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160 LA PHILOSOPHIE MiDIEVALE JUSQU'A LA FIN DU XII" s. de pies chrt, Juin 1900). Pas net; Wusaaxs, Geschichte d. Heal Uy § 675 ‘Du Wutr. Introd. @ la Philos, nbo-scol., §§ 4 et 9. Bibliotheque J. Brwxavs, Ucer den Unier den Werken d. Afulins sehen den bermaischen Dialog saclepins, (Mans Monatiber. d. K. Abad. d, Wisensch. Berlin, 1871, p. 500); Swuratsnt, Des Chaledins Kommentar ou Plas Timaru, (dans Beitr’ 2. Geach. d. Phils. d, Mitlat, 1902, TI, 6). Edie les sources &© CChalcidus et pas son influence au moyen Age; Poxtatsé, Dteloppement erie dePeugustiniame, dans Dict, TMol.cth, igo, V. prem. pati, Wes intéromante JovxDAnt, Recherches crit sur Pége ct Porigine des traduct, @Aris- 243). A servi de point de départ & cea recherches, Deven insul- 5 goa chee Uberweg-Heinze. ‘Migne a édi les quvres d'Aleuin (PL. 10, 101): Bote, (1. 65 et 64); Bade, (1. 9098); Cassiodore,(t. 6, 70); Isidore de Seville (J. 8-84); Rhaba ‘Maur, (t. 107-112) CHAPITRE. DEUXLEME. LA PHILOSOPHIE DU IXt, X¢ ET xI° 136. Résumé. — C'est dans l'étude des universaux que s'accusent les premiers progrés de la pensée scolastique (Art. I, $1). On y peut suivre pas & pas l'expansion graduelle des con- troverses, l'avénement de la psychologie, et avec elle I’élabora- tion lente d’une solution qui, aux sidcles suivants, deviendra définitive. Au x1's., S. Anselme (Art. I, § 2) tente un premier effort de synthése des éléments acquis. Cette synthése, encore incompléte, sera successivement enrichie par les générations suivantes. J, Scot Eriugéne est le pére des antiscolastiques. Sa philo- sophie contient en germe toutes les tendances qui jusqu’a la fin du xir s, viendront enrayer la doctrine scolastique (Art. II, § 1). Au mouvement d’hostilité qu'il provoque, on peut rattacher quelques essais de philosophes-théologiens qui transposent témérairement des controverses logiques sur le terrain de la dogmatique catho- Tique, et aboutissent &-des hérésies (Art. II, § 2). LA QUESTION DES UNIVERSAUX JUSQU'AU XI" 8, 161 ART, I. EA PHILOSOPHIE SCOLASTIQUE. § 1. La question des universaus dans som dbvelofpement historique, 137. Comment la question des universaux se pose en philosophie. — Bien qu'on no puisse artificiellement cir- conscrire la scolastique dans une joute monotone sur le probleme des universaux (117), il n’en est pas moins vrai que ce probleme est un des premiers qui, pendant le haut moyen Age, se posent sur le terrain de la spéculation pure, et qu'il absorbe le plus rand effort de pensée de cette période. Aussi bien, 1a question des universaux est de toutes les philosophies, parce qu'elle est vitale. Et elle porta bonheur & la scolastique, car elle amena la discussion sur des théories fondamentales de métaphysique et de Psychologie. Le probleme des universaux n'est autre que celui de la uérité, ou de la réalité objective de nos connaissances intellectuelles. Tandis que les choses qui tombent sous nos sens sont particula- Tisées et multiples, l'objet de nos représentations intellectuelles st indépendant de toute détermination individuelle, abstrait et universel. La question est de savoir si cos conceptions sont fiddles ; si elles correspondent adéquatement aux objets extérieurs qui les provoquent en nous ; dés lors, si elles nous renseignent sur ce qui existe au dehors. On est convenu de distinguer quatre réponses & cette ques- tion). I! importe d’autant plus de les préciser que les historiens ne s'accordent pas sur le sens & donner aux dénominations par lesquelles on les désigne. 1° Le réalisme exagéré. Elle apparait évidente I'harmonie entre le concept et la réalité objective, si celle-ci existe en co méme état d’universalité que revét la réalité pensée. Le réalisme outré, franchement affirmé par Platon (22), résout adéquatement ") On trourera un exposé complet de cos éponses dans Ia Critirilogie générale de D. Mexcizn, ni 128 et sui¥. Louvain, 1900 (tome IV du Cours de Philo sophie) 162 LA PHILOSOPHIE MEDUEVALE JUSQU'A LA FIN DU XII* S. le probleme. Mais ne fait-il pas violence au bon sens ? Dans la nature, en effet, tout étre n'est-il pas individuel, et les substances ne sont-elles pas indépendantes les unes des autres dans leur acte existentiel ? Aristote a inscrit ce théoreme & la premidre page de sa métaphysique (43, 1°); et tous les adversaires du réalisme exagéré s'y sont ralliés. Ce n'est pas & dire que la simple affirmation de la substantia- lité de I'individuel donne le dernier mot du probléme, car on so hhourte aussitét & cette autre question que le réalisme outré évite et qui recéle la vraie difficulté : comment une représentation universelle pout-elle #tre conforme & un monde qui ne contient que des individus ? Ne découvre-t-on pas une opposition com- pléte entre les attributs de la chose réelle et ceux de la chose représentée ? Pour dissiper cette antinomie, trois théories sont possibles. 2° La plus radicale est celle du nominalisme. Contrairement au réalisme outré, qui forge le monde réel d’aprés les attributs du monde pensé, le nominalisme modéle la pensée sur Ia chose extérieure ; on conséquence nie T'existence des concepts univer- sels, et refuse & I'entendement le pouvoir de les engendrer. ‘Mais alors, que sont les notions appelées générales ? On a prété aux nominalistes « cette thése inepte que I'universel n'est qu'une résonance de I'air, le souffle matériel dela voix, flatus vocis. Qu’une école de philosophie se soit groupée et maintenue pen- dant des sicles autour d'une doctrine aussi creuse, n'est-ce pas de la plus haute invraisemblance ? » ") Quant & nous, contraire- ment aux opinions généralement regues, nous croyons que le nominalisme, tel qu'on vient de le définir, n'a jamais existé au moyen Age *). 3° Le conceptualisme admet Vexistence et la valeur idéale ") Muncire, of. ct p. 305.—") M. Windelband est fappé de la méme invraisomblance : « Selbat die Bebauptung, der Nominaliamus sei 20 weit _gegangon, die Universalien (Gr blosse « fatus vors > zu erklaren, dUrfte kaum Wrortich su achmen sein >, Dans Guémex, Grandriss d. roman. Phil, TD, Pisspe mts

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