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SEQUENCE

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REPERES CULTURELS (III)
Objectifs
 Identifier l’évolution de la musique française
 Evaluer l’importance de la musique française
 Identifier les pratiques culturelles françaises
 Analyser des fragments musicaux
 Débattre d’un phénomène culturel
LA MUSIQUE
I. LA MUSIQUE FRANÇAISE –
PREMIERS REPERES
• La musique française est née au Moyen Âge, avec le genre proche du plain-chant
grégorien, nommé organum. Elle s'est ensuite développée sous l'égide de l'école de
Notre-Dame ou de l'Ars antiqua avec le conduit, un chant de procession. À cette époque,
les troubadours et les trouvères affirmaient davantage l'indépendance de l'art lyrique face
au clergé.
• Puis dans les classes aisées s'est développée l'école de l'Ars nova autour de la création de
motets et de messes, mais aussi de chansons profanes, dédiées à la distraction.
• La Renaissance a vu se développer la polyphonie et le chant.
• L'opéra fut introduit en France par Jean-Baptiste Lully dans les années 1670.
II. LE MOYEN AGE : Les troubadours
et les trouvères
• Un troubadour (de l'occitan trobador : « trouveur », trobairitz au féminin : « trouveuse ») est
un compositeur, poète, et musicien médiéval de langue d'oc, qui interprétait ou faisait
interpréter par des jongleurs ou des ménestrels ses œuvres poétiques. Les thèmes abordés
dans les chansons des troubadours portent principalement sur la chevalerie et l'amour
courtois. Les œuvres peuvent être groupés en trois styles : le trobar leu (léger), le trobar ric
(riche) et le trobar clus (fermé).

• Le trouvère est un poète et compositeur de langue d'oïl au Moyen Âge. Il est l'équivalent
du troubadour poète et musicien en langue d'oc. Les trouvères utilisent la langue d'oïl au
lieu du latin, qui commence à se perdre dans le domaine de la poésie, et contribuent par
là à la création d'une poésie en langue française. Les trouvères inventent leurs mélodies et
les accompagnent de ritournelles instrumentales. Ils écrivent sur le thème de l'amour
courtois (qui décrit la façon de se tenir en présence d'une femme), des pièces chantées le
plus souvent par des chevaliers liés par le serment de l'hommage à leur femme mais aussi
des exploits chevaleresques.
III. LA RENAISSANCE :
JOSQUIN DES PRÉS
• Josquin Des Prés, surnommé le « prince de la musique » est assurément le plus grand
compositeur de l’école franco-flamande du 15ème siècle. Il a su concilier dans sa
musique la spiritualité de l’époque médiévale et l’humanisme de la Renaissance. Il a
marqué de son empreinte tous les genres qu’il a abordés, en particulier messes, motets et
chansons. Il a imposé le style « en imitation continue » qui sera largement appliqué
pendant tout le 16ème siècle.
• Grâce à l’imprimerie récemment inventée, les œuvres de Josquin des Prés ont pu être
largement diffusées à son époque. Cela explique que l’on connaisse la quasi totalité de
son œuvre très importante, comprenant :

- 20 messes complètes ainsi que des fragments d’autres messes,


- une centaine de motets
- environ 80 chansons et pièces profanes
Les extraits musicaux suivants illustrent les 3
genres dans lesquels excella Josquin des Prés : la
messe, le motet et la chanson.

Sanctus de la Missa ‘ Ave Maria Stella '.


Gaude Virgo, Master Christi.
Plaine de deuil.
III. LA MUSIQUE BAROQUE
• La musique baroque concerne une période d’environ 150 ans, de 1600 à 1750. Elle suit la
période de la Renaissance et précède la période dite classique qui sera représentée en
particulier par Haydn, Mozart et Beethoven.

• Voici comment Jean-Jacques Rousseau définissait la musique baroque dans son


dictionnaire de musique en 1768 : « Une musique baroque est celle dont l'harmonie est
confuse, chargée de modulations et dissonances, le chant dur et peu naturel, l'intonation
difficile, et le mouvement contraint. Il y a bien de l'apparence que ce terme vient du
baroco des logiciens. »

• Pas très encourageant, mais ce terme a depuis perdu son sens péjoratif, et s’applique
maintenant à toute la musique de cette période.

• Les musiciens baroques étaient considérés comme des artisans de la musique, plutôt que
comme des artistes libres, créant et « fabriquant » de la musique pour leurs
commanditaires : Eglise, rois ou maîtres. Bach, par exemple, par sa fonction de maître de
chapelle, devait écrire une cantate pour chaque dimanche de l’église de Leipzig.
III. LA MUSIQUE BAROQUE
• La musique baroque concerne une période d’environ 150 ans, de 1600 à 1750. Elle suit la
période de la Renaissance et précède la période dite classique qui sera représentée en
particulier par Haydn, Mozart et Beethoven.

• Voici comment Jean-Jacques Rousseau définissait la musique baroque dans son


dictionnaire de musique en 1768 : « Une musique baroque est celle dont l'harmonie est
confuse, chargée de modulations et dissonances, le chant dur et peu naturel, l'intonation
difficile, et le mouvement contraint. Il y a bien de l'apparence que ce terme vient du
baroco des logiciens. »

• Pas très encourageant, mais ce terme a depuis perdu son sens péjoratif, et s’applique
maintenant à toute la musique de cette période (y compris à celle de Jean-Jacques
Rousseau).

• Les musiciens baroques étaient considérés comme des artisans de la musique, plutôt que
comme des artistes libres, créant et « fabriquant » de la musique pour leurs
commanditaires : Eglise, rois ou maitres. Bach, par exemple, par sa fonction de maitre de
chapelle, devait écrire une cantate pour chaque dimanche de l’église de Leipzig.
Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

• Jean-Baptiste Lully (ou Giovanni Battista Lulli), né à Florence le 28 novembre 1632 et mort à
Paris le 22 mars 1687, est un compositeur et violoniste de la période baroque, d'origine
italienne, actif en France sous le règne de Louis XIV. Naturalisé français en 1661, il est
nommé, la même année, surintendant de la musique du roi et l'année suivante maître de
musique de la famille royale.

• Par ses dons de musicien et d'organisateur comme de courtisan, voire d'intrigant, Lully
domine la vie musicale en France à l'époque du Roi-Soleil. Il conçoit et organise plusieurs
formes de musique : la tragédie en musique, le grand motet, l'ouverture à la française. Son
influence s'exerce sur toute la musique européenne contemporaine. Des compositeurs
éminents tels que Henry Purcell, Georg Friedrich Haendel, Jean-Sébastien Bach ou Jean-
Philippe Rameau lui sont redevables.
Quelques extraits :

• Le bourgeois gentilhomme :
Début de la marche pour la cérémonie
des Turcs.

• Armide : Début de la passacaille de


l’acte V.

• Ballet de la nuit : Début de l’ouverture.


IV. LA MUSIQUE CLASSIQUE

• Le classicisme concerne une période d’environ 70 ans, de 1750 à 1820, qui suit la période
baroque et précède le romantisme auquel il est souvent opposé. Cette période est dominée
par ce que certains nomment « la sainte triade » du classicisme viennois : Haydn, Mozart et
Beethoven.

• Remettant en cause la complexité de la musique baroque, par ses polyphonies et ses


ornements, ils ont créé un style plus simple, associant clarté, mesure et équilibre.

• Le langage classique se définit par des règles très strictes, une grande rigueur formelle, une
grande simplicité harmonique, et un sens développé de la mélodie. Le principe de contraste
au sein d'une même pièce est l'élément moteur du langage classique, très dramatique.
François-Joseph Gossec (1734-1829)

• François-Joseph Gossec (Gossé de son vrai nom) (Vergnies, le 17 janvier 1734 – Passy, le
16 février 1829) est un compositeur, violoniste, directeur d'opéra et pédagogue français.

• Né sous Louis XV, deux ans après Haydn (1732-1809), il a 16 ans à la mort de Bach (1750),
22 ans à la naissance de Mozart (1756), qui deviendra son ami, 30 à la mort de Jean-
Philippe Rameau (1764).

• Il dirige l'École royale de Chant et de Déclamation, futur Conservatoire de Musique dont il


est membre du Directoire.

• Nommé compositeur officiel pendant la Révolution française, c'est aussi le musicien le plus
honoré sous Napoléon Ier (membre de l'Institut, chevalier de la Légion d'honneur…).

• Il meurt pendant la Restauration à l'âge de 95 ans.


Quelques extraits :

• Dernière Messe de Vivants (1813)


V. LA MUSIQUE ROMANTIQUE
• Au cours du XIXe siècle, le romantisme gagne l’opéra et c’est Paris qui en est le foyer. La
plupart des opéras romantiques sont composés par des compositeurs vivant en France, tels
que Luigi Cherubini ou Daniel-François-Esprit Auber. L’apogée du style est marqué par les
œuvres de Giacomo Meyerbeer.

• Pendant la deuxième partie du XIXe siècle, Georges Bizet va révolutionner l’opéra avec
Carmen : « couleur locale reposant sur l'utilisation de chansons et de danses espagnoles »
d’après Nietzsche, c’est « un rayon de lumière méditerranéen dissipant le brouillard de l’idéal
wagnérien ». L’intérêt pour les œuvres à « couleur locale » est confirmé avec Lakmé de Léo
Delibes, et Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns. Le compositeur français le plus productif
d'opéras de la dernière partie du siècle est Jules Massenet (Manon, Werther, Thaïs… )

• Jacques Offenbach (Les Contes d'Hoffmann) s’impose comme le maître de l’opéra-comique


français du XIXe siècle, inventant un genre nouveau, l'opéra bouffe français, qui se confondra
plus tard avec l'opérette.
Georges Bizet (1838-1875)
• Alexandre-César-Léopold Bizet, plus connu sous le nom de Georges Bizet, est un des
compositeurs de la période romantique. Il a composé Carmen, l'un des opéras les plus
connus et les plus joués au monde. Il est surtout connu pour ses opéras et suites
orchestrales, créés sur une courte période, puisqu'il meurt prématurément à l'âge de 36
ans.

• Le succès extraordinaire de Carmen tient à sa musique, « archétype de ce qui caractérise


l'esprit et le style si particulier de la musique française : clarté, sonorités limpides, élégance
diaphane, suggestion, articulation, lisibilité… » (J.-C. Casadesus, C'est un fait, Carmen est
devenue un mythe).

• Son opéra Carmen, adapté de la nouvelle de Prosper Mérimée, est l'une des œuvres du
répertoire les plus jouées et les plus enregistrées dans le monde. L'échec de l'œuvre lors de
ses premières représentations tient principalement au rejet du sujet par le public de
l'époque. Carmen est une femme sulfureuse, sans attaches, sans respect pour l'ordre
établi, passant d'amant en amant, ayant pour seule morale et pour seules règles sa liberté
et son bon plaisir.
Quelques extraits :

• Carmen – Ouverture
VI. LE POST-ROMANTISME EN FRANCE

• La deuxième moitié du 19ème siècle voit l’apparition de 2 courants musicaux principaux :

- Un courant post-wagnérien représenté par César Franck et ses élèves Vincent d’Indy, Ernest
Chausson, Henri Duparc, ainsi que par Emmanuel Chabrier et Albéric Magnard.

- Un courant plus classique et plus académique, mais aussi plus typiquement français, représenté
par Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, Edouard Lalo, Léo Delibes, Paul Dukas.
César Franck (1822-1870)

• César Auguste Jean Guillaume Hubert Franck est un professeur, organiste et compositeur
belge, naturalisé français en 1870. Il est l'une des grandes figures de la vie musicale
française de la seconde partie du XIXe siècle.

• Ses élèves, Vincent d'Indy en tête, lui ont construit une image de dévot éthéré qui l'a
desservi. Son œuvre remarquable, surtout à partir de 1870, marque les recherches sur la
cohérence musicale dans la durée, nécessaire aux poèmes symphoniques et aux grandes
œuvres en un mouvement.

• On lui attribue l'invention sinon la banalisation de la forme dite cyclique, qui consiste non
pas à développer le thème par fragmentation et recomposition, mais à le répéter, avec
des formules secondaires, dans tous les mouvements.
Quelques extraits :

• Panis Angelicus
VI. LE VINGTIEME SIECLE

• A l’aube du 20ème siècle, Paris et Vienne sont les deux capitales de l’art.

• La première moitié du siècle voit deux courants principaux se développer :

- En France, la musique impressionniste et symboliste représentée par Debussy, Ravel, Roussel,


Schmitt et Kœchlin, qui seront suivis par Jacques Ibert, André Jolivet, Henri Sauguet et Henri
Dutilleux.

- En Autriche, la musique dodecaphonique créée par Schönberg et l’école de Vienne, qui sera
suivie, après 1945, par l’école de Darmstadt.
Les impressionistes

• La « musique impressionniste » est un genre musical appartenant à la période moderne dont


le principal représentant est Claude Debussy.

• Elle est caractérisée par une écriture dans le temps non pas linéaire mais au contraire faite
de successions d'impressions. Cette musique, par son couplage entre une tonalité très
recherchée et la modalité, présente une grande sophistication. Le terme « impressionnisme »
en musique fait depuis longtemps débat, les compositeurs eux-mêmes ayant exprimé en leur
temps une grande réticence devant cette appellation. Le compositeur et musicographe
André Boucourechliev (1925-1997) exprime cette prudence en dénonçant la « fameuse
dénomination d'impressionniste qui a été appliquée à Debussy, si souvent récusée — et
néanmoins si tenace ». Boucourechliev limite ce rapprochement entre la peinture
impressionniste et la musique impressionniste en admettant toutefois que Debussy « renvoie
[..] à la peinture — qu'on le veuille ou non, à la peinture impressionniste. » Si la musique peut
être impressionniste, c'est en ceci qu'elle renvoie à la poétique de l'instant.
Claude Debussy (1862-1918)

• En posant en 1894 avec Prélude à l'Après-midi d'un faune le premier jalon de la musique
moderne, Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. Il
est brièvement wagnérien en 1889, puis anticonformiste le reste de sa vie, en rejetant tous
les académismes esthétiques. Avec La Mer, il renouvelle la forme symphonique ; avec
Jeux, il inscrit la musique pour ballet dans un modernisme prophétique ; avec Pelléas et
Mélisande, l’opéra français sort des ornières de la tradition du drame lyrique, tandis qu’il
confère à la musique de chambre des accents impressionnistes inspirés.

• Une part importante de son œuvre est pour le piano (la plus vaste de la musique française
avec celle de Gabriel Fauré) et utilise une palette sonore particulièrement riche et
évocatrice.

• Claude Debussy laisse l’image d’un créateur original et profond d’une musique où souffle
le vent de la liberté. Son impact sera décisif dans l’histoire de la musique. Pour André
Boucourechliev, il incarnerait la véritable révolution musicale du vingtième siècle.
Quelques extraits :

• Prélude à l'Après-midi d'un faune


Le groupe des Six

• Le groupe des Six, aussi nommé Les Six, est un groupe de compositeurs réunissant entre 1916
et 1923 : Georges Auric (1899-1983), Louis Durey (1888-1979), Arthur Honegger (1892-1955),
Darius Milhaud (1892-1974), Francis Poulenc (1899-1963), et Germaine Tailleferre (1892-1983).
Leur musique réagissait essentiellement contre l'impressionnisme et le wagnérisme. Ils étaient
très influencés par les idées d'Erik Satie et de Jean Cocteau. Bien qu'ils aient écrit
collectivement, chacun a conservé son style personnel de par la nature même des œuvres
(mouvements ou morceaux séparés).

• Le groupe des Six a créé seulement deux œuvres collectives : un recueil pour le piano
Album des Six, et un ballet, Les Mariés de la tour Eiffel.
Quelques extraits :

• Les Mariés de la Tour Eiffel


Le groupe Jeune France

• Jeune France est un groupe de musiciens, constitué en 1936 à l'instigation d'Yves Baudrier
avec trois autres compositeurs André Jolivet, Daniel-Lesur et Olivier Messiaen.

• Après avoir assisté à un concert avec l'Orchestre de la Société des concerts du


Conservatoire, où était donné Les Offrandes oubliées (1930) d'Olivier Messiaen, en 1935, Yves
Baudrier approche le jeune Olivier Messiaen après le concert et propose la création d'un
groupe en réaction à « une musique dépouillée de toute émotion ». Ce dernier répond
positivement et lui conseille de s'adjoindre André Jolivet et Daniel-Lesur.
Quelques extraits :

• Messiaen, Cinq Rechants

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