemment:
• la condition (1) s'écrit 1 + enx = 1 + en y = 1 +.en z
on en tire x = y = z, G a donc un seul extremum possible: en (a, a, a) .
• Posons alors x =a +U, y =a +v, z =a +w,
la condition x +y+z= 3a donne u+ v + w = O.

en(a +u) = en a +- - --2 + oCu )


On obtient 2a a 2

{ (a +u) .en(a +u) =auen a u2


+u(1 + €n2a) + ; a + oCu2)

d'ou
• IL
g(x, y, z) = 3 a ut a +;ra(u
1 2 2 9 9 2 9
+ v + w-) + oCu- + v + ur)
Ainsi, il est clair quef atteint en (a, a, a) un minimum local et strict de valeur 3 a en a.
Chapitre 3: Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul différentiel 121

Exercices proposés
Ex. 3. 1 Ex. 3.6

Soit E = ~3 [X] etj E el ([;;;;2 , ;2). Déterminer j E e2(~"2, IR)telle que:


2 2
V (x, y) E IR'2, ~ + a { (x, y) _ i a { (x, y)
Montrer que F : E -~, P '-" fol Jet, pet»~ dt ax ay
est de ciasse el sur E. Calculer dF. aj aj
-yay(x, y) + xax(x, y) = o.
Ex. 3.2 On utilisera le changement de variable défini par
u=€nlxl =€nlyl·
E =Jtn (~), montrer quej :E - E,A '-" AtA
est de classe el sur E. Calculer df.
Déterminer jE e2(U, ~), avec U ouvert de ~2
Ex. 3.3
à préciser, vérifiant:
E =Jtn (R). (1 )

1) Montrer que j :X ~ X2 est de classe


a2j a2j a2j
2(i-x)----::-2+2y-a-a-+----::-2-(i-x)
dx x y ay =0
el sur E.
en utilisant le changement de variables défini
2) Montrer que si X E en (R), djx est un par ~ = u2 + v2 , y = u+v
isomorphisme .

Ex. 3.4
(2) ~
. a2j
----::-2 + 3xy
ax TT
a2j
x y +2
en utilisant le changement de variables défini
i a2j
ay = 0
----::-2

Déterminer jE el(u, R), avec U ouvert de IR2 x2 x


à préciser, vérifiant: par u = - v =-.
y y

aj aj EX.3.a
(1) -.-
âx
- -.-
dy
+ 3(x - y)j = 0
Soitj E eco (R2 , IR)telle que
en utilisant le changement de variables défini
V x E Rj(x, 0) = O.
par: u = xy , v = x + y.
Montrer qu'il existe 9E eco (~2, ~) telle que
aj . aj V (x, y) E ~2 ,f(x, y) = yg(x, y)
(2) 2x ax -y(l+i) ay =0
Ex. 3.9
en utilisant le changement de variables défini
u2 + v2 u Trouver j E e2(IR~, IR)telle que 9 :IR3---+IR
défi-
par: x = --2- ,Y = Li nie par

Ex. 3.5
9 : (x, y, z) ~ j (x2---;-
+ 2) vérifie ~ 9 = O.

On pose U =IR2\ {CO, O)}.


Ex. 3.10
Déterminer j E e2(U, R) telle que: Montrer que le système:
(1) il existe 9 E e2(IR~,~) et h E e2(R~)
telles que V (x, y) E U,f(x, y) = g(r)h(8) {X y = cos uchv v
sin ush
définit, au voisinage de tout point
avec r = V x2 + y2,x = r cos 8, Y = r sin 8
(XO, Ya) = (cos ua ch Va, sin ua sh va), u et v
(2) en fonctions implicites de (x, y).
Calculer ~ u(x, y) et ~ v(x, y),
a2j a2j
V(x, y)E U,~ (f)= -2
ax
(x, y)+ -2 (x, y)=O.
ay ~u=--2+--2
( ax
a2u ay
a2u)
122 Précis d'Analyse Il

Ex. 3. 16

Soitf E C1(1J;gn,[Rn) telle que Dans le plan euclidien rapporté à un repère or-
thonormé, on donne les points A(1, 0), B(2, 0)
'if x E [Rn, dfx E (i)n ([R)
et C(O, 3).
(groupe orthogonal de [Rn euclidien canonique).
Trouver les droites Ç1 du plan telles que
1) Montrer que 'if (x, y) E [Rn X [Rn,
d(A, Ç1)2 + d(B, m2 + d(C, m2
Ilf(x) - f(y) Il ~ Il x - y II·
soit minimale.
2) Montrer que f est de classe e2 sur [Rn
(on pourra utiliser le théorème d'inver- Ex. 3. 17
sion locale).
Soit T un triangle du plan euclidien.
3) Montrer que df : x f-;> dfx est constante.
Etant donné un point M intérieur à T, on appelle
4) Montrer que f est une isométrie de [Rn. p, q,r les distances de M aux trois côtés de T.
Ex. 3. 12 Trouver M pour que le produit pqr soit maxi-
mum.
Soitf E e2([Rn, [R) telle que dfo = 0 et

,2f Ex. 3. 18
A = [au] avec au = d (0) est définie
y y aXi a_'j Soit D un domaine de [R2 tel que I5 soit compact
négative.
et soitf : I5 ~[R telle que
1) Prouver qu'il existe (a, r) E [R~2 tel que
'if (x, y) E D,f(x, y) > 0,
'if x E B(O, r),
'if (x, y) E Fr D,f(x, y) = 0
n af
g(x) = LXi-,-(X) ~ _allxI12. f de classe el sur D.
i=l dXi
L'espace étant rapporté à un repère orthonormé
2) Soit u :[R~[Rn de classe el telle que,
(0, T, T, k), montrer que,
quel que soit t E IR, u' (t) = (grad Du(t)
pour tout (a, b) E [R2\ Fr D, il existe une sphère
avec u(O) = XO, x:o E B(O. r).
tangente en (a, b, 0) au plan xOy et tangente
Montrer que
t~+x
lim u(t) = O.
au graphe de f.

Ex. 3. 13 Ex. 3. 19

Etudier les extremums de Soit E= eO([O, 1], Ji) normé par:

1) f=[R~2~IR,(x,Y)f-;>xtny+ytnx f f-;> Iif Il ex; = sup Lf(x) 1


[0.1]
2) f:[R2~[R,
et F = {J E e1([0. 1], R),f(O) = O} normé par
(x, y) f-;> ~ - xy + ~ - V x2 + y2
ff-;> ilfllF = sup V(x)!
Ex. 3. 14 [0.1]

u+v Soit 'F: F - E, 'F:f f-;> f2 + f.


Calculer sup 2 2 .
1) Montrer que 'F est de classe el
(U.V)E [0.1]2 (1 + u )(1 + v )
Ex. 3. 15
2) Montrer que f2 + f = 9 admet dans E
une solution pour Il 9 Il ex; assez petit.
Déterminer les triangles d'aire maximum inscrits
(on pourra utiliser le théorème d'inver-
dans un cercle.
sion locale).
Chapitre IV

Séries numériques
et vectorielles

1 1- Généralités
E désigne un IK-espace vectoriel normé (IK==~ou iC).

A. Espace vectoriel des séries à valeurs dans E

d.1 Soit (Un)nEN une suite à valeurs dans E.


On appelle série de termeg-énéralun le couple de suites:

n
d.2 La suite (Un)N de tenne général Un L
==
k=O
Uk est dite suite

1 des .sooonéS de la série de tenne général Un.


d.3 Une série à valeurs dans ~ (resp. dans iC) sera dite réelle (resp. complexe).
1

n.1 La série de tenne général Un sera notée L Un.


1

Remarque
Une série L
Un est entièrement définie par la donnée de la suite (Un)N (suite des
sommes partielles). En effet, on a ua ==Uo et ';f nE N*, Un ==Un - Un-l.
dA Soit (Un)n;;,no une suite à valeurs dans E, définie à partir du rang no E N*.
La série L u~ où (U~)N est définie par uh ==ui ==... ==~-l ==0, et u~ ==Un
pour n ;;;, no, est encore appelée série de tenne général Un et notée L
n;;,no
Un.

Pour la suite (U~)N des sommes partielles, on a alors:


n
';f nE N, n ;;;, no =? U~ == L
k=no
Uk
124 Précis d'Analyse Il

d.S Soit L Un une série à valeurs dans E, la série 2=: Un


n~no
(qui est du type défini

en dA) est dite déduite de LUn partTO,fiçàtupe au rang Il{).

Si (Un)nE N et (U~)n~no sont les suites des sommes partielles de 2=: Un et


2=: Un respectivement, on a :
n~no
V nEN. n? Il{) =} U~ = Un - Uno-l

t.1 L'ensemble S(E) des séries à valeurs dans E est un IK-espacevectoriel.


1

~ On vérifie que c'est un sous-espace vectoriel de EN x EN.


D

B. Séries convergentes

d.6 Une série L


Un à valeurs dans E est diteconyerge~te si et seulement si la
suite (Un)N de ses sommes partielles est convergente.
1 Une série non convergente est dite
+00
d.? On appelle sornm.e co:nv'er~;eIlteL Un, et on note 2=: Un l'élément
+00 n n=O

de E défini par "'"'


L..,; Un lim
= n--+ +00 "'"'
~ Uk
n=O k=O
+00

Dans le cas d'une série 2=: Un convergente, la somme est notée 2=: Un et on a :
n~no +00 n n=no

lim 2=:
2=: Un = n--++co Uk
n=TID k=no

p.1 Cas où E est de dimension finie p.


Soit (ei)lE;iE;p une base de E, (Un)nEN une suite de E et (Uh)nEN. Ci E [1. p])

ses suites composantes (v nE N. Un = t=l u~ei) t


La série L Un est convergente si et seulement si les p séries composanteE
L uh . (i E [1, p]) sont convergentes.

Alors E = f;n E u~
+00 Un p (+00 ) ei
n p
~ En posant Un = L Uk. U~ = L u~, on a Un = 2=: UAei
k=O k=O i=l

Cas particulier
Une série LUn à termes complexes est convergente si et seulement si la série de'
parties réelles L
an et la série des parties imaginaires
+00
bn sont convergentes.
+00 +00
L
Un = an + ibn. (an. bn) E (R2.Alors 2=:(an + ibn) = 2=: an + iL bn.
n=O n=O n=O
j,-.,j"-
=:hapitre 4 : Séries numériques et vectorielles ILO

p.2 Une série L Un E S(E) et une série L


n;?;no
Un s'en déduisant par troncature

1 sont de même nature.


p.3 Si deux séries ne différent que par un nombre fini de termes, elles sont de
1 même nature.
Application
La nature d'une série L Un ne dépend donc que du comportement de
unppur Il assez grand, on dit que la nature d'une série est une notion asymptotique.

Il. Reste d'une série convergente 1

d.a Etant donnée une série convergente L


n;?:no
Un E S(E) et p un entier naturel,

p :?o no, on appelle reste d'ordre p de cette série et on note Rp la somme de


+=
la série L
n;"p+l
Un: Rp= L
n=p+l
Un

D
~ Pour tout p :?o no, on a alors ~+00 Un = Up + Rp (PUp = ~ Un )

+00

Soit Rn = L
k=n+l
Uk le reste d'ordre n d'une série convergente L
n~no
Un·

pA Pour tout n :?o no, Un = Rn-l - Rn


1

p.5,:K" lim Rn = O~·


n--++oo
1

Remarque
p-l +00

On pourra aussi rencontrer les notations Up = L


n=T1Q
Un Rp = LUn.
n=p

2. Conditions nécessaires de convergence

t.2 Gritèrède Cauchy


Pour qu'une série L Un à valeurs dans E soit convergente, il est nécessaire

que \ISE IR:, 3 NE N, \1 (n,p) E r\:P, n:?o N =?- IlE ukll <s
La suite des sommes partielles doit être de Cauchy, on obtient le résultat en notant que
n+p

Un+p - Un-l = L
k=n
Uk
D
126 Précis d'Analyse Il

Application

La série harmonique ( Un = ~, n ~ 1) diverge. En effet:

n n+1 n+2 2n n 2n 2
U2 - Un = _1_ + _1_ + ... + ~ donc U2 - Un ~ n (~) = ~
t.3 Pour qu'une série L Un à valeurs dans E soit convergente, il est nécessaire
(mais non suffisant) que lim Un = 0
n........•..
+CXJ
1

lrW
On applique le critère de Cauchy avec p = O.
L'exemple de la série harmonique montre qu'il ne s'agit pas là d'une condition suffisante
de convergence.
D

Application
On utilise ce théorème pour mettre en évidence des divergences, par exemple:
Un = an, a E C, pour 1al ~ 1, Un ne tend pas vers zéro, donc Un diverge. L
Définition:

d.9 Une série dont le terme général ne tend pas vers zéro sera dite
1 grossièrement divergente.

3. Condition nécessaire et suffisante de convergence

Théorème:

tA Soit E un espace de.Banach et L


Un une série à valeurs dans E.
Pour que L
Un converge, il faut et il suffit qu'elle vérifie le critère de Cauchy.
Ce qui se traduit par l'une ou l'autre des formulations équivalentes sui-
vantes:

(1) \lsE!RI.:,3NEf:;J,\I(n,p)Er\P,n~N =} IIEUkll<s

lrW
(2) n ,!!;m sup
. +co pEN II~
k=n Ukll = 0 ou (ou,!!;m. sup
n . +X p""n lit k=n Ukll = 0)
E étant complet, la suite (Un)nE converge si et seulement si elle est de Cauchy,
c'est-à-dire \lsE!RI.:,3NEf:;J,\I(n,p)Ef:;J2,n~N =} IIUn+p-Un-lll<s
On obtient ainsi la formulation (1).

L'équivalence entre (1) et (2) est claire dès que l'on note que, Il ~ unll < s pour tout

p donne l'existence (dans de Sn = pE~j


sup avec 0 ~ Sn ~ D
E f:;J, !RI.) k=n Ukll
Il ~ 1 S.

Conséquence pratique
Pour montrer qu'une série L Un converge par application du critère de Cauchy, on

s'efforcera de majorer IlE Uk!! indépendamment de p (p ~ n) par une suite de limite


nulle.
Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 127

14. Séries absolument convergentes 1

Définition:

d.10 Une série L


Un à valeurs dans E est dite absolument convergente si et
1 seulement si la série;: Un Il E S(R) est convergente:---
Théorème:

t.5 Soit E un espace de Banach et L Un une série à valeurs dans E.


Pour que L
Un soit convergente, il est suffisant mais non nécessaire que
1 L Un soit absolument convergente.
Si L Un est absolument convergente, L Il Un Il vérifie le critère de Cauchy,
or, on a ,]II~
n+p uk Il
!i k=n ~ ~
n+p
k=n Il uk Il, donc L Un vérifie aussi le critère de Cauchy et
E étant complet, L
Un est convergente (d'après le théorème 4). La condition n'est pas
nécessaire car il existe des séries réelles qui sont convergentes et non absolument

convergentes. 0
(_l)n+l
Un exemple est celui de la série harmonique alternée ~-,
n~l
n
1 (_l)n+l
~
on sait que'\"' -n diverge et on verra plus loin que ~ --- n converge (exemple 2).
n~l n~l

15. Séries semi-convergentes 1

Définition:

d.11 Une série L


Un à valeurs dans E est dite semi-convergente si et seulement
1 si elle est convergente mais non~bsolument convergente.

C. Suites et séries
On peut, dans certains cas, conclure à la nature d'une série Un en étudiant directementL
la suite (Un) de ses sommes partielles. Pratiquement, ceci sera possible lorsqu'on pourra
n
donner de Un = ~ uk une expression simple en fonction de n.
k=O

Exemples - Travaux pratiques

exemple 1 /_/_/_/ _
La série géométri~ue ~ an, a E C, (par convention 'if a E C, aO = 1).
n~O

n k 1-a n+l
• Si a of. 1 Un=~a =-.-
k=O
128 Précis d'Analyse Il

1
• Pour lai < 1, lim an+1 = 0, donc
n-++oo hm
n-++co Un = 1- a
+00 1
La série géométrique est alors convergente avec
La 1-a ""'
n=O
n = _

• Pour lai;:;. 1, an ne tend pas vers zéro, donc L an est grossièrement divergente.

pie 2

L (_lf+1
n~l n

• Sachant que i: = 101 tk-1 dt, (k E N*), il vient:

dt=
Un=L--=
n (_l)k+1
k=l k !n1
0 ( k=l
n
L(-t)
k-1) lol0 1----dt
1(_t)n
+t

Or, Jo l+t
r1_d_t =.fn2 et 1
Jo
r1_(l+t
__t)_n dtl,,; Jo n+1
r\ndt=_l_.D'OÙ !Un-tn21,,;_1_1 n+
Ce qui montre que la série harmonique alternée est convergente, de somme:

+:0: (_1)k+1
hm
n--HOO Un = L ---=k
k=l
.fn2

exemple 3
dont le terme général s'écrit Un = hn+1 -

•• Proposition

Soit (hn) une suite de E et (Un) la suite défine par 'ri nE N, Un = hn+1 - hn.

La série de terme général Un est de même nature que la suite (hn)l'\j, et, dans le cas de la
+00 +x
convergence, on a ""'
~ Un = ~""' (hn+1 - hn) = -ho + lim
n--++oo hn
n=O n=O
n
Il suffit de remarquer que 'ri nE N, Un = L Uk = hn+1 - ho
k=O
1
• Application : Etude de la série
L
n~O Arctan n2 + n + 1

1
Onaici 'rInEN, Arctan 2 = Arctan(n + 1) - Arctan n
n +n+1
'lT

donc, puisque lim


n-++oo Arctan(n + 1) = -2 ' la série proposée converge avec:
+00
1 'lT

L
""'
n=OArctan n2 +n+ 1 = '2
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 129

Remarque
La proposition précédente s'utilise aussi pour ramener l'étude d'une suite à celle d'une
série.
n 1
Par exemple, la convergence de [a suite de terme général hn = Lk -
k=l
en n, (voir
Analyse 1, Chapitre VIII, Constante d'Euler), peut se déduire de celle de la série de terme

general Un = hn+l - hn = n + 1 - {n 1 + Tl
, ,Ir ( 1)
Convergence que ['on peut établir au moyen de la règle des équivalents comme on le
1
verra par la suite: Un - - --9 .
2n-

D. Opérations sur les séries


)' Un et )' L'n sont deux séries à valeurs dans E et À un scalaire (ÀE IK).
• Si )' Un converge. alors L À Un converge et on a :
+::c +x'
L ÀUn =À Lun
n=û n=û
• Si L Un et ;: Vn convergent, alors L(un + vn) converge, et on a :
+x +x +X'

L(un + L'n) = L Un + L Vn
n=û n=û n=û
• Si )' Un converge et L Vn diverge, alors L(Un + un) diverge.
• Si )' Un et L Vn divergent on ne peut rien dire a priori de L(Un + un).

E. Groupement de termes
Définition:

d.12 Soit L
Un une sélie à valeurs dans E, une application strictement
<p

croissante de ~ dans ~ telle que (0) = o. <p

<;Cn+l)-l

La série de terme général Vn = L Uk est dite déduite de L Un


k=<;(n)

par groupement des termes ou par sommation par tranches (définies au


moyen de la fonction <p).
Exemple
<p: n ~ 2n. Un = U2n+ U2n+l.
L Un et L Vn ne sont pas nécessairement de même nature: par exemple, pour
Un = (_l)n et Un = U2n+ U2n+l,L Un diverge et L Un converge (série nulle).
Théorèmes:
On conserve les notations de la définition 12.
+x +cx:;

t.6 Si L Un converge, alors L Un converge et L Un = L Un·


n=O n=O

Si L Un diverge, alors L Un diverge.


130 Précis d'Analyse Il

lfiF i / La deuxième proposition du théorème est la contraposée de la première.

ii / La première proposition résulte de ce que (Vn), suite des sommes partielles de ~ Un,
est extraite de (Un), suite des sommes partielles de :L Un.
D

t.7 Si hm
n-++oo
Un = 0 et s'il existe ME ~r tel que \;/ n E~. Cf' (n + 1)- Cf' (n) ~ l'II,

alors :L Un et :L Un sont de même nature.

lfiF i / D'après le théorème 6, on a déjà: (:L Un converge) =? (:L Un converge)

ii / • Montrons maintenant: (:L Vn converge) =? (:L Un converge)


Lemme
Quel que soit n E~, il existe Pn E~, unique, tel que Cf' (Pn) ~ n <~ (Pn + 1)
De plus, on a hm Pn =
n-++x,
+x.
• Si pn existe, on a pn = max{p E~. ~ (p) ~ n}, d'où l'unicité.
• Remarquons que, pour tout Je E \', on a ~ (k) ?o k, il en résulte que le sous·
ensemble de ~, {p E~, cp (p) ~ n} est majoré par n, comme il est non vide (il contien
0), il admet un plus grand élément, ce qui assure l'existence de pn.
P

• En écrivant cp (p) =~ (p)- Cf' (0) = L [ç


k=l
(Je)- Cf (k - Ii] ~ pA!'

on obtient n <cp (Pn + 1) ~ (Pn + 1)111 donc hm


n-+x Pn = +X.
Démonstration de il /
lpCPn+1)-1 ii GIPn+li-1
Formons Un Il =

Ona
Il Vpn -
L
k=n+l Ukll'~ L
k=n+l Ilukli
lim Un=O donc, pour tout nE "'", il existe an = sup ii Up
n-++oo
p~n
et hm an = O.
n-++oo

En remarquant que cp (Pn + 1) - 1 - n ~ III, on obtient Il Vpn - Un ~ JIan


lim Un - Vpn = 0
donc n-++c'>C·
+x
Par ailleurs, en posant V= L
n=O
Vn, on a n~:rrx Vn = V,

hm pn =
donc, puisque n-++x +x (d'après le lemme), il vient hm \p"--= Il
n-+x
et, finalement hm Un = V.
n----'-+-x

Exemples - Travaux pratiques

exemple 4 /

1
1

•L
Un = n (_l)n,j
+ (_I)n,
Un est de même nature que
n?o 2
L Vn, avec:

1 1 -1
Vn = U2n + U2n+l = 2n + 1 - 2n = 2n(2n + 1)
[~2 n~l
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 131

exemple 5

cos (zn;) n~1


n
•L
n~l
Un est de même nature que L
n~O
Un, avec:

- 1 1 1
Un = USn+l + U3n+2 + U3n+3 = 2(3n + 1) - 2(3n + 2) + 3n + 3
- 9n- 5
= 2(3n + 1)(3n + 2)(3n + 3)
Dans chacun de ces deux exemples, L Un pourra être étudiée au moyen de la règle des
équivalents car Un est de signe constant (cf. Il).

F. Modification de l'ordre des termes


Définitions:

d~13 Soit '> Un une série à valeurs dans E et une permutation de N, eT

\. la sélie :> Un de terme général Un = n) est dite déduite de


110-!Un par L
modificaton de l'ordre des termes ou par ré arrangement (associé à la per-
mutation de Œ).
Remarques
1) Un réarrangement peut modifier la nature d'une série.

Considérons, par exemple, la série harmonique alternée Un =


n
On peut réarranger (Un)n~l en une suite (U~)n~l telle que L u~ puisse, par un regrou-
1
pement de termes, donner une série L Un telle que, pour tout nE N, Un > n + 1.
Il suffit en effet de définir (u~) de façon à pouvoir poser:
Uo = 1
1 1 1 1 1
Ul =-2+3+0+"'+15>2
1 1 1 1 1
~'2 =-4+17+19+"'+51>3
1 1 1 1
Un =- 2n + 2pn + 1 + ... + 2pn+l - 1 > n +1
etc.
1
(L'existence de Pn+l est assurée par le fait que la série L
k?'>pn
2k + 1 est divergente).
n-l 1 1
Par construction L Un est divergente car"\"'L k=O
uk ~ 1+ -2 + ... + -,
n d'après le

théorème 6, L u~ est également divergente.


Par modification de l'ordre des termes, on a ainsi transformé une série convergente en
une série divergente.
132 Précis d'Analyse Il

2) Un réarrangement peut, sans changer la nature, modifier la somme d'une série.


Considérons toujours la série harmonique alternée :[ Un transformée par la modification
de l'ordre des termes en :

L/
n"'l
Un = 1-
1111
"2 - =1 + "3 - 6+'
1 1 1
+ 2n + 1 - 2(2n + 1)- 2(2n + 2) + 2n + 3-
1
..
D'après t.7, L
n"'l
u~ est de même nature et a éventuellement même somme que:

~ Un = (1 -"2 1) - =1
1 + (1"3 - 6'1) - 8+
1 . - 2(2n1+ 2) + (12n + 3 1)
- 2(2n + 3) +..
1
Or, on constate que L
n"'l
Un = "2 L
n"'l
Un·

1 +x
En conséquence, L
n",l
Un et, donc,
n"'l
L
u~ sont convergentes, de somme 2'
n=l
Un. L
Le réarrangement «a divisé la somme par 2))!

d.14 Une série :[ Un à valeurs dans E est dite commutative ment convergente
lorsqu'elle est convergente et que toute série :[ Un qui s'en déduit par modi-
1 fication de l'ordre des termes est convergente, de même somme.
Des exemples nous seront fournis par les séries à termes réels positifs et les séries
absolument convergentes dans un espace de Banach.

II - Séries à termes réels positifs


RémarqÙespréliminaires
• On a vu que l'on ne change pas la nature d'une série lorsqu'on modifie un nombre fini
de termes. Les résultats qui suivent concernant la nature des séries à termes positifs
sont donc valables pour les séries réelles à termes positifs à partir d'un certain rang .
• Si:[ Un est à termes réels négatifs, à partir d'un certain rang, ~ -Un est de même
nature et est à termes réels positifs à partir d'un certain rang. Le présent paragraphe
permet donc d'étudier les séries réelles de signe ~()!1~~nt à partir d'un certain~ng .

A. Théorème fondamental - Conséquences


Théorèmes :

t.8 Pour qu'une série :[ Un à termes réels positifs soit convergente, il faut et il
1 suffit que la suite (Un):\j de ses sommes partielles soit majorée.
IGF Il suffit de remarquer que (Unh est dans ce cas une suite croissante.
o
Remarques
+x
On a alors, V n E N, Un ~ U avec U= L
n=O
Un·

Dans le cas de la divergence lim Un = +X.


n-'-+x
Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 133

Conséquences
1) Une série '> Un à termes réels positifs, convergente, est commutativement convergente.

l!2F Soit '> L'n déduite de L Un par modification de l'ordre des termes: Un = llv-(n) où cr est
une permutation de Pour tout n E "':è, on a :
n n p

\ln = L
k=O
Vk = L
k=O
llv-rkl ~ L
k=O
Uk avec P = max{cr (k), 0 ~ k ~ n}
+x
L Un étant convergente, il en résulte \;/ nE f'ii. Vn ~ L
k=O
Uk, donc d'après

+x +:::0

[e théorème 8, )' Un est convergente avec ~LUk


lc=()

+00 +-

En notant que Un = Ucr-lln!' on obtient de même L


k=O
uk ~ ~
/, J
+x
Finalement L
k=O
ule = L
le=O
vle'
o
2) Une série )' Un à termes réels positifs et une série L Un s'en déduisant par sommation
par tranches sont de même nature.
Comparaison d'une série et d'une intégrale
Soit J une application de [a, +x:[ dans IR, (a E IR+), continue par morceaux,
positive et décroissante.

La série de terme général Un = J(n) est de même nature de l'intégrale r= f.


.la
Remarque
L'intégration des fonctions continues par morceaux est traitée dans le Chapitre VI.

• Un n'a de sens que pour n ? no, où no est le plus petit entier naturel tel que no ? a.

On compare donc L n~T1D


Un
et .la rx f.
n
• Posons Un = L
le=T1D
ule' (n? no) ; (x? no).


Rappe[ons
• J étant
que, J étant positive, J:1 converge si et seulement si F est majorée.
décroissante, on a :

\;/n?no, J(n)?.ln r+1J et \;/ n ? no + 1, J(n) ~ r


.ln-l J
d'où
jn+l J ~
. T1D
Un ~ uT1D +
jnT1D
J c'est-à-dire F(n + 1) ~ Un ~ uT1D + F(n) (1 )


Si J:x J converge, F est majorée, donc, d'après l'inégalité (1), (Un)n~T1D est majorée

et le théorème 8 permet de conclure à la convergence de L


n~T1(J
Un.

• J = +x:,
Si J~xJ diverge, on a
lim
n----;..+oo ln+1
no
donc d'après (1), lim
n-++oo
Un = +00
"
et L Un diverge.
o
134 Précis d'Analyse Il

Applications
1
• Aièmmann: L -U,
n~ln
(aE IRS)

Si a"'" 0, la série est grossièrement divergente.


1 ·+x dt
Si a> 0, par application du théorème 9, n~1n -u est de même nature de ·1 L l tŒ'

Formulaire:

f.1 L -un1 converge


n~l
si et seulement si a> 1

1
• Série de Bertrand: L
n~2 n(tn n)
,,(f3E IRS)

1
Soit a = sup(2, e-(3),f: x ~ .. R est positive, décroissante sur [a. +x[.
x(tnx)
1
Ainsi L
n~l n(tn n)
est de même nature que .I+X
a .'dx
x([nx) Q , qui est de même

nature que {na l3


.l+X tdt (changement de variable t = tnx) .

f.2 L n(tn1 "converge si et seulement si


n~2 n)
f3> 1

B. Premier théorème de comparaison de séries


Théorème:

t.10 Soit L Un et L Un deux séries à termes réels positifs telles que:


'if n E 0"'" Un"'" Un
Alors:
il Pour que L Un converge, il suffit que L l-'n converge, et, dans ce cas,
+::>.: +=:-:

'if nE i";. 0 "'" Lk=n


Uk "'" Lk=n
L'k

iil Pour que L Un diverge, il suffit que ;> Un diverge.


n n
lB5' Notons
Un = L
k=O
uk et 1/n = L
k=O
vk, on a 'if nE '\. 0 "'" Un "'" 1/n.

il La proposition il est alors conséquence immédiate du théorème 8, et par passage à la


p p +:': +x
limite, l'inégalité 0 "'" L
~n
uk "'" L
~n
vk donne 0 "'" L
~n
uk "'" L
~n
cie

ii 1 D'autre part, si L Un diverge, on a n-+x


lim Un = +x, donc, de Un "'" \ln, on déduit

lim
n-----'+N Vn = +x et L Vn diverge: c'est la proposition iil. C'
l'
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 135

Applications
Règle:

r.i Critère de Riemann ou règle nO'Un

Soit L Un une sélie à termes réels positifs.


i / Pour que L Un converge, il suffit qu'il existe a> 1 tel que:

Un = 0 ( ~O') (resp. Un = 0 ( ~) quand n tend vers +x


ii/ Pour que L Un diverge, il suffit qu'il existe a~ 1 tel que:
1 1
n
-----ex = o(un) (resp. ---ex
n = O(Un» quand n tend vers +00

~ Si Un = 0 ( ~O' ) ou Un = 0( ~O' ) , ilexiste a> a tel que 'cf n E N*, a ~ Un ~ ~


1
Or, pour ex> 1, L -----exest
n convergente, donc, d'après le théorème 10, L Un converge.
1 1 . a
Si -----ex
n
= O(Un) ou -----ex
n
= O(un), ilexiste a> a tel que, 'cf nE N", Un ~ -----ex.
n
1
Or, pour ex~ 1. L nO' est divergente, donc, d'après le théorème 10, L Un diverge. D

Remarque

Les conditions Un = 0 ( ~O') et Un = 0 ( ~O') se traduisent respectivement par


lim nO'Un = a et (UO'un) est bornée d'où le nom de la règle.
n---'-+co

1
Exemple: Série de Bertrand: L
n;;e2 nO'(€nn)
Q' (a, 13) E 1R2

• Le cas ex= 1 a été étudié précédemment,


1 1
noter, que pour j3~
'."
0, l'inégalité n(fnn)
13 ~ 11peut être utilisée.

• Cas 1 <ex: soit '( réel tel que 1 <'«ex.


On a n"Yun = n"Y-O'(1nn)-I3, et, puisque '( - ex< 0,

n~+c() n
lim n"Yun=O c'est-à-dire un=o( \) (quel que soit 13).
D'après la règle de Riemann, L Un est convergente.
• Cas ex< 1: on a ici nUn = n1-O'cen n)-I3, et, puisque 1- ex> 0,
1
lim nUn = +'X
n~+w c'est-à-dire -n = o(un) (quel que soit 13).

D'après la règle de Riemann, L Un est divergente.


=ormulaire :

1
f.3
L
n;;e2nO'(fnn)
13 converge si et seulement si (ex> 1) ou (ex= 1 et 13> 1)
136 Précis d'Analyse Il

Règle:
r.2 équivalents
Soit I: Un et I: Un deux séries réelles
telles que, au voisinage de +x, Un ~ 0
et Un ~ Un. Alors, on a également Un ~ 0 au voisinage de +x et les deux
séries sont de même nature.
~ On a, lorsque n tend vers +x, Un - Un = O(Un) et Un ~ O.

1
Il existe donc no E "'J tel que, pour tout n ~ no, Un - Un 2" Un 1 ~

3
donc Un ~ 2"Un et Un ~ 2un. On conclut avec [e théorème 10. o
Remarques
1) Cette règle très importante permet de ramener l'étude d'une série (:compliquée» à celle
d'une série «p[us simp[e». Il sera utile de déterminer ['équivalent [e plus simple possible.
La technique de calcul peut utiliser [es développements [imités au sens fort.
2) Cette règle s'applique aux séries de signe constant à partir d'un certain rang.
3) Cette règle est en défaut si les séries comparées ne sont pas de signe constant au
voisinage de +x, (voir exemple 16 deuxième remarque)

Exemples - Travaux pratiques

exemple 6 ,~~/ _
l'Etude de la série de terme général Un = {/n3 + an - \/n2 + 3. (a ER)

• En développant Un on obtient: Un = ~ (~ - ~) + t) ( ~)

Si a *- ~,un ~ ( ~ - ~) ~ et)" Un diverge (règle des équivalents)

Si a = ~. Un = t) (:3) et; un converge (règle nCiun).

exemple 7

t=-Et
1 ~tu d"e' d e la sene
~. de terme
' genera
~ ~ l 1 [,ln +
Un = nCi 11+1
J n - \H ! n
" - 1·1-1]

(n + 1)1+1
n = n 1+1 1
n 1 + _n n = n e -+n 1+-) 1+-
n tn ,n; J

( ) 1+1 tn n (' l' 1\ (

Or (1 + ~ ) tn (1 + ~) = (1 + ~) (~+ 0 ( ~ ) ) = ~ + 0 (~) = 0 ( t~ n)
= n + tn n + o(tn n)
Donc (n + 1) 1+1
n = n e tnn+o(tnn)
n n = n (' 1+ ----rL
tnn + 07, .('tnn'))

De même (n-1) 1_1n =ne _ tnn+o(


n tnn ') =n-{nn+o(tnnl
,n.
1+11-1 tn n
Fianlement (n+I)'n -(n-li n =2tnn+oCtnnl et Un - 2-- nCi

D'après ['étude des séries de Bertrand, L Un converge si et seulement si CD 1.


Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 137

C. Sommation des relations de comparaison


Théorèmes:

t.11 Soit :L Un et '> L'n deux séries à termes réels telles que:
• '> L'n est à termes positifs à pmiir d'un certain rang
• ~ L'n converge
• Un = alUni quand n tend vers +x.

L L
+:..:::

i\lors, les restes d'ordre n Rn = Uk et Tn = Ule vérifient


k=n+1 k=n+1
--.!!~n=o(!n) quand n tend vers +x.
[@f' Po~r-tout:; 0, il existe no E; ~'jtel que, pour tout n ~ no, [Uni ~ SUn.

La série '> Un est absolument convergente d'après le premier théorème de comparaison.


+::>: +x

Pour tout n ~ no, on a


i

Ik~l
+:-:
~Lk=n+1
1 Uk[ ~S L
k=n+1
uk

c'est-à-dire IRn\ ~S Tn
D

t.12 Soit:L Un et )' L'n deux séries à termes réels positifs à partir d'un certain
rang telles que:
• :L Un converge
• Un +-=-~ L'n quand n tend vers +x.
Alors, :L Un converge également et les restes Rn et Tn vérifient Rn - Tn.
+r:x=:

[@f' On a ici Un - Un = o(L'n). Le théorème 11 s'applique et donne:

(un - L'n) = a ( k=n+1


~ c'est-à-dire Rn - Tn = o(Tn) D
k=n+1
~ L'n)'

Exemples - Travaux pratiques

exemple 8
+x 1
un équivalent simple de ~?
L k~ quand n tend vers +x
le=n

1 1
en considérant la série de terme général L'n= ----
n n+ 1
n+1 dx
en considérant la série de terme général
wn=! n 2x
1 1
• 1)

D'après le théorème 12, on a alors


Un = n(n + 1)- n2'
L 2'1 - L (1k -
+x k
k=n +x
k=n 1)1
k+

1
donc
Or ~+x (1k - k+1)1 n
138 Précis d'Analyse Il

on déduit
1
2) De
__
(n +1_
1)2 ~;,n+1
n cIx
x2 ~ ~n2
wn~2n

D'où, d'après le théorème 12 L k1 L l'k+1 2x


+C0
Ie=n
2" ~ +co
Ie=n' le
cIx

+0::. ,laI 1 1
Li ~
+co

Or Ie=n le x = rco
.1n
cIx = ~
x2 n
donc
L
Ie=n k2 ~;:1

exemple 9

Lk ----a
1 ) de An = '" Œ> 1 2) de Bn = Lk1.nk
'" (f) )Πex> 1
!1Touve,"n :;:'. Ie=n
Ie=n i:alent simple quand n tend ver::% 1
1) De ---~ - ~ - on déduit - - -
• (n +11)C< 1n+1
,n cIx
xC< 1
nΠ1
nC< ,1n+1
n cIx

et le théorème 12 donne ~
Ie=n k
1c< _ ~
Ie=n.lle
rk+l eL:
x
1
donc
1
ü-1
Or ~ jk+1
Ie=n' le
~ =
x
rco
.1 n
clx
xC< (a _1)nü-1 An~ (a-1)n

2) On a de même

!
1
n(fnn)ü r+1
~.ln eL,
x(fnx)Œ
+x clx
d'où on déduit d'après [e théorème 12
Bn - '. n -Œ
x(tnx)

c'est-à-dire 1 --,
Bn - (a -l)iJnn)

Théorèmes:

t.13 Soit L Un et Vn deux séries à termes réels telles que:


':>'

• L Vn est à termes positifs à partir d'un certain rang


• L Vn diverge
• Un = O(un) quand n tend vers +x,
n n

Alors, les sommes partielles Un = L


Ic=O
Ule et Vn = L Ie=O
L'le vérifient Un = olYn)

quand n tend vers + x,


8
~ Pour tout 8> 0, il existe no E 'c tel que, pour tout n "'" no. Un ~ 2L'n.
n
En écrivant, pour n"'" no, Un = Un:> + L
k=no+1
ule

n
on obtient Uni ~ i Un" + ')-'8 '"
L L'k soit aussi . Un: ~ 1 Unr,! - ~8 l'Tl{, + ')8 vTn
') ....
k=nê+1
8
Un. , - - ITn.
1.(1 [ 2 lU)

Par ai[leurs, on a lim Iln = +x donc hm =0


n-+:,: n-+:--: Vn
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 139

1': 1':
et il existe nI EC, tel que pour tout n ? nl Uno1 - "2 Vno ~ "2 Vn.
Finalement, n ~ max(no. nl) =? 1 Uni ~I': V'n, d'où la conclusion
o
t.14 Soit:>' Un et :>' Vn deux séries à termes réels positifs à partir d'un certain
rang et telles que:
• ) Vn diverge
• Un ...:...-;:
L'n

Alors, :>' Un diverge également et les sommes partielles Un et Vn vérifient


Un - Vn.
+x
~ On a ici Un - en = olvn!. Le théorème 13 s'applique et donne:

f(UK
K=O - vk) = 0(f K=O VK)
" c'est-à-dire Un - Vn = o(Vn)

Exemples - Travaux pratiques

exemple 10 _

'. En déduire un équivalent simple, quand n tend vers +x de ~ ken k


l" Vélific' que, l",-'que n ten d ve" +x n ln n - (fn ({n(n + 1)) k=2
~ (n f~ n)
• Un calcul de développements asymptotiques donne:

tn(tn(n + 1)) - tn(tn n) - nt~ n


1
D'après l'étude des séries de Bertrand, ~ -1:-
n1.nn est divergente à termes réels positifs, donc
n~2
n 1 n
d'après le théorème 14 on a ~ ktn k - ~ (tntn(k + 1) - tnth k)
k=2 K=2

n 1
soit L
"""'
n=2
k~nk - ftn
-{- " (tn(n+ 1») - tntn2] - tn(tnn)

exemple 11
n 1
un équivalent simple, quand n tend vers +x, de ~ -,- _. Œ< 1
k=2

• La série de Bertrand ~ el)'"


n~2k(nn
avec Œ< 1 est divergente.
~
_

1
x f-+ x(fnx)O: est décroissante au voisinage de +x, il existe donc no EN tel que, pour tout

n?no ~
1
(n+ l)(tn(n+ 1»0: in+I ---~--
.n dx
x(enx)O: 1
n(€nn)O:

et on en déduit n (en1 n )0: - i·n+l


n -e-'
x( dx -
nx) 0:
140 Précis d'Analyse Il

Le théorème 14 donne alors L


k=2 n .1{k+l
n k( en1 k)a ~ k=2 k x( en L
dxxt

Soit
L 1
n k(enkt
k=2 ~ .12{n+l dx
n
n)l-a
D'où encore
Lk=2
1 .~ ~ (en(n+ 1»l-a - (en2)1-a
(en
1- 0'

D. Deuxième théorème de comparaison de séries


Théorème:
t.15 Soit L
Un et L
Un deux séries à termes réels strictement positifs.
On suppose qu'il existe no E N tel que :
Un+l
--~ un+l
\f n EN, no~n =?
Un Un
Alors:
i / pour que L Un diverge, il suffit que L Un diverge.
ii / pour que L Un converge, il suffit que L Un converge.
+'X +cx:·

iii / dans le cas ii /, pour tout n ~ no, on a ""'.


L-- uk ~ Un ""' uk.
vnL-
k=n k=n
n-l

rr=
""" • Ona \fn>no,-= Un
Uno II
k=no
--donc
uk+l
uk
\fn~no,Un~'-Un Uno
Uno

et les propositions i / et ii / résultent du théorème 10.


• Supposons L Un convergente. +::-<: +x
On a, pour tout k ~ n ~ no, Un
uk ~ -Vk
Un
d" ou
L
""' uk ~ Un
k=n
Vn
k=n
uk L o

Règle:
r.3 Critère de d'Alembert
Soit L Un une série à termes réels strictement positifs.

i/ S'il existe k E ]0, l[ et no E ['\, tels que \f n E ~'" n ~ no =? Un+l ~ k,


Un
+X kUn
alors, L Un converge, et pour tout n ~ no
° ~ Rn = k=n+l
""'
L uk ~<-1_ k

ii / S'il existe no E ['\, tel que \f n E '\;. n ~ no =? Un+1 ~ 1.


Un '
alors, L Un diverge grossièrement .

... / S"l1 eXIse


111 . tEl'<,= lm --,
Un+l a l ors
n---'-+::c~ Un
• si t< 1. L Un converge
• L
si t> 1. Un diverge grossièrement
• si t= 1, on ne peut rien dire.
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 141

l0f Introduisons la série géométrique de terme général L'n = len: Vn+1


Vn
= le,

i / est conséquence immédiate du théorème 15

ii / résulte de ce que 1 unln~nü est croissante, donc \::! n ~ Tl{) , Un ~ Uno > 0,

iii / • Si .( < l, soit le tel que .« le < l, puisque lim


n~+x
Un+1
Un
=(, il existe Tl{) E [\j tel que

\-1
V n ~ Tl{).
Un+1
-u n ~
J
c,
d
onc L Un converge
-- d' . '/
apres l"

• Si.( > l, il existe Tl{) E '\ tel que \::! n ~ Tl{) , un+1
Un ~ 1, donc L Un diverge
grossièrement d'après ii/,

• Le cas .(= 1 peut se produire aussi bien avec une série convergente (L :2 )

qu'avec une série divergente (L ~) , o

Exemples - Travaux pratiques

exemple 12 ~ ~ _
1 ennl
Etudier les séries de termes généraux Un = -,
n; et Vn= -n-
n

• _ 1 Un+1 _ 1 donc l'lm Un+1
- =0 t\ /'
Un - n!' u;:;- - n + 1 n~+x Un e L Un converge, ,/

• ~-=e -- =e 1+-n =e n = -.l.~O(l)


e2n ' Tl
Vn n+1
Vn+1 (n) n ( 1) -n 1-n.(n(1+1)

= + 0 -n .
1n
c est-a- Ire -'-Vn 1 + -2
, . d' Vn~l (1)
vn~l
On se trouve dans le cas douteux: lim
n---'-+x
-'-
Un
= l,
, , Vn+1 1
cependant, on a, au vOIsinage de +x, --Vn - 1 ~ -2 n '

donc il existe Tl{) E i'\! tel que \::! n~ Tl{), --


Vn+1
Vn
- 1> 0 et L Vn diverge.
142 Précis d'Analyse Il

III - Séries absolument convergentes


Remarque
Pour étudier l'absolue convergence d'une série L
Un à valeurs dans E, on utilisera les
critères développés dans l'étude des séries à termes réels positifs.
En particulier, s'il existe L Un à termes réels positifs convergente telle que Un = o(un)
ou = O(un) quand n tend vers +X, L Un est alors absolument convergente.

1.16 Cas où E est de dimension finie, p.


Soit (eihoS;ioS;pune base de E, (un) une suite de E et (uh) ses suites composantes.
La série L Un est absolument convergente si et seulement si les p séries
composantes L uh sont absolument convergentes.
Il§ E étant de dimension finie, toutes les normes sur E sont équivalentes: la nature d'une
série ne dépend pas de la norme choisie.
p p
Utilisons la norme définie par Il x IiI = L
i=l
IXil avec x = L
i=l
xiei.

On a alors, pour tout n E N, Il Un III = L [u~i


i=l
donc l'absolue convergence des séries

L uh donne celle de L Un·


De même, \J i E [l,p],\J n EN,[uh[ IIUnI11' donc l'absolue oS; convergence de
L Un donne celle de chacune des séries L uh, i E [1, p] .
• Cas particulier
Une série L Un à termes complexes est absolument convergente si et seulement si la
série des parties réelles L an et la série des parties imaginaires ~ bn sont absolument
convergente, (un = an + ibn, (an. bn) E ::::12).
o
t.17 Une série L Un à valeurs dans E, espace de Banach, absolument convergente,
1 est commutativement convergente.
Il§ Ce résultat est admis.

t.18 Uensemble des séries absolument convergentes à valeurs dans E, espace de


Banach, est un sous-espace vectoriel de l'ensemble des séries convergentes
1 à valeurs dans E.
Il§ C'est un sous-ensemble non vide (il contient la série nulle) de l'ensemble des séries
convergentes à valeurs dans E d'après le théorème 5, et il est stable par combinaison
linéaire car IIÀ. Un+ f.l Unll oS; ,IUnl + f.l' L'n
o
Produit de Cauchy des séries complexes
Définition :

d.15 SoitL Un et L Un deux séries complexes, on appelle produit


n
de Cauchy de

L Un par L Un, la série L Wn de terme général Wn = Lk=O


UkL'n-k
1
Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 143

Théorèmes:

t.19 Src) muni des trois opérations - somme de deux séries, produit d'une série

1 par un scalaire, produit de Cauchy - est une [>algèbre commutative unitaire.


~ Même démonstration que pour la vérification de la structure d'algèbre de C [X].
D

t.20 Le produit de Cauchy /' Wn de deux séries à termes réels positifs conver-
gentes /' Un et L
L'n est une série convergente.

De plus ~n=OWn = (.~


\n=O un) ('.~
n=Oun) .
n n n
~ Posons Un = L
~o
Uk, \ln = L
~o
L'k, HTn = L
k~
Wk·

On a HTn = L
Id lE T-,
UkU(, Tn = {(k. [) E 10""" k """n,O """["""n - k},

Posons ln = {k E \, 10 """ k """n}, on a Tn cI~ c T2n· A


10,Zn) 1

L Un et L Un étant à termes réels positifs, on en


déduit:

L
'ld)E Tc
unv( """ L
, k,[ lE I;
ukv( """
r
L """
k,OE T2n
ukv(

c'est-à-dire l'ln""" Un \ln """W2n 01

Wn """Un \ln donne, pour tout n, Wn """ (~Uk)


k=O (~Vk)
k=O

Donc, d'après le théorème 8, L Wn converge et ~k=OWk """ (~Uk) k=O (~Vk)


k=O
De Un \ln """W2n, on déduit ensuite (par passage à la limite) :

D
(~k=O Uk) (~Vk)
k=O """~k=O wlc- Finalement ~k=O wk = (~Uk)
k=O (~Vk)'
k=O
t.21 Le produit de Cauchy L Wn de deux séries complexes absolument conver-
gentes L Un et L Vn est une série absolument convergente.

De plus
~n=OWn = (~un)
n=O (~vn)
n=O n
On a, pour tout n, IWnl """ w~ avec w~ = L
k=O
IUkl IVn-kl.

L w~ est le produit de Cauchy de L IUnl et de L IVnl qui sont des séries à termes réels
positifs convergentes, donc, d'après le théorème précédent, L w~ est convergente. Il
en résulte que L Wn est absolument convergente,
Avec les notations de la démonstration du théorème 20, on a :
144 Précis d'Analyse Il

Or, d'après le théorème 20 :

n~~oo
En conséquence
t k=O W~ =
lim
(f k=O IUkl)
Wn -
(f
k=O [Vkl)
Un Vn =0
= n~~oo (t (t
k=O [Ukl) k=O IVkl)

n---;.-+oo

c'est-à-dire f
k=O wk = (f k=O Uk) (f
k=O Vk) o

/;
"'
- Travaux pratiques

exemple 13
n
Z
Etant donné z E C, on considère la série de terme général un(Z) = n!'
1) Montrer que ~ un(Z) est absolument convergente.
+:0
2) On pose f(z) = L
n=O
Un(z). Montrer que l'application f : C--+C ainsi définie

vérifie V (z, Z') E C2, f(z + Zl) = f(z)f(z)


• 1) Le critère de d'Alembert donne la convergence de ~ [Un(z)l.
2) D'après le théorème 21, on a :

V (z,
1
z ) E C,
2
f(z)f(z)
l'
L L, (_
= +:0
n=O (nk=O
Z Z
k.k nm~k)
k.)1

Donc f(z)j(z) = L,1 L


+:0
n=O
n. (nk=O
en zCz n-k
k 1 1 )
= L
+:0 (z
n=O
n.!
+ z)n
=f(z + Z).
1

IV - Séries à termes quelconques


Semi-convergence
Les méthodes ci-après seront utilisées pour l'étude de séries dont on n'a pas pu établir
l'absolue convergence.

A. Transformation et règle d'Abel


Définition :

d.16 Soit E un espace vectoriel normé, (8n) une suite réelle et (an) une suite de E.
n
En posant, pour tout nE ""J, An =L ab on obtient:
k=O
n+p n+p~l

V nE rr, V p E l'J. L
k=n
8k ak =- L
8n An-l +
k=n
(8k - 8k+l) Ak+ 8n+p An+p
n+p

On dit alors avoir effectué la transformation d'Abel sur la somme L


k=n
8n an
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 145

Ona VnE~:r. an=An-An_l' Donc, VnEr:Jx,VpE


n+p n+p n+p n+p-I

L
k=n
8k ak = L
k=n
8k (Ak - Ak-Il = L
k=n
8k Ak - L
k=n-I
8k+l Ak

n+p-I

/---
~'-
.
- 8n An-I + Lk=n
(8k - 8k+l) Ak+ 8n+p An+p
.(
;Règle:

Règle d'Abel
Soit E un espace de Banach, (8n) une suite réelle et (an) une suite de E telles
que:
i / (8n) est décroissante et lim 8n= 0
n-~:..:::
n
ii / la suite (AnY. définie par V n E '\, An = L
k=O
ab est bornée.

Alors la série de terme général. Un =8n an est convergente .

• Il résulte de i 1 que V nE i"'J, 8n? 0 et 8n - 8n+l? 0


et ii 1 s'écrit ::3 M E Gr. V nE 11An!1 ~ IH.
n+p n+p

• Effectuons la transformation d'Abel sur la somme L


k=n
Uk = L
k=n
8k ak,

n+p n+p-I

on obtient: L
k=n
~8n liAn-Iii + L
k=n
(8k - 8k+l) IIAkl1+ 8n+p IIAndl

d ou
,. 1
Lk=n ukllIl ~ l'vI
n+p Ir
. (
8n + L
k=n
n+p-I
(8k -
,
8k+l) + 8n+p
')
= 2M 8n

Puisque lim
n-----+x
8n= 0, cette majoration montre que L Un vérifie le critère de Cauchy,
elle est donc convergente (E est complet par hypothèse).
D

Exemples - Travaux pratiques

exemple 14 -,
cosne
des séries --,,-
n
et
sinne
na-
• Posons an = cos ne, bn = sin ne .
. n
n-I
in-Issm-e
On a alors L..
'\""'(ak + ibk) = n-
'\""' eikS _ I 1- einS =e 2 2
k=O L..--
k=O 1- eC srn -
. e
2

n-I n-1 n-l . n-1


donc An_ I = '\""'
L..
k=O
ak = cos --2
. e
e sm
. n
"2 e Bn-I = Lk=O
b k-_ sln-' 2 . eesm -2n e
Sln- Sln-2
2
146 Précis d'Analyse Il

1 1
et 'if n EN,

IAnl ~ceI Ism2[ IBn! ~ cel


Ism21

La convergence de L --Œ-n
n~l
cos n 8
et L
n~l
sinn 8
nCi
résulte alors de la règle d'Abel.

e inB
• Les séries précédentes sont les parties réelle et imaginaire de la série I: -Ci-·
n .

1
Pour 8E 2 Tld:, on retrouve la série de Riemann )' qui converge si et seulement si
n
---ci'

a> 1.
Pour 8E iR.\ 2 Tld:,

einB
• la série I: -Œ-
n est absolument convergente si et seulement si a> 1, car

le;BI = :Ci'
• pour 0 <a~ l, elle est semi-convergente.
• pour a~ 0, elle est grossièrement divergente.

• Comme 1 ~sin n 81 ~ 1
nΠet Il ~.
sin n 81 ~ 1
nCi' pour a> l,
cos n 8 . sin n 8
les séries L n ~
--Ci-· et L n -
--Ci-· sont absolument convergentes.
On montre qu'elles sont semi-convergentes pour 0 <a~ 1par les inégalités
Icosn8\ cos2n8 1 cos2n8 ',sinn8[ sin2n8 1 cos2n8
-- ? n Ci = 2 nΠ+ ~n
') Ci et nCi? nCi - 'f'"
~n - ---.
(minoration par des séries positives divergentes).

B. Séries alternées
Définition:

d.17 Une sélie réelle I:


Un est dite alternée si et seulement si la suite ((-l)nun)
1 est de signe constant.
Onaalors: \;fnE~;"un=(-l)n un' ou 'ifnE'·,.Un=l-ll'"l+l Un
N.B. On pose, par convention, (-lP = 1.

l, Critère spécial des séries alternées 1

Règle:
r.5 Soit )' Un une sélie alternée.

! Si la suite (! Un ). décroît et si lim


n--:--::--=-
Un = 0, alors, ">' Un conyerge.
~ On peut déduire ce résultat de la règle d'Abel. En effet Un = [-IF 'Un
• (1 UnI) est décroissante de limite nulle.
n
• L
'·:~O
(_l)k est le terme général d'une suite bornée (elle prend deux valeurs, 0 et 1).
Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 147

Autre démonstration

• On montre que les suites de sommes partielles (U2n) et (U2n+l) sont adjacentes.
En effet jU2n+l ~ U2ni = u2n+l donc lim
n-+x (U2n+l - U2n) =0

et, si nous supposons que 'if nE Un = (_I)n iUni, on a :


U2n+2 ~ U2n = !U2n+2 ~ U2n+li ,s; 0, donc (U2n) décroît
U2n+3 - U2n+l= - u2n+3. + U2n+2 "" 0, donc (U2n+l) croît
(dans l'autre cas, les résultats sont inversés) .
• (U2n) et (U2n+l) sont donc convergentes et ont même limite, et (Un) converge.
D

Exemples - Travaux pratiques

exemple 15 ~--
Exemple important

La série
nées.
L ~,
n
(_I,n
0:> 0, est convergente d'après le critère spécial des séries alter-

12, Majoration de la somme 1

Théorème:

t.2~ Soit L
Un une série alternée convergente d'après le critère spécial et U sa
/' somme. Alors:

il U est compris entre deux sommes partielles consécutives quelconques,

ii 1 U est du signe de U() et UI ,s;


1 1 U() l,

iiii Rn désignant le reste d'ordre n, Rn est du signe de Un+l et IRnl,s; IUn+ll.


~

i/ résulte de ce que les suites (U2n) et (U2n+l) sont adjacentes.

ii/Dans le cas où un=(~I)nlunl,ona Ul,s;U,s;UO,

d'où 0 ,s; U() + Ul ,s; U ,s; U() et la conclusion.


Dans le cas où Un = (-I)n+llunl, on a Uo,s; u,s; UI.
d'où U() ,s; U ,s; U() + Ul ,s; 0 et la conclusion.
+::X:'

iii/ On applique ii/ à la série L


k~n+l
uk (de somme Rn).
D
148 Précis d'Analyse Il

C. Méthode par éclatement


Un développement asymptotique peut permettre d'écrire [e terme général d'une série
I: Un comme somme de deux ou plusieurs termes correspondant à des séries faciles à
étudier.

Exétnples - Travaux pratiques

exemple 16
(_I)n
co 0, n ~ 2,
-=-" .Jncx + (-I)n'

• Comme 1Un 1+X'


- ~,
~
la série I: Un est absolument convergente si et seulement si ex> 2,
n2

Pour ° <ex~ 2, écrivons au voisinage de +:X::, Un =~ - 30: +a 3Q'


(-Il"
n2 2n21 ( n21 )
La série I: (- ~n converge d'après [e critère spécial des séries alternées.
n2
(_1)n 1
Avec Vn = --0:- - Un on a Vn +~ -----S;:;-, (vn) est donc positive au voisinage de +:x::,
n2 2n 2
1
la règle des équivalents s'applique : )' Vn est de même nature que >----sa donc que
~ 2n 2

1 2
I: n2-----s;x, c'est-à-dire qu'elle converge si et seulement si ex> 3'

Conlusion

• 2
pour ° <ex~ 3' I: Un diverge (somme d'une série convergente et d'une série divergente) .
• 2
pour ex> 3' I: Un converge (somme de deux séries convergentes) .

Remarques
• On a limité le développement à deux termes, car. dans le deuxième terme, l'alternance
de signe a disparu, ce qui permet d'uitiliser [a règle des équivalents.

1. (_I)n
• Dans le cas ex= 3' on a L Un divergente et I: -'-nt)
1- convergente, bien que

Un -
+x (-11)n
_ la règle des équivalents ne s'applique pas aux séries qui ne sont pas
n6
de signe constant au voisinage de +:x:: .
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 149

/
n? 1.
~/n . ,
~"'Un = sin (' sinn)
exemple')7

Au voisinage de +x
SIn (sinn~,n)

Or, ~. 3 _ 3 ~' 1. 3 d '


bln n - "4 bln n - "4 SIn n, onc,

sin n sin n sin 3n


avec
Un = --y- - ---sr! + 24n + Lin
n3
sin n sin n
~ Lin est absolument convergente (règle de Riemann) et les trois séries I: --1-n3 , I: -n- et
sin3n
I: --n- sont convergentes d'après la règle d'Abel, donc I: Un converge.
Remarque
Les séries qui apparaissent dans le développement ne sont jamais de signe constant.
On a donc dû pousser ce développement assez loin pour pouvoir conclure à la nature
de la [(série reste ii par absolue convergence,

D. Méthode par groupement des termes


Etant donnée une série I: Un réelle, de signe constant, le théorème 7 peut parfois
permettre de lui associer une série de même nature et de signe constant.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 18
(_1)n
n+ (- l'n'
) n? 2.

•• Le critère spécial des séries alternées n'est pas vérifié (la suite (1 UnI) N n'étant pas
monotone),
• D'après le théorème 7, I: Un est de même nature que I: Lin avec:
1 1 - 1
Lin = U2n + U2n+1 = 2n + 1 - 2n = 2n(2n + 1)
-1
Or, Un ~ --2
4n ' au voisinage de +x, donc I: Lin converge car la règle des équivalents s'applique
à I: Lin qui est de signe constant.
150 Précis d'Analyse Il

Exercices-types
Ex. 4. 7

Soit L Un une série à termes réels positifs. Soit (Un) une suite décroissante de réels stric-
Discuter la nature de la série L Un

v
1 tement positifs telle que la série L nU~ ,((xE ~),
avec Un = 9
1+ n-Un converge.

Calculer 1im nI-a. un.


Ex. 4. 2 n---..,.+cc.'

Soit L Un une série à termes réels positifs.


Ex. 4. 8
Démontrer que L Un et L Un sont de même
nature avec Montrer que la série de terme général
1 cos(tn n) .
Un = Tl (Un + un+1 + ... + U2n-1) . Un = __ est divergente.

EX.4.3

Soit (Un)nE:'\I* une suite réelle positive. !//


/ EX.4.9

Etudier la série de terme général

On pose Un = ~(~1,
Montrer que les séries
1\ (t
L
1c=1 kUIc)'
Un et L Un sont de de l'écriture décimale de n.
1
un = 10 - nP où p est le nombre de chiffres

même nature et, qu'en cas de convergence,


elles ont même somme. Ex. 4. 10

Ex. 4. 4 Soit f : [1. +x[ - JO. +x[ de classe CI telle

Soit L Un une série à termes positifs, conver-


que
.
hm -. -
f(x)
= -x.
gente, pour n "" 2, on pose: x-+x f(x)
U1 .en2 + U2 tn3+·· fUn tn(n + 1) 1) Démontrer que la série de terme général
Un =
ntn ntn(n + 1) finl converge,
Montrer que L Un converge.

Ex. 4. 5 2) Trouver un équivalent de Rn = L


lc=n+1
f(k)
Soit (un) une suite réJile positive décroissante
et p un entier naturel fixé, p "" 2.
lorsque n tend
/ .fX.
vers

Montrer que L Un est de même nature que Ex. 4, 11


LPnupn. Soit (un) une suite réelle positive strictement
1
Application: Nature de L n(tnnJ' ' . croissante telle que:

1·lm Un = + X et l'lm Un+1 = 1.


--
Ex. 4. 6 n----'-+::-<:: n-+::c Un
Soit LUn une série réelle positive, convergente. Montrer que, au voisinage de +X,
n
Pour tout entier n"" L ulc·
-l, on pose Rn =lc=n+1 L ----
""
1c=1
uic - ulc-1
uic
~ (n
+x
Un.

1) Montrer que, pour tout O:EJO.1[, la série


Ex. 4. 12
d ••
e terme genera 1 Un Un
= -0.- est con-

vergente.
Rn-1 Soit L Url une série à termes réels strictement
positifs.
2) Montrer que la série de terme général
Un~l À.
Un =
On suppose que -'-
Un
1 - -
n + Vn où À.E ~
Wn = Rn est divergente.
et '> Vn est une série absolument convergente.
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 151

1) r ---
Montrer que ~n Un~l = - -nÀ + U'n où ___ ~n.
" F~~ 4. 14
Un
L Wn est une série absolument conver- Etudier la série de terme général
gente.
(-lPncos n
2) En/d&duire qu'il existe A E _ tel que Un= ------
/ A ny"n + sin n
Un -:-. ----:\' au voisinage de +%.
~.'- 1] Ex. 4. 15 ~>
3)
/_
/
Etudfér la série de terme général:
n 1 i 1) Montrer que la suite de terme général:
~
Un = \' n~TI sin ---= 111
p=l vP
Un = 2n + 1 + 2n + 3 + ... + 4n - 1
Ex. 4. 13
(n ~ 1), converge et calculer sa limite e.
Etudier la série de terme général
(_lin 2) yeuver, quand n tend vers +co un équi-
----------

Un = + (-llp,
nC<\A.-,3· valent de t: - Un.
152 Précis d'Analyse Il

Indications
Ex. 4. 9

1 Considérer la série )' L'p avec


Etudier le cas particulier Un = ---cx
n
l'p = ~ Un.
Montrer que: lOp-l ~n<10P-I

(2: Un converge) =? (2: l'n diverge) Puis minorer l'p.


Ex. 4. 10
EX.4.2

Comparer les sommes partielles


1) Il existe a ? 1 tel que

f(x)
Vn et U2n-I Un et Vn.
x ? a =? J(x) ~ -1.
EX.4.3 En déduire une majoration de J(n),

Etablir une relation simple entre Vn, Un et nl'n. 2) Montrer que Jin + 1) = G (JCnJî
\. ./

EX.4.4 Ex. 4. 11

Remarquer que, lorsque n tend vers +x,


Comparer n en
1
n {n( n +
et
un-un-I
1 1 tn Un - tn Un-I +-=:: Un-I
en n - ()-(- . 1\ au voisinage de +x.. Ex. 4. 12

EX.4.5 1) Au voisinage de +x :
Encadrer Upn+I + Upn+2+' . +Upn+l
Un
tn -- n
un+I = --+vn+O
À
\.
" (Un -
, (','
n/
-)À\2')
EX.4.6
n 1
1) l'n = (Rn-I - Rn)R-;;Ci 2) Utiliser Lk
k=l
=';' + (n n + 0(1)
comparer 2: l'n et 2: l'~
Ex. 4. 13
1
avec l'n = RI-Ci
n-I - RI-a
n
Dans le cas [3<0' :
1 C Rn-I 1) Etudier l'absolue convergence
2) Comparer Wn à Wn = ~n ~
2) Pour la semi-convergence, effectuer un
Ex. 4. 7
développement asymptotique de Un.
n
Considérer
o
'""" uk
kCi
et utiliser le critère
Effectuer
Ex. 4. 14

un développement asymptotique de
k=E(R)+l Un-
de Cauchy.
Ex. 4. 15
Ex. 4. 8
1) Encadrer Un par des intégrales:
Montrer que le critère de Cauchy n'est pas sa-
tisfait. 2) [-un = L1up+I - Upl
p=n
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 153

Solutions des exercices-types


Ex. 4. 1

1
1) . Etude du cas particulier: Un = ----a.
n O'E ~"t.

1
Pour 0'< 1, ::;- Un diverge et Vn ~--:.
n2-(,
.--"-- avec 2- 0'> 1donc :L Vn converge .•

Pour 0'= 1, ~ 1 . /
L Un diverge et Vn = n + 1 donc:L Un diverge. /
Pour 0'> 1, :L Un converge et :
1
si 1 <0'< 2, .. n2-0: avec
Vn ~-::.: 2- 0'< 1 donc :L Vn diverge,

1
si 0'= 2,
Vn = .2 donc :L Vn diverge,
si 0'> 2. Un +x
~ 1donc :L Vn diverge.

L'étude de cet exemple montre que l'on ne peut rien dire de :L Vn lorsque :L Un diverge.

2) Montrons que si :L Un converge alors :L Vn diverge.

Supposons :>: Un et :L Un convergentes.


1 1- Vn
- --9' on tire
De Vn - 1 + n~un UnVn=~

d'où

1
Or \ÎUnVn"':;.2( Un + vn) montre, d'après le théorème 8, que :L JUnVn est convergente.
On a ainsi obtenu une contradiction, ce qui permet de conclure à la proposition annoncée.

EX.4.2
n
Pour n E f'r, posons Un = L
k~l
uk

+x +':'0

et lorsque ces séries sont convergentes, U = L


k~l
Uk V= LVk'
k~l
2n-l
1
On a alors
Vn = L
k~l
QkUk avec
inf(Jc.n)

L p
P~l+E(~)
1) De inf(k, n) ",:; k, on déduit:

donc

Il en résulte Vn",:; 2U2n-l

Si :L Un est convergente, on a V nE N, U2n-l ",:; U donc Vn",:; 2U.

D'après le théorème 8, la série :L Vn, à termes réels positifs, est convergente.


154 Précis d'Analyse II

1
2) Pour 1 o<S k o<S n, on a ak = k L p1 ;?o k 1 (k - E "2
(k))
donc ak ;?o 2;'

P=l+E(~)
n 1
Tenant compte de Vn;?o L
k=l
akuk, il en résulte Vn ;?o 2; Un, c'est-à-dire Un o<S 2Vn.

Comme au 1), on en déduit que la convergence de L Vn implque celle de ~ Un.


3) On déduit de 1) et 2) que les deux séries sont de même nature.
EX.4.3
n n
Posons, pour tout n E l':r, Un = L
k=l
Un Vn = L
k=l
Vn, on obtient:

Vn = L p(p1 L L L'plp 1
n
p=l
+ 1) p kUk = n kUk n
k=l k=l p=k
+ 1) = L L (1p-- p- 1 1')
n
k=1
kUk
n
p=k
+

donc L (1k - 1)1


Vn =
n
k=l
kUk n + = Un - nVn·
+x
Si la série L Un converge, l'inégalité 0 o<S Vn o<S Un o<S U = L
k=O
Un prouve que la série positive

L Vn converge.
De nVn = Un - Vn, on déduit que la suite (nUn) converge, soit A sa limite.
A
Si kt- 0, alors Vn -
+0:: n ce qui est contradictoire
- C>' L'n converge)

donc 11.=0 et V = lim Vn = lim Un.


n~+,::<: n---'-+:·:

Si la série L Un diverge et la série L Un converge, on a lim


rl-----'+::>:'::
hm Un = +:x
'Fn = \' et n--:-:-.:.:

d'où lim
n---'-+o::;:
nUn = +:X, ce qui est contradictoire avec (~ Un converge).

Donc, si la série L Un diverge, la série L Un diverge aussi.


Ex. 4.4
1 1 1
On a n t:n n {(n n + 1) +x ~n nn - {( ,n + 1 . donc d'après la règle des équivalents')'
- -[- .1 ~ L'n est de

même nature que L Wn avec Wn =


(' tnn
1 - tn(n +
1)11 L uiJnik
k=l
n
+ 11

(il s'agit bien sûr de séries à termes positifs)

Formons
p=2
L
Wn = n wp = np(1
p=2 k=l
LL .
tnp - tn(p1+ '\
11 1 uk tnO~ + 11
j

Wn = Ul Ln('1
.... ~~np -
{ni"p=2 t nlp 1)
. + 11' . + k=2
n uktnU~+ L I\L-[--
n('1 m p
p=k _1 )

1 1
L'introduction de ~~nn - tn(n+ 1) trouve sa justification dans ce calcul, car on a :

~n ( 1 - tn(p+
tnp 1 1)') = tnk
1 --- 1

Onadonc Wn=ul{n2 (1tn2- tn(n+lJ, 1 ")+Euktnlk+l,1


n , ,,('1
,tnk- _1 )
Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 155

n [n(1e + 1)
et il en résulte puisque les Un sont positifs
V n~ 2, Vv'n ~ Ul + L
lc=2
Uk [n le '

[nUe + 1.1 [n Ie+ 1


Or Ulc [n le -i--=::Uk , donc ')' Uk [n le converge (règle des équivalents),
[n le + 1
L
-i-:':
et avec S= Uk on obtient V n~ 2, l,1,!n ~ Ul + S,
k=2

La série ')' Wn à termes positifs est donc convergente (théorème 8) et il en est de même pour L Un,
Ex, 4,5

(Un) étant décroissante, on a, pour tout nE

! n-i-l ~ p n\) Up~:<~ Upr~+l T, Up"+2 + ... + Upc+l ~ (n+l


(,p p - p n) Upn
X p~1 X

d,ou,
' pour tout 1\"'"Eo, L
n=O
i n+l - P n\) Llp,,+l~ ,
(p L
k=2
Uk ~ L
,
n=O
lp
! n+l - p n) Upn
n
Posons, pour n~ 2, Un = L
k=2
Uk et

La double inégalité précédente s'écrit alors (1-~) ('\FY+1 - Ul) ~ Up-\+l ~ (p - l)Vn.

Si L Un converge, on déduit de (1- ~) (YY+l - ul) ~ Up-'+I que la suite (Vn) est majorée et
donc que L pnUpr. converge.

Si L Un diverge alors ~-+x


lim Up-'cl = +X, et on déduit de Up-\+I ~ (p - I)Vn que N-+oo
hm VN = +X,
donc L pnup" diverge.
1
Application: pour Un = ., on a
n([nn)'
1
donc L Un converge si et seulement si L )\
n converge, c'est-à-dire À> 1.

Ex. 4. 6

1) Ecrivons Un = (Rn-l " Rn)R;;~l' alors la décroissance de x f--ô> X-Œ, (a> 0), donne

(Rn-l-Rn)R;;~l ~ JifRn-l
Rn x-Œdx donc Un ~ 1-1a (R~=~ _R~-Œ)

Puisque 1- a> 0 et n!!.rpoo Rn = 0, la sélle de terme général u~ = R~=~ - R~-Œ est


n

convergente, (L d (le) = R~lŒ _R~-Œ


k=O
tend vers R~lŒ quand n tend vers +x), et l'inégalité
1
o ~ Un ~ -1--
~a u~ donne la convergence de L Un par application du théorème 10.
2) On a de même Wn = (Rn-l ~ Rn)-R1 ~ l'Rn-l -dx
n ,Rn X
donc Wn ~ w~ avec w~ = €nRn_l ~ €nRn.
La série ) hm en Rn = -% donc
w~ est divergente car n---;-+x, L Wn diverge (théorème 10).
156 Précis d'Analyse Il

Le critère de Cauchy appliqué à la série convergente L u~


n montre que la suite de terme général
n
an = '""' Uk converge vers O. Envisageons alors deux cas selon [e signe de a.
L., ka
k=E(~)+I

1) Si
an ~ [n - E (~ )] ~~ > 0 donc n!iIfoo [n - E ( i)]~: = O.

On a, par ailleurs, n - E (-2n) +x 2


~.!2: (car
n- E "2
(n)
="2 ou
n n+
-2-)1

donc n - E -2 n +x
----ex
~ -2 n Un et n~+x
l.m n Un = O.
[ ( n)] Un 1 I-a l' I-a

2)
Si q< 0, an ~ [n - E (~ )] ~: Un > 0 et on conclut de la même manière.

Ex. 4.8
Montrons que le critère de Cauchy n'est pas satisfait.

Soit k EN. Pour 2k'iT -3TI "" -Lnn


c
"" 2k TI +3'
'TI
c'est-à-dire e
21(,Ti~.:!I
3 "" n "" e
2kTi+~
3, on a
1
cosœnn) ~ 2'
n2

Posons donc nI = E ( e2kTI- i) n2 = E ( e2k '1T+3)


.,,\
et Sic = L
n=nl+I
un·
n2 - nI
On a alors
Sk~~'
21 TI 2k TI '7k TI ')k TI
De e CTI--3 - 1 < nI "" e TI--3 et e~ TI+-3 - 1 < n2 "" e - TI+~3.

on déduit nI +'x'
~ e2kTI- i n') ~
-+x
e
21c.,,+ or
3

nI _2TI n') - nI -2."


donc lim - = e 3 puis lim ---- = 1 - e 3 > 0
k-+cx:· n2 k~+x n2
En conséquence, Sk ne tend pas vers 0, d'où la conclusion.

Ex. 4. 9
l
On a pour n ~ 1, 10p-1 "" n "" 10P - 1 donc n < 10P . nP < 10 et Un> O.

Ainsi, [a série L Un est à termes positifs.

Pour p ~ 1, posons vp = L
IOp-l ~n<10P-I
Un : L vp est déduite de L Un par sommation par tranches.

Ona vp ~ C10P - 10p-l) [la - C10P - 1)~] = 9· loP [1 - 11- 10-PI~]

Posons wp = 9 ·10P [1- C1-1O-P)~]. Lorsque ptend vers +X, on a:

1 - CI - 10-P)P = 1 - eP' = -- +0 -- donc wp-


l l (nil-IO-P, p
lO-P p
(lO-P) ~'- p9
La série L wp (à termes positifs) est donc divergente. Puisque vp ~ wp. il en est de même de L vp,
et d'après le théorème 6. L Un diverge.
Chapitre 4 : Séries numériques et vectorielles 157

Ex. 4. 10

fix)
L'hypothèse lim - - =-x permet d'écrire:
x-<·c fixl
(1) VAER.3 aE [1,+x[,VxE [l,+x[.x"'" a le>:) ~A
=? f(x)
1) Prenons A = -1.
CoX l(t! p>:)
Pour tout x "'" a, on a 1 --',
,Œfir) dr ~ a- x donc (nf(-a')~ a - x,
, À
En posant À= f(a)eŒ, on obtient, pour tout n "'" a, 0 < f(n) ~ 11'
e la convergence de

)' f(n) en résulte, (théorème 10 et)' e-n est une série géométrique convergente).
2) De la proposition (1), on déduit:

(2) VAE?c.3aE [l,+x[,VnEN,n"'"a =? lnr+l f(t)


f(t)dt~A

et, puisque fit) '-, dr =


-',
.;Con+llItJ
n f.(n)'
tn (Jfn+l)) , (2) traduit que:

f(n+ 1) f(n + 1)
lim tn --- = - x ou encore que lim=O
n-+x f(n) n-Hx f(n)
f(n) - f(n + 1) +x
~ f(n),
En conséquence, on a Jin + 1) = 0 (I( n)) donc

t
le théorème 12 donne alors:

Rn = t
...I.......,~

k=n+l
f(l() +~
X
...1...

k=n+l
(IOc) - f(k + 1)) c'est-à-dire
Rn ~ f(n
+x + 1)

Ex. 4. 11
Posons Un = tn Un - tn Un-l, (n"'" 1), on a alors:
Un
Un = tn -- ~ -- - 1 (car -- tend vers 1)
Un-l
(Un) +x Un-l
Un
Un-l

L Un et L Un - UnUn-l sont donc des séries à termes positifs, de même nature.


n

L
Par ailleurs, "'. Ulc =
~l
(n Un - tn U{)donc L Un est divergente,
n
il en est de même pour L Un-l
Un - Un

et d'après le théorème 12, on a, quand n tend vers +x, L


'" ----
uk - ulc-l ~ .en Un.
k=l Uk +:0
Ex. 4. 12

1) On a w --Un = th 1- -n + Un
f) un+l ( À )

Pour n assez grand, on a 1 Un < 1 1 donc u~ < Un et 1 1 L u~ est convergente.

Pour tout n "'" 1, on a 1


Tl
Un ~ 1
IUnl donc L Tl
Un est ab:olument convergente.

Il en résulte que L ( Un - À)2 =


Tl -n-
L (2Un - 2Àun + n2
À) est absolument convergente

et finalement Wn L où Wn = .en ( U:~l) +~ = Un + (') ( (un _ ~ ) 2) est absolu-


ment convergente.
158 Précis d'Analyse Il

2) Avec les notations du 1),


n-l

en -Ul = L en --
uk
= - À L -k + Wn-l où Wn-1=LWk
(Un) n-l
k=l uk+l n-l1
k=l k=l
+'X
n-11
Or, Wn-l = W + 0(1) avec W = L wk et L k ='1 + €n n+ 0(1) ('f constante d'Euler),
k=l k=l
A
donc Un = ule-;\,Y-i>.€nn+W+O(l) et Un ~ )\ où A = ule-kY+ÎF E Ri~.
+,x n

3)
On a ici Un+l
-- Un = vn SIn
.1 Vn;::; = 1 - -6n + ?
n- .
1 0 (1)
A
Le résultat précédent donne: Un +-:::.: 1
n6
donc L Un diverge.
Ex. 4.13

• Si 0'.=[3, Un n'est pas défini lorsque n est impair, Supposons donc 0'.;>=[3
.

• 1 1
Si 0'.<[3,
Un = nl3 + (_l)nno.
nl3 [1 + (_l)nno.-13]
1
On voit ainsi que Un est défini et positif pour tout n~ 2, avec de plus ."':. 13'
Un 7-"- n
La série L Un est donc convergente si et seulement si [3> 1.

. (_l)n

• SI [3<0'., Un =
nO.
. [
1+ (-ltn ~
-0.1
J

On voit ainsi que Un est défini pour tout n~ 2 et que )"' Un est une série alternée.
1
On a IUn\ ~ ---a lorsque n tend vers +:x:, en conséquence:
+:0 n
pour 0'.> l, L Un est absolument convergente.
pour O'.~ l, L iuni est divergente.
Il reste ainsi à étudier le cas où 0 <O'.~ 1.

On a alors 1 = 1+ (_lp+ln13-û. + oCnl3-C')


1+ (_l)nn13-o.
donc Un = --Œ-
n (-If - -2 1 13 + 0 (1~13
n Œ- n-Û.- ')
La série L (-n~n est convergente d'après le critère spécial des séries alternées.

(_l)n 1
La série L Un,avec Un = Un- --0.-,
n est telle que Vn ~-=: -
n2c,-3'
' elle est donc de même nature

1
que L -9 -13' c'est-à-dire
n-Œ- convergente si et seulement si 2 ex - [3> l, (Vn est de signe constant au
voisinage de +:x:, on peut donc appliquer la règle des équivalents).
Finalement, pour 0 <O'.~ 1:
• si 2 0'. - [3~ l,)"'Un diverge (somme d'une série convergente et d'une série divergente)
• si 2 0'. - [3> l, L Un converge (somme de deux séries convergentes)
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 159

• Résumons graphiquement les résultats

Absolue convergence : ACT'


sup!o:. 131 > 1
Semi-convergence: SCI'

0:
sup (.o.~.f3+1) <0:"S 1
Divergence: DJV

Ex. 4. 14

Un développement de Un au voisinage de +x s'écrit Un = (_1)n vnn + ()


cos ( n2
1 )

En posant Un = Un - (_lin-----;==-
cos n on a donc Un = ()
vn ( 2"
n1 ) et L Un est absolument convergente.

cos n
En ce qui concerne la série L( _l)n-----;==-
vn
on peut conclure à la convergence par la règle d'Abel,

., , . cos n 8, , 1
(voir IV - etude des senes L~ :le cas present correspondant a 0:= 2.8= 1+ TI).
Finalement L Un converge comme somme de deux séries convergentes.

Ex. 4. 15

2n-l 1 1
1) On a
Un = L
k=n
2lc+ 1 La décroissance de]: -2'
j,1 +x [ ~~, tl-'> 2t+1

donne pour tout k ~ 1 --


j,.k+l 2t+1 1
"S -- "S --

, , .k dt 2k+1 k_12t+1dt
h'/(

dou -- "S un"S --


., l2n
.n dt
2t+1 1·2n-1
.n_12t+1 dt
1
c'est-à-dire -
2 en --
2n + 1
"S Un "S

2 en ---
-

2n - 1 On en déduit lim Un = - €n2.


1 (4n + 1) 1 (4n - 1) n-;+::o. 2
+·x

2) On a L(Up+l - up) =( -Un, cherchons donc un équivalent de u[l+l - Un.


p=n
1 1 1
Un+1 - Un = 4n + 1 + 4n + 3 - 2n + 1
1 1 2 2 1
donc,avecx=4n+2, Un+l-Un= --1+--1--
x - x + x = x(x 2- 1) et Un+l-Un ~ 32n
+00
-3'
Sachant que 3~,
n1 +'X. J.n+l
n
3'
dt
t
le théorème de sommation des équivalents (cas des séries

1
positives convergentes) donne L(up+1
+'X
p=n
- up) -, 32
+CX:.
1 l+::O
n
3dt
t d'où e -Un +~ 64n2
160 Précis d'Analyse Il

Exercices proposés

EX.4.3

Déterminer la nature des séries de terme géné- Soit L Un une série à termes réels strictement
positifs. On suppose que
rai:
n! Un+l
1)
nn lim
n---,..+x,
n€n-- Un
=t
( )tnn
n (éventuellement t= +x).
a +(€nn)vn
2)
1) Montrer que:
bn + (y'Tl) €nn ' a > 0, b > O.

n€nn
si {> e, L Un converge,
3)
(€n n)n
si {< e, L Un diverge.
(on pourra comparer L Un et
4)
(vn+l- vn) vn L ,1 R au moyen du théorème 15)
n(€n n)
5) 2) Montrer que, pour t= e, on a un cas dou-
€nchn
( €nsh n) n"én teux (considérer les séries
1
6)
4
-Arctan--
n-1 L n tn n(.tn en n) R)'
'TI n+ 1
( ) nCenn)"
Ex. 4.4

7) La suite réelle (un) est définie par ua E ]0, 'TI [


€nn
(1- _1 )€n"n et la récurrence Un+l = sin Un.
n ex
Etudier les séries :> u~, 0:> O.
8) Arccos 1+ n ex
EX.4.5

Pour tout n E l'''J', on note J(n) le nombre de


9)
(1 + Jn) -nvn zéros de l'écriture de n en base 10.

Etudier suivant les valeurs de a E R~, la nature


a!lnl
10)
(
Arctan(n+
Arctan n
1)
) nU de la série L
n;;,l
------z.
n
EX.4.2
Ex. 4. 6

Soit L Un une série à termes réels non nuls Montrer qu'il existe une suite réelle (xn) telle
lim Un =
telle que n--'-+x O. que: \::j n E'\,Xn = Argth(tanxn),
TI
Montrer que, s'il existe un nombre réel r E ]0. 1[
n ••< Xn < n •• + 4'
tel qu'à partir d'un certain rang no on ait Etudier la série de terme général:
Un+l
-1~ --
Un
~ r, alors L Un est convergente. Un = n'TI
••
+4 - Xn·
Chapitre 4: Séries numériques et vectorielles 161

Ex. 4. 7 Ex. 4. 11

Montrer qu'il existe une suite réelle IXni telle


Application de la règle de Raabe Duhamel
que: V nE. é(c + Xn - n= 0,
Etudier la série de terme général
Etudier la série de terme général:

Un = Xn - a (,n n - -n
b (,'n n. ( a. bi E ,'ç.
_?
Un = ak=2
:t (,n(leb)
Ic(,n b
où a E et b E IM~.
EX.4.8
Dans le cas douteux, on pourra chercher un
Soit (Un) une suite décroissante de réels stric-
tement positifs. Montrer que, s'il existe un en- équivalent de Un en montrant qu'il existe un réel

tier le > 1 tel qu'à partir d'un certain rang no,


leukn ?'o Un pour tout n, la série L Un est di- À tel que
n~+x
hm
L
(~-i-,-
k=2
Ie~nlc
f.n(en n)) =À.
vergente.
Ex. 4. 12
EX.4.9

Soit L an une série réelle positive convergente 1


\.Fn = -n - (,n n + fn(n - 1)
de somme A. Montrer que la série de terme
1 +x

général bn = (fI ak)


k=1 Tl est convergente et
1) Montrer que I: Wn
n=2
converge. Calculer

sa somme en fonction de la constante


que la somme B vérifie B "'" eA.
d'Euler.
Ex. 4. 10

La règle de Raabe Duhamel. 2) Montrer que,

Soit L Un une série à termes réels strictement +x 1


positifs telle que, au voisinage de +x : L
'\" WP +X'
- -- 2n
p=n+l

3) En déduire que, quand n~ +x,


Un
un+l = 1_ ~n + 0 (~)
n
1) Montrer que:
I:-=tnn+'Y+-+o -
si 0'< 1, L Un diverge, n p1 2n
1 n
(1)
p=1
si 0'> 1, L Un converge.
Ex. 4. 13
2) En considérant les séries de Bertrand
1 Etudier la série de terme général
L n(f.n n) 13' montrer que 0'= 1 est un
cas douteux. Un = cr (1 - t) dt
n1 .0
!nI 2 n

tE?~riesà termes quelconques


(-1) nsin vn:

Déterminer
Ex. 4. 14

la nature des séries de terme géné-5)


7)
8)
.0 cos
cos
tn
XSln
!n2 [TI
nvn:
tan
vn:+(-l)n
n2 en21et;1+ ~1dx1)
n nx . ( n ]
rai: 6)
[
TI n (_l)k]
1)

(_l)n
2)
en n + (_l)n

3) tan -4 + -- na - 1
(TI (_l)n)
(_1)"
4) nvln-1
162 Précis d'Analyse Il

+= (_l)k
9)
2..=
k=n
en k Un (_l)n
= ~ 1+=
n xŒ+13 + dx
(_l)nxŒ

17

10) (t ~!)(t (~~)k) - 1


k=ü k=ü
Etudier la série de terme général

sin 'TT yin


11) 2..= (- ~) Un = n Π,CiE ]0,1] (on pourra comparer
1+=
k=n k lenn
sin \/X
Ex. 4. 15
2..= Un avec r+x
-0-'
x
'TT

-dx
n""l JI
Etudier la suite de terme général :

Un = II
n
p=1 (
1+
(-1t+1)
P
Π' CiE ]0, l[
Ex. 4. 18

Montrer que la série de terme général


Ex. 4. 16 z(z - 1) ... (z - n + 1)
Un = n.,
Etudier, suivant les valeurs de (Ci, [3) E !Ri2, la
série de terme général: où ZEe avec Re Z > 0, est convergente.

Sommes de séries

Ex. 4. 19
/ '
f n \
+x n - aE \- al
l, .
1

Calculer les sommes des séries suivantes, en 4) 2..= n(n+ ) -' a E o.'.,. a >2
~ .
n=1
montrant leur convergence:
+= n
5) 2..= 1
1) 2..=
n=ü
n4 + n'" + 1 n=O

2) E
+X(
...1..00
1
vn-1
Ti
1
+ Vn+1 -vn2) 6) tn=O 0
/2 (n(sin x) sinn xdx

3) t(_1)n]2 cosnxd.\: 7) ~ (_Ile


n=O 0 n=2 n

Suites et séries

Ex. 4. 20 Déterminer la nature de la série de terme géné-


Etudier la suite de terme général: rai Un - {n2,
n 1 Ex. 4. 22
Un = 2..= --- - Argsh n
k=l~ Etudier la suite réelle définie par:
o
Ex. 4. 21 1+ Un
ua = O. Un+l = ------:z-.
Montrer que la suite de terme général Trouver un développement asymptotique à trois
111 termes de Un. (n - +:x:).
un = en+1 + en+2 + ... + e2n - n
converge vers {n 2.
Chapitre V

Suites et séries
de fonctions

Notations
Dans tout ce chapitre, on convient que:
fK= R ou :C, A est un ensemble non vide,
F est un K-rspace vectoriel normé complet, donc un espace de Banach,
::F (A, F) est l'espace vectoriel des applications de A dans F donc
dl (A, F) est le sous-espace de ::F (A, F) formé des applications bornées,
'!Ji (A, F) = r,
Dans le cadre des programmes M, Pet p', on se limite au cas où F est de dimension finie.
Comme F désigne toujours l'espace d'arrivée des fonctions étudiées, et qu'en général
F = IR ou :C, la norme de F sera notée 1.1 .

A toute fonction f
E::F (A, F), on associe sa fonction norme notée lfl E'!Ji (A, IR)
définie par A -[Ri, x H> lf(x) 1 '

II- L'espace vectoriel normê C!A(A,F)


Définition :

d.1 On appelle norme de la convergence uniforme sur dl (A, F) l'application:


dl (A,F) ~IR. fH> Ilfl[x = suplf(x)1
1 XEA

S'il est nécessaire de préciser A, on notera Ilf II~ = sup lf(x) 1


XEA

L'espace vectoriel normé (dl (A, F), Il . ) est noté ÇfJJx(A, F).
Théorème:

L'espace vectoriel normé ÇfJJx(A, F) est complet.


}flt.11

lf'iF
Soit (jn)~ une suite de Cauchy de dlx (A, F) :
pour tout nE N, il existe 8n= sup Ilfn~p - fn Il::0 et on a lim 8n= O.
n-++oc,
pEN

Pour tout x de A, la suite (tn(X)) N est de Cauchy dans F car:


sup lfn+p(x) - fn(x) 1 '-S;8n
pEN

Or F est complet, donc elle converge :f(x) = n~+oo


lim fn(x), ce qui définitf : A -+ F.

Cette fonction est bornée car lfn+p(X) 1 '-S; lfn(x)1 + 8n'-S; Ilfn 1100
+ 8n
donne, en faisant tendre p vers +x, lfCx) 1 '-S; [[fn 1100+ 8n.
164 Précis d'Analyse Il

De même lfn+p(x) - fn(x)1 ~On donne lf(x) - fn(x)1 ~on


et donc IIJ - Jn \\00 ~on. Il en résulte lim
n----:-+oo
IIJ - Jn 1100 = O.
La suite de fonctions (fn)"'d converge donc vers J dans l'espace 7A00 (A, F).
o

II - Convergence d'une suite


ou d'une série de fonctions

A. Convergence simple, untforme, normale


Définitions :

d.2 Suite et série de fonctions


1

On appelle suite de fonctions une suite (fnh" de terme généralJn E;iF (A, F).
On appelle série de fonctions une série ~ Unde terme général Un E;iF (A, F).
n
La suite de fonctions de terme général Sn = L
i=O
Ui est la suite des sommes

partielles de la série de fonctions L Un.


Remarques
1) L'étude d'une série de fonctions L Un peut ainsi se déduire de celle de la suite de
fonctions (Sn)N'
2) Les fonctions Jn doivent avoir un ensemble de définition commun A (A ne dépend pas
de n).

d.3 Convergence simple d'une suite de fonctions


On dit que la suite de fonctions (fn)'" de ;iF (A, F) converge simplement sur
si, pour tout x E A, la suite Vn(X») converge dans F.
On appelle limite de la suite Vn) ", la fonctionJ de ;iF (A. FI définie par:
J :A - F, X i--7 hm Jn(X)
n-+x

dA Convergence simple d'une série de fonctions


On dit que la série L Unde fonctions de ;iF (A. F) converge simplement sur
si, pour tout x E A, la série de terme général Un(x) converge dans F.
On appelle somme de la série L
Un, la fonction S de ;iF (A. F) définie par:
+x
S : A - F, X i--7 L
n=O
un(.>':)

Il s'agit de la convergence simple sur A de la suite (Sn)'" des sommes partielles de la


série de fonctions L Un·
d.S Convergence uniforme d'une suite de fonctions
On dit que la suite de fonctions Un)'" de ;iF (A, F) converge unifonnéme~t
sur A s'il existe une fonctionJ de .ey (A, F) telle que lim ilJ - Jn cc = O. n---'-+x'
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 165

Remarques
1) Ceci suppose qu'à partir d'un certain rang r, chaque fonctionJ - Jn (n ~ r) est bornée
et que la suite Cf - Jn)n~r converge vers 0 dans élAx (A, F).
2) Dans ce cas, pour tout x de A, Lf(x) - Jn(x) IIJ - Jn Iloc : la suite de fonctions
1 ~

converge simplement sur A versJ, (c.f propriété 1 suivante).


Cfn)',
3) Il se peut qu'une suite de fonctions Cfn)N de ;if (A F) converge simplement sur A vers
lim IIJ - Jn II~ = O.
JE 2F (A, F) et uniformément sur une partie B de A c'est-à-dire n--++oo
La limiteuniforme de sur B est la restriction de J à B.

4) Une suite (Jn)', de fonctions bornées (ln E éIA (A, F») qui converge uniformément sur A
a une limiteJ bornée if E éIA (A. F)).
d.6 Convergence uniforme d'une série de fonctii?1:ls
On dit que la série de fonctions L Un de ;if (A, F)
n
sur A si la suite de fonctions Sn : n ~ L
;=0
Ui converge uniformément sur A

Remarques
1) Dans ce cas, la série de fonctions :>: Un converge simplement sur A
+x
On dispose de la fonction somme S : A ~ F, x ~ L un(x)
n=O

et de la suite de fonctions (Rn)'" de 2F (A, F) (reste d'ordre n) :


+%

Rn : A -;- F, x ~ L
k=n
Uk(X)

2) Dans ces conditions S - Sn = Rn+1 et il est utile de retenir:


La convergence uniforme sur A de la série de fonctions L
Un équivaut à la convergence
uniforme sur A de la suite de fonctions (Rn)', vers 0 (fonction nulle de ;if (A, F)).
Convergence normale d'une série de fonctions
On dit que la série de fonctions L Un de ;if (A, F) converge normalement
sur A si la série réelle de terme général Il Un est convergente.
Remarques
1) Ceci suppose qu'à partir d'un certain rang r, chaque fonction Un (n ~ r) est bornée.
2) La convergence normale est une notion qui ne s'applique qu'aux séries de fonctions.
Propriétés:

p.1 ConvergenceJ!!?iivYïl18 =? convergenc~_~:p~


Pour une suite ou une série de fonctions de 2F (A, F), la convergence uniforme
1 sur A entraîne la convergence simple sur A.
~ C'est l'objet de la remarque 2) de la définition5.
p.2 Convergence normale =? convergence uniforme
Si une série de fonctions L
Un de gji (A, F) converge normalement sur A alors
1 elle converge uniformément sur A
La série de terme général Il Un , (n ~ r), est convergente:
pour tout x E A, IUn(x)1~ Il Un Ilx
donc, par critère de comparaison de séries positives, la série Un (x) converge. L
C'est la convergence simple sur A de la série de fonctions Un. L
166 Précis d'Analyse Il

+x
Introduisons les restes d'ordre n de la série réelle L Il Un Ilx, pn= L
/c=n
Il U/c

+x'
et celui de la série de fonctions L Un, Rn: A ~ F; X f--?> L
/c=n
u/c(x), Majorons :

""Pn
1 E
n+p u/c(x) 1 "" EIU/c(X)1
n+p "" EII
n+p U/c
d'où IRn(X)1 ""pn , Il Rn ""Pn et lim
n---i-+,x,
Il Rn Ilx = O.
Comme la suite de fonctions (Rnh converge uniformément sur A vers 0, la série de
fonctions L
Un converge uniformément sur A.

Remarques
1) Une série de fonctions L Un de 2F (A. F) peut simultanémant converger:
simplement sur une partie B de A' uniformément sur une partie C de B et normalement
sur une partie D de C.
2) Il est indispensable de préciser l'ensemble de convergence simple, uniforme, normale
d'une suite (ou série) de fonctions.

Exemples - Travaux pratiques


1
exemple 1 /~

1
Montrer que, ,uit1,!de
Soit (j;,) une pour toute suite CX:n),\'1
fonction, de :J de(A, A,
Pl la
quisuite
ronve,"e est convergente
Vn(Xn»)uni[onn'ment ve" o.
.

• A partir d'un certain rang r, chaque fonctionfn (n ::;, r) est bornée


et la suite réelle n f--?>
Ilfn Ilx = sup Ûn(x)1 converge vers O.
XEA

Par comparaison Ûn(xn)1 "" Ilfn Ilx, la suite Vn(xn»)" converge aussi vers O.

exemple 2 ~ .--=-

Soit fn: IR--,.IR. x f--?>


fn(x) = _sl_'n_2_1l:_x
llX (InC0) = 0) .••.
~

iLYMontrer que chaque fonctionfn est bornée (n ::;, 1).

~ ;' Montrer que la slli~~e. fonctions (jn h,* converge simplement sur iR(.
c La convergence est-elle uniforme?

• 1) La fonction cp: IR--,.!R, tf--?><.p(t)=-t-.


~t (<.p(0)= 1) est continue sur IR et bornée, Il Cf Ilx = 1.

De plus ûn(x)1 "" 1 sl~nxl = !<.p(nx)! "" 1, donc chaque fonction fn est bornée et
continue.

2) n x 1 donc
Pour tout x E IR~, ûn(X) 1 "" ~l' n-+x
hm fn(x) = 0, et commef(O) = 0, la suite de
fonctions (fnh,* converge simplement sur IR vers ° (fonction nulle).L.--

Comme fn (Ti) 2n = 2Ti' la suite ((Ti))


fn 2n 'i* ne converge pas vers 0, donc la suite
de fonctions f(n)~,,* ne converge pas uniformément sur IR, d'après l'exemple précédent.
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 167

Méthode
Pour étudier la convergence simple et uniforme d'une suite de fonctions, on pourra suivre
le plan suivant:
1) Etude de chaque fonction fn

• Donner explicitemeot fn: A ~ F, X i-+ fn(x)


L'ensemble de définition A ne doit pas dépendre de n.
• Remarquer la parité, la période, la continuité de fn.

• Dessiner l'allure du graphe de la fonctionfn (n = 1, 2,' .. , 100)


2) Etude de la converqence simple de la suite (fn)N

• Fixer x dans A et étudier la convergence de la suite (Jn(X) ) N'

• Trouver l'ensemble B = {x E AI (fn(x») N converge}


• /
Expliciter la limite f :B - F, X i-+ fn(x) = lim
71----7-+0:.'
fn(x)

• Conclure: la suite de fonctions (fnhj converge simplement sur B vers la fonction f.


3) Etude de la converqence uniforme de la suite (fnh.
• Expliciter la fonction différence: On=f - fn

On : B ~ F, X i-+ f(x) - fn(x)


• Chercher une partie C de B où chaque fonction f - fn est bornée.
Si possible, calculer Iif - fn Il~ = sup lf(x) - fn(x)1
XEe
ou trouver une suite réelle majorante (j..I..n)', : V XE C, lf(x) - fn(x)[ ~j..I..n.
• Si la suite réelle n i-+ ilf - fn II~(resp j..I..n)converge vers 0,
conclure : la suite de fonctions (fnh, converge uniformément sur C.

exemple 3
/'
fn : IR~IR, x i-+ fn (x) = inf n, xn ' (n E i\r).
V ( 2)
;etudier la convergence simple et uniforme de la suite de fonctions (fn)j\!' .

• Chaque fonction fn est paire et bornée.


Pour tout x E IR,dès que n ?'o 14
2
x
fn(x) =-n
fn
. donc lim
71--'-+·:-':':':
fn(x) = O.

Conclusion: la suite de fonctions (fn)o,.


converge simplement sur IRvers 0 (fonction nulle)

Par ailleurs, sup lfn(x)1 = Ilfn 1100 = n.


XE ?,

La suite (fn)~, ne converge pas uniformément sur IR;,

x
168 Précis d'Analyse Il

1+ XZn+l
= Z nE
l+x n
suite de fonctions (fn)N converge i;limplement sur (versI). [R;

Hure des courbes représentatives (cen) et (ce) defn etf.


'l'sa convergence uniforme sur 1 ~ a.~ 1 + a[ pour tout a> O.
[R; \] -

• Observons que fn(-l)=O, fn(O)=l et fn(l)=1.


1) Convergence simple
Les courbes (cen)nE N* des fonctions (fn)N ont donc trois points communs:
A=(-l,O) , B=(O,l) , C=(l,l)
x-l
Si Ixl > 1, fn(x) - x
n--++CXJ
et x - fn(x) = -Z-n--
X + 1
xZn(l -x)
Si Ixl < 1, fn(x) - 1 et 1 - fn(x) = Zn
n--++CXJ l+x
La suite (fn)N converge donc simplement sur [R; f
vers définie par:
si x<-l

f : si x = -1
[R;-+[R;,
-1 1
2) Convergence uniforme
X~ g si
si 1< x
<x ~

• Sur x-l x-l 1 o<~


]1, +00[: 0 ~ f(x) - fn(x) = xZn + 1 ~ xZn _ 1 = xZn-l + ... + x + 1 ~ 2n
1
f - fn est bornée sur]1, +oo[ et
sup lf(x) - fn(x)1 ~ 2n
XE]1.+:0[
• Sur [0,1]:
xZn(l _ x) xZn(1 _ x) xZn
~_~
XZn
__ 0<
1
o ~f(x) - fn(x) = Zn ~ Zn = Zn-l 2nxZn-l ~ 2n
l+x l-x l+x+···+x
f - fn est bornée sur [0, 1] y
1
et sup lf(x) - fn(x)1 ~ -
XE[O.l] 2n
1
Ainsi sup lf(x) - f~~
[O.+CXJ[
-2n .
1 x
La suite (fn)N converge uniformément
sur [0, +00[.

Prenons maintenant un réel a E ]0, lL

• Sur ] - 1 + a, 0]
xZn(l - x) Z Zn
o ~ f(x) - fn(x) = 1+ x Zn ~ 2(1 - a) n et hm 2(1 - a)
n--++x
=0
1
(utiliser 1~1-x~2-a<2, O~~n~(l_a)Zn, 0< --Z-n
l+x ~ 1)
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 169

• Sur ]-x.-1-a]
x +1 2x! 2 2
'ln' ~ ''ln_l et lim, 0
o ~fn(x) -f{x} = ~
x- + 1
~
x- Il + al- n-+::c. (1+ a) 2n -1 =

(utiliser -x = ?o 1 + a> 1).


Conclusion: la suite de fonctions (fn)·. converge uniformément sur:
] - x. a] v -1 - [-1
+ a. +x[ =::: ] - a, 1- -1 + a[
Remarill!§.: Comme sup f(x) - .fr,(x), = 1, il n'y a pas de convergence uniforme sur
x,,:= 1-1'
~,nisur::: {-1}.

exemple 5

S·'Olt Un: i':'~.~.


TC TC :c-o; uniX)
C' = (-
' ln) -y
x
n'
(nE
1) Trouver la partie A de GEoù la suite de fonctions (Un)f\j* converge simplement.
La convergence est-elle uniforme sur A ?
2) Trouverla partie B de 'Ii; où la série de fonctions L Un converge simplement.
, La convergence est-elle uniforme sur B ?
3) ~ouver une partie C de R où la série de fonctions L Un converge normalement.
• 1) Etude de la suite de fonctions (un)n"
On a Un{O) = 0,

et ~ pour x>
{pour x < 0:
0 : hm Un(X)i
n~:rp:.=
n-+x unix), = +x
1 0
Conclusion: la suite de fonctions {Un)c ,* converge simplement sur [0, +x[ vers 0 (fonction
nulle).
Cherchons à savoir si la fÇJnctionUn est bornée, et dans ce cas, déterminons Il Un II~·+:):[.

"x -xtnn f
X1.nne -xtnn
Pour x?o ,
0 et n?o 2.un{x), ' , = -y
n' = xe" = .[nn
1
Or, la fonction y: [0, +x[~[;&. t ~y; (t) = t e-t est bornée (0 ~y; (t) ~cp (1) = e)
y; (xtn n)
-f--'
l.nn donc Un est bornée sur [0, +x[ avec:
1
Un !Ix"~' = sup IUn(x)1 = -- (n?o 2)
xdO.+::d e€n n
Noter que Ul (x) = -x et que ul n'est pas bornée.
Conclusion: la suite de fonctions (unh, converge uniformément sur [0, +x[, vers O.
2) Etude de la série de fonctions L Un
Pour x< 0, un(x) ne tend pas vers zéro donc la série un(x) diverge. L
Pour x = 0, L
unCO) est la série nulle, donc convergente.

La série de terme général 1Un(X)1 = I~


n' est convergente si et seulement si x> 1.

Pour x < 0 ~ l, la suite (lun(x)J) décroît vers 0, le théorème des séries alternées
s'applique.
Conclusion: la série de fonctions L Un converge simplement sur [0, +00[. \.,.0.---

Introduisons la suite des restes d'ordre n de la série L Un.


+x
Rn : [O,+x[~R x~ ~(_l)k~
k=n kX
170 Précis d'Analyse Il

Le théorème des séries alternées donne la majoration :


1
IRn(xll ~ IUn(xll ~ Il Un Il[2;+co[ = e€nn donc la fonction Rn est bornée (n ~ 2),
1
Il Rn 11~'+co[ ~ -1}-
e1.nn et la suite (RnlN converge uniformément sur [0, +x[ vers O.

Conclusion: I: Un converge uniformément sur [0, +x[.


la série de fonctions

3) Etude de la converqence normale de la série I: Un

Comme la série de terme général Il Un !!~,+:0[= e€~ n ne converge pas, la série de


fonctions I:
Un n'est pas uniformément convergente sur [0, +x[.

Cependant, pour tout a> 1 et x ~ a: !un(xl! ~ IUn(all ' Il Un = IUn(a)1


et la série I: 1un(all converge.

Conclusion: Pour tout a> l, la série de fonctions I: Un converge normalement sur [a. +x[.

Méthode

Pour étudier la convergence d'une série de fonctions, on pourra suivre le plan suivant:

Tenant compte des propriétés 1 et 2, on examinera:

1) la convergence normale, 2) la convergence simple, 3) la convergence uniforme

Soit Un le terme général de la série de fonctions Un A ~ F. x f-7 Un (x).

1) Etude de la converqence normale

• Dégager la partie D de A où les fonctions Un sont bornées,

• Trouver une série réelle I: J1.nmajorante: 'r;/ XE D.lun(x)! ~J1.~, (J1.n= Il Un II~c est idé,al.

• Si la série I: J1.nest convergente, conclure:


la série de fonctions I: Un converge normalement donc uniformément sur D.
2) Etude de la converqe simple

• Chercher la partie B = {x E AI I: un(x) converge}


• Conclure: la série de fonctions I: Un converge simplement sur B.
+=':

elle a pour somme s--;--B - F. x f-7 L


n=O
UnC"I:)

et pour reste Rn B - F; X f-7 L


k=n
u/c(x)
~

3) Etude de la converqence uniforme

Il s'agit de trouver une partie C de B sur laquelle la suite (Rn), des restes c~nverge uniformé-
ment vers O.

• Chercher une suite majorante (Pnh, : 'r;/x E C. iRn(X)i ~Pn qui converge vers O.

• Conclure: la série de fonctions converge uniformément sur C.


Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 171

../--~
'r---~ .
1
L Un et T
Etudier defimes sur no.male,
lesUncon~er~ences ]0. 1] par: simple
UnIX) et= unifo~e
xn..(n- X et deux
des = xn tnx
vn(x) séries de fonctions
• 1) Ca~ la série )' Un
r ~ .. ? ~

. o."· 1· n 2 n'
uo(x) = tn- x. ua est non bornée sur JO.1J
y (xn) , 2
IL.--
Smon, pour n E<, : unCx:) = 2n (x\ tn X .) = n --2- ou 'Il (t) = t tn t,

y est bornée sur ]0. 1J Y

4 4
D'où 0 <'S UnIX) <'S ~
n e et Un =~
n e
Conclusion : la série de fonctions T Un est normalement donc uniformément convergente
sur JO.1].
Comme il s'agit d'une série géométrique, on peut expliciter la somme 8 :
-l--'~ c 2
\:!xEJO.1[.8(x)= L'" tn
n=O
Xn 2 x=-- ~n X
1-x ,8(1)=0

.~série)'Un
• Etude de la converqence normale
.VO(x) = tnx, Vo est non bornée sur ]0,1].
" xn tnxn 8 (xn)
Sinon, pour nE f'\j : Vn(x) = --- n = -- n où 8 (t) = ttn t,

8 est bornée sur JO.1J : Il 8 II~lJ = ~ = 18 (~) 1 d'où Il Vn II~lJ = ~e'


Conclusion: la série de fonctions L Vn ne converge pas normalement sur ]0, 1].
• Etuâéde la converqence simple
~n(l) = 0 et pour x E]0.1[: vn(x) = xn -l?nx est une suite géométrique convergente.
Conclusion: la série de fonctions L Vn converge simplement sur ]0,1].
Sa somme T est connue: .',-
+c'" tnx
\:!XE ]0. 1L T(x) = L
n=O
xn -l?nx = 1 _ x • T(l) = 0

• Etude de la convergence uniforme


Voyons la suite des restes: (Rn)""

\:! x E]O.lL Rn(x) = L+02

k=n
k xn -l?nx
x tnx = -1---x Rn(l) = 0

Comme la fonction Rn admet des limites aux bornes de ]0. 1L


hm Rn(x) = 0, hm Rn(x) = -1,
x..., 0 x..., 1

Rn est bornée sur ]0.1] mais Il Rn II~lJ ::,.,1 ; la suite (Il Rn II~lJ) ne converge pas
vers O.

Conclusion: la série de fonctions L Vn ne converge pas uniformément sur ]0. 1].


~..,..,.....~

172 Précis d'Analyse 1/

B. Le critère de Cauchy
Rappelons que F est un espace vectoriel normé complet.

t.2 Critère de Cauchy uniforme pour une suite de fonctions


Pour qu'une suite de fonctions de 2F (A, F) soit uniformément convergente
sur A, il faut et il suffit que:
\le> 0,:3 r E N, \1 p ~ r,\1 q ~ r,\1 x E A: lfq(x) - fp(x)/ OCSe
Une formulation équivalente de ce critère est:
Pour tout (n,p) E N2, la fonctionfn+p - fn est bornée sur A
et la suite n ~ sup /lfn+p - fn/lx converge vers O.
pE'I.
~
1) Supposons que la suite (fnh converge uniformément sur A vers E·'.Ji (A, F) ; alors f
à partir d'un certain rang r, pour tout n ~ r, la fonction f - fn est bornée sur A et
hm
n-:-+('Ç· Ilf - fn/lx - = O.
La suite (f - fn)~; converge dans '!Ax (A, F), c'est une suite de Cauchy;
en remarquant simplement que: (f - fn) - (f - fn+p) =fn+p - fn
on a l'existence de on= sup Ilfn+p - fnll x avec lim .. On= O.
pEe, n~F:0
2) Supposons que la suite (fnl\ vérifie le critère de Cauchy.
Avec e= 1et r EN associé, on constate que chaque fonction gn = fn - fr (n ~ r)
est bornée: Il gn /1 x ocs 1. D'autre part, puisque gn+p - gn = fn+p - fn, le critère de
Cauchy donne l'existence de on= sup Ilgn+p - gnli. avec lim on= O.
pE. C'," ~ n----'-+~=

Ainsi (gn)n"",r est une suite de Cauchy de f,x (A, F) , espace vectoriel normé complet;
elle admet donc une limite g.
En notant f=fr+g ona f-fn=g-gn et iLf-fnlx =1:g-gnTIx'
Or n-+xlim il g- gn = 0, d'où la convergence uniforme de la suite de fonctions (fnh.
sur A.
D

t.3 Critère de Cauchy uniforme pour une série de fonctions


Pour qu'une série de fonctions L
Un de .g;CA. F) converge uniformément sur A,

il faut et il suffit \le> 0,:3 r E cc, \1 p ~ r.\1 q ~ p. \1 x E A : IL


k~q U//X) , OCSe
k~p
1

Autre formulation de ce critère:


n+p

Pour tout net p E!'\!, la fonction L


k~n
uk est bornée, donc il existe:

hm Sn = O.
n-+x
Sn=~~~IIEUklx
Iln+p Il etona
~ Il s'agit exactement du critère de Cauchy uniforme appliqué à la suite de fonctions
n n+p
Sn: n ~ Li~O
Ui puisque L
k~n
uk = Sn+p - Sn-1
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 173

tA Condition nécessaire de convergence uniforme d'une série de fonctions


Soit ')' Un une série de fonctions de 'Ji (A, F) qui converge uniformément sur
1 A; alors la suite de fonctions (un)F\j converge uniformément sur A vers O.
Ceci signifie, qu'à partir d'un certain rang r, chaque fonction Un est bornée (n ~ r) et
que la suite réelle n f--i> Il Un Il cc converge vers O.
Comme la série de fonctions L
Un converge uniformément sur A,on lui applique le
critère de Cauchy: 1: Un 11= ~8n donne lim Il Un 1100= o.
o

Exemples - Travaux pro!Js:;rtles

Soit . ~1]~!R, x f--i> na xn(1 - x) (n E 1\1').


Trouver les valeurs du réel Œ pour lesquelles la série de fonctions
rE ,exem~J:1
• lement convergente, simplement convergente, uniformément convergente .
• 1) Converqence normale

- . L'étude de la fonction Un est directe, u~(x) = n"xn-1[n - (n + l)x]

sup
[0.1]
!un(x)1 = Un ( ~1
n+ ) = ~1
n+a 1 + _n
(l)-n n~+x n Œ-1
e
La série de terme général Il Un converge si et seulement si Œ< 0 (série de Riemann et
critère des équivalents de séries positives).
Conclusion: la série de fonctions /: Un converge normalement sur [0, 1] si et seulement
si a< O.
~
2) Converqence simple

Un(O) = 0 et un(l) = O. Si x E JO. 1[, uTl(x) = o( :2) quand n ~ +x (pour tout ŒEIR()
par critère de prépondérance, la série L Un(X) converge.
Conclusion: la série de fonctions L Un converge simplement sur [O. 1J ('\IŒEIR().
3) Converqence uniforme
na-1
Rappelons que et qu'une condition nécessaire pour la conver-
n~+cc e
gence uniforme est lim
n----'-+x, Il Unll= = 0 (théorème 4) donc nécessairemeQ.U.~<:
... l
Pour a< 0, la convergence est normale donc uniforme.
Plaçons-nous désormais dans le cas 0 ~Œ< 1. +=
Voyons la suite des restes d'ordre n R1i:tO,lJ ~R x f--i> L
k=n
kŒxk(1_ x)

Pour mettre en défaut la convergence uniforme, minorons Rn(x) pour 0 < x < 1 :
+x
Rn x)
( ~ n LΠ"\'"' x k (1 - x) = n Πxn
k=n
A supposer que la fonction Rn soit bornée sur [0, 1], cette minoration donne:
IlRnll= ~ nΠ~ 1
La suite (Rn)'~* ne converge pas uniformément sur [0, 1] vers O.
Conclusion: la série de fonctions L
Un converge uniformément sur [0, 1J si et seulement
si Œ< 0 (cas de la convergence normale).
174 Précis d'Analyse Il

III - Limite - Continuité


Intégration - Dérivation
A. Limite et convergence uniforme
Ici A désigne une partie non vide d'un espace vectoriel normé de E et c un point adhérent
àA : CE A.
Théorèmes:

t.5 Permutation des limites


L//
Soit (fn)C\j une suite de fonctions de 2F(A, F) uniformément convergente sur A
vers f telle que, pour tout n EN, fn(x) admet une limite quand x tend vers C

suivant A: Àn= !JEifn(x).


XEA

Alors la suite (Àn):\j de F est convergente : À= n~+C0


lim Àn

etf admet À pour limite en C suivant A : limf(x)


x~c =À.
XE A.

Remarques
1) Les hypothèses (traits pleins) et les conclusions (pointillés) de ce théorème se visualisent
sur le diagramme suivant:
Convergence
f: ( x )
Jn n ~ +x
uniforme sur A ~f(x)

XEA .:xEA
X -+ el Y''X ~ c
Àn •• •• • •• ····n·.::·-tx· .. ·· .... ;> À

2) Dans le cadre de ce théorème il y a permutation des limites:

~~ C~~cJn(x») = n~~x (~~fn(X»)

3) L'existence des Àn= l~fn(x) peut n'être acquise qu'à partir d'un certain rang.
XEA

Jr%lf Pour la convergence de la suite (Ành de F, vérifions qu'elle est de Cauchy (en effet, F
est complet). La suite (fnh vérifie sur A le critère de Cauchy uniforme.
Il existe donc on= sup Ilfn+p - fnllx et lim. on= 0
PE", n~7X

Pour tout x de A, on a lfn+p(x) - fn(x)! ~8n donc !Àn+p - Àn; ~8n,

(Àn):\j est une suite de Cauchy; notons À= lim Àn.


n----,-+x:

En faisant tendre p vers +x dans les inégalités précédentes, il vient:


\1 x E A, lf(x) - fn(X)1 ~on et lÀ - Ànl ~on
La condition lim on= 0 donne \lE;>0,::3 nE N, 0 ~8n~E;
n--++cx::
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 175

Par inégalité triangulaire, on obtient:


f(x)- À.i ~ Lf(x) - fn(x)] + Lfn(X)- À.nl + ]À.n - À.] ~On + Lfn(X)- À.ni + On
8 est donné, n est fixé tel que On ~8, exploitons limfn(x)
x-c =À.n :
XE A.

::la> O. \;/ x E An B(c. a) fn(X)- À.n] ~8

et dans ces conditions Lf(x)- À.I ~ 3 8. Donc limf(x)


x c =À..
x'=. A D

t.6 Permutation de limites (cas où A = [a. +x[)

Soit (jn)c~ une suite de fonctions de :Ji ([a. +xE, F) qui converge uniformément
sur [a. +x[ vers].
Si, pour tout n E .\J,fn(x) admet une limite quand x tend vers +CXJ:

À.n= lim
X--++OO
fn(x)

alors la suite (À.n)c.


-
de F est convergente: À.= lim
n--++oo
À.n

etf admet À. pour limite quand x tend vers +00 lim f(x)
x-++oc,
=À..

~ [ciA = [a. +x[ est un intervalle non majoré de IR.


Les remarques et la démonstration précédentes sont valables.
Ilconvient, cependant, de traduire lim
x-----+x
fn(x) =À.n par:

\;/8> O.::l ME IR+. \;/ X ~ M. Lfn(X)- À.nl ~8


D

t. 7 Limite terme à terme


1

Soit L Un une série de fonctions de :Ji


+rx)
(A, F) qui converge uniformément sur

A et S sa somme S: A ~ F: X>-i> Ln=O


un(x)

Si chaque fonction Un a une limite quand x tend vers c suivant A :

Un = ~~ un(x)
XEA

+C0

alors la série L Un est convergente et la fonction S admet L


n=O
Un pour limite
+00

quand x tend vers c suivant A : I:~ S(X)


xcA
= L
n=O
Un

Remarques
n

1) C'est [e théorème 5 appliqué à la suite de fonctions >5n)~, Sn = LUi.


i=O

+co

2) Dans [e cadre de ce théorème il y permutation de I:~ et de


XE,A
L:
n=O

~~
XEA (~un(x»)
n=O = ~n=O (lJ..Tc
XEA un(x»)
176 Précis d'Analyse Il

t.8 (cas où A = [a, +x[)


Soit L Un une série de fonctions de cg; ([a, +:xJ[, F) qui converge uniformément ,
+0:..

sur [a, +=[, de somme S: [a, +x[ -c- F, X >-+ ~ un(x)


n=O
Si chaque fonction Un a une limite quand x tend vers +x : Un = X----:-+X'
lim Un (x)
i
+x
alors la série L Un est convergente et la fonction S admet ~
n=O
Un pour limite
+rx

quand x tend vers +x x~~-s S(X) =~ Un,


n=O

B. Continuité et convergence uniforme


A désigne une partie non vide d'un espace vectoriel normé E.
C(A, F) est l'espace vectoriel des fonctions continues de A dans F,
Théorèmes:

Continuité d'une limite uniforme: cas d'une suite de fonctions


Soit (fn)N une suite de fonctions de C(A, F) qui converge uniformément sur A
ri versf : A - F, alorsf est continue sur A, doncf E C(A F).
La continuité des fonctions fn à partir d'un certain rang suffit.
IJE La continuité def en un point a de A s'établit par le théorème de permutation des limites
(théorème 5): limfn(x) =fn(a) lim fn(a) =f(a)
et n---=-+x
X--+Q
XEA o
t.1rf Continuité d'une limite uniforme: cas d'une série de fonctions
Soit L Un une série de fonctions de C(A, F) qui converge uniformément sur
+y
A, alors sa fonction somme S A - F: x >-+ ~ un(x) est continue sur
n=O , .
A, donc S E C(A F).
n
IJE Appliquer le théorème précédent à la suite de fonctions n r-> Sn =~ Ui.
o
i=O

Conséquence
La non continuité de la fonction limite (resp. de la somme) prouve la non convergence
uniforme d'une suite (resp. d'une série) de fonctions.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 8 .t~/_"-----------------------~
1 Exemple classiqbe : fn : [O. 1] -[H(, X r-> fn(x) = xn.
• La suite (fn) converge simplement sur [0, 1] versf:

f : [0,1]-R x>-+ { °1 SIs~XE


X = 1
[0,l[
Chaque fonctionfn est continue sur [0, IJ etf ne l'est pas.
Donc la suite (fnh" ne converge pas uniformément sur [0.1].
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 177

exemp~ 9
1 Mœ:ltrer que C~a. bl F) est un sous-espace complet de ZAx ([a. bl F) .

• On sait déjà que d3x ([a, bl F) est un espace complet et que C([a, b], F) est un sous-espace
vectoriel de d3 ([a. bJ. F),
il reste donc à vérifier que C([a, bJ. F) est fermé dans d3x ([a, bl F).
Utilisons la caractérisation d'un fermé à l'aide d'une suite.

Soit (ln)', une suite de C([a. bJ. F) qui converge versJ dans d3x ([a. bl F). Il s'agit, par définition,
d'une convergence uniforme sur [a, b], donc le théorème 9 garantit la continuité deJ sur [a. b].
Ainsi, JE C([a, b], F).

En conséquence, C([a. bJ. F) est fermé donc complet dans ZAe:v([a. b], F).

exemple 1
~~-.---~ ,/ /~ +e:vn a

!
Soit a ER lai < 1 et S: [O.1[~R XI-» L~
1-x
~ Montrer que S est continue sur [0,1[. n=l

~.•••
21 'Trouver un équivalent de S(x) quand x tend 1.
•\/ Nous avons affaire à la série de terme général Un: Un: [0.1[ --=...;.IR\, an
X f-ô> ---n
l-x
1) Montrons la convergence normale de L Un sur tout segment [0, b] inclus dans [0.1[.
Pour tout x de [0, b] :

1 ( )1 0< Iain 0< lanl 0< Iain d Il Illü.b] 0< Iain


Un X ~ 1 _ Ixl n ~ 1 _ Ixl ~ 1 _ b onc Une:v ~ 1- b
La série géométrique de raison 1al < 1 est convergente, donc la série de terme général
Il Un 11l;;,b] converge.

Conclusion: la série de fonctions L Un converge normalement donc uniformément sur [O. b]


pour tout réel b E [0.1[.
Il en résulte fa convergence simple sur [0, 1[, l'existence de la somme
+'x:
a n
S : [O. 1[ -+IR\, x 1-» L ---n
l-x
n=l
et la continuité de la restriction de S à [0, b] pour tout

b E [O. IL donc la continuité de S sur [0, 1[.


En effet, le théorème 10 s'applique sur [0, b] à la série de fonctions continues L Un.
2) ta solution tient à l'identité et à la limite suivantes:
l-x 1 1- x 1
---n
l-x = l+x+ ... +x n-l
et lim
x-1
x<1
1- x =-n
---n
+x 1- x
Comme (l-x)S(x) = L ---n
n=l l-x
an, introduisons lasuite de fonctions de terme général

Un [O.1[~R XI-»
1- x
---d n
l_xn
178 Précis d'Analyse Il

an
Notons que lim Un(x) = -,
x_l
x<1
n
La convergence normale sur [0, l[ s'obtient par:

Un X = l+x+ Iain a ln Il Un [D,l[ = a ln


.. ,+x n- 1 ,s;
1 ( )1 1 1

an
Sachant que, pour lai < 1, L -n
+00

n=l
= - €n(l- a), il suffit d'appliquer le théorème 7: limite

terme à terme pour obtenir:


+cx:; +oc +X'

E:rt
n=l
x<1
L un(x) = L ~01
n=l x<1
Un(x) donc YEt(l - x)S(x) = L~.an
x<l n=l
n = - €n(1 - a)
Conclusion :

+X an €n(l- a)
S(x) = L 1_
n=l an X:-""
1-x

C. Intégration et convergence uniforme


C([a,hl F) désigne toujours l'espace des fonctions continues de [a. b] dans F,
Théorèmes:

t.11 Intégrale d'une limite uniforme d'une suite de fonctions continues


Soit Vnh" une suite de C([a. b]. F) qui converge uniformément sur [a, b] vers
J. AlorsJ est continue sur [a, b] et :

(,b
an,
J(t)dt= ~Ty
~~.j'b
a
Jn(t)dt

Remarques
>j

..
1) La continuité des fonctionsJn n'est utile qu'à partir d'un certain rang avec la convergence
uniforme, elle procure la continuité de J.
Cob

2) Dans le cadre de ce théorème il y a permutation de n~Tx' et de .la

a [n-+x:
.j,b lim JnCt) dt = n-"'T_'-
lilIl. ,j,b
a JnÎtI dt
3) Ce théorème exclut toute intégrale généralisée,
I@f' Le résultat se déduit de :

J(t)dt- Jn(r)dt,s; ûÎt) - Jn(t) dt,s; ib - a) - Jn'I:.:


\j'b
,a 'j,b
al' 1 j'b
a

et n~~" lû - Jnllx =° 0
t.12 Intégration terme à terme d'une série de fonctions continues
Soit L Un une série de fonctions de C([a. bJ.F.I qui converge uniformément
sur [a, bJ. Alors:

Lb (Ê un(r)) dt = Ê (Lb un(r)dt)


Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 179

Remarques
+C'C

1) Dans le cadre de ce théorème il y a permutation de lb et de L,


n=O
2) Ce théorème exclut toute intégrale généralisée.
n
~ Il suffit d'appliquer le théorème précédent à la suite de fonctions Sn: n e-+ L
i=O
Ui
D

Exemples - Travaux

exemple 1,1
".
\
v
x +-x· xn
Sachant que, pour tout x réel, e =L nl'
n=O

établir
- , l'égalité J'lo XX L
dx= +0:: --n
(_I)n+l
n=l n

+:0 nv n
Pour tout x E JO,1], on a
X' )( = extnx L
= ,x
n=O
'Lnx
--n-t-'
Introduisons la série de fonctions de terme général Un :
x xn tnn x
ua = 1 et, pour n EN, un(O) = 0, Un(x) = n.1 si x E JO, IJ

Etablissons la convergence normale sur [0, IJ :

Ix€nxln 1 1
V x E JO, 1], Un(x)1 = n.1 ~ -n-I
e n. (car sup Ixtnxl = -)
1

JO,l] e

Il Un 1100 = Iun (~) 1 = eT~n! est le terme général d'une série convergente.
Appliqù'ons le théorème 12 : intégration terme à terme:

Il
o
xXdx= L il
+00.
n=O 0
(x€nx)n
n.
1 dx

Le calcul de an = JorI (x €n x)n dx permettra de conclure.


Une intégration par parties donne, pour tout p E NX :

dx = -~
1,1xn(€nxt
.0 n+l0 1·1
xn(€nxt-1 dx d'où

et la conclusion ou
180 Précis d'Analyse Il

D. Dérivation et convergence untforme


J désigne un intervalle de lR1
non réduit à un point.
e1(I, F) est l'espace des fonctions de J dans F de classe el.

t.13 d'une suite de fonctions

Soit (fnlr\j une suite de fonctions de e1(I, Fl telle que:


• la suite (fn),,,,, converge simplement sur J, versJ: J~ F

• la suite (f~l,,,,,converge simplement sur J, vers une fonction 9 : J - F, cette


convergence étant uniforme sur tout intervalle compact [a, b] cI.
Alorsf est de classe el sur J et f = g.
Remarques
1) La condition "à partir d'un certain rangfn est de classe el sur f' suffit.
2) Dans le cadre de ce théorème, la dérivation et la limitecommutent :

C~T:"fn) f = n~T:"f~
~ a étant un point fixé de J, etfn étant de classe el sur J, on a :

'if XE J.jn(X) =fn(a)+L'{f~(t)dt


La convergence uniforme sur [a, x] de la suite (f~h vers 9 donne:

lim ..1Xf~(t)dt=j·X
n~+G) a limJ~(tldt
a n~+x d'où 'if XE I, f(xl=f(al+ Jor"g(tldt.

Ilen résulte f E C1(I, Fl avec f = g.


D
.-
t.14 Dérivation terme à terme
1

Soit L Un une série de fonctions de e1(I. F) telle que:


• la série L Un converge simplement sur J,
• la série L u~ converge uniformément sur J sur tout intervalle compact [a, b] c
J.
Alors la fonction somme S : J - F est de classe el sur J avec:

'if x E 1. Sf(xl = L
n;O
u~(x)

Remarques
1) Ilest utile que toutes les fonctions Un soient de classe el sur J.
2) Dans le cadre de ce théorème la dérivation et la sommation commutent :

(~n;Oun(x») , = n;Ou~(x) t n
~ Appliquer le théorème précédent à la suite de fonctions Sn: n'-è> LUi. D
i;O
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 181

1 IV - Méthodes pratiques
Il s'agit d'étudier une fonction réelle d'une variable réelle: limite, équivalent, dérivée,
variation quand la fonction est donnée par une intégrale, une limite de suite de fonctions,
une somme de série de fonctions.
Chaque fois, nous décrirons la méthode en traitant simultanément un exemple.
Un deuxième exemple sera donné ensuite sous forme d'exercice.

A. Intégrale dépendant d'un paramètre

Exemples - Travaux pratiques


/---.L-

...•Justifier la définition de f: R--+C, x f--c> f(x) = ·0


--2
l+t
dt.
1 Montrer que f est continue
~onti:~i:::~Jtn-te-' sur R.
g-r-a-le-ge-né.raliSée
déPendanit~'~n ::amètre
• La méthode consiste à :

• introduire la suite de fonctions (fn)'" définie par fn: IR1~C, Xf--c>


j.n
·0
--2
eixt
l+t dt

• établir la continuité de chaque fn en utilisant les résultats du Chapitre VI

• conclure à la continuité de f avec le théorème sur la continuité d'une limite uniforme.


Applicationde la méthode à l'exemple

~éfinition de f éU 1
La fonction <:p:1R12--+C, (x, 0 f--c> --2 est continue sur 1R12
et l<:p (x, 01 = --2
l+t l+t
·+x

Donc~pour tout réel x, l'intégrale Jor <:p(x, t) dt est absolument convergente.

• Convergence simple de (fn) versf


àcquise par définition même de la convergence de l'intégrale:

hm
n-+C0lo r <:p (x, rC0
0 dt = lo <:p (x, t) dt
• Convergence uniforme

~-
1
Ona
lf(x) - fn(X)1 ~
1+::<:
n
--2
l+tdt
~ .n1+::<: :2
tdt
= 1
n donc Iif - fn n'
Ainsi lim
]1---++':-<::
Iif - fn 1100 = ° et la suite (fnhJ converge uniformément sur 1R1.

• ContiJ;luitéde fn
<:pest continue sur lR1x [0, n] donc fn est continue sur lR1par application du théorème sur la
continuité d'une intégrale dépendant d'un paramètre.
182 Précis d'Analyse Il

• Continuité de f sur IR
par application du théorème 9: continuité d'une limite uniforme.
Exemple analogue

Etablir la continuité de la fonctl6n ]0, l[ --+IR,


1 dt
x-+Jo rCO tX(t+l)

1
exemple 13

Montrer que la fonction IR~R x -+ e-


.............................
f:
.0
fo+'co il cos 2xt dt est de classe CI .

D e ·.r'~?fi()ri
Calculer
•'•••
.••
I ·..•....•..
·..•.. en intédrale
f(x),d'une
..•..•••.••..•• déduire f(x) .
généralisée dépendant d'un paramètre

• Définition de f
·+x- ·+x
Par convergence de l'intégrale f(x) = Jof <p(x, t) dt = Jof . e- il cos 2xt dt

• Définition de la suite de fonctions (fn)",

fn(x) =
ln <p(x,t)dt=
·0 Jn0
e-t
2
cos2xtdt

La convergence simple sur IRéquivaut à l'existence def.

• Dérivation de fn
Par le théorème de dérivation sous le signe l ' la fonction <pétant de classe CI sur 1R2,fn est de
classe CI sur IRavec:

fi,Cx) = -(x, t)dt = -2 te-ë sin2xtdt


J.n
.0 éJ<p
éJ x J.n?
.0

• Définition de la limite simple de (f~),o


,
Soit g: IR~R x -+ -.-' (x. Odt = -2 te-t sin2.\.1:dt
J'+x
.0 déJœx l+X
.0 2

La majoration 'if (x, 0 E IR x IR+.I te- t2 sin 2.\.1:1~ te- t2 donne l'absolue convergence de

Jo rx te - il sin(2.\.1:)dt et donc 'if x E K. n-+x


lim f~x) = g(x).

• Convergence uniforme sur IRde la suite (f~)"

par majoration du reste intégral (g - f~) (x) = -.-(x. r) dt .


.j+x
n dX
éJ'f

Ici Ig(x) - f~(x)1 ~ 2 ln rx te-t2 isin2xti dt ~ 2 ln rx te-t2 dt = e-n2

donc IIg - f~11x. ~ e-n2 et lim


n-+x 9 - f~ Ilx = 0
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 183

• Conclusion
par [e théorème 13 : dérivation d'une suite de fonctions

f est de classe CI sur Si: et f(x) = -' (x, t) dt


.0
1,+::-:: aacox

f(x) = -2 .1"+::-::
0 te-[2 sin2.xtdr = i_e-t2
' sin 2À1:]0+::-:: +2x Jo/+::-:: e-t" cos 2xt dt

Donc f(x) = 2,'if(x) , f(x) =À e" 9 avec À=flO) = .0


l+::-:: e-t 2 dt = '"'2
/TI
AInSI'ï!XE-"i. e cos2À1:dt=-e'
., ~ l+::-::
.02 - t2 , V7T \..2

Exemple analogue
Trouver une expression intégrale de la dérivée de [a fonction:

r:JO.+x[~iH, x>-+ e-ttX-1tdt


l+C0
·0

, B. Equivalent de la somme d'une série defonctions

Exemples - Travaux pratiques

i /
exemple 14 ~/~' _
1 Méthode dite " Eq~a!ent au premier terme"
• Une fonction étant donnée sous [a forme d'une série, par exemple:
+::-:: 1
f : JO,+x[-iH, x>-+f(x) = L -h-nx
n=l
s

on cherche un équivalent def(x) quand x tend vers +x.


f est somme de la série de fonctions de terme général:
1
Un :JO,+x[~R x>-+ -h--
s nx
dont la convergence simple tient à ['équivalent Un (x) 2e-nx.
n---i-+O:'

1 1
Ici, chaque fonction Un: x>-+ -h--'
s nx (n ? 2), est négligeable devant Ul(X): x>-+ -h
s x
quand x tend vers +x.
En montrant que leur somme est encore négligeable devant Ul (x) quand x tend vers +00 :
+x
L
n=2
un(X) =f(x) - Ul(X) = o( Ul(X))
on prouve que f(x) ~ Ul (x).
X---i-+OC

+x'

I[ suffit, par conséquent, de majorer L


n=2
Un(x) par o( Ul(X)).
184 Précis d'Analyse Il

1 2e-nx
Dans notre exemple,
Un(x) = sh nx = 1 ~ e-2nx
e
2-nx _
et pour n ~ 2, 0 ~ un(x) ~ _
-e -4x (suite géométrique de raison e-x < 1)

Ainsi 0 ~ L
+00

n=2
un(x) ~
(1 - e-
2e-2x
4
x)(l - e-x) X-Hoa
~ 2e-2x et Ul(X)
X~+C0
2e-x,

1 2e-x
donc
[f(x) ~ Ul(X)] = o( Ul(X»)
et enfin
L
+C0
'"""-
n=l
shnx -
x~+oo

Exemple analogue
1
L
+CX:'

Equivalent de
n=2 n( n n)
e x quand x tend vers +oc.

exemple 15

1 Méthode dite" Equivalent terme à terme"


• Une fonction étant donnée sous la forme d'une série, par exemple:
+x n
f :]O,l[-+IFR, Xf-i> L--
n=l
X

1+ nx
On cherche un équivalent def(x) quand x tend vers 1.
f est somme de la série de' fonctions de terme général:
n
X
Un :]O,l[-+1FR,
X f-i> 1+ me
xn-l
dont la convergence simple tient à l'équivalent un(x)
n~+,cx: n
1
Ici, quand x tend vers 1 par valeurs inférieures,
n-l
Un (x) x~l
- --1
n+ terme général d'une série, ,-
X
divergente, mais aussi un(x) - -- = vn(x).
n-+cx: n
L Vn est une série entière dont la somme est connue (voir Chapitre VIII de ce tome) :
1 +cx:
9 : ]O,l[-+IFR, x f-i> L
+cx:

n=l
vn(x) = -x L-
n=l
xn
n = ---
tn(1 ~ x)
x
Notons que g(x)
x~l
- lin(1 - x)l.
Majorons la différence vn(x) - Un(X) :
n-l n-2 1
\lxE]O,ILO~vn(x)-un(x)= n (-~ +nx )~ 7
nn+ 1)~ n(n + 1)
1 1 1 +cx: 1
En écrivant n ( n + 1) = -n - --Ion
n+ a L
'"""
n=l
nn + 1)
( = 1,

1
L L(
+cx: +cx:

on peut sommer 0 ~
n=l
(vn(x) - un(x» ~
n=l
n n + 1)
c'est-à-dire 0 ~ g(x) - f(x) ~ 1
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 185

Donc
~ [g(x) - f(x)J = 0 (g(x)) , et on peut conclure à f(x) x~l
,- g(x)

soit encore - Itn(l-


x-l x)1

Exemple analogue
+X n
Trouver un equivalent de 2.:= 2 ') quand x tend vers +x.
n=l n + n x

exemple 16 ~

, Méthod/~âite" Comparaison d'une série et d'une intégrale"


• 1) GE6' d'une série réelle

~Ci la méthode est connue, illustrons-la par un exemple simple où les inégalités et les con-
vergences de série et d'intégrale sont évidentes.
1
Pour a> 1, la série de Riemann ex et l'intégrale Ci sont convergentes,
2.:=
n~l n l
;,'+00 t
dt

et de plus, rx 7'
JI -1
dt = a 1

La fonction
1
t f-7 CI
t étant décroissante, on a :

(n ~ 1)
.in+l
n
- ~ -
dt
tCi 1
nCi
~
i·n
n-l dt
tCi
(n ~ 2)

d'où en sommant Ci ~ 2.:= ex


1~ 1+ j,+oo Ci
.j,+x
l dt
t
+::0
n=l nIt dt

1 +00 1 a
d'où l'encadrement --a -1 ~ L
~ -nCi ~ --a-l
n=l
+::0 1 1
On en déduit l'équivalent 2.:=
n=l
Ci
n - 0:---+1
0:>1
--1
ex-

Remarque
Les programmes P et P' ne contiennent pas les théorèmes de sommation de relation d'équi-
valence. La méthode précédente permet alors de retrouver les résultats de ces théorèmes.
+C0 1
Par exemple, un équivalent du reste d'ordre N : RN = 2.:= ex se déduit
n=N n

de l'encadrement j+::0 Ci
dt
~ 2.:= ex ~ ----a +
+x· n 1 1
1+·::0 Ci
N t n=N N N tdt

et du calcul
JN rx 7'dt = (a _1)NCi-11
186 Précis d'Analyse Il

2) / Cas d'une série de fonctions

La question se présente, par exemple, de la façon suivante:


+x 1
Trouver un équivalent de f(x) = L -h--
n;O
c nx quand x tend vers 0, x> 0 ?

• 1
D'abord présenter le terme général de la série de fonctions: Un : JO, +:x::[ -;-IR, x f-7 ch nx

• 1
Vérifier la convergence simple sur JO,+x[: -h-- ~
c nx n-.;-+x 2e-nx
La méthode consiste à comparer la somme de la série
+00 1
f(x) = L -h--
n;O
c nx à la valeur de l'intégrale h(x) = ·0 l+x chtx'
dt
Voici les conditions à réunir:

• 1
Pour x> 0 fixé, la fonction 9x : [0, +:x::[-;-IR, X f-7 ch tx est continue, décroissante.


L'intégrale h(x) = l+x 9x(t) dt = .0l'+x-hilitx
o c
conver~ et possède une limite ou

un équivalent simples quand x tend vers 0


,+x dt 2 ~
h(x) =:x (pour x > 0)
h(x) = 10 ch tx = [ :;;:Arctan é" ] +x
0

• La fonction x f-7 uo(x) est négligeable devant h(x) (x ~ 0)

uo(x) = 1 = a ( ~) quand x - 0
Voici la comparaison proprement dite:

(n;o 0) 9x(t) dt "'" 9x(n) = unC\:) "'" 9(X)(0 dt (n;o 1)


.ln+l
n j,nn-l
La série et l'intégrale convergent, on peut sommer:

~n;O'jn+l
n 9(x)(0 dt "'"~
n;O Un(X) "'" UO(x) + ~n;l' lnn-l 9x(t) dt

h(x) "'"f(x) "'" uo(x) + h(x)

La condition UO(x) = o( h(x)) est essentielle pour conclure:


+x 1
f(x) -
x-o
.DO
h(x) L chnx
n;O
X-L'
.o.:>l!
2x

Exemple analogue
+x X
Calculer
L
lim n;l x,2 + n2
n-+x
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 187

(nEl'\n

On retrouve la méthode de comparaison avec une intégrale sans disposer de la monotonie de la


fontion gx :
1
gx : [1, +x[ ---cR t f-7 n
t+ (t - x)
La comparaison se fait alors par l'inégalité de Taylor-Lagrange:

1 G(n + 1) - G(n) - G1(n) ~ -1 sup G Il (t) 1 1 1

2 tE[n,n+1]

1
r
.1 n n+1 gx(t) dt -gx(n) 1
~ 21 tE [n,n+1]
sup Ig~(t)1

On pourra utiliser la démarche suivante:

1) Introduire la série de fonctions de terme général:

Un : 1R---c1R, x f-7 9x(t) dt =


.l·n+1
n .ln+1
n t + (tdt- x)

dont la convergence simple est directement liée à la convergence de l'intégrale

+:0 dt
h(x)= r
.11 t+(t-x)-

2) Etablir la convergence uniforme sur IRde la série L Un par une bonne majoration (uniforme)

de son reste Rn =
l+:o---t + (tdt-
.n x)
~.

3) Efféctuer également une bonne majoration (uniforme) de la différence:

IUn(x) - Un(x) 1 ~ ~ sup Ig~(t)1


2 tEln.n+1J

+00

4) Effectuer enfin une majoration (uniforme) du reste L


n=N
Un (x) à l'aide des 2 majorations
précédentes.
188 Précis d'Analyse Il

Dans l'exemple proposé, cela nous donne:

1
1) 9xCt) -
t--->+=
2"
t et le critère des équivalents de fonctions positives donnent la convergence

de l'intégrale JIr= 9xCt) dt

2) 0"'" rco n+Ct-x)2


RnCx) "'" Jn dt "'"
1+co ---
-co n + (tdt~ x)
2
- .J+x
-x ~=
n + u2 vn:
TI

3) 9~(t) =_ 1+ 2Ct - x)
[t + Ct _ x)2] 2'

1 1 1
Séparons les deux termes: ---2 ""'2""'2'
[t+Ct-x)2] t n

Dans le second terme faisons une" homothétie" t - x = uJt :

2lt-xl 2 1ul Jt
---""'-.--""'- 1 2 1ul 1
t2(1 + u2)2 tJt 1+ u2 nvn:
[t+Ct-x)2r

1 1 2
Au total IIVn- unllx "'" n2 + nvn: "'" nvn:
+0::; + cc; + cc'

4) Par l'identité L
n=N
unCx) = L
n=N
(un (x) - vn(x» +
n=N
vn(x) L
+IIRNllx
et la majoration [ï= ï= Il Un - Vn
n=N Un(X)1 "'" n=N

Il vient IIï=unll
n=N x ""'~n-N n~+ ~

1 +x 1
Comme la série réelle :L (.; est convergente son reste d'ordre N,
nyn.nyn n=T,L. (.;'tend vers O.

N--->+x
Donc ï=
hm .11 n=N unll cc
.. = 0, c'est la convergence uniforme sur [hg de la série L Un·
Remargue
1 1
Il Un = sup 2 = (série harmonique).
XE 8. n + (n - x) n
,~
La série :L Un ne converge pas normalement sur IR.
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 189

C. Cas des séries alternées


Il est intéressant de manipuler des séries alternées L(-l)nan où la suite réelle (an\~
converge vers 0 en décroissant.
On utilise les propriétés suivantes:
+x
i lia série converge S= ~ (_l)n an (critère spécial des séries alternées)
n=O

+x
ii Ile reste d'ordre N. RN = ~ (-l)nan vérifie IRNI ~ aN
n=!\T

iii 1 on connaît son signe: RN = (_l)N IRNI Ra ~ S ~ ao - al.


Pour une série de fonctions L( -l)nun(x) :
• la propriété il fournit la convergence simple,

• la propriété iil fournit la convergence uniforme Il RN

• la propriété iiii donne des encadrements, limites ou équivalents


Décrivons deux méthodes sur un même exemple:

Soit J: [O,+x[~R X >-7 ~(_l)n-Itn


+x l+~
()
Il s'agit de trouver un équivalent de J(xl quand x tend vers 0, puis quand x tend vers +00.
Le caractère alterné de la série de fonctions L(-l)n-Iun(x) est clair et,

pour tout x fixé dans [0, +x [,la suite réelle n >-7 un(x) = tn( 1 + ~) décroît vers O.
• Pour le comportement de J(x) quand x tend vers 0, on pense à " l'équivalent terme à
terme"

+x (_l)n-l
On connaît la somme ~--=tn2,
n=l
d'où le résultat probable J(x) - x tn 2.
x-+O

La méthode s'appuie sur le théorème de limite terme à terme appliqué à la fonction:

X
J(x)
=~
+x
x
n=l (_l)n-l
tn
(
1 + -;x) (x> 0)

Le théorème des séries alternées s'applique toujours et la propriété iil fournit la conver-
gence uniforme sur ]0, +x[ :

~-N1
190 Précis d'Analyse Il

J(x) +:::c(_I)n-l
Le théorème limite terme à terme donne
lim
x-;-o -X L
= '" --- n
n=l

c'est le résultat prévu


L
n=l
~(_I)n-l en (1 +~) ~ xenz,
n x-;-o

• Pour le comportement de J(x) quand x tend vers +oc, on va appliquer la méthode dite
" équivalent à la moitié du premier terme"
Cette méthode est liée à la transformation suivante:
+00 +~

J(x) = L(-I)n-lun(x) = Ul(X) + L(-I)nun+1(x)


n=l n=l
Ul(X) +:::c n 1
J(x) = -Z-+L(-I)
n=l
- [Un(X)-Un+1(x)]
§.i le théorème des séries alternées peut encore s'appliquer, (décroissance de la suite
n Ho un(x) - un+1(x) (1 ), la propriété iiii donne l'encadrement:
Ul (x)
o ~J(x) - -2- ~ [Ul(X) - U2(X)]

soit ici 0 ~J(x) - en(: + 1) ~ en(x + 1) - en ( ~ + 1) = en (2~:~)~en2


et la conclusion n=l (_I)n-l
~ en (1 + ;) x-;--::c: _e_~_x,

Remarque importante pour (1)


La décroissance de la suite n Ho Vn = Un - un+l
dépend du signe de vn-l - Vn = un-l - 2un + Un+l

En ecnvan
" t 2"1 ( Vn-l - Vn) = Un-l 2+ Un+l - Un, on VOl't que a convexite'd e la SUI'te 1 .

n Ho Un suffit pour assurer cette décroissance.


Conséquence pratique
x étant fixé dans l'intervalle d'étude, on étudie la convexité de la fonction' gx : t Ho Ut(x).

Dans l'exemple proposé x> 0, gx: [1, +x[ -;-!R, t Ho en (1+ ~)


i 1 1 1 1
on obtient gx(t) = -t -,
+x - -t et d/:(t) = t 2 - --.-9
(t+xr >0 d'où la conclusion.

Exemple analogue
+'x x
Soit J(x) = L
n=l
(_I)n-l Arctan Tl'

Trouver un équivalent de J(x) :


1) quand x tend vers 0,
2) quand x tend vers +x,

,"
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 191

Exercices-types
/
__ EX.5.1, / Ex. 5. 7 *-/
Soit (an)'" une suite complexe qui converge
Montrer que: \)
vers O.

11tn t . tn(l -
o
t) dt = 2 - -
,,2
6
1) Justifier la définition de :

Ex. 5. 2
f : IR~L,x~ IÎ'
L IX
+=--:>

n.
'1=0
an n

1 ) / Justifier la définition et la continuité de la 2) Montrer que f(x) = o(eX) quand x tend


vers +oc.
/ fonction:
EX.5.8

+x 1) Soit (an)N une suite réelle positive crois-

X ~ L
'1=0
Arctan(n + x) - Arctan n
sante et An =
'1

L(-l)kak.
k=O
?/l Trouver une expression simple de Montrer que a "'" (_1)'1 An "'" an
f(x + 1) - f(x) 2) En déduire la convergence uniforme sur
IR de la série de fonctions de terme gé-
8) Déterminer un équivalent def(x) quand (_l)nn
xtend vers +X, puis vers -x. néral Un : iR~!R:, x ~ ~
n +x
Ex. 5. 3 À Ex. 5. 9

1) Justifier la définition de la fonction: Montrer que:

f : IR:~IR,x ~ L -n1
+X

'1=1
cosn xsinnx l+X
.0
e-t __
sinxt
t
dt = Arctanx (x E!R:)

Ex. 5. 10
2) Montrer que f est de classe el sur
Soit (Pn)"" une suite de polynômes de IK [X]
IR\"Z' ; calculer f. qui converge uniformément sur IR: vers

3) En déduireI J E 2F (IR, IK).


Que dire de la suite des degrés de Pn, de la
Ex. 5.4
limiteJ?

Ex. 5. 11
Calculer n~r;?:v L (k)n
'1
k=O '1 1) Etablir la convergence uniforme de}a
suite de fonctions :
Ex. 5. 5 ~
Jn : [0, 1] ~IR, x ~ e-nx - (1 - x)n
2) Que dire de la série de fonctions LJn ?

Calculer n~~C0 ( 1 + ~) '1 pour Z E iC. Ex. 5.12

Ex. 5. 6 Soit E = C1([0, 1], IK), le IK-espace vectoriel


des fonctions de [0, 1] dans IK de classe el.
Soit A E .ûtp (lK), montrer que:
1) Montrer que l'on définit une norme par:

lim Ip + -n = L -1n. E --;-iR,J ~ N(f) = lf(O)! + sup


tE [0,1]
l(
(t)1
Tl-d0:
( A)n +xAn
'1=0
2) L'espace (E, N) est-il complet?
192 Précis d'Analyse Il

Ex. 5. 14

1) Justifier la définition et la continuité de la A toute fonction] c C([O, 1], IR), on associe la


fonction: suite de polynômes

] :]0, +=[----;-IR, x>-+ L--


+cv (_l)n

n=O
n+x Bn(f)(x) = ~n k
Cn] (k)
~ x k (1 - x) n-k
1) Déterminer Bn(f) pour
2) Trouver un équivalent de ](x)
]: x>-+ 1,
a) quand x tend vers 0,
] :x >-+ x,
b) quand x tend vers +cc.
]:x>-+x2
1 tX-1
2) Calculer 9n(X) =
3) Etablir l'égalité ](x) = Jor -1-
+ t dt
4) Retrouver les équivalents du 2).
Ln
k=O
k
Cn
(
k
~ - X •
)2
.k
x (1 - x)
n-k

Indications
Ex. 5. 1 Ex. 5.3
Utiliser les deux sommes de séries suivantes: Appliquer soigneusement [e théorème de déri-
tn vation terme à terme.
L Tl
+::0

° ~ t < 1, €n(l - t) = -
n=l Ex. 5.4
2 +::0 1 Ecrire:
et -
'TI"

6 = L..
n=l
2"
n ~

S(n)=L ~ =Ln (' 1-~


n ()n )n,
=tLj(n)
x
EX.5.2 k=O )=0 )=0
et appliquer le théorème de limite terme à terme.
1) Appliquer le théorème" continuité d'une
[imite uniforme ". Ex. 5.5
2) Former Un(X+l)-Un+l(X) puis sommer.
Z , k Z
3) Comparer une série à une intégrale gé-
néralisée.
Ecrire ( 1+ Tl ) L
n Cn nkk = +x
n = k=O k=O
uk(n) L
et appliquer le théorème de limite terme à terme.
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 193

Ex. '5. 6 Ex. 5. 11

Utiliser l'exponentielle d'une matrice: 1) Etudier fn et trouver un majorant ou équi-

~ = L,
+:cc:

n=O
An
n. (voir Chapitre VIII) 2)
valent de Ilfn Il:cc:·

Etudier la continuité de la somme


+.::;(:.

Ecrire:
X>--è> Lfn(x).
n=O

( Ip + Tl
A)n L
n C~ Ak
= k=O nk = +:x:
k=O Uk(n) L Ex. 5. 12
Appliquer le théorème de limite terme à terme. Application directe du théorème" dérivation et
limite uniforme"
Il s'agit d'une copie conforme de l'exercice pré-
cédent Ex. 5. 13

Ex. 5. 7 1) L'équivalent en 0 est le premier terme,


l'équivalent en +00 est la moitié du pre-
Etablir la convergence uniforme sur JO,+x[ de
+cx::: mier terme.

L a7 N-l 1- (_I)NtN
la série de fonctions n. xne-x
n=O 2) Utiliser L n=O
(_I)ntn =

EX.5.8 1
1) Par récurrence 3) Utiliser f(x + 1) + f(x) = x'
n Ex. 5. 14
2) La suite n >--è> -2--2
n +x est d'abord crois-
Introduire la fonction:
sante puis décroissante. n

Ex. 5.9 t>--è> L C~ ektxk(1 - x)n-k


k=O
Utiliser la série de fonctions: et ses dérivées.
Evaluer la différence:
f(x) = +C0 L sin nt dt
ontJr(n+l e-t __ f(x) - BnV)(x) =
pour calculer f (x).

Ex. 5. 10 ~ C~ ~(X) - f (~) ] xk(1 - xt-k


en distinguant les deux ensembles:
A partir d'un certain rang chaque fonction
Pn+l - Pn est bornée.
{ k/ 1 ~ - xl <11 } et { k/ kn - xl ~Œ}
1
194 Précis d'Analyse Il

Solutions des exercices-types


La fonction j: [0, 1] --+~,J(t) = ten t· .en(1 - t) si ° < t < 1.1(0) = 0.1(1) = ° est continue et

positive. l'existence de l'intégrale l = fol .en ten(1 - t) dt en résulte.


tn
j est la somme de la série de fonctions de terme général Un: [0, 1] ~R t f-'> --.en
n t
Etablissons la convergence normale sur [0, 1] :
1 tn.en tn 1
avec sup
tE[O.l]
Ix.enxl = -, en écrivant
e
unCt) = ---2-
n
? 0, il vient Il Un 11~·1]= -----Z,qui est
en
le terme général d'une série de Riemann convergente.
Le théorème 12 " intégration terme à terme" s'applique:

JorI [+CC
~Un(t) ] dt= ~Jo
+= rI un(t)dt , JorI .enten(l- t)dt= ~-
+x .la -n-dt
rI tn.en t
Une intégration par parties donne:
+x
V n? 1, -
1·1tn .en t dt
. a
= -
n+
--1 .en t
[tn+1]1
+
o' 11--1
n tn+
a
dt = ---2'
(n +11)
donc I=:L 1 \
n=l n(n + 1)2 \
1 1 1 1
D'autre part ---- = - - -- - ---
, n(n + 1)2 n n + 1 (n + 1)2
NIN 1 N+1 1 N+1 1 1 N+l 1
donc L
n=l n(n + 1)
2 = :L
n=l
n - :L
n=2
n - :L -:2
n=2 n
= 1- N +1 - :L -:2
n=2 n

Finalement j.1a .en t .en(1 - t) dt = 1 - :L n1


+x -:2
n=2
=2- i·
~2

Ex. 5.2

1) La fonctionj se présente comme somme de la série de terme général:


Un : ~~~, X --+ Arctan(n + x) - Arctann
Chaque fonction Un est de classe el sur ;g,
L'inégalité des accroissements finis donne la majoration:
~-Œ
° ~Œ~~, o ~ Arctan ~ - Arctan Œ~ ---9
1+ Œ~
lx! a
donc sur [-a, a], (a> 0), IUn(X)1 ~ ' " ,2 ~ --~
1+ (n - lx!) (n - a
a
et II[-a.a] ~ 2
Il un C0 (n _ a)
a
---2
(n - a)
étant le terme général d'une série convergente, la majoration précédente donne la

convergence normale sur [-a, a] de L Un.


Ainsi la série L
Un converge simplement sur R (j est donc continue sur R) et uniformément
sur [-a, a] (j est donc continue sur] - a, aD pour tout réel a> O.
Finalement j est continue sur Ri.
Chapitre 5: Suites et séries de fonctions 195

2) La simplification par Arctan(n + 1 + x) donne:


Un (x + 1) - Un+l (x) = Arctan(n + 1) - Arctan n
JI.:

d'où [a somme partielle ~ ( un(x + 1) - Un+l(X») = Arctan(N + 1)


n=O

et en faisant tendre N vers +X, il vient f(x + 1) - [f(x) - uo(x)] = ;,

Pour tout x E R, f(x + 1) - f(x) = ; - Arctanx,


3) Appliquons [a méthode" comparaison à une intégrale ",
A x fixé dans :;:;;:, associons la fonction 9x: t f--è> Arctan(t + x) - Arctan t continue,
positive, décroissante et telle que ['intégrale généralisée h(x) = 9x(t) dt existe.
,0
10+00

x
([e critère d'équivalents de fonctions positives s'applique 9x(t) ~
t-HOO
--2)
1+ t

Il convient d'évaluer h(x) = fo+x [ArctanCt + x) - Arctan t] dt.


Par la relation de Chasles et par [a translation U = t + x :
hA (x) = [Arctan(t + x) - Arctan t] dt = Arctan U du - Arctan t dt
J,A
·0 .j'X+A
x l·A
·0
·x+A ·x

f
hA(X) = JA Arctantdt- Jof Arctantdt

et h(x) = hm hA(x) = -x - Arctan t dt = Arctan - dt


A~+x 2TI lX0 l'x
0 1
t
Faisons tendre x vers +X, et utilisons le théorème d'intégration des relations d'équivalence
pour les intégrales divergentes de fonctions positives:

Arctan 1 t~+oo 1t
-t· ~ - donne 1 Arctan ---dt
~,X
~
1t x_+x. 1x
1 -dt
t donc h(x) +00
~ en x

Comparons maintenant la série et l'intégrale:

(n EN), 9x(t) dt ~ Un(x) = 9x(t) ~ 9x(t) dt, (n EN')


jn+l
n 'i·nn-l
et par sommation (l'intégrale et la série convergent) :

hroo9xCt) dt ~ ~=0 un(x) ~ uo(x) + hrx 9x(t) dt

h(x) ~ f(x) ~ h(x) + Arctanx


TI
Comme h(x) ~ enx et
+x' Arctan x +~ 2' on en déduit:
f - h = o(h) et donc f(x) ~ enx
+C>;J

Fixons x dans 1R1=- et gardons [a fonction 9x: t f--è> Arctan(t + x) - Arctan t continue,
mais ici, négative et croissante.
La méthode précédente s'applique encore avec la même définition de h(x) et des inégalités
changées de sens:

.J rn-l 9x(t) dt ~ un(X) ~ J r+1


n 9x(t) dt
En sommant, on obtient uo(x) + h(x) ~ f(x) ~ h(x).
196 Précis d'Analyse Il

Attention à l'équivalent de quand x tend vers -cc :


h(x) = -i-x-
71 (X Arctantdt
Jo

on a maintenant (X Arctan tdt x~--0O


Jo -2x
71 et h(x) x~--0O 71x

Là encore uo(x) = Arctanx = 0 (h(X)) donc f(x) -:0 71x.

~--+R
1 .
SIn nx
1) Etudions la série de fonctions de terme général Un: X f-'> -
n cosn X
Chaque fonction Un est impaire de classe CI sur ~, et de période 71.

La série Z Un converge simplement sur ~ :


Un(O) = Un(7T)= 0 et pour x E]O, 71[, IUn(x)1 ~ Icosxln
n
(majoration par une série géométrique de raison Icosxl < 1).

Elle a pour somme la fonctionf, impaire et 7T-périodique :


+00 1
f: ~--+~, X f-'> L -;:;.
n=l
cosn x sin nx

2) Un calcul simple donne u~(x) = cosn-l cos(n + l)x.

La série Z u~ est normalement convergente sur [a, 71-a] pour tout a E


]
O. 2
71 [

car lu~(x)1 ~ lcosxln-l ~ Icosaln-l donc Il u~(x) 11~·7T-a] ~ Icosaln-l


et la série géométrique de raison Icos al est convergente.

Le théorème de " dérivation terme à terme" s'applique: la restriction de f à [a, 'iT - a] est de

classe CI, donc f est de classe CI sur ]a. 'iT- a[ pour tout a E ] 0, ; [, donc f est de classe
CI sur ]0, 71[et compte tenu de la période 7T,f est de classe CI sur IR\'iTZ avec:
+x
j' (x) = L n=l
cosn-l cos(n + l)x

Le calcul utilise cos(n + l)x = Re ei(n+l)x

j'ex)
R
e L
(~n=l
cos
n-l
xe'
iin+lJX)

j' (x)
Re 1- cos
e2L"
x . e L" = Re (~Lë_e_L"~_')
~- - cos x
j'ex) = -1 pour tout x EIR\'iTZ
3) Comme f est de classe CI sur l'intervalle ]0, 'iT[, il existe un réel C tel que f(x) = C - x.

or,f(;) =0 donc f(x) = ; -x pour tout x E]O,'iT [.


On complète la description de f sachant qu'elle est 'iT-périodique et nulle en tout point de 'iTZ.
Observer que f n'est pas continue sur IR.
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 197

EX.5.4

L'égalité S(n) = I: (k)~ I:


n
1e=0 n
=
n (
)=0
1- ~ =
+x
. ) n )=0
uin) I:
se justifie par la définition de la série de fonctions L Uj de ;iF (N" , IR) où :

si J"'" n
si n ""'J
La convergence normale S'jr r'\r de cette série de fonctions résulte de :

sup uin) = lim. Uj(n) = e-) = IIUj lico


nE~'~* n-+x

Pour cela étudions la fonction if): ]j, +x[ --+R x J-+ x en ( 1 - ~)

Calculons if)! (x) = tn


x +L
(1 - L) X-j = - en (1 +L)
X-j +L
X-j ~0 (utiliser en(l+ u) "'" u).

Ainsi la fonction if) est croissante, la suite n J-+ Uj(n) = e'l)n) est croissante et

Il U) Ilx = n---'oo+x
lim u'j·(n) = e-)

La convergence normale sur N' de la série de fonctions L u) permet d'opérer la limite terme à terme
+œ +x'
lim S( n) = """ n-;.+x
n-+·co L
lim Uj( n) = """ e-) =
)=0
L
)=0
_e_
e- 1

Ex. 5.5

Fixons z dans C et appliquons la formule du binôme:

Z le z
( 1+ Tl ) n = k=OI: +.co uk(n)
n Cn niele = 1e=0 I:
en introduisant la série de fonctions L Un de ;iF (N'" , C), telle que:

k zle n(n - 1)· .. (n - k + 1) zk


uk(n) = Cn n = k nle . -kl . si k "'" n , ule(n) = 0 si n < k

La convergence normale sur N'" de cette série L ule résulte de :


Iz[1e

!IUkllco = nE [Ie.+co
sup [ (1-~) n. ... (1- n
k-l) k!
Izlle
et
Lk'! est convergente.

Le théorème de limite terme à terme peut donc s'appliquer:


+OC' +':::0

n~~co I:
k=O
uk(n) =
k=O
I:
n~%o ule(n)

C'est-à -dire ="""~=é.


lim
n-;.+=
(
1+':' n
) n
L k!
+= le
k=O
198 Précis d'Analyse Il

Il convient d'abord de munir l'espace vectoriel J&Lp (IK) d'une norme.


Le choix est arbitraire car Mp (IK) est de dimension finie, prenons une norme d'algèbre qui vérifie:

IIABII "" IIAIIIIBII etdonc IIAnl1 "" IIAlln pourtoutnEN


Nous reconnaissons dans l'énoncé la définition de l'exponentielle d'une matrice:

n. n. n.
expA n=ü A~
=~ (série absolument convergente Il A~ Il "" Il A 11\
La matrice étant fixée dans J&Lp (IK), utilisons la formule du bînome :

(A)
Ip + 11
n
= L n
k=ü
C~ k
n
Ak
= L
+:0
n=ü
Uk(n)

en introduisant la série de fonctions de 2F (N' , Jtp (IK)), de terme général Uk :


k Ak
Uk(n) = Cn kn si le "" n et Uk(n) = ° si n < le
Le résultat tient à la convergence normale et à une limite terme à terme:

Il Uk(n)11 ""
n(n-l)···(n- nk le-l) Tc!
IIAkl1
I{!
"" IIAllk

donne
sup Il Ukll:o = Il Uk(n)11 "" Il A;I k ,
nEN* le,

la convergence normale sur N' de la série de fonctions L U/c en résulte.

Ak
Comme lim
n--;.+:o Uk(n) = -,le. ' l'application du théorème" limite terme à terme" donne:
+e<) +CX:.

n~~'0 Lk=ü
Uk(n) = L
k=O
n~~:o Uk(n) donc n~+x lim (A)
Ip + -n
n
L
= '" 1le.
+x Ak
k=ü
= exp A

Ex. 5. 7

La suite (an)f\J est convergente donc bornée. Il sera utile de noter Mn = sup lail et d'observer
i~n
que la suite réelle (Mnh, est positive, décroissante et qu'elle converge vers O.
+x xn
1) L'existence de J tient à l'absolue convergence de
eX = L n!
n=O ~
car
la~tl
Ixnl
"" M0---n:!

(puis critère de comparaison des séries positives)


+:X::' anxn _
2) Comme e-xJ(x) L
= '" __n,,_e-x,
n=O
introduisons la série de fonctions:

an n -x
Un [O.+x[~C. X f--> --,- Xn. e
Nous avons déjà la convergence simple et la somme, établissons la convergence uniforme sur
[0,+::>0[,
+x k

le reste d'ordre n est Rn: [0, +x[-:c, x f--> L


'" __
le,_e-x .
akx
k=n

et une majoration
..
1
,+x
Rn(X)1 "" L
k=n
-,-x
le
laki k -x
e ' "" ;'VIn L --,-""
+:0 xke-x
k=n
le. Mn

Ainsi Il Rn Ilx = sup IRn(x)! "" Mn donc hm Rn Ilx = O.


XE[O.+X[ n--;.+x
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 199

La suite (Rn)', converge uniformément sur [0, +x[ vers 0, donc la série de fonctions :L Un
converge uniformément sur [0, +x[.
Appliquons le théorème" limite terme à terme" : x~+x L- L-. x~+oo
hm [~un(x)]
n~O = ~n~O [ hm Un (x)]

c'est-à-dire lime-"'1(x) = 0
x----,-+x
donc f(x) = o(e-") quand x - +x
EX.5.8

1) Montrons par récurrence le couple de relations: (Hn) [An[ = (-l)nAn et [Ani ~ an

Comme Ao = an, la relation (Ho) est acquise.


Supposons (Hn) aGquise pour tout entier n et partons de l'égalité
An+l = An + (-1)n+lan+1 donc (_l)n+lAn+l = an+l - (-l)nAn

et d'après (Hn), (_l)n+lAn+l = an+l -IAni ~ an -IAnl ~ 0


C'est [An+li = (_l)n+lAn+l et aussi IAn+ll ~ an+l donc (Hn+l).
t
2) Etudions pour x fixé dans lKÎ~la fonction: 9x: [0, +x[--+R t>---'> --2'
t2 + x
0 1
Nous avons / t 0
'"
2x
X +00

d'où les variations 9x(t) 0

1
Cela donne ~~~ 9x(t) [ = 2x'
1

n
Etudions à présent la suite n>---'> Un(X)[
1 = -2
n --2
+x = 9x(n).

1 1
Nous avons Iun(:d[ ~ [Un(O)i = n donc Il Un[[x = n'
ce qui indique la non convergence normale sur IRde la série :L Un.

Cependant la suite (~)n +x n~x est décroissante, donc par application du théorème des
séries alternées, la série de fonctions :L Un converge simplement sur IR.
+:-0 n
Introduisons le reste d'ordre N: RN: lKÎ--+R x >---'> ~(-1)n-2--2
n~N n +x
Pour la convergence uniforme sur IR; de la suite (RN)NEI\J* vers 0, cherchons à établir:
1
sup IRN(x)1 ~ -
XEu;l N
Pour cela, distinguons deux cas suivant la place de x par rapport à N.

• Si Ixl ~ N, la suite (lun(x)l) n"",N. étant décroissante, le théorème des séries alternées fournit
1
1RN(X) 1 ~ IUN(x)1~ Il UN'1::0= fi
• Si N < [xl, notons M = E(lxl) et décomposons RN(X) :
M +'::0

RN(X) = ~(_l)n IUn(x)1+ ~ (_l)n IUn(x)1= A +B


n~N n~M+l

La suite (lun(x)l) N~n~M étant croissante, le résultat du 1) fournit:


200 Précis d'Analyse Il

n~M
1
=-:::::;-
1
lAI = (_I)M 2.)-I)n IUn(X)1 oS: IUM(x)1 oS: Il uM M N
n~N

Comme B=RM+1(x),ona IBI=(-I)M+IBet:


1 1
IRM+l(x)1 oS: IUM+1(x)1 oS: Il UM+l = M+ 1 oS: N
Il est intéressant d'observer que A et B sont de signes opposés.
1 1 1
Or lAI oS: N et IBI oS: N donc IRN(x)1 = lA + BI = liAI - IBII oS: N
1
Ainsi IIRNII= oS: N' donc la série de fonctions L Un converge uniformément sur 1Ft

Ex. 5.9

Voici les étapes et les notations de la solution proposée:


1) Définition des fonctions :

g:~-~,
f: ~~~, X>--'>
l+x e-t __sinxtt
. 0
dt
x>--'> Jor+x e-t cosxtdt

et Un :~~R X>--'>
jn+l
n
e-t--dt
t
sinxt
2) Preuve de la convergence normale sur ~ de la série de fonctions L u~
+C()

3) Calcul de J'(x) = L
n~O
u~(x)

4) Calcul de f(x).

Détaillons chaque étape:

1) Soit <p: ~ x ~+~~, (x, t) >--'> e-t sinxt


t
a
<pest continue ainsi que a:: (x, t) >--'> e- t cos .xt.
En fait, <pest de classe ex sur [R2. Pour le voir il suffit d'écrire:
<p(x, t) = xe- t e (xt) où e est la fonction de classe ex sur R définie par:
SIn U
e (0) = 1 et e (u)= -u- pour tout u"* 0

Par ailleurs, I<p(x, t)1 oS: Ixl e-t et . a.~(x.


1 a<.r; t) 1 oS: e-t,
donc, par comparaison de fonctions positives, les intégrales suivantes existent:

f(x) = g(x) =
l+Xe-t
. 0
__
sint t
dt et
.j'+x
0
e-t cos.xtdr

2) Le théorème de dérivation sous le signe J s'applique à Un: u~(x) = Ln+l e- t COs.:\.1:


dt

Alors lu~(x)1 oS:


.j.n+l
n
e-t dt donne u~ x oS:
.j.n+l
n
e-t dt .

Or la série L .jn+1
n e-t dt est convergente (~n~Ojn+l
n e-t dt = .l+x
0
e-t dr = 1) donc
L u~ est normalement convergente.
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 201

3) Le théorème de dérivation terme à terme s'applique :f est de classe el sur IR: et:

f(x) =~
n=O
u~C'd = .la rx e-t cosxtdt

Le calcul se fait à l'aide de l'exponentielle complexe:


1
f(x) r~
= .la.' x Re el,èi-1Jt dt = Re [ _e_.-_ 1
XL _
(Ai-1Jt] +X'
a
f/(x) --2
= l+x

4) Avecf(O) = 0 on en déduit: f(x) = Arctanx = e-t __ dl:.


j.+x
a t
sinxt

Ex, 5, 10

Il existe un rang r à partir duquel toutes les fonctions I- Pn, (n "'" r), sont bornées sur IR: , donc
Pn+1 - Pn = if - Pn) - if - Pn+1) est bornée, (n "'" r), sur IR:.

Les seules fonctions polynômes bornées sur IR: sont les constantes donc:
Pn+1 - Pn ~ an.E IK (n"'" r)
k-1 k-1
Par addition, Pk = Pr + L an p/c(x) = Pr(X) + Lan.
n=T n=r
Comme la suite le H> Pk(X) est convergente,
+x
la série L an est convergente et f(x) = Pr(x) + L an
n"3r n=T

Conclusion: la suite des degrés de Pn est stationnaire, mieux, pour tout n "'" r, Pn - Pr est un
polynôme constant, la limitei est un polynôme.

Ex. 5, 11

1) Etudions les variations de fn :

f~(x) = ne-nA [(1- nx)n-1eTl.Y


x - 1]
0 0- an
-1
0e-n
"" bn
"" / /1 1
gn(X) 0
fn(x)
avec gn(X) = (1- x)n-1enA - 1
g~(x) = (1 - x)n-2enA(1 - nx)

De cette étude il résulte Ilfn Ilx = bn =fn(an)


où an est caractérisé par gn(an) = (1- an)n-1enan - 1= 0
En remplaçant (1 - an)n par (1 - an)e- nan dans bn, il vient:

bn = ane Tl = _ ,,; - car sup te =-


-na (nane-naTl) ne1 ( tE[O,l] -t e1)
1 .
Ainsi Ilfn Ilx ,,; ne et la suite de fonction ifn)~ converge uniformément vers O.
2) La convergence simple de la série de fonctions Lfn est claire. In(O) = 0 et pour x E]O, 1], il
s'agit de deux séries géométriques de raison e-x et (1 - x).
+x 1 1
La somme S = LIn est définie par SeO) =0 et pour XE [0, 1] : S(x) = --
1-e _ x
n=O

e-x-1+x 1
Donnons un équivalent de S(x) quand x tend vers 0 :
1-e
S(x) = ( -x) x ~ '2
S n'est pas continue en O. Le théorème" continuité et limite uniforme" étant mis en défaut, la
série Lfn ne converge pas uniformément sur [0, 1].
202 Précis d'Analyse Il

1) Ecrivons N(f) = lf(O)1 + Ncx:,(f/) où Nx(g) = sup Ig(t)1


tEIO,I]

Il est alors facile de vérifier que N est une norme sur E.

Remarque

Onadeplus,pourtoutfEE, \:fxE[O,I] f(x)=f(O)+ r/(t)dt


Jo
d'où lf(x) 1 ~ lf(O)1 + Nx (fI) et Nx (f) ~ N(f).

2) Soit (fn)i'\j une suite de Cauchy de CE,N) : On = sup N (Jn+p - fn) existe et lim on= O.
n---:-+,x
pE:\\

Posons Eo = C([O, 1], IK).


La remarque du 1) donne Nx(fn+p - fn) ~ N(fn+p - fn) ~on
donc la suite (fn)~; vérifie le critère de Cauchy uniforme. De ce fait, elle est convergente dans
(Eo, N'X) ) ; notons f sa limite.
De même, on a Nx (f~+p - f~) ~On donc la suite (f~h converge dans (Eo, N'X»).
Le théorème" dérivation et limite uniforme" s'applique: f est de classe CI sur [0, 1], f étant
la limite uniforme de (f~)~J'
Ainsi on a lim
n---:-+x
lfCO) - fn(O)1 = ° et lim Nx
n~+x (fI - f~) = 0

donc lim
n-++C0
N(f - fn) = ° ce qui prouve que la suite (fn)\, converge dans (E. N) ;

(E, N) est donc complet.


Remarque: Comparons les normes N et N'X. On a déjà vu que N'X (f) ~ N(f).

Mf) ,
Cependant, l'exemple de la suite (xnh, prouve que l'application
f >--?> N'X (f) n est pas
majorée. Les deux normes ne sont pas équivalentes.

Ex. 5. 13
1 1
1) Soit Un :]O,+x[~IR, x>--?>n+x ua = x'
La suite n>--?>
un(x) décroît vers 0, le théorème des séries alternées donne la définition def et
la convergence uniforme sur ]0, +x[ par majoration du reste d'ordre N :
1 1
RN(X) = L --
+'X (_I)n

n=N
n+x IRx(x)i ~ -.,--,
II, +x ~ 0
1\ hm
'\-+'X Rx 'X = °
La convergence uniforme d'une série de fonctions continues donne la continuité de la somme.
2) a) L'équivalent quand x tend vers ° est le premier terme:
1
lf(x) - ua(x)i = IRI (x)' ~ 1 , f(x) - -
ox
b) Quand x tend vers +x, la méthode" équivalent à la moitié du premier terme" s'applique.
En pratique, il convient de la décrire soigneusement.

f(x) = x1 + L
+x -n-+-x-'+-1 = 2x + L(-I)
n=O (_I)n 1 +xn=O n [
-n-+-x-
1 _1 ]

1 +x I_l)n
f(x) = 2x + L
n=O
1
Pour tout réel x> 0, la suite n>--?>vn(x) = (n + x)(n + x + 1) décroît vers 0, le théorème
des séries alternées s'applique:
Chapitre 5 : Suites et séries de fonctions 203

1 1 1
o ~ j(x) - 2x ~ -x-(x-+-1-) d'où f(x) +~, 2x

3) Exploitons l'identité 1 ~ t = 1 - t + t2 + ' , , + (_l)N -1tN-1 + (_l)N tN


t",-1 N-1 ,.tN+x-1
l+t = L(~lftn+x+1+(-1)N1+""t pourx>O et tE [0,1]
n=O

j'lo -dt=
tX-1
1+ t
L(-l)n
N-1
n=O j'l0 tn+x-1dt+(_1)N . 11 tN+x+1
,0 1+ t
--dt

t- L--
Il'1--tX-1
,0 n=O n + x
= ---
1+ t d 1~(-1)nI11rllJ+x+1d
1+ t ,0
t"'"
11
,oN
t
N+x+1d
t""'-
1

D'où: j'lo -e:-1


l+t dt L --
= +:0 (_l)n
n=On+x
1
4) Sous forme intégrale, la relation J(x + 1) + J(x) = x- est évidente, ainsi que la continuité
deJ sur ]0, +:x:[ (intégrale dépendant d'un paramètre),

x =J(1) = en 2 et J(x) ~0 ~,
lim LfJ(x) - ~]
Ainsi X--;-O x
Sous sa forme intégraleJ apparaît comme décroissante, donc:
1 1 1
2J(x + 1) "'" J(x + 1) +J(x) = x- "'" 2J(x) , 2x ""'J(x) "'" 1 et J(x) +:::0 2x
Ex, 5, 14
1) Considérons pour x donné dans [0, 1] la fonction:
n n
cp: IR~IR. t f-+ L C~ ektxle(1_ x)n-Ie = [éx + (1 - x)]
1e=0
n
intéressante pour ses dérivées en 0: cp(p) (0) = L C~ kPxle(1 - x)n-Ie
1e=0

1 (0) Il (0)
Ainsi Bn(l) =cp (0), Bn(X) = -cp--
n et Bn(X2) = ~
n
Les dérivées de cp en 0 s'obtiennent par développement limité:

cp (t) =
[1+ xt + 2xt2
1 + o(t2)
] n = 1+ nxt + (nx + n(n - 1)x2)2 + o(t2)
. t2
ce qui donne directement les trois résultats:

Bn(l) = 1 , Bn(X) = x Bn(X2) = ~ + x(l - x)

2) Le développement - - x = n 2 - 2 -n x + x2 donne:
(k n )2 k2 k
le k le n-Ie 2 2
L Cn -;:;- X x (1 - x) = Bn(X ) - 2xBn(X) + x Bn(l)
n
1e=0 ( )2
gn (X ) = x(l n- x)

3) Pour établir la convergence uniforme de (Bn(f)) N versJ, formons la différence:


204 Précis d'Analyse Il

Fixons ë> 0, a>


l(x) ~ Bn (f )(x) = ~
° et pour XE
8 ekn ~(x)
r - 1~
k) ]
[0, 1], considérons la partition de [0, n] formée de :
( x k (1 - x) n- k

ln = { kl xl <a} , Jn = { kl xl ~a }
1
1 ~ - 1 ~ -

Faisons intervenir l'uniforme continuité de sur [0, 1] : pour tout h> 0, il existe:
o (h) = sup{lf(u) - l(v)1 I(u, v) E [0,1]2, lu- vi < h} et on a
h~O
lim 0 (h) = °

Ainsi Un = L e~~ 1(~)


~~ l ,(x) - 1 xk(l - x)n- k ~o (a) L e~
~~ xk(l - x)n- k ~o (a)

Pour majorer L e~ 1(~)


Vn = lCEJn l
~ ,(x) - 1 xk(l - x)n-k

k k x(l - x) 1
exploitons L
gn(X) =
)2 n
k=O
en
(
~ - x xk(1 - x)n-k = n ~ 4n

en observant que, pour k E Jn,


I~- xl ~a soit 1~ ~2 (~-xr
Nous utiliserons aussi 111 = sup lf(t)1 en écrivant
[0,1] ~(X) - 1 ( ~ ) 1 ~ 2111

Ainsi Vn ~ 2111 L e~
kEJn
xk(1 - x)n- k

Vn ~ ci
211111x kEJn
'"""
L ekn (~
n _ x) 2 xk(l_ x)n-k

Vn ~
0< 211111x gn ()X
------:r-
a ~ --2
0< Illllx
2na

Rassemblons ces deux majorations: lf(x) - Bn(f)(x)1 ~ Un + Vn ~o (a) + 111 Il ~


2na

" est possible de choisir a tel que 0 (a) ~; puis Tl;; EN tel que 'if n~ Tl;; : 111Il
2na ~ ~;

pour conclure à: 'ifë> 0,:3 Tl;; E N, 'if n ~ Tl;; , 111-Bn(f) Ilx = sup lf(x) - Bn(f)(x)1 ~ë
XE[O,I]

Ce qui traduit l'uniforme convergence sur [0,1] de la suite de p~lynômes (Bn(f») vers la
fonctionf.
Chapitre 5 : SÙites et séries de fonctions 205

Exercices proposés
Ex. 5. 1
Soit Soit Pn : [0, 1] -,-IR; la suite de polynômes don-
x+n née par récurrence:
fn : [0, +cx:[ -,-IR;, X >--+ AI-ctan 1 + nx
Montrer que la suite de fonctions (fn)~~ converge Po = 0, Pn+1(X) = Pn(x) + ~ (x - P~(x)) .
uniformément sur [O~+cx:[. Etablir les inégalités
2y'X
__ Ex. 5.2 ° ""y'X - Pn(x) "" ---.
2+ ny'X
sin nx En déduire la convergence uniforme de la suite
Soitfn : IR;-,-R x >--+ --.-
(Pn)N sur [0, 1].
nSU1-X.
(prolongée par continuité en 0). Ex.5.?
Etablir la convergence simple de la suite de
Soit u : ~P-,-IR;, (p, q) >--+ u(p, q) une suite
fonctions (fn),,"* sur IR;,
double qui converge uniformément par rapport
La convergence est-elle uniforme sur IR; ? à q E rJ avec lim
p-;-+cv
u(p, q) = aq et simplement
Trouver sup Lf(x)l. par rapport à p E rJ avec lim u(p, q) = bp.
XE ?l,nE :»~* q---;.-+,:x;.

Montrer que les suites (aq)qE N et (bp)pE N con-


Ex. 5.3
vergent et ont même limite.

Ex. 5.8
Soitfn : IR;-,-R x >--+ 1 + xn
( 2)-n Soitfn : [a, b] -,-IR; continue telle que la suite de

Monter que la suite (fn),,* converge uniformé- fonctions (fn\,," converge simplement sur [a, b]
ment sur IR;. f
vers continue.
La suite (fn) étant croissante (fn "" fn+1), mon-
EX.5.4
trer qu'elle converge uniformément sur [a, b].
1 Ex. 5.9
Soitfn : [-1, 1] -,-IR; telle que
Soitfn : IR;-,-IR;,fn(X) =
ntn
(
1- nx1 ) ° < Ixl "" 1 =} lf(x) 1 < Ixi-
On définit une suite de fonctions (fn)N par
si x Ë [0, ~ ] ,fn(X) = ° si x E [0, ~ J.
fo(x) = x etfn+1(X) =f(in(x)).
Montrer que la suite (fn)N* converge uniformé- Montrer qu'elle converge uniformément sur
ment sur IR;.
[-1, 1] vers la fonction nulle.
EX.5.5 Ex. 5. 10

Montrer que:

Soit Pn : [-1, 1] ~IR;,x >--+


lim
x~o
L -1n 1- - -1
+cç

n=l +x X
='( (constante d'Euler).

Ex. 5. 11

et Q(x) = fox Pn(u) du.


Calculerf(x)= - e-xt-=--=-dt
Montrer que la suite de polynômes (Qn)N con- 10+.00
o it t 1
verge uniformément sur [-1, 1] vers Ixl. définie pour x> O.
206 Précis d'Analyse Il

Ex. 5. 16

Trouver un équivalent quand x tend vers 0 de H'" e-nx"


chacune des fonctions suivantes : Soitf:IR-+Rx~ L-2-'
n=O11. + 1
1
1) x~L-
+00
Montrer que f est de classe el sur IR.
n=O1+ n-x Ex. 5. 17
+00
Etablir pour tout tE] - 1, l[ les égalités sui-
2) x~ Le-xvn
n=O
vantes:
+00 tn +00 (_1)n-1tn

3) x~L--=-
+00 ( 1)n-1
1) L 1+ L
n=l tn = n=l
n=l 11.
+co ntn +co tn
2) L-n=L
Ex. 5. 13
n=l 1- t n=l
Trouver un équivalent quand x tend vers 1 de Ex. 5. 18
chacune des fonctions suivantes :
Etablir les égalités suivantes:
+oc

1) x~ LX
"\'""" n2
n=O 1) )0r00 tnthxdx =_ ~ __ 1+ 1)
n=O(211.
+cc

2) x ~ L
n=l
xn .en 11.
2) r00 e~:ntx
)0 - 1dx= ~
n=l ~
t + 11.
+00 nx n
3) x~ L 1_xn
3)
1+00
o
--dx=2L
chxtx
cos t2 + (211.+ +1)2
~n=O(-1)n(2n 1) --
n=l
Ex. 5. 19
Ex. 5.14
Soit (an)~ une suite réelle croissante non ma-
Trouver un équivalent quand x tend vers 1 de jorée ; établir l'égalité:
chacune des fonctions suivantes :

+cc xn
.Ion (~(_l)ne-a:nx)
n=O dx = ~n=O(_:~n.
1) x~ L
n=l 1+x2n
Ex. 5.20
+00
+00 sin2 x
"\'"""
2) x ~ L(-l)
n=l
n - 1Arctan-;:;:x
Soitf: 1R-IR,x ~ L-2-
--n=1/n x
.1(0)=0.

+00 X
1) Montrer que, pour tout x> 0 et 11. E .~x :
3) x~ L2-2
n=l x +11. 1
o ~fn(x) ~ 11.)(+TlX
+00 1 x
4) x~ L -;:;:th-;:;:
2) Montrer que f est bornée, continue sur
n=l J!.x, non continue 'en O.

Ex. 5. 21
Ex. 5. 15
+00 -nlx2+Y'1
+00 1 .en x
2:
Montrer que Lx
n=l + en x-+:co ~.
Soitf:R2~R.(x,y)~
n=l
xe 2
11.
Montrer que f est de classe el sur
ChapHre VI

Intégrale
compléments

1- Intégration des fonctions continues


par morceaux
En Analyse l, Chapitres VII et IX, nous avons étudié l'intégration des fonctions réelles ou
complexes continues sur un intervalle compact [a. bJ de R.
On se propose icid'étendre cette notion d'intégrale aux fonctions continues par morceaux
à valeurs dans un espace vectoriel normé de dimension finie.

A. Fonctions continues par morceaux


E est un espace vectoriel normé.
Définitions:
d.1 Soit la. b], a < b, un intervalle compact de R
Une fonction f :
la, bJ ~ E est dite continue par morceaux s'il existe une
subdivision (c)O"0~n de la, bJ telle que, pour tout) E [1, n], la restriction de
f à ]ej-l, Cj[ soit continue et admette une limite à droite en Cj-l et une limite
à gauche en Cj.
Une telle subdivision est dite adaptée àf. elle contient les points de discontinuité de f
(ilYen a un nombre fini).
L'ensemble des fonctions de la, bJ dans E continues par morceaux est un sous-espace
vectoriel de ':J (la. bJ. E) ; on le note c{ll (la. bJ. E).
Sif EJt ([a.bJ.E).f est bornée et la fonction Ilfll : x f--O> Ilf(x)Il appartient à
JL (la, bJ. IRD.

d,2 Soit l un intervalle de 1Rl.

Une fonctionf : l ~ E est dite continue par morceaux lorsque la restriction


Ji[a.b]à tout intervalle compact [a, bJ inclus dans l est continue par morceaux
(sur [a, b]).
d.3 Une fonction f :
[a. b] ~ E est dite en escalier s'il existe une subdivision
(cj)O"0~n de la. b] telle que, pour tout) E [1. n], la restriction def à ]ej-l, Cjl
soit constante.
Uensemble des applications en escalier de [a. b] dans E est un sous-espace
vectoriel de J{ (la, bJ. E) ; on le note ~ (la, bJ. E).
208 Précis d'Analyse Il

p.1 .Ail ([a, b], E) est un sous-espace vectoriel de ''ZJ!,([a, b], E) espace des fonctions
1 bornées de [a, b] dans E.
L'espace 'ZJ!,([a, b], E) normé par la norme de la convergence uniforme Il . est noté
'lAoo ([a, b], E).

p.2 Si E est de dimension finie, n ~ 1, soit (eih~i~n une base de E etJ un élément
de ':Ji ([a, b], E) de composantesJl,"',fn sur (eih~i~n'
Alors J est continue par morceaux si et seulement si chacune des fonctions
fi est continue par morceaux.
~ En effet, J est continue (resp. admet une limite) en x si et seulement si chaque fi est
continue (resp. admet une limite)en x.
D

Toute fonctionJ ; [a, b] - E continue sur [a, b] est limite uniforme d'une suite
de fonctions en escalier sur [a, b], c'est-à-dire que dans l'espace 'ZJ!,x ([a, b], E) :
Pl3 C([a, b], E) c '(€ ([a. b], E)
~ J est uniformément continue sur [a, b], donc, à tout n EN on peut associer ŒnEIR:
1
tel que \j (x, y) E [a, b]2,
lx - yi ~Œn =? lf(x) - J(y)1 ~ n+1

A Œn> 0, on associe pEN' tel que b-p


~- a ~Œn et Cfn= (CjjE[O.p]'
)
b-a
Cj = a+j~-, P subdivision régulière de [a, b], ([a, b],
puis on définit la fonction CPE'(€ E)

par \j jE [0, P - 1], \j XE [Cj, Cj+l[, <pn(x) = J(cj) , <pn(b) = J(b)


. 1
Par construction, on a \j x E [a, b], IIJ(x)- 'Pn (x) Il ~ n+1

donc IIJ-
, '
([;n . ~ _1_.
Il,,, n+ 1 Ainsi J = n-+x
lim Çn dans & '" ([a, b], E).
D

Toute fonction J ; [a, b] - E continue par morceaux sur [a. b] est limite
uniforme d'une suite de fonctions en escalier sur [a. b].
Pl4 C'est-à-dire que dans l'espace 13", ([a. b]. E): jl ([a. b], E) c '(€([a, b], E)
~
SoitJ E Ail ([a. b], E) et (Cj)jE [O,n] une subdivision adaptée;
pourtoutj E [0, n-1], la restriction deJ à]ej' Cj+l[ est prolongeable en une application
continue fj: [Cj' Cj+l] - E.
D'après la propriété 3, à tout n E on peut associer une fonction 'Fj.n: [Cj' Cj+l] - E

telle que \j X E [ej' Cj+Ù Ilfj(x)- 'Fj.n (x) ~--1n+1


Alors, soit 'Pn: [a, b] -+ E définie par:
\j jE [0, n], 'Pn (c) =J(c), \j jE [0, n - 1], \j t E ]ej. Cj+l[. 'Pn (t) ='Fj.n (t)
1
Cette fonction 'Pn réalise 'PnE'(€([a. bJ) et J- Çn '" ~ n+ l'
Ainsi, on a lim 'Fn= J
n-+x dans &", ([a. b]. El.
D
---------------------------------
Chapitre 6: Intégrale compléments 209

B. Intégrale d'une fonction scalaire


continue par morceaux
Soit [a. b] un intervalle compact de R et f : [a. b] -71K continue par morèeawcD-=
(Cj~E étant une subdivision de [a, b] adaptée à f, pour tout) E [0, n - 1],
[O.n]
soit Ji le prolongement par continuité sur [Cj. Cj+1] de la restriction de à ]ej' Cj+1[ et f
I(a-.f) = 't1jC'"'Ji
j=o . s'
• On vérifie que Ii,a.fi est indépendant du choix de la subdivision adaptée a .
• Sif est continue sur [a. b], une subdivision de [a, b] adaptée àf est a= (a, b),
,·b

et on a I(a.J) = ·a f. j
On peut donc poser la définition suivante:
Définition:

dA On appelle intégrale def s1.lr{d,


et on note ibf, le scalaire

Cas particulier
Sif E 1" ([a, b], 1<), chaque Ji est constante, égale à '0, on obtient alors:
.b n-1
ja f = L
j=O
Aj (cj+1 - c)

C. Intégrale d'une fonction vectorielle


continue par morceaux
Soit E un Kespace vectoriel normé de dimension finie (dîmE = n ~ 1), [a, b] un
intervalle compact de IR etf E cil ([a, b], E).
Etant donné deux bases (eil1o<Sio<Sn et (8iho<Sio<Sn de E, soit Cfi.ho<Sio<Sn (resp. ('Pi)lo<Sio<Sn)
f
la famille des fonctions coordonnées de sur la base (eiho<Sio<Sn (resp. (8il1o<Sio<Sn)'
Alors, pour tout i E [1, n ],Ji E cil ([a, b], IK) (resp. 'PiE c(il ([a, b], IK) et on a :

L
n
i=l ( j 'b)Ji
. a
ei = Li=l
n ( j ab
'Pi
) 8i

En effet, P = [Pij] étant la matrice de passage de (eil1o<Sio<Sn à (8il1o<Sio<Sn,


n n
on a, pour tout i E [ 1,n], Ji = L Pij 'Pj et, pour toutj E [1, n], 8j= LPijei,
j=l i=l

donc j.b Ji
. a
= L
n Pij
j=l'
j.b
a
'Pj (par linéarité de l'intégrale d'une fonction réelle ou com-

plexe)

puis ti=l (jb


. a Ji) ei

~ (LbJi) ei

~ (ibJi) ei
210 Précis d'Analyse Il

d.5 Pour j EJIil ([a, b], E) de composantesjl,' ··,fn sur une base (e;)l~i~n de E,

on appelle Întégrale de j sur [a. b] et on note


jb
. a
j, le vecteur L (j'b)fi
n
~l a
q
Conséquences
1) (1. il est une base de :c considérée comme IR espace vectoriel.

La définitionprécédente nous redonne .J{b


a j a (Rej) + i.la
= .J(b.b (Imj)
2) Soit j une fonction en escalier sur [a, bJ : j E~ ([a, bJ. E) et (j"= (Cj)jE [O,n] une
subdivision de [a, bJ adaptée àf. Sur chaque intervalle ]0' Cj+lU E [0, n - 1], j est
b n-l
constante, égale à Àj,ÀjE E. Alors 1j L
. a
=
j=O
(Cj+l - cjl Àj.

D. Propriétés

~ Conséquences de la définition i
i

Nous regroupons ci-après les propriétés qui, pour la plupart, se déduisent des proprié-
tés analogues vues dans le cadre de l'intégration des fonctions continues par simple
application de la définition5. Elles sont alors données sans démonstration.

p.5 L'application j :JIil ([a, bJ. E) -+ E,f f--'> a j


j.b est linéaire.
1

p.6
1
Pour toutj EJL ([a, bJ. E), .Jbrj = _ .jba f
Remarque

Cas où a= b: a f
ja = 0,
p.7
1
Relation de Chasles
l étant un intervalle de ;:; etf E il (I. El, pour tout (a. b. C)E 13 :

('Cf=
a .a (bf+ ./bCocf
Si a< b, si E =IR et sif EJI ([a, bJ.;:;) est positive sur [a. bJ,
b

PI8 alors lf~ O.


j ~ g,
PI9

p.10
Si a <

alors

Si a
!
b,

. a
si
b
E =IR

f ~ {a .J
et sif et g sont éléments
b

g.

b, si E =)i;, sij est continue et positive sur [a.


de ..11ira. bJ. :=:)

bJ et si
vérifiant

f = 0,
cF
jb
·a
alorsj est la fonction nulle sur [a, bJ.
Chapitre 6: Intégrale compléments 211

Remarque
Cette propriété - déjà énoncée en Analyse 1- ne s'étend 'pas aux fonctions continues
par morceaux. Penser à l'exemple d'une fonction en escalier:
fia) = 1. flb) = 1 , f(x) = 0 pour x EO
]a, b[

'.(ba
f est nulle alors que f est positive non nulle.

p.11 SiE=RetsifEOJll[a.bl. alors libfl~libLfII.

Si a < b, cette inégalité devient lib fi ~ ib Lfl·

p.12 Inégalité de Schwarz

Soitf et 9 dans Jill ([a, bl.lK) avec K =IR ou iC. 1


i bf9 12
~ i b lfl2 i b 1912

~ i / Si IK=IR,la démonstration, vue en Analyse l, qui repose sur le fait que ÀI-O> (À 9 + 9)2
est, pour a < b, une fonction polynôme qui ne prend que des valeurs positives, reste
i b

valable.

ii / Si :<=C, il suffit d'observer que

et que les fonctions lfj et 191 étant réelles, on a


D

P .13 Inégalité de Minkowski


1

Soitf et 9 dans Jl ([a, b], IK), G<=IRou C, avec a ~ b.

~ i / Si IK=IR, la démonstration vue en Analyse 1reste valable.

ii / Si IK=C, il suffit de noter que llb lf + 9j2 ~ llb (lfl + j91) 2

et que, d'après le cas où IK=IR daj'b (lfl + 191)2 ~ V~'b


Ja lfl2 + V~~b
Ja 1912 D

p.14
1
Inégalité de la moyenne
Soitf et p dans Jt ([a, bl.lR) avec a < b et p positive.
Alors, en posant m= inf f(x) et M= sup f(x),
XE[a,b] xE[a.b]

on a m p ~ pf ~ M P
jb
·a·Q jb jba
212 Précis d'Analyse Il

p.15
Soit p dans M ([a, b], IR) positive etJ dans CrEa, b], IR).

Alors, il existe e E [a, b] tel que a pJ = J(e) .Jrb


rb
.J a p
((iF
Pour les propriétés 14 et 15, les démonstrations vues en Analyse 1 restent valables. 0
Remarque
La formule de la moyenne est vraie avec l'hypothèse: p de signe constant sur [a, b].

12. Propriétés complémentaires 1

p.16 SoitJ E Jl ([a, b], IR) et (fp)~j une suite de fonctions de Jl ([a, b], IR) convergeant

1
uniformément vers J sur [a, b]. Alors Ib
. a J = p-+x
lim '. jb Jp
a
((iF Il suffit de noter que:

libJ - .Iob Jpl = libJ - Jpl ~ 1.lob lf - Jp,f ~ Ib - alllJ - Jp Ilx o

p.17 SoitJ E •.H ([a, b], E) et (fphc une suite de fonctions de jL ([a, b], E) convergeant

uniformément versJ sur [a, b]. Alors = lim


1 jb J
.a p_+xo jba Jp
((iF

Introduisons les parties réelles et imaginaires de J etJp, (p E 1\1) :

J = U + iv , Jp = up + ivp , u, v, up, vp sont éléments de jl ([a, b], IR)


Alors (up)f\j, (resp. (vp)f\j), converge uniformément vers u, (resp. v).
La propriété précédente donne:

U= lim, up et v = lim, vp d'où J = lim, Jp .


.Iba p-+x.a Ib Jba p--x.a jb jb
.a n-+x.a Ib
2éme cas: E est un K-espace vectoriel normé de dimension finie
(ej)l'0~n étant une base fixée de E, on introduit les fonctions coordonnées de J etJp,
n n

(p E 1\1), sur cette base: J = LI ej Jp = LJiej


j=l j=l

les]l etA sont des éléments de .Il ([a. b]. :<),

Alors, pour tout) E [1, n], (J~)p",' converge uniformément vers Jj sur [a, b].
La propriété précédente 16 si C{=:::i. ou le 1 el' cas si :<=:::: donnent:

\j) E [1, n], jb rb Ji


. a 1 = p~T--...:.Ja d'où .Ja··bJ = p~r;?c:. j.b
a fp. o
Remarque
Les propriétés 16 et 17 s'appliquent en particulier pour toute suite (yp J. de fonctions
en escalier sur [a, b] convergeant uniformément versJ sur [a. b].
Chapitre 6: Intégrale compléments 213

p.18 Soit cil ([a, bl. E) avec a < b.


La nonne sur E étant notée 1\ . , on définit la fonction IIJ Il E Al ([a, bl.~) par

il : [a. bJ -,,;L x f-+ Alors i ~ IIJ II·


1: i· j.b
a .Jb
a
La propriété se vérifie facilement pour une fonction en escalier.

i / SiJ E'€ ([a. bl. E), cr= (cjIO'0~p étant une subdivision adaptée àJ, on a:
.b p-l .b p-l
J J = j=O (Cj+l
. a
L - ej) ÎI.j et Ja = L
j=O
(Cj+l - ÎI.j Il

où À,j est la valeur constante prise par J sur Jej. Cj+1[

Par inégalité triangulaire, on obtient:

c'est-à-dire

ii / Dans le cas général,] est limite uniforme d'une suite ('Pk)f\I de fonctions en escalier sur
[a, b], et l'inégalité:

\;/ x E [a, bl. IIIJ(X) Il -II 'Pk (x) III ~ IIJ(x)- 'Pk (x) Il ~ IIJ- 'Pk
montre que IIJ Il est limite uniforme de (II 'Pk Il)· .

'Pk Il
La propriété annoncée résulte alors de \;/ Je E N, Il.lb 'Pk Il ~ fab Il

lim _
k~+x Jba
'Pk=
.Jb
a
J et
k~~-ç .lb Il 'Pk Il = .lb IIJ Il o
Remarque
Dans le cas ou E =C, en introduisant les parties réelles et imaginaires u et v de

JE JL ([a, b]. C), on obtient ( fa b u ) 2 + fa v


('b) 2 ~ (bfa J u2 + if ) 2

SoitJ E Al ([a, bl. E).

AlorsJ est bornée sur [a. bJ et

C'est un corollaire des propriétés 18 et 11.

Exemples - Travaux pratiques


/
exemple 1
de Leo&sgue
a et b réels, a< b, etJ: [a. bJ f-+Clontinue par morceaux.

lim _ J(x)eÎ11.X dx = 0
n----,.+x.j.b
a
b

En déduire que n~~-ç fa J(x) cos nx dx = 0, lim


n--:,.+co jbJ(X)Sinnxdx=O
a
214 Précis d'Analyse Il

• 1) Principe
a) On vérifie la propriété pour j fonction en escalier,
b) dans le cas général, on introduit une suite de fonctions en escalier convergeant unifor-
mément vers j, la propriété s'obtient alors par passage à la limite.
Application
a) Envisageons d'abord le cas où j est contante sur [a, bJ: \/ x E [a, bJ,J(x) =À,

Alors jb,
a j(x)elnX dx = inÀ( eln'b - ')
elna

donc j(x)e[/1)( dx ~ -- et lim ~ j(x)e[/1)( dx = °


.a
Ij'b . 1 n
21ÀI
n---,-+,x. a
jb.
Si j est en escalier sur [a, b], il existe Œ= (cj)O'0~p subdivision de [a, bJ telle que j soit
constante (égale à '0) sur chaque intervalle ]ej, Cj+l[,) E [O,p - 1].

Alors fb j(x)ein)( dx = ~ ()+1 '0 ei/1)( dx:,


.J a j=O .J c)

Or d'après l'étude précédente, pour tout) E [0, P - 1],


inx
hm _ jC)+1 '0 e inx dx =
n---,..+x. eJ
° donc hm ~
rL--,.+X. j'b
a
j(x)e dx = °
b) Dans le cas général, soit (<Pkh une suite de ~ ([a, b], e) convergeant uniformément
versj: lim
k-++co
Ilj- <Pk Il,, = 0,
8
Pour tout 8> 0, il existe kEN tel que Ilj - <Pk Il::0 ~ 2(b _ a)'

Donc en écrivant dx = (x)) ei/1)( dx+


jba j(x)einx .fba
(j(x)- <Pk
j.ba
<Pk (x)einx d..\é

il vient, pour tout nE N, ILbj(x)einx dxl ~ ; + .!ab <Pk (x)ei/1)( dx

k étant ainsi fixé, on a n~Tx. !'b


a <Pk (x)ei/1)( dx = °

donc, il existe no E'\: tel que, pour tout n ~ no, I/ab <Pk (x)einx dxl ~ ;,

Finalement \/8> O. :3 no E,cJ, n ~ no =? 1

i-
.1a·,b jex)einë dx ~ 8

C'est la conclusion,

2) On démontre de même que h~~


n---,-+~'_.j'b
a
jex)e-inë dx = °
e
ÏTL\:
+e
- in\':
e ÎIlx - e- frLy:

et la conclusion résulte de cos nx = ---.- 2 et sin nx = ---~-.

Remarquer que sij est réelle, le 1) suffit pour conclure.


Chapitre 6: Intégrale compléments 215

3, Sommes, de Riemann

Etant donné 1 E .11 ([a. bJ. E l, a < b, soit CJ=(Xk)O<s;k<s;n


une subdivision de [a, bJ.
Pour tout le E [O. n - 1], on choisit ck E [XIe. XIe+lJ.
Définition:
n-l
d,G La somme
k=O
L
{-'hl - XJeif(ck 1 est appelée somme de Riemann relative

à CJet à Ick)O<S;k<s;n-l'
Théorème:

t.1 Le réel sup ,-'hl - XIeI, est appelé le pas de la subdivision CJ,
O<s;k<S;n-l
Alors, pour tout ê> 0, il existe 1]> ° tel que, quelle que soit la subdivision CJet
quelle que soit la famille (CJc)O<s;k<s;n
associée à cette subdivision, on ait:

ICJI~ 1] =? Il ib1- };(Xk+l - xkl[(cJc)11 < ê

On interprète ce résultat en disant que


n-l
(b
a
.J 1 est la limite, quand ICJItend vers 0, des

sommes de R'iemann Lk=O


C\:k+l - XJe)j(Ck),

~ Démontrons ce résultat dans le cas oùl est continue sur [a, bJ.

Posons R(CJ) L
= n-l
k=O(Xk+l - xk)fick), on a alors .j({b
a 1- R(CJ) L
k=O'j,'(x/.,]
= n-l Xk
,- (f(x)-llck))dx
Par uniforme continuité de 1 sur [a, bJ. à ê> 0, on peut associer 1]> ° tel que, pour tout
(X,X/)E [a,b]2,!x_x/j ~1] =?- Ill(x)-fex)11 ~ b~a'
Alors si ICJI~1], pour tout le E [0, n- 1] et tout XE [Xk, Xk+Ü on a lx - ckl ~1]
ê
donc Ill(x) - llck) Il ~ b _ a
ê (xk+l - Xk)
On en déduit Il:k+1 (fix) - l(ck)) d..\':11
~
b-a
Nous admettons ce résultat lorsque 1 est seulement continue par morceaux,
D
Remarque
Cela reste valable dans le cas a > b, avec CJ=(Xn)O<s;Jc<s;n subdivision décroissante de
[a,bJ.
Conséquence
Si CJest une subdivision régulière, on retrouve la situation envisagée en Analyse 1,

étendue au cas des fonctions vectorielles continues par morceaux:

n~~ -n-
b_an-lLl(CJcl
k=O
= jba 1
En particulier:

hm --
n--++::c b-a
n
LI
n-l
k=O ~
a+le--
b-a) n,
=
j'ba
1, hm --
n_+::c' b-a
n
LI
n ~
a+le--
Jc=lb-a)
n
=
.' j'b
a
1
216 Précis d'Analyse Il

[!! Fonctions de la forme x~.Lxf


E est un iii-espace vectoriel normé de dimension finie.

A. Primitives d'une fonction continue sur un intervalle

o
t.2 Soit J un intervalle de IR tel que J *0.
Etant donné f ECU, E) et a un point fixé quelconque dans J, la fonction

F: J ~ E, x f-3>jXf est de classe CI sur J : F E c1U. E), F est une primitive


·a
def sur J, c'est l'unique primitive def sur J qui s'annule en a.
((\)f
Le résultat est connu dans le cas où E = IRou E = C (Analyse 1).

Dans le cas général, il suffit de constater que, sif1' ... .]n sont les composantes def sur
·x

une base (eih~i~n de E, celles de F sont FI.' " Fn avec Fi: J - E, x f-3> j
·a fi
puis que chaque Fi est de classe CI avec Fi = fi.
o
Conséquences
Comme dans le cas des fonctions réelles ou complexes, il en résulte que:

1) Sif E C([a, b],E) et si P est une primitive def sur [a, bJ:

.j'b
a f = P(b) - pra) ce que l'on note .J.b
a f = [F(X)! l a
b
...J

Exemple: Pour tout WE !R" {O}, .jb


a eiwX dx = ~. (eiwa _ eiwb)
·.b

2) Sif E C1([a. bJ. E), .la f = fib) - f(a).

3) Comme dans le cas des fonctions réelles, pour f E C(J. El, .1 f(x) elx représente une
primitive non précisée de sur J. f
t.3 Inégalité des accroissements finis pour un couple de fonctions de classe CI

Soitf E C1([a, bJ,E) et 9 E C1([a. bJ,';:)telles que:


vX E [a. b]. ~ dix)
Alors, si a < b, on a - f(al ~ g(b) - glaJ.

((\)f Ilf(b) - f(a) Ii = Ilibf


1:
~
'c
jba
g/ = g(b) - blal.
o

Remarque
Si a> b, on obtient iif(bJ - fia) ~ glaJ - gl bl
donc, dans tous les cas - fiai ~ ,glbi - geai
Chapitre 6: Intégrale compléments 217

B. Intégration par parties


Les résultats suivants se justifient comme dans le cas des fonctions réelles.
Théorèmes:

t.4 Formule d'intégration par parties pour une intégrale définie

1 Soitf E Cl([a. bJ. EJ et 9 E Cl([a. bJ. K) .jb


a l 9 = lf(x)9(x)L
c jb
b - . a fgl

t.5 Formule de Taylor avec reste intégral

Soitf E Cn+1([a. bJ. Ei. f(b) L


= n. (b _k! a)k.
k=O
j kl(a) + j.ba (b _ ,fn+l(x)
x)n dx

Corollaire:

c.i Inégalité de Taylor-Lagrange

SOIt. f E Cn'T 1([a, b], E). Il';-''


f(b) - 6 (b -k!a)kjkJ (a) Il~ (b(n- +a)n+l
1)! Iifn+l 1100

t.6 Formule d'intégration par parties pour une intégrale indéfinie

1 Soit J un intervalle de ~,f E CIU. E) et 9 E Clu. iK) Il 9 = fg ~ Ifd

C. Changement de variables
Comme dans le cas des fonctions réelles, on obtient:

Théorème:

t. 7 Soit cpE Cl([O', 13],iK), [A, B] =cp ([0', 13]) et f E CrEA, BJ. E).

1 Alors I,JŒ)
(y(l?» f(x)dx =.lŒ(f3 f( cp (t)) cpl (t)dt

D. Cas des fonctions continues par morceaux


Théorème:
o
t.8 Soit J un intervalle de iK tel que J ,,=0.
Etant donnée f E J{ U.E) et a un point fixé quelconque dans J, la fonction

F :x lX f est continue sur J et admet en tout point une dérivée à droite


f-7>

si x ,,= sup J et une dérivée à gauche si x inf J. ,,=

Pour tout x E J, il existe [a, b], intervalle compact voisinage de x dans J, et, pour tout
h E IRtel que x + h E [a, b], on a :

F(x+h)-F(X)=.lx r+h f donc IIF(x+h)-F(x)11 ~ Ihlllfll[;;,b]


La continuité de F en x en résulte.
218 Précis d'Analyse Il

• Si x "* sup J, puisque f est continue par morceaux, f admet en x une limite à droite
notée f(x + 0). Alors, pour tout h tel que h> 0 et [x, x + h] c J, il existe:
Il!- f(x + O)II[x.x+hJ = sup Ilf(t) - f(x + 0) Il
tE [x,x+h]

et on a hm
11--+0
Iif - f(x + 0) 11~·x+ll] = O.
11>0

x+h

Ainsi, en écrivant F(x + h) - F(x) - hf(x + 0) = L (i(t) - f(x + 0») dt


on obtient Il F(x + h) - F(x) - hf(x + 0) Il ~ Ihl Iif - f(x + 0) 11~·,Y+hJ
et donc, quand h tend vers 0, F(x + h) - F(x) - hf(x + 0) = o(h), ce qui nous donne
l'existence de F~/x) = f(x + 0).
• On montre de même que si x"* inf J, il existe F!J(x) =f(x - 0) = limf(x
11-0 - h)
h>O
D

Conséquence
En tout point x oùf est continue, F est dérivable avec F(x) =f(x).

III - Intégrales impropres et séries


A. Intégrales impropres d'une fonction
continue par morceaux
E est toujours un espace vectoriel normé de dimension finie.
La notion d'intégrale impropre (ou généralisée) développée en Analyse l , dans le cadre
des fonctions réelles continues, s'étend sans modification au cas des fonctions vecto-
rielles continues par morceaux.

Définitions:

d.? Soit (a, b) ER x R, a."* b, etf E .Il ([a. b[. E).

On dit que l'intégrale impropre. j.ba f est convergente lorsque

F : [a. b[ ~ E. x -ô>
"!.b
a
f admet une limite {E E quand x tend vers b. On note

jb f.
{= ·a
Noter que, pour tout x E [a. b], f est continue par morceaux sur [a. xl. ce qui assure

j'xI.
l'existence de ·a

d.8 Avec les mêmes hypothèses que ci-dessus, soit la fonction


lifll: [a. b[-::2.x-ô>
·b
L'intégrale
"!.b
a
f est dite absolument convergente si et seulement si!
.~a ilf Il
est convergente.
Chapitre 6: Intégrale compléments 219

Théorème:

On dispose du critère de Cauchy.

t.g Etant donné (a. b! c::;:; X ~ etl c Ill[a. bL El, l'intégrale 1


j'b
·a
est convergente

si et seulement si \:18> 0.:3 cc [a. b[. \:1 lx. y) c [co b[2, Il iY 111 ~8

IIsuffit de remarquer que E étant complet, la fonction 1: [a. b[ ~ E, x H> .f~ë1


admet une limite en b si et seulement si elle vérifie le critère de Cauchy, et que

F(y) - FIx) = f.
j.y
."x D

Une formulation équivalente de ce critère est:

lim Ô (x) = O.
Pour tout x c [a. b[. il existe Ô (x) = yElx.b[
sup IllY
Jx 111 et x~b

Conséquence

Si .j.b
a 1 est absolument convergente alors elle est convergente.

En effet, IliY ~ iY Iii

donc si
j.b
·a a f.
il vérifie le critère de Cauchy, il en est de même pour J lb D

Théorème:

Pour les fonctions réelles positives, on dispose toujours du théorème fondamental:

t.1 0 Etant donné (a, b) E ~ x IR,a < b, et 1 E Jl ([a. bL iR1)avec 1 positive sur [a, b[,

l'intégrale .fab 1 est convergente si et seulement si F : [a, b[ ~iR1, x H> lX 1 est


majorée.
~ En effet, F est toujours une fonction croissante.
Donc les critères de comparaison établis en Analyse 1 restent tous valables.
D

B. Intégrales de Jonctions de signe constant


Théorème:

t.11 Soit a E iR1, 1: [a, +x[ ~~ continue par morceaux sur [a, +x[ et positive,
(Xn)nE une suite croissante d'éléments de [a, +x[ telle que lim
n-++co
Xn = +00.

Alors r001 est


la de même nature que la série de terme général Un = J~
rn+ll.
.+C'(::;

~ il supposons.fa 1 convergente, alors rx 1


JXi]
est convergente.

En posant J = 1+00
Xi] 1, on a x~+x
lim rI
JXi] = J, or Un = L
n-l
k=O
x 1
Uk = J lXn
Xi]
220 Précis d'Analyse Il

donc, puisque lim


n~+œ'
Xn = +ex, on en déduit n~+oo
lim Un = J.

Ainsi :z Un est convergente avec ~n=O Un = J+:'0


Xo
f.

ii / Supposons i+xJ divergente, alors ;:00 J diverge.

J étant positive, on a x~+x,


lim ~ 1"D r J = +x, comme ci-dessus on en déduit

lim
n---;-+,:;c
Un = +ex. Ainsi, :z Un est divergente.

Remarque
L'hypothèse (xnlf\j croissante a pour conséquence que :z Un est à termes positifs.
Dans la pratique, le résultat précédent permet de ramener l'étude de certaines intégrales
de fonctions positives à celles de séries à termes positifs.

Exemples - Travaux pratiques

k exet2
1 Nature de' ; r~ Jo 1 + chxsin
dx 2 x

• J: x f-è> 1 . 2 est continue et positive sur [0, +x[,


1 + chxsm x

donc h/+X J est de même nature que :z Un avec =


Un = j.(n+liô f.
La suite (xnl choisie ici correspond aux zéros de sin x, le fait que sin2 x s'annule en chaque
point n 'TI" rend impossible une majoration efficace de J, valable sur [O. +x[, et permettant de

conclure à la convergence de Jorx f.


n
On a, pour tout E: ,~, o ~ Un ~
lln+llô---n-ô---
. nô e dx 2
1 +? sin x
x
e e n'j"j"

car chx ~ "2 ~ 2 sur [n '" (n + 1) ,,].

On en déduit \;f n E: !~, 0 ~ Un ~ 2e-no. -no..du 2 (poser x = u + n ,,)


/.o.
·,0 2e + sm u

Or
J''''
o 2e
-nTidu .2
+ sm u
=2 -
.fr'0 ~ 2e
-no. du .2
+ sm u
(carsini,,-u!=sinu)

o ~ -u
2
~ smu,
.
donc - ------
-nô .. du
~ - ------ 4 du
·,O.4en
'TI"
/"05-
u-9
/.:ry:
et, sur [O. ;] . ;>
+Sln-u.O -nô
2e +~
ïT
Chapitre 6: Intégrale compléments 221

d'où, finalement

soit ç - ')" U\ . ')" JI --TI


o ~ UI1~" v2e ~ 11_ [ Arctan (' ~e~'/2 11_')] 0~ ~ ne
~2 11
2
n_ TI

La série L
e- 2" étant convergente (série géométrique de raison e- 2), la série L UI1 (à termes
positifs) converge également et Jor' ,', J est convergente,

C. Cas général
Théorème:

t.12 Soit a l [a, +x [,J : l -, E une fonction continue par morceaux sur l,
E:;:;, ==

CX:I1)I1E', une suite d'éléments de l, strictement croissante telle que

liT,
n---,.,x XI1 == +x. Lorsque li~,
n---'-+_~,xnj.xn+1 == 0,

l'intégrale
nature.
.la rj et la série de terme général UI1

11-1

~ i / Si l'intégrale converge, la série converge car Llc=O


ulc
j,X"
, .\'il J tend vers J rcv
Xc J
lorsque n tend vers +x,
ii / Si la série converge,

Pour tout x E [XO, +x[, il existe nx E ,\1 unique tel que x E [Xl1x' Xl1x+1[,

et de x< xl1x+1, on déduit lim


x--..;-+x
xn-+1
J:
== +x,
nx +x
Donc x!i~ Llc=O
Ulc == L
lc=O
ulc c'est-à-dire

D'autre part, Il.J~~!II


~ L~<ur Il ~ .l::X+1 ur Il tend vers 0 lorsque x tend vers +00,

De
JX.xo J ==
.jX"X
,\'{) J + .jXXnx J il résulte alors

ainsi r+x
l\'il J converge et o

Remarque
J étant réelle de signe non constant au voisinage de +00, le résultat précédent sera
souvent utilisé avec pour (xn) la suite (quand elle existe) des points où J change de
signe,
222 Précis d'Analyse Il

EXE~mpIE~s
- Travaux pratiques

exemple 3
[0, +x[ ~lR\, continue par morceaux, décroisante avec lim
X---:-+;~K)
<p(x) = O.

l'intégrale rx
Jo <p(x) sin x dx est convergente.

• Vérifions que les hypothèses du théorème précédent sont satisfaites avec f(x) =<p(x) sin x.
f est continue par morceaux sur [0, +x[, avec Xn = n TI, la suite (xn) est strictement croissante
et lim
n-----.+x
Xn = +X.

Enfin {"n+1
JXn tn+1hr 1<p (x) sin xl dx
lfl = .ln o<S tn+1hr
.ln" <p (x) dx o<STI<p (n TI)

(noter que <pest nécessairement positive),

on a lim. <p(n
n~TX TI) = 0, par suite lim.
n-+xJ~ rIT+1 lf(x)1 el.\:: = 0, d'où la conclusion.

IV - Fonctions de la forme X r--7> LX f(x,t) dt

A. Continuité
Théorème:

t.13 Soit P un pavé de :;n etf une fonction continue sur P x [a. b] à valeurs dans

l'espace vectoriel normé E. Alors la fonction


F : P - E, x ~ .j.b
a f(x, t) àt
est continue sur P.

l0"f' Soit.'C(JE P, montrons que F est continue en .'C(J.


Il existe un pavé compact Q c P, un voisinage de .'C(Jdans P, la fonction f est alors
continue sur le compact K = Q x [a. b] de :;n~ldonc uniformément continue sur ce
compact. En conséquence 'd8E ohp O.'d (Ix. ti.I:!. el) E K2 :
, ," 8
!, x-:': o<Sll et it-e
1· o<Slll => flx.tJ-f(x!. o<S -b--a
-

Il résulte de la proposition précédente que. pour tout x E Q, si x -.'C(J Il o<Sll, alors:


8
'd [E [a. b]. flx. [1- fi.'C(J. o<S b-a
··b ~b
et donc d[ Iflx. tl- fi.'C(J. dt o<S 8
..1a
o<S 1
!J'X. [1 - fi·'C(J· ,j a

On a ainsi montré que:


'd8>0·:Jll>0.'dXE Q. X-.'C(J o<Sll =? Flxl- o<S8

c'est-à-dire que la restriction de F à Q est continue en .'C(J.


Puisque Q est un voisinage de .'C(J
dans p, F est continue en .'C(J.
D
Chapitre 6: Intégrale compléments 223

B. Dérivation
J est un intervalle de :=: tel que J cF Z.

Théorème:

t.14 Soitf une fonction de J)< [a. bJ dans l'espace vectoriel normé E telle que, pour
tout x de J, la fonction partielle t '-J> fi x. ri soit continue sur [a. bJ.

Si f possède une dérivée partielle ~if


riX
continue sur J [a. bJ, la fonction
b

F : x f-'> j' flx.


·a t) dt est de classe CI sur J avec:
·b af
Vx E I. FI(x) = j
.a -,-(X.
dx t)dt
~ Etant donné x quelconque dans J, la fonction t f-'> f(x, t) est continue sur [a, b], ce qui

assure l'existence de .j.b


a f(x, t) dt.

il Envisageons d'abord le cas où E = IR.


Soit alors _\{j E J et (a. [3) E tel que [a. [3J c J soit un voisinage de xo dans J, la
If
fonction ~dx est continue sur le compact K= [a. r:lJ
fJ
x [a, bJ de [Riz, donc uniformément
continue sur ce compact.

En conséquence ::hl> 0, V (x. t), (x . t) E


( 1 l ')

et ,t
1
- t ~I] =? -,-(x.
dx' t) - ~,-(x
dx
. t) ~-- b- a
, Il \)
1
1 af af 1 IlE

Pour h E iR tel que _\(j + h E [a, [3], la formule des accroissements finis appliqués à la
fonction x f-'> f(t) sur le segment [_\{j, _\(j + hJ donne l'existence de 8E JO. l[ tel que:

If
f(xo + h. t) - f(xo. t) = h~(xo+
dX
8 h, t)

En imposant jhl ~I], on a alors:

F(xo + h) - F(XO) - h ~C\{j. t)dt


1 jba dx V 1

= h -,-(XO+ 8 h, t) - -,-(XO. t) dt ~ Ihl E


1 l·b dxaf
.0 dx
af 1

Il en résulte que F est dérivable en xo avec F (XO) = -,- (XO, t) dt


j.ba af
dx

ii 1 Dans le cas où E est un espace vectoriel - de dimension finie - quelconque.


n n

En rapportant E à une base (eill~i~n et en posantf = Lliei, on obtient F =L Fiei


i=l i=l
b

avec V x E J, Fi(X) = .Ia li(x, t) dt


D'après l'étude du premier cas, pour tout XO E J, chaque fonction composante Fi est

dérivable en XO avec F[(XO) = -,-(XO, t)dt


.jb
a aj;
dx
224 Précis d'Analyse Il

On en déduit que F est dérivable en xo avec:

n e, . a
FC"O) = 2=:
i=l lb -,-'(xo,
af;
dx
t)dt = lb
. a
-,-(XO,
af iJx
t)dt

iii! La continuité de F sur l résulte alors de l'application du théorème 13.


o

C. Intégration
Théorème:

t.15 f étant une fonction continue sur l x [a, b] à valeurs dans l'espace vectoriel
normé E, on a, pour tout (a, 13)E [R;2tel que [a. 13]el:

l~ (fab f(x, t) dt) dx = fab (l~ f(x, t) dx ) dt


u& On remarquera d'abord que, d'après le théorème 13, les fonctions:

F: x f-7 j.ba f(x, t)dt et 1~


G: t f-7 . Œ. f(x. t)dx
sont continues sur [a, 13]et [a. b] respectivement, ce qui assure l'existence de

l~ F(x) dx
lΠet lalb G(t)dt
Considérons alors les fonctions :

Hl [a, 13] --+ E U f-7 lU F(x) dx

Hz : [a, 13]--+ E U f-7 fab (lU f(x. t) dx) dt


F étant continue sur [a, 13],Hl est de classe el sur [a. 13]avec

'if U E [a, 13], H~(u) = F(u).

Pour la même raison, la fonction K: (u. t) f-7 '.l'u


Œ
fi
x, t) eL, admet sur [a, 13]x [a, b]

aK
une dérivée partielle -,-dU : (LL t) f-7
.
feu. t) qui est continue sur [a. 13]x [a, b].

Par application du théorème 13, pour uE [a. 13]la fonction partielle t f-7 .l U f(x. t) dt
est continue sur [a. b]. On déduit alors du théorème 14 que Hz est de classe el sur
[a, 13]avec:

'if u E [a, 13].Hb(ui = -,~(u. t)dt = flu. t)dt = F(u)


~ j.b
.a élK
dU .a
j.b
Il résulte de ceci qu'il existe une constante )cE E telle que:
'if u E [a. 13]. H2(ul = HIIU)+ )c

et, comme H2(a) = Hl (a) = 0, on a finalement )c= 0 et la formule annoncée.


o
Remarque
On évitera de se précipiter aveuglément sur ces théorèmes dans certaines situations
simples.
Chapitre 6 : Intégrale compléments 225

\0 1)
Exemples
j est continue sur S:, pour faire apparaître les propriétés de :

F: x ~
fb jix
. a
+ r) dr il suffit d'écrire F(x) =
jb+X
a+x
j(u) du (poser u = x + t) .

2) j est continue sur ::::,pour étudier F: x ~ j'b


a j(t)cos(x + t) dt on peut noter que

F(x) = cOS.Yj.b
a jl[l cos r dr - sin x. fba j(t) sin t dt.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 4


1 Montrer
Soit
La fonction
f'"~
quel ;annule
cp:
t
une fois et une seule sur [;,
C",(x.;n')d'.
(x. e) ~ cos(xsin e) est continue sur [R2
11'] .

et pourvue de dérivées partielles


continues sur Ji2, donc j est de classe el sur R d'après le théorème 14, avec:

V X E-:::;'.flx! =
1"
.0
-.-' (x. e)d e = -
ax
ék; !r-'"
.0
sin e sin(xsin e)d e

Pourtout(x,e)E [O.•• i.onaxsineE [O.•. J,donc sin(xsine)?O et f(x)~o.


Plus précisement on af(O) = 0 et pour x EJO.•. J,la fonction e~ sin e sin(xsin e) est
continue, positive, non identiquement nulle sur [O.•. J,

donc Jo r sin e sin(x sin e) de> 0 et flx) < O.


Ainsi,] est strictement décroissante sur [0, •.].

j ( ;) = fa" cos ( ; sin e) d e est strictement positife car e ~ cos ( ; sin e) est conti-
nue, positive, non identiquement nulle sur [0, •.].

j( ••) = j'"o cos(-rr sin e)d e = l~ 0


cos(•• sin e)d e+ ;:
. ~
cos(TI sin e)d e

2
1'2cos(Ti sin e) d e
·0
(poser u =TI - e dans la deuxième intégrale)

Sur [0, ;],onasine> : edonc TI? •• sine?2e et cos(TIsine)~cos2e.

L'inégalité précédente est stricte sur] 0, ; [ d'où:

j(TI) < 2 fa~ cos2 e d e c'est-à-dire j(TI) < 0


'TT 'TI"

Finalement, j réalise un homéomorphisme décroissant de [ 2' TI] sur [t( 2 ),j( TI)] et, puisque
o E lf( ; ),j( TI)[, il existe a E J ;, TI [ unique tel que j(a) = O.
226 Précis d'Analyse Il

Exercices-types

SoitfE
et F(x) = r tn(l - 2x cos 6 +x2) d 6

Ex.Jo6.5 '/
Iibfi = ib Ifl (1).
f :x
Montrer que f(x) a un argument constant sur
Etudier >-+
.1,+::-:
0 1 - tcos
.~
t, e-t dt

[a,b].

Nature de
Ex. 6. 2
v 9
Calculer f.

Calculer
Ex. 6. 6

j+::-:
o <lx:
(1 +x~)vlsinxl
f(x,y)=-= 2Il /'~ tn(xsin
. 2
6+ycos 2
6)d6
'J0
Ex. 6.3 /
pour (x. y) E R~. (x. y) * (0.0) .
Nature de .Jo•+::-: tn [1 + (l)EIXI]
- xC< <lx Ex. 6. 7
a> 0, E(x) désigne la partie entière de x,

EX.6.4 V/ Soit F ::J~R.


/ F(a) = /'+::-:
0 sinx
e-C<x , __x cL'C

Calculer, pour Ixl < 1, l'intégrale:


VIQuel
;inuité est
\1 ) F ?
del'ense~ble de définition, de con-

r
I(x) = Jo 1-2xcos6+x
d_6

= ~d
En déduire f(x)
o
j''IT 2(x - cos
1-2xcos6+x 6)
6
V .
2'tzJ))Ji
3) .0 n déduire j+::-: -,-
sinx = -2"]0.. +XJ[.
x cL'C sur
on ~r que F est dérivable

Indications
EX.6.4

-i8 Dériver F.
Avec 6= arg j'ba f et 9 = fe ,
EX.6.5

(1)s'écrit lb rb Igl·
a g= Ja
Introduire la suite de fonctions fn :

fn : x >-+
_/,n 1- ccos
0 e -t dt
,~o L'C

Il Y a problème de convergence en chaque point


n'Ti, nE N. Introduire la série de terme général Ex,6.6

Calculer les dérivées partielles de F,


Un = 2
.j,(n+l)'IT
n'IT (1 + x <lx
)vlsinxl
Ex. 6,7
Ex. 6. 3
Introduire la série de fonctions '>' Un
Il Y a trois problèmes de convergence.
En +x, commencer par effectuer un dévelop- Un(O:I = e-C<x_" __ ' cL'C,
'0
/'"n••n~l •• X X ~in
pement limité.
Pour tout a~ 0, L Un(O:! est alternée.
Chapitre 6: Intégrale compléments 227

Solutions des exercices-types


Ex. 6. 1

Posons 8=arg(.Ja
. ·b j) . et g=je-i8. Alors l lb g= (b) j e-i8= 1 l ·b j. 1

D'autre part, j =!g donc la condition (1) s'écrit Jrb


a 9 = Jrb
a [gl (2).

En considérant la partie réelle, on en déduit .j.b


a (igl - Re(g)) = ° (3).
La fonction ig - ReCg) étant positive et continue sur [a, b], la relation (3) donne Igl- Re(g) = O.
Il en résulte \:j x E [a. b]. arg gix) = ° et donc \:j x E [a, b], argj(x) =8.

Ex. 6.2

1 .
j :x f-7. 9.~
11+x-h/ismx'
est continue U Jk TI, (k + 1) TI [, cette intégrale est une infinité de
/(E

fois impropre. Il s'agit d'établir l'existence pour tout a E JO, +x[ de F(a) = Jora j et d'étudier le
comportement de F au voisinage de +x .
. . Ale 1
• Au voisinage de chaque point k ", (le E on a jix) - J.
\1 ,le TI -xl ,(A/(= 1 + k "
2 9.)

donc toutes les intégrales sont convergentes car de

même nature que


1·1---;=
.a du
Vu
.

• Problème dû à l'intervalle non borné.

j étant positive, hrXj est de même nature que la série de terme général Un = J=
tn+1lj
(cf. théorème 11).
Or, on a, pour tout n E i\JX ,

° ~ Un ~ 2 _2
n 1" .j.in+l!"
n•.
!.dx
Vlslllxl
=
n"A
2 2 avec A= lin+1J"
n•. dx.
Vlsmxl·
= 10'" --. dt
a vsm t
(poser x = t + n ,,), ce qui montre que A ne dépend pas de n.

Il en résulte que L Un et donc Jor:c j sont convergentes.

EX.6.3

j: x f-7 en
(
1+ xŒ
(_I)EiX))
est continue sur les intervalles Jn, n + 1[, (n E i\J) et continue à droite
en tout point n :?o 2. De plus, elle admet une limite à gauche en tout point n :?o 1, elle est donc continue
par morceaux sur ]1, +x[ et sur JO, 1].

Il Y trois problèmes d'intégrales impropres à étudier.


228 Précis d'Analyse Il

• voiisinlâQIa /

Sur ]0,1[, f(x) = en ( 1 + xCi.


1) donc f(x) - - a enx quand x tend vers 0 et .10·1 f converge. \/

(par exemple :f(x) =0 ( Jx) au voisinage de 0) .


• MUVUISIHaU" de 1 à droite

Sur]1,2[, f(x) = en ( 1 - :Ci.) = tn(xCi. - 1) - tnxO: donc f(x) x-=l tn(xCi. - 1).
En posant x = 1 + u, on a xO: ~ 1 =a U + o(u) d'où tn(xCi. - 1) - enta u) ~ tn u.

Ainsi r
JI f est convergente (comme JI(2 en(x - 1) dx).
• Au voisinage de +ex

f(x) = Ci. - ~ +0 2'CY et lf(x) 1 ~

x1
----et donc
h'+x
f converge absolument si et
x
(_l)E(x) 2x 1 (x1 ) .2

seulement si a> 1. V
Supposons désormais 0 <a ~ 1.
(_lpxI 1
Posons g(x) =
x
0:- f(x), on a g(x) ~-9-.
+x 2x~Ci.
9 est donc de signe constant quand x tend vers +x, la règle des équivalents s'applique:

1+00 9 est de même nature que 1+00 xC;: donc convergente pour a> à.

Pour l'étude de Ci. dx, introduisons la série de terme général:


l·+O0(_l)E(x)
. 2 X

Un= Ci. dx=(-l) ----a:


.j.n+l
n (_l)E(X)
X n .l·n+1
n Xeix.'
La série L Un est alternée par construction.
iUnl ~ n10: donc hm
n-+x Un =0

IUn+1l-IUnl = n
J r+1 (x +1_'_0:-
( __ 1) x10:) ei" < 0 donc .
([Uni) n~_
>9 décroît
Le critère spécial des séries alternées donne alors la convergence de L Un et la convergence de

--Ci.- dx en résulte avec le théorème 12 .


.1+00
2 x
(_l)E(x)

Finalement ·2
h·+oo f converge pour a> 1 (somme de deux intégrales convergentes)
"2

1
et diverge pour 0 <a~ "2 (somme d'une intégrale convergente et d'une intégrale divergente).

En conclusion Jo(+x f converge lorsque a> à (il n'y a absolue convergence que pour a> 1).
Chapitre 6: Intégrale compléments 229

EX.6.4

Notons d'abord que 1 - 2x cos El +x2 ne s'annule pas pour 8E [O,TI].


') ') . ')
En effet, 1 - 2xcos El +x- = lX - cos 8~ s~n-:.Jl_
donc 1 - 2x cos 8 +x2 = 0 exige sin 8= 0 et x = cos 8,

donc 8", 0(,,) et x = ::t: 1, ce qui est exclu.


1
Ainsi, ç: (x. 8) ;-? .) est continue sur J - 1.1[x [0, TI],
1- 2xcos 8 +x-
ce qui assure l'existence (et la continuité, d'après le théorème 13, de l sur J - 1, 1[).

Pour le calcul de Ilx1, effectuons le changement de variable défini par t = tan;, 8E [0, ; [
(donc 8 = 2 A.l'ctan t. tE [0, +x[). On obtient:

TI

I(x) = 2 f ·+x ? 2 2 = --2 A.rctan t -- d'où I(x) = -2"


1-x
Jo (l-x)- +dtt (1+x) 1-x2 [ 1-x
(l+X)]+CO 0

Calcul def

2(x - U,I 1 x2 - 1 1
Pour x O. on a
1+ x-? - = -:: + --, - ---?---
cF
2!L\: X x 1+ x- - 2!L"(

donc f(xi = - --::+ _?--,-? - 12x cos 8 )


d 8 = + _?_, -I(x)
--=- = 0
10"(1
. 0 ..x x
x--1 1 + x- x"x--1 x

Pour x = 0, f(O) = -2 r' cos 8 d 8 = 0


.~0

Calcul de F :

La fonction ell: (x. 8) ;-? tn(l - 2xcos 8 +,~) est continue sur J - 1.1[xJO, TI], et possède une
élell
dérivée partielle éI x continue sur J - 1. 1[x [O. ,,], donc le théorème 14 s'applique, et on a :

'rIxEJ-l,l[, F(x)= -.-(x.8)d8=2 ~d8


l"
·0 dx
élell ln" x - cos 8
0 1-2xcos8+x

c'est-à-dire 'ri x E J - 1.1[, F(x) = f(x) = O.

Il en résulte 'ri x E J - 1. 1[, F(x) = f(O) = 0

Autre calcul de F :

tn(1- 2xcos 8 +~) = 2 ~ du


o
fr'X 1- U
2u- cos
cos88+u

donc F(x) = Jo r d 8 Jo(' 2 1-2ucos8+u


u - cos 8 ,~du

Par application du théorème 15, on a alors:

F(x) =
o
fr'X
du
1"
0
2
1- u2 u- cos
cos88+ u
2 d8=
lX0 feu) du = 0
230 Précis d'Analyse Il

v
Les fonctions 'Pl: IR(-+R ( 'Pl (x) = 1 - xZ
cogf-x si x*- 0, 'Pl (0) = Z1 )
et 'PZ:IR(z-+R 'PZ(t, x) = xZe-t sont continues sur IR(et IR(Zrespectivement.
Z 1 - cos(tx) xZ
Donc la fonction 'P:IR(-+IR(définie par cp(t, x) =
t
n e- t si t *- 0 et 'P (O,x) = 2 est
continue sur IR(zcar cp(t, x) =CPI(tx) CPZ(t, x)
Il en résulte que, quel que soit x E IR(,t -+cP (t, x) est continue, donc localement intégrable sur [0, +:)0[,
D'autre part, on a 'if x E IR(,'if t ? j2, 0 ~cP (t, x) ~ e-t, il en résulte que, quel que soit x E IR(,

JorC0 'P (t, x) dt est convergente, Ainsif est définie sur R


Continuité
Considérons la suite de fonctions vn )', définie par:

'ifnEl~,'ifxEIR(, fnC'{)= ? e-tdt= cp(t,x)dt


j,n
or·1 - cos t.,'{ j,n
0
Pour tout n E~, cPest continue sur [O. n]x R doncfn est continue sur R.
On a évidemment 'if x E iR,f(x) = hm fn(x)
n---'-+x
: vn)', converge simplement versf sur R.

D'autrepart,ona 'ifn?2, O~f(x)-fnC'{)= lntx cp(t,x)dt~ ln tx e-tdt=e-n


ainsi 'if n? 2, Iif - fn = sup !f(x) - fn(x)1 ~ e-n donc hm Iif - fn x = 0:
XE:=:' n---;-+C'\::

la suite vn)N converge uniformément vers f sur IR(,f est donc continue sur lPicomme limite uniforme
d'une suite de fonctions continues,

éJcp Z éJiL, sin t.,'{


00 0 éJiL
'P admet une dérivée partielle -.-
dx continue sur R ,' (-.-'
dx' (t. Xl = __ r e-t si t *- 0,-.-'
' dx (O.x) = x)

donc, quel que soit n,fn est de classe el sur:;:: avec 'if XE:;::. f~(XI= --e-tdt
j',n sinr t.,'{
.,0

Lamajoration 'ifXEIR(, ---e-tdr ~ e-tdr=e-n , (n? 1)


1 j'+x
o
sint t.,'{ .J'Tx
n

montre que V~)N converge uniformément sur:;:: vers la fonction


x -+ Ir(TX
,.0 sinr t.,'{e-t dt.

Il en résulte quef est de classe el sur:;:: avec 'if XE :;::,f'x) =


j'TX __ e-t
sint t.,'{
dt
. 0

Le même raisonnement montre que f est de classe e2 sur:;:: avec:

'ifXEiR(, f/ix)= Jo("":'·Cosit.,'{le-tdt

Calcul def
1
--0
On a fil (x) rx Re e( -l+ix)t
= Jo dt = Re l-L'{ )'
(_1_. 1+ x-
donc f(x) = Arctanx (car
/
f(O)=O)et fCx)=xA.rctanx-z
1(0n1l+rl? (car f(O) = 0),
Chapitre 6: Intégrale compléments 231

Ex. 6. 6

Si x> 0 et y > O,px. y) est une intégrale de Riemann. Si x ou y est nul, par exemple y = 0, alors

Jol~tn(xSin2e+ycoS2e)de= 2".(nx+2 Jor~tnsinede=-~t'n2 2 (calcul classique)

x . y
donc J(:'-'_~)=-~~4'
DemêmeJ,O.Y.1=tn4·
On se limite pour la suite à x> (J:7J > G,

Le changement de variable e= ; - t donne J(x. y) = J(y, x)

y étant fixé, y > 0, la fonction ç: (x. e) f-7 tn(x sin2 e +y cos2 e) est de classe CI sur

]O.+:x.[>< [o. -";] donc F:Xf-7 :.II Jo r~ <p(x,e)de est de classe CI sur]O,+oo[

avec P(x) = -=
2" l~
. 0
- ~(x,
GU; èJ x
e) de = -
2TI J'~
0 X SIn
. 2
sin2 2
e + y ecos e
de

donc P(x) = -= 9 9 dt (t = tan e)


2"0J'+cs t2 + r)
(xt~ + y)(l

Pour x * y, . 9 t2,,_ 9. = -.--


X - 1(1
Y .. -9--
C + 1- -9-y)+- y .
.,-7.-

2 TI Y 1
donc P(x) = ,,(x _ y) 2-:.\=.0 9 Y x-y
c+-
l+cs dt x 1

Il en résulte F(x) = tn lx - yi - 2vIY ~ (u = vIX)


,J. u du
- Y

puis F(x) = 2 tn( vIX + VfJ) + c, résultat encore valable pour x = y puisque F est continue sur
JO, +:x.[.

En tenant compte de la continuité de F en y, il vient c = F(y) - 2 t'n(2v/Y)

Alors F(y) = J(y, y) = tn y donne c = - 21n2 et J(x, y) = 2.en 2 .


(vIX+VfJ)

Ex. 6. 7

. SInx
1) a) Les fonctions lp: u;g-R <p(x) = -- x si x * 0, lp (0) = 1

et ljJ: 1R2~R ljJ (0:, x) = e-CiX sont continues sur u;get u;g2respectivement.

? Ci" sinx 2
Donc J : 1R~-RJ(o:, x) = e- . -x- si x * 0,](0:,0) = 1 est continue sur IR ,car J =tjJ . 'P.

Ceci assure l'existence, pour tout x~ 0, de J o


r e-Cit
sin
__ t
t
dt.

• Pour 0:> 0, l'inégalité e-CiX-x- ~ e-CiX et la convergence de


1 sInxl .'

donnent l'absolue convergence de e-CiX __ dx .


1+00
.0 sinx x
232 Précis d'Analyse Il

• on obtient l'intégrale bien connue


l+C0
. a
--
x
sinx
clx qui est semi-convergente .

(voir Analyse 1,Chapitre X) .


• , l'inégalité:

-- sin t dt "" ---- avec lim ---- = +x


h·(2n+lhT
2n" t
e-cd 2e-2cm"
(2n + 1) 'TI' e-2an"
n-+C() (2n + 1) 'TI'

montre que Jof+x e_at_s_in_tdt


t ne vérifie pas le critère de Cauchy. Donc elle diverge.
Ainsi, F est définie sur [0, +x[.

b) Pour tout aE [0, +x[, on a +-:0j.(n+l)"


F(a) = ~. n" e-ax-x-sin x clx donc F est somme de

la série de fonctions de terme général Un: af-7> e-ax -- clx.


j.(n+l)"
n" .. sin
Xx
Chaque Un est continue sur IR car i est continue sur 1R2.
On constate que, pour tout a"" 0, 2:= un(a) vérifie le critère des séries alternées, il en résulte:

VaE [0, +x[, V nE!';J, L


k=n
I+X
uk(a)
1
~ IUn(a)[ ~ Tl
1
+x
En conséquence, la suite des restes (Rn)" (Rn: af-7> L
k=n
uk(a)), converge uniformément vers

° sur [0, +x[. La série 2:= Un converge donc uniformément sur [0, +x[ et F est continue.
2) D'après le théorème 14, les fonctions Un sont de classe CI sur IR avec:

VaEIR,u~(a)= jen+l)"
n" ai
--a;(a,x)clx=- j.(n+l)"
n" e-axsinxclx
Pour tout a> ° fixé et tout aE [a, +00[, on a :

lu~(a)1 ~'TI' e-an" donc Il u~ Il [;;,+x [ ~'TI' e-an"


et la convergence de 2:= e-an" donne la convergence normale, donc uniforme, de 2:= Un sur
[a, +00[. Ainsi, F est de classe CI sur [a, +x[.
Ceci étant vrai pour tout a> 0, F est de classe CI sur JO, +x[ avec:

Va> O,F(a) = I:
n=O
u~(a) = - Jo['+x e-QX sinxcbc

3) On calcule F/(x) pour a> O.

-1
F/(x)
. = j
lm o.+X _el-Q+l!t
.. dt = lm [el-Q+ilt]
-.--.
ex -l 0+x
= -?-
a- +1

Il en résulte VaE IR:, F(a) =À - Arctan ex (À constante réelle)

et puisque F est continue en 0, F(a) = F(O) - .Â..rctan a.

Enfin la majoration [F(a)1 ~ Jo rx e-QX elx donne lF(a)[ ~ ~a et donc hm F(a) = O.


a-+x

On en déduit F(O) = 2
'TI'

c'est-à-dire
-- eL\: =-
j+x
.0 x
sinx 2"
Chapitre 6: Intégrale compléments 233

Exercices proposés
E désigne un espace vectoriel normé de dimension finie.

Ex. 6. 1

Soit J E.l1 ([0.1].::;:) positive ou nulle, telle SoitJ E C=(R IR) et 9 : IR-+IR telle que:

que J > 0 et A un polynôme réel tel que g(x) = J_(_x_)_-_J_(O_)


si x * 0, g(O) =f(O).
/.1
.0 x

e
Jo A2J = O.
1) Montrer que 'ri x E IR, g(x) = JorIf (xt) dt.
Montrer que A est le polynôme nul.
En déduire que 9 est de classe C= sur IR.

Ex. 6.2 2) Calculer gCn)(O), n EN.


SoitJE CO([a, bJ. ~+) et cpECO([a, bJ. ~),a<b. 9

En comparant à une série, étudier la nature des


Montrer que libJ(t)ei'fCt) dtl "" .lb J(t) dt intégrales:
Ex. 6.3

SoitJ E.ll ([0, 1]. El.

Calculer ~~
.\.>0
rIX ~ t~' dt .
x .Jy

Ex. 6.4

SoitJ E.ll ([0,1]. E).

Calculer lim 11 ~ dt
k;;;oO .a /c/cJ(t)
+ t

Ex. 6. 5

Décomposer en éléments simples la fraction ra-


n-1
nx
tionnelle un(x) = xn _ 1
Ex. 6. 10
En déduire
° ---il
.!n2" x-dte Etudier la nature des intégrales:

Ex. 6. 6
1 ) -_--=--=--==== dt, 0' ~ O.
.~.+x
0 V t +sinta tcos t

Calculer lim -n LE
n-+x -
/c - 2E -
1 k=l
n (2n) (n)/c 2) a dx
1'+x
o en Il x- (1
xl +cosC€n
x) x)
Ex. 6. 7

SoitJ E C2(~, ~), trouver la classe de 3) l+x (-1 + e ~E(X)-l) dx


9 E CO(R~) telle que 'ri x * 0, g(x) =-
11Xa
x.
J
4) r00 xa sin
Jo (fn(x3 + x)) dx
234 Précis d'Analyse Il

Ex. 6. 16

Etudier la nature de la série de terme général Calculer:


sin(TI 01)
Un = nΠ, aE]O, 1] en comparant avec
1= .10+20 e-ŒX Cio" cos(x sin e) de) dx
quand elle existe (aE ~).
l'intégrale et dx
1
/+00 sine XTI vIX)
Ex. 6. 17

·1 e -K(1+t2)
Soitj EM ([0, +::X::[,~) positive.
Soitj :~--+R x C-ô> Jo1 1+ t ~ dt

1) On suppose j décroissante et fo+x j et 9 :~--+~, x dt.


convergente. Montrer que
C-ô>
l'X e _t2
·0
lim
X~+N
j(x)=O puis que x~+~
lim xj(x)=O. Exprimer j en fonction de g.

En déduire lo+x e - t2 dt.


(Considérer .L:/ et /:x2 j).
Ex, 6, 18

2) On suppose Jo rx j convergente, peut-


Existence et calcul des intégrales:

on en déduire lim j =0 ?
l+20 ---9-dt
r
X----;'-+·:0
et
Montrer qu'il existe (xn) E ~'C telle que
,0 1++ t2)
tn(1
lim Xn = +::x:: et lim xnf(Xn) = O.
n----:-+·x

Ex. 6. 13
n----:-+·::x;

rx 1 r
Jo + dt
_t_n_(a_2_+_9_t2_) (a> 0)

Ex, 6. 19
Soitj E Jt (]O, 1[, E) telle que l'intégrale
Ensemble de définition et calcul de :

loTI j(sin x) dx soit convergente. Montrer que


j(x) = .101
a -c- - -1 dt
tX~nt
loTI xj(sin x) dx est convergente et que l'on a
Ex. 6.20

xj(sin x) dx = - j(sin x) dx Ensemble de définition et calcul de :


lTI
a 2TI j'"a
j(x. y) = ..9 9 dt.
J+X
-x (t- yr
eit +x-

Soit j E M ([0, +00[, E) telle que Jo rx j con- Ex. 6. 21


verge. Calculer: Montrer que, pour tout x E [q+ :

1) lim -
x1 iX
a
dt
!nt
a
Jeu) du --dt= --dt.
X-++OO
j"+x
.0 sin t
x+t . l'+x
.0 e-''([
l+t2

2) l~ x21 Jo
x>(}
r tf(t)dt.
(Vérifier

de y' '/ + y
que les deux fonctions

1
= x
- sur rrcx
,h;(+)
sont solutions

Ex.
Ex. 6.22
Soitj E C2(~2,~) telle que:
••Q cos tx
a2j a2j
:::'j= --2 +--2 =0 Calculer ha(x) = 1
.Jo --2
1+ t dt en fonction de
ax ay

l'X --dt
Montrer que l'application:
q;(x) = sint t
. a

F : r C-ô> Jol2" j(r cos e, r sin e) d e


est constante. En déduire
l'+x --2
·0 cos tx
l+t
dt.
Chapitre VII

Fonctions
de plusieurs variables réelles
Calcul intégral
Dans ce chapitre, E désigne l'espace [Rn (n E N*) muni de sa structure affine canonique.
On note B = (el, e2,"', en) la base canonique de [Rn.
On dispose d'un espace vectoriel normé en munissant [Rn de sa structure euclidienne
canonique.

1- Formes différentielles de degré un


U désigne un ouvert de E. Le dual de E est noté EX.
Définition :

d.1 On appelle forme différentielle sur U, toute application de U dans E*.


1

Remarques
1) Sif: U --+[Rest de classe el, sa différentielle df : U --+ E* est une forme différentielle.
2) L'espace EX est un espace vectoriel normé ; on peut donc parler de forme différentielle
continue, de forme différentielle de classe Ck
Notations:

n.1 La base de E*, duale de B, est notée B* = (dx1, dx2,' .. ,dxn).


1

n.2 Une forme différentielle w sur U est caractérisée par ses fonctions coordon-
nées (P1,P2,'" ,Pn) dans la base B*(Fj : U --+[R).
n
Ainsi, pour tout x de U : w (x) = L
)=1
Fj(x)c1.xj

n
où w (x) est la forme linéaire w (x) E -+IR, y >-7 W (x) . y = L
)=1
YjFj(x)

n
n.3 On dit que w = L
)=1
Fjc1.xj est l'écriture canonique de w.

nA Pour n = 2, on écrit souvent w= Pdx+ Qdy


1 Pour n = 3, on écrit souvent w = Pdx + Qdy + Rdz.
236 Précis d'Analyse Il

d.2 forme différentielle


n
On dit que la forme différentielle sur U, W = L
)=1
FjdXj est de classe ck,

(k E Nu {x}), si les n applications Pl, P2, ... ,Pn : U -IR sont de classe Ck.

n.5 On note nk (U) l'ensemble des formes différentielles de classe Ck sur U; c'est
1 un IR-espace vectoriel.
Défihitions :

d.3 Forme différentielle exacte


1

Une forme différentielle WE nk (U) est dite exacte sur U s'il existe une appli-
cationf : U -."IRde classe Ck+1 dont la différentielle est w: df = w.

L'applicationf s'appelle une primitive de w sur u.


dA Forme différentielle fermée
n
Une forme différentielle de classe Ck sur U, (k ? 1), w = L
)=1
FjdXj est dite

a p. __a Pi
_J
fermée si: 'if (i,j) E [1. n]2, (sur U)
a Xi - aX]

pr9prÎé.~$§:
p.1 Une condition nécessaire pour qu'une forme différentielle de classe el,
n
W= L
)=1
FjdXj EnI (U), soit exacte sur U est d'être fermée sur U.

~ Si west exacte, ilexiste f : U -IR de classe C2 telle que df = w

. éif. élFj él2f


donc 'if JE [l,n].Pj·= -.-dXj et 'if LE [1.n].-.-
. d~
= ..
d~dXj

Ilsuffitalors d'appliquer le théorème de Schwarz (Chapitre III,théorème 2).


Noter que cette condition n'est pas suffisante (voir exemple 1).
D

IM'lp·2
Soit W une forme différentielle de classe el sur un ouvert étoilé U.
1 Alors, west exacte si et seulement si ù) est fermée.
~ Supposons que U soit étoilé par rapport à l'origine (on se ramène à ce cas partranslation).
n
On définit alors l'application lp: U x [O. IJ -:;:. (x. t) f-ô> w (tx) .x = L
)=1
-'9p)(tx)

(Noter que L'C E [O,xJ cU.)


Elle est continue et. pour tout t E [0.1], l'application partielle U -:;:, x f-ô>lp (x. t) est

de classe el avec 'if i E [1. n],


éle
~(x.
dX,
..
LI = P[ltx) +
n

)=1
L
éiP'
t..'9~(t..'C1
ÔX[
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 237

n
L 1Xj-,-'
a OP'
Sachant que west fermée sur U, on peut écrire +(x,
u~
t) = Pi(tx) + dX:J'
(t'C)
j~l
et constater qu'il s'agit de la dérivée de t f--+tPi(tx).
1

Introduisons alors l'application J: U -2. x f--+la 'P (x, t) dt

Le théorème de dérivation sous le signe somme s'applique ( :~iest continue sur


Ux[O.l] ,') d'où -,-lxl=
élJ '"
dXi il
0 -,-'
élc (x.tldt=
dXi " rltPi(tx)] 1= Pi (x)
0

Ainsi, west exacte, J est une primitivede w sur U.


D

Exemples - Travaux pratiques

exemple 1
Soit U = \ {(O. O)} et (ù la forme différentielle définie sur U par
, ", xdy - ycL-...:
(ù IX, y) = 9 9
x-+y-
1) Vérifier que (ù est de classe el et fermée sur U.
2) On suppose que (ù est exacte sur U, il existe donc F E e2(u, [8) telle que, pour
tout (x. y) E U, (ù (x. yi = dFix.Y1
Etant donné V = x Ret 9: V - U, (r,8) f--+(reos e, rsin 8l,
on pose G=Fo9, G:(r,8)f--+F(reos8.rsin8)
Calculer dG et en déduire qu'il existe À.E R tel que V (r, e) E V, G(r, 8) = 8 + À..

3) Relever une contradiction dans les résultats précédents et conclure.


2
-x 2
• 1)
Vérifications immédiates: 0 ox ( x2 x)
+ l = x2
0 0Y (~) + y2
=
Y
2
(x + y )
22

2)
dFircosS.rsinSI 0 d 'PlrS>
(ù(reos e, rsin e) ° d 'PlrS)
reos 8 (sin e dr + reos e d e) - rsin e (cos 8 dr - rsin 8 d 8)

d8
?
Donc G(r, 8) = e + À. , À.E IR.

3) L'égalité F(reos 8, rsin 8) = e + À., pour tout (r,8) E!Ri: x !Ri, est absurde. (pour r fixé,
elle donne l'égalité d'une fonction 2 TI-périodiqueavec une fonction non périodique).
En conclusion, (ù n'est pas exacte sur U. On constate que le théorème de Poincaré ne
s'applique pas ici,car l'ouvert U n'est pas étoilé.
238 Précis d'Analyse Il

2
U = [R2\ 6 où 6 = {(x, O)/x ~ O} est un ouvert étoilé.

la forme différentielle w définie sur U par w (x, y) = y~ - x~y


x +y

pour primitive sur U f : (x. y) f---'> Arctan ---y--


x+Jx2+y2
On vérifie que U est étoilé par rapport à tout point A = (a, 0) où a> O.

Pour tout (x, y) E U on a x + -j x2 + y2 > 0 et on obtient sans difficulté:

y
'if (x, y) E U. d.fix.y) = W (x, y) Noter que l'on a tan( 2f(x, y») x

exemple 3
Soit w une forme différentielle de classe CI sur U.

On dit que l'application 'P: U ~[R est un facteur intégrant de w si la forme différen-
tielle 'PW est exacte sur U.
Exemple
*3 y+z z+x x+y
U = (IR+'), montrer que w: (x. y,
. z) f---'> --
x dx + -- y dy + --
z dz
admet un facteur intégrant de la forme (x, y, z) f---'> 'P (xyz) où 'PE CI (IR~
,IR).
• 1) Comme U est convexe, il suffit de vérifier que la forme différentielle 'PW est fermée,

Notons 'PW = Pdx + Qdy + Rdz ; 'PW est fermée si :


ap aQ aQ aR aR ap
--ay=iiJ( az= ay ax = '7iZ

-a- = x 'P (xyz) + z(y + z) 'P (xyz)


Ona: y
aQ 1
{ -a-
apX = -Y 1 'P (xyz) + z(z + x) 'PI1 (xyz)

L ". l" d (y - x) [() 1 • ] 0


a premlere ega Ite on ne -----xy- <p xyz + xyz y l ,'-yz) =
1
Par raison de symétrie, on voit qu'il suffit que 'if t> O. y (tl + t <pl It) = 0 ou Y (t) = t
y+z z+x x+y
Ainsi Wl = -2- dx + --2- dy + --2 dz est exacte.
x yz xy z ,'-yz
Soit alors,f : U ~[R une primitive de Wl sur U, les conditions:

af _ z + x éif x+y
(1) af =Y2+z .,---- --9- -,- --9
ax x yz dy ,'-y-z dZ .'-yz-
sont successivement équivalentes à:
= 1
9 1 éD\ élz
y+zdyyz-KE~
HA.
y-z yz -,-
À. (y. -z)---ry-
= -- +K

x+y+z
Les primitives de Wl sur U sont donc de la forme IX. y, zl f---'> - ---- +K
,'-yz
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 239

1 II - Intégrale curviligne
Définition:

d.5 Soit (ù une forme différentielle continue sur U ouvert de E et '1= ([a. bJ,q;)un
arc compact continu et de classe el par morceaux dont le support r est inclus
dans L'.
On appelle intégmle curviligne de w le le réel:

l. w = .lb w (q; W) . [q;' W] dt


Remarques

1) L'application [a. b] ~R. t ~ w ( q; W) . [q;' (t)] est continue par morceaux.


2) Dans le cas n = 2, w = Pdx + Qdy EDO (U)

et q;: [a. b] ~ U. t ~ q; (t) = (x(t), y(t))

On a l w = .lb [x/(t)p(x(t), y(t)) + y/(t)Q(xW. y(t))] dt

Propriétés:

p.3 Relation de Chasles


1

Avec les notations précédentes et, pour e E ]a. bL introduisons les arcs com-
pacts de classe el par morceaux: '1a.c= ([a, c] q;),'1 c.b= ([e, b], q;),'1='1 a.b
Alors
1'Ya.b
w =
j.
. "ICLC
w +
j'
• "(c.b
w.

Cette formule se généralise à un nombre fini de points de ]a, b[.

Elle permet le calcul de l w lorsque '1 a des points anguleux.

pA Changement de paramétrisation
1

Ajoutons aux données précédentes celle d'un autre arc paramétré


'1/ = ([e, d], q; 0 el, où e est un el-difféomorphisme de [e, d] sur [a, b].

ors w =8 avec
Al j.
. -y' j
. -y
w
{ 8=8=-1
1 croissant
si e est décroissant
!kiF On constate que '1/ est compact continu, de classe el par morceaux et de même support
r que '1, il est inclus dans U.
Plaçons-nous dans le cas particulier où '1 est de classe el, (le cas général s'en déduira
à l'aide de la relation de Chasles).
Le changement de variable t= e (u) donne:

l .b

w (q;(t)) .[q;I(t)]dt=h_l(a)
·e-l(b)

w (q;oe(u)). [q;1(e(u))]
e' (u) du

d'où l w =8 id w (q; 0 e (u)) . [(q; 0 el/tu)] du =8.l w o


240 Précis d'Analyse Il

Remarque
r
Soit + l'arc orienté définipar le choix d'un représentant '/, la propriété précédente montre
r
que deux représentants de + donnent la même intégrale curviligne; celle-ci sera notée

r w. Si r_désigne l'arc déduit de r+ par changement d'orientation, on a :


ir+

1 w--
iL r w
ir+
L'intégrale curviligne de w le long d'une courbe r dont l'orientation n'est pas précisée,
n'est définie qu'à un signe près.

p.5
Si r
est une courbe fermée orientée, l'intégrale curviligne r
ir w ne dépend
1 pas de l'origine choisie sur r.
p.6
Pour U et r donnés, l'application r west une forme linéaire
w 1-'> ir sur no (U).

Théorème:
t.1 Soit w une forme différentielle exacte sur U, J une primitive de w.
Pour toute courbe orientée r
d'origine A, d'extrémité B incluse dans U, on a :

u:w Noter que le résultat ne dépend que des points A et B.


l w =J(B) - J(A)

Soit '/= ([a, bJ. 'l') un représentant de r, A ='1' (a), B ='1' (b).
Plaçons-nous dans le cas où '/ est de classe el, (le cas général s'en déduit à l'aide de
la relation de Chasles).

De w = dJ, on tire w ('P (t)) . ['PI (t)] = diq)(t)['P1 (t)] = (fa cp)/(t)

d'où l w= ib(fa '1')1(t) dt = Jo '1' (b) - Jo '1' (a) = JŒ) - J(A). D

!
ir y 2 dx + x 2 dy lorsque r est l'une des courbes sui-

x2 +-
2 2
x y
a> O. b> 0
2) a2 + b2 ~
x2 y2 2x
3) a2 + b2 - a =0

1) Paramétrisation de rl: x2 + if - ay = O.

[
-2'2
" "]
-l".
n2
tl-'>Ml t, x=acostsmt.
() ...
y=aSln-t
9

.h·
r, y-9 dx+x- 9 dy = 4 ..
a3 ["0 [ (1-
.. cos2t)- ,) cos2r+ sm3
.. 2r.- dr = --- " 4a3
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 241

2) Paramétrisation de

[-",,,J_:;::2, [C-3>M21[1, x=aCOSL y=bsint

l? iF dx + x-? dy = ,j""_" _--ab- '),sm'3 [+ a-? b cos3]t dt = 0


1re
?, ?
a)- ! Y - b)-
3) Paramétrisation de r3 : 1X -

a~
? + .) - 2 = 0,
b-
[-T.',,,J-:;::2, 8C-3>"V3181,x=a(1+v2cos8), y=b(1+V2sin8)

ir·)r y- dx + x- dy = ,j'+"_"
3 ? [ - ab-.)vln '
2 sm 8 (1 + vln,
2 sm 8)2

+a2bV2COS8(1+V2COS8)2] d8

Y dx+:c dy = 4" ab(a - b)


,frr3 2 ?

exemple 5

r x +y
(:1consécutifs
a cu 1el' fr' W =, la,Wa)= (x -B y)
A ou = (-a,
, 2 + a) C = (-a,
(x2 + y) dy ,et, rI" dx (a, -a)e
al e carreD =onen t' de (a> 0) s
somme t
• La forme différentielle west de classe c= sur U =;;:2 {W,OI},

• 1 il i xdx + ydy Il xdy - yd.x


Elle se decompose en w=w + ùJ avec éù = ? '/ w = 2 2
x- + y- X +y
i 1 1 ~?
On constate que west exacte sur L': w = '2 d tn(x + if')

donc t wl= 0 et l 'lr


,r
w- W
ii
Wll a été étudiée dans l'exemple 1,

• elle est exacte sur Ul = {(x, y) E:;::2 lx *- O}


B A
Wll = d Arctan l{
x
r
01 1 x
• elle est exacte sur U2 = {(x, y) E
X
Wll= -dArctan- C D

!
y

If Jf Il 1/ 1/
Ecrivons w= w + w + w + w
.!r
Co
.PB Ir
.Bé Ir
.CD h
,i5À
x
.!~
T.'
'H X
Ona
AB
w = [ - Arctan y ]BA = [ - Arctan a ]x=-a
x=a
2

On trouve de même_ ,Be


Ir wIl = 'IrCD
_ wIl = ,DA
~.,,_, w Il = 2'
T.'

Ainsi r w= ir
ir r WII=2T.',
On remarquera que ce calcul montre que w n'est pas exacte sur U bien qu'étant fermée,
242 Précis d'Analyse Il

+ xdy+ydz où r est le cercle (supposé orienté) d'équations:

x +y +z= a , x2 + lf + ~ = a2
• La projection orthogonale de r sur le plan Q>-yest l'ellipse d'équations:
z=0 , x2 + ; + >-y - a(x + y) = 0

La deuxième équation s'écrit 3


(
x +y - :3
2a) 2
+ (x - y)
2
- 34a2 = 0
a . a
x=3(1+cost)+ /3 sint
a a
On obtient pour paramétrisation de r [0,2 TIJ _iRi3, t rè> < Y= 3(1 + cos t) - /3 sin t
a
z = 3(1 - 2 cos t)

r étant orienté par cette paramétrisation, on obtient


h' z dx
·r + x dy +y dz = - --r;:-'
2 V3
TI a2

III - Compacts mesurables


Aire et volume
Définitions :

d.6 Pavé

On dit qu'une partie P de IR\n est un pavé si P = 0


ou s'il existe a = (al, ... , an), b = (bl, ... , bn) dans sgn tels que:
n
P = TI [aj' bjJ = {(Xl,'" ,xn) E~n / 'if jE [1, n],)j E [cy, bjJ}
j=l
(p est alors dit pavé d'extrémités {a, b}J.

Remarques
1) Un point de IR\n est un pavé (cas a= b).
2) Un pavé est une partie fermée-bornée de ::::n, donc compacte.
3) L'intérieur d'un pavé P d'extrémités {a. b} est:
n
p = TI Jcy, bj[ dit pavé ouvert d'extrémités {a. b}.
j=l
o

P est vide si et seulement si il existe jE [1, n] tel que cy = bj-


4) L'intersection de deux pavés est un pavé.
d.? Mesure d'un pavé
On appelle mesure d'un pavé P de ::::n d'extrémités {a. b} le réel positif:
n
/J- (P) = TI bj - aJi
j=l
Si P =O, on pose /J- (P) = O.
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 243

Remarques
1) Un pavé est de mesure nulle si et seulement si son intérieur est vide:
2) Soit Pl et P2 deux pavés de ::en. On a Pl C P2 =} fL (Pl) ~fL (P2)
d.8 Ivlesure d'une réunion finie de pavés
i! Soit Pl et P2 deux pavés de ~n, on appelle mesure de leur réunion le réel:
/J. (Pl 0 P2i ==/J. (PIJ+ /J. (P2)- fL (Pl n P2)

ii! On définit alors par itération la mesure d'une réunion finie de pavés.
Remarques
1) Dans ii. on a /J. (Pl U P2) ~ SUP{fL (Pl), fL (P2)} ~ o.
2) L'ensemble J' des réunions finies de pavés de [R;nest stable par intersection et réunion
finies. Les éléments de J' sont donc des compacts de [R;n.
On dispose alors d'une application fL: 0"-+[R;+ vérifiant pour tout (X, y) E 0"2 :
• X C Y =} fL (X) ~fL (y)
• fL (X U Y) ==fL (xl+ fL (Y)- fL (X n Y)
o 0
• X \ Y E 0" et fL (X \ y) ==fL (X)- fL (X n y)
o
• fL (X) == 0 ~ X ==0
o
• Si P est un pavé, sa frontière Ô P == P \ P appartient à J' et /J. (ô P) == o.

d.9 Parties négligeables


On dit qu'une partie X de ~n est négligeable si, pour tout 2> 0, il existe une

suite (PIc)c" de pavés de ~n telle que Xc


k",
U Pk et

Remarques
1) Si X est une partie négligeable, alors toute partie de X est négligeable.
2) Une réunion dénombrable de parties négligeables est négligeable.
3) Un point, une partie finie ou dénombrable sont négligeables.
4) Une réunion finie de pavés est négligeable si elle est d'intérieur vide ou si elle est de
mesure nulle.
d.10 Compacts mesurables
Un compact X de :sn est dit mesurable si sa frontière Ô X est négligeable.
1 On note .1Le l'ensemble des compacts mesurables de [R;n.

Remarques
1) Soit X et Y deux compacts mesurables de [R;n, en notant [R;n \ X Xe, on a : ==

Ô (X n y) == (ô X n Y) u (X nÔ Y) et Ô (X u y) c (0 X n ye) U (xe no Y)
d'où Ô (X n Y) CÔ X uÔ Y et Ô (X u Y) CÔ X uÔ Y.
Ainsi,X n Y et X u Y sont des compacts mesurables.
2) Un pavé, une réunion finie de pavés sont des compacts mesurables :2l'cj/;Le.
L'ensemble JLe est stable par intersection et réunion finies.
d.11 Mesure d'un compact mesurable X de [R;n.
Soit 2l' x la famille des réunions finies de pavés inclus dans X ;
alors {/J. (S)/S E2l'X} est une partie non vide majorée de [R;
(elle contient 0 car 0E 0"x et, si P est un pavé contenant X (il en existe car X
est borné), pour tout S E2l'x, on a Sc X C P et fL (S) ~fL (P))
Ainsi {/J. (S)/S E0'x} admet une borne supérieure appelée mesure de X et
notée fL (X): /J. (X) == SUP{fL (S)/S E0' (X)}
244 Précis d'Analyse Il

Remarques
1) Cette définition appliquée à un pavé ou à une réunion finie de pavés coïncide avec les
définitions 8 et 9 correspondantes.
2) Pour un compact mesurable X, on a les équivalences des trois cas suivants:
il X est négligeable, iii X est de mesure nulle, iiii X est d'intérieur vide.
3) On dispose alors d'une application f.L : ALe~[R+ vérifiant pour tout (X, y) de Jt~ :
• X cY =? f.L (X) '-'Sf.L (Y)

• f.L (X u Y) =f.L (X)+ f.L (Y)- f.L (X (1 Y)


o 0
• X \ Y E ALe et f.L (X \ y) =f.L (X)- f.L (X (1 y)
d.12 Un compact mesurable de [R2est dit quarrable. La mesure d'une partie
1 quarrable X de [R2est appelée aire de X et notée si. (X) .

d.13 Uncompactmesurable de [R3est dit cubable. La mesure d'une partie cubable


1 X de 1R13
est appelée volume de X et notée "("(X) .

Exemples - Travaux pratiques

exemple 7
[a, b] -+lR1continue, a < b.
le graphe de [,,;; {ex,f(x»fx E [a, b]}est une partie négligeable de

• Utilisons l'uniforme continuité de J :

\;fe> 0, 3a> 0, \;f (x, y) E [a, bJ2, lx - yi '-'Sa =? l[(x) - J(y)'


b- a
Fixons alors n E N* tel que -- n '-'Sa et la subdivision de [a, bJ formée des points

b- a
Cj = a+j-n-' (0 '-'Sj'-'S ni
Pour jE [1, n], notons FJ le pavé [Cj-l. Cj] >< [J(Cjl~ 8.flcj)+ s],
n
on vérife alors que fc U 1]
j=l
b_ a n
Or l'aire de 1] est si. (FJ) = 2 8 -n-' donc 2:= .-:111]1 = 28 (b - al
j=l

Ceci prouve que f, graphe de J, est une partie négligeable de ~2

Remarque
On montre de la même façon le résultat suivant:
Si ..1 est un compact de [R2 et si J : ..l~[R; est continue: alors le graphe de J est une partie
négligeable de ~3.
Ce résultat permet d'établir qu'une boule fermée de ~n euclidien est un compact mesurable.
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 245

exemple 8
~sure d'une courbe
• Soit r une courbe de Fin. (n ~ 2), support d'un arc paramétré compact et de classe CI par
r
morceaux. On montre alors que est une partie négligeable de [Rn (compact mesurable d'intérieur
vide). Ce résultat tombe en défaut si l'on suppose l'arc seulement continu. En effet, il existe une
application continue et surjective de [0.1] sur [O.1] x [0,1], la courbe correspondante a pour
1
aire (courbe de Peano).

IV - Intégrale d'une fonction


sur un compact mesurable de [Rn
..l désigne un compact mesurable de [Rn.

A. Définitions
d.14 On appelle partage de ..l toute famille finie Œ= (~)l'0~p de compacts mesu-
p

l'ables de ~n telle que ..l= U ..lj et \:j Ci.j) E [1. p]2, i *j =? f-L (;iin;ij) = 0
j=l

On note ;y j, l'ensemble des partages de ..l (il est non vide car il contient le singleton (;i)).
d.15 Sommes de Darboux

Soitf : ..l-~ une application bornée. A un partage Œ= (~h'0~p de..l, on


associe les réels: m=inff. 1\J=supf. \:j jE [1.p], T71j=inff. Mj=supf
j, j, j,j j,j
p p

pms d(Œ) = L
j=l
mj /..l (..lj) D(Œ) = L
j=l
1'\1j /..l (..lj)

appelées respectivement sommes de Darboux inférieure et supérieure.


Remarques
Avec ces notations, on a les relations suivantes:
p

1) /..l (..l) = L
j=l
/..l (..lj) . m /..l C..l) ~ d(Œ) ~ D(Œ) ~ M /..l el).

2) Les ensembles {d(Œ)/ ŒE J' j,} et {D(Œ)/ ŒE J' j,} sont des parties bornées de [R ;

on peut introduire leurs bornes supérieure et inférieure respectives:


s(f) = sup{ dCŒ)/ ŒE J' j,} . SV) = inf{D(Œ)/ ŒE 2P j,}

d.16 Fonction intégrable


Une application bornéef : ..l-R est dite intégrable si SV) = SV) et, dans ce

cas, le réel SV) = SV) est a ppelé intégrale de f sur;i et noté

Remarque
Lorsquef == 1, l'intégrale sur ;i donne la mesure de~.

Des règles pratiques de calcul des intégrales doubles ou triples


méthodes de calcul de la mesure de ;i, aire ou volume.
j~f découlent les
246 Précis d'Analyse "

B. Propriétés
p.? Une application bornéef : .1~[R;est intégrable si et seulement si :
1 \:18> 0, ::lm= 7P -1, 0 ~ D(Œ) - d(Œ) ~8

p.8 il L'ensemble des fonctions réelles intégrables sur ..1,noté 1"(.1),est un sous-
espace vectoriel de 2F (.1,[R;).

iil L'application 1"(..1)


-7[R;.j f--ôo l
.1-1 f est une forme linéaire .

p.9 il Toute application continue de .1 dans [R;est intégrable.


1

ii 1 Soit f et 9 : ..1-7[R;,
intégrables; alors les applications suivantes sont inté-
grables: lfl inf(f g) , sup(f g) , fg

p.10 Soitf et 9 : ..1-[R;intégrables.


1

ilf?cO =? lf?cO , f~g =? .1-1 l f ~ .J'-1g .

iil Il
.1-1.1-1
fi ~ llfl ~f.L xd Ilf(x)
(.1)sup II·

iii 1 (.1)= 0
f.L =? if = o.

p.11 Soit.11 et.12 deux compacts mesurables etf :.11u.12-7[R;intégrable.


1

Alors, f est intégrable sur .11et .12et :

l
.1-11u!l2 f= l
.1-11f+ l
.1-12f- l f
.1-11~-12

et, si f.L (.11(\.12)= 0: .l'U-12 f = i, f + .l2 f

p.12 moyenne: Théorème de la moyenne

il Soitf : .1-7[R;intégrable, on a
f.L (..1). inff
-1.1-1~ lf ~f.L (..1). supf
-1

iil Si.1 est connexe,j : .1-7[R;continue, 9 : ..1-R intégrable positive:

il existe a E.1 tel que lf


.1-1 = frai f.L (..1)

il existe b E ~ tel que l


.1!lfg = f(b) .J-1 g .

p.13 Inégalités de Schwarz et de Minkowski


1

Soitf et 9 : ..1~[R;intégrables.
1 1 1

(lfgr ~Clf) Cll) [.l(f + g)2 r ~Clf) 2 + Cll) 2


Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 247

C. Intégrale d'une fonction


à valeurs dans un espace vectoriel
E désigne un :<-espace vectoriel normé de dimension finiep ? 1.
Définitions:
d.17 Soitf: .1-::::: une application bornée. On dit quef est intégrable sur.1 si les
deux applications Reif! et Im!f) : .1-?- sont intégrables sur Ll.

On définit alors l'intégrale de f sur .1 par: .l f = .l Re(f) + i.l Im(f)


d.18 Soitf:.1- E une application bornée, B = (eJ)l'0~p une base de E et (jJh'0~p
f
les fonctions coordonnées de dans cette base. On dit que est intégrable f
sur .1 si toutes les applications li : .1-C (1 ~j ~ p) sont intégrables sur .1.

On définit alors l'intégrale


Remarques
de f sur .1 par: .lf = t (.lli) eJ

1) On vérifie que l'intégrabillté de f :.1~ E ne dépend pas de la base choisie, ainsi que
l'intégrale de f.
2) Les propriétés 9, 10 il, 12 restent valables (mutatis mutandis).
3) Enonçons une propriété de majoration. Pour f :.1- E, intégrable, alors l'application:

est intégrable, et
~.l II ~fJ. (.1) ~~~ Ilf(x) Il

1 V - Intégrale double - Aire plane


Notations:

n.6 L'intégrale sur un compact quarrable .1 de :qz, de f :.1- E, s'appelle une

intégrale double, on la note r f = Jj::,


.1::, r r f(x, y) dx dy
(x et y sont des variables dites muettes).
n.7 L'aire de .1 (mesure de .1) est notée sI (.1), elle se calcule en choisissantf == 1:

1 cel (.1) = fI dx dy

A. Théorème de Fubini
t.2 Soitf :.1~ E continue.
il Cas où.1 est un pavé . .1= [a, b] x [c, dJ. a ~ b et c ~ d.

flf(X, y) dxdy = fab [ld f(x, y) dY] dx = ld [fab f(x, y) dx] dy.

iil .1= {(x, y) E IR;2la ~ x ~ b, u(x) ~ y ~ v(x)}, où u, v: [a, b] -IR; sont continues.

..hI'::'f(x, y) dx dy = jba ..
. U(Xl
[JV(Xl f(x, y) dy ] dx
248 Précis d'Analyse Il

Désormais, on ne considère que des fonctions continues,

Remarques
1) Pour tout (x, y) E [a, bJ x [c, dl, les applications partielles de j sont continues, ce qui
justife l'existence des intégrales simples:

J'd
,C
j(x, y) dy,
jba
j(x, y) dx ,
j'~~j(x,
,~~
y) dy

Ainsi, le calcul d'une intégrale double se fait à l'aide d'intégrales simples.


2) Si dans le cas il, j se décompose enj(x, y) = g(x) h(y), on a :

JI g(x) h(y) dxdy = [ib g(x) dX] [id h(y) dY]


3) On montre que le compact ~ décrit en iil est mesurable.

Dans la suite, un tel compact sera décrit par: ~: a ~ x ~ b, u(x) ~ Y ~ v(x)


On obtient un résultat analogue en permutant les rôles des variables x et y.

Définitions :

d.19 Compact élémentaire

On appelle compact élémentaire une partie ~ de 1R2 pouvant être définie


simultanément par ~: a ~ x ~ b, u(x) ~ y ~ v(x)
ou par ~: c ~ y ~ d, r(y) ~ x ~ sCy)
où u, v : [a, bJ -+IR et r. s : [c, dJ -+IR sont continues et de classe el par mor-
ceaux.
Le théorème de Fubini donne alors:

i1 j(x,
Li. y) dx dy = ,a
J'b ,u(x)
[jV(X) j(x, y) dy ] dx = ,CJ'd . Tl. yi j(x.
[jS(Y) y) dx ] dy

d.20 On appelle compact simple une réunion finie et connexe de


1 compacts élémentaires.
,,\

d"----

0]
"nn

a b
dr--g,
:
,
,
,
~

el- - -,- -........•

01 a
--

b
dc".
o a
.•

_nnn
SJ 8'0
mm.
~
nn_
/

b
7 C~.....
di..Ô;i.@-

o a
-
n*--
____

n_
?.:m
~
~
2
l
.
,

:
.
b ,.
figure 1 figure 2 figure 3 figure 4

Remarques
1) Dans la définition 20 d'un compact élémentaire. (figures 1,2 et 3) , on a:
a=inf{xjCx,Y)E~} b=sup{xj(X.Y)E~}
c = inf{yjCx, y) E~} d = sup{yj!x. yi E.l}
2) La frontière de ~ est une courbe de classe el par morceaux.
Elle est conventionnellement orientée par la paramétrisation :
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 249
=a
bvt21-
(u (x) t)a++ (3
-- 2)a
3)u(a)
t)u(b) tb+ -(t
(4 t)b t)v(a) x
-- l)v(b)
[0,4J -_"ê-. tE tt·'-'7
E [3,4J
[O,IJ
[2,3J
[L2J
X
< x
tière de ..:lainsi orientée.
}

3) La frontière d'un compact simple, (figure 4), sera orientée par les frontières orientées
des compacts élémentaires qui le composent.
L'orientation de 8..:lest indiquée par des flèches sur les schémas.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 9

1 Calculer JI yX elx ely où c?, : °< a ~ x ~ b, 0 ~ y ~ 1.


• Ici ..:l= [a. bJ x [O. IJ est un pavé, etf : ..:l-;:::. (x. y) f-7 !J" est continue.
On peut utiliser le théorème de Fubini, mais le choix pour l'ordre d'intégration n'est pas indifférent.
Le calcul donne:

'if (x. y) E..:l: .larI yX dy = x +1 1 ..ib yX elx: = °


b-
{ yb _a ya
tny
si
si
si
YEJO,l[
y =
Y =
°
1

Ainsi JJ."y"clxdy=
rr lac,b[r1]
.la yXdy eL\:= rb x;1
.la elx =tna+l
b+l
" y - y
ou bien ~Z
.~. ..\.!J clx dy = j.1
a btn Y a dy
Le calcul de la dernière intégrale peut se faire (la fonction sous le signe somme a un prolongement
continu sur [0, IJ) mais pas à l'aide de primitive.

exemple 10

~•.•.tions Il
x = où"
Cakulery = :>? xyet dxdy, if' . e,t la partie du plan limitée pa' le, pambol"
• On a ici ..:l: ° ~x ~ 1, x2 ~ Y ~ lX
Le calcul s'écrit:
.. 1.yX ·1 x- xD X x
Il..\.
r r xy dx dy = .1
ra ( x j X2 y dy ) clx = .1
ra (- 29 - 2-)
=--- clx = [3-6 - -126]10
250 Précis d'Analyse Il

1
rr ÀY dxdy
Il.::. = 12

B.Changementdevanabœs

1. Formule du changement de variables dans les intégrales doubles

Soit U et V deux ouverts de J;{L, (Ç: U - V une application de classe el, D et.3. deux
compacts quarrables tels que D c U, .3. c V, (Ç (D) =.3.. On suppose, de plus, que
l'ensemble des points de .3.qui ont plusieurs antécédents dans D est négligeable.
L'application cp: D --+.3.,(u. v) f-7 (x, y) définit un changement de variables; le jacobien

d ' D(x, y) . d 't l' t' t' d Dd fil)


e cp, note D(u, v)' ln UI une app Ica Ion con Inue e ans "".
Avec ces notations, on a la formule:

Jf f(,X, yldx
11.::. dy == .'.
lnr f(x(u, v), yeu, v»)' 1
1 D,u. [; du dv
Di(X.~'))
1

Noter la présence de la valeur absolue du jacobien de (Ç.

12. Applications 1

al Coordonnées polaires
cp: J;{2_;;:.2. (r. 8) >-> lx. yi = Ir cos 8. r sin 81
.. D(x. y) i cos 8 -rsin 8
Le jacoblen de cp est -D( r.,81 = i sm 8 r cos 8 = r.
1.
La formule du changement de variables s'écrit alors:

lif(X, y) dxdy = l/Df( rcos 8. r sin 8) irl dr d8


Remarque
Il est souvent judicieux de choisir D pour que r reste positif (quitte à faire un partage de
.3.et utiliser la relation de Chasles).
b) Coordonnées elliptiques
(Ç: (u, 8) f-7 (x. yi = (au cos 8. bu sin 81

Le jacobien de ç est D(x. y) = 1 acos 8 -ausin 8 = abu.


D(u.8l ! bsin 8 bucos 8
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 251

La formule du changement de variables s'écrit alors:

il]IX, yi cb:dy = IID](aucos 8. bu sin 8) labu[ du d8


Cl Cas d'une application affine

y : :=:2_;~2 est une bijection affine

Le jacobien de c est le réel det LI ç) où LCcp) désigne la partie linéaire de cp,

Application

Si D est un compact quarrable, q; (D) est un compact quarrable dont l'aire est:

3l. [q; (D)] =$ (D) IdetL(cp)1

Cas particuliers
c homothétie de rapport ÀE [FR*: $ Ccp (D)] = 111.12 $ (D)

y affinité de rapport fLE [FR*: $ Ccp (D)] = 1 fLl $ (D)

ç isométrie de [FR2 sI [q; (D)] =$ (D)

Exemples - Travaux pratiques

exemple 11

JJ", l+x +y
1
rayon
Calculm-l,
ff = ; 2 dx dy où 1 e~t Je di,quo fc,'m é de cent,c (0,0) et de
• Il est naturel d'utiliser les coordonnées polaires:
? 2
..1: X- + y ~ 1 D :0 ~ r ~ 1. 0 ~8~ 2 ÎÏ

YT 811\

hh
1

L'ensemble des points de ..1 qui ont plusieurs antécédents dans D est:

A:O~x~l y = 0, il est négligeable

Le calcul de l'intégrale double s'écrit:

l = .. ~ dr d8= d8 -2 dr • l =TI' fn2


lh'D1+rr ,0
(io2'iT) ,ol+r r
(1'1 )
252 Précis d'Analyse Il

il) dxdy où!l est le disque elliptique fermé donné par:

2 2
X Y
2+2~1,
a b
(a>O,b>O)

• Il est naturel d'utiliser les coordonnées elliptiques:


2 2
x y
!l: 2a +2
b
~ 1 , D: 0 ~ u ~ 1,0 ~8~ 2 11"

Le calcul de l'intégrale double s'écrit:

l = rr 2 u 2 cos2 8 +b 2 u 2 sm
JJD(a . 2 8)abudu d8

ab
. 0 l·1u3 du· .i·2'IT
0
(a2 cos2 8 +b2 sin2 8) de

4 ab(a2 + b2)
11"

Noter que l est le moment d'inertie du disque !l par rapport à son centre.

exemple 13

Ji (x + y) dx dy où !l: VX + JY ~ LvI - x+ vI - y ~ 1,

!l est limité par deux arcs de parabole et admet le point (~, ~) pour centre de symétrie.
Transformons l'intégrale à l'aide du changement de variable défini par la rotation:

2 2 1 u-v 1 u+v
'P : IR ---;IR, (u, v) 1--» X = "2 + V2 ,y = "2 + V2
2 9

On trouve 'P
-1 (!l) = D : -
- 1~ v~ -
1 2v -
--~-
1~ u ~
1-
---
2v-
V2 V2 2v2 2V2

puis l= il (1 + uV2) du dv
u
(le jacobien de q; est 1). A

yi'v

\ 1°)

Des raisons de symétrie (par rapport à la droite d'équation u = 0) donnent:

D u vl2 du dv = 0
..lir' et donc l =::1 (DI =:J (..l) = ~
9
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 253

C. Formule de Green-Riemann
Calcul d'aires planes
Théorème:

t.3 Soit ~ un compact simple de :=;;2 et w == Pdx + Qdy une forme différentielle de
classe el sur un ouvert contenant ~,

On a alors h'
,0+", P dx + Q dy == !J
,.J",
j'''(aQ-,--dx

Application au calcul d'aires planes


Soit ~ un compact simple de 1R2et D son image en coordonnées polaires,

1) sa (A) == JI
2) sI (A) == .Jr0+ '" x dy == _ r
Jo+j,

Exemples - Travaux pratiques

exemple 14

/etl'arcparamétré
~. 'Y: [O,2TI]~iR;2,
Aire d'une arche de CYClo·,.'de. ~ est le tH(x,y)= (aCt-sint),a(l-cost»)
campa. et simple limité par l'axe Ox

l,
À
sa (~) = -
0+'"
y dx = a
2

~'2"
.a
(1 - cos tt dt
,) y

,11(A) == 3 TI a2
2a"- -------------

(noter que l'orientation de 8A


correspond à l'orientation de 'Y x
dans le sens des t décroissants) 21Ta

exemple 15
limitée par la cardioïde d'équation polaire r == a(1 + cos 6),

sa (A) == 1 hü+D
2" r2 d6= a2 2 j" . -TI (1 + cos 6)2 d6
y

sa (A) = 3~ a
x
254 Précis d'Analyse Il

de Descartes x3 + y3 - 3axy = O.
• il est le compact dont la frontière est l'arc:
YI ü+il

[0, +00[-+[1;1; 2 ,t -+ x = 1+
(3at t3 . Y = tx )

(On notera que, avec y = tx : x

xdy-y dx = x2 dt)

:il (il)
= "2 r x
1 Jo+j, 2 dt = ga2 2.10rc:0 (1 t2+ dt
t3)2
3a2
=2
exemple 17 ~
de deux façons différentes l'intégrale double:
2 2
x y
l = JI (2x3 - y) dxdy il : x ~ 0, y ~ 0, -"-Z + 2' - 1 ~ 0
a b

• 1) A l'aide du changement de variable


{X y = bu sin 8
aucos

o~ U ~ 1 0 ~8~-
"
1= jjD(2a3u3cos38-bUSin8)abUdUd8 , D . 2

'224 3 ab
1= fa 1T( Sa bcos 8 -32)sin 8 d8
2
4 ab
1= 15a
4
b- 3
2) A l'aide de la formule Green-Riemann:
.)
é!P x4
!.2
éJx
= 2x3
dY = y Q=Z P = y~
2

. y2 x4 .:!': . 9 .•. a 4

l r -2
= Jo+j, dx + _2 dy = .lar 2 2 sm-81-asmSJ+2cos
[b2 4
8(bcos8
]
d8
2
4 ab
1= 15a
4
b- 3
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 255

1 VI - Aire d'un morceau de surface


On considère dans ce paragraphe, l'espace E ==::;:;3 euclidien, orienté, muni de sa struc-
ture affine canonique, 10, !, j , le ,1 est un repère orthonormé direct.

A. Définitions
d.21 Morceau de surface
1

On considère une nappe paramétrée F : U ~::;:;3 (L' ouyert de ::;:;:2,F application


de classe el).
A un compact quarrable...1 dans U, on associe la partie :[ == F(...1! du support
de la nappe appelée morceau de surface.
d.22 Aire du morceau de surface :[
On appelle aire du morceau de surface :[ de représentation paramétrique

(...1.F), l'intégrale double


sI (:[) == Il
éJF
--
éJu
fi --II dudv
éJF
éJv

Remarques
1) On montre que l'intégrale ne dépend pas de la paramétrisation choisie.
2) On dispose des propriétés habituelles de l'intégrale double .

. éJF éJF
3) Il est frequent que les vecteurs éIu et éIv soient orthogonaux:

élF élF
et dans ce cas --A--
élu élu

B. Cas particuliers

l, Cas d'une poramétrisation cartésienne

F:U~!R3, (x,Y)f-'Joo+X!+YJ +z(x,y)k


éJz éJz
En utilisant les notations de Monge, p ==
dx
-,-, q == :;-,
uy il vient:

éJF éJF
éJx==i+plc EJij==j+qlc
éJ F A
élx
éI,F Il
dy
== VI + p:2 + q2

si CL) == .Jl/l + p2 + q2 dxdy


256 Précis d'Analyse Il

12, Cas d'une surface de révolution 1

n,8 Nous utiliserons le repère orthonormé Cu, u,1 ----;-

k) défini par:
! -
u(t) = cos tT + sin t j U (t) = - sin tT + cos t j
Les surfaces de révolution considérées sont d'axe (0, k),

Surtace de révolution donnée par une méridienne

F: Ix [R-c[R3, (t, e) f--'> 0 + r(t)u(e) + z(t) k

Eit
oF
= r'u + z'k
oF
-éJ8 =ru
-'
oF oF
Ces vecteurs sont orthogonaux donc Eit /\---;F = Ir' Vr'2 + z"2

si C:L)= Jllrl J r'2 + zl2 dt de


Dans le cas d'une zone de révolu-
tion, surface de révolution engen-
drée par une demi-méridienne fai-
sant un tour complet autour de l'axe,
l'aire est donnée par:

sa (:2) = 2 Ti" 1r r ds
Intégrale curviligne le long de r, s
abscisse curviligne de r, r distance
d'un point de r a l'axe de révolution,
(r ç 0),

13, Cas d'une surface cylindrique,

F: Ix [R-c[R3, (t, z) f--'> 0 + f(t)T + g(t)j +z k oùf et 9 sont de classe CI sur l,


-l,
z
r: tf--'> O+f(t)[ +g(t))
~

est une base droite du cylindre,


notons s une abscisse curviligne de r, air·,
sa (2::) JI ~
= .. \/1'2 + gl2 dtdz r
= if zds x/' r
y
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 257

Exemples - Travaux pratiques

exemple 18

le plan
1 Aire suivant
xOy le quart
de la portion de disque
du paraboloide z.l:=x;;~ nu.
O. yi se O.~ + if' ~ a2
~ pr.ojette

• La surface est donnée par une équation cartésienne: calculons:


élz y
p = élx = Ci
1+ p-9 + q2 = 1+ x 2 + y 2
a2

Nous utilisons les coordonnées polaires et le compact: D; 0 ~ r~a

:;il»)
r l.1~
.iJ.è. 1+ ~ + y2
x2 fI ~1 + ~rdr
dxdy = JJD·~ de

; [~' (1 + ::) ~[
7i a6 r=
-6-12v2-1)

exemple 19 ~

nalement sur le plan suivant une boucle de lemniscate de Bernouilli :


xOy

1... Aire de la pmiion du pamboloide -4


7ï 'j'j"
~e~ de. ré\.'OIUtiOn
0 ~ r ~~ +
~
4 .
pyif'cos 2 e qui se projette orthogo-
= 2pz
2

• Paramétrons le paraboloïde en coordonnées cylindriques: F: (r. e) Ho 0 + ru + ;p k


dF r~ dF
u+-Ic ---a:J = ru'
dr p
258 , Précis d'Analyse Il

• Une demi-méridienne est le cercle r paramétré par


3 ~ ~
[O,2'TT]--+1R. ,<pf--c>O+Ca+Rcos<p)) +Rsin<p k

Une abscisse curviligne est s = R <p. o

x /)y
sflC2:)
2 'IT )0(2'ITCa + R cos <p)ds
O<R<a

2'TT )0(2'ITCa+Rcos<p)Rd<p
sfl C2:) 4 'TT2 aR

exemple 21

[.Aire de surfaces associées à un hélicoïde droit .


• 1) F1:lR.xlR.--+1R.3,Ct,8)f--c>O+at17+h8k ..11: 0 ~ t~ 1, ° ~8~ ;

a F1 aF 1 . 1 z
-----at = au --as- = mu +hk

ai!\
F a 1 a F 111
a8
= aV a2t2, + h2

sfl (2:1) = fil av/ a2t2 + h2 dt d8


y

sfl (2:1) = : ( av a2 + h2 + h2 Argsh ~ )

2) (z, 8) f--c>
F2:1R. x 1R.--+1R.3, 0 + a 17 + z k ..12: 0 ~8~ ~'. 0 ~ z ~ h8

F')
a
-
F2
az
----+
= k
a
--
F2
a8
-- au /
éI F2
é.lz
a il

~I=a
2

sfl c:2)
2
= IffI
Â2
adz d8= ah ~
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 259

exemple 22

1 au cylindre
Aire d'équation
de la fenêtre _.? + lf pm'tinn
de Viviani, - ax = de
O . la aphère de centce 0 do rayon n, intérieare
• Utilisons les coordonnées sphériques F:::: ;.- ~_3 • (8. eç) H> 0 + a cos cp u + a sin y k
7i i7. î'i a F _f a F . --+ ----,-
..1: --2 ~8~ ",. :::. 8! ~.<::
, • j ~ ",.
L ..8 =
-0--
rJ acos <::
'rJIf u . -.-'.- = -aslncp u + acoscp le
A
élF F 2~_
Z
él
. -- = a co::, y
éiç

- -
(if (7J
y

4a:
4a~ . 2 d- 81';)/8 - cos
.1(10 ~ Cf d cp

1 VII ln tégrale tri pIe Calcul de volumes 1

Notations:

n.9 L'intégrale sur un compact cubable ..1 de Rio, de f :..1~ E s'appelle une

intégrale triple, on la note f = .J!J~ .l


f(x. y. z) dx dy dz
(x. y. z) sont des variables dites muettes)
n.10 Le volume de ..1 (mesure de ..1) est noté CF (..1), il se calcule en choisissantf == 1

1 r (..1)= .fil dxdydz


On suppose désormais f continue.
A. Théorème de Fubini
tA il Cas OÙ..1 est un pavé . ..1= [a. al] x [b. bl] x [c.c']

.fll f(x. y. z) dx dy dz = .faal [.lb! (lei f(x. y. z) dZ) dY] dx

iil Cas OÙ..1: (x, y) E D. u(x. y) ~ z ~ v(x. y), avec D compact quarrable de 1R2,
u et v : D ~IM continues.

ffI
JJJ j, f(x. y, z) d.x·dy dz = JJ D . uiL'(~.y) fI
x.y) f(x. y. z) dZ] dx dy [!
iii 1 Cas où ..1: a ~ z ~ b. (x. y) E D(z), avec, pour tout z E [a, b], D(z) compact
quarrable de 1R2.

fI
.1.) j, f(x. y. z) dx dy dz = .J.b
a [fI
J J D(z) f(x. y. z) dx dY] dz
260 Précis d'Analyse Il

Remarques
1) Les applications partielles dej en tout point sont continues, ce qui justifie l'existence des
intégrales simples ou doubles,
2) Dans il, on peut permuter l'ordre des intégrations,
Dans le cas oùj(x, y, z) = 0' (x) [5 (y) '1 (z), on a :

III 0' (x) [5 (y)'{ (z) clxdydz= [.lai 0' (x) dX] [.lbl [5 (Y)dY] [,lei '1 (Z)dZ]
3) Le cas iil est appelé sommation par piles
Le cas iiii est appelé sommation par tranches
Z

Z = v(x, y)

Z = u(x, y)

o
y

cr=v y

Sommation par piles Sommation par tranches

) dx dy dz où .i: :? + J + .; ~ a2 .

• Utilisons une sommation par piles avec D: x2 + J ~ a2,


l= ff
~D 2(x2 + y2)j a2 _ x2 - rf
y2 clxdy = 2 .iD 1 r2,./a2 - r2rdr de
8", 5
à l'aide des coordonnées polaires, D: 0 ~ r ~ a, 0 ~e~ 2 "', on obtient l= 15 a
(moment d'inertie d'une boule par rapport à un de ses diamètres)

exemple 24 - _
Où .i = [0,1]3 .
1 Calculer l = liL x2yexyzclxclydz
• L'ordre d'intégration n'est pas indifférent:

dx = le' - 1 - x) dx = e - -
I= II [.f x(eÀ1j -l)dY]
/,1,
",0 >: • 25
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 261

exemple 25

1 Calculer l = .Jjj~z dx dy dz
où ~: vIX + yIY + ,fi "'"1.
• Utilisons une sommation par tranches avec D(z) : lx + IY "'"1 - ,fi.
Notons que D(z) se déduit de DiOl par l'homothétie de centre (0,0), de rapport (1 - Iii,
autrement dit J1Dz cL'édy = jj~o,l1- \/'2)4 cL'édy = il - /2)4 SI1(D(O»
On a:
z
,1 1
= 1 i1- dx = -6
~ iDiOl1
.el , .'. Jo' \/~}2
A
1 D(z)
d'où

l
1
y
D(O)

B. Changement de variables

1. Formule du changement de variables dans les intégrales triples

Soit U et V deux ouverts de [;'3, <,s: U - V une application de classe el, D et


~ deux compacts cubables tels que D c U, ~c V, CF (D) =~. On suppose, de plus,
que l'ensemble des points de ~ qui ont plusieurs antécédents dans D est nég[igeable.
L'application CF: D ~~, (u, v, w) f-7 (x. y, z) définit un changement de variables; [e

.. Je, est aussi noté g:x,


jacobien de c, y, z),. il induit une application continue de D dans
,U,V,w'
R. Avec ces notations, on a [a formule:

fil f(x, y, z) dx dy dz =

JJjD((fif( x(u,
v, w), yeu, v, w), z(u, v, w») . D(u,
D(x, v,
y, w)
z) 1

Noter [a présence de [a valeur absolue du jacobien de <p.

\2. Applications 1

al Coordonnées cvlindriques <p: iR3~iR3, (r, e, z) f-7 (x, y, z) = (reas e, rsin e, z)


.. D(x, y, z)
Le jacoblen de <pest D( r, e ,z) = r.
La formule du changement de variables s'écrit alors:

f/lf(X, y, z) dxdydz = jfLf(reas e, rsin e, z) Irl dr de dz


262 Précis d'Analyse Il

b) Coordonnées sphériques
cp: [Fg3--.;-[Fg3, (r, e,<p) ~ (x, y, z) = (rcos e cos cp,rsin e cos <p,rsin <pl
Le jacobien de cpest:

x,y,z 2
D(r, e, cp)) = \ cos
D( sin e cos <p
cp -rrcossin eecos <p -r
cos <p -r cos
sin e sin <p 1 = r cos <p.
sin <p 0 r cos cp
La formule du changement de variables s'écrit alors:

.fI i j(x, y, z) el\: dy dz =

.fl/Dj(r cos e cos <p,r sin e cos cp, r sin <p)r2Icos cpldr de dcp

c) Coordonnées ellipsoïdlques
<p: [Fg3--.;-[Fg3, (u, e, <pl ~ (x, y. z) = (au cos e cos <p,bu sin e cos <p,cusin <pl
.' D(x, y, z) 9
Le jacoblen de <pest D( u, e ,<p.) = abc u- cos <p.
La formule du changement de variables s'écrit alors:

.fll j(x, y, z) dx dy dz =

.fl/Dj(aucos e cos cp,bu sin e cos cp,cu sin cp)abcu2lcos cpldu de dcp

d) Cas d'une application affine cp: [Fg3--.;-[Fg3 bijection affine


Le jacobien de cpest detL(cp), où L(cp) désigne la partie linéaire de cp, Il est constant.

Application
Si D est un compact cubable, cp(D) l'es! aussi, son volume est
"If [cp (D)] ="If (D) Idet L(cp)1

Cas particuliers
cphomothétie de rapport ÀE [Fg"': 'F [cp (D)] = IÀ[3 l' (D)
cpisométrie de [Fg3 10 [<p (D)] =1' (DI

pratiques

'/ '/ 'J.

x- y- z-
~+~+9~1.
1 Calculé> où" a- b~ c~
• Utilisons les coordonnées ellipsoïdiques :

D: 0 ~ u ~ 1, 0 ~e~ 2 To, - ; ~<p~ ;

l fff C2 u 2
= JJJD . 2 <p .abcu- '/ cos <pdu de
sm d<p
4 TI abc3
15
Le même calcul donne le volume de l'ellipsoïde ..1 (resp. d'une sphère ..1/ de rayon a) :

r (..1) = .J'.1 dxdydz = JJ(JIJ D abcu2 cos ç du de d<p

.. 4 To abc "! 4 3
1 (..1) = 3 (resp. 1 1..1 1 = "3 'i7 a )

-
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 263

exemple 27 ~

1
ci: x ~ 0, y 1~= 0,
Calouler z ~ 0, x + y +~zx ~- 1y - zt
ffL,",y"z'(1 dxdy dz où (p_ q_" s) E N4 et
• Utilisons le changement de variables défini par x +y +z = u, y +z= uv, z = uvw

L'image de .1 est D = [0, 1J3, le jacobien est Drx, y, z} = u2v,


D(u,v.w)

Remarque
1
On en déduit que le volume du tétraèdre Ll, (p = q = r = s = 0), If (Ll) = "6' ainsi que ses
moments d'inertie par rapport aux plans ou axes de coordonnées,

exemple 28 ~

~'~;~:~:::nl:P"'iie du 'ylind" x' + if - ax ~ 0 intérleureà la ,phé,-ede cent" 0


• Utilisons les coordonnées cylindriques, L'image réciproque de .1 est:

D:-2~e~2'
••••
O~r~acose. Iz
'1
~Va"-r"
~

OV" (à) = .!Jj~rdr de dz = L~ [.laCOS8 2ri a2 - r2 dr] de

If (Ll) = 2~3 L: 2
(1-lsin3 el) de

OV" (Ll) = 4~3 ( ; _ ~)

exemple 29

Volume engendré
,>rrontière
1
orientée par
f) parla rotation
rotation d'une
autour plaque
d'une plane
droite .1
D (compact quarrable
de son plan, de !R;2 de
D ne traversant
i pas Ll.
• Utilisons les coordonnées cylindriques,
Le compact cubable B est ici caractérisé par 0 ~e~ 2 '" (r, z) E.1,

Of (B) = fjlB dxdydz = 12" [.il rdrdz] de= 2 •• /1 rdrdz


264 Précis d'Analyse Il

et, en utilisant la formule de Green-Riemann:


D

"V (B) =10 [r2 dz


Application
ttJ
Ici, la plaque Ll est un disque de frontière f:
r = a + R cos (j), z = R sin (j), 0 ~ R < a

'Y (B)
10 [r2 dz
a
'Y (B)
10fo2"(a + Rcos<p)2Rcos(j) d(j)
210 2 aR 2
---t@zrrR.>
1

i
~

VIII- Masse, centre et moment d'inertie


E désigne l'espace affine euclidien orienté Rn, (n = 1,2,3), muni d'un repère orthonormé
direct (0, T, T) ou (0, T, T, k)

A. Définitions
d.23 Systèrnematériel
On appelle système matériel de E tout couple (S, (T)où S est un compact de
E et (Tune application continue de S dans IR+ appelée répartition de
ou
d.24 Lorsque la densité d'un système matériel (S. (Tlest une fonction constante,
1 le sytème est dit homogène
d.25 Un système matériel (S. (T)est appelé:
il si S est un compact cubable de
iil si S est un morceau de surface de
iiii si S est un compact quarrable de ~2,
iv 1 si S est un arc continu de classe el par morceaux de ou de :=23.

d.26 i 1 La masse du solide (S, (T), estle réel positif M(S) = Jjfs (T(x, y, zl dx dy
ii 1 La masse de la plaque gauche (1. (T)dont une représentation paramétrique

est C.l, F), est le réel positif M("2:) = lZ':' (T\(F(u, u)\JidU! -.-élF /\
.. 1 [1 -.-11
élF!i
dUI du du

iii 1 La masse de la plaque plane (.~, (T), est le réel positif M(ilj = (T(x, yl
iv 1 La masse du fil (f, (T) dont s est une abscisse curviligne, est le réel posi-
il
tif M(f) = [ (Tds (intégrale curviligne le long de r orientée suivant les s
croissants).
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 265

Remarques
1) SoitJ: [a. bJ - E de classe CICa < b) une paramétrisation d'une courbe r.
L'abscisse curviligne positive est s: [a. bJ ~~+, t f-'> sCO = it Il.1 (U)ll du

La masse du fillT, (J') est: kIff) = (J' (JCO) ib


Il.1 COll d.t
2) Lorsque le système matériel est homogène, on note encore (J' la valeur de la fonction
la masse s'écrit alors, dans chaque cas:
r
CT :

5 solide de volume (5) AI(S) =(J'T (5)


2 plaque gauche d'aire sI (2) M(2.) = CT,el (2:)
j, plaque plane d'aire :il (j,) M(j,) = CT:;1 0)
r fil de longueur e (r) M(r)= CTt (f)
d.27 S,ymétrie mécanique
Soit H une variété affine de E (point, droite ou plan), la symétrie orthogo- <p

nale par rapport à H. On dit que H est élément de symétrie mécanique d'un
système matériel (S, CT) si: (5) = 5 et (J' 0 = (J'. <p <p

Lorsque le système est homogène, la deuxième condition est acquise, on dit que H est
élément de symétrie géométrique de S.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 30

1 . polaire
•• définie par
Calculerr =la a(1
ma"e
(J' +.UV!.I =el.Ci11'-1'
co..sdu fi] (f.
(a..•..
: OM cr, ." j, de
> 0.), le la
compact ln,"J, où[deest
plaque quarrable frontière r, et (J' d:équation
la "",dio'de la densité
• 1) Cas du fil.
Une paramétrisation de r est [- 11',11'J~~2, ef-'>J(8) = 0 + a(l + cos e)17
Le calcul donne:

fie) = -asin e 17 + a(l + cos e)v, Il.1 (e)\\ = 2acos; y


x
Men = LT~(J' (J(e)) lil (e)l\ de 2a

M(r) = (1 + cos e)2acos - de= -a


jTi-Ti 2e 32
3

Noter que la longueur de r est t (r) = jTi-Ti 2acos 2e de= Sa.


2) Cas d'une plaque.
Nous utiliserons les coordonnées polaires.
6. est associé au compact D: - 11'~e~11', °~r ~ a(l + cos e)

M(j,) = Ilrrj, CT rr
(x, y) dxdy = JJD r
Ci.rdr de= j1T
-Ti a2 3(1 +cos e)3 de

M(6.) = '3
5 11'a2. -Ti 2(1
L'aire de 6. est: :il (6.) = .JTi a2 3 11'a2.
+ cos e)2 de= '2
266 Précis d'Analyse Il

d'une plaque gauche homogène (2;1U2,2. (T) et du solide (S. (T) de


, où 2,2 est la portion de sphère de centre 0 et de rayon a, et 41 la
ne de révolution d'axe Oz et de demi-angle au sommet ex,précisés par

• 1) Cas de la plaque.

2,1 {FI
~l : 0(r,~e) r~ ~ 0a.+ r(u
0 ~e~
sin ex+
2 TI k cos ex)
2,2 TI TI
{ ~2
F2 cp)~ 20 + a(u
0(e.~e~ 2-cosex~cp~
TI. cp+ k 2sin cp)

aFI aFI . aF2 aF2 9

ar ~

fi
~

---a8
Il

= rsmex.
1\

1---a8
~

fi ~II
~

= a~ coslp

M(2,I) (I
= )) -'1 cr rsinex dr de. M(2,2) = Il-"2fI cr a2 cosq; de dq;
M(2,I) = crTI a2 sin ex. M(42) = 2 ŒTI a2(1 - cos ex)
y
M(2,IU2,2) = M(II) + M(2,2) =ŒTI a2(2 + sin ex-2cos ex) x

2) Cas du solide. S: x2 + .2
y + z:-9 ~ a.2 x-9 + 7J9 - z:-9 tan 2 ex~ 0
S est défini en coordonnées sphériques par:
TI
Si : 0 ~ r ~ a, 0 ~e~ 2 TI,
2- ex~cp~ 2 TI

M(S) (fI
= IJJs ΠeL\"dy dz = .j(ff}
Ils cr r2 cos cpdr de d q;
2 ŒTI a3
M(S) = 3 (1 - cos a)

B. Centre d'inertie d'un système matériel


Définitions :

d.28 On appelle centre d'inertie (ou de gTavité) d'un système matériel fini
(fLi. AihE;iE;p où Al .... ,Ap sont des points de E et fll.· '. flp des réels stric-
tement positifs, le barycentre du système pondéré correspondant:
1 p p
G= M Lbl fli Ai où !VI = Lbl fli

Remarque
p

Comme la masse M =
i=l
L
fli du système n'est pas nulle (j,I > 01. le barycentre existe.

Si [e système est homogène (fll= '" =flpl, le centre d'inertie est l'isobarycentre des p
points AI-··· _Ap.
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 267

d.29 On définit le centre d'inertie d'un sytème matériel de masse non nulle dans
les quatre cas habituels de la façon suivante:

i / Cas d'un solide IS. (J de masse .1{ISI =


1 .1!r (J (x, y, z) dx dy dz,

G = 0 + ~1J~Si /Ir (J lX. y. zlOP(x, y, z) dx dy dz


où OP : 5 - E. Ix. y, zi -+ X T + y j + z le ,

ii/ Cas d'une plaque gauche (I, (J) de masse ,\IIII > O.

1 11'
.MI~).,..\ ( .\j - F F
G= 0 + ~ (J Flu, v) 1OFIu. V)
j éIc'U
-ii dudv
éICIL'

'1·-.-.---'.
où F : j,- E. lU. v) -+ F(u, v) est une paramétrisation de I.
iii/ Cas d'une plaque plane (J., (J) de masse M(J.) > O.

G = 0 + M~J.) .JI (J (x, y)OP(x, y) dx dy

où OP : J.~ E, (x, y) >-7 X T + y j.


iv / Cas d'un fil ([. (J) de masse M(f) > O.
1 ob

G= 0 + Mln.la (J (FIt)) OF(t) , F'wll dt


où F: [a, bJ - E est une paramétrisation de r.
Remarques
1) Dans chaque cas, le centre d'inertie est défini par ses coordonnées
(0', [3, T) : G= 0+ 0' T + [3 j + T le
Celles-ci S'obtiennent en remplaçant la fonction vectorielle de l'intégrale par la fonction
coordonnée correspondante. Pour une plaque plane homogène, on a :

0'= M~j,) .JI (J x dx dy , [3= TVI~j,) .JI (J y dx dy


2) Le centre d'inertie d'un système matériel homogène est indépendant de la valeur de la
densité (J> O.
Propriétés:
p.i4 Soit H une variété affine de H et (S, (J) un système matériel inclus dans H
1 (5 cH), alors le centre d'inertie de (S, (J) appartient à H.
p.i5 Si une variété affine H est élément de symétrie mécanique d'un système
1 matériel (S, (J), alors le centre d'inertie de (S, (J) appartient à H.

Exemples - Travaux pratiques


268 Précis d'Analyse Il

1(t) = aCl - cos t)f + a sin tl y c:L

r
111 (t)\1 = 2a sin ~
Ll

x
e Cf) = JofZTI 2asin"2 t dt = Sa o a'iT Zao

Notons Gr = 0+ a T + 13 J
le centre d'inertie de r.
La droite Cfl) d'équation x = a Ti est axe de symétrie de r ; comme r est homogène c:L est
axe de symétrie mécanique du fil, donc a= a Ti.
On a alors:

1 f
13= tCf)Jryds=SaJo 1 fZo aCl-cost)2asin"2dt=3't 4a Gr=0+aTiT+3J 4a~
2) Cas de la plaque. L'aire de ;}. a été calculée dans l'exemple 14: el (;}.)= 3 Ti a2
Notons G-" = 0+ 'Y T + 0 J le centre d'inertie de la plaque.
Comme SJ est aussi élément de symétrie mécanique de la plaque, G est situé sur Q, "1= a Ti.
On a donc: .

0= 1 ff y dxdy
$ (;}.) Jl-" = s1 10) f
J8-"" -2l dx, (d'après la formule de Green-Riemann)

0= --Z
3Tia 1 !oZO?'te (1 - cos
.0 tr a(1 - cos t) dt = El
5a ' G-" = 0 + a Ti _i + Er
5a-J

exemple 33
iner le centre d'inertie d'une zone sphérique homogène 2; et du solide
,limité par cette zone et les deux plans parallèles la définissant .
• 1) Cas de la zone.
;}'~1R3, (e, cp) ~ 0 + a(u cos ç + k sin ç)
II TI
{F;}. :: o ~e~ 2 Ti, -2 2

i
~CP1 ~CP~CP2~
,-,z
$ C2;)= aZ cos 'P de d'P
-- --
$= 2 Ti aZ(sin 'PZ - sin 'Pl) = 2" a(z2 - Zl)
Pour des raisons de symétrie, le centre d'inertie ~
/ ~--
;Z2
de 2; est situé sur l'axe Oz: ~ = 0+ 'Y le
On a:
1
/ ~
0
'Y = 13
$ C2;)J ff
J t. a Z cos 'P . a sm
. 'P de d cp
\ ---------- y
Tia . Z . Z 1 k: \~~
x 1---<----- --.Zl -
'Y = .s:1 (2;) Csm 'Pz - sm 'Pl) = 2(Zl + Z2)
1 ---+

G(2.) = 0 + 2(Zl + zz) le

2) Cas du solide S. xZ + yZ + ~ ~ aZ, Zl ~ z ~ Z2

(f f dx dy dz =Ti JZ1
V (S) = JJJs fZ2 (aZ - i) dz (sommation par tranches)

î, 2
(S)="a(zz-zlJ-3 ." (322-z1 3) =3{Z2-Z1
". i.)
-3a--V~ï+Z1Z2+Z2/_
9 ')')-
Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 269

Pour des raisons de symétrie, le centre de gravité Cs de S est situé sur l'axe Oz :

Cs=O+'1 1 -k. Ona lr l


,1 'l'(SI./.J.Jszd.x:dydz=
';'= TI rz z(a 2 -z-)dz
y(S)'/Zl 9
229
! 3 2a - Zl - z2
I=4(Zl+Z2)
3a 2 - zl2 - zlz2 - 2
z2

C. Moments d'inertie
Définition:

d .30 Soit H une variété affine de E (point, droite, plan). On définit le moment
d'inertie d'un système matériel par rapport à H dans chacun des cas sui-
vants:

i! Cas d'un solide (S, cr) IH = .I.IA (J (P)(PCp; H) dx dydz


P=0 + xT + y j + z k, d(P' H) distance de P à H.
ü! Cas d'une plaque gauche (1. cr)
"

où F :..1-
IH =

E, (u, v) f-?
l', ,
.J::.
If cr
P = F(u.
(F(U,

v)
/'9
v»)d-(P,H! 'l" -II dudv
t\ -.advF [dU
,,-.
est une paramétrisation de 2:.
-
a F

üi! Cas d'une plaque plane (..1.cr) IH = /L cr (P)d2(P' H) dxdy


P=O+xT+yJ

iv / Cas d'un fil (r, cr) P point générique de r.


IH = if cr (P)d2(P' H) ds
Remarques
• Dans chaque cas, le moment d'inertie par rapport à H est un réel positif indépendant du
repère, de l'orientation de E.
• Pour la plaque gauche ou pour le fil, IH ne dépend pas de la paramétrisation choisie.

Théorèmes:

t.5 Soit H et HI deux variétés affines perpendiculaires ; les moments d'inertie


d'un système matéliel par rapport à H, HI et Hu HI vélifient :
1 IH + IHI = IHnHI
Conséquences
• Soit Q une droite, P et pl deux plans perpendiculaires contenant Q.
On a Ip + Ipt = IJ:.

• Soit P, p, pl trois plans deux à deux perpendiculaires, 0 leur point commun.


On a Ip + Ipt + Ipll = la.
• Soit Cfl, Cfll, Cflll trois droites deux à deux orthogonales, concourantes au point O.
On a Ig + Igi +Igli = 2Io.
270 Précis d'Analyse Il

1.6
Soit (S, u) un système matériel, G son centre d'inertie, H une variété affine
de E et HG la variété affine parallèle passant par G.
On a alors IH = IHG + Md2 M masse de s, d distance de H et HG.
Cas particuliers
1) Plaque qauche de révolution homoqène
r
Soit une courbe plane, compacte,
de classe el par morceaux, orientée par une
abscisse curviligne s. '2l est une droite du
plan r, ne traversant pas r. 2: est la surface
engendrée par la rotation de autour de 9:. r
L'aire, le centre d'inertie, le moment d'inertie
de la plaque gauche homogène 2: (de den-
sité 1) sont donnés par:

sI (2:) = 2 r
TI .ir r ds . G= 0 + ~. (,
( cJ.~).r
2TI ~ •.
rz ds )_ le . r
1.è" = 2 TI .ir r3 ds

où r = d(P' D), distance du point générique P de r à l'axe de révolution '1= (O. le),
2) Solide de révolution homoqène
r est une courbe plane, fermée de classe el
par morceaux, frontière d'un compact quar- h
1

rable ~. 9: est une droite du plan ~, ne tra-


versant pas ~. S est l'ensemble engendré
par la rotation de ~ autour de 9:.
Le volume, le centre d'inertie, le moment
d'inertie du solide homogène S (de densité
1) sont donnés par:
G

o
iP
o
v (S) =TI .ir r2r dz . G= 0 + (
-, TIIS.I
~.' r r- z dz ..)-
~.~ le
1.è" = -TI
2 l
..r r -1
dz

Exemples - Travaux pratiques

exemple 34 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

1 :::::::'~::: :::::": à ~i=:'un: ::que


~n: elliptique homogène
• Soit 9: une droite passant par 0, centre de ~: 9:= 0+ ~ II. où II = Ci T + (3 j + 1 le est un
vecteur unitaire. La distance d'un point P à la droite 9: est dlP''1) = OP /. II 1

Avec P=O+xT+yj E~,ona d2(p,9:!=CCiy-(3x.12+1.'?+lfl,,:,2


Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 271

Utilisons les coordonnées elliptiques:


l'] =
!~ Œd-U'.;[)dxdy
9. ~

'j'il - ,
,.J..l!Œl(abSmS-13acosSJ-+la-cos ,) . ,) 2 l::I+b-sm-S)-y
- '), ') 2] abu 3 dudS
avec :..'>/: 0 ~ u ~ 1. 0 ~S~ 2 <7

ab :?
--4- lb-
Œ<7 9 ,) ,) ,9 0. 9'
Le calcul donne I-;; = cC +a- 13- +1a- + b-) -y-_ ,c'J. (:..'» = TI ab, M(~) = ŒTi" ab
Le théorème de Huygens donne alors le moment d'inertie de:..'>par rapport à une droite ne passant
pas par 0, Il est facile, à partir de l'], de trouver les moments d'inertie de :..'>
par rapport aux axes
de coordonnées ou au centre de :..'>, Ecrivons-les en fonction de la masse IvI = Œ'IT ab:
b2 a2 a2 + b2 a2 + b2
Iox = M 4 ' IOy = M 4' Ioz = M--4- Io = 111--4-

exemple 35

raboloïde de révolution comprise entre son sommet et un plan perpendiculaire à


1
son axe d';nertie,
Cen"" dont la distance
momentau d'rne,-tie
sommet estpac~rapport
(p étant à le"TI
paramètre despartie
axe de la méridiennes)
d'un pa,.
• Il s'agit de la plaque gauche homogène de support l: A
? ? P Z,
I: x- + !F = 2pz, 0 ~ z ~ '2 paramétrée par
?
3 r--
F : :..'>~:R' ,(r, S) è-7 0 + r Li + 2p le
avec:..'>: 0 ~S~ 2 TI, 0 ~ r ~ p

"\1,r- r--2 ,. 2~
si (I) = .JI
r~ 1 + p2 dr dS , :;1. (I) = -ip2(2V2 - 1)
l
Le centre d'inertie de est sur l'axe de révolution:

G=O+cle c= si(2:)
1 il' zr FG2
"..l
1+2'drdS
P
avec

, 2 TI p3(v2 + 1) ,. 5 + 3v2 _
On obtient c = 15 si (I) d ou G = + 35 pk 0
Le moment d'inertie de Œ par rapport à l'axe de révolution est:

r (v 2 + 1)
f~G
. 3 4 TI P Œ

IOz= rI
JJ..l Œr 1+2'dr
p dS=2pcM(I)=
4
15
;;:;
272 Précis d'Analyse Il

Exercices proposés
AVEC INDICATIONS DE SOLUTIONS

On considère la forme différentielle w sur [R2 w = (y3 - 6xlf') eL\:+ (3xlf' - 6x2y) dy
Soit l = [A, B], segment de [R2,A = (1,2), B = (3,4) et r un des demi-cercles de diamètre [A, Bl
Calculer les intégrales curvilignes JI[' w et [' w.
Jf

Indication: west exacte ['


J[A,B] w= Jf[' w= -236
Ex. 7.2
On considère la forme différentielle w sur U = [R2\ {O, O} :
-y

w= ~
x +y [(x sinx - ycosx)dx + (xcosx + y sin X)dy]

r
et la courbe orientée formée des demi-cercles de centre
0, de rayons a et b (0 < a < b) et des segments [A, B]
ty

et [AI, Hl
Calculer l'intégrale curviligne I(a, b) = 1r w
Calculer lim I(a, b)
a-+O
b_+=

En déduire l'intégrale -- dt.


.1·+00
0 sint t
Indication: west exacte sur U.

~ y = x ?
YI _
Y =x
Calculer l = J({J!l sin 'ITX 2y dx dy 2L--------------- / ":'Q
où Ll : 1 "'" x "'" 4, yIX "'" y "'" inf(x, 2) , :.11 -

Indication: Ll = Lll uLl2, l= :3 ( ; + 1) x


l "4

a
et de rayon "2'
Calculer l = .Il vi a2 - x2 - y2 dx dy :ù ..:.est le disque fermé de centre ( ~. 0 )
a
Indication: Coordonnées polaires, l= 9(3" -4)
Ex. 7.5
? ')
. x- y-
Calculer ou ..:.: :2
a +:2 "'"1
l = JI ( 1 - :: - ~:) dx dy
'IT
b

Indication: Coordonnées elliptiques, l = 2 ab.


Chapitre 7 : Fonctions de plusieurs variables réelles Calcul intégral 273

Ex. 7. 6

1~ 9 9 • ,) 9 9 .2
Calculer
Indication: =. J. (x- + y-polaires,
l Coordonnées ) el..: dy 1= OU(' . 3~ -T -x- 2 +) a4. ~ 2ax..
y- 'C" + y ~ 2ay
Ex. 7. 7

Calculer 1= x([ + y- ) el..: dy où ~: x + Y' +:c - y- ~ 1


hfJ.
.. ? 9 4 i .) 9

Indication: Pour des raisons de symétrie, on trouve l = O.


EX.7.8

Calculer l = j f·. dxdy .? où ~: [xl ~ .'C"9 + y-9 ~ 1


.. J. (1 + x2
. + y2 ) ,
Indication: l=4 fIl = ; (V2 - 1)

Ex. 7.9
Déterminer le centre d'inertie de la plaque plane homogène de support :
~: (K'9 + y-)92.2+ y - x~9 ~ O,x ~ °
Indication : ~ est limitée par une lemniscate de Bernouilli : x

r = V~cos TIV2~ i
2 e, G= 0 + -8-

Ex. 7. 10

Calculer 1=.l1 (3x2 + l) dxdy où ~: ~ + t} ~ 1, (x - 1)2 + t} ~ 1, y ~ O.


5 TI 9)3
Indication: l= 6 - -8-'
Ex. 7.11

Trouver une série dont la somme est l = JJ[O,l]2


rr xyexy dx dy.

En déduire la valeur des intégrales l et J = fol tfn t· et dt.


+cv 1 +cv 1
Indication: l= 2...:: 2 = e - 1 - 2...:: --, dx, J =-1
n=O (n + 2) n! p=1 P . p.
, 1= /1 ( eX + 1~
Jo eX)

Ex. 7. 12

Calculer 1= JI exp (x3 .:y3) dxdy où ~: t} - 2px ~ 0, x2 - 2py ~ 0,

à l'aide du changement de variable x = u2v, y = uv2.

Indication: l = ~ (e2P _ 1) 2
274 Précis d'Analyse Il

(x + y) dxdy dz où 1l: x;?o 0, y;?o 0, Z ;?o 0, x'2 + il ~ 1, ° ~ z ~ X2 + y2

2
Indication: l = "5'

CalculerI= fil.
JJJ:; (y+z )(ix+y+z )dxdydz où 1l:x;?oO,y;?oO,z;?oO,x+y+z~1.
1
Indication: Changement de variables linéaire: u = x + y + z, v = y + z, w = z 1= 3'
4
Ex. 7. 15

Calculer l= .IiI cos(a x+ 13y+ '/ z) dx dy dz où 1l: ~YZ+ il + ~ ~ 1.


Indication: Pour (a, 13,'/) *- (0,0,0), r = ..j a2 + 132+ ,/2, changement de variables lié à un change-
1 4TI
ment de base orthonormée tel que Z = -(a x+ 13y+ '/ z) , 1= -3 (sin r - r cos r)
r r
Ex. 7. 16

Trouver le volume de 1l: 3x2 + 31 + 4~ - 2xy + 2xz + 2yz ~ 1.


_ X2 y2 Z2
Indication: Le volume de l'ellipsoïde d'équation réduite q(OM) = 2
abc+ 2 + 2 ~ 1 est
4TI 4TI. TiJ2
-3 abc= 3.JdciA'
detA ou A est la matrice de la forme quadratique q. D'où If (1l) = ~'3v3

Déterminer le centre d'inertie de la piaque gauche homogène définie par:


1
2:: x2 + il + ~ = 1, x;?o 0, y;?o 0, z;?o 2

Indication: Coordonnées sphériques, G = 0 + "3 - 2 TI (i + j )+ "4 le


(2 .,13) ~ ~ 3~

Déterminer l'aire de la portion de sphère (de centre 0 et de rayon a) délimitée par le pian yOz et le
a8
cylindre droit de directrice la spirale d'Archimède, r = ----:;;:-' ° ~8~Ti, du plan xOy,

Indication: Coordonnées sphériques, A = 2 TI a2 (1 - :),


Ex. 7. 19

Volume et centre d'inertie du solide homogène défini par 0< Zl ~ Z "" Z2 ; z(x2 + il) ~ a2x
2

Indication: V = -4a4 ( Zl1 - Z21) G = 0 + ~


4
zl + z2
Zl Z2
T + Zlzl- z2Z2 {Tl Z2
Zl
TI
Chapitre VIII

Séries
entières

On rappelle que [e symbole IK désigne IRou iC.

1 1- Définition - Rayon de convergence


Définition :

d.1 Une série entière d'une variable complexe (resp. d'une variable réelle) est
une sélie de fonctions ;: Un pour laquelle il existe une suite complexe (an)
telle que chaque Un (n E "e)soit définie par Un: C~C. Z anzn f--»

(resp. Un : ~~c. x anxn). Une telle sélie sera notée


f--» L anzn .
Remarque
Dans [e cas d'une variable réelle, si [a suite (an)' est réelle, on obtient une série entière
réelle d'une variable réelle.

Exemples
• ;: zn : V n E "\. an = 1
• L ZZn+l : V nE a2n = O. a2n+l = 1
zn 1
· L n(n - .:
n'?<2
1) ao = O. V n E '\j\ {O. 1}. n n-
an = -(-

A. Opérations sur les séries entières


• La somme de deux séries entières L anZn et L bnzn est la série entière associée à
la suite (an + bnh~: L anzn + L bnzn = L(an + bn)zn
• Le produit d'une série entière L anzn par un scalaire À.E iC est la série entière asso-
ciée à [a suite (À. anh: À. L anzn = L(À. an)zn
• Le produit de deux séries entières L anZn et L bnzn est [a série entière associée à
n
la suite (cnh, avec V n EN. en = L
k~O
akbn-k :

(L anzn) (Lbnzn) == L (~akbn"- ,,)


276 Précis d'Analyse Il

• L'ensemble des séries entières d'une variable complexe (resp. réelle) est, pour ces trois
lois, une iC-algèbre commutative.
• Le sous-ensemble formé des séries entières réelles d'une variable réelle, est une IR-
algèbre commutative.

B. Rayon de convergence

d.2 Soit L anzn une série entière d'une variable complexe ou réelle.
L'ensemble J = {r E IR+/ Lian 1 rn converge} est un intervalle de IR+conte-
nantO. --

de J, dans
La _lJor_ne_~l,lp_ériEèu_re IR", est appelée le rayon de convergence de
L an zn . On le note p= sup J
~ J est non vide car 0 E J.
Si r est dans J, on a [O.r] c J, donc J est bien un intervalle de IR+contenant O.
Remarques
L'intervalleJ peut être de la forme:
• J = {O} et dans ce cas le rayon de convergence est p= O. Exemple: L nnzn .
. 2
Pour tout r> 0, avec Vn = nnrn, on a Vn > 2n des que n> -r

donc lim
n---;.-+oo
Vn = +00 et L Vn est a fortioridivergente.
• J = [0, +00[, et dans ce cas le rayon de convergence est infini,on écrit p= +'X.
n
Z
Exemple: L n!
rn
Pour tout r> 0, avec Vn = "n. on a lim
n-+x
Vn+l
--
Un
= 0, donc L Vn converge.
• J = [0, p [, pE IR~. Exemple: L zn.
La série géométrique l' rn. r E ;2+, converge si et seulement si r < l, donc J = [0, 1[.
Ici p= 1.
n
• J = [0, pl, pE IR: . Exemple: L :2'
n
n"'l
Z

n
Pour tout r> l, avec Vn = n
r 2' on a n-+:..:::
hm Vn = +'X, donc L Vn diverge.
1
Pour tout r E [0,1], on a Vn ~ ---c;,
n-
donc L Vn converge.- Donc, J = [0.1]. Ici p= 1.

d.3 Soit l'anzn une série entière d'une variable complexe (resp. réelle) de
rayon p.
L'ensemble Dp = {zEiC /[z[ < p} (resp. Dp = {ZEF: (z < p} =]- p.p [)
est appelé disque ouvert (resp. intervalle ouvert) de convergence.
~ On notera que Dp est vide lorsque p= O.
Chapitre 8 : Séries entières 277

Théorèmes:

Soit L anZn une série entière d'une variable complexe ou réel[e de rayon p,
t.i La série L anZn est absolument convergente pour tout z E Dp.
1 .~

t.2 Lemme d'Abel

Soit ro > 0, si la suite ( an r[))nE est majorée, alors, quel que soit r E [0, ro[,
1 la série Lan: rn est convergente.
S'il existe A > ° tel que V n E r~,[anl r[) ~ A, alors

V r E [0, ro[, V nE N.lanl rn ~ A (~) n


et la convergence de [a série Lian 1 rn (à termes réels positifs) résulte de ce[le de [a
r
série géométrique de raison - < 1.
ro o
t.3 Pour tout z E C, (resp. z E IR), tel que [zl > p, la suite (anZn)nEN est non bornée,
1 donc la série L anZn est grossièrement divergente.
lBi'f' Soit z E K tel quez > p et ri E ~+ tel que p< ri < izl.

Par définitionde p, la série Lan. r n est divergente.

Supposons que la suite ( anZn )nE 1 soit majorée alors, d'après le lemme d'Abel, [a
série L [an i r n serait convergente ce qui est exclu. La conclusion en résulte.
o

C. Calcul du rayon de convergence


Théorème:

t.4 Soit L anZn une série entière d'une variable complexe - ou réelle -, son rayon
de convergence p est défini par :

i/p=sup{lzl,zEC,~:an[[z[n converge}'-

ii/ p= sup{lz[ ,z E CL anzn converge}

iii/ p= sup{[zl. z E C, (anZn)nE est bornée}


iv/p=sup{lz[,zEC, lim
n-......;..+c'C
anzn=O}

lBi'f' i/ par définitionde p


ii/ iii/ et Iv /

pour Izi < p, L anzn converge donc n---'-+:::x:


lim anZn = 0 et (anZn)nEN est bornée.

pour [z[ > p, (anZn)nE est non bornée donc cette suite ne tend pas vers 0 et L anzn
diverge.
o
Remarques
• Dans les cas simples, on pourra utiliser [e critère de d'Alembert pour étudier L rani rn
278 Précis d'Analyse Il

• Le rayon de convergence d'une série entière L anzn, dont tous les coefficients ak sont
nuls à partir d'un certain rang p, est +X. Dans ce cas, la suite des sommes partielles
p

est constante à partir du rang p : \;f n ? p, Sn(Z) = L


k=O
akzk ,

on dit qu'il s'agit d'une série entière polynôme.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 1
Déterminer le rayon de convergence de la série ~ anzn dans les cas suivants:

an- -n- (n ? 1)
_ (n -1) n2

(n? 1)

n7ï
an =tan- 7
(n ? 0)

sIn n
an = n (n? 1).

On pose Un = anzn , Vn = !Un! où Z E ex.

1) fnvn=nfnlzl+n 2
tn (
1-/1 1). =n(tn!z!-l)-Z+o(l) 1
Ainsi, Un tend vers 0 si et seulement si !zl < e donc p= e.

Vn+l
2) (n + 1) Izi
<=="~~~~~, l'lm Vn+l -_ -,izi donc p-_ 8 .
--
Vn
4v(2n + 1)(2n + 2) n_ü: Vn 8

3) Quand n décrit 1\1, 1 7


tan n •• ! prend quatre valeurs distinctes:
l[ 0,tan T' 7'
•• 2 ••
tan 7'
tan 3 •.

Donc\;fnEI\I,0~lunl~lzlntan3: ,
et lim
n-...:...:>:
un=OpourtoutzEetelque!z!<1.

D'autre part, pour Izl = 1, ! Uïn+l[ = tan -:1 ne tend pas vers 0 quand n tend vers +x,

donc Un ne tend pas vers 0, En conclusion, p= sup {z , Z E:::, n~:rp:.:an zn = O} = 1.

4) OnaO~vn~ Iznj donc Izl<1 donne lim Vn = O.


n n-+x

Pour IZ]
1

> 1 , on a l'lm
n---'-+x;
--Izln
n = +x
d'
et,autre part, on salt'l" que a sUite n f--'> sm n ne

SIn ni z
converge pas vers 0, il en est donc de même pour (
.' ,
~
, 1 ni) nE'. *

Ainsi, p= sup {Iz! ,z E e, n~IJ:1" anzn = O} = 1.


Chapitre 8 : Séries entières 279
/

~
1
exe~2~ue la série entière)"'
sup~e ~
anzn a un rayon p> O.
i n
!

!
"1
l, antrer que
'""'
L ----n!
anZ
a un rayon
'nfi m..
l

P
• Posons R= 2' on a lim
n-+x an Rn = O.

n
ŒnZ
Pour tout z E:=:. avec T =z, on a
----n!
n
T

Or, Rn n. est d'après [a règle de d'Alembert, [e terme général d'une série convergente,
1

n n
T anZ
donc lim
n-+x R n! -n-
= 0 et. finalement liT. --,-n. = O. n-.x
an
Le rayon de convergence de L -,zn
n. est +x.

D. Opérations et rayon de convergence


Théorèmes:

t.5 Soit L an.z: et )"' bnzn ~ux séries entières d'u.ne variable complexe - ou
réelle - de rayon de convergence respectifs Pl e,t P2'; ~Q.f.S :

i / Le rayon de convergence P de la série somme )(an + bn)zn vérifie:


• lorsque Pl"'P2 : P= inf(PI. P2)
• lorsque Pl =P2 : P~PI
Donc, dans tous les cas, P~ inf(PI· P2).

ii / Pour tout Îl.E }(\ {O}. L anzn et L ÎI. anzn ont le même rayon de convergence.
n
iii / Le rayon de convergence pl de la série produit L CnZn. Cn = L, a)(bn_)(
)(=0

vérifie pl ~ inf(PI. P2).

((i5' i / Pour z E Th, tel que Izl < inf(PI. P2). L(an + bn)zn est absolument convergente comme
somme de deux séries absolument convergentes. Donc P~ inf(pI, P2)·
Si Pl < P2, pour z E lK,tel que Pl < [zl < P2, L(an + bn)zn est divergente comme somme
d'une série convergente et d'une série divergente. Donc, ici. P= inf(PI. P2).

ii/ La mu[tiplication par un scalaire non nul ne modifie pas [a nature d'une série numérique.

iii/ Même raisonnement qu'en i / en utilisant que le produit de deux séries absolument
convergentes est absolument convergente. (cf. Chapitre IV, théorème 21)
D

Remarques
1) Dans le cas où Pl =P2, le rayon P de la série somme peut être tel que P> Pl.

Considérer, par exemple, L ( ~ + 1) zn et L ( ~! - 1) zn dont le rayon de conver-


gence est égal à 1, la série somme a un rayon de convergence infini.
280 Précis d'Analyse Il

2) Un cas particulier:
Si Pl =P2 et si les suites (an)r~ et (bn),c sont telles que \;f nE N, anbn = 0, alors la
série somme a pour rayon P=PI=P2.
Dans cette situation, nous dirons que les séries L anzn et L bnzn dont disjointes: si
an est non nul, bn est nul et réciproquement.

Pour r > Pl, la suite (1 an rn) est non majorée.


1

Or, dans ce cas, lan + bnl = lanl + Ibnl, donc (Ian + bnl rn) est non majorée, et on en
déduit P ~ Pl.
On conclut avec le théorème 5 i 1.

t.6 Soit L an zn et L bnzn deux séries entières d'une variable complexe - ou


réelle - de rayons de convergence respectifs Pl et P2. Alors:

i / Quel que soit (À, /-l) E ['(", pour tout z E}<:' tel que lzl < inf(PI. P2), on a :
+x +x +x
L::(À an+ /-l bn)zn =À L:: anZn+ /-l L:: bnzn
n=O n=O n=O

ii / Pour tout z E [~tel que !Zi < inf(PI, P2), on a:

~ (f
n=O k=Oakbn-k) zn = (~anzn)
n=O (~bnZn')
n=O

EX~rBPles - Travaux pratiques

1·lm a2n+l: - 2.
--,
, . -en t"18re t e Ile que n~~'X:
l' 1 n-+-:..:: a2n+2
ne sene a2n+l:
U2n = 1 1

de convergence.

De l,lm -- = l'lm --!- ~ = 2,


1
n-++co a2n+2
U2n
1 1
n-++co a2n+3
a9n'1 l
on déduit que les deux séries L a2n~n et L a2n+2~n+1 ont le même rayon de convergence
P= v2.
L anzn étant somme de ces deux séries disjointes, son rayon de convergence est encore P= J2.

exemple 4

1 Avec les notations du théorème 5 Hi/, trouver un exemple où pl> inf(PI. P2)'
• Le produit des deux séries entières 1- z, (série entière polynôme), et '> zn est 1.
On a PI= +x . P2= 1 . p/= +X.
Chapitre 8: Séries entières 281

II - Convergence uniforme
Continuité de la somme
A. Etude dans le disque ouvert de convergence
Théorèmes:

t.7 Une série entière d'une variable complexe - ou réelle - ~ anzn est normale-
ment - donc uniformément - convergente sur tout disque compact DR inclus
1 dans le disque ouvert de convergence Dp : ° "'"R <P

DR = {z E K /zi "'" R}. Pour tout n E s1p lanznl = ianl Rn.


zEDR

La convergente normale de L anzn sur DR résulte de la convergence de la série


numérique L Jan]Rn.
r o
:"'_i.:>r,
t.8 La somme f d'une série entière de rayon p> ° est une fonction continue sur
1 le disque ouvert de convergence.
lB1f Soit ZO E Dp, il existe R E tel que izol < R < p.
La restrictionfR de f à DR est continue sur DR, car, d'après le théorème 7, il s'agit de la
somme d'une série, uniformément convergente sur DR, de fonctions continues sur DR
(fonctions polynômes).

DR étant un voisinage de ZO dans la continuité de fR en ZO donne celle de f en zo'O

Remarque
Une série entière de rayon de convergence p n'est en général pas uniformément con-
vergente sur le disque Dp.
Soit, par exemple, la série entière d'une variable réelle L xn. On a ici Dp =] - 1, 1[.
On sait, (voir Chapitre V, théorème 4), que si une série de fonctions L Un converge
uniformément sur une partie A, alors le terme général tend uniformément vers ° sur A :
hm
n---'-+x
Ii Un x = o.
Dans l'exemple proposé, Un: X f-7 xn, on a Ilunll;:;-l.l[ = 1, la convergence n'est donc
pas uniforme sur] - 1, 1[.

B. Etude sur le bord du disque de convergence


Nous nous limiterons ici aux séries entières réelles d'une variable réelle.

Théoremes:
~.,.

t.9 Soit L anxn une série entière réelle d'une variable réelle de rayon pE IR:.
Si Lan pn Cresp. L anC- p)n) converge, la série est uniformément conver-
1 gente sur [0, p] Cresp. sur [0, - pl

lB1f i / En posant bn = an pn, on se ramène au cas d'une série entière L bnxn dont le rayon
de convergence est 1.
282 Précis d'Analyse Il

+cc

La série L bn est convergente, notons rn =


k=n
L
bk son reste d'ordre n et introduisons
Sn= sup Inl ; la suite (snhJ est décroissante de limite nulle.
i~n

n+p
Majorons Sn,p(x) =
k=n
L
bkxk , pour tout x E [0,1], au moyen d'une transformation

d'Abel: avec bk = rk - rial, on obtient:


n+p THP n+p+1
Sn.p(X) = L
k=n
(rk - rial) xk = L
k=n
rk'\)c - L
k=n+1
rkxk-1

n+p
Sn,p(X) _ L
x - x k-1) + rnX,n-1 - rn+p+1Xn+p
- '""' ne ()e
k=n
n+p
1 Sn,p x
( )1 ~ Sn L x k-1
'""'(

k=n
- x k) + Sn X n-1 + Sn X n~p
'

ISn,p(x)1 ~ 2 Sn xn-1 ~ 2 Sn

En faisant tendre p vers +:X, on en déduit I~


/Rn(X)1 = k=n bkxkl ~ 2 Sn

Donc IIRnllx~ ~ 2 Sn , hm
n----,...+x
IIRnllx~ = 0 et la convergence de ;: bnxn est
uniforme sur [O. 1],

il / Dans le cas où L an( - p)n converge, on se ramène au cas précédent en considérant


la série entière LC-l)nanxn.
D

Remarques

Dans la pratique, on peut souvent mettre en évidence la convergence uniforme sur [0, p]
(quand Lan pn converge) par des méthodes directes élémentaires. Ce sera le cas

lorsque:

1) Lian 1pn est convergente: )' anxn est alors normalement convergente sur [O. p].

2) Lan pn est alternée, convergente d'après le critère spécial des séries alternées.

Pour tout x E [0, pl. L anxn vérifie alors ce critère, donc:


+x 1

V XE [O,p]. L
'""'
k=n
akx k 1

1
~ lanlxn ~ [an pn

et la conclusion résulte de lim an pn= O.


./ n---i-+'x

t.10 Soit L anxn une série entière réelle d'une variable réelle de rayon p> O. Si
Lan pn (resp, )' an(- p)n) converge, la somme de cette série est continue en
1 p Cresp. en - pl,
~ C'est un corollaire du théorème 9
Chapitre 8 : Séries entières 283

Exemples - Travaux pratiques

exemple 5

Etudier la continuité des fonctions définies par:

1) f :R-R.

2) 9 :R-R.
+:'.::: n . /
3) h' p~"
.~'" ·ü"\S.. ,
)(1---3> L
'.
n=l
-----
x sm!n cd
n
ŒEiR\7TZ. V

• 1
1) = ]x], le rayon de convergence est donc p= 1.
1

L n1 L2
1

La série
n~l
--:2 étant convergente.
n~l n
,xn est normalement convergente sur [-1, 1J etf

est continue sur [-1. 1].

2) , le rayon de convergence est donc p= 1.

La série L (_l)n+l
n est convergente. d'après le critère spécial des séries alternées.

D'après la remarque 2 ) précédente.


n~l
n L (_l)n+l
xn est uniformément convergente sur

[0, 1J et 9 est continue sur [O. 1]. En -1, la série diverge.

Finalement, 9 est continue sur J - 1, 1].


xn sin(n a)
3) Wn = --n-


Pour Ixl < 1, la série L+
n~l !x,n
converge, il en est de même de L
n~l .
Iwn],
(
Iwnl ~ 11
IXln)

• --]xr . (' ()) °


n = +X, or, la sUite SIn n a
, . > 1, on a
Pour Ixl l'lm nE ne ten d pas vers
n---'-+x
(car aE iR\7TZ) , donc (Wn)nE ne tend pas vers O. En conclusion p= 1.

.
Par ailleurs, ..
les senes '"
~ sin(n
n a) et '" (_l)n
~ sin(n
n a) = '"
~ sin n(a
n + 7T)

sont convergentes, d'après la règle d'Abel (voir Chapitre IV, exemple 14)

xn sin(n a) .
Il résulte donc du théroème 9 que L -----
n est uniformement convergente sur [ -1, Il
Ainsi, 9 est continue sur [-1, 1].
284 Précis d'Analyse Il

III - Séries entières d'une variable réelle


Intégration - Dérivation
A. Intégration

t.11 Soit L anxn une série entière d'une variable réelle de rayon P> O.
Pour tout x réel tel que ° < [xl < p, on a :

~
r (~
Jo n=O antn)
- dt n=oJo(" antn dt = ~
~ = ~ ,,~+.
n=O an xn+~
C'est une conséquence immédiate de la convergence normale, donc uniforme de la série
proposée sur [0, x] (cf. théorème 7).

t.12 Si L anxn est une série entière


n+l
d'une variable réelle de rayon p, la série

entière L
an ~1
n+ ' qui est déduite de L anxn par intégration terme à terme,
a le même rayon de convergence p.

~ x n+l
Si Pl est le rayon de convergence de L an --1
n+ :
• lorsque P> 0, on a Pl ~P, en corollaire du théorème 11,
• lorsque P= 0, on a bien sûr Pl ~ O.

Supposons Pl> P, il existe alors des réels 'A et 'AI tels que P < 'AI< 'A< Pl.

La série L n+an1 'An+l étant convergente, il existe II-I E R+ tel que:

'i nE,~".
,
[--l'A'
1n+
an n~ll
~ 111

On en déduit:

, 'n lan[ n+ln+1 'A [,,1. 'A

'inEf':J , lan'A I=--'A


n+1,
--'AI ( -'A') n+l
~-(n+1)-
'AI
(
'A
1) n+l

Or, (n + 1)~ est, d'après la règle de d'Alembert, le terme général d'une série
( 1) n+l
convergente, donc Lian l 'A' n est convergente : c'est en contradiction avec 'AI> p.

On en conclut que Pl =p.


o
Remarque
x n+l
Les deux séries L
anxn et L an--1
n+
ont le même intervalle ouvert de convergence,
mais elles peuvent avoir des comportements différents au bord de cet intervalle.
n-l n
Par exemple, ,x--n
L
n~l
diverge pour x= 1 mais ,x
L?
n~l n- converge pour x = 1.
Chapitre 8 : Séries entières 285

Exemples - Travaux pratiques

exemple 6 .

1 Monkerque l::EJ ···1.11


1 ~X
Pour tout x E J - 1. 1[, on a 1+ x = L(-l)nxn (série géométrique).
n=O
Par application du théorème 11, on en déduit:

,·x dt +x . n xn+1 +x n 1Xn


\:fxEJ-1.1[, (n(1+X)=j . o -=L(-l)
l+t n=O --=L(-l)
n+1 n=l --. n
n
On a vu, dans l'exemple 5, que la somme de la série entière I)_l)n+l xn est continue sur
+x (_l)n-l +x ,n
J - 1. 1], donc L'
n= 1
n = l~ L 1 ':
."\.<1 n=
= l~ t'n(l + x) = (n 2
x<1

+:'>: xn
d'où, finalement \:fx E J - 1. 1], (n(1 + x) = L (_l)n-l-;-
n=l

Remargue
La validité de la formule précédente en x = 1 peut être établie directement, sans recours au
théorème 9. (voir chapitre IV, exemple 2)

exemple 7
+x X 2n+l
Arctanx = 2)-lt 2n+ 1
~ Montmque Vxe[-l, Il n=O

1 +x
Pour tout x EJ - 1.1[, on a ~ +x~ = '(_ltx2n
1 n=O L (série géométrique).

Par application du théorème 11, on en déduit:


·x dt +x x2n+l
\:fx EJ - 1,1[, Arctanx = Jo ! --2 l+t = L(-l)n_-
n=O 2n+1
X
2n+l
La série I)_l)n 2n + 1 est uniformément convergente sur[O, l]et sur [-1, OJpar application de
+x (_l)n +x x2n+1 'TI'

la remarque 2) du théorème 9, donc' L


n=O
-2n + 1 = hm
x~l
x<1
L
'(-1)n-2n + 1 = limArctanx
x~l
n=û x<1
= -4

+00 (_l)n+l 'TI' +00 x2n+1


De même' L
n=O
-.2n+-- 1 = - -4 d'où, finalement \:fx E [-1, 1J,Arctanx = L(-l)n_-
n=O
2n+ 1
286 Précis d'Analyse Il

B. Dérivation

dA Etant donné une série entière d'une variable réelle L anxn :

• La série dérivée première est 2...= n anXn-l = 2...= (n + l)an+lXn


n~l n~O
• La série dérivée deuxième est 2...= n(n - 1)anxn-2 = 2...= (n + 2)(n + 1)an+2Xn
n~2 n~O

• Pour pEN' , la série dérivée p ième est:


. n-p (n+ p)~ n
2...= n(n - 1) ... (n - p + l)anx = 2...= --,- n. an+px
n~p n~O

Théorèmes:

t.13 Si une sene entière d'une variable réelle a pour rayon de convergence p,
1 toutes ses séries dérivées ont aussi pour rayon de convergence p.
[tE
En remarquant que 2...= anXn se déduit de 2...= n anxn-l par intégration terme à terme
n~l n~l
puis en appliquant le théorème 12, on voit qu'une série entière d'une variable réelle et
sa série dérivée première ont même rayon de convergence.
La conclusion résulte alors de ce que la série dérivée k + 1) ième est la série dérivée
r

première de la série dérivée k ième .


D

4 Soit '> anxn une série entière d'une variable réelle de rayon P> 0,1 sa somme
et, pour tout p E , Jp la somme de la série dérivée p ième . On a alors:
V nE. V X E]- p. P LJpIX' =fPrxi

Relation que l'on peut écrire:

VP E . V X E J- p. P [. +x dxP
2...=
n=O dP (anxn) = cL\:P 2...= anxn ')
dP ('+x
,n=O .
On dit encore que la dérivation s'effectue terme à terme.
[tE
D'aprèslethéorème11,ona VXE]-p.p[. JI;': 1 =
"
j'IXi;'':!iiXJ
!
'. 0
,-o,'\.

Jl1tldr

JI étant continue. sur]- p. p [, on en déduit ~ .


Une récurrence immédiate donne la conclusion pour les défivées p ièmes .
D

t.15 La sommeJ d'une série entière L anXn de rayon p> 0 est indéfiniment déri-
ln)(O)
j
vable sur]- p, p [et V nE N, an = --, n, -
C'est un corollaire du théorème 14.

t.16 Soit ~ anxn et L bnxn deux séries entières d'une variable réelle de rayons
respectifs p et pl non nuls.
Supposons 0 < p ~ pl. S'il existe 0:, 0 < 0: < P tel que:
+x +x
V X E]- 0:.0: [.2...= anxn = 2...= bnxn alors V nE '0. an = bn.
n=O n=O
Chapitre 8 : Séries entières 287

+x
~ En effet. on a V x EJ~ Œ. Œ [. LIan ~ bn)xn = o.
n=O
" ,. ln)(O)
Donc, dapres le theoreme 15, V nE". an - bn = ------n:!
oùf est la fonction nulle sur J- Œ. Œ [, donc V n E!\J. an - bn = ° D

Application pratique
Pour montrer qU'une fonction 9 : :=.-:=. est de classe ex au voisinage V d'un point
a E?, il suffit d'exhiber une série entière dont la somme coïncide avec x f--'> g(a + x)
sur \7.

Exemples - Travaux pratiques

~ exempleS
/ t
Montrer que g, prolongement par continuité de x f--'> x ~-; sur ]0, +co[ est de classe':""
i ex sur JO. +x[.
• On a ici g(1I = 1. Le seul problème est bien sûr en 1, Posons, pour tout u EJ - 1,1[,
tnll + u) .
flu)=gll+uJ. Onaainsi,pouruoFO. flu)= u et f(O)=1.
-i---::-C n
U
On déduit de ['exemple 6 que VU EJ - 1.1[. flu) = Li.-l)n_-l n+
.~ .. n=O
f est donc de classe C': sur J - 1. l[ et 9 est de classe ex sur JO.2[,
Finalement 9 E Cc': 1]0. +x[, :='i,

IV - Développement en série entière


A. Fonctions développables /
Définitions:

d.5 Soitf : :<-::: définie au voisinage de O.


On dit que f est développable en série entière en 0 (ou à l'origine) si et
seulement ,si il existe une série entière anzn de rayon p non nul et un L
voisinage U de 0 tels que Vz E U.f(z) =L anzn
n=O
~ On notera que l'on a nécessairement Uc Dp n Def(f) où Def(f) est l'ensemble de
définition def.
d.6 Soitf : :(-C définie au voisinage de ZOo
On dit que f est développable en série entière en ZO si et seulement si
9 : z ~ f(ZQ + z) est développable en série entière à l'~riS'iIl,e,
donc si et seulement si il existe une série entière anzn de L+co-

et un voisinage U de ZO tel que Vz E U. fez) = Lan (z - zof


n=O
288 Précis d'Analyse Il

Exemple
1
f :iC-+iC, z -+ 1 _ z est développable en série entière à l'origine.
+x
En effet, pour tout Z E iCtel que Izi < 1, on a f(z) = L
n=O
zn.

p.1 La définition 6 ramène tout problème de développement en série entière à


1 un problème de développement en série entière à l'origine.
Dans la suite, nous pourrons nous limiterà des développements à l'origine
p.2 Sif et g, fonctions de G<dans iC,sont développables en série entière à l'origine,
il en est de même de Àf+ jJ.. g pour tout (À, jJ..) E et defg.
L'ensemble des fonctions développables en série entière à l'origine est donc
une iC-algèbre (sous-algèbre des fonctions de [-i dans C définie au voisinage
de 0).
C'est un corollaire du théorème 6.

B. Développement des fonctions de ~ dans te


Théorème:

t.1? Sif: iR~C est développable en série entière à l'origine,f est de classe C=" au

1
..
vOlsrnage dOt
e e ce tt e sene
" es t ""' ln)(O)
~ --, n. -x n .
C'est un corollaire du théorème 15.
Définition :

d.? Etant donnéf : R~C de classe ex au voisinage de a E?c, on appelle série


jnJ•
def en a, l," '.
a sene entlere ""'
~ ~.x (ai ( - al n .

Dans le cas où a = 0, L j'n'IO)


__ n.,_xn est dite série de Mac Lam'Ïn def.

t.18 Si f :
lR-+iCest développable en série entière à l'origine (resp. en a), ce dé-
veloppement est unique: c'est la série de :'Iac Laurin de (resp. la série de f
1 f
Taylor de en a).
t.19 Si f :
iR-+iCest développable en série entière à l'origine (resp. en a), toutes
1 ses dérivées le sont également.
Exemple de fonction de classe ex non développable en série entière
1
Considérons f : IR-+IRdéfinie par f(x) = e- -;? si x * 0 etflOl = O.
On établit, par récurrence, que f est de classe ex sur ?c avec:
P (xl _l
'inE~,'ixEW, j'n,(x)=
X
~3n e .Y-. j'nJ(O)=O

où Pn est un polynôme (de degré 2n - 2).


Chapitre 8: Séries entières 289

La série de Mac Laurin dej est donc la série nulle et il n'existe aucun voisinage de 0 sur
+x jn'(Ol
lequel on ait jlx) = L --,-.
n. _xn puisque j ne s'annule qu'en

l
O.
1 n=O

Les conditions: (<1 est de classe CX au voisinage de O)} et «la série de Mac Laurin dej
(:; a un rayon non nul» ne sont donc pas suffisantes pour assurer que j est développable
,::. en série entière à l'origine.

C. Développements obtenus par laformule de Mac Lanrin


Soitj : R-C de classe CX sur V =J - a, al, (a> 0), telle que la série de Mac Laurin
ait un rayon p non nul.

j 1. Utilisation de l'inégalité de Taylor-Lagrange l.....x


/
Xl/ 1

n-l k

-_~ tout n E\,'


Pour et tout x E V, posons Rnex) =jex) - L
k~O
;jk)eo)
k.

On sait que !Rnex)'! ~ '-'f


n. sup ~1.(n)et)1 c'est-à-dire
tE[O,X]
IRnex)i ~ n. IIjn)
IX1,n 11~'x]

Par définition, pour que j soit développable en série entière à l'origine, il faut et il suffit
qu'il existe Œ> 0 tel que V x E J- Œ. Ci [, lim Rnex) = 0
n-+:<:
Une condition suffisante est donc qu'il existe Ci> 0, et M E IR+tels que:

V n EN.V x EJ- Ci,Ci [, vn'ex)[ ~ M

En effet, on a alors V x E J- Ci, Ci [, lim Rnex) = 0


n----i-+x.

an
car M-,
n, est le terme général d'une série convergente.

2. Utilisation de la formule de Taylor avec reste intégral

Ona

Par définition, pour que j soit développable en série entière à l'origine, il

qu'il existe Ci> 0 tel que V x E J- Ci, Ci [, lim


n~+cc lx0
f __
ex - t)n-l
,\1 jn)(t) dt = 0

Rnex) =
Noter que l'on a
lx ex-
·0
l
tt-1jn)et)
(
,\1 dt

Applications
1) Cosinus
+00 X2n
La série de Mac Laurin est de rayon p= +00.
Le-l)n
n~O
e2n)!
290 Précis d'Analyse Il

La condition suffisante du l, s'applique. En effet:

'if x E IR,'if n EN, cos·n x = cos x + n2 donc Icos(n) x\ ~ 1


( ) ( 71)
+x x 2n
Ainsi 'if xE!R, cosx= L(-1)n(2n)!
n=O

2) Sinus
+x 2n+l
Comme ci-dessus, on obtient 'if x E IR. sin x= L (_l)n_x
'Ç'"'
n=O

3) Exponentielle népérienne
+x xn
La série de Mac Laurin est L---,
n=O
n, de rayon p= +:x..

Pour tout x réel, l'inégalité de Taylor-Lagrange sur [O. x] donne [RnCx)! ~ n.


Ixl,n elxl.

. ln
La conclusion en résulte car pour tout x E K, ~ n. tend vers 0 comme terme général
d'une série convergente.
xn
L
+-x,
'if x E!R;,
e:" = n!
n=O

4) f: x~ (1 + x)CY. , O:E :Ri

• f est de classe ex sur] - 1. +:x.[.


'if nE NX, 'if XE] - 1.+x[,fn)(x) =a (0:-1), ... ,(a ~n + 11(1+ x)o:- n

• La série de Mac Laurin de f est donc:

1+ L
+x a(a-1)
n=l
... (0:-n+1)
n. 1 xn de rayon p= 1

• Pour tout XE] - 1. +:x.[, le reste intégral d'ordre n de la formule de Mac Laurin sur [0, x]

est Rn(x) = 1 (x - [ln(1 + t)o:-n- dt


0:(ex-1)n..
... (ex-n)j·x.0 1
Etant donné que p= 1. on se limite à X < 1 et on a :

Jol\x _ t)n(1 + t)o:-n-l dt = ./0 (.x- r


. 1H t )n (1 + tf-1 dt

Or, 'if tE [0, x], Ix-tl


1+t 1 ~ . (étudier les variations de t '-7 1 + t)' donc: x-t
l ,n
[RnCx)1 ~ 10: (ex -1)··· (0: -n)! '~'! A(x)

où on a posé A(x) = 1.!c:\1 + t)',,-l dtl (A(x) ne dépend pas de n).

Pour tout XE] - 1.1[, la (ex-1)· .. (a -n)j Ixlln


n. est, d'après le critère de d'Alembert
lim Rn(x) =
le terme général d'une série convergente, donc il tend vers 0, donc n-+x O.

On retiendra
+x Œ(a-11"'(Œ-n+1)
'if XE] - 1, 1[, (1 + x)o: = 1 + 'Ç'"" xn (rayon p= 1)
L- nl .
n=l
Chapitre 8 : Séries entières 291

D. Autres méthodes de développement

l, Intégration de développements connus

On applique les théorèmes 11 et 12,


1 +x
Partant de Vx",J-l,l[, l+x=LC-l)nxn, Cp=l)
n=O
on a déjà obtenu par cette méthode (voir exemple 6) :
+x n

V X EJ- 1. 1[, (n(l + x) = L./


'\""' _l)n- 1x-n (p= 1)
n=l

On a vu que cette formule est encore valable pour x =


1. Une conséquence immédiate

est V x EJ - 1. 1[, t'n(1 - x) = - L-


+C'0 xn

n (p= 1)
n=l

• De manière analogue, on a obtenu (cf, exemple 7) :


+x 2n+l

VX ",J - 1,1[, Arctanx = '\""'


L.(-ll
n=O
-2--
.n X n+l (p= 1)

Formule encore valable pour x = 1 et x = -1.


1 +x
• Partant de V x'" J - 1,1[, --2
1- x
= L x2n, Cp= 1) et
n=O Argthx= Jo r~
1- t2

~ +::>:=
x 2n+l
On obtient
VXEJ-l,1[, Argthx=L2n+1
n=O
(p=l)

2, Dérivation de développements connus

On applique les théorèmes 1.13 et t.14,


1 +:0
• Partant de V x '" J - 1. 1[, 1 _ x = L xn, (p= 1)
n=O

et 1 n - (p _ 1)[ ~-l
_ 1 dP-1 ( 1x)
1 _ P E l'\J'''

on obtient:

V x EJ _ 1••1[ ,. 1 ,n _
- ~L. n(n - 1),,d' , , (n - p + 2) xn-p+1 (p= 1)
n=p-l
1 +éXl

ou encore L. n+p-lx n
. n = '\""' CP-1
n=O
Remarque
On peut obtenir ce résultat sur iC (utile pour les fractions rationnelles) soit par dérivation

de t >--+ 1 ~ tz soit par récurrence et produit de séries entières.


292 Précis d'Analyse Il

3. Combinaison linéaire de développements connus

1 1
• 'if x E IR, ch x = "2 (eX + e- Xl shx="2 (eX - e-X).
On en déduit:
+cc
x 2n +00 x2n+1
x E~.chx = L
n=O
(2n)! (p= +x) 'if x ElR,shx= ~ (2n+ 1)1 (p= +x)
1
• 'ifxE]-l,l[, Argthx= "2 [{n(1+x)-{n(l-x)]
On peut ainsi retrouver le développement de Argth à partir de ceux de x >---'> {n(1 + x) et
X>---'> {n(l- x).
• Il faut prendre garde au fait que lorsque l'on fait une combinaison linéaire de deux séries
entières de même rayon de convergence, le rayon final est a priori supérieur ou égal à p,
sur chaque exemple une étude supplémentaire sera alors nécessaire pour en donner la
valeur précise.

14. Produit de développements connus 1

+:x:: n
• 'ifxE]-l,l[, "\"'
{n(l+x)=L...,(-I) n - 1x
~ (p=l)
n=l
1 +cc
1 +x = L(-I)nxn (p= 1)
n=O

Onendéduit'ifXE]-I.I[,
{n(1
1.
+__x) =L...,(-I)
~n=l n 1(
- 1+'2+3+"'+-;:;:
1 1 1) X
n
Le rayon de cette série est a priori supérieur ou égal à 1. Il suffit de constater que

1+ "2 + "3 + ... + 11 ne tend pas vers 0 pour conclure que ce rayon est égal à 1.
( 1 1 1)

5. Utilisation d'une équation différentielle

Soitf : ~--+~ de classe ex- au voisinage de O.

Supposons avoir exhibé une éqy,ation différentielle (E) et un intervalle ouvert l contenant
f l
o tels que la restriction de à soit l'unique solution de (E) sur vérifiant certaines l
conditions initiales.
Supposons avoir déterminé une série entière I:
anxn de rayon p> 0 dont la somme est
solution de (E) sur]- p, p [ vérifiant les mêmes conditions initiales.
+cc

On a alors 'if x E l n]- p, p [, f(x) = L anxn


n=O

• Considérons, par exemple, la fonction exponentielle exp: x >---'> e'.


exp est l'unique solution sur ~ de (E) : y - y = 0 telle que f(O) = 1.
Soit I: anxn une série entière de rayon p non nul.
Pour que sa somme S soit solution de (E) sur]- p, p [. il faut et il suffit que
Chapitre 8 : Séries entières 293

+x +x
'if x E]- p. P [. L
n~O
(n + l)an-i-lXn = L
n~O
anxn c'est-à-dire, par unicité du dévelop-

pement en série entière quand il existe: 'if nE '\J, (n + l)an+l = an (1).


Remarquons que la relation (1) permet de calculer p avant d'avoir déterminé la suite
*. En effet, on obtient:
(an)'

an-i-lx.x ,""x' n+l


pour x"" 0, anX n
,n-i-l
--1 donc, pour tout x
= n +
.'
E Ji , n~+co
hm
1 a
anX n
xn+ll
= 0

et p= +x.

De (1), on déduit 'if n E'\"


D'autre part, la condition SeO) = 1 donne ao = 1.
Ainsi. il existe une série entière et une seule de rayon p> 0 dont la somme S est solution
+00 xn
de (E) sur]- p. p [ et vérifie SeO) = 1, c'est de rayon p= +oc. LIn.
n~O

Conséquence: 'if x ER.

Remarque
Il apparaît que la méthode est exploitable avec des équations différentielles linéaires
(d'ordre n = 1,2 en général) : ao(x) yi ni + al (x) yi n-l) + ... + an(x) y = b(x)
dont les coefficients ai(x), 0 ~ i ~ n, sont polynomîaux (simples) et dont on connaît
un développement en série entière à l'origine du second membre b(x).

Exemples - Travaux pratiques

exemple 9
1 Déterminer le développement en série entière à l'origine de f: x I-è> Arcsinx .

• Méthode: On développe f (x) =


V1-
1
x2
puis on intègre.

\ \
1
Le développement de u I-è> v1+u
~ s'éorit :

1 _1 +x nI x 3x ... x 2n - 1 un
'ifuE]-l,l[, +u
vI~=(l+u) 2=1+L(-1)
..n~l 2n n.!

1 +x n (2n)! n
ou encore 'if U E] - 1,1[, v~1 + U
L(-l)
= n~O 2 2
n(n!)
2U (p= 1)

1 +x (2n)!

On en déduit 'if XE] - 1,1[,


~ 1 - x = n~O 2 2n (n.)! 2x2n L (p= 1)
Par application des théorèmes 11 et 12, on en déduit:

'if XE] - 1, 1[, Arcsinx = lx J1'=t2


o 1dt- L
+x 2 t2 = n~O 2(2n)! x2n+l
2n
n(n!) 2 -- +1 (p= 1)
294 Précis d'Analyse Il

, /
e développement en série entière à l'origine de :
V
fi: x ~ AIctan
(l+X
1_ x tan 2a) aEIR\ {(2k + 1) TI, k d'}

• fa est de classe CCXJ sur J - Xl, 1[.


Remarquons que 'VaE IR\ {(2k + 1) TI, k E d'}, on a fa+2TI = fa etf-a = -fa.
On peut donc limiter l'étude à aE [0, TI [.

D'autre part, fo = 0 : on se limite finalement à aE JO, TI [.

1 sin a
Pour tout x E J - ex, 1[, on a fa(x) =2x - 2xcos a +1

Le développement de la fonction rationnelle f~ va s'obtenir en décomposant en éléments simple


dans iC (X) :

fa1 (x) = (x_e[a) . sin( x_e-[a


a . ) = -2'l 1 (1-w
x-e - x-e- 1) [a
1 e e
fa(x) = 2i
l ( 1- iaxe[a - 1- -ia)
xe-la

1
Pour tout z E iC tel que Izi < 1, on a 1_ z = L
+:0

n=O
zn

donc 'V x E IR tel que [xl < 1 :

f~(x) = 2i
1 (+00
n=O
L
xne(n+1)ia - L
+00
n=O
xne-(n+l)ia
)
+00

n=O
xn sin(n + 1) a
f~(x) = L
Comme somme de deux séries de rayon 1, cette série a un rayon p~ 1.

Puisque aE JO, TI [, la suite (sin n a)nE ne tend pas 0, donc cette série diverge pour x = 1, et
finalement, p= 1.

Par intégration, on obtient ensuite:


+X' n+l
X

'V x EJ - 1, 1[, faC,) - faJO) = L --1


n+
n=O
sin(n + 1)a (p= 1)
+x n

donc, avec aEJO,TI [, 'V x EJ - 1, 1[, fa(x) = a + ~x


n=l
2 Ln sin n a

a
En effet, ; E ] 0, ; [, donc faCO) = AIctan (tan ; )
- 2'
La formule reste valable pour a= 0 et pour aE J- Ti. 0[.

Pour aE J(2p - 1) Ti, (2p + 1) Ti [, on a fa = fa-2pTI avec a -2p ••E J- ••.•• [,


a +:0 xn
donc 'V x EJ - 1. 1[, fcJx) = 2 - p •• + L
n=l
n sin n a.
Chapitre 8: 295
Séries entières
/
1
exemple 11

1 Déterminer le développement en série entière à l'origine de f: x f--i> tn(l + x- 2_~) .

• On a 1 + x - 2x2 = (1 - x)(l + 2x), donc] est définie sur ] -~.1 [ = I


et, 'd x E I, ](x) = (n(l - x) + (n(1 + 2x).
Du développement connu de x f--i> (n(1 + x), on déduit:

'd XE] - 1, 1[, (n(l - x) = - L


~xn -n (p= 1)
n~l

'd x E
] -2'1 21] ' tn(l + 2x) = L(-l)n-I-n~
+::v
n=l (2x)n
(p= 2)
1

donc 'd x E
] -2'1 2'
1[ ](x) = L
+x
n
n=l (_1)n-12n - 1xn (p= 2)
1

Noter que le rayon de la série somme est ici ~ = inf ( ~, 1) car les deux séries initiales ont des
1
rayons différents: 2 et 1.

exemple 12

1 Déterminer le développement en série entière à l'origine de ]: x f--i> (Arcsinx)2 .


• ] est de classe C::V sur] - 1, 1[.
f Arcsinx
Pour tout XE] - 1,1[, ] (x) = 2g(x) avec g(x) = ~. 1- x2
Nous allons développer 9 par la méthode de l'équation différentielle.
f 1 x Arcsinx
On a 'd XE]- 1, 1[, 9 (x) = --2
1-x + --2
1-x ~ 1-x2
Donc 9 est l'unique solution sur] - 1. 1[ de (E) (1 - :l'Ji! - xy = l, vérifiant la condition
y(O)=0 -'~_ ...~_..--_."
Soit L an :cn une série entière de rayon p> 0 et de somme 8.
Pour que 8 soit solution de (E) sur]- p, p] et vérifie 8(0) = 0, il faut et il suffit que:
+c:..;:;, +00

00=0 et 'dXE]-p,p[, (1-:l')Lnanxn-I-xLanxn=l


n~O n~O
+00 +CX:',

c'est-à-dire 00 = 0 et 'd x E]- p, P L


L(n + l)an+IXn - L(n + lfanxn+l'~ 1
n~O n=O
c'est-à-dire 00 = 0, al = 1 et 'd n? 1, (n + l)an+1 - nan_l = 0
La relation 'd n ? 1, (n + l)an+1 = nan-l :
• avec 00 = 0 donne 'd pEN, a2p = 0

• 2 x x x 2p 22p(p 1)2
.
avec al = 1 donne 'd pEN, a2p+1= 3 x 5 x x 2p + 1 = (2p + 1)!
296 Précis d'Analyse Il

. Q2p+l 2p . Q2p+1
• enfin, donne --
Q2p-l
= -2
P +
1 donc hm --
p-Hoo Q2p-l
= 1

22p( 1)2
et le rayon de convergence de 2:= (2p fI)! x2p+1 est p= 1.
Ainsi, il existe une série entière et une seule de rayon non nul et dont la somme vérife seo) = 0
et est solution de (E) sur l'intervalle ouvert de convergence.
+00 22p(pl)2
Il s'agit de :L:.: (2p + ~)! x2p+1 (p= 1)
p=o

On en déduit alors 'd XE] - 1,1[, g(x) = S(x) et par intégration:

'd XE] - 1,1[, (Arcsin x)2 = 2 Jo{X g(t) dt =:L:.:


+:0 22p+1(
ln ... ~'\11)2 x2p+2 (p= 1)
o p=o

E. Sommation des séries entières


Il s'agit, en utilisant les résultats établis dans le paragraphe précédent, d'exprimer la
somme d'une série entière au moyen des fonctions usuelles.
C'est le problème inverse de celui du d§Y~8Pftment en_série~.eo!ières.

Exemptes -- Travaux pratiques

exemple 13

+00 nxn x E IR.


:L:.: (2n
n=û
+ 1)!
n
• Posons Un(X) = (2:: 1)!
hm --- =0
Pour tout x E IR , un(x) = 2n(2n + 3) donc n-+x Un(x)
* 1 Un+l(X) 1 Ixl . 1 Un+l(X) 1

et le rayon de convergence est p= +x.

On a 'd nE N, Un(X) ="2 (2n + 1)! x ="2 (2n)! - (2n + 1)!


1 (2n + 1) -- 1 n 1 ( xn xn)

donc 'd x E IR, + 1)! ="2


S(x) = ~+00 (2nnxn 1 (+x
~ xn --
(2n)! E
+x (2nxn
+ 1)!)
(toutes ces séries ont un rayon infini)

1 U U
• Pour x> 0, en posant U = yIX: S(x) ="2 (+00 (2n)!E
2n -- ~ +x (2n2n+l)
+ 1)! 1 E
donc S(x) ="21 ( ch U - Ilsh u) = ~1 ( ch yIX -- shvix
vix)
Chapitre 8: Séries entières 297

donc
S(x) ="2
1 ( cos u - -u-
sin u)
="2
1 ( cos v-x-
_ Sin-h) -h
• Pour x = 0, il est immédiat que SeO) = 0

On remarquera que ce calcul montre que la fonction S définie sur [R par:

pour x< 0

S(O) = 0

{ S(x)
S(x)
=
=
~ (cos v=x
~ (ChVX-
_ Si~~)
Si~)
pour x>O

est de classe e'X sur lR, ce quCfi;est pas une évidence


/ a priori.

/
exemple 14 ,(

f Calouler ~ _n_2_:_4_+ n_4_-_1 . :~

n2 + 4n - 1xn
Posons un(X) = n+4 n!

Pour tout x E [Rx, on donc

et le rayon de convergence est p= +x.

Pour tout n ~ 1, _ 1)! - (n +


un(x) = (n xn xn4)n! = (n Xn
- 1)! - dx3 + 4)1 )
d3 ( (nxn+3

On en déduit n 4n
+'X n2 +
S(x) = ~ + 4_ 1 n!
xn = ~
+'X (n xn d3 (+'X
_ 1)! - dx3 + 4)! )
~ (nxn+3
(toutes ces séries ont un rayon infini)
+,x n +x' n
'""'
Pour tout x E [R, L
n=l n
-( X_ 1)1 =
.
'""' X
xLI
n=O n.
= x e'x ~

Pour tout x
+x
n=l
L
E [R* , '\"' --- + 4)! = -x (+'X
(nxn+3 '""' -n!
n=5 xn) 1 L = -x
1(
?- 1 - x - -2 - -6 - -24
x2 x3 x4)
1
eX x
-----1------ x2 x3
- '0_ .. x 2 6 24

d'où d7 ~
d3 (+00 (nxn+3
+ 4)1 ) = eX ( x1 - x23 + x36 - 6
x4 ) + x46 - 1
4:

Finalement
.
'if x E [R
*
,S(x) = e
x(
x - -x + 2x
1 3
- x36 + x4
6)
- 4x6 + 4:
1
et, d'autre part, S(O) = o.
298 Précis d'Analyse Il

v
• Rayon de convergence: [e critère de d'Alembert donne immédiatement p= +x.
+C0 x3n
Posons "il x E IR, S(x) = L
n=O
(3n)!

Par dérivations successives, on obtient pour tout x réel :


+C0 3n-l +::0 3n-2 +::0 3n-3 +cc 3n

S (x)
l
= D
"""' XII _
(3n 1)! ' S (x) = """'
D XII _
(3n 2)! ' S l
(x) = D
"""'
(3nX
_ 3)! = D """'
(3n)!X
n=1 n=1 n=1 n=O
S est donc la solution sur IR; de ['équation différentielle (E) : ylll - Y = 0 vérifiant les conditions
initiales y(O) = 1, yi (0) = 0, yll (0) = O.

L'équation caractéristique de (E) s'écrit r3 - 1 = 0 et admet donc pour racine 1,) eti.
On en déduit qu'il existe (il., [h, v) E C3 tel que "il xE IR;, S(x) =iI. eX+ [h é'<+ v ePx

Les conditions initiales donnent alors { il. +) [h[h+)v


+i v
iI.+[h+v
iI.+i = 001 On en tire
=
= iI.=[h=v="3
~c 1

Etfina[ement "iIXEIR;, S(X)="3(eX+eiX:eiX)=S+"3e


1 . '. 2 -?':2 cos XT (vis)
7/
·2 eX


exemple 16

L 4n+l
+::0

n=O
(_I)n
\/
La série proposée converge d'après le critère spécial des séries alternées.
4n+l
• Introduisons la série entière
nX
L(-I)
n~O
4n+ 1
On établit facilement que son rayon est-EJjcritère de d'Alembert).
Nous nous trouvons dans les conditions d'applications du théorème 9, remarque 2) : cette série
converge uniformément sur [0, 1], sa somme S est donc continue sur [0, IJ et on a :
+::0 (-lt +00 x4n+1
D --4n +
"""'
n=O
1 = lim D
x~l ,,"",(-I)n-4
x<1 n=O
n+1 c'est-à-dire S(I) = limS(x).
x-1
x<1

+x· .x .x +x
• (théorème 11)
Pour ~_~.~..:.g,
on a S(x) =L
n=O(_I)n fa t4n dt =.10L
n=O(_I)nt4n dt

donc S(x) = lx --4


. 0 1 +dt t et ainsi
L 4n
+C0
n=û +
(_I)n 1= ~0î
xd Jo r 1 +dt t4 = Jo/1 1 +dtt4

• 1
La décomposition en éléments simples de --4
1+ t s'écrit:

1 1 t+V2 1 t-v2
--;='9 ,
1+ t4 - 2v2 t2 + tv2 + 1 2v2 C - tV2 + 1
Chapitre 8: Séries entières 299

En posant t = - u, on obtient ·0 9 t-V2r-


/,1 c-t\/2+1 dt = ·0i'-l u+V2
u 2 +u V22+1 du, d'où:
1 t + y/2
Jo{1 1+dt r±
"1
-J
2v2 -1 ---dt
tZ+tv'2+1

Jo{1 1+r±
dt 1 {1 2t+ \/2 1 }.1 dt

412 .1-1 tZ uY/2 + 1 + 4" -1 (


t+ 2
\/2) Z
+2
1

1rn
4v2 [.tn \(9-
c + tv2
1 + 1)11
J -1 + ~ 1; iATctan(h!2
2v2' .=]1 + 1) -1
1 tn ~2-v2
4v2rn
'/ + \/2 + -.'-
1 -
2\(2 A.Tctan(v2 + 1) + fuctan(
- J2 - 1
1).J
1 - "
2v rn
2 tn( v2 + II + 4v rn2
1 "
On a utilisé J2 - 1 = -.---
\/2+1 qui donne aussi fuctan( J2 + 1) + fuctan( J2 - 1) = 2
+x (-lt 1 TI

D'où, finalement I:
n=O
2V2 tn(1 + 12.).' + 4v2rn
-4n+ 1 = ~
/
/
f-
Calculer ~. _ 1 )
!I
n=O
~: exemple 17
1 1
• Il est clair que la série proposée converge car 0< (Ç,~ ,0\1Ç,~ 1':\ < 36n2

On a 'if n EN. ,~ o,,~ ~, = 3" 6n + 2 - 6n + 5


1 1( 1 1)

donc ~
+'X (6n + 2)(6n
1 + 5) = "3 ~ (16n + 2 -
1 +x 6n 1)
+5 +x 3n
="31 ~ +2
(_I)n
3n+2
Introduisons alors la série entière
I:(-1)
n~O
n --
x
3n+2

Nous nous trouvons dans les conditions d'application du théorème 9, remarque 2), cette série
converge uniformément sur [0.1], sa somme S est donc continue sur [O. 1] et on a :
+x (_I)n +x x3n+2
'"
L 3n+ 2 = lim
-- x-l '"(_I)n __
L 3n+2
n=O ~l n=O

Comme dans l'exemple 16, pour Ixl < 1, on a L


~
n=O
(_I)n 3n+2
x3n+2 = r
Jo ~(_I)nt3n+1
L
n=O
dt

dou
,. I: 3n+2
+00
n=O(-lt _
- Jo
{1 ~l+t3 V3
= ~3 (~_ tn2)

Finalement I: (6n
+00
n=O + 2)(6n
1 + 5) -~(~-en2)
- 9 V3
300 Précis d'Analyse Il

v - Fonctions usuelles
d'une variable complexe
A. Fonctions exponentielles complexes

zn
L 1n.
+::0
d.8 La fonction exp: c~c, z f-? est appelée fonction
n=O

exponentielle complexe.
+,x xn
On sait que, pour tout x réel, eX = L l'n.
n=O
la fonction ainsi définie est donc un prolon-

gement de l'exponentielle réelle, ce qui permet de noter, pour tout Z E C. exp(z) = eZ•

Propriétés:

p.3 z f-? é est une fonction continue de C dans C-


I (c'est la somme d'une série entière de rayon p= +cx:).
pA i/If (Zl.Z2) EC2.é1é2 =eZ1+Z2
1

ii/ If Z E C. eZ ;'" 0

iii / exp : Z f-? é est un morphisme du groupe (C, +) dans le groupe (C, x)
1
iv / If Z E C, e-z = ----z
e
v/If Z EC, If n EZ.(é)n = enz
p.5 et argument de é
1 ex+iy = eX(cosy+ i sin y) lél = eReizJ argé = Im(z)
~ Posons Z = x + iy, (x, y) E , on a é = é" eiy
En revenant à la définition:
. +00 (.)n +::0 (. J2p +::0 Ci )2p+l

~i e!y - '"
- ~n=O ~
n! - '"
- L
n=O
~
(2p)1
+ '" L
n=O
.y
-(2-p-+-1J-·:

+00 2p +::0 2p+l

eiy = "'(-lf-y-
& (2p)! + i"'(-lf-.!:!.
L
p=o p=o
ilvient donc eiy = cos y + i sin y
D

p.6 Equation é= aEC


1

~ Posons Z = x + iy. (x. y) E [R2

D'après la propriété (5) é = a équivaut à é" = al. y = argial(mod 2 •.).


donc z = {niai + iarga + 2ik •., k EL'.
D

Les solutions de cette équation sont appelées les logarithmes de a.


Chapitre 8 : Séries entières 301

Application
é = é équivaut à é -z = 1 donc à z! = Z + 2Uc TI, k EL,
le noyau de la fonction exponentielle est 2i ,Œ.
p.7 Fonction exponentielle imaginaire
1 C'est par définition Cf: :::2-0. x H é"
Cf est un morphisme de (:::2, +.1 sur ("0. x) où "0= {z E L,lzl = 1}
Cf est surjectif mais non injectif: Ker Cf= 2 ,TZ.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 18 _

1
Soit u : l ---'"QJ
Théorème classe el. Montrer
dederelèvement qu'il existe e : l ---'"IR de classe el tel que u = ei8 .

• Pour a E I, on sait qu'il existe b E [Rréalisant u(a) = eib.


Comme u ne s'annule pas, on dispose d'applications de classe el définies par:
• v(a) = ib.
v:I-C,XHib+ j'X
a -,-)
u(t dt
Ul(t) avec

• w:I_C,xHu(x)e-L'IX) avec wl=(ul-ud)e-L'=O et w(a)=u(a)e-ib=1.


Donc west constante de valeur 1 et u = é'. Comme u est à valeurs dans QJ, v est à valeurs
dans i IR, Le résultat est obtenu avec l'application e = - iv.
Remarque
1
u
Si u est de classe en, (n:3 1), alors 8 est de classe en; en effet, e/= -i-.u

B. Fonctions circulaires et hyperboliques complexes


Définition :

d.9 Les applications de C dans iC:


iz - iz +::0 2n

cos Z H e +e ~ = '\'""
L(-I)
n=O
n z
(2n)!
,
elZ - e
-iz +::0 2n+l
SIn
ZH~ L(-I)
'\'""
n=O
n --z

ez + e -z +0:.'
Z
2n
ch
ZH 2 L
n=O
(2n)!
+'::0 2n+l
ez - e -z
sh ZH 2 L
n=O
Z
sont respectivement appelées cosinus, sinus, cosinus hyberbolique et sinus
hyperbolique. Ce sont des prolongements des fonctions réelles connues sous
les mêmes dénominations.
302 Précis d'Analyse Il

Propriétés:

p.8 Ce sont des applications continues de 1[: dans iC.


1

p.9
'ï! z E iC. ch iz = cos z cos iz = chz
1 sh iz = isin z sin iz = ishz
p.10 'ï!ZEc'
chz+ shz = eZ ch z - sh z = e- Z ch2 z - sh2 Z = 1
1 cos z + i sin z = eiz cosz- isinz= e-iz cos2 z + sin2 z = 1
p.11 Toutes les formules de la trigonométrie circulaire ou hyperbolique, établies
1 dans le champ réel, restent valables.
p.12 La propriété 9 permet de passer des formules de la trigonométrie hyperbo-
1 lique aux formules de la trigonométrie circulaire ou inversement.
Exemple
On sait que cos(z + z') = cos z cos Zl - sin z sin Zl
donc ch(z + z') = cos(iz + iz') = cos iz cos iz' - sin iz sin izl = ch zchZ + sh z sh Zl

Théorème:

1.20 Pour tout (z, zo) E 1[:2, on a :


(1) cos z = cos zo Ç==? z = zo + 2k 71 ou z=-zo+2k7T kE71
(2) sinz = sinzo Ç==? z = zo + 2k 71 ou z =71-zo + 2k 71 kE71
(3) chz=chzo Ç==? z=zo+2ik7T ou z=-zo+2ik7T kE71
(4) shz = shzo Ç==? z = zo + 2ik 71 ou z = i 71-zo + 2ik 71 kE71

lk!F i / (1) s'écrit eiz + e-iz = eizD+ e-izD, soit en posant X = eiz et XO = eizD:

X + X1 = XO + XO1 ou encore X-')- X (XO +


1)
XO + 1= 0
1
Les racines de cette équation du second degré sont évidentes, il s'agit de XO et XO .

Ainsi(1) donne eiz = zizDdonc z = ZO + 2k •• ou eiz = e- izDdonc z = - ZO + 2k 71.

ii/ (2) s'écrit cos ( ; - z) = cos ( ; - zo) et donne donc:


71 71 .
2-z= 2-
1

ZO + 2k 71 SOit z= ZO + 2k •• ou
71 71 ..
2 - z = -2 + ZO + 2k 71 salt z =•• -ZO + 2k' ••.
iii/ (3) s'écrit cos iz = cos izo et donne donc:
iz = izo + 2k 71 soit z = ZO + 2ikl 71 ou
iz = -izo + 2k 71 soit z = -ZO + 2ik! ••.
iv/ (4) s'écrit sin iz = sin izo et donne donc:
iz = izo + 2k •• soit z= ZO + 2ikl 71 ou
iz =71 -izo + 2k •• soit z = i 71-ZO + 2i1c' ••.
D
Chapitre 8 : Séries entières 303

Corollaires:

c.1 Les fonctions cos et sin sont périodiques, l'ensemble de leurs périodes est
1 2 ,,2.

c.2 Les fonctions ch et sh sont périodiques, l'ensemble de leurs périodes est 2i TiL.
1

c.3 cos z = 0 <==? Z = ; Cmod,,) , sin z = 0 <==? Z = 0 (mod'lT)


1 -

cA ch z = 0 <==? Z= i ; (mod i ,,) , sh z = 0 <==? Z = 0 (modi 'lT)


1

Définition :

d.10 Tangente et tangente hyperbolique

L •.. d ~d iC sin h sh . l'


es lonctIons e vans : tan = -cos et t = -h
c sont respectIvement appe ees
tangente complexe et tangente hyperbolique complexe.

"ï/ZEu\ ')+leTi!leEL , tanz=. 12 -12 =. L(e2ix


~, { "~ } LCe
eiz _+ee - iz ) e2iz -+1) 1
"ï/ZES\
{Ti
i-2 +ikTi!leEL. _ }
. thz= eZ
eZ _
+ ee-z
- Z
=-9z--
e~ + 1
e2z - 1

Propriétés:

p.13 taniz=ithz, thiz=itanz


1

p. 14 tan z = tan zo <==? z = zo + le Ti le EL


1 th z = th zo <==? z = zo + ileTi le EL

Exemples - Travaux pratiques

exemple 19 ~

1 Pom z = x + ty, (x, yl E~', caloul


Icoszl, ecenIsinzj.
fono, tionjchzl, Ishzl
de (x, y) :
.1) Ona cosz=cos(x+iy)=cosxchy-isinxshy
d'où Icoszl2 = cos2 xch2 y + sin2 xsh2 y = cos2 x + sh2 y = ch2 y - sin2 x

2) Ona sinz=cos(z- ;) d'où ISinzI2=sin2x+sh2y=ch2y-cos2x


3) Ona chz = cos iz = cos(-y + ix) d'où Ichzl2 = cos2 y + sh2 x = ch2 x - sin2 y
4) Ona shz=-isiniz d'où Ishzl =sin2y+sh2x=ch2x-cos2y
304 Précis d'Analyse Il

20
sin z = V2, (z E C).

• Soit z E C une solution, posons u = eiz, on obtient:

sinz= :i (u-~) =V2 , u2-2iV2u-1=O d'où UE {iCV2+1),i(V2-1)}


. (!I. TI

Si U = elZ = i( V2+ 1) = (V2+ l)e 2, alors il existe le E Z' tel que z = 2 +2k TI -i€n(V2+ 1).
Si U = eiz = i( V2 - 1), il existe h E Z' tel que:
TI TI
Z = 2 + 2h TI -i€n(V2 - 1) = 2 + 2h TI +i€n(V2 + 1)
On vérifie ensuite que toutes ces valeurs conviennent (on constate qu'elles sont conjuguées deux
à deux).

exemple 21
sin 3 z + cos3 z = 1.
1 Résoudre dans IR: et dans C l'équation
• Pour tout z E C, écrivons:
1- sin3 z - cos3 z = sin2 z - sin3 z + cos2 Z - cos3 z
1- sin3 z - cos3 z = (1 - cos2 z)(l - sin z) + (1 - sin2 z)(l - cos z)
1- sin3 z - cos3 z = (1 - cos z)(l - sin z)(2 + sin z + cos z)
Les solutions sont donc les complexes vérifiant:
cos z = 1 ou sin z = 1 ou 2 + sin z + cos z = 0

• cos z = 1 équivaut à z E 2 TIZ'

• 1 TI
sinz =
équivaut à z E 2+2 TIZ'

• 2 + sin z + cos z = 0 s'écrit = -V2


sin (z+ :)
et d'après l'exemple précédent, équivaut à :
3TI
z = -4 + 2k TI +i€n(V2 + 1), le EZ' ou Z 4
= - 3TI + 2 h TI - itn( vln2 + 1), h E Z'

à l'origine la fonctionf : C~iC, z ~ é sin z

• Comme produit de deux fonctions développables en séries entières de rayon de convergence


infini, f est développable en série entière de rayon infini.
1 .. +:0 1 zn
Ecrivons fez) = ----;[eC1+t)Z
2L - eC1-l)z] = ----;
2L '\"' L
n=ü
[(1+ On - (1- On] -n!

De (1 + 0 = V2e(i et (1 - i) = V2e -ii, on déduit:


+x
1
2i [(1 + On - (1- On] =
ln
(v2)n sin 4
nTI
et fez) L
= '\"' (h)n
n=O
sm
. n -.-
TI
4
zn
ni
Chapitre 8 : Séries entières 305

si n = 4p

n ïT 1-
si n = 4p + 1
si n = 4p+2
(-If
Notons que sin -4- = 1~(;'2)p
(-If
v2
si n=4p+3
~
+x (-1)P22p , l_lf22p+1 (_1)P22p+1
d,'ou j' \z 'J
--
L
, '4p+l
(4
, p + 1"). z + -(4--2-'-z
P + J. 4p+2 + ' (4 3)1
p + . z 4p+3
p=o

VI - Exponentielle d'un endomorphisme,


d'une matrice
Cette section ne concerne que le programme M'
E désigne ici un :<-espace vectoriel normé de dimension finie n~ 1.

A. Définitions
Définitions:

d.11 Pour tout U E LIE), la série L ~~est convergente, sa somme est dite

exponentielle

Dans L(E), on a,
de u et notée eU ou exp u:

pour tout (u, v), Il u0 v Il "'" Il u


eU

1111
=

v Il.
t ~~
'·X'

fl=O

Donc, pour tout u E LIE) et tout kEN, Il uk Il "'" Il u Ilk.

La série réelle L Il ~ilk étant convergente, la majoration précédente assure l'absolue


uk
convergence de L kl' donc sa convergence. (L(E) est complet car de dimension finie.)
Notons au passage que l'on obtient Il eU Il "'" ell u Il
_ k

df'12 dite exponentielle de A et notée ~ ou expA:


i_~pour toute matrice A E .Vifl(IK), la série L~ ~ = k.
est co::e~:nte,
k=O
L1 sa somme est

• Si A ~ Il A Il est une norme d'algèbre sur .Vifl(~)' on a :


pour tout A E },/t fl(lK) et tout kEN, Il A k Il "'" Il A Il k

Comme en définition 11, la convergence de la série réelle


Ak
L Il ~r assure l'absolue

convergence, donc la convergence de L kl'


J.:. (eih<;i<;flétant une base fixée de E, pour tout A E .Vifl(IK), il existe u E L(E) unique
., tel que A = matCei) u.

On a alors \;f n EN, L Ak1 =


m
k=O
k. mat
Cei) L;-
(mk=O k.k)
306 Précis d'Analyse Il

Ak k
On peut donc aussi dire que la convergence de :L TI résulte de celle de :L %! :
~..
\

Lkf=%~t
+00 Ak
n=O . Lkfuk)
(+,00
k=O
ou ~ = mat(eil eU

Exemples
Pour tout ÂE 1ft eÀ1n = èIn (en particulier eO = ln),
Pour tout (ÂI, Â2"'" Ân) E [Rn:

f: exp [diag(ÂI, Â2,' . , ,Ân)] = diag (eÀ1, eÀ2, ' . , ,eÀn)

B. Théorèmes
Théorèmes:

t.21 L'application exp : LCE)~ LCE), u 1--7 eU (resp. exp : .Vin(iK) - .Vin(iK),

1 A 1--7 est continue sur LCE)(resp. sur . Vi n ([kC)).


~)

• Soit u et v dans L(E) tels que Il u Il < R.11v Il < R, avec R E R+.
• On a alors 'ïI le E l'>r. Il uk - vk Il "" le Rk-lll u - v Il
La propriété est en effet vraie à l'ordre 1. Si on la suppose vraie à l'ordre le - 1, on

obtient: uk - vk = uk-l 0 (u - v) + (uk-l - vk-l) 0 v

donc Il uk - vk Il'''' Il uk-llili u - l'II + Il ule-l - l'le-III Il l'II


et, d'après l'hypothèse de récurrence:
Iluk-vkll ""Rk-Illu_vll+(le_l)RIe-1 u-v
c'est-à-dire Il uk - vk Il "" le Rk-lll u - v Il : la propriété est récurrente.
• Conséquence:

Il eU - eV Il =
1
L
+x
~O
u I~
k v
kll
"" Il u - L' L
+x
~l
Ile _ H
Rk-l
c'est-à-dire Il eU - eL' "" u- L' t!< La conclusion en résulte.
D

t.22 U E L(E) (resp. A E . Vin(!:)) étant fixé, l'application [ 1--7 eW de :< dans L(E)
1 (resp. t 1--7 etA de r< dans .\'''Inl!:)) est continue sur >c,
C'est un corollaire du théorème 21,

t.23 Si u et v (resp. A et E) sont deux éléments permutables de DE) (resp. de


1 .Vin(iK)), on a: eUH' = eU eL' (resp. tT"+B = tT" eB)

~ Montrons que Dm(u, v) = L2m Iu+


k=O
le.
1

V/(
- L ~L (mL J.-:,- tend vers 0 quand
m Ui)
(' i=O ,)=0 uj)
m tend vers +00, le théorème en résultera.
ui J ui J
ana Dmlu,v)= ..
'\"' ---
'1"
L J. '\"' 0
--
L J. 0 .",
O$;i+j~2m g~;.:~
(Puisque u 0 u = u 0 u, on a pu développer (u + L-ile par la formule du binôme)
Chapitre 8 : Séries entières 307

m-l Ule 2m-le vl m-l J 2m-j Ule


Ainsi
Dm(u,V!=Li le L J. -;;-+L-;;- L k.
J. le=m+l 1

le=O j=m~l j=O

m-l U 2m-le v ij m-l 2m-j


'iDmCU. ~,-,
L k!
le=O j=m+l
L _,
f +'-'
L j=O
j!
v'Y
,
L
k=m+l

c'est-à-dire !jDmlu.

La conclusion résulte alors de :


~f bO (II U :! v )le _ (f~O ~!II;) (f II~!I~)
FO

')m 1

L-.
1" le
lim '. U +,
, ell u'HI L" = el] u]1 el vii
m~+:x: k! V,,,)
le=O

m~~:x: !=o Il~!II;) m~rrC0 )=0


On pourra faire le parallèle entre cette démonstration et l'étude du produit de Cauchy de
(f (f II~t)
deux séries numériques absolument convergentes (cf. chapitre 4 de ce tome, théorèmes
20 et 21).
1.24 Pour tout u E .cCE) Cresp. A E .VlnCIIi)), eU, Cresp. ~), est inversible avec:
1 Ceurl = e-u Cresp. C~)-l = e-A)
C'est un corollaire du théorème 23 avec eO = IdE (resp. eO = ln).
1.25 U E .cCE) Cresp. A E .VlnCc{)) étant fixée, l'application t >---+ etu de IR dans .cCE)
(resp. t>---+ é" de R dans .VlnCK)) est de classe el sur R de dérivée:
1 t >-i> U 0 etu (resp. t >---+ AetA)
tleule tleAle
Considérons la série LA avecA :t >---+ ~ (resp.A :t >---+ ~).

On a ici affaire à une série d'applications dérivables sur iR, à valeurs dans l'espace de
Banach .cCE) (resp .. VlnCIIi)), convergente sur IRdont la série dérivée est normalement,
donc uniformément, convergente sur tout segment [-a, a] de iR.
Remarque
'i U E .cCE), 'i t E iR,'i kEN. (tu)le 0 U = U 0 (tU) le, donc U 0 etu = etu 0 u.

C. Calcul de exp(A) - A E Mn (Di)


On suppose que XA, polynôme caractéristique de A, est scindé dans iii [X] :

II
p

XA CX) = (À; - X)mi, CÀl. À2' ... , Àp) étant les valeurs propres distinctes de A.
i=l
Remarque
Après avoir étudié deux cas particuliers, nous n'envisagerons ici que des méthodes
utilisant une réduction effective de A.

Nous verrons en Algèbre Il, (Réduction des endomorphismes et des matrices), un calcul
ne nécessitant pas de réduction effective.
308 Précis d'Analyse Il

1. Deux cas particuliers 1


"-
~
X
al A est nilpotente d'indice r

On sait que 1 ~ r ~ n, alors ~=~Ak ~


k=û Je!

bl A a une seule valeur propre ÎI.

ÎI. est alors d'ordre n et on a A =ÎI. In + N où N est nilpotente.

Das ce cas, In et N étant permutables, on obtient:


n-l Nk n-l
~ = é1n . ~ = In '" -Je! é soit
L ~ = eÀ ~
k=û
(A-
k=û
ÎI.
Je!
In)k
.

12. A est diagonalisable 1

Il existe Q E.2n (ni) telle que Q-I AQ = diag(/-ll, /-l2, ... , /-ln) où le n-uplet

(/-ll, /-l2, ... , /-ln) est formé des Îl.i, 1 ~ i ~ p, chaque Îl.i étant repété un nombre de fois
égal à son ordre de multiplicité: mi.

On a alors V JeE N, Q-IAQ = diag (/-lf, /-l~,"" /-l~)

ou ..... --
d" {Q-.I.~ ~Q==cliag(.efL.~,#1.,_·
= Q diag ( efL1 , efL2 , •.
..•,efLn)
, efLn) Q-I

13. Cas général 1

On sait que E =nin est somme directe des sous-espaces caractéristiques Fi, 1 ~ i ~ p,
de l'endomorphisme u canoniquement associé à A: Fi = Ker (u- Îl.i IdE) m,.

La détermination effective de ces sous-espaces permet de construire une matrice


Al
A2 (0)
Q E.2n (ni) telle que Q-I AQ =

(0) Ap
avec Vi E [l,p],AiE } ..1m,(!;<). Ni = Ai- Îl.i Imi étant nilpotente d'indice Ti ~ mi.

(Q est la matrice de passage de la base canonique à une base obtenue comme « ré-
union »de bases des Fi).

_ ~2 (0)
On a alors Q I~Q = (0)
[~l eJ
. mi-1 (Ai- Îl.i Im,)k
et, d'après le deuxième cas particulier, é"i = eÀ' ~. le1 co

k=O
Chapitre 8 : Séries entières 309

Exemples - Travaux pratiques


L
//

j:
-5 3
V
Calculer exp A pour -3
A=
exempl~23 -; \7/ ["
-:] E M3(~)

• On a XA (x) = det(A - XIs) = X(1 - X)lX - 16)


A est diagonalisable dans. \/(s(:=2)(trois valeurs propres distinctes).

On trouve p-l AP = diag(O, 1, 16) avec'

p= 1 1 -1
[01 -1
11
2]
D'où ~ = p diag(1, e, e16 )p-l, soit:
2e - 2e16
3 + 2e + e16 3 - 2e _ e16
~ ="6 2e- 2e16
1 [ -2e
2e ++4e16
2e16 3 - 2e - e16 3-2e
+ 2e+ +2e16
e16 ]

j:

Calculer

On trouve
~
exemple 24
XA
pour A= -2
[S4 -1
(X) = (2 - X)(X - 4)-.
?
-1 -1
-5]
3 1

1 Soit E = ~s et u E .c(E) tel que A = mat u, B = (el. e?, es) étant la base canonique de E. On
B . ~
trouve:

Ker(u - 2 IdE) = Vect(el + e2 + es) , Ker(u - 4 IdE) = Vect(el - e2 + es)


Ainsi dim Ker(u - 4 IdE) < 2: u n'est pas diagonalisable.
Pour trouver le sous-espace caractéristique Ker(u - 4 IdE)2, on calcule:

(A - 4Id = -2 2 4
[-2 2 44]
-2 2
D'où Ker(u - 4 IdE)2 = Vect(el - e2 + es, el + e2).
Posonse~=el+e2+es, e~=el-e2+es, e3=el+e2,
BI =(e~,e~,e3) est une base de E telle que:
u(e~) = 2él, u(e~) = 4~, u(e3) = u(el) + u(e2) = 7el + e2 + 3es = 4e3 + 3e~

Donc ITf3EJ-t u = 0 4 3 = Q-l AQ avec Q= 1 -1 1


[2o 00 4O]~' 1 11
[ 1 01]

Alors exp = é donc ~ = Q 0 é 3é Q-l


[404013] [1 3] [e2ooé 0 0 ]

Finalement ~ = à _e2 - 5é e2 + é 2e2 + 4é


-e2+7é
[-e2+9é e2-é 2e2-6é
2e2-Sé]
310 Précis d'Analyse Il

Exercices-types
v/7 Ex. 8. 7
Soit I:
anzn une série entière de rayon de con- +Cv 1 TI2
vergence p telle que V nE N, an E IR:. En admettant que Ln
n=l
2 = (5' calculer:
Que peut-on dire du rayon de convergence pl
de la série entière I: a~zn, (~IR)? l=
Ex. 8. 2
il
o
--------
t'n(1 + x + ... + xn)
dx, nE N .
*

Soit I:
anzn une sér Ex. 8.8
vergence p. Soit (bn)N une suite à valeurs dans IR: telle
n que I: bn diverge et telle que la série entière
Pour tout n E N, on pose Sn = L
k=O
ak, de la variable réelle x, I: bnxn ait pour rayon
de convergence 1.
que peut-on dire du rayon de convergence de
Soit (anhj une suite réelle telle que
I: Snzn? ///' an
Ex. 8. 3 V' lim -
n~+x bn
= S EIR.
1 1 1) On note:
Soitf :]- TI,O[u]O,'iT [--+lR,x~ -.-
Slnx --. x +:;0 +:"(>

Montrer que f
est prolongeable par continuité
en O. Soit 9 ce prolongement, montrer que 9 est
f(x) = L
n=O
anxn , g(x) = L
n=O
bnxn.

de classe CCO sur ]- TI, TI [. f(x)


1 Montrer que lim - = S.
Ex. 8: 4 ~;::;1 g(x)
Soit a E IR: étf E CX (] - a, al, IR) telle que: 2) Application: soit Cl'E IR:.
V nE N, V XE] - a, a[,fn)(x) ;" O.
Montrer l'e;x:istencedans IR: de
Montrer que: +x

VXE]-a,aLf(x)=L...,f
+c<:

n.
"'"""" X
n
ln) (0).
~0i(1-
x<l
x)O: L
n=l
no:-1xn.
n=O
Ex. 8. 9
Déterminer le rayon de convergence p de la sé-
1) Montrer que la fonction rie entière de la variable réelle x:
1

f :] - ;, ; [ --+ IR, X ~ tan x "'""""


L... 1.3 ..... n, (2n + l)x. 2n+1
n~O
Montrer que la fonction somme f est solution
est l'unique solution sur - '2' '2 de
d'une équation différentielle du premier ordre.
] TI TI [
En déduire une expression explicite de f.
l'équation différenti~UEJL~~_~,,"V';'
2) En déduire que fest développable en Ex. 8. 10
série entière à l'origine. Soit (Un)p, la suite réelle définie par ua = 1 et
n
Ex. 8.6
V nE N, Un+l = L
k=O
UkUn_k

Calculer I(a) = ./,+1 dx -x


---)-V"1====:'2
-l(a-x 'a E IR.
Calculer Un en fonction de n.
En déduire, pour tout nE N.

bn='_l1+1 ~ xndx
Chapitre 8: Séries entières 311

Indications
Ex. 8. 1 Ex. 8. 6

Distinguer les cas 0'> 0 et 0'< O. Ii a) a un sens pour > 1, I(-a) = -I(a)
Utiliser pl = sup{ r E:Ki+ / lim
n---'--j-:x:
a~rn = O}
Pour ai > 1 et xi ~ 1.
Ex. 8.2 1 +x xn
'if n ~ 1. an = Sn - Sn- 1. a -x = L
n=O a
n+l

L Snzn est le produit de Cauchy de L anzn


par ~ zn. Ex. 8. 7

EX.8.3

Ecrire 9 comme le quotient de deux fonctions de l = __n+1


n_l1.0 ----du
€n(l u- u)
classe ex avec un dénominateur ne s'annulant
pas sur J- ",,, [.
Jo('1 €n(l u- u) du =
EX.8.4

Ecrire la formule de Taylor-Lagrange avec reste lim


,-0
po'
- J'l-"
0 +x
n==l
--du
n
un-1 L
intégral :j(x) = Sn(x) + Rn(x!.
n le
x Ex. 8. 8
Sn(x) = Lle=O
'k/lel(O)
1) Montrer que lim
x-1 g(x) = +:x.
x<1

Rn(x) = fr'x (x - !Onj in+l!.,(r) dt. 2) Développer en série entière


.0 n.
Pour x EJO, al, la suite (Sn(X)) est croissante x f-7 (1 - xl-a et appliquer le 1).
majorée. Etablir alors que pour 0 < x < y < a
EX.8.9
Rn(x) Rn(y) , .'
o ~ n+r
x
~ n+r'
y
pUiS en dedulre que Pour trouver l'équation différentielle, partir des
lim
n---'-+x
Rn(x) = 0 relations:

(2n + 3)an+l = (n + l)an


Ex. 8. 5
(2n + 3)an+1X2n+2 = (n + 1)anX2n+2
Pour tout XE
[
0, 2" [,la série de Mac-Laurin Ex. 8. 10
de j est à termes positifs. +.:<:;.

Vérifier que la somme de cette série est solution Introduirej(x) = L Unxn


n=O

de il = 1 + y
.2
sur
]
- 2' 2 .
" ,,[
Montrer que j(x) est solution d'une équation du
second degré.
312 Précis d'Analyse Il

Solutions des exercices-types


• Cas où
1
Pour r E IRtel que 0 < r <p'" on a 0 < rœ <p
n
d'où lim
n~+oo
anra = 0 et lim
n~+oo
a~rn = O.

Ceci montre que p/=sup{rEIR+ 1 n--++oo


lim a~rn=O} ~p"'.

Pour r >p"', la suite ( anr ~ ) ~ ne tend pas vers zéro, la suite (a~rn) non plus. Donc ~.
Finalement, pl =p"'. Noter que ce résultat est valable pour p= 0 : pl = 0 et pour p= +oc : pl = +x .
• Cas où a< 0
Supposons p> O.
1 n
Pour r E IRtel que r >p"', on a r'" <p donc lim anra = 0 et
n--++;x
lim
n-.;..+(:x:::
a~rn = +x.
Ceci montre que pl ~p"'. Voyons sur un exemple que l'inégalité peut être stricte:
Zn 1 1 '" -'" l '"
aZn = 2 ,aZn+l = 2Zn+1 donne p= 2:' p = 2 ,p = 2 <p.
Le résultat précédent n'est évidemment pas valable pour p= 0 (0'" n'a pas de sens). Dans ce cas, tout
est possible; exemples:

aZn = (2n)Zn ,
_ 1 Zn+l 1
aZn+l - donne p=p = 0,
(2n + 1)
an = nn donne p= 0, pl = +cc,
aZn = (2n)Zn aZn+l = 1 donne p= 0, pl = 1.

Notons pl le rayon de convergence de L Snzn et supposons p/~ 0 .

Soit alors z E iC tel que Izi <pl: L


n~O
Snzn est convergente ainsi que L
n~l
Sn_lZn = z L
n~O
Snzn,

donc, en notant que 'il n ~ 1, anzn = Snzn - Sn_lZn, on conclut que L anzn converge.
Ceci montre que p~p/.
D'après ce qui précède, p= 0 exige pl = O. Supposons maintenant p> 0 .
En observant que L Snzn n'est autre que le produit de Cauchy des deux séries entières L anZn et
L zn, de rayons respectifs pet 1, on obtient &
inf(l, p) (cf. théorème 5).
E'n-éonclusion : on a dans tous les cas iJ;1(:c:p) ~p~~,
Remarques ~-------------"'J
1) pour p~ 1 : la formule précédente donne pl =p.
2) pour p> 1 :

• on peut avoir
1
p = 1. Exemple: an = 1n.1 alors p= +oc et hm Sn
n----'-+::>:
= e donc p/= 1.

• 1 1
on peut avoir aZn+l = - ~ alors p= 2
pl =p. Exemple: aZn = 2Zn 2-n

et pour tout n E ""


~, 8?n
- = -Z-
2n
1 SZn+l = 0 donc pl = 2.
Chapitre 8 : Séries entières 313

Ex. 8.3

, x
Au voisinage de 0, j(x) ~ 6' on pose donc glO) = O.

• Soit u définie sur R par u(x) = x - SlllX ;1 po


~_ urx;=Oetu(O)=O
+co
u est développable en série entière de rayon p= +x. : VXER. u(x) = 2)-lf+1 x2p-1
p=l

elle est donc de classe ex sur R.


SlllX
• Soit v définie sur ~ par v(x) = -----:x- pour x ;= 0 et v(O) = 1.

v est développable en série entière de rayon p= +x.: V x ER v(x) =


+x
:2.) -If
x2p U---
p=O

elle est donc de classe ex sur R.


u .
Pour tout XE J- 'Ti, 'Ti [, on a v(x) ;= 0, donc 9 = -V est egalement de classe eco sur J- 'Ti, 'Ti [.

Ex. 8.4

• La formule est vraie pour x = O.

• Pour tout x E J - a, al, la formule de Taylor avec reste intégral donne:


n k

f(x) = Sn(x) + Rn(x) avec Sn(x) = L


"'""
k=O
1k; jlel (0)
X et Rn(x) =
lx -ln+1)(t)
o(x - ttn!
dt

De l'hypothèse V nE N, V tE J - a, al. ln)(t) ~ 0, on déduit:


VnEN,VxEJO,a[, Rn(x)~O d'où Sn(x)~f(x)

Pour tout x E JO,al. la suite (Sn(X)) est donc convergente car croissante et majorée (par f(x)) ;
il en résulte que (Rn (x)) est également convergente.

On a d'autre part, V n E N, V X E J - a. al. Rn(x) = ~ (1 - u)nln+1)(xu) du


n.. 1.1
n+1 0

la fonction fn+l) étant croissante, (fln+2) positive), on en déduit que:

X f-i>
x
Rn(x) 1n. 0 il
----n:iT = -;:;-r (1 - u)
n In+1)
J
(xu) du est croissante sur J - a, a[ \ {O}.
.
Pour tout x E JO,al. fixons y tel que 0 < x < y < a, on a alors:

Rn(x) Rn(Y) x
o ~ ----n:iT ~ ----n:iT donc 0 ~ Rn(x) ~ - Rn(Y)
x y ( Y ) n+1

Lorsque n tend vers +cx:, Rn(Y) admet une limite et ~ tend vers 0 donc Rn(x) tend vers 0 et
( ) n+1
+co n

f(x) = n~rpco Sn(x) = L


n=O
:/n)(O).

Pour tout x E J - a, 0[, on a :

1 1n+1 1 1n+1 1 1
IRn(x)1 = ~ ~ hr (1 - utln+1)(xu) du ~ _X__ ln+1)(O) ~ hr (1 - u)n du
314 Précis d'Analyse Il

1 In+l
ainsi IRn(x)1 ~ C:+ l)!fn+l)(O), donc n!.!.~vRn(x) = 0, car on vient de voir que, pour tout
tn .
tE ]0, aL la série de terme général ,fnJ(O)
n. est convergente.
+:;.;) n
Finalement 't/ x E] - a, a[, 1(x) = L ;fnl(O).
n,
n~O

Ex. 8. 5

1) Notons que 1 est solution sur J = ] - ;, ; [ de l'équation différentielle (E):!! = 1+ lf'.


1

Soit 'Il une solution de (E) sur J, on a ~


1+ cp
= 1 donc il existe .K{J E ~ tel que

't/ x E J, Arctan cp (x) = x - Xb ; la fonction Arctan prenant ses valeurs dans J = -


]
2' 2 '
TI TI[
il vient: 't/ x E J, x - .K{J E J et donc _\'.Q = ° ; ainsi cp (x) = tanx.
On en déduit que 1 est l'unique solution de (E) sur 1.
p

2) Def = 1 + 12, on déduit, pour tout p E .R0x ,jP+ll = L C;fkJ/P-kJ (formule de Leibniz).
k~O

Une récurrence immédiate donne alors 't/ XE [0, ; [, 't/ p E R0,jP!(x) ~ O.


En écrivant la formule de Mac Laurin avec reste de Lagrange:
P k p+l
1(x) = '\"'
k~O
L
xki1 (k) (0)+ (px + 1)!1(p+1l.Cc) 0< c < x

on obtient 't/XE 0,; .'t/pEN,L;jk!(0)~1Ix)


k.
[ [pk k~O

xk
ce qui assure la convergence de la série de terme général positif -/e 1 j /ci(O).

Ainsi la série de Mac Laurin de 1 a un rayon de convergence supérieur ou égal à ;


• C' /c

soit <P: J -+~ telle que 't/ x E J, <p (x) = ~x -/e


L
k~O
J l/c '(0).

1 (k
3) Posons, pour tout kEN, ak = k!f )(0 J,
p

on a ao = 0, al = 1 et 't/ p ~ l,fp+ll(O) =!p + ll!ap+l = L C; k!a/clp - k)!ap_k


k~O
p
donc 't/ p ~ l, (p + l)ap+l = L
/c~O
akap_ /c.

De 't/ x E

on déduit alors
J, <p (x) = p~o f apxP , <pl

't/ x E 1. <pl (x) = 1+ <pz (x). Ainsi <p=


(x) f
= p~l papxP-l

1
, <p2 (x) = p~o

d'après 1).
f (t k~O a/cap_ le) xP,
Chapitre 8 : Séries entières 315

4) Le raisonnement précédent montre que le rayon de convergence p de la série de Mac Laurin

de j est supérieur ou égal à ~'.

Cette série est divergente pour x = ;. En effet si elle était convergente, on aurait

ÎÏ Ii 'n TI'

V X E []- 2 ':2 . ianxn = anX ~ an ( 2) . n et la série serait normalement conver-

gente sur
[
- 2 . 2 ,donc la fonction
" ,,]
q,: x '-J> L
'\'
n=O
anX
n
serait continue à gauche en :2
TI

et la fonction j, restriction de q, à - 2 '2 admettrait une limite finie en 2 !


] " ,,[ TI

Donc; on a finalement p=; .


Ex. 8. 6

1
1) Pour a E;:;, posons
ja(X) = Ca
, - x) ~' 1- x2 l'ensemble de définition et de continuité de
ja est [-1, l[ \ {a}.
·1 , 1
• Si a E [-1, 1], l'intégrale 1-1 jaC>:)dx est divergente: jaCX) ~ a _ x pour x < a et
1
ja(x) ~ a _ x pour x> a.

• Si a il [-1, 1], l'intégrale est convergente: au voisinage de l,jaC>:) = 0 ( )11_ x) , et

au voisinage de -l.fa(x) = 0 ( J/+ x)·

Remarquons que I(-a) = ./.1


-1 (-a dx
- x)V1- x2 = JI {-1 (a d_u
- u)~ = -I(a)

Calcul de I(a) La remarque précédente permet de se limiter au cas où a E]1, +x[ .

Posons x = cos e, eE [0, TIJ .


pUiS t = an
t e
2' '1
1
.
vient:

{Ti a-cose
I(a)= .la de -2 .lar:0 d~
a-1+t2(a+1) = __
va2-1 2_ [ArctantJ_a_+-r~=--TI-'
a-la va2-1 _
TI
Pour a < -1, on a donc
I(a) = -I(-a) = ~

Calcul de bn. n-1


2)
1 xk xn
Avec al > 1, on a, pour tout x E [-1,
1 1J et tout Tl E l'\:r, a _ x = ~
k=ü ak+1 + an(a _ x)

d'où I(a) = n-1


~ 1 f·1-1
k=ü ak+1 ~ xk dx+ an. 1 fI-1 (a _ x)V1-
xndx x2

En posant Rn = -----n
a1 .-l(a-x)~ fI
------ xn dx on obtient IRnl ~ ~[I(a)1
316 Précis d'Analyse Il

n-1 bk +C0 bn
donc lim Rn = 0 et I(a) = lim L hl = L n+1
n--++oo
n--Ho;:;, k=O a n=O a
Remarque
Nous venons de justifier, sans recours aux théorèmes généraux, l'intégration terme à terme sur
+co xn
[-l,l]delasérie fa(x)=L n=Oa n+1~' 1- x-
On peut procéder différemment:
1_e2

• On sait que I(a) = e~O. f


lim -1+e2 fa(x) dx.
Xn
• Sur [-1+ e2, 1- e2], la série de terme général est normale-
Un(x) = a n+1Yl-X
~1
1
ment convergente car 'i XE [-1+ e2, 1- e2], un(x)1 ~ an+1 e
1

1_82 +0;:; 1 1_,2 xn dx


On a donc / -l+e- Ja(X)dx = Ln=O an+1 11+e2 ~.

1 .1_e2 xn dx
• Posons alors vn(e) = an+1 1-1+e2 VI _ x2'
on a,
'i n EN,'ieE [0,1], 1
11+e2
·1_e2 ~ xn dx 1
~. fI-1 ~ dx =TI,
TI
donc Vn(e)1 ~ la série de fonctions de terme général Vn est donc normalement
1

a n+1'
convergente sur [0,1] ; puisqu'il s'agit de fonctions continues sur [0,1], on en déduit que
+00

e f-7 L vn(e) est continue sur [0, 1].


n=O
+x +x +:c bn
• Finalement I(a) = lim L vn(e) = L vn(O) = L n+1
e~O n=O n=O n=O a
1
Ecrivons maintenant le développement en série entière de c f-7 r----;:;'
y'l-c'"
1 +0;:; (2n): 2n
'i CE] - 1, 1[, ~
1- c2
= '\""'
~
9n
2- (n:)-
9C
n-O +0;:;',

Pour a> 1, on a C = a
1 1[, donc: I(a) = y'a--
~1
1ï TI C ~
L (2n).
=1ï n=O22n( n,1)" C
2n+1
-- E]O, = y~1l-C~ 2
+00

Comme d'autre part, I(a) = L


n=O
bncn+1, par unicité du développement en série entière, on

déduit: 'i n EN, b2n = /1-1 ~d..'C


x2n x2 1- = 2-n(n:t
9(2nJ: 9 1ï
1 2n+1

bzn+1 = / -1 \ ~ 1- x2 dx = 0, (intégrale d'une fonction impaire sur [-1, 1]).


Chapitre 8 : Séries entières 317

Ex. 8. 7

• Posonsf(x) = tn(l + x X+ ... + xn) f est continue sur JO.1J et f(x) ~ 1,


a
ce qui assure l'existence de J.
• On a 1- xn+1 = il + x + + xn)il - x)
donc V x E [0.1[, tnil + x + + xn) = tn(l - xn+1) - tn(l - x).

tn(l - x) ~ t'n(1 _ x)
L'intégrale Jo{1 tnil x - xl tn(1 - x) =
dx est convergente (.~~ ---- -1) et x 1

donc ----- eL\: est également convergente,


1·1
.0 tn(l -x xn+1)

etona 1= dx-
./.1
a
-----
tn(l _x xn+1) .,0 /1 ----
[n(1x - x)
dx.

En posant u = xn+1, on obtient 11 -----dx


,0 tn(l -x xn+1) = --1
n+ 1 l·la ----
t'n(1u- u) du

d'où J = --- ---- du


n
n+1 1'1
0 tn(l u- u)

• De1,1----du hm ),.1-8 ---- du = hm 11-8~


. 0
tn(l- u u)
=
'~o . a
tn(1- u u)
-
e~O •
+x --
un-1 du,
0 n=l n

un-1
en tenant compte de la convergence normale sur [0, 1- eJ (eEJO,1J) de la série entière ~
n",l
-n-'
on déduit
Il ---~
tn(l
a u - u)
du = - hm
. ~
,-0 +:.: ---.
00 n=l
(1-n2e)n L
n
Or, la série entière ~x 2
n"'l n
L est normalement convergente sur [-1, 1], sa somme est donc continue

sur [-1, 1] et finalement 11


a
tn(l u- u) du =- ~
+x 2n1
n=l
=-6.••.
2

2
n TI

En conclusion: J = n+ 1 6'
Ex. 8.8

1)

• Montrons que hm
x-l g(x) = +x (1).
x<1

no

Par hypothèse sur L bn, à tout A> 0, on peut associer no EN tel que ~
k=O
bk ~ 2A.

no no

On a hm ~
x-+l bkXk =~ bk ~ 2A, il existe donc 'lE ]0, 1[ tel que:
k=O k=O
no +00 no

V x E]1- 'l, 1[, ~ bkXk ~ A. Donc ~ bkXk > ~ bkXk ~ A.


k=O k=O k=O

Finalement V A> 0, 3'1> 0, V x E]1- '1,1[, g(x) ~ A : c'est (1).


318 Précis d'Analyse Il

• Montrons que le rayon de convergence p de L anxn vérifie p~ 1 (2);


L bnxn ayant pour rayon 1, pour tout x E!Ritel que [xl < 1, on a lim
n---'-+x
bnxn = 0

donc lim , anxn = 0 (anxn = banbnxn


n-++co n lim
et n~+:o bn = S) (2) en résulte.
an

f(x)

Supposons S = 0 et montrons que lim
_~~1 9 X ) = O.
-(

lim an = 0 donc, à tout 8> 0, on peut associer no E ~ tel que, pour tout n ~ no, on ait
n-HCO' bn
8
lanl "" 2:bn.

On en déduit, V x EJO, 1[, n=TlD f


anxnl
1 "" ;
TlD-1
f
n=TlDbnxn"" ig(x),

pUIS
.
g(x)
If(X) 1
"" g(x) +
ATlD
2:8 avec ATlD = L
n=O
rani

TlD-1 +x
(écrire Lf(x) 1 = L anxn + Lanxnl "" ATlD + ;g(x»)
1
n=O n=TlD

D'après (1), il existe T]EJO, 1[ tel que V x E]1- T], 1[,0 "" ;~) "" ;.

Finalement (V8E !Ri~)(3T]E!R~)(V x E]1- 9x


T], 1[, Ifix~ 1 <8) c'est-à-dire lim 9 X = o.
X::-,' f((X»

f(x)

Cas général, montrons que lim -( X ) =
\~119 S.
f
an
Posons a~ = an - Sbn. on a lim - =0
n--++x bn
+x
donc
hm. f(x)
x<1
x--+1
- ()Sg(x)
9 X
= 0
n=O
L
(""' a~xn =f(xJ - Sg(xJ),

c'est-à-dire lim f(x) =S


Hl
x<1
g(x) .

2) Application
a (a +1)· .. (a +n - 1)
On a
(1 - xl-a = 1+ L
+CO

n=l
n, , xn série de rayon p= 1.

Posons bn = na-1 > 0, la série L


n~l
bn diverge car 1- a< 1et la série entière L
n~l
bnxn a

pour rayon 1, (utiliser le critère de d'Alembert).

En posant an =
a(a+1)
~,
... (a+n-1)
' on a n = ---cc
-b
an
nan-1('
k=l
II 1 + -le
a)
Puis avec
Un = n-1
k=l II ( ,1 +--==-le ) ; il vient tn Un = n-1
k=l L tn (' . 1 + : ')

• Au voisinage de O. on a tn(1 + x) = x + CJ(,,? J.


Chapitre 8 : Séries entières 319

il existe donc une suite 'V1c)e" telle que


{n ,1 +
(" k)
Π\ = k + Vic avec
Œ

+x
La série ') L'ic est convergente et, en notant F = L
lc=l
Vic, on a, quand n tend vers +x,

n-l

LIc=l
L'1c = \T + aGI.

n-l 1
• Par ailleurs + c,III
"'" -k =.(n n+ '1,"
L ('1 constante d'Euler)
Ic=l

• d'où finalement, {n Un =Œ .(n n+ Œ,! + \' + oG)


.
hm -an =Π. l'
eŒ'/+
ce qui donne Un +~c ne, eŒ'i+,e et enfin n-+x bn
+x 1
D'après le 1), on a alors ~in~11- X)Œ
~-.
x<1
L
n=l
nŒ-lxn = _e-Œ'I-
Ci v E [Fg~, c'est la conclusion.

Ex. 8. 9
n!
Posons
an=l·S·
x2
De an+l _ n + 1
an - 2n + S = 2" et p= J2.
+:~ +=..::.

ln /-
PourxEJ~v2,\2[,ona: l\xJ=Lan['
""'" 9n~1 f(x) = L(2n + 1)anX2n,
n=O n=O

et la relation (2n + S)an+l = (n + l)an. n ~ 0, donne successivement:

+x +x
L (2n + S)an+1X2n+2 = L (n + 1)anX2n+2
n=O n=O

+x 2 +x +~

"'" ,9n
L (2n + l)anx- =X
2" "'" ,2n
L (2n + l)anx +"2x "'"
L anx 2n+l
n=l n=O n=O
2
1 X 1 X
1 (x) ~ 1 = '21 (x) + 21(x)
d'où (x2 - 2)f(x) + 4(x) +2 = 0

1 apparaît comme l'unique solution sur l =] - J2. J2[ de l'équation différentielle


(E) (x2 - 2)y' + À1}+ 2 = 0 vérifiant y(O) = O. (cf. Analyse 1, chapitre 11).
À.

L'équation homogène associée (H) (.>? -2)y' + À1}= 0 a pour solution générale sur l :x f-;> ~ 2-x2
La méthode de variation de la constante conduit à la solution générale sur l:

x f-;> 1 [ 2 Arcsin ( h) + ~]
et la condition 1(0) = 0 donne V XE] - J2, J2L l(x) = ~Arcsin ( h)
320
Précis d'Analyse Il

1) Supposons que le rayon de convergence p de la série entière L Unxn soit non nul et posons
n;:'û
+CX)

v X E]- p, P [,f(x) = L Unxn.


n=û
+CX::' n
On a alors V x E]- p, P [,f2(x) = L UnXn avec Un = L ukun_k = un+l
n=û k=û
+.;:X)

donc >if2(x) = L Un+lXn+1 = f(x) - ua c'est-à-dire xf2(x) - f(x) + 1= O.


n=û

1- vI - 4x 1+ vI - 4x
Il en résulte f(x) = 2x ou f(x) = 2x '
f devant être continue en 0 avec f(O) = 1, la seule possibilité est:

I-Vl- 4x
V x E]- p, P [\ {O},f(x) = f(O) = 1

2) Considérons donc la fonction f définie sur


] -ex;, 41[ par f(x) = "
1- vI - 4x si x*-O
etf(O) = 1. On vérifie facilement que f est continue en O.
1
• x ~ vI - 4x est développable en série entière de rayon p= 4:
+00 (2n _ 2)! xn
vI - 4x = 1 - 2 n=lL (n _1)'. n. 1

d'où VXE
] -4'4
1 1[ ' f(x)=L
n=û
+00 (2n)!xn

• fvérifiant VXE
] -4'4
1 1[ ,xf 2 (x)-f(x)+1 =O,enposant an= ~I(~,
(2n)!
1\l,le
n
calcul du 1) montre que: ao = 1 et \j nE N, an+l = L akan-k
k=û

(2n)!
donc \j nE N,
Un = an = n!(n + 1)!
Chapitre IX

Séries
de Fourier

II- L'espace préhilbertien D


Définitions:

d.1 On note D le t::-espace vectoriel formé de l'ensemble des applications


f: R~[:, 2 ,,-périodiques, continues par morceaux et qui vérifient pour
1"
tout x réel: fex) = 2 lfex + 0) + fex - O)J

Remarques
1) On rappelle quef : R~C est continue par morceaux sif est continue par morceaux sur
tout segment [a, bJ de R.

2) Si f : IR:~C est 2 "'périodique, alors f est continue par morceaux si et seulement si f


est continue par morceaux sur [0.2 TI].

Dans ce cas, f n'a qu'un nombre fini de points de discontinuité sur [0,2 TI].

3) Toute fonction f :R~C, continue par morceaux admet en tout point x de IR:une limite à
droite notéefex + 0) et une limite à gauche notéefex - 0).

4) Soitf: IR:~C, 2,,'périodique, continue par morceaux.


On lui associe une fonction] : R-+C de l'espace D en posant, pour tout réel x :

]ex) = ~ [fex + 0) + fex - 0)]


Sur tout segment [a, bJ de R,f etf ne différent qu'en un nombre fini de points.
Quitte à changer f en f, on considère que la fonction f est dans D.

5) Toute fonction f de l'espace D est bornée. On note IIf lico = sup lfex) 1
XEIRi

6) Soit 9 : R-+C, T-périodique, continue par morceaux.

On lui associe une fonctionf de D définie par V x ER, fex) = 9 ( 2T"x)


324 Précis d'Analyse Il

d.2 On définit un produit scalaire sur D par:

~ ~C, if, g) >---+ (flg) = -21TI .i2'IT


a
](x) g(x) dx
Muni de ce produit scalaire, D est un espace préhilbertien complexe, la norme
d'une fonctionJ de D est notée IIJ IID, elle est définie par:

IIJ II~ = 21~


Il .Jo
r2'IT Lf(x)12 dx

l0f Cette définition est justifiée par le fait que, si J E D vérifie r2'IT
.la lf(x)12 dx = 0, alors
J = 0 (fonction nulle de D).
En effet, il existe une subdivision (tk)O~k~p de [0, 2 TI] telle que la restriction deJ à tout
intervalle ]tk-l' tkL 1 ~ k ~ p, admette un prolongement continu]k sur [tk-l' tk],
donc tel que: Jk(tk-l) = J(tk-l + 0) et Jk(tk) = J(tk - 0).

Comme (k
.JItk-1 Lf(x)12 dx = JIrt/(.
tk_1 llk(x)12 = 0, la fonction continue]k est nulle sur
el.\::

[tk-l, tk], doncJ est nulle sur ]tk-l' tk[ etJ(tk_l + 0) = J(tk - 0) = o. (1 ~ k ~ p)

CommeJ est dans D: J(tk) = ~[j(tk + 0) + J(tk - 0)] = 0 (1 ~ k ~ P - 1).


De plusJ étant 2 TI-périodique, to = 0, tp = 2 TI donneJ(tp + 0) =J(to + 0)

etJ(O) =J(2 TI) = ~ [J(tp - 0) + J(to + 0)] = O.


DoncJ est nulle sur [0,2 TI], et par 2 TI-périodicitéJ est nulle sur R
D

Théorèmes:

t.1 orthonormale{~Tl)tlÊ 7L

Pour tout n E /l, on définit une fonction en de D par en(x) = él.'(.


1 Alors (en)nd' est une famille orthonormale de l'espace préhilbertien D.
l0f Chaque fonction en: IR---'.C, X >---+ en(x) = einx est continue, 2TI-périodique

et on a (e le ) = - e q p. dx =
p q 2 1TI a
.[.2'IT il _ 1'( {10 si P =q
1= D

t,2
n
Pour toute fonctionJ de D et tout n de '\ : L
k=-n
(ekLf)12 ~ IIJ II~

l0f Le sous-espace En = Vect(ekLn~k~n étant de dimension finie, il admet dans Dun


supplémentaire orthogonal.
(ekL n~k~n étant une base orthonormée de En. la projection orthogonale de J sur En
n
est Sn(f) =
k=-n
L (ekLf)ek, (voir Algèbre Il, Espaces préhilbertiens).

La décomposition J = Sn(f) + [J - Snlj)] avec SnCf) E En, [J - SnCJ)] E Efi et le


théorème de Pythagore donnent alors: lif~ = Il SnCf) !i~ + - Sn(f) li~
n

d'où Il SnCf) il~ = k=-nL J(ekLf)12 ~ lif !I~ avec égalité si et seulement sif E En. [
Chapitre 9 : Séries de Fourier 325

Corollaire:

c.1 Soitf E D ; les séries de termes généraux !(enlf)12 et l(e-nlf)f2 sont conver-
genteset n~+x
lim (enj)=O. hm (e_n (1=0
n-+x
1

Théorème:

t.3 Lemme de Lebesgue


Soitf: [a. bJ -C, continue par morceaux. Alors, t étant réel:
. - - iL\: . iL\:

[~~.: ,j'b
a flx)e ci.\': = 0 t2.1~v jba f(x)e dx = 0

~ Pour une démonstration, voir le chapitre VI de ce tome: Compléments sur l'intégrale,


exemple 1

Corollaire:

c.1 Les suites de termes généraux :

f(x)einx dx. f(x)e - inx cix. flx) cos n:, ci.\':. sin nx dx
.j.b
a .jb
a .jba .j'b
a
convergent vers O.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 1
Polynômes trigonométriques
(en)nEZest une famille libre de .FeR tC), elle engendre un sous-espace dont les élé-
ments sont appelés polynômes trigonométriques.
Que peut-on diTe des nombres réels ou complexes al, .... an. bl. ' ... bn tels que la
n
fonction Q: 1R~tC, x f--o'> L
k=l
ak cos kx + bk sin kx soit constante?

• Dans l'espace préhilbertien D, (en)nEiZ est une famille orthonormale, elle est donc libre.

En écrivant Q(x) = ~ t
k=l
(ak - ibk) eikx + 1ak + ibk) e- ikx, on constate que Q E D.

1
Si Q est constante, on a Q =Àeo et donc Àeo = 2 L n

k=l
(ak - ibk) ek + (ak + ibk) e_k

d'où on tire Vk E [l, n], ak - ibk = ak + ibk = O.

Conclusion al = ' .. = an = bl = .. , = bn = O.
326 Précis d'Analyse Il

1 II - Séries de Fourier
d.3 Coefficients de Fourier
Soitf: IR-7C, 2 TI-périodique, continue par morceaux.
On appelle coefficients de Fourier exponentiels de f les nombres complexes:

Cn(J) = -2 1 J.2'IT
TI'0 f(x)e-mx . dx (n EiL)

On appelle coefficients de Fourier trigonométriques les nombres complexes:

an(J)=-;:;; f(x)cosnx<:L'C, bn(J)=- f(x)sinnxdx (nEN)


1Il J2'IT
0 1 0
'TI. 12'IT

Remarque
Si] est l'élément de D associé àf (cf. définition 1, remarque 4»,] et] ont les mêmes
coefficients de Fourier. Cn(J) = cnrj) = (enlf)

d.4 Série trigonométrique


On appelle série trigonométrique associée à une famille (cn)nEZ: de C, la
série de fonctions de .:F(IR, C) dont le terme général Un est défini par LlO = Co
(fonction constante) et Un: IR-C, x f-7 Cnein.'( + c-ne-inx (n EN')
d.5 Série de Fourier
Soitf : IRi-C, 2TI-péliodique, continue par morceaux.
On appelle série de Fourier def la série trigonométrique associée à la famille
(cn(J») nEZ des coefficients de Fourier def·

Elle est parfois notée L


nEZ:
Cn(J)einx.

Propriétés:
Soitf : IR-C une fonction 2 TI-périodique, continue par morceaux etf l'élément de D
associé àJ.

l
On note (cn)z la famille de ses coefficients de Fourier exponentiels
(an)l\j, (bn)1\j les suites de ses coefficients de Fourier trigonométriques.

Les coefficients de Fourier de f sont liés par les relations:


an = Cn + C-n bn = ir,cn - C_nJ (n E

En particulier ao = 2co et bo = O.

tnX
p.2 Pour tout réel Ci
Cn = 2 1 TI .lCi+2"
a: f(x)e - . <:L'C

I-
En particulier an = - f(x) cos nx d'C.
bn = --=" /'" -j(X)
1 j'"_•..•
n sin n:, clx
p.3 Sif est une fonction réelle, alors an et bn sont réels (n E 'o).

Sif est paire : an = --= f(x) cos m: d:c bn = O.


21'"
Il • 0

') .,,,

Sif est impaire: an = O. bn = :.l! 1


.la f(x) sin nx d'C.
Chapitre 9 : Séries de Fourier 327

p;4 Le terme général de la série de Fourier def est:


Un : ?:-=:, x;-+ cneiJlx + c_ne-irn: == an cos nx + bn sin TV':

En particulier

p.5 Les quatre suites complexes (Cn!' ,Ic- n j." (an).,. (bn)I\J convergent vers O.
1

~ Conséquence du Lemme de Lebesgue ou bien de Cn == (-en!!) dans D.


p.6 Soit A l'ensemble de convergence simple de la série de Fourier def.
Sa fonction somme est définie par:

S : A -·~.X;-+CO+LCne
~ "'"' L'lX +C-ne - inx ou x
S()' =='2+Lancosnx+
el{) ~, b nS1nnx
.
n=l n=l

On note par convention sexY == Cneinx


n=-C<)

L'ensemble A est stable par toute translation x f-7 x + 2k 11. (k EZ), et S est
2 'iT- péliodique.
Théorèmes:

tA On considère une série trigonométIique de terme général:


Un : ?:-=:, x;-+ Cnein.x + c_ne-irn: == an cos Tl.\: + bn sin Tl.\:

Les propliétés suivantes sont équivalentes:


i / La série de terme général Un est normalement convergente sur !);I.
ii/ Les séries de termes généraux Cn et C-n sont absolument convergentes.
iii/ Les sélies de termes généraux an et bn sont absolument convergentes.
~
il=?- bnCn
an
supcar
car
car
iil
==il
iii/oS (enIUn),
Cn
==!Un(X):
Cn-c-n)
bnl ==
Cn!
ian! ICnl
oS +etoS! c_
+[Cn[
C-n
donc
oS sup ni + Ibnl
et
+[ani
[Un(X)1
[c-n!
XE?

XE?'

o
t.5 Si la série trigonométrique de terme général Un: x;-+ CneirL'( + c_ne-inx
converge uniformément sur !);l,alors:
i/ sa sommef est 21ï-périodique et continue sur!);l
ii / la famille des coefficients de Fomier exponentiels de f est (cn);z.

~ i / Application du théorème de continuité d'une limiteuniforme de fonctions continues.


ii/ Pour tout p E Z, la série de fonctions de terme général: Vn : !);I--..;.iC,
x f-7 Un(x)e-ipx

est uniformément convergente sur!);lcar n=N vn(x)1 == n=N un(x)I, d'où on déduit que
1 ~ 1 ~

la suite de ses restes d'ordre N converge uniformément vers 0 sur !);I.


Le théorème d'intégration terme à terme s'applique:

cp(f) == (eplf) == 1
211 Jo{27C (+GO
~ un(x)e-'PX .) dx == ~(eplun)
+N == cp 0
328 Précis d'Analyse Il

t.6 On considère une famille réelle (Cn)nd' telle que les suites (cn)N et (c-n)N
soient décroissantes et de limite nulle, alors la série trigonométrique associée
converge simplement sur ~\ 2 Tid' et uniformément sur tout segment inclus
dans ~\ 2 Tid'. Sa somme est continue sur ~\ 2 Tid'.
l0f La démonstration découle directement du lemme suivant

1.1 Si (cn)N est une suite réelle décroissante de limite nulle, alors la série de
fonctions de terme général Zn: ~~iC. X Cneinx f--?>

converge simplement sur ~\ 2 Tid', uniformément sur [ex, 2 Ti - ex] pour tout
exE ]0, Ti [. De plus sa somme est continue sur ~\ 2 Tid'.

n
l0f Soit An (X) = L k~O
eiJex. Pour tout X E~ \ 2 Tid', on a An(x) _
. x
2
_ ein~ sin(n + 1)':::
SIn -
2

avec
1
donc IAn(x)! ~ M(x)

M(X)=-!.sm2xl'
Par une transformation d'Abel, on obtient, pour tout (n, p) EN" x N :
n+p n+p

Sn,p(X) = L
k~n
CkeiJcx = L
k~n
ck (Ak(X) - Ak-I (x))

n+p-I

Sn,p(x) = -CnAn_I(X) + L
k~n
(Ck - ChI) Ak(x) + Cn+pAn+p(x).

donc \Sn,p(X)! ~ 2cnM(x) (car pour tout kEN. ck ~ 0 et ck - ck+I ~ 0)


Ilen résulte:

ikx
i/V x E~\ 2 Tid',
sup
pEo IL
in+p
k~n Cke 1 ~ 2cnM(x)

donc su~ In+p


n~TéXJ pEI~ L
k~n Ckeikx! 1
= 0 (car n!:!:.T:", ck = 0) et la série ')' ckeik..c converge
d'après le critère de Cauchy (cf. Chapitre IV,théorème 4).

ik..c
ii/V xE~\2Tid',
IRn(x)\ = I+X E cke 1 ~ 2cnM(x)

et, pour tout x E [ex, 2 Ti - ex •] on a 0 ~ M(x) .~ M avec M = -- . 1 "


SIn -
2

Donc IIRnll~,27T-"]
- ~ 2cnM, ce qui assure lim
n---'-+x Rn;I~,27T-Ci]
~ = 0, et donc la con-
vergence uniforme sur [ex, 2 Ti - ex] de la série ')' Zn.

Ceci étant vrai pour tout exE ]0, Ti L on en déduit que la somme est continue sur ]0. 2 Ti [,

donc aussi sur SR\ 2 TiL par périodicité.


o
Chapitre 9: Séries de Fourier 329

Exemples - Travaux pratiques

1
! Soitf
1
exemple2
E D. Montrer que la série de terme général ~cn(f) est absolument conver-

1 gente. Que peut-on dire des séries analogues?

de la convergence des séries de termes généraux :2 et [cn(f)12 (utiliser cn(f) = (enlf) et le


1, corollaire
L'inégalitédu théorème
2ab'-S; 2). b2 donne a2 + 1 ~cn(f)1 '-S; :2 + :cn(f)12. La conclusion résulte donc

De même, les séries I: ~c-nif).


n I: ~an(f)
n et I: ~bn(f)
n sont absolument convergentes.

1
Une relation telle que an(f) +~ tn n est donc impossible.

exemple 3

Montrer que la suite ( nbn(f») ,,;_ est bornée.


1 So;t f ,~~~, 2 ••-périod;que, COD•.t.• ue par morceaux et monotone sur JO,2
ID.' Ti [.

Supposons f décroissante sur JO,2 " [ et considèrons bn(f) = 12TIf(x)


1 ·0
Ti sin nx dx

1 2n-1 (hl)E
Par la relation de Chasles, on a
bn(f) = -" L
k=O
r
.J k*
n f(x) sin nxdx

1 n k Ti
puis:
bn(f)= Ti r L(-l)f
Jo E2n-1
k=O (k~+t ) sinntdt

bn(f) = 1Ti.JorEn [n-l


~f Tl
(2P 7T +t ) - f (2P+
-n- 1 Ti +t)] sin ntdt

O'-S; bn(f) '-S; 1Ti.1o * [n-l


~f Tl
(2P) Ti - f (2P+2)]
-n- Ti sin ntdt

2
O'-S; bn(f) '-S; -[[(0) - f(2
n'TT
Ti)J car
jê!.
o
n sin nt dt = -
2n l;

La suite (nbn)N- est donc bornée.


330 Précis d'Analyse Il

4
et de classe cP (p EN).

tout n Er : cn(f) = (~)P Cn (fP») .


• Une intégration par parties donne, pour tout n de 7r :
2 TI cn(f) = --;- f(x)e-mx
1
ln l .] ° 2'IT
+ -;-
1
ln °
1·2'IT
f(x)e-LfD::
.
d..,

1
Ce qui se lit cn(f) = -;-cn(fl).
ln Le résultat demandé s'établit par récurrence.

Remarque: On en déduit cn(f) = a ( ~p) quand [ni - x.


Relation encore valable sif est cP par morceaux.

exemple 5
Soitf E D, (ak)i\j. (bk)N ses coefficients de Fourier.
Montrer que, pour tout x réel et n E NX :

i + n L
1c;1
ale cos kx + blc sin kx = ,... 0 -----[f(x
91_Il 1'IT sin(2n +U 1)2
sin-
2
+ u) + f(x - u)) du

. u
Calculer
1'IT
sm(2n+
----du. u
1)2
sin-
2

• A partir des expressions alc = ~ .l~+:


fit) cos kt dt et analogues pour ble la somme par-

i
n

tielle de la série de Fourier de f Sn(X) = + L


k;l
ak cos kx + blc sin Ie-"I: s'écrit:

Sn(x) = TI
1 l'x+'IT
X-'IT [1 + Ln
1c;1
cos k(x
"2 - t) f(t)dt
]

Sn(x) = TI
1 J'IT-'IT (1-2 + kdn cos ku ) L f(x + u) du (avec t = x + u)

En découpant -'IT = JO-'IT + Jo


j'IT r et en changeant u en -u dans J rO
_,,' on obtient:

Sn(x) =
1 .0 (1 + L
TI
kd
n
cos ku
!n'IT
"2
)
[[(x + u) + flx - u)] du

Avec 2 sin ~ cos ku = sin(2k + 1)~ - sin(2k - 1)~ la somme s'écrit:


u
sin(2n + 1)-
1"
2: + L
b1
n
cos lru. = u
2
pour tout u E ]0. ,,]

2sin 2
Chapitre 9 : Séries de Fourier 331

donc Sn(x)= -21_Il.0l-;; -----[f(x


sinl2n
. +U1).2
+ u) + J(x- u)] du
SIn -
2
U
.-;;sinl2n + 1'9
Le choix de J = 1 donne la
1 . u ~ du ="
sm2
car, dans ce cas, tous [es coefficients sont nuls excepté Go = 2.
f


I~~~
Etudierexeq;re
j
SoitJ E D définie par Jix) = ,,;x

la convergence
6
Voici [a représentation graphique de J
sur ]0,2" [.
Déterminer les coefficients de Fourier trigonométriques de f.
de la série de Fourier de f.

-;;ty
2"
: iR--+lR, 2 'iT-périodique :

-2 " x

• Montrons que J est impaire.


" -y
Si x E IR\ 2 ,,2, il existe k E 2 et y E ]0, 2 'iT [ tels que x = 2k " +y donc J(x) = J(y) = -2-
On ade plus, -x = ~2(k+ 1)" +2" ~y avec 2" -y E]0,2 'iT [

'Ti" -y
donc f(-x) =J(2" -y) = --2-
Ainsi J(-x)=-J(x) pourxEh\\2'iT2.
En conséquence, on aJ(O + 0) = -J(O - 0) doncJ(O) = ° et
par périodicité J(x) = ° pour x E 2 'iT 2.
• Comme J est impaire: an = ° (n EN) et bn = - -- sinnxdx
2l"
'iT a 2
'iT-X
Par intégration par parties pour n E i~~ :

1
bn = -- ('iT -x)--- -- cosnxdx
bn =-;:;.
1
'iT [ cosnon
nx] " 1'iTln"
a

slnnx
La série de Fourier deJ a pour terme général Un:IR-IR, x f-?> --n-'
La suite (bnhJ* étant réelle, décroissante et de limite nulle, [e théorème 6 s'applique: la série de
°
Fourier deJ converge simplement sur IR, (un(x) = sur 2'iT2), et uniformément sur [ex, 2 'iT- ex]
pour tout (XE]0, 'iTl
Remarque: Le théorème de Jordan-Dirich[et (1. 7) va nous donner l'égalité :
+eXl .

'iT-X
-2- =~ D
n=l
-n-
smnx pour xE]O,2 'iT [.
332 Précis d'Analyse Il

III - Développement en série de Fourier

d.6 On dit qu'une fonctionf : ~-7~ ,2 'ir-périodique, continue par morceaux est
1 développable en série de Fourier sif est somme de sa série de Fourier.
Théôrèmes :

t.7 Théorème de Jordan-Dirichlet


1

Soitf : ~-7C, 2'ir-périodique, de classe el par morceaux.

i / Alors la série de Fourier de J converge sur ~ et pour tout réel x, on a :


1
2 [{(x + 0) +f(x - O)J= i +
+x
L
n=l
an cosx + bn sinx = L
n=-x
+:0
cneinx

ii / Si, de plus, f
est continue sur ~, alors la série converge normalement sur ~
et a pour somme la fonctionj.
~ Ici an, bn. Cn.C-n sont les coefficients de Fourier def et:
+x +x
"\"""
L cne -inx = CO +L
"\"""cne inx + c_ne -inx
n=-,x n=l

i/ Soit Sn(x) la somme partielle d'ordre n au point x :

i
n

Sn(x) = + L ak cos kx + bk sin kx, D'après l'exemple 5, on a :


k=l

u . ,u

Sn(x) = 21~" 10" ---[{(x+u) +J(x-


. u1)2"
0 sin(2n+
u)J du ,_1TI, J'" 2
, u du = 1.
0 sm(2n+l)-
SIn - SIn -
2 2
1
Par différence, on obtient: Sn (x) - 2 [{(x + 0) +f(x - O)J =
u

-21TI J'" ~ [{(x + u) - f(x + 0) - f(x - u) - f(x - O)Jdu


0 sin(2n. +u1)'9
sm2
f de classe el par morceaux donne l'existence des limites:
1 1
ex= lim -[((x + u) - f(x + O)J et [3= lim -[((x
li-O u
- u) - f(x - O)J
ou
u........•
u>O ;.;>(\

La fonction
. g: [J0, TI '"
-7,"--" g(X) ',' = f(x+u)-f(x+O)+f(x-u)-f(x-O)
--------------,
u
2 sin 2
si u *' 0 et g(O) =ex + [3,est alors continue par morceaux sur [0, TIl
Le lemme de Lebesgue appliqué à :

Sn(x) - ~[((x + 0) +f(x - 0)] = ~ fa" glu) sin(2n + 1)~ du s'écrit


Chapitre 9: Séries de Fourier 333

1
hI? ~ Sn(X)
n-,x - -')
-.. [t(x + 0) + f(x - 01J = 0 C'est le résultat du 1).

ii / Si f est continue sur Gi.,il existe une unique fonction de D vérifiant h(x) = f (x) en tout

point oùf est dérivable et h(xi="2 1 E~~


:.J'
1 !fCx+u)-
r f(x) + f(x- u) - f(x) ] sinon.

1
On montre que le résultat de l'exemple 4 s'applique: cnCf) = -;-
Ln cn(h)

ce qui est le terme général d'une série absolument convergente, (exemple 2).
Le théorème 4 donne la conclusion.
o
t.8 Egalité de Parseval
Soitf : R-C , 2,,-périodique, continue par morceaux.
Alors les séries de termes généraux lanl2 , Ibnl2 ,lcnl2 ,lcnl2 sont conver-
1 .)- 1 12 +:x: l ,2 1 b 12 +co
gentes et: 2" ·,0
Irr-" lf(x) 1 2 dx = -4- + L
CI{)
n=l - anl 2+ n L
= n=-co ICnl'2

~ Conformément au programme, la démonstration est admise.

t.g Pour toutf E D, la suite SnCf) des sommes partielles de sa série de Fourier,
1 converge vers f dans (D, II .
n
~ Soitf un élément de D. Alors SnCf) = L
k=-n
ckCf)ek est sa projection orthogonale sur

En = Vect(ek)_no;;;ko;;;n (car ckCf) = (eklfJ)·


La démonstration du théorème 2 a fait apparaître:
ilb = Il SnCf) ilb + Iif - SnCf) Ilb
L'égalité de Parseval s'interprète par lim
n-----+:x:
II SnCf) Ilb = Iif Ilb·

Donc hm Iif - SnCf) IID = 0


n-+x o
On dit que la série de Fourier de converge vers f f en moyenne quadratique ou pour
la norme de la moyenne quadratique.

Développement des fonctions T-périodiques


Sif :[R~C est T-périodique et continue par morceaux, la fonction 9 : x H> f ( :: )
est 2 ,,-périodique et continue par morceaux.
, Les coefficients de Fourier de f sont par définition ceux de 9 :
. = cn(g) = 2 ~".0
cnCf)
1 f -2
1270 (TX TI )
e- in" dx = -T.o
1 J.T feule
-
T
2i7Onu
du

anCf) = an(g) = T2 JorT f(u) cos -T-


2" nu du
bnCf) = bn(g) = T
feu) sin --
21·T
.0 2 TITnu du
Dans les conditions du théorème de Jordan-Dirichlet, on obtient, pour tout x réel:

1 (f(x
"2 + 0) + f(x - 0) ) = +00
=-00LcnCf)e T
2i7Onx = Cf) + L anCf) cos -T-
-2-
CI{)
=1 2 nx + bnCf) sin -T-
+:x: 2 nx TI TI
334 Précis d'Analyse Il

Exemples - Travaux pratiques

exemple 7
définie par l(x) = x(2 TI -x) pour tout x E ]0,2 TI [.
en série de Fourier. En déduire les sommes des séries:
1 1. 1 1
L4\
+00

n=l n
L
+cü

n=O(2n + 1)
4
+Xl
Lz
n=l n
L
+cü

n=a(2n + 1)
2 L-
+=

n=l
(_I)n-l
n

• Une fonction de D est caractérisée par sa restriction à ]0,2 TI [.


Ici 1(0) = 1(0 + 0) = 1(2 TI -0)] = O. Donc 1 est continue sur IR.
La restriction de 1à [O. 2 TI] est C= , donc 1 est ex par morceaux.
La courbe représentative de 1 est formée d'arcs de paraboles:
y

TI2

-TI TI 3TI

• Calculons les coefficients trigonométriques de j.

1 est paire, donc bn = a (n E~) et an = -


2TI. !nT<
a
l(x) cos nx dx.

ao = - x(2 TI -x) dx = - TI x2 - - ao = --
2TI.a
!nT< 2TI [ x3] 3 4 3TI2

an = -2TIaj'T< x(2 TI -x) ..cos nx dx = --2 [x(2 TI -x) sin nx] a


nTI 'iT - -n"'.a
4 !nT< (", -x) sin nX dx

an = -2-
nTI a + -2-
4 [(TI -x) cos nx ] T< 4 !nT< cos nxdx
nTI.a an = -zn4 (n E ~")

• Développement en série de Fourier de j.


Comme 1 est continue sur IR et de classe el par morceaux, le théorème de Jordan-Dirichlet
prouve que 1 est développable en série de Fourier:
+cc 2 2 +x snx·
V x ERl(x) =
ao
"2
'\'
+ Dancosnx+
n=l bnsinnx = -3- - 4 L
'"
n=l ~
co

La convergence normale sur IR est évidente.

• Calcul des sommes de séries.

Exploitons l'égalité de Parseval :

-2 1'" ./.2"
a
12(x)dx= OÔ+
-4 L--
+x 2 b~
n=l a~ +
donne
8 ",4
15
4 ",4
=g+8L4
n=l n
+x 1
Chapitre 9.: Séries de Fourier 335

Pour p > 1, nous utiliserons les égalités:


+:--= 1 ~X 1 1 +x 1 1 +x 1
L L
n=l nP =
k=l
i2k - 1;P + i2k)P
.
L
= n=O (2n + If L
+ 2P n=l nP

~x 1
pour obtenir L··
n=O i2n + 1
;p =

+:': 1 ïï4 +=-= 1 TI4

Ainsi L
n=ln
---:i = 90 et L
n=O'2n+lJ
-± = 96
La somme de la série de Fourier de f au point x = ° donne:
-:-:<: lTi2 +x 1 11
2

L '7 (3
n=l n-
= et donc L -- ~
n=O(2n + 1)
8

+x (_1)n-1 112

De même, x =11donne L
n=l n
2 = 12

~ exempleS
Déduire de l'exemple précédent les sommes ~e séries:
1 1 l-l~
Le L
~x

n=l n
+x

n=O l2n + Il
6 L--.~
+x

n=O(2n + 1)

• La convergence normale sur R de la série de Fourier de f (exemple 7) permet, par intégration


terme à terme, de définir une fonction 9 de D par:

9 : R-R. x f-7
lx ( jlt)
. a
- -3-
2 112) .
dt = -4 L --3-
+x sinn nx
n=l
9 est somme d'une série trigonométrique normalement convergente sur IRqui fournit directement
4
les coefficients de Fourier trigonométriques de 9 : anlg) = ° . bn(g) = - 3'
n (cf. théorème 5)

Le calcul donne l'expression de 9 sur [0,211] g(x) = - ~(x3 - 3 11x2 + 2112 x)


11

Le choix de x = -TI donne


2
9 () -2 TI" = - -7T
83
= -4 L
,_
n=l
--- 2,-= -4 L
+x sinn3n- +x
---
( +
n=O(2n l)n1)
~
+x l-l)n
L 113

d'où la somme 3 = 32
n=O(2n + 1)

L'égalité de Parseval appliquée à g: 21 {2" g2(x)dx


TI .la ="21 ~+20 b~(g) conduit à:

3 229 11 322
2 1~" 12" -(x
. a 91 - 311X + 211 xt dx = -9-
16 61.1
. (2u a - 3u + u) du

puis Le1
""
+x·
n=l n
= -9-
2 11611
a
(4u 6 - 12u5 + 13u4 - 6u 3 + u2 ) du = -9-
2 TI 6 . 210
1
1 1
d'où L-!,-
+x

n=l n6
TI6

945
et L---=-
+·x

n=O(')n -'- 1)6


'IT6

960
336 Précis d'Analyse Il

Exercices-types

Montrer qu'il existe


\/
une suite
+co
réelle (an)nE N Soit a> 0
EX.9.5

et nE 1'\1. On pose:

ln = . e dx
telle que 'if x E IR. Isin xl = Lan sin2 nx. 1+00
o sin(2n
Slnx+ l)x -ax
/n=l Calculer lim ln.
n-++·::x:,

Ex. 9. 6
__
Soitf Ex.9.2IR), 2 'TT~Ùriodique,
E el(lR, \ /
(x_k)2

L
+CD

Etudierf:x~ e--2~t- (bO)


telle que Jor2TI f(t) dt = O. k=-oo

1) Montrer que f est de classe el sur IR.


Montrer que fo2TI f2(t) dt ~ fo2TI i2(t) dt. 2) Montrer que f est I-périodique.
Dans quel cas y-a-t-il égalité? Calculer les coefficients de Fourier def.

__ EX.9.3 ~ Ex. 9.7


1) Vérifier 'if tE [- 'TT,'TT],
Trouver le développement en série de Fourier
1 2 +00 t
de f: 1R-c1R, x~ cosx+ ch a (a> 0). t2 =S+4L.}-)
'TT """""
n=l
n --2-
cos n
n
(1)

et 'if t E]- 'TT,'TT[,


EX.v/ +00 sin nt
Développer en série de Fourier la fonction
t = 2 L(-l)n+l_n- (2)
2 'TT-périodique définie sur]- 'TT,'TT]par
n=l
2) Soit a> 0, montrer qu'il existe
f(x) = cos ex x avec exEIR\]:'.
f E e2([ 'TT,'TT],IR), -
En déduir~:
n cos nt
+00
f(t) = L(-l) -2--2
n=l n +a
/
....1) ;1~E IR\'TTZ,1 2x
cotan x = x + L
+00
2
n=l x - n
2
'TT
9 (1)
Former
fiée par
une équation
f.
différentielle véri-

2)/'if x E]- 'TT,'TTL En déduire une expression de f.

\~/
sin x =x II 1-
n=l
+00 ( n
;
2)
'TT
2 (2)
3) Existence
+x
L(-lt+I-2--2
et calcul de
nsin nt
tE [- 'TT,'TTl
n=l n + a
Chapitre 9: Séries de Fourier 337

Ex. 9.8

AL(R. C) est l'ensemble des fonctions] : R~C


continues par morceaux sur IR. 2) Etablir'i xE]O,rr]:
Soit D l'ensemble des fonctions] E ciL Œ. C), +:<: .

2rr- périodique telles que L-


'\""' sm
rl~l n
ll..-'C
-~
- ll-X

'i x E P?.,f(x) = 1[](x


2" + 0) + ](x - ,
O)J

Soit] E D et L
nE!!'
Cn(j)ein-c la série de Fourier

def. +x 1 "fï2

1) Montrer que 'i x ER 3) En déduire L?n~ = (3


rl~l

Indications
Ex. 9.1 Ex.9.5

= -1 Remarquer que:
~+02 (12n+ 1- 1)
2n-1
. + 1)x =
sin(2n
Slnx Ln e2ikx
Ex. 9.2
k~-n
Utiliser l'égalité de Parseval et les relations entre
En découpant l'intervalle d'intégration [0, +CXJ[
les coefficents de Fourier de] et de f.
Ex. 9.3 en U [2p TI,2(p + 1) TI], faire apparaître une
pE"
1 série de Fourier.
Ecrire cos x + ch a =
Ex.9,6
sna
1 (aelXe+ ea - elXe+ e-a
-a)
et utiliser des développements en série entière Calculer cp (x) = 1+00
_ x e- U2.+2mxu du
pour obtenir] comme somme d'une série
au moyen d'une équation différentielle.
trigonométrique.
Il reste à prouver que c'est bien la série de Fou- Ex. 9. 7
rier de f.

2)
Ex, 9. 4
PourxE]O,rr[etaE]O,TIC,
Considérer ](t) - (t2
4- ~2.
2)
pour montrer

+00 2t que] est de classe C2 sur IR.


la série L -__
t - n
n~l 'TT Ex,9,8
s'intègre terme à terme sur [a, x].
1) Considérer d'abord le cas x E [0,2 'TT].
338 Précis d'Analyse Il

Solutions des exercices-types


f :x f--?> Isinxl est continue sur tR1, de classe CI par morceaux, donc, d'après le théorème de
Jordan-Dirichlet, la série de Fourier def converge en tout point x de ~, sa somme étant égale àfCx).

f est paire donc 'tj nE N, bn(f) = 0 , an(f) = --;:::- fex) cos nxdx.
2Il .ln''''
0

O{)(f)=- sinxdx=- al(f)=- sin2xdx=0


2TI,aIr'" 4TI 1'iTo1"
n~2 an(f)
~r
TI Jo sin x cos nx dx = ~Ti Jo('" rL sinCn + l)x - sinCn - l)x] dx

an(f) - TI n +1 + n - 1
_ 1 (1_C_1)n+l C_1)n-l_1)

Pour n pair: a2p(f) = 2p + 1 - 2p 1)


_ 1 ,pour n impair: a2p+1(f) =
2 ('1
TI
. O.

Isinx[ = -TI + L
Ainsi 'tj x E ~'
~ -TI
+x 2
n=l (12n
--- + 1- ---
2n -
1)"1
cos2nx

[sinxl
2TI + TI L
+x (12n
2 n=l + 1- 2n -
1) 1 L
- 4TI +x (12n
n=l •
+ 1- 2n _
1) 1 sm-
. 9 nx

8 +x sin2 nx
Isinxl TIL
n=l
8 +x sin2 x
[sinxl
T1L~
n=l
EX.9.2

Notons an(f), bn(f), (resp. an(fl), bn(fl)), les coefficients de Fourier deI (resp. def).

Ona: TI an(f) = Jo/2'" f(t)cosntdt= . -nsmnt


[fCt). J 2",0 -;'./0
1 (2", Iet)smntdt
.
. 1. _/
donc anlj'I = -nbnU )

.2", fC [1 . 1 ·2"
cos nt dt
TI bn(f) = Jo/ fCt) sin nt dt = - [ -n cos nt J 2" +;. Jo/0

1 .,
donc br.lf) = nan If )
f etf étant continues, on a, d'après l'égalité de Parseval :

~ .la/2'" f2Ct)dt
jJ
= f
n==l
ra~(f) + b~(f)]
~
CcarO{)lf) = ~Ti .la/2'" jiridt = 01

~ .l2" /2(t) dt = a'6t) + n=l


+:.:
f [a~(fl) + b;(fll]

1 .l2'IT
TI
0
f2Ct)dt
/
L
~ n-? !r aTi(j)
? + brMl[
9 l
n=l' J

=Oî
CcarO{)(f) =T1 1 Jo/2"fCt)dt = 1 (JI
TI/ 2 TI) - fi 0))
Chapitre 9 : Séries de Fourier 339

Cas d'égalité

La relation Jo/2TI f2(t) dt = Jor2TIf2(t) dt s'écrit:


+;x;

:2)n2 - 1) [a~(f) + b~(f)] = 0 donc 'd n ~ 2. an(f) = bn(f) = O.


n~2

f étant de classe el, elle est développable en série de Fourier et on a alors:


m +x . l
'd x E 1R,f(x) = ao2 + L [an(fJ
n~l
cos nx + bn(f) sin nxj

f(x) = al (f) cos x + bl (f) sin x

Ainsi, l'égalité 10·2TI f2 = Jor2TI /2


nécessite f de la forme x ~À cos x+ fL sin x.
La réciproque est évidente: on a alors:
2 2 2 '2 2 2

o f
12TI =TI (À + fL) et 102TI
o f =TI (À + fL )

Ex. 9. 3

1 2eix
Pour tout x E IR, h
cos x + cal = + 2e l">C
ch a + e2ix .
Sachant que 1+2eix ch a+ e2ix = (é'é + ea) (eix + e-a), une décompostion en éléments simples

s a e +e e +e
donne 1__ = -hl (lXea a _ lXe-a_a).
. ea 1 + cc. n nix -na
ECrivons
e
lX
+e
a =
1+ e
ix
.e
-a = L(-l)
n~O
e .e

(somme d'une progression géométrique dont le module de la raison est [eix-al = e-a < 1)
-Œ -Œ -ÎX +X'

ECrivons
.• de meme
e
ix e -a
+e
= e· -a e -ix
1+e .e n~l
0
= ~()n-l
-1 e -nix . e-na

On en déduit cosx + cha


1 = sha
1 [1 + L(_l)ne-na( enlX + e-nlX)
n~l
+00 - .. ]

1 1 +00 2(_1)ne-na
-. - = sh a+ L -
n=l
cos nx

Il reste à prouver que l'on a bien obtenu la série de Fourier def.


Puisque f est paire, pour tout pEN, bp(f) = 0 et

ap(f) = -
2TI 1TI
0
f(t) cos px dx = --h-
TI sa.
2 loTi
0 (+00
1+2 L
n=l
(_l)n e- na cos nx
)
cos px dx
340 Précis d'Analyse Il

Comme la série de terme général Un : IR--+R x f--3> (_l)n e- na cos nx cospx est normalement con-
vergente sur IR (II U lico = e- na), l'intégration précédente s'effectue terme à terme et on obtient:

ap(J) = --;;;:sna cos px dx +--h- 4 ~(_l)ne-na cos nxcospxdx


'!T s2 a l'1T
0 '!T S +co
a n=l .1o'1T
0
2
donc s
ap(J) = -h a (-lJP e- pa pour tout pEN.
Ainsi, on a bien obtenu le développement de f en série de Fourier.
Remarque: ce développement donne les intégrales
0 coscos
.1o'1T
----
x +nxch a
dx= --(-1)
sh a
e-
n na '!T

EX.9.4

f étant paire, nous avons:

'<InEN,bn(J)=O '!Tan(J)=2
et
o cosexxcosnxdx=(-l)
l'1T n2 ex
ex
2
sin
-n'!Tex
f est de classe CI par morceaux, donc le théorème de Jordan-Dirichlet s'applique:

sin '!Tex + ~
'<1x E IR,j(x) = -~-
Il ex n=l
L)-l) n 2 ex sin
'!T (ex
2 '!Tex
2
-n)
cos nx (0)

1 +x 2 ex
1) pour x ='!T,le développement (0) donne cotan '!Tex= '!Tex +~ 2 2
n=l '!T (ex -n)
1 +x 2x
d'où '<IxEIRS\'!T1',cotanx=-+~ 2 2 0 (1)
x n=l x - n '!T
(avec x ='!Tex, exÈ l' équivaut à x È '!T1')
2) (2) est vraie pour x = 0, il reste donc à la vérifier pour x E]O, '!T [,

Un tel x étant fixé, soit a E


]
0, 2 '!T [
tel que a < x <TI -a (donc a < x et a <TI -x).

Pour tout n "" 1, sup


tECa,'1T-a] 1
r -2tn
9 2
TI
2
1
~
n-
9
TI- 2
9
-(TITI -a) 2
2'!T 2TI
et
n2 '1T 2 - ( 'TI -Π)2 +oc-.22'
n 'TT

2t
On en déduit que la série de terme général Un t f--3>
t2 -n 2 TI
~ est normalement donc

uniformément convergente sur [a, TI -a] et d'après (1) :

lx (
a
cotan t - -
1)
t
dt = ~2
+x j'xa t -
n=l' n
2t
2
TI
~ dt

.. +x 2 2 2

c'est-à-dire Lfn
en --sIn x - en --slna = '\'" n,,-x
0 9 0
X a n=l n- TI- -a-
en ~
sinx
x - en - aL= ""n=l en
sin a +::xJ (
1 - -.22 -
n x2) '7T
L
- '\'" (n
n=l
+x ("
1 - --22
n a2) 'TT
(2.0)

(ces deux séries sont convergentes)

Etudions maintenant la série de fonctions de terme général Un : t f--3> (n ( 1 - n 2t~2)


2'" .
Chapitre 9 : Séries de Fourier 341

Soit b fixé, b E ]0, TI [, V tE [0, b], tn 1 - ~


n t2)TI = - en 1 - ~n TI
1 ( 1 ( t2)

or Cf (t) = - en ( 1- n2t2'_2)
" est croissante sur [0, b]

donc len (1- n::2) 1 ~ lin (1- ):2) 1

et puisque en 1- ~
n TI
- ~,
n on en déduit que L Vn converge normalement sur
1 (b2TI b2) 1

[0, b] et donc que sa somme est continue.

Ainsi, hm
a~O +:0
n=l
L en
(
1 - 22
n a2)
TI
= 0 et puisque lim en --
a~O sina a
= °

la relation (2.0) donnne en -x-


sinx
= L n=l
+00
en
(
1- 22
nx2) TI

d'où on déduit -x-


Slnx
.
= II 1- 22
n=l
+00 ( n
x
2TI )
.
EX.9.S
n
sin(2n + l)x ei(2n+l)x -e - i(2n+1)x
Pour tout XE IR1\TIZ,on a e2ikx
Slnx eIX - e -lX k=-n

sin(2n + l)x .. , " .


La fonction]n :x >--7 •
Slnx est donc prolongeable par continUite sur R Ti-periodique et telle
que V x ER l{n(X)! ~ 2n+ 1.

On en déduit que V x ER lt'n(x)e-axl ~ (2n + l)e-ax et donc que In = fo+x ]n(x)e-ax dx est
une intrégale absolument convergente.

De plus, In = Jo{+oo
o
n, e2[kxe-ax
k=-n
L' dx = 1
"2.Jo(+co
0
Ln
k=-n
.
e[kue 2 du
_ au
au
A ce stade, introduisons l'application g, 2 TI-périodique, définie sur [0, 2 TI [par g( u) = e- """2 et
découpons [0, +cc[ en U [2p TI,2(p + 1) TI] pour faire apparaître la série de Fourier de g.
pE~~

On obtient ainsi In = "2


1 n=O L L
+:0 (nk=-
J~
n' (2(p+1J-rr,
2p'IT
eiku-"""2
au)
du

Le changement de variable u = 2p TI +v donne:

e 2 du=e-P" e 2 dv=2TIe-P "Ck(g)


12(P+1)'ITiku-
2p'IT au a- j'2'IT
0 ikv- au a-

+00 a~ TI Sn n
DI-a
donc In =TI Sn '\"" e- p •• =
p=O - e
_.. avec Sn = '\""
k=-n
D Ck(9).

9 étant C1 par morceaux, le théorème de Jordan-Dirichlet s'applique:

lim
n~+~, Sn = g(O + 0) +2 g(O 1 + e-,
- 0) = -2 (a'IT) 1 donc hm In = -2TI cath-2
n~+co a TI
342 Précis d'Analyse Il

Remarque:

L'expression ln = 1 Jo(+oo
2" L
n e iku- au
k=-n 2 du
n
1 n 1
donne ln = 2" L
k=-nik_~
_1_ [eiku- '1U] +:0
0
L a-
k=-n
2ik
2

D'où en regroupant les termes conjugués


ln = 1,L
Ci
n
+ k=l a2 + 4k
2a

1
Puisque
2a
a 2 + 4k 2 +:0
a
- -2'
2k la série
2a
L a2 + 4k ,9 converge et on a hm ln = -a
n-HX +'La
+00

k=l
2
2a
+4k 2

En comparant au résultat trouvé initialement, on en déduit:

~ + f
k=l
2 2a 2 = ; cath a;
a + 4k
EX.9.6

1) Etude de la fonction f
(X-ki2
Etudions la série de fonctions de terme général uk: ~~~, x f-7 e- -2-t-
Pour tout x réel fixé, quand k tend vers +x, on a :

Uk(X) = 0 (1~2) et u_ k(x) = 0 ( :2)


donc les séries de termes généraux Uk(X) et u_ k(X) sont convergentes.
+%
On définit alors la fonction J: IR--+R x f-7 UO(x) + L
k=l
(Uk(X) + U_k(X»)
+x;

qui s'écrit aussi J(x) = L


k=-x·
_ (x_k)2
e2-t

Montrons que J est de classe CI sur IR en établissant l'uniforme convergence des séries de
fonctions de termes généraux u~ et u~ k sur [- a, a] pour tout a> O.

Pour k> a, on a: V x E [-a. a], uk(x)1 =


1

1 1
-t-e
x - k - u:-Id
2r
1
~ -t-e
a+k -
2t
(a-k)2

donc, quand k tend vers +x, .


Il uf( lit- a.a] = 0 (~)k- , ce qui assure la convergence normale

de L u;( sur [-a, a],


Même résultat pour u~ k car u_ k(X) = Uk( -x).
2) Calcul des coefficients de Fourier de f
De la relation Uk(X + 1) = Uk_l(X), on déduit J(x + 1) = J(x) :J est I-périodique.

Pour n E 7l, on pose

La convergence normale
Cn =
il
. 0
J(x)e

donc uniforme
-2i'7illX

uniforme
dx

sur [O. 1] permet d'écrire:


+x ,1 Ix_k2.
e ----zt-2iï7rLX"
0, = fo' c~x _'>:-k? )
dx = Lire
k=_x'O
- ----zt-21'7iT1XeL\:
Chapitre 9: Séries de Fourier 343

+00 k il._ .+x'; . 9'-


d"ou Cn - Ley
- 1(=-00
'" 1 k-1 -2I+2,,,nYd
--(
·~-x
e
-2rT~",nYd y (poser y = k - x)

ou encore Cn = V2t J~+~ e-u2+2i"nu,/2r du .

.
Introduisons .
la fonction ~ ~
'l': L-i-'~, x H> .;.+x
_ xe' _u2~2i nxu du
ev

et la suite de fonctions CfN: R~C, x H> j"-N e-u2+2in:Ül du


La classe el sur 1R2 de (x, u) H> e-u2+2in.XU donne la classe CI sur !Pi de CfN avec:

<p~ (x) = . (N ue _u2 +2inxu du


2mLN

En introduisant l'intégrale absolument convergente g(x) = j+oo


-00 2inue-u 2 +2,nxu
. dx, on a:

! (x)1 ,s;4n lN(+oo ue-


Ig(x)- Cf!N u2 du = 2ne- N2
ce qui prouve que la suite (<p~)N" N converge uniformément vers 9 sur IR.

La fonction Cf!est donc de classe CI sur IR =9


avec Cf!!

Cf!x=
!( ) -00 2'Lnue-u
j+x. 2+2inxu d U=Lne
[?. -u"-2inxu -oc.-nx2
]+C0 2 j+X. e -u2 +2inxu d u
.-x
Cf!!(x) = -2n2x Cf!(x) (équation linéaire homogène du premier ordre)

On en déduit Cf!(x) = Cf' (0)e-n2x avec Cf (0) = .l+~ e-u2 du = .JIT.


Comme Cn = V2t Cf' (Ti V2t), on obtient les coefficients de Fourier de] :

Cn = V2Ti t e-2n2,,2t (n EZ)


] étant de classe CI sur IR, le théorème de Jordan-Dirichlet s'applique:
+x (x- k)2 +,X . +'00 ?' •
L e -----zr = L Cne2l.Tr= = L V2Ti t e-2n-,,2t+2'''=
k=-,x n=-(X) n=-'::G'

Ex. 9. 7

1) La fonction 9 : IR---+IR, 2 Ti-périodique et telle que 'if t E [- Ti.,TiJ, g(O = t2 est continue sur IR,
de classe CI par morceaux. Elle est donc développable en série de Fourier, ce qui donne (1).
De même, gl : IR---+IR, 2 Ti-périodique, telle que 'if t E J- Ti, TiJ, g(O = t est continue par
morceaux sur IR et dérivable sur IR\ {(2k + 1) Ti}. Par application du théorème de Jordan-
Dirichlet, on obtient (2).
, . , , cos nt ,
2) La sene de terme general Un : t H> (_l)n -2
n --2
+a est normalement convergente sur IR, d'ou

on déduit l'existence et la continuité de f.


Pour tout t E [- Ti, Ti], formons:
t2 Ti2 +00 a2 cos nt
h(t)=](t)-4+T2=L(-1)n+1 22 2 d'après (1)
n=l n (n +a )
2
. n a cos nt
et SOit un(t): tH> (-1) n2 (n 2 + a2 )
On vérifie que I: Un, I: U~, I: U~ sont normalement convergentes sur IR donc h et par con-
séquent] sont de classe C2 sur [- Ti, Ti].
344
Précis d'Analyse

1 +00 a2 cos nt 2 1
On obtient fl/(t) - "2 = ~(_l)rt 2 2 = a J(t) doncf est solution de If - a2y = "2
rt=l n +a
1
d'où on déduitf(t) = - ~+ Àch at+ fLsh at,f étant paire, il vient fL= a
2a
1
doncf(t) = --2+
2a Àchat.
+00 2 .

Dej'U)=ail.sht=L)-l) ~ n a 2SIn nt2 +2,ondéduitf('lT)=aÀsha'lT=2


t l '11
n=l n(n + a )
'11 '11chat 1
d'où À= ~ as h '11a et enfin f(t) = 2 as h a '11- 2a -2
3) Le calcul précédent a donné, pour tout t E [- '11,'11]:
+x 2 .

f 1 (t) _- .,'11sh
h
sa"
at~ _- "2t + L
~ . /-1) n a 2sm nt2
rt=l n(n + a )

d'où,d'après (2),1'(t) = ~(_l)n+l


rt=l
+00
__
sinn nt [
1- -2--2
+a
n a2]
= ~(-l)n+1-2--2
n=l
+'00 n sin
+ ant

EX.9.8

1)

• Envisageons d'abord le cas où x E [0,2 '11].

On sait (voir théorème 9) que dans l'espace D muni de la norme de la moyenne quadratique
la suite (Sn)r\j des sommes partielles de la série de Fourier de f, converge vers f :
n

Sn(x) = '" D
k=- n
ck(f)e ikx 'n~~" Iif - Sn IID = a

Pour tout x E [0,2 '11], on a les majorations successives:

IrJo fU) dt - Jo r Sn(t) dtl ~ Jo r lfU) - Sn(t)1 dt ~ Jo(2Ti lf(t) - Sn(t)1 dt


1

.fo2Ti lf(t) - Sn(t)! dt ~ (2'11 .102Ti lf(t) - Sn(t)i2 dt) '2 (Inégalité de Cauchy-Schwarz)

Donc 1 fox f - fox Sni ~ ~ Ilf - SnilD

lim Jo(" Sn = .Jo(Xf


et il résulte du rappel que n-++oo

Puisque lx Sn = k=-n
a
~n ck(f)
.InX
a
eikt dt, ce résultat se lit encore:

+00 .x X

n~x cn(f) fa eint dt = fa f


• Soit maintenant x réel quelconque.

Alors avec p = E 2'11 ' X = 2p'lT +x . où x E [0.2" [.


(x) 1 1
Chapitre 9: Séries de Fourier 345

f étant 2To-périodique, on a :
lxf
, 0
= I:: l2Ck+lhr
p-l
k=O ' 2krr
+
lX2p •• f = p '1'2..
0
f +
l,xi
0
f = 2p To co(f)+
lx1f,
' 0
-Xl +x .Xl

L'étude du premier cas donne l


,0 f = n=-x
I:: Cn(f) J0 eÙ1t dt
x +x
lf
.Xl

donc o = 2p Toco(f) + n=-x I:: cn(f) j0 eÙ1r dt

.Xf x

En constatant que 10 eint dt = 10 eÙ1t dt pour n ;fi. °


Xl X

et que 2p To+ fa dt = fo dt = x,

on conclut à Jo(X
o
f = n=-oo
I::
+00 cn(f) l00 X eint dt.

'TT -x
2) La fonctionf: IR-+IR, 2 'TT-périodiquetelle que :f(O) = ° et V x E]O, 2 'TT[,f(x) = -2-
est élément de D et est somme de sa série de Fourier, d'après le théorème de Jordan-Dirichlet:

V X E IR,f(x) =~ sin nx
n=l n
En appliquant le résultat du 1), on obtient donc:

V x E IR, ('" f(t)


Jo
dt = ~
n=l Jo t' dt = ~
_sl_'~_n_t
n=l _l_-_c_o_s_nx_
n
+x 1- cos nx 'TT x2
donc, pour x E [0,2 To], I::
n=l n
2 = 2x - 4
3) La formule précédente au point x =1ï donne:
+00 2 1ï2 +0;: 1 'TT2

~ (2k + 1)2 =""4 c'est-à-dire ~ (2n + 1)2 =8


+00 1 +00 1 1+00 1
Avec I:: 2 = I::
n=l n n=O(2n + 1)
2 + =1 I:: 2' on en déduit
n=l n
346 Précis d'Analyse Il

Exercices proposés
EX.9.6

Soit a E IR, 1 al < 1. 1) Développer en série de Fourier


Développer en série de Fourier la fonction: f: IR~IR, t H> Isin tl.
2) Soit
- acosx
f: IR-+IR, x H> Arctan (~I_a_si_n_x_) E = {g E CO (IR, IR), 9 2T1-périodique}
Ex. 9.2
+0,:) •
et n l'application définie sur Epar:
SIn nx
1) Calculer f(x) = L --n
n=O
\;/ 9 E E,\;/ x EIR,

2) Soit 9 : IR-+IR, impaire, 2 TI-périodique, Q (g)(x) = ;:>(X - Og(t) dt


continue telle que Montrer que nE:J; (E). Trouver les va-
\;/x E [0, IJ, g(x) = -'f(I), leurs propres et sous-espaces propres
de n.
\;/x E [1, TI], g(x) = f(x).
En utilisant g, montrer que Ex. 9. 7

'""-=L-
+cc sin 2 n

6
n=l n2
+x: sin

n=l n
n Montrer que y" + y eit =
solutions de période 2 TI.
° (E) admet des

+x: sin2 n Préciser l'ensemble de ces solutions.


Calculer L --4-n
n=l Ex.9.8

EX.9.3
Trouver les fonctionsf E CX:(IR, !Rn,

Développer en série entière à l'origine 2 TI-périodiques telles que

l_x2 \;/ x E R.j(2x) = 2 sin;~((x).


ft : IR~IR, x H> 1+ x 2
- 2xcos r Ex. 9.9
Trouver les fonctions f E ex: (]~. Cl,
En déduire pour CiE IR \
(TI
2+ TIL )
la série de
2 TI-périodiques pour lesquelles il existe Î\.E IR~
1 et 1\,f E R:: tels que
Fourier de la fonction g01 : t H>

\;/ nE N, \;/ X ER, Vni(z)j "" l'vI Î\. n.

V33 nt
En déduire pour nE N, ln = a 2- cos cos t dt 1'" Ex. 9. 10

EX.9.4 Soit D = {z E C / z' "" 1}, U un ouvert de 1R2

Développer en série de Fourier f et 9 : contenant D etf E e2(u. Rl. On suppose que

f(x) = éOS x cos(sin x), g(x) = eCos x sin (sin x) f est harmonique, c'est-à-dire que
02f éJ2f
En déduire ln = eCos t cos(sin t - nt) dt et j" f = --9 +~ = ° dans D.
/,2"
·0 oX- ély~

Jn = Jo
{2Ti eCos t cos(sin t + nt) dt Calculer Jo{2Ti f2(rei8) d 8 en fonction des coef-
Ex. 9.5 fic'Ients de Fourier de 9 : 8H> fi eiB ).

Calculer f(8) = L -n1


+x:

n=l
cosn 8 sin n 8.

Développer f en série de Fourier.


Chapitre X

Equations différentielles
Compléments

1 1- Equations linéaires
E désigne un IK-espace vectoriel normé de dimension finie n~ 1.

A. Etude theorique

Il. Définitions 1

d.1 Aux applications continues a : J -:1; (E), b : J ~ E on associe l'équation


1 différentielle, dite linéaire du premier ordre: (L): x' = a(t) . x + b(t)
d.2 On appelle équation homogène associée à (L) l'équation différentielle:
1 (H) : x' = a(t) . x
Remarques
1) L'image du vecteur x de E par l'endomorphisme a(t) est, ici, notée a(t) . x.
2) Le théorème 2 suivant assure l'existence de solutions de (L) et de (H) sur l'intervalle I.
On note alors SeL) et S(H) l'ensemble des solutions sur J de (L) et (H) respectivement.
3) On rappelle qu'une solution de (L) est une application dérivable J : J -i- E telle que:
'if t E J,f(t) = a(t)J(t) + b(t)
4) On constate que toute solution de (L) est de classe CI sur J.

12. Théorèmes 1

t.1 Théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire


Pour tout (ta, XO) E J x E, l'équation (L) admet une unique solution au
1 problème de Cauchy en (ta, XO).
Démonstration admise.

'Ce résultat s'applique aussi à l'équation (H). Les solutions de (L) sur J sont maximales.
348 Précis d'Analyse Il

t.2 Structure de l'ensemble des solutions

il L'ensemble 5tH) des solutions de (H) est un sous-espace vectoriel de C1(I, E)


isomorphe à E.
iil L'ensemble SeL) des solutions de (L) est un sous-espace affine de C1(I, E), de
direction 5tH).

lBf' i! Il est clair que 5tH) est un sous-espace de C1CI, E). Pour iD E l fixé, le théorème 1
indique que l'application x H> x(iD) est un isomorphisme de 5tH) sur E.
ii! L'existence de solutions de (L) sur l donne SeL) *0, si] et g sont deux d'entre elles,
on vérifie que] - g E 5tH).
D

t.3 Base de S(H)

il Soit êJt= (hl, ... , hn) un n-uplet de solutions de (H).


Pour tout t E I, le rang du système êJt de 5tH) est égal au rang du système
êJt (t) = (hl (t), .... hn(t)) de E.

ii 1 Si êJt est une base de 5tH), pour toute solution h de (H), il existe
(al,"" an) E llin tel que h =a1 hl + ... + an hn.
t.4 Soit Jt= (hl,"" hn) une base de SCH) et k E {O,l}.
Pour tout] E Cle(I, E), il existe n applications U1, ... , Un de Cle(I, iii), définies
1 de manière unique par ] = u1 hl + ... + unhn
lBf' Introduisons une base J',= (e)l'0oS;n de E et les applications coordonnées de] dans
n
cette base: 'i tE I,f(t) = L,Jj(t)ej , 'i j E [1. n].Jj E CleCI,E)
j=l

D'après le théorème 3, pour tout t E I, Jt (t) = (h1(t),. " hn(t)) est une base de E,
la matrice de passage de J', à ';JC (t) est inversible, on la note:

W(t) = matJ) (h1Cr) ..... hnCt))


On dispose ainsi d'applications de classe C1 de l dans 52n (X) :
W: rH> W(t) et vr1: t'-+ [W(tl]-l

Pour tout t E l fixé, l'existence et l'unicité de (U1(tl .... , unit)) correspond à un


changement de coordonnées, dont l'écriture matricielle est:

u1: (t)]
[ UnIr)... = [IV(t!r1 [Nt)]
:.
]nCt)
Les n-applications U1, ... , Un de l dans K ainsi définies sont de classe Cie
D

t.5 Méthode de variation des constantes Avec les notations du théorème 4.

il L'application] = u1hl + ... +unhn est solution de l'équation (L) si et seulement


si u~hl + ... + u~hn = b.

iil D'après le théorème 4, l'application b E C°iT.E) s'écrit de façon unique:


b = V1h1 + ... + Vnhn L) E CoU. E)

La condition du il s'exprime donc par: 'i jE [l, n], uJ = L).


Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 349

lfiF i / Sachant que hl,' .. , hn sont solutions de (H), la dérivée de j = u1h1 + ... + unhn
s'écrit \;J tE I,f'(t) = u~(t)h1(t) + ... + u~(t)hn(t) + a(t) .j(O
D'autre part.] est solution de (L) si et seulement si : \;J t E I,J'(t) = aU) .j(t) + b(t)

ii / Le résultat, conséquence directe de ce qui précède, signifie que la connaissance d'une


base de S(H) ramène la résolution de l'équation (L) à des calculs de primitives.

13, Système différentiel 1

Il s'agit de l'écriture matricielle de l'équation linéaire (L).


Etant donnée une base '& = (eJ)l"'0~n de E, aux applications a et b sont associées les
applications A: I -dtn (IK) et B: I -+Altn,l (IK), où, pour tout t E I, A(t) et B(t)
sont les matrices de a(t) et b(t) dans la base '&.
On appelle alors système différentiel l'équation différentielle notée: X' = A(t)X + B(t)
dont les fonctions inconnues X sont à valeurs dans .AJtn.1 (IK).
Inversement, à un tel système différentiel on associe canoniquement une équation diffé-
rentielle linéaire sur IKn au moyen de la base canonique de IKn.
Les théorèmes précédents s'appliquent (mutatis mutandis) aux systèmes différentiels.

Exemples - Travaux pratiques

exemple 1

esou •••
re e sys eme leren le : Y 1 =x+2ty+tsmt .

I-~'~
par
(Effectuer dans t'
·dlu =.xe-f, le vsystèm;
ye-t
= dif"" t' 1
).homogène{Xl le =changement det fonctions
2tx - Y + tcos inconnues défini
• Ici, E =1R.2 et I =IR..

e systeme omogene associe est 1


L ' h' ., (H) {Xly = x2tx+ 2ty
- Y

Le changement indiqué donne {u;v == -uv


Les deux solutions
SIn
[c~s] et [- COS
Sin] de ce système fournissent les deux solutions hl
et h2 de (H) sUivantes: \;J t E IR., h1(t) = t2. h2(t) = t2
. e
[et2 SIn t
cast] eet2
[ __ COSt
Sint]
Comme elles sont indépendantes, (hl, h2) est une base de S(H).
La méthode de variation des constantes consiste à trouver deux applications W1 et W2 de C1(IR.,IR.)
telles que j = W1h1 + W2h2 soit solution du système.

On constate que [t t smt t] = te-t2 h1(t) et, par conséquent,


c~s w~(t) = te-t2 , w~U) = 0
Il existe donc (a, [3) E 1R.2tel que:

j(t) =
( a --2e-t
1 2)
h1(t)+ [3 h2(t)
{
X
2
= (a COSt-- [3 sin t)et 2 --"2 cos t
1
1
Y = (a sin t+ [3 cos t)et --"2 sin t
350 Précis d'Analyse Il

exemple 2 .

1 Retrollyerl\'l
nue Z;=.X +ty~ésultat
. de l'exemple précédent en utilisant la nouvelle fonction incon-
• Le système devient, par le changement indiqué, l'équation différentielle linéaire d'ordre 1 suivante
(L) Zl;= (2t + Oz + teit
Le nouveau changement de fonction inconnue défini par z ;= ueit transforme l'équation
en ul ;= 2tu+ t.

L'équation homogème a pour solution générale IR-C. t f-JoÀ et" (ÀE C)

1 D'où la solution générale de (L): IR~C, t f-Jo (,


Une solution particulière est t f-Jo - 2' ~ et2 - 21) e't
Le couple formé des parties réelle et imaginaire donne la solution trouvée précédemment.

B. Equations linéaires à coefficients constants


Etude théorique. (Programme M')
Il s'agit des équations (L) : Xl ;= a . x + b(t), (H): Xl ;= a .x où a E 5t (E) et b E CCI,

Il, Etude de (H) - Cas particulier


1
• Plaçons-nous dans le cas où E ;=en et où l'endomorphisme a n'a qu'une seule valeur
propre À. On sait alors que l'endomorphisme c;= À IdE est nilpotent. a-
Notons r son indice: cr;= 0, cr-1 * O.

• Soit u une solution de (H) sur IR ; introduisons l'application v définie par:


v = e-fJu ~ u = eÀ[v
Alors d = a· u donne eM(d + À v) = eÀta . v.
Ainsi, l'est solution sur IRde l'équation 1,/ = c· Id

Une récurrence immédiate montre que l'est de classe Cc~ et que v ri = cr . V = O.


Il existe donc r vecteurs de E, L'O.VI ..... L'r-l tels que:
\;f [ E:=2.vi [1 = Vo + [q + ... + [r-lVr_l
Par identification, on prouve que l'est solution de y = c· Id si et seulement si :
1
\;fleE [1.r-1].L'le=7Cc'Vle-l

On trouve donc:
vtt) =
(...IdE Hc + ... + ir{-l_ 11: c r - l') . Vo = ~ le: c . Vo
~o [le le
L
r-l 1 ,.
et u(t) = e H,
L [/(
le=O
Cile où on a posé Ci/(= le: c" . Vo E E.

Remarques
1) Etant donné que l'on a r "" n, ce calcul montre que l'ensemble des solutions - sur :=2 - de
l'équation y = c· Id est un sous-espace de l'espace vectoriel des fonctions polynômes
à coefficients dans E, de degré inférieur ou égal à n - 1.
2) Le calcul précédent donne:
\;f [E:=2. dr) = etC . l'o. W.[I = e[ c+Àld",' . Va = eW . va
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 351

2, Cas général 1

Toujours avec E =Cn, on désigne par J'l, .... Àq les valeurs propres distinctes de a,
par NI, ... ,Nq les sous-espaces caractéristiques correspondants; chacun est stable
par a, et, pour tout) E [1, q], a induit un endomorphisme Oj de Nj, l'endomorphisme
Cj = Oj- Àj Idj'S est nilpotent ; soit Tj son indice,
On note Pl,'" ,pq les projecteurs associés à la somme directe E = NI EB '" EB Nq.
Soit U une solution sur R de l'équation Xl = a, x
Onpose V)E [l.q]. Uj=Pj'u (doncu=ul+' '+Uq),
On effectue alors le changement de fonction inconnue défini par v= VI + ... + Vq

où Vj = e-À.jtUj,
On vérifie que V) E [1, q], uJ = Oj' Uj' vJ = Cj' Vj'
D'après l'étude précédente, il existe alors y = YI + . , . + Yq E E tel que:

V tE IR, vit) = ( IdNj +tCj + ' .. + (Tj0-1


_ l)! Cjr
r 1) , Yj
1J-l
On en déduit V t E IR,Uj(t) = èjt L
k=O
tk Œjk où on a posé

Remarques
1) Pour tout) E [1, q], on a T) ~ dim l\Tj = 1T1j où 1T1j est l'ordre de multiplicité de la
valeur propre Àj,
On peut donc écrire V tE:Ri, uit) = eÀ.jtPj(t) où Pj est un polynôme à coefficients
dans Nj (donc dans E) de degré inférieur ou égal à 1T1j - 1.
q

Alors V t E IR,u(t) = L
j=l
eÀ.jtPj(t)

2) Le calcul précédent donne, pour tout) E [1, q] :


V tE IR,Vj(t) = etc) . Yj donc V t E IR,u(t) = eta , y

3, Utilisation d'exponentielle d'endomorphisme; Etude de (H) et (L)

Rappels et notations
Pour tout t E IR,on note eta l'endomorphisme exp(ta),
On rappelle que a et eta commutent, que l'application 1R~;:e (E), t H> eta est dérivable,

avec (eta) 1 = a 0 eta De plus, eta est inversible avec ( eta) -1 = e- ta


Etude de (H) Xl = a .x
• Soit U une solution de (H) sur IR ; par dérivation il vient:

(e-ta,u)1 =e-ta·ul_e-taoa,u=O
Il existe donc ua E E tel que V t E IR, e-ta ,u = ua.
Ainsi, on a nécessairement u: IR~ E, t H> eta . ua,
Il convient alors de vérifier qu'il s'agit d'une solution de (H) sur IR,
• Pour tout (ID, X(J) E IR xE, l'unique solution au problème de Cauchy en ce point est
IR--+ E, t H> e(t- to)a . X(J.
352 Précis d'Analyse Il

Xl ;:: a . x + b(t)
Soit u une solution de (L) sur I.
Introduisons l'application v définie par v = e-ta . u ~ u = éa. v.
Elle est dérivable et v' = e-ta. ul - e-ta 0 a· u = e-ta. b(t)
Pour ID E I, on obtient:

'if tE I, v(t) = it e-sa. b(s) ds+va (va E E, Va = v(ID»

d'où uCt) = eta . (va + it e-sa . b(s) dS) .


• Pour tout (ID, xo) EIx E, l'unique solution au problème de Cauchy en ce point est:

I r-+ E, t>-+ eCt-tJla. XO {t eCt-s)a.


+ Jt{j b(s) ds

C. Systèmes dffférentiels à coefficients constants


Etude pratique
Il s'agit des systèmes: (L): Xl = AX + B(t) . (H): Xl = AX
où A E Jin (iii) et B : I r-+Jtn.l (iii) est continue.

Il, A est diagonalisable 1

Il existe alors P E 52n (lK) tel que p-l AP = D = diag(ÂI .... ,Ân)
On effectue le changement de fonction inconnue défini par:
y = p-l X ~ X = py
qui aboutit aux nouveaux systèmes différentiels:
(LI) : yi = DY + P-IB(t)
(Hl) : yi = DY .
Chaque ligne de (LI) est une équation différentielle linéaire du premier ordre
Yi =Âi Yi + Ciet) dont la solution générale s'écrit: 'if tE I. Yi =[3i èt+ 'Yi (t)

La solution générale de (L) s'obtient par X = pY.


Remarques
1) En notant CI, C2, ... ,Cn les colonnes de P (ou vecteurs propres de A), la solution
générale de (H) s'écrit: t r-+[3l e'" t CI + [32 e"2 t C2 + ... + [3n e"" t Cn
2) Il est visible que l'ensemble S(H) des solutions de (H) est un espace vectoriel de
dimension n (formé de fonctions de classe eX)
3) Noter que la résolution du système (H) peut se faire pour I =R et qu'elle n'exige pas le
calcul de p-l.
4) L'ensemble SeL) des solutions de (L) est un sous-espace affine de elu. Jln.l (X» de
direction S(H).
5) Dans le cas où iii = IR. et A diagonalisable dans Jln C::::).

Si X est une solution de (L) à valeurs dans Jln.l C::::l,les applications Rerx) et Im(X)
(obtenues en considérant les applications parties réelles et imaginaires de chaque ligne)
sont solutions de (L) à valeurs dans Jln.l (::2).
6) Pour tout (ID,Xo) E Ix Jln.l (l<), il Y a unicité au problème de Cauchy en ce point.
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 353

12. Cas général 1

Si le polynôme caractéristique de la matrice A est scindé (ce qui est le cas en considérant
A dans JLtn (0), il existe P E 52n (}i) tel que p-1 AP = T : matrice triangulaire
supérieure. On effectue alors le changement de fonction inconnue défini par:
Z = p-1 X ~ X = PZ
qui aboutit aux nouveaux systèmes différentiels:
(Lz) : ZI=TZ+P-1B(t)
(H2) : Zl = TZ
La dernière ligne de (Lz) est une équation différentielle linéaire du premier ordre
z~ =Ân Zn + Cn(t)
Une fois fixée une solution de cette équation, la ligne précédente devient une équation
différentielle de fonction inconnue Zn-1. De proche en proche, chaque ligne apparaît
comme une équation différentielle du premier ordre (une seule fonction inconnue pour
chacune). On obtient ainsi la solution générale du système (Lz) (éventuellement l'unique
solution au problème de Cauchy en un point arbitraire (to, 2{) E Ix Mn.1 (IK».

3. Utilisation des résultats de l'étude théorique

On s'intéresse à (H).
q
• La solution générale de (H) s'écrit J f-'7 L
)=1
eÀjt Ij(t)

où Â1,' .. ,Âq sont les valeurs propres de A et les Ij des fonctions polynômes, à
coefficients dans JvLn.1 (e), telles que Y J E [1, q TI, deg Ij ~ TTlj - 1 (TTlj étant l'ordre
de multiplicité de Âj). On peut alors déterminer les Ij en procédant par identification.
D'après l'étude théorique, chaque fonction t f-'7 eÀjt Ij(t) est solution de (H) sur IR
on déterminera donc séparemment Pl, P2,' .. ,Pq .
• 1 M' 1 Le calcul de etA donne une autre méthode de résolution de (H) .

Exemples - Travaux pratiques

exemple 3

• esou'd' re 1e syst'eme dif""leren t'le1ree


~' '1 { Xl./ =x+y+2smt
!:J . t
= 3x - y + cos

• Le systeme
. s".ecrit { Xl - ./
yi
!:J = 2(x - y) + .cos t - 2 sin t
x+y+.2smt
La résolution de ul = 2u + cos t - 2 sin t (équation linéaire scalaire d'ordre 1) donne
u =Â e2t + sin t
 e2t + sin t
Le système équivaut donc à
{X-if : 2y+ Â e2t + 3 sin t
La résolution de ri = 2y+ Â ~t + 3 sin t donne:
-. 3 1
y =)0.~~ fL)e2t_ S(cos t + 2 sint) d'où x = (Ât+ fL + Â)e2t-S(3 cos t + sin t)
Moralité: il peut être utile de regarder le système proposé avant de se lancer dans les calculs.
354 Précis d'Analyse Il

exerTlple 4

différentiel réel X' = AX où A = -1 2 1 E Al3 (IR)


[ 1 0 1
1 0]
• Donnons deux méthodes de résolution.
1) Cherchons l'ensemble Sc des solutions à valeurs dans C, (il contient S:;o, ensemble des

solutions à valeurs dans IR). Le polynôme caractéristique de A est (2 - T) [(T - 1)2 + 1].
Les valeurs propres complexes de A sont 2. 1 + i. 1 - i.

Le"ect,"" pCOp'"aooociè"o"""pect;"meot, ~ = [U ,'2 = [J ,0," [-:']


Posons P =
[1
1
1 -[ -f.
i.
1 [1]
Nous avons p-l AP = D = diag(2, 1 + i, 1 - il.

Le changement de fonction inconnue défini par X = py donne le nouveau système:

yi = DY ~ = (1 + i:92
= (1-
{yiY3 = 2Yl [IY3
Il existe donc ((jl, (j2, (j3) E C3 tel que:

Yl =~l e2t

Y2 =(j3
{ Y3 =(j2 e(l-
e(l+i)tOt {==? i
x2 =(jl e2t + (j2 e(l+O.t - i (j3 e(l- 0 t
{Xlx3 =(jl e2t - (j2
=(jl e2t+ ell+ilt+
i (j2 e(l+i)t ~3 i
+ ell-i1t
(j3 e(l- i) t
En écrivant X =~l e2tcl + (j2 e(1+Otc2+ (j3 ell-iltc3' on constate que S:; est un C-
espace vectoriel de dimension 3 dont une base est (Vl. v2. U3)donnée par:
Vl(t) = e2tq , V2(t) = e(l+Otc2 . V3(t) = e,l-iltc3 = V2(r)
Une autre base de S:; est (Ul' U2. U3) donnée par:

ul(t)=è2tq. U2(t) =Re (V2(t)) =et -sint, u3(rJ=Im =et cast


SIn t ]
[COS cost t ]
[ - sin
Cette base étant formée de solutions à valeurs réelles. S:=, est l'ensemble des combinaisons
linéaires réelles de Ul. U2. U3 donc S:= est un ?c-espace vectoriel de dimension 3 dont une
base est (Ul . U2, us).
La solution générale du système différentiel réel proposé est donc:

X=cqe2t 1 +Œ2et -~int +0'3é cast (0'1.0'2.0'3)E


1
[ 1] SIn tt ]
[ cos cost t ]
[ - sin
2) En utilisant les parties réelles et imaginaires des vecteurs c2 et c3, on obtient une base d'un
plan de 1R3stable par A. Introduisons donc les matrices:

Q = 1 0 1 B = Q-l AQ = 0 1 1
[11 01 -10] [20 -10 0]
1
Le changement de fonction inconnue défini par X = QZ donne le nouveau système:

Z' = BZ {==? ~ = 22 + 23
{ 23
2i = 221
-22 + 23
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 355

La première ligne est une équation différentielle dont la solution générale est:
21 : iR-R, t f-70: e2t
L'application w = 22 + ÎZs vérifie wl = (1 ~ Ow,
Il existe donc ÀE iCtel que V tER w(t) = Àe1l-iit,

Avec \ = f-'R' +t ,/, on 0 b'tient:


JI. - = Re(w) = et(~ cos t+ '/ sin t)
29
2S = Im(w) = et('/ cos t- f5 sin t)
La solution du système proposé s'obtient par X = QZ :
Xl = 0: e2t + é(f5 cos t+ '/ sin t)
X2 = 0: e2t + etc - f5 sin t+ '/ cos t)
Xs =0: e2t + é(f5 sin t- '/ cos t)
On retrouve le résultat du 1): X = 0: Ul + f5 u2 + '/ uS·

exemple 5

Résoudre le système différentiel d'ordre 2 {Xiiyll =x


= Xl +
+yl-x
y' _ y

1

Voyons deux méthodes différentes pour étudier ce système.


1) A ce système correspond un système différentiel d'ordre 1 sur rr;g4 :

l ,y 0001
X = AX ou X = X
1 A =
0 -1 1 1
[Xyi [0-1 0 1 0]
1
Le polynôme caractéristique de A est (T - l)s(T + 1).
On constate que A - I4 est de rang 2; A n'est donc pas diagonalisable.
Désignons par JJ = (el, e2, eS, e4) la base canonique de rr;g4. En cherchant les vecteurs
propres de A, nous sommes amenés à introduire les vecteurs suivants:

V2 = el + e2 + eS + e4 AV2 = V2
~=-~+~ A~=~+~
V4 = el +
{ Vl - eS
e2 - eS + e4 AVl = Vl
AV4 - V4

On en déduit P=
1 0 -1 0 B = p-l AP = 0 1 1 0
1 0 -1 1 0 0 1 0
[1o 1 -11 1
1] [10 0 0 -10]
Le changement de fonction inconnue défini par X = PY donne le nouveau système:

yi = BY ou Y7 = Y2 + ys Y2 =(t f5~ + (52)et


Ys = Ys YS =f5s e
{yiY~ == Yl
-Y4 { Yl
Y4 =f5l
=f54 et
e-t
ou t t
d" {xY = (t f5s + f5l + f52
(52)e - f5s)et+
- f54 e- f54 e-t
2) Le changement de fonctions inconnues défini par (u = x + y, v =x - y) donne le nouveau

systeme orme e eux equatlons mealres sca aires or re


, { ul vIl -v
2ul -+u = = 00 f ' d d ' . 1'" l' d' d 2
à coefficients constants (voir Analyse 1, chapitre Il).
. " ,. u = (0' t+ 0' )e
Leurs solutions generales s'eCrivent 1t 2 _t
{ v = aS e + 0'4 e t f..--'
On retrouve alors la solution du 1).
356 Précis d'Analyse Il

exemple 6

ne différentiel réel (H): Xi = AX où A = -1 2 2


[ -1° 21 21
3
• Donnons deux méthodes de résolution.
1) Le polynôme caractéristique de A est -(T - l)(T - 2)2

On pose BI = A - l= -1 1 2 Bz = A - 21 = -1 ° 2
-1
[-1 21 2
2] [-2-1 21 1
2]
Comme Bz est de rang 2, la matrice A n'est pas diagonalisable. Cherchons la solution
générale de (H) en calculant la matrice exp(tA).
Notons (el, ez, e3) la base canonique de E = 1R13
et a l'endomorphisme de E de matrice A
dans cette base.

Le calcul donne B~ = (A - 21)z = 0 0 0


[0o -2 -1 21
1
Les sous-espaces caractéristiques de A sont:
• NI la droite vectorielle engendrée par wl = 2el + es

• Nz le plan d'équation -y + z= 0 dont une base est (wz, ws) avec Wz = el, W3 = ez + e3
L'endomorphisme al de NI induit par a est IdNi ; ici CI = al - IdN1 = O.

L'endomorphisme az de Nz induit par a a pour matrice dans la base (W2. ws):

A z = [ -1 4
0 4]
Posons Cz = A9 - 2h = Nous avons C; = 0 ;
~ ~ [-2 2.
-1 4] "
9

d'où exp( tCz) = 1z + tCz = [1--t 2 t +t2t ]


14

et exp(tAz) = exp[2tIz + tCz] = eZt. exp(tCz),


La matrice de l'endomorphisme exp(ta) dans la base (WI. U'z. U's) est donc:

o
[ e[ 02t)eZ[
(1 - reZt il.. +4teZ.[
0]
2tleZt
Le changement de base donne la matrice:

exp(tA) = _te2t eZ[ 2te2t


[(1 -_ te2t
2t)eZt eZt _
2e2t et
- 2er (4t -e[ 2)e2t
+ 2te2t+ 2é]

L'pp,;,atloo ~~U!', t ~ ~p(tA), [~] copc',,"e '"'01"'0' ,','cole de (Hl


2) La solution générale de (H) est a priori de la forme:

t f---;> zY
[X] = et bl
[al]
cr toz
+ e2t [ta2
tcz ++ Cs
03
as]
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 357

• 00 dètocmtoe a, , b; , c, poo, q"' t ~ e' [E] ,ott ,,' """ de (H)

On est conduit au système bl = -al + 2bl + 2q


{alel == -al
2bl ++ 2q
bl + 3el
dont la solution générale est al = 2 À , bl = 0 , q=À

• L'écriture précédente met en évidence une base de (H).

• On retrouve le résultat de la première méthode en posant:


À=~Yo+ZO 1-L=-X()+2ZO, v=Yo
c'est-à-dire X() = 2 À - I-L+2 v , Yo = v , ZO = À + v.

exemple 7, .r/
~ Résoudre le système différentiel
L/'/ YIl = 2x+2y+
{ Xii 3x + y + ete2t

• Le polynôme caractéristique de la matrice A = [~ ~] est T2 - 5T + 4 = (T - l)(T - 4)


Les calculs de diagonalisation donnent:

p = [1-2 l'
1] p-l = ~3 [1
2 -1]
1 p-1AP = [~ ~]
A une solution (x, y) sur ~, on associe les applications X = x - y et Y = 2x + y (d'après
les lignes de p-l).
Ainsi, (X, Y) est solution du système (formé d'équations différentielles) :

{XIIyll =
=X4Y+ +et2et + e2t
_ e2t
X = aet + be-t + -tet __ e2t
La solution générale est 2 3 avec (a, b, e, d) E ~4.
t 2
{IlY = ce2t + de-2t + 4e2t - set

On conclut à l'aide des relations


{X
y =
i
1

= S(-2X
-(X + Y)
+ Y)
358 Précis d'Analyse Il

D. Equations Linéaires scalaires


d'ordre deux
Il s'agit des équations différentielles:
(L) : Xii + a(t)xl + b(t)x = c(t) (H) : Xii + a(t)xl + b(t)x = 0
où a, b, c sont des applications continues de l dans K la fonction inconnue (de la variable
t) étant à valeurs dans K
Remarque
Nous nous proposons ici de préciser les propriétés de ces équations en liaison avec
l'étude des systèmes différentiels. Le cas des équations à coefficients constants a été
traité en Analyse 1.

l, Système différentiel d'ordre un associé

Avec E = 1K2,éventuellement identifié à JL2.1 ([Ii), on dispose de la bijection:

e: C2(I, IK) ~ CI(I, E). x r--i> X = [:1]


Aux équations différentielles (L) et (H) correspondent les systèmes différentiels:
(LI) : Xl = A(t)X + B(t) (Hl) : Xl = ACt)X

où A:I~'i(E),tr--i> [-~(t) -~(t)] , B:I--+E,tr--i> [c~t)]'


Théorèmes:

t.6 Théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire

Pour tout (ta, X() , xb) E Ix 1K2,il existe une solution unique sur l de (L) (resp.
1 de (H» au problème de Cauchy en ce point.
lIE' Le théorème 1 assure l'existence d'une solution F de (LI) ou de (Hl): F E CI(I, E)

vérifiant F( ta) = [:~].


Par la bijection réciproque de e, on obtient une solutionf de (L) ou de (H): f E C2(I, IK)
vérifiant f(ta) = X{J.f(t{j) = xh·
o
Désormais, on entend par solution de (L) ou de (H), les solutions sur l'intervalle l de
définition de ces équations.
t. 7 Structtlréd,es solutions de (L) et de (H)
L'ensemble S(H) des solutions de (H) est un sous-espace vectoriel de dimen-
sion 2 du IK-espace vectoriel C2([. :<).

L'ensemble SeL) des solutions de (L) est un sous-espace affine de C2(I, IK) de
direction S(H).
lIE' Conséquence du théorème 2.
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 359

12, Méthode de variation des constantes 1

Des deux théorèmes précédents, on déduit :


• Pour tout to E l, l'application suivante est un isomorphisme:

S(H) ~:K:2. h>-> (h(to), h/(to))


• Soit hl et h2 deux solutions de (H), pour tout tEl, le rang de (hl, h2) est égal au rang

.
de la matrice: W(t) = [ hl (t)
hî (t) h2(t))
hf.z(t) E Jt2 (X)
• Soit (hl, h2) une base de (H) : pour tout] E C2([, X), il existe un unique couple (Ul, U2)
d'applications de ClU, iK) tel que: ] = ul hl + u2h2 , f= ul hî + u2 h!;, (1)
Ce qui fournit uî hl + ub,h2 = O.

• Avec les notations et les hypothèses précédentes, on peut énoncer:


] E C2([, iK) est une solution de (L) si et seulement si le couple (Ul, U2) qui vient de lui
être associé par (1) vérifie: uîhi+u2h2± =c (2)
Les deux dernières équations forment un système linéaire aux inconnues uJ., ub,

dont la solution est uî = - - , ub, = - où w = det , 1


h2c
W hIC
W [hlhl h2)
h2
La solution générale de (L) s'écrit:

t>-> ahl(t) + bh2(t) ('t w(u)


+.Jû) c(u) (hl(U)h2(t) - h2(U)hl(t)) du

3, Méthode ramenant à une équation du premier ordre

Théorème:

t.8 Si <pest une solution de (H) ne s'annulant pas sur J, il existe une équation
linéaire du premier ordre (LI) (resp. (H')) telle que, pour tout] E C2([, iK),]

est solution de (L) (resp. de (H)) si et seulement si gl dérivée de 9 =] <p


est

solution de (LI) (resp (HI)) sur I.


On retiendra que le changement de fonction inconnue défini par x = y <p
ramène à la résolution d'une équation du premier ordre en z = y'.
JkiF Cette méthode a été exposée dans le cadre des équations à coefficients constants
(Analyse 1,chapitre XI, propriété 11).
Le calcul est strictement identique:
] est solution de (L) (resp. de (H)) si et seulement si h = gl est solution sur Ide:

z +z a(t) + 2 <p(t) = <p(t) (resp, = 0)


1 ( <pl (t)) c(t)
360 Précis d'Analyse Il

Travaux pratiques
"--~"",,,,~-

ex:§mpl~ 8
n-cl'une série entière
les solutions développables en série entière de l'équation différentielle
(H) : txll + 2Xl - tx = 0

1
déduire les autres solutions.
• 1) Soit L
n~O
antn une série entière de rayon p> 0 et de sommeJ.

J est solution de (H) sur J- p, p [ si et seulement si :


+x +x +x
'ri t EJ- p, P [, L
n=O
n(n - l)antn-l +2 L
n=O
nantn-l - L
n=O
antn+l = 0

+x
soit al + L
n=O
[en + 2)(n + 3)an+2 - an] tn+l = 0

ou encore al = 0 et 'ri n ~ 0, (n + 2)(n + 3)an+2 - an =0 (Ji)


La relation (:zR) et le critère de d'Alembert donnent p= +x. Donc la somme d'une série entière
dont les coefficients vérifient (Ji) est solution de (H) sur R
Î\
De (211),on déduit 'ri nE!\!, a2n+l = 0, a2n = (2n + 1)) (avec Î\= ao).
Ainsi les solutions de (H) développables en série entière sont les fonctions:
+x t2n sh t
f\ : t f-'>Î\ L
n=O
(2n + 1)! c'est-à-dire f\(t) = Î\ -t-'

. 2) L'équation (H) satisfait aux conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire sur les


intervalles J - x, O[ et JO, +x[.
Transformons (H) par le changement de fonction inconnue défini sur J - x. O[ ou sur JO, +x [
sh t
par x= y-t-.
On trouve que x est solution de (H) si et seulement si yi! sh t + 2y ch t = 0
Î\ ch t ch t sh t
d'où on déduit yi = sh t . Y = a-h
-2- s t+b puis x = a-t- + b-.-t
x ~x ch t sh t
Les solutions de (H) sur [Fg+ ou sur c~_ sont: t f-'> a-t- + b-t- (a.b) E
sh t
On vérifie que les solutions sur R sont: t f-'> b-t-,

exemple 9


I~) 1)
forme t f-'> Itl"', CiE R
2) Trouver
En déduireles la résolution
solutions de (L) : t2:/1différe.ntielle
de l'équation 20/ + 2x =(H,)
t4 cos t - -1. 2e x
: t2x// -

(H) est une équation d'Euler. Elle vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-
+ 2x = 0 de la

1 linéaire sur les intervalles Il =J - x, O[ et h =JO. +x[.


Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 361

On trouve que sur chacun de ces intervalles, les solutions de la forme suggérée par l'énoncé
sont t tl et t
è--3> 1 1t12. On en déduit que les fonctions hl : t
è--3> è--3> t et h2 : t è--3> t2 sont
solutions de (H) sur IR (et a fortiori sur h et 12)'
2) La méthode de superposition des solutions, (voir Analyse l, chapitre 11, propriété 9), peut
s'appliquer avec pour seconds membres CI = -1 et C2 = t4 cos t.
1
L'équation (LI) associée à q admet sur !}~ la solution t è--3> -"2'
Pour l'équation (Lz) associée à c2, appliquons la méthode de variation des constantes.

On trouve 1 h~ h2/ = t2.


hl ~
Pour tout f E C2(Ik' IR), k = 1 ou 2, il existe un unique couple (u, v) E CI(Ik' IR) tel que
f = uhl + Vh2 ,1' = uh~ + v~ etf est solution de (Lz) sur 1k si et seulement si :
tul + t2d = 0 , ul + 2td = t2 cos t
On en déduit successivement:
ul = - t2 cos t d = t cos t
u = - t2 sin t - 2 t cos t + 2 sin t + À , v = t sin t + cos t + fL

f(t) = 2tsin t - t2 cos t+ À t+ fL t2


1
D'où les solutions sur 1k, k E {1, 2} : t è--3>À t+ fL t2 - "2 + 2t sin t - t2 cos t.
On pourra vérifier que ce sont aussi les solutions sur IR. Donc l'ensemble des solutions de
(L) sur IR est aussi un sous-espace affine de dimension 2 de C2(1R, IR), ce que ne permet
pas de prévoir le théorème de Cauchy-Lipschitz.

exemple 10 ~
Soit! un intervalle de IR, p E CoU, Ili), q E C°(I, [k;), (E) : ~t+ py + qy = O.
1) Soitf une solution non nulle de (E) sur 1, montrer que l'ensemble des zéros de
lest fini (éventuellement vide) ou dénombrable.
2) Soitf et 9 deux solutions de (E) sur 1 telles que:

'if XE 1, WCf, g)(x) 1x


= ~((X))f 9 (x)
g~X)1 = 0
MQlltrer que le système Cf, g) est lié .

• 1) Montrons que Z = {x E 1/f(x) = O} est vide ou formé de points isolés.


Supposons Z ,,=0 et soit XO E Z (donc f(O) = 0). Si XO est point d'accumulation de Z, il
existe une suite (Zn)è\j de points deux à deux distincts de Z telle que XO = n-++co
lim Zn et on a

alors: fl() XO = l'lm f(zn)


----- - f(xo)
n-dCO Zn - XO
Ainsif(xo) = o,1'(XO) = 0 et par unicité pour le problème de Cauchy en xo,f est nulle, ce
qui est exclu. Le point XO est donc isolé.
On en déduit que pour tout intervalle compact [a, b] cI, Z () l est fini (ou vide).
(en effet, s'il était infini, il admettrait un point d'accumulation XO d'après le théorème de
Bolzano-Weierstrass, et par continuité def sur [a, b] cI, on auraitf(xo) = 0)
Or 1 est réunion finie ou dénombrable d'intervalles compacts [a, b], donc Z () 1 est dénom-
brable ou vide.
362 Précis d'Analyse Il

2)
• Premier cas: I est un intervalle compact [a, b]
Si Z Îl I est non vide, il existe une subdivision (ale)ooSleoSn de [a, b] (ao = a, an = b) telle
que Z Îl I c {aic/O ~ le ~ n},
1

Sur Ile = ]ale, alc+l[, 9 est solution de !l - j- y = 0 d'où 9 = Ale j, (AIeE IK).
Par continuité de 91 etf en ale, on obtient AIe-l f (ale) = Ale f(aiJ pour tout le E [1, n-l]
j étant non nulle,f(O) = 0 exige f (ale) 1= 0 donc AIe= AIe-l
Ainsi il existe AE IK,\;/ le E [0, n - 1], AIe= 1 d'où 9 = Aj.
I
Ce résultat est évident si Z Îl est vide.

• Cas général
Le premier cas montre qu'il existe AE IK tel que, pour tout [a, b] E l, 9 = Aj sur [a, bl
Il en résulte clairement 9 = Aj sur I.

II - Equations non linéaires


Théorèmes de Cauchy - Lipschitz
Théorèmes:

t.g Théorème de Cauchy - Lipschitz d'ordre un


Soit il un ouvert de etj : il--;-[R;
une application de classe el,
Pour tout point C\'{), yo) de il, l'équation différentielle d'ordre un
(E) : yi =j(x, y) admet une unique solution maximale I -"2 vérifiant <.? :

'P (X{)) = yo, l'intervalle I est ouvert.

t.10 Théorème de Cauchy - Lipschitz d'ordre deux


Soit il un ouvert de etj: il-"2 une application de classe el,
Pour tout point (XO' Yo, yS) de il, l'équation différentielle d'ordre deux
(E) : yll =j(x, y. yi) admet une unique solution maximale 'P : I-"2
vérifiant 'P (X{)) = Yo, (/ C\'{)) = yS, l'intervalle I est ouvert.
~ Les démonstrations de ces théorèmes sont hors programme.
Remarques
1) Rappelons qu'une solution <.? : I -:=i de (El : yi = j(x. y) avec j E elen.:R) vérifie
pour tout x El: (x, 'P(x)) En et ,/ (xl = j (x. <.? IXi) . Donc <.? est de classe e2 sur I.
Cette remarque s'applique aussi à l'ordre deux où on obtient <.? de classe e3 sur I.
2) Dans le cas de l'équation (E) : yi = jfx. yJ avec jE elm. :=i), par tout point C\'{). YO) de
il «passe »une solution et une seule, les courbes intégrales ne se coupent donc jamais.
Dans le cas de l'équation (E) : yf = jex. y. yi avec j E elm. :=i), par tout élément
de n, (appelé élément de contact), ::passe une solution ; deux courbes
(X{). Yo. yS)
intégrales passant par le point C\'{). yO i ont des tangentes distinctes en ce point.
3) L'ensemble (Ix. y) E il /
j(x. yi = O} est le lieu des points à tangente ii horizontale) des
courbes intégrales de (E) : y = j(x. y).
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 363

Pour obtenir une équation de l'ensemble des points d'inflexion, annuler:


1 aj aj
y = -d'x (x. y) +j(x, y)-a y (x, y) = 0
La représentation graphique de ces deux ensembles permet de dessiner les courbes
intégrales à l'aide du signe de !ci et de yi.
4) Lorsque la fonction nulle est solution de l'équation:
• (E) : y =j(x, y) avecj E Cl(Q, IR), pour toute autre solution CI, cp) :'if x E J,f(x) et O.
• (E) : yi =j(x, y, y) avecj E ClCQ,IR), pour toute autre solution CI, cp),

'if x E J, ( j(x),f 1(x))\ et (0, 0).


S) Si n = R2 et y :]a, b[ -IR; est une fonction croissante, solution maximale de (E) :

x-b y(x) = +X.


yi =j(x, y), alors lim
x<b

En effet, envisageons le cas d'une limite finie e = lim


x--+b
y(x), (seule autre possibilité pour
x<b

une fonction croissante), alors y admet un prolongement dérivable en b par y(b) = e,


yi (b) =j(b, e).

Comme (b, e) E n, (ici n=1R;2), la solution maximale z : J de (E) passant par (b, e) -R
prolonge strictement y , ce qui est contradictoire pour une solution maximale.
6) Dans tout ce qui suit, pour simplifier le langage, on convient que l'expression: cp est
solution de (E), signifie en fait que: cp est solution maximale de (E).

Exemptes - Travaux pratiques

exemple 11
Etude de l'équation différentielle (E) : y = sin y.
1) Déterminer les solutions constantes de (E) et montrer que les autres solutions
sont strictement monotones.

2) OIl considère la solution cp: R_R vérifiant cp (0) = ;.


Mqntrer que cp(x) ='17 - cp(-x).

Tro1.lver l'expression de cp(x) ; retrouver le résultat précédent par le calcul.


Dessiner sa courbe crs. A-t-elle un centre de symétrie?
3) Mq;ntrer que toutes les courbes intégrales non rectilignes sont isométriqt1e~à(~,

• Le théorème de Cauchy - Lipschitz d'ordre un s'applique: j :R2 -IR. (x, y) >-'> sin y
j est de classe CI Nous venons de montrer que toutes les solutions maximales sont définies
sur R.
1) Solutions constantes de (E) Yk: R-IR, x >-'> k'17 (k E Z).
Pour toute autre solution, sin y ne s'annule pas, (les courbes intégrales sont deux à deux
disjointes, cf. Remarques 2) ).
Chaque courbe est tracée dans une bande: k '17< Y < (k + 1) '17.

2) Comme cpl (-x) = sin cp (-x) = sin ['17 - cp (-x)]], la fonction e : iR1-1R, x >-'> '17 - cp (-x)
'17

est aussi solution de (E) et vérifie e (0) = 2"' L'unicité d'une telle solution exige e = cp.
364 Précis d'Analyse Il

D'après 1), la fonction cpest à valeurs dans


_______________________
Til~ _
]0,7T [.
D'où le calcul:

cp CP. cp
1= sincp = tntan2 tntan2=x
1 ( )1 iS

cp(x) = 2 Arctan eX
o x

1 7T

Avec Arctan Li = 2 - Arctan u pour u> 0, on obtient cp (-x) = 7T - cp(x).

Le point A 0, 2 est centre de symétrie de iS.


( 7T)
3) Soit \[F une solution quelconque, il existe p E ~ tel que \[F (IR) c]p TI, (p + 1) 7T [ et le calcul

montre qu'il existe a E IR tel que \[F (a) = p TI + ;.


Par unicité pour le problème de Cauchy:

• si p est pair (p = 2k), \[F est la fonction x f-i> 2k TI + Cf (x - a),


• si p est impair (p = 2k + 1), \[F est la fonction x f-i> 2k TI + TI - Cf (x - a).
On en déduit que iS,±" courbe intégrale de \[F, se déduit de '€, soit dans une translation de

vecteur a T + 2k TI ), soit dans le produit d'une translation de vecteur a T + (2k + 1) 'Ti )

et de la symétrie par rapport à Ox.

exemple 12
1 Décrire les courbes intégrales de CE) : Y = Arcsinxy .


La fonction Arcsin : [-1. 1] ~ -
['Ti
2' 2 'Ti]
est continue, bijective. impaire, de classe e
1
sur

] - 1, 1[. Le signe de Arcsin.\.y est celui de xy.


Ecrivons (E) : yi = f(x, y) avec f : D-IR, (x, y) f-i> A.rcsin.\.y, D étant l'ouvert de }il'" défini par
Ixyl < 1.
Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique if est el sur D).

Pour tout (XO, Yo) E D, il existe une unique solution maximale: ç : J -2, vérifiant Cf (XO) = Yo,

J est ouvert.
1)
La fonction nulle est solution de CE) sur 2. Toute À.
y.
autre solution ne s'annule pas (Remarques 4) ). ~
Soit cp : J ....-,.IR l'une d'elles; alors - cp est solution
.~.
sur J (symétrie par rapport à (Oy). /'-. T )
-_/()~'"
-. 01 '.
\[F: x f-i> cp(- x) est solution sur - J, avec 1

-J = {x E IR I-x E I} (symétrie par rapport à Ox) . ,,! x';


"~ <' j "> //- ----
.~./
Si ° E J, la fonction Cf est paire; en effet. les courbes

de Cf et de \[F ont un point commun lf\


O. ç (0)), elles
~
1
co'rncident donc (Remarques 2) ).
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 365

2) Le lieu des points à « tangente horizontale » est l'axe Oy ; yi a le signe de KY.


1

Les courbes ont une concavité constante car dl == JY1-+ KYx2y2 a le signe de y qui ne
s'annule pas (Remarques 3) ).
3)
Toute solution non nulle est définie sur un intervalle] - b, b[
y
avec b E IR,elle admet un prolongement dérivable sur [- b, b],
elle est paire.
Soit 'P une solution sur la, b[.
b'
Yo r ----C/1'" ,-_
Supposons 0 il la, b[. Quitte à remplacer 'P par - 'P eVou 'P 1 1 1 _

par 'li': x ~ 'P (-x), on peut supposer ° < a < b et 'P> ° sur o XDbl x
Yo
la, b[ (b E IR+).
Alors on a 'PI> ° sur la, b[ ; 'P est strictement croissante. En supposant a:3 0, on constate
que 'P est prolongeable sur [a, b[ par une fonction de classe CI sur [a, b[ et vérifiant (E) sur
[a, b[.
Ceci contredit le caractère maximal de 'P, donc 0 E]a, b[ et d'après 1), 'P est définie sur
] - b, b[ et paire.
Soit maintenant, XO E]O, b[ et yO =='P(XO)·

1 1
Pour tout x de ]XO, b[, on a KYo < x 'P (x) < 1 donc x< -
Yo
et b est fini: b ~ -
Yo

1
'P est croissante et majorée par - sur ]XO, b[, il existe donc bl == lim 'P (x). Le point
XO x~b
(b, b/) n'appartient pas à D sinon 'P serait strictement prolongeable par la solution maximale
1 TI

passant par (b, b/) donc bl == -b et lim


x~b 'PI (x) == -2 .

exemple 13 _

I(E):.~= tan y. Thouverla solution qui vérifie y(l) == : •

• Pour appliquer le théorème de Cauchy - Lipschitz, introduisons l'ouvert D de 1R2 :

D==]O,+oo[x ] - ;, ; [. L'application]: D-R (x, y) ~ _ta_;_yest de classe CI.

L'équation (El): d == ta; y admet une unique solution maximale 'P: J -+IR vérifiant 'P(1) == :
et {(x, 'P(x)/x E I} cD.
La détermination de 'P ne pose pas de problème:

\;f X E J, -x- 'P)


(sin 1 == x2
1 [1
x 'P cos 'P - SIn
.]
'P == °
il existe donc un réel il. tel que sin 'P ==il. x, et 'P (1) ==: donne
x
d'où 'P(x) == Arcsin V2 ce qui exige J c]O, V2[.
x 1
Il est facile de vérifier que [0, V2[ --+R x ~ Arcsin V2 est solution de (E) avec 'PI (0) == V2'
366 Précis d'Analyse Il

tany
Les solutions de l'équation (El) : yi = -- x

4Y
2 j ----
sur!Y =] - 00, O[x
]
- 2' 2 7T 7T[
s'obtiennent de la
-V2
1

même façon: y = Arcsin Àx,


x

Une telle solution prolonge la fonction '1' précédente si et


1
seulement si À= h
x
(y x--;-o
~ À x et '1' (x) x.:::. 0 h)
Conclusion: la solution maximale de (E) vérifiant y(l) = ; est:

x
y: ] - h, h[ -[R{, x 1-7 Arcsin h
exemple 14 _
y(O) = 1. yl(O) = O.

~:
1 En déduire
yyll = 1toutes
+ y12. les
Trouver
autres lasolutions
solution de (E)
(.E) . sur [R{ qui vérifie
• 1) Remarques sur l'équation (E)

Soit y : l --+[R{ une solution de (E), alors x 1-7 --y(x) , X 1-7 y(x- IJ.) et x I-7À y ( ~ )
sont aussi des solutions. Observons que, d'après (E), y ne s'annule pas, on est en fait

ramene a resou
.,. d
re y
Il
= -2-'
1 + y2

2) Application du théorème de Cauchy - Lipschitz d'ordre deux


19

Avec l'ouvert 0= [R{ x [R{x x ];g de [R{3 et la fonctionj: D-R, (x, y. yi) 1-7 1 +yy ~,

de classe el sur D, pour tout <-'<o. Yo, Yo) E D, il existe une unique solution maximale de
12
(E)
:y
Il
= --y-,
1+ y . 'f' t·)
ven lan cplxa = Yo, cp
1 (.
-'<0) = Yo'
1

Il est visible que la solution demandée est x 1-7 ch x, définie sur E, donc, d'après les
remarques préliminaires, toute fonction:

. x- IJ. px est solution sur E


'lJtÀ.f-l' X 1-7À ch -À- (ÀE cù, IJ.E
Soit alors cp la solution (maximale) telle que:

cp(XO) = yO ' <i/ <-'<0) = Yo (-'<o. Yo· Yo) E D


Yo Argshyo
par identification, on constate que pour À=
,
~
19
et IJ.= -'<0 -- r----'2
,
VI + yo- V' 1+ Yo
la fonction 'lJtÀ'f-l vérifie aussi 'lIÀ.f-l (XO) = Yo et 'lI~'f-l <-'<0) = !lo'
Donc par unicité pour le problème de Cauchy, on a cp='lI".f-l et cp est solution sur ~,
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 367

exemple 15 _
Soit l'équation différentielle (E): Yi/ -2y/2-1' = 0, <p:1 --!-IR\ une solution maximale
non nulle et Z = {x E Il <p(x) = O} l'ensemble des zéros de <p.
l) Montrer que si Z est non vide, c'est un intervalle fermé.

Pour ce faire, vérifier, en considérant .fub ('P<pl)' que, pour tout couple (a, b) E Z2,
on a [a, b] c Z.
1

2) En utilisant 'l'= ~, relever une contradiction. Qu'en résulte-t-il pour~.?


cp

3) Donner toutes les solutions de (E) .

• 1) <p étant solution de (E) sur 1, on a (cp<pl)' = <p~9' +3 cp 2 donc j.ba <p /2 +3 <p '2 = [ <p<p 1] a
b = O.

<p2 +3 c.p'2 étant continue positive, il en résulte 'P2 +3 'P'2= 0 et donc 'P= 0 sur [a, b]. Ainsi,
[a, b] c Z, et Z est un intervalle.
Z est un fermé de 1 car c'est l'image réciproque de {O} par la fonction continue 'P.
2) Puisque 'P est non nulle, on a Z '* 1 et l'un des deux intervalles complémentaires de Z dans
1 est non vide. Par exemple, b = sup Z < sup 1 = C et alors \;f x E ]b, C[, c.p(x) '* o.
. . 2. 'l'I (x)
On en dedult que \;f XE ]b, C[, 'l'I (x) ='l' (x) + l d'ou
'l'2 (x) +1
= 1

et il existe /-l réel tel que Arctan'fl (x) = x- /-l donc 'fi (x) = ~(~} = tan(x- /-l).
Finalement, il existe À. réel tel que:
À.
\;fxE]b,c[,<p(x)= , et X-/-lE
]
-2'2 'TI' 'TI' [

À.

Z étant fermé dans 1, on a b E Z donc <p(b) = 0 et lim


x~b
xob
cos( x- /-l ) = 0,

ce qui est évidemment impossible. En conclusion, Z = O.


3) Le calcul précédent fournit la solution générale de (E) :

/-l-2' /-l +2 --!-IR\, x ~ --.-


] 'TI' 'TI' [ À.

Les exemples précédents font apparaître dans l'étude de l'équation différentielle des
étapes précises; essayons de les distinguer dans le paragraphe suivant.
Plan d'étude d'une équation différentielle d = (x, LI)

1) Remarques sur l'équation elle-même


• reconnaître un type classique (équation incomplète en x ou en y, homogène, de Bernouilli, de
Riccati ... )
• signaler les solutions qui se déduisent d'une autre, (x ~ y(x- /-l) x ~ y(-x) ,

x ~À. y ( ~) ... ) ainsi que les transformations géométriques correspondantes liant les
courbes intégrales, (translation, symétrie, homothétie· .. )
• Appliquer le théorème de Cauchy - Lipschitz en précisant un ouvert il de 1R\2 sur lequel
(x, y) ~ f(x, y) est de classe el. La frontière de il donne les points éventuels de raccordement.
368 Précis d'Analyse Il

2) Calcul
Au besoin en se limitant à une résolution locale de façon à ne soulever aucune difficulté théo-
rique, appliquer la méthode (exposée en Analyse 1)associée au type de l'équation différentielle.
3) Premier bilan
• A l'aide du calcul précédent, présenter des solutions de (E).
• Indiquer les solutions qui s'en déduisent (synthèse de 1) et 2)).
4) Analyse
• En considérant une solution <p:l -IFR de (E), déduire de l'étude précédente des propriétés
de <p.Si l'étude est assez fine, on est en mesure de cerner d'assez près toutes les solutions
possibles du problème.
5) Synthèse
Présenter toutes les solutions maximales.
6) Courbes intéqrales
Dessiner une courbe intégrale de chaque type rencontré en 5).
Les lieux des points à tangente horizontale et des points d'inflexion peuvent être utiles au tracé
des courbes.
7) Résolution du problème de Cauchy
En chaque point (XO, YO) du plan, indiquer les courbes intégrales qui y passent (utiliser 1), 5) et
6)).
Remarques
• La séquence 1),2),3) ne constitue qu'une résolution partielle de l'équation.
• L'analyse 4) est souvent délicate.
• L'étude de certaines équations se fait parfois sans résolution, les étapes 1),4),6) sont seules
concernées.

exemple 16 ~

~ étudier
1 s'inspirant
l'équation
du plan
différentielle
d'étude précédent,
(E) : x2y' + i = 2_<y .
• 1) Remarques sur l'équation elle-même
(E) est une équation homogène; c'est aussi une équation de Bernouilli.
La fonction nulle est solution sur M, ainsi que l'identité x f--'> x.

Si y : l --+IFR est une solution, pour tout ÀE ~x. x '--'7À y (x)


)\. est aussi solution de (E).
La famille des courbes intégrales est invariante par homothétie de centre O.
Théorème de Cauchy - Lipschitz
.
Il s'applique sur l'ouvert n=
*
IFR+ x IR avec J: D-:t.
~
(x. y) '--'7
2,\.1} -

x-
9
l ..
,ainSI que

sur ni = IFR=- x IFR.

Puisque si y est solution de (E), X '--'7 -y( -x) est aussi une solution, on peut se limiter à l'étude
surn.
2) 4) Calcul et analyse
?
Soit y: l -IR une solution non nulle de (E) y
1
=
2,\.1} -
x2
y- sur l c JO. +x[.
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 369

Alors la fonction t: l -7[J;t X f-'> y(x)


x est dérivable.

y = xt , yi = xtl + t = 2t - ? xtl = t(l - t)


Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique à nouveau sur n pour l'équation différentielle

(Et) : e = t(l x- t)
Les fonctions constantes tl : x f-'> 0 et t2 : x f-'> 1 sont solutions de (Et) (donc (E) admet les
solutions YI : x f-'> 0 et Y2 : x f-'> x qui sont définies sur IR). Pour toute autre solution, toujours
d'après le théorème de Cauchy - Lipschitz, t(l - t) ne s'annule pas, le calcul se poursuit:
e e tl 1
x = t(l - t) = T + t 1-
t x x
il existe un réel À non nul tel que 1_ t = 1\ donc t = x+ À'

Distinguons les trois cas possibles:


t x x x2
L) : 0 < t < 1, 1 _ t = 1\ avec À> 0 , t = x+ À YI.. = x+ À i =]0, +oo[

t x x x2
M) :1< t , -t - 1 = - /-L avec /-L> 0, x-
t = ~- /-L YiL = -- x- /-L
1=] /-L, +x[
x -t x x2
N) :t<0 '1 _ t = avec v> 0 , t= v vYv = v x- x- I=]O,v [
Etude des raccords en x = O. Seuls les cas (L) et (N) sont candidats.
Les fonctions YI.. et Yv admettent un prolongement dérivable y(O) = 0, d (0) = 0 (courbes
tangente en à Ox). 0
Les solutions définies sur un intervalle de] - x, O[ se déduisent des précédentes par
x f-'> -y(-x)
(symétrie par rapport à 0), celles qui se prolongent en 0 se raccordent avec une
quelconque des solutions YI.., Yv ou y = O.
5) 6) Synthèse et courbes intéqrales
2
y
Dessinons l'hyperbole x-
y = ~1 Cf:; :

dont les branches sont des courbes intégrales.

A une homothétie de centre 0 près, les solutions maximales de


(E) sont:

sur IR, x f-'> 0 , X f-'> X , X f-'> { oX ~ si1x?si 0


x ~ 0

sur] - 00, 1[, x f-'> ~,x


x -2 f-'> x2
{O--
x-1 0~ x ~ 1
si 0
si x ~
x2 x
sur ]1, +00[, x f-'> x_ 1
7) Résolution du problème de Cauchy
Soit Mo = (XO, Yo) un point du plan.
Si XO = yO "* 0, Mo est sur la droite y = x, seule courbe intégrale passant par Mo.
Cherchons où doit se trouver Mo pour qu'une fonction YiL du type (M) soit solution au problème
de Cauchy en Mo. Les conditions sont:
x5 XO(YO - XO)
Yo = -- et 0 </-L< XO donc /-L= ----- et Yo >0
XO+/-L ~

La même étude peut se faire pour chaque type de solution.


370 Précis d'Analyse 1/

Exercices-types

10. 1 Ex. 10.6

(E) : yi = ~ + x. Courbes intégrales.


Soit q E CO([O, +x[, IFR) telle que rx
.10 Iql 1) Dessiner le lieu des points à tangentes
converge. horizontales et celui des points
d'inflexion.
1) f étant une solution bornée sur [0, +x[, 2) Dans chaque région délimitée par les
de (L) : !JI + qy = 0, étudier limf.
+,x courbes précédentes, indiquer le signe
de yi et de !JI.
2) Montrer que (L) a des solutions bornées.
3) En déduire le tracé des courbes inté-
Ex. 10.2 grales.

Résoudre l'équation différentielle (H) : Ex. 10. 7

X2!J1 - 4xyl + (x2 + 6)y = O. 1 x+ Y


(E): y = --.
x-y
Quelle est la dimension de l'espace vectoriel Trouverla solution maximale vérifiantf(O) = O.
des solutions sur IFR ? En déduire les autres solutions.

Ex. 10.3 Reconnaître les courbes intégrales.


Ex. 10. 8
o 4 0 2 (E) : _,-yi = 1 - 1.
Soit A la matrice 2 0 4 0 1) Symétrie des courbes intégrales.
[4o 20 20 40] 2) Déterminer les solutions maximales dé-
1) Résoudre le système différentiel finies sur cLS:. l
dx 3) En déduire toutes les solutions de (E).
dt =AX (1) Ex. 10.9
2) Calculer exp A.
(E) : yi + .'-y + y2 = O.

Ex. 10.4 ŒiJ 1) Montrer qu'aucune solution ne s'annnule


sauf une.
Soit <p:IFR-+IFR-+Ju'n (!FR) dérivable sur LS.Démon-
2) Exprimer toutes les solutions positives
trer l'équivalence des propriétés suivantes: de (El.

(i) <p(0) = ln et V x E!FR. <pl (x) = <pl (0) Y (x). 3) Etudier les branches infinies des courbes
intégrales.
(ii) V (x, y) E 1FR2, <p (x + y) = <p (x) y (y) et
Ex. 10. 10
V x E IFR, det[<p (x)] oF O.

Soit y : l -LS la solution de l'équation dif-


Ex. 10.5 férentielle (E): 2!J! = 1 - 31 telle que
Soit (E) : yi = ~ + x et soitf la solution maxi-
ylO! = O. !/(Oi = O.
1) Justifier son existence et vérifier que y
male telle quef(O) = O.
est une fonction paire,
1) Montrer que f est développable en série 2) Décrire cette solution lorsque x E [O. a]
entière.
ou. a= /.1 ..
.~~du
2) Montrer que f est définie sur un intervalle ··0 vw1-
majoré. 3) Montrer que y est définie sur LSet pério-
dique,
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 371

Indications
Ex. 10. 7

1) Montrer d'abord que liml


+rx;,
existe. Exploiter le théorème de Cauchy - Lipschitz;

2) Supposer que YI et Y2 sont deux solu- introduire t = }L.


x
tions bornées et étudier z = YiY2 - Y~YI Utiliser des homothéties de centre O.
Ex. Reconnaître l'équation polaire des courbes in-
tégrales.
Chercher les solutions développables en série
entière. Ex. 10. 8

Ex. 3 Equations à variables séparables.

2) Exprimer de deux façons la solution aux Ex.


conditions initiales xl (0), X2(0), X3(0), Appliquer le théorème de Cauchy - Lipschitz.
X4(0). Reconnaître une équation de Bernouilli ;

10. 4 1
poser z = -.
Y
Utiliser les propriétés de l'exponentielle de ma-
Ex. 10. 10
trice vues dans le chapitre VIII.
1) Appliquer le théorème de Cauchy - Lip-
Ex. 10.5
schitz d'ordre deux.
1) Procéder par identification Considérer la fonction x >--'7 y(-x).
2) Multiplier les deux membres de (E) par
yi
(~n=ü anxn) 1 = X + (~n=ü anxn) 2
3) Etudier la fonction
et vérifier que la suite (an)i\j est bornée.
2) Si x ~ 1, il ~ ~ + 1.
372 Précis d'Analyse Il

Solutions des exercices-types

1) Pourtoutx~O,onaf(x)=f(O)+ rfl=f(O)-
.Jo rqf
.Jo .
Posons M = Iif II~:+:;O[,alors, V x E [0, +00[, 1 q(x)f(x) 1 '-S M Iq(x)1

donc la convergence de 1+00 Iql donne celle de l+x Iqfl ,

et il en résulte que lim+ cc' Jo


x----:- t" qf existe, donc qu'il existe e= lim,
+CX) l.
Notons maintenant que V x ~ OJ(x) =f(O) + rl.
.Jo

Si e était non nul, on aurait


Donc e= liml = O.
x.!.i:~"0 .fox l = ±oo (avec le signe de e) etf serait non bornée.
+cx:.'

2) L'ensemble @L des solutions bornées de L est un sous-espace vectoriel de SeL).


Si YI et Y2 sont deux éléments de (@Û on a YI Y2 - Y~ YI = 0 c'est-à-dire (Y~ Y2 - Y~ YI i = O.
On en déduit que YlY2 - Y2Yl est constante sur [0, +x[, or d'après le 1), lim
+x Y~Y2 - Y~Yl = 0,
donc cette constante est nulle.

Ainsi, on a sur [0, +00[, Y~Y2 - Y~Yl = 0 et le couple (YI, Y2) est lié.
On en déduit dim @L'-S 1, donc SeL) \:zAL est non vide, c'est-à-dire qu'il existe des solutions
non bornées.

Ex. 10.2
L'équation (H) vérifie les conditions du théorème de Cauchy-Lipschitz-linéaire sur les intervalles
h = ] - 00, O[ et I2 = ]0, +00[.
Chacun des espaces Sle(H) : ensemble des solutions de (H) sur Ile, (k = 1ou 2), est de dimension
2. Cherchons les solutions développables en série entière.

Soit L
n~O
anxn une série entière de rayon p> 0 et de somme f.

f est solution de (H) sur ]- p, p [ si et seulement si :


+x +x
V X E]- p, P [, L(n - 2)(n - 3)anxn + L anXn = 0
n=O n=O
donc si et seulement si ao = 0, al = ° et V n ~ 4, (n - 2)(n - 3)Œn + Œn-2 = 0 (d'L).
De la relation (d'L) on déduit: p= +00 et

\-1
v n ""~ 1, Œ2n -
_ (l)n-l
- (2nŒ2_ 2)1 Œ2n+l -
_ (l)n-l
- (2nŒ3- l)!
Il en résulte que les solutions développables en série entière sont les fonctions:
f =Àfl + fl.f2 (À, fl.) E lRP
+X' 2n +:c 2n+l

avecfl(x) L...,.(-I) n-l (2nx - 2)'; = x 2 cosx


= '\"" , '.
f2(X) = L...,.(-I).n-l
'\"" 2n-
(1 X 1). = X 2 smx
.
=1 =1
chacun des couples (1l!hJ2IIk)' (k = 1ou 2), est libre et constitue donc une base de Sk(H).
Ainsi Sle(H) est l'ensemble des fonctions x f-'>À,..? cosx+ fl. x2 sinx (À. fl.) E :;;g2.
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 373

On vérifie facilement que toute fonctionf telle que:


f(x) =À. x2 cosx+ fL x2 sinx si x "" 0 , f(x) =À.I x2 cosx+ fLl x2 sinx si x ~ 0
est solution sur R

L'espace SIR(H) des solutions de (H) sur IR est donc de dimension 4, une base en est Cfr,J2,JS,J4)
avec:

fl(X) = x2 cosx si x "" 0, fl(X) = 0 si x ~ 0, f2(X) = 0 si x "" 0, f2(X) = x2 cosx si x ~ 0


fs(x) = x2 sinx si x "" 0, fs(x) = 0 si x ~ 0, f4(X) = 0 si x "" 0, f4(X) = x2 sinx si x ~ 0

Xs Xs = 2XI + 4xs
1) Posons X = [~~].
X4 Le système (1) s'écrit: { x~ = 4XI + 2xs

Le système (1') est équivalent à:

d == 2v (avec u = Xl + Xs , v = xl - xs)
{Xlxl -+ X3
Xs =
= 6(XI -+ xs)
2(XI xs) c'est-à-dire { Ul 6u

On en déduit u = étÀ. v = fL e2t (À., fL) E 1R2

et Xl = ex e6t + [3 e2t , Xs = ex e6t~ [3 e2t (ex, [3) E 1R2.

On a de même pour le système (1") X2 = 'f e6t+ 8 e2t , X4 = 'f ét_ 8 e2t
2) La solution du système (1) aux conditions initiales Xl (0), X2(0), xs(O), X4(0) s'écrit:

on en déduit

10.4
1) (H)

Posons cpl (0) = A E .Mn(lR) ; la fonction vectorielle cp, à valeurs dans l'espace vectoriel
.Mn (IR) (de dimension n2 sur IR), est solution de l'équation différentielle linéaire et homogène
cpl =A cp (1) et vérifie de plus cp (0) = ln.
On sait qu'une telle équation différentielle admet une solution unique, pour les conditions initiales
imposées, de la forme cp: x f-c> exp(xA).
D'après les propriétés de l'exponentielle de matrices (voir chapitre VIII), on a :

\j(x, y) E 1R2, exp (x + Y)A) = exp(xA) exp(yA) et exp(xA) E 52n (IR).


La proposition (ii) en résulte.
374 Précis d'Analyse Il

2)
On a, pour x E 1R1: <p(X + 0) = <p(X) <p(0) = <p(X).
<p(x) étant inversible, pour tout XE 1R1, on obtient immédiatement <p(0) = ln.
Fixons alors x E lR1. On a pour h E lR1 : <p (x + h) = <p (x) <p (h) = <p (h) <p (x)

et <p(x + h)-
h
<p(x)
= <p(h) - ln
h <p
()
x = <p(h)-
h
<p(0)
<p
()
x
En passant à la limite lorsque h tend vers 0, <pétant dérivable sur 1R1, on en déduit:
<p' (x) = <p' (0) <p(x)

Ex. 10.5

Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique en tout point de 1R12, ce qui justifie l'existence et l'unicité
de f : l --+1R1 telle que f(O) = 0 avec l ouvert, (f solution maximale).

1) Considérons une série entière de rayon de convergence p> 0 de somme:


+x
9 : J- p, p [ ~1R1,X >-+ ~ anxn
n=ü
Examinons les conditions nécessaires pour que 9 soit solution de (E) sur J- p, p [ :
+X'

g(O) = 0 , g'(x) = g2(x) + x , ao = 0 , al = 2 , g'(X) = ~(n + l)an+IXn


n=ü

et par produit de séries entières: gZ(x)


d'où par identification de séries entières de rayon non nul:
= f
n=Z ('I3
k=l akan-k) xn

1 1 n-l
ao = 0, al = 0, az = 2' an+l = n+ 1 ~ akan-k' (n ~ 2)
k=l
Ces relations déterminent une unique suite (an)~,~.
Comme 0 ~ an ~ 1, (par récurrence), le rayon de la série entière ;: anxn vérifie p~ 1 et
le calcul précédent prouve que 9 est solution de (E) sur J- p, p [
D'après le théorème de Cauchy - Lipschitz, f prolonge g, donc f est développable en série
entière.

2) Supposons l'intervalle l non majoré et exploitons l'inégalité x~ 1 dans yi = ~ + x.

Sur [1, xJ el, j'ex) ~ f2(x) + 1,


f-2--
j'+ 1 ~ 1, JX
9 .'
j'(t)+ 1
l r(t)
dt ~
.JXl
dt

Arctanf(x) - Arctanf(1) ~ x- 1 , x ~ 1+ ;
Ceci exige que l soit majoré. Soit b la borne supérieure de l. Alors limf(x)
x-b = +:x.
x<b

En effet, f est croissante sur [0, b[ et s'il existe une limite c = limf(x),
x-b la solution de (E)
.wb

passant par le point (b, c) prolonge strictement f, ce qui est impossible puisque (I,f) est
solution maximale.
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 375

Ex. 10.6
Cet exercice prolonge le précédent.
Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique en tout point de [R;2,les courbes intégrales sont donc
disjointes.
1) Lieu des points à tangentes horizontales: if: y2 + x = 0
Lieu des points d'inflexion: il se déduit du calcul

Y
Il 1
= 2yy + 1 = 2y 3 + 2xy +1 ce: x = -y
.2 1
- 2y
La courbe Cf? est une parabole asymptote à la courbe C(i.

En traversant if, d change de signe, de même pour C(i et yll


if et C(S définissent quatre régions, la figure ci-après indique le signe de (d, yll) dans chaque
région.
2) Le tracé des courbes intégrales se fait à l'aide des signes de yi et yll (croisance et concavité).
L:exercice 5 montre que chaque courbe intégrale admet "à droite" à une asymptote d'équation
x = b.

10.7

Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique sur chaque ouvert n: y - x > 0 et ni: y - x < O.
Notons y : l ---+[R; la solution maximale de (E) vérifiant y(ü) = l, tracée dans n et posons
l =l (1] - 00, O[ , II = l (1]0, +x[
Sur l ou ll, la fonction t : x ---+ !t
x est dérivable, le calcul donne:
2
1+ t 1+ t
d = (xt/ = xtl + t = 1_ t
1
1 1-t.e2
- =
xt=l_t x 1+ t
donc il existe j.,l et Àll réels non nuls tels que:
Arctan t eArctan t
Ile
pourxE l :x=À VI + t2
--~-- et pour x E II : x = ÀII ~ 1+ t2 donc ÀI < Ü et
376 Précis d'Analyse Il

o y n
De t = Ji, on déduit t(x) ~ 1
x x-+O x ni
d'où lim
x_o
t(x) = -co , lim
x~o
t(x) = +oc
x<û ~O x
'If 'If
-2
1 e ~ x '11.11 e2
puis À 1 t(x)1 x_o t(x) x:o x
x<o X>Û

d'oùÀ/=-e~, ÀII=e-~

Exprimons la solution sous forme paramétrée à l'aide de 6 = Arctan t.


TI TI
En notant que y - x > 0 donne, pour x < 0, t < 1 donc -2 <6< 4' et pour x> 0, t> 1 donc
TI TI
4 < 6 < 2' on obtient les paramétrages :
TI TI
X = -e:~+e cos 6 --<6<-
2 4
et x = ee--::-"-cos 6 -
4
TI
<6<-
TI

2
{ y = -e2~+e sin 6 { y=e e 2sin6
TI

Changeons à nouveau de paramètres:

y = e'f cos \fl y = eΠcos a

\fl= ;+6 et a=6-;


3TI TI
{X = -e'f sin \fl
0<\fl<4" lx-4
= _eŒ
<a<sin0 a

d'où une représentation polaire de la courbe: M = 0 + é0_'.


u (\p), \pE
]
-4' 4"3
TI TI [

où Il (\fl) = - sin \fl T + cos \p j .


Courbes intégrali?s

La courbe de la solution (l, y) est une spirale logarithmique limitée à deux tangentes verticales.

L'équation étant homogène, pour tout ÀE IMx, x >--+ À y ( ~) est solution de (E) sur
X
lÀ = {x E lM / >:. E I}, en particulier x >--+ -y( -x) est solution sur -l =L l, l'étude sur fi se déduit
de l'étude sur n
par symétrie par rapport à O.

La frontière commune de n et ni est la droite y = x, lieu des points à tangentes verticales des courbes
intégrales (pas de raccord possible).

Noter que le lieu des points à tangentes horizontales est y + x = O.


Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 377

Ex.

1) (E) est une équation à variables séparables.

Notons l'existence de deux solutions constantes sur !FR: y = 1 et y = -1.

Si Y est solution de (E) sur J, z : x f-'> y( -x) est solution sur J' = {x E!FR / - X E I}.

2) La fonction] : (x, y) --y-


1- 2
est de classe CI sur n = !FR: x !FR,donc le théorème de Cauchy
x
f-'>

1 2
- Lipschitz s'applique, sur n, à l'équation (E') : y' = ~. x
Pour tout (X(J, YO) E n, il existe une unique solution maximale de (E') 'P: J -+!FR vérifiant

'P (X(J) = Yo

Pour YO = 1 (ou -1), il ne peut s'agir que des solutions constantes (restreintes à !FR:); les
autres solutions ne prennent donc jamais la valeur 1ou -1.
, 1
Soit 'P: J -+!FR une telle solution, alors ~ = -
1- 'P x
Dans le cas ~ 1<'P< 1,il existe un réel À> ° tel que:
1 1+ 'P x
"2 en1- 'P = en1\ et

Dans le cas <p<~1 ou dans le cas 'P> 1, il existe °


f-L> tel que:

1
-en-- +1 =en-x <p
et
2 'P-1 f-L

Les solutions non constantes de (E') sont donc:

y
(1) : ] f-L,+oo[ -+IFR, x f-'> -2--2 = 'Pl - avec 'Pl (x) = -2--
x-f-L
x2+f-L2 (x)f-L x-1
x2+1
définie sur ]1, +oo[
x2_ À2

(2) : ]0, +00 [-+ IFR, x f-'> ~X + 1\ = 'P2 (x)1\ avec 'P2 (x) = x2-1
x2 + 1
x2+ f-L2
(3): ]0, [-+IFR, X f-'> ~ = 'P3 - avec 'P3 (x) = ~ --n----i~--nn---~
f-L

x-f-L (x) f-L - 1


xx2+1
définie sur ]0, l[
(3)i:

3) Les solutions maximales de (E') définies sur J c!FR"'-- se déduisent des précédentes par

X f-'> y( -x). Les courbes intégrales correspondantes sont symétriques des précédentes par
rapport à l'axe Gy.

Les solutions maximales de (E) définies sur un intervalle K contenant 0 proviennent du raccord

de 'P2 ( ~) ou 'P3 ( : ) ou y = pour x> 0 et de 'P2 ( - ~, ) ou 'P3 ( - -1 :,) ou y = -1


°
pour x < avec en les valeurs y(O) = °
et 11 (0) = O. -1
378 Précis d'Analyse Il

Sans tenir compte des symétries par rapport à Oy, voici les courbes possibles:

__n n n m }l ~ _m nm m nn mll ~

y=-l
-1

--- ------------ y !i
1 1 +nn __

x o x o
y=-l

'P3( -;J
ec (j;3(~)
, ec
'P3(~)
ec
'!d-;) ec

Ex. 10, 9

(E) est une équation de Bernouilli. La fonction nulle est solution sur R

Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique sur !RiZ: y' = -xy - J


car la fonctionf: !Riz~R (x, y) >-+ -xy - J est de classe CI sur !RiZ,

Si Y : J ~!Ri est une solution non nulle de (E), alors y ne s'annule pas, De plus, x >-+ -y( -x) est
1

solution sur -J (symétrie par rapport à 0), L'équation (E) peut alors s'écrire Y9
y~
+ :: + 1 = O.
y

La fonction z = ~ est dérivable (Zl = ~l) et vérifie z' - xz = 1 (équation linéaire),


x2 Jé2.x [2

On en déduit z =À e 2 + e 2 .la( e- 2 dt
.x t2

Introduisons la fonction 9 : !Ri-1Ri, x >-+ .la


( e- 2 dt .

Elle est impaire, croissante, de classe C''' et bornée:

/11-
ÎÏ Il

x-+x
lim g(x) = .la rx e- ~ dt = \V /2"
g(C)I= ]-V2'V2
,- ,-- [

f
Comme la fonction z : x >-+ e (ÎI. +g(.>::)) ne s'annule pas sur J, suivant la valeur du réel ÎI., plusieurs
types de solutions de (E) se présentent, décrivons celles qui sont strictement positives,
Chapitre 10: Equations différentielles Compléments 379

• avec
SiÀ>~ fL=À - V 2 > 0, on obtient
r:; une solution sur lR1:

hfJ- : x f-7 ·x f2

f1. +.lx e-z dt

• est solution sur 1R1.


SiÀ=~ '

• -g(a), +=[ :
Si 2 <À< Yr:;
-yr:; 2 avec À= on obtient une solution sur] a,

Courbes intégrales

Etudions les branches infinies:

x-2
• Toutes ces solutions vérifient y(x) x-----+x'
Ke - 2 donc lim y(x) = O.
X---':-+X'

• Une double intégration par parties donne:

f dt = e_~ (1 + 3x1 + 0 ( 3x1))


quand x tend vers -DC
.jx-x ~e _ 2 2 -;:

d'où ho(x) = -x - ~ + 0 ( ~) : quand x tend vers -:x:;, la droite y = -x est asymptote.

Lieu des points à tangentes horizontales: la droite x + y = O.


380 Précis d'Analyse Il

1) Application du théorème de Cauchy - Lipschitz d'ordre deux:

f: ~3-+R (x, y, y) ~ à (1 - 3y2)


f est de classe el. Il existe une unique solution maximale y : J -+~ vérifiant y(O) = 0 et
yi (0) = 0 ; J est ouvert.
Soitt={xE~/-xEI} et z:t-+Rx~y(-x).
On vérifie que z est solution de (E) sur t, avec z(O) = i (0) = 0, d'après le théorème de
Cauchy - Lipschitz, il en résulte que z = y, t= J.
Ainsi y est une fonction paire.
2) Une première intégration se fait en multipliant par y :
2yyl = yi - 3Jy donne y/2 =Y- y3 (car y(O) = yl(O) = 0)
Comme y(l - J) ~ 0, y(I) est un intervalle inclus dans J - cx;, -lJ u [0,1], et puisqu'il
contient 0, on a finalement y(I) [0, 1]. c
Comme yI! (0) = -21, on a y (x) ~ :::2'
x-+o il existe donc a> ° tel que, pour tout x E JO, a L yi (x) > 0
et donc
1

yl(x)=Vy(1-y2), J y(1-y2)
Y =1
, r --;====-
Jo yi (t) dt = IoY(Œ) -----;===-
du
·0 Jy(t)(1-y2(t)) . 0 Vu(1-u2) =a

Sachant que l'intégrale a= est convergente, on a aoS; a.


101
o Vu(l-du u2)
En choisissant a= sup{x ~ °Iy (t) > 0 pour tout t E JO, xE}, y est croissante sur [0, a [,
majorée donc 13=X---;-Œ
lim y(x) existe.
Le théorème de Cauchy - Lipschitz s'applique au point xo =a, Yo =13,y~ = Vf3 (1- (32)donc
aE J (ouvert), y se prolonge au-delà de a.
Comme a est une borne supérieure, on a yi (a) = 0, y(a) = 1et a= a.
Ce dernier point tient à la croissance stricte de la fonction:

h: [0, 1J - [0, a], Y ~ X = h(Y) = _


jyo Vu(1-
du u2)
1
dérivable sur JO, 1[: hl (Y) = \ / Y(l- y2) ; h est une bijection.

Ainsi, pour x E [0, a], y(x) est donné par x = ----====


du u2)
= h y(x)
()
autrement dit
loyiX)
o Vu(1-
y(x) = h-l(x).
Ay

~····~i~·····~
La fonction y est désormais connue sur [-a, a] (y est paire).
10 a 2a x

Elle se prolonge au-delà puisque (E) a une solution au point C'CQ = a, Yo = 1, Yo = 0).
La fonction z : x ~ y(x - 2a) est solution de (E) (équation incomplète en x) , elle vérife
z(a) = y(-a) = y(a) = 1,i(a) = yl(-a) = O.
Par unicité du problème de Cauchy en (xo. Yo. y~) = (a. 1, 0), les fonctions y et z sont iden-
tiques: y(x) = y(x - 2a).
Ainsi y est définie sur ~ et de période 2a.

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