Vous êtes sur la page 1sur 16

n° 67 Sommaire

Nov. 2011
l page 1 : Inspection : une définition
commune impossible ? l page 3 :
Organisation de l’inspection en France
l page 6 : Tendances actuelles
l page 8 : Les évaluations l page 12 :
Quels effets ont les inspections ?
l page 14 : Bibliographie

INSPECTION SCOLAIRE :
Dossier d’actualité

DU CONTRÔLE À
L’ACCOMPAGNEMENT ?
L’inspection scolaire connaît de
profonds changements depuis les Par Thibert Rémi
années 1980 dans la plupart des
pays. Les services ou corps d’ins- Chargé d’études et de
pection représentent des effectifs recherche au service
relativement réduits mais ont une Veille et Analyses
position centrale dans les nouvelles
politiques mises en œuvre depuis
une trentaine d’années pour juger
de la qualité du système éducatif. La
comparaison entre pays révèle des Inspection : une
disparités d’organisation et de fina-
lités. La France se singularise par sa définition commune
pratique d’inspections individuelles
alors que se développent de plus en impossible ?
plus différents types d’inspections
d’établissements. Les écrits comparatifs concernant les ins-
pectorats dans l’éducation ne sont pas nom-
A l’heure où en France il est question breux. En 1999 un « blue book » Inspecto-
VEILLE ET ANALYSES

de modifier largement le rôle des ins- rates of Education in Europe: A descriptive


pecteurs en transférant une partie de Study a été publié à l’occasion de la confé-
leurs prérogatives (évaluation péda- rence internationale des inspectorats en édu-
gogique) aux chefs d’établissements, cation (SICI). Un deuxième état des lieux a
nous pouvons penser qu’il y a une été fait en 2010 par Van Bruggen ; il sert de
volonté d’harmoniser ce qui se fait base à l’information diffusée et mise à jour
avec la plupart des autres pays. sur le site de la SICI l.

Ce dossier propose une comparai- Les corps d’inspection, qui ont été créés à
son des systèmes d’inspection de partir de la fin du XVIIIe siècle, ont très peu
différents pays et une synthèse des évolué. Ils sont restés un outil fondamental
évolutions en cours. de régulation de l’éducation : « le rôle clé
des inspecteurs a toujours été de contrô-

l Standing International Conference of Inspectorates of Education in Europe

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ?  1/16
Il est très difficile de trouver des points
« L’inspecteur a pour mission communs à tous les systèmes d’inspec-
de contrôler la conformité des tions dans les différents pays européens.
enseignements aux attendus Le titre choisi pour ce dossier indique
institutionnels et de mettre en bien d’une part la diversité des options
place un accompagnement retenues, d’autre part l’évolution du rôle
pédagogique en direction du de l’inspection. L’organisation et l’histoire
professeur (...) Les inspecteurs des inspectorats sont très hétérogènes.
Il est néanmoins possible de distinguer
parviennent-ils à faire tenir
des évolutions communes. Si l’évaluation
ensemble ces deux référentiels du système éducatif français fait couler
qui pourraient apparaître comme beaucoup d’encre, jamais une définition
contradictoires ? De leur côté, de l’évaluation n’a été donnée de manière
les enseignants arrivent-ils à être officielle par le ministère. Pons note l’ab-
acteurs de leur propre évaluation, sence de demande politique d’évaluation
à se l’approprier ? Parviennent-ils claire et stabilisée. Pour le sociologue,
à transformer la contrainte (liée l’évaluation est davantage façonnée par
au contrôle) en ressource (liée à la concurrence grandissante entre les
l’accompagnement) ? » Albanel, évaluateurs que sont notamment la DEPP
(Direction de l’évaluation, de la prospec-
2009
tive et de la performance) et l’IGEN (Ins-
pection générale de l’Éducation nationale)
que par la volonté politique (Pons, 2010).
ler les enseignants et surtout la façon
dont ils appliquent les instructions du Dans le rapport « L’évaluation des éta-
ministère ». Il faut attendre les années blissements d’enseignement obligatoire
1990 pour voir apparaitre une évolu- en Europe » publié par Eurydice (2004),
tion dans les missions des corps d’ins- il apparait nettement que l’établissement
pection. Pourtant la notion d’accompa- est au cœur de l’évaluation dans la plupart
gnement et de conseil des enseignants des pays (23 sur 30) et que dans ces cas-
était présente dès le début, de façon là, les inspecteurs s’interdisent générale-
secondaire. À ces deux axes (contrôle ment de porter un jugement de valeur sur
et conseil) s’ajoute un troisième : l’ins- l’enseignement ou sur l’enseignant. Dans
pecteur se doit de faire le lien entre les les autres pays, ce sont les enseignants
responsables politiques et les écoles qui sont évalués, soit par des inspecteurs
(De Grauwe, 2008). soit par les municipalités qui sont res-
ponsables de l’enseignement au niveau
Selon les pays, les inspections local (pays nordiques). Mais là encore, on
concernent soit les individus, soit les remarque une évolution qui donne plus
établissements. Standaert explique d’importance à l’évaluation des établisse-
cette distinction par un parti pris idéolo- ments.
gique fort au départ : des pays (comme
le Royaume-Uni) estiment que la qualité Il est à noter qu’en France, les enseignants
du système éducatif dépend de ce qui sont inspectés individuellement, mais ils
se passe au niveau de l’établissement, sont aussi évalués par leur chef d’éta-
c’est donc l’établissement qui est éva- blissement dans le secondaire. Ces deux
lué. D’autres pays (comme la France) évaluations ne portent pas sur les mêmes
pensent que la qualité du système édu- objets : la première est pédagogique
catif dépend de la qualité de l’ensei- alors que la seconde est administrative.
gnant, la priorité est donc donnée aux L’inspection individuelle telle que nous la
inspections individuelles (Standaert, connaissons en France n’a pas vraiment
2001). Pourtant, en France, les inspec- d’équivalent dans les autres pays : si les
tions individuelles n’existaient pas avant inspecteurs vont visiter les enseignants
1830 ; elles ne deviennent la norme qu’à dans leurs classes, c’est dans le but d’une
partir de la fin du XIXe siècle. évaluation collective. L’inspection d’établis-

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


2/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
sement est une tendance très importante La SICI est un lieu d’échanges et a pour ob-
dans tous les pays, parce que l’école est au jectif l’amélioration de l’enseignement et de
carrefour des défis posés par les nouvelles l’apprentissage grâce à un inspectorat plus
organisations décentralisées. Cette décen- efficace. La France ne fait pas partie des
tralisation est souvent accompagnée de membres de la SICI.
standards à respecter, lesquels standards
sont définis de manière centralisée.

Organisation de
Structuration du champ
l’inspection en
L’organisation de l’inspection dans les sys-
tèmes éducatifs européens diffère d’un pays France
à l’autre, en fonction des histoires nationales
comme des conceptions particulières de En France coexistent deux hiérarchies dans
l’évaluation. La plupart des inspectorats sont l’Education Nationale : une hiérarchie admi-
indépendants du ministère, mais pas forcé- nistrative (chefs d’établissement, recteurs)
ment financièrement ou structurellement. et une hiérarchie pédagogique (IGEN – IA
l
IEN : Inspecteur de Parfois, les « inspecteurs » sont en fait des IPR et IEN) l. Cette distinction a pour consé-
l’Éducation nationale évaluateurs complètement extérieurs au sys- quence une séparation plus marquée que
IA-IPR : Inspecteur tème éducatif. Ils répondent alors à un appel dans d’autres pays entre l’administration et
d’académie – ins- d’offre, comme c’est le cas en Angleterre la pédagogie. Elle explique aussi pour une
pecteur pédagogique avec l’Ofsted (Office for Standards in Educa- part la « méfiance » du corps enseignant en-
régional tion). vers son administration (Van-Zanten, 2004),
IGEN : Inspection gé- méfiance renforcée par la redéfinition pro-
nérale de l’Éducation Les tâches qui incombent aux inspectorats gressive des prérogatives des chefs d’éta-
nationale sont assez diverses. Van Bruggen (2010) en blissement dans le domaine pédagogique
IGAENR : Inspection dresse une liste assez générale. Toutes ces (Hassani, 2007).
générale de l’adminis- tâches ne sont pas forcément assurées par
tration de l’Éducation tous les inspectorats de tous les pays mais
nationale et de la la plupart se retrouvent partout à des degrés L’inspection
recherche divers :
− inspections d’établissements (full / whole / En France, le corps d’inspection se scinde
complete / broad-inspections of schools) ; en deux : il faut distinguer les Inspecteurs
− inspections thématiques ; territoriaux qui vont voir les enseignants dans
− rapport sur l’état de l’éducation dans un leur classe et évaluent ce qu’ils font avec les
pays ; élèves (IA-IPR pour les collèges et lycées
− gestion des plaintes ; généraux, IEN pour le premier degré et les
− gestion de tâches dans les établisse- professeurs de lycée professionnel), et les
ments (a tendance à disparaître au profit Inspecteurs généraux (IGEN – IGAEN) qui
des directions d’établissements) ; font davantage des enquêtes de terrain à
− inspections relatives à la passation des l’échelle des établissements, ces derniers
examens ; restant les supérieurs hiérarchiques des pre-
− conseils envers les établissements ; miers.
− conseils envers les autorités ;
− participation au débat public (limité), pu- L’IGEN, corps créé par Napoléon en 1802,
blications. dépend directement du Ministère de l’édu-
cation nationale. Parmi ses misions décrites
Au niveau européen, les inspectorats se re- sur le site du ministère, on peut retenir qu’elle
trouvent au sein de la SICI fondée en 1995 : « exerce des fonctions de contrôle, d’étude
29 entités en sont membres (il peut y avoir et d’évaluation, et formule des avis et pro-
plusieurs entités pour un même pays lorsque positions concernant le fonctionnement et
le système est géré de manière très décen- l’efficacité du système d’enseignement » et
tralisée comme en Allemagne avec une a pour mission d’une part le « suivi perma-
autonomie très forte des différents Länder). nent des enseignements, de la politique édu-

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
3/16
cative, des services et des établissements » Les IEN sont en charge de l’enseignement
et d’autre part « la réalisation de missions et primaire (ils gèrent une circonscription),
d’études thématiques dans les domaines de l’enseignement professionnel ou l’orienta-
l’enseignement scolaire » qui font l’objet de tion. Les IA IPR sont en charge du second
rapports remis au ministre. « Elle coordonne degré.
l’action de tous les corps d’inspection à
compétence pédagogique en liaison avec Après 1990, le temps de l’inspection sur-
les autorités académiques ». Elle est organi- veillance laisse place à plus de dialogue
sée en douze groupes disciplinaires et deux avec les enseignants et se tourne vers
groupes de spécialités (« enseignement pri- l’accompagnement, le conseil et la remé-
maire » et « établissements et vie scolaire »). diation sans que pourtant les textes offi-
L’IGEN a connu son âge d’or dans les an- ciels ne le stipulent.
nées 1980 avec des visites sur le terrain et
des discussions avec les acteurs. La mission L’inspection à la française est à la fois
des corps d’inspection a été redéfinie dans la un moyen de gestion des ressources hu-
loi d’orientation de 1989 (Pair, 2007). maines, un outil de contrôle et un dispositif
d’accompagnement. Pourtant, « aucune
Le corps des Inspecteurs territoriaux est des trois finalités officielles ne semble
créé en 1964 pour répondre aux exigences […] être véritablement atteinte. Naturelle-
de la massification scolaire, car les Inspec- ment, la forme de la procédure d’évalua-
teurs généraux ne peuvent plus inspecter les tion revient irrémédiablement comme un
enseignants devenus trop nombreux. Après facteur d’échec. La durée, la fréquence,
avoir été sous la tutelle de l’IGEN, les IA-IPR le fait aussi que le système de notation
travaillent sous l’autorité du recteur d’acadé- soit contraint et le suivi quasi inexistant,
mie à partir de 1990 et perdent ainsi une par- rendent le contrôle assez vain, la ges-
tie de leur autonomie. Les IA IPR et les IEN tion des personnels marginale et enfin
partagent sensiblement les mêmes missions. l’accompagnement insuffisant » (Albanel,
2009). Si ce système perdure, d’après
l’auteur, c’est que tout le monde y trouve
Dans le cadre de leurs missions, son compte (enseignants et institution) et
les IA IPR : « contribuent au pi- que pour maintenir la paix sociale, il est
lotage du système éducatif au important… que rien ne change : ce mode
niveau académique, assurent la d’évaluation protège l’institution de son
mise en œuvre de la politique environnement ainsi que les enseignants
éducative dans les classes et et leur identité professionnelle.
les établissements scolaires,
L’évaluation des personnels mobilise
évaluent les enseignements et
beaucoup d’efforts alors même que son
les établissements, inspectent impact est très limité. Pour Pair, « il s’agit
et conseillent les personnels essentiellement de gérer les promotions à
enseignants du second degré, l’aide de notes, et dans un système lar-
contribuent au management gement automatisé. Aussi, les efforts qui
de ces personnels pour leur lui sont consacrés n’ont-ils pas de réelle
déroulement de carrière, efficacité en termes de progrès, surtout
peuvent concevoir, conduire dans l’enseignement secondaire, parce
ou évaluer le dispositif de for- qu’ici encore elle n’entre pas dans une ré-
gulation ni dans une concertation » (Pair,
mation continue des person-
2007). L’inspection est souvent mal vécue
nels enseignants et d’éduca-
par les enseignants. En 1982, le ministre
tion, en lien avec l’Université. ». de l’Éducation nationale Alain Savary a
Source : http://www.education. adopté un moratoire sur les inspections
gouv.fr/cid1139/inspecteur-d- individuelles pour expérimenter des ins-
academie-inspecteur-pedago- pections d’établissements, mais malgré
gique-regional.html les tentatives diverses (et malgré l’arrivée
de collectifs anti-inspections ou anti-hié-

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


4/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
rarchie), cette « micro-évaluation » reste ce Conseil doit favoriser l’application du
la plus répandue en France, alors que la socle commun de compétences et joue
« macro-évaluation » (au niveau des éta- aussi un rôle, assez limité cependant,
blissements, des académies) est plus la- dans l’évaluation du système éducatif.
cunaire et fluctue en fonction des périodes
et des territoires. Outre ces statisticiens, il existe d’autres
évaluateurs « latents » pour reprendre
le terme de Pons, tels les chercheurs
L’évaluation qui par leurs travaux participent à cette
évaluation, ou encore l’IEA (Interna-
Les inspecteurs participent à l’éva- tional Assocation for the Evaluation of
luation du système éducatif. D’autres Educational Achievement) ou l’OCDE
acteurs plus ou moins indépendants (Rey, 2010 ; Rey, 2011) et, depuis
participent aussi à cette évaluation. moins longtemps, la Cour des comptes.
Le ministre Xavier Darcos avait pour À l’instar d’Étienne et Gauthier, certains
mission en 2007 de mettre en place un affirment que l’évaluation est une fai-
dispositif d’évaluation du système édu- blesse du système éducatif français et
catif en « quatre volets : une évaluation qu’elle a un impact très limité en dehors
systématique de tous les élèves tous des personnels d’encadrement. Ajou-
les ans [...] ; une évaluation régulière tons que contrairement à beaucoup de
des enseignants sur la base des pro- pays, elle n’est pas destinée aux usa-
grès et des résultats de leurs élèves, gers de l’école (élèves, parents, etc.)
et non pas sur les méthodes qu’ils uti- (Etienne et Gauthier, 2004).
lisent [..] ; une évaluation en profondeur
des établissements, qui sera disponible Pourtant, d’après Pons, la France est
pour les familles ; enfin une évalua- un des pays qui a le plus institutionna-
tion indépendante et régulière de l’en- lisé l’évaluation. L’évaluation externe
semble du système éducatif » (Pons, reste très circonscrite dans le temps
2010). On veut clairement évaluer les et dans l’espace (on peut penser aux
enseignants à partir des résultats des expérimentations de l’académie de Lille
élèves et non plus à partir des pratiques de 1990 à 1997, ou encore aux trois
pédagogiques. La mise en place de la vagues d’évaluation de 100 établis-
LOLF (Loi organique relative aux lois sements qui ont eu lieu entre 1989 et
de finances) en 2001 est « l’acte de 1991), mais ces expérimentations n’ont
naissance d’un nouveau pilotage par pas été généralisées par la suite. Le
les résultats des politiques éducatives terme d’évaluation est souvent utilisé
nationales et locales » (Merlin, 2008). pour montrer qu’on réforme sans qu’il
y ait en fait d’incidence majeure sur le
La DEP(P) (Direction de l’évaluation et système éducatif (Pons, 2011). Si Pons
de la prospective) et sa « science du émet des doutes concernant la France,
constat chiffré » s’impose auprès du Costa et Pires (2011) estiment que la
ministère à partir de 1992 au détriment France est passée d’État éducateur à
de l’IGEN. Elle établit des statistiques État évaluateur, comme c’est la ten-
et des rapports. Mais ces enquêtes dance pour la plupart des pays, au pre-
sont-elles des évaluations ou des outils mier rang desquels l’Angleterre (cf. par-
d’aide à l’évaluation ? Thélot, qui dirige tie 2). Broadfoot partage cette analyse
la DEPP, estime que ces chiffres ont un concernant les deux pays. L’évaluation
effet miroir pour les enseignants et leur est toujours un moyen de contrôle des
permet d’infléchir leurs pratiques (Mons systèmes éducatifs à travers le concept
& Pons, 2006). À partir de 1997 (Claude de « accountability » (régulation par les
Allègre, ministre de l’Éducation natio- résultats), concept qui, d’après Buis-
nale), la DEPP perd de son influence son-Fenet et Pons, pose problème en
et l’évaluation est de plus en plus exter- France : il est trop inspiré du modèle
nalisée, ce qui conduit à la création du anglo-saxon. L’objectif de toutes ces
HCEE en 2000, puis du HCE en 2005 : évaluations est double : obtenir des

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
5/16
informations fiables en vue de l’évalua- Tendances
tion d’une part et s’assurer et démontrer
que l’argent est dépensé à bon escient
actuelles
d’autre part. L’évaluation est alors per-
çue comme le « mécanisme essentiel Des tendances similaires
pour à la fois contrôler et améliorer la
qualité du système à tous les niveaux »
dans la plupart des pays
(Broadfoot, 2000) d’Europe…

Merlin plaide pour un nouveau rôle de Les Etats-Unis se basent principalement


l’IGEN afin qu’elle puisse être associée sur les résultats des étudiants aux tests
au processus d’évaluation. Il souhaite pour évaluer la qualité de l’enseignement
« une mutation de l’inspection générale (Ladd, 2011). En Europe, la situation
en un corps d’évaluateurs susceptibles est moins tranchée. De Grauwe (2008)
de réaliser des missions d’audit à carac- distingue quatre tendances dans les ré-
tère systématique (...), d’aider à conce- formes en cours au niveau européen :
voir des indicateurs, des tableaux de − améliorer l’efficacité de l’inspection en
bord, applicables tant à l’échelon local donnant plus d’autonomie à l’échelon
(...) qu’à l’échelle nationale », d’autant local avec un suivi plus systématique ;
que l’Inspection générale est la seule à − renforcer l’évaluation interne des éta-
pouvoir assurer une évaluation de ce blissements (auto-évaluation) ;
qui se passe réellement dans les éta- − orienter davantage l’inspection vers
blissements scolaires ou au niveau lo- l’école et le système éducatif plutôt
cal dans les communes. Pour l’instant, que sur l’enseignant individuel ;
il n’y a pas de « pilotage de proximité » − donner un droit de regard au public
(Merlin, 2008). sur la performance du service rendu
par l’établissement : le Royaume Uni
Quels rapports avec les est l’exemple qui va le plus loin en ce
domaine.
homologues européens ?
Les évolutions que l’on constate sont si-
Le corps des IA-IPR est relativement milaires ; elles prennent pour exemple ce
jeune (1964). Il n’a pas eu de repré- qui s’est passé en Angleterre avec le New
sentation professionnelle pendant Public Management et en Écosse dans l
longtemps. Ce n’est qu’en 1990 qu’un les années 1980 (pilotage par les résul- Il s’agit de « modes
de régulation
décret lui donne un statut et qu’il doit tats, décentralisation…). Ces nouvelles dans lesquels des
organiser sa représentation syndicale pratiques se sont étendues à l’Espagne et organisation d’Etat
(issue de ce qui tenait lieu d’amicale au Portugal, puis aux pays scandinaves et (départements
des inspecteurs) (Albanel, 2009). Ce enfin aux pays de l’Est (Mallet, 2008 ; Mer- et ministères,
administrations et
champ professionnel ne dispose pas lin, 2008 ; Mons, 2009). La France adopte corps d’Etat, agences
d’une représentation autonome impor- timidement ce paradigme à partir de 2003, gouvernementales,
tante, comme on le constate au niveau mais la forte tradition centralisatrice et ja- organisations
international où l’inspectorat français cobine tend à en limiter les effets, ce qui mandatées, etc.)
entendent contrôler
n’est pas représenté. explique que les changements soient plus le plus possible (nous
lents, notamment quand on compare avec ne supposons pas
Une autre raison de cette non-repré- les pays issus des régimes communistes. qu’elles y parviennent)
sentation peut être expliquée par le fait l’organisation, le
contenu et les finalités
que les prérogatives des inspectorats L’Etat éducateur l se caractérise par le de l’enseignement
dans les différents pays ont très peu à monopole de l’éducation légitime, l’action et ce, de diverses
voir avec ce qui se fait en France (Mal- directe sur le contenu politiquement légi- manières (production
let, 2008). Par contre, depuis 2010, time de l’enseignement et la création de de normes,
programmes scolaires,
des partenariats existent entre la SICI bureaucraties chargées d’administrer, mises à disposition
et l’ESEN (École supérieure de l’Édu- de gérer et de contrôler l’enseignement d’outils de gestion,
cation nationale) qui forme les cadres (Buisson-Fenet & Pons, 2011). Il a connu etc.). » (Buisson-Fenet
nationaux. en France son apogée sous la troisième & Pons, 2011)

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


6/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
République du temps du ministère Ferry ; férents pays européens (De Grauwe,
il laisse actuellement la place dans tous 2008) :
les pays à l’Etat évaluateur, à des degrés − vérifier la conformité aux règles ;
divers selon les situations. L’État éduca- − impulser des innovations ;
teur voit son influence diminuer à partir − accomplir des tâches administratives ;
des années 1980 par des mesures di- − conseiller les enseignants ou chefs
verses telles le développement de l’auto- d’établissement ;
nomie des établissements scolaires, la − évaluer ou développer les projets na-
décentralisation, la montée des évalua- tionaux ;
tions externes, la diversification de l’offre − rapporter au ministre, au parlement et
scolaire, l’augmentation des formes de au public ;
contrôle du travail enseignant et la pro- − évaluer individuellement les écoles ;
motion ou l’assouplissement du choix de − conseiller les autorités.
l’école pour les parents.
A lire le dernier rapport de l’OCDE « Re-
Que les pays disposent d’inspecteurs gard sur l’éducation 2011 », la tendance
généraux (qui dépendent du ministère de globale dans les pays étudiés est effec-
l
« On parle de l’éducation) ou d’évaluateurs extérieurs tivement à la responsabilisation l des
responsabilisation au système éducatif, les objectifs qui leur établissements, et ce à travers plusieurs
lorsque ceux qui se
sont vu déléguer
sont assignés dans tous les cas sont les mécanismes (OCDE, 2011) :
un pouvoir ou inspections d’établissements (et non les − la performance : on s’intéresse aux ré-
une compétence inspections d’enseignants, organisées sultats des établissements, et non aux
doivent rendre par disciplines) faites par des évalua- processus mis en œuvre. L’évaluation
compte des actes
qu’ils posent en
teurs externes (inspecteurs dépendant du à travers les examens nationaux et les
vertu de ce pouvoir ministère ou évaluateurs extérieurs) avec évaluations nationales ont pris plus
ou de cette une auto-évaluation des établissements. d’importance ces dernières années.
compétence. » La doxa dominante est que la qualité est − la réglementation : il s’agit des auto-
(OCDE, 2011)
d’abord l’affaire des établissements, ce qui évaluations faites par les établisse-
explique que ces derniers aient une large ments et des inspections externes
autonomie budgétaire et pédagogique. (faites par des inspecteurs et/ou les
L’inspection n’est là que pour vérifier la évaluateurs externes). L’impact des
qualité du service rendu aux usagers, les- ces inspections porte notamment sur
quels usagers (notamment les parents) la gestion de l’établissement ou encore
sont parfois impliqués dans l’évaluation l’évaluation des enseignants ; mais
et peuvent avoir accès au rapport d’éva- l’inspection a peu d’influence sur les
luation. Il existe donc une convergence de finances de l’établissement ou la rému-
vue, mais « qui ne s’établit pas autour de nération des personnels.
la spécificité française » (Mallet, 2008). − le marché : il s’agit d’incitations finan-
cières (chèque éducation, crédits
De Grauwe reprend l’exposé réalisé par d’impôts, etc.) pour laisser le choix de
Van Bruggen en 2000 dans lequel sont l’école aux parents. Le budget « suit »
listées les huit tâches quotidiennes qui les élèves lorsque ceux-ci changent
incombent aux inspecteurs dans les dif- d’établissement.

« L’état perdrait sa mission … mais aussi des disparités


éducatrice au profit d’autres
Les disparités sont liées au degré de dé-
acteurs (familles, établisse- centralisation du système éducatif. Cer-
ments scolaires autonomes, tains pays ont un service d’inspection très
financeurs privés, etc.) mus centralisé (Angleterre, Nouvelle Zélande)
par la satisfaction d’intérêts dont la fonction principale est le contrôle
multiples » (Buisson-Fenet des établissements, alors que d’autres
& Pons, 2011, p. 9) ont un service très déconcentré (Chili) où
l’inspection à un rôle d’appui aux établis-

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
7/16
sements les plus en difficulté. Pour De cours à l’une ou l’autre, mais en général,
Grauwe (2008), beaucoup de pays n’ont le choix est fait d’un mélange des deux.
pas de réforme profonde de l’inspection
mais se contentent de quelques innova- La plupart des pays ont adopté l’évalua-
tions, comme en France où l’IG voit son tion externe, il s’agit notamment du Por-
rôle renforcé dans l’évaluation des poli- tugal (Costa & Pires, 2011) ; de l’Irlande
tiques éducatives. La Finlande se singu- (avec une importance de plus en plus
larise en ayant aboli l’évaluation externe grande laissée aux auto-évaluations) ;
au profit d’une évaluation uniquement des Pays-Bas (intervention de l’inspec-
interne. tion en fonction de la capacité d’innova-
tion de l’établissement) ou encore de la
Buisson-Fenet & Pons (2011) compa- France.
rent la France, l’Angleterre, l’Ecosse et
la Suisse qui ont chacun des caractéris- Quelques uns accordent de l’importance
tiques spécifiques : à l’auto-évaluation des établissements,
− La France reste un Etat centralisé mais toujours en lien avec des évalua-
« qui se décentralise sans pour autant tions externes. C’est le cas notamment
toujours accompagner ce transfert de de l’Irlande, de l’Écosse ou encore de la
responsabilités de la mise en œuvre Belgique. Nous verrons plus loin l’impor-
de nouveaux outils... ». Les inspec- tance du lien entre ces deux types d’ins-
tions sont très inégales dans le temps pection.
et l’espace. La France est un « État
néo corporatiste qui délègue de fait la Mais tous les pays n’ont pas choisi cette
définition et la mise en œuvre effective voie-là : le Danemark et la Norvège n’ont
de l’action publique aux groupes pro- pas de système d’inspection complète
fessionnels qui le composent » ; (full-inspections). De même, l’Estonie
− L’Angleterre, avec un système éducatif après quelques années a décidé d’aban-
décentralisé a une régulation centrale donner ce type d’inspection car les résul-
par l’évaluation périodique et codifiée tats escomptés n’étaient pas au rendez-
des établissements (état éducateur vous. Le Danemark accorde toute sa
central naissant). Les inspections sont confiance aux autorités locales (le sys-
régulières et ont un pouvoir structu- tème est très décentralisé) et à l’école.
rant : c’est un « État évaluateur chargé C’est aux municipalités qu’il revient de
de garantir la qualité du service public gérer les problèmes rencontrés dans les
d’éducation ainsi que l’efficacité et la écoles publiques. Les inspecteurs n’in-
cohérence de la politique éducative terviennent que pour les écoles privées
nationale » ; en cas de problème repéré.
− L’Écosse laisse plus de place à l’auto-
évaluation et au dialogue. L’inspection Selon les pays, il peut y avoir un ou
est fortement formalisée, les chefs plusieurs évaluateurs externes (Eury-
d’établissement assurent le monitoring dice, 2004). Lorsqu’il y en a plusieurs,
de leurs équipes ; ils peuvent intervenir sur des objets
− En Suisse, la priorité est donnée de- identiques (ex : Royaume-Uni avec
puis les années 2000 à l’évaluation l’Ofsted (Angleterre), l’Estyn (Pays de
C’est un Etat moniteur, ou un Etat édu- Galles) ou le HMIE (Ecosse) et les au-
cateur minimum. torités locales), mais généralement ils
interviennent sur des objets différents.
Lorsqu’il n’y a qu’une seule entité éva-
Les évaluations luatrice, il s’agit en général d’inspecteurs
scolaires, sauf en Belgique, Allemagne,
Deux types principaux d’évaluation sont Grèce et Luxembourg.
repérables : l’évaluation externe des
établissements (aussi appelée school- Lorsqu’il y a plusieurs modes d’évalua-
inspection, ou encore full-inspection) et tion, cela « correspond toujours à une
l’auto-évaluation. Certains pays ont re- segmentation relativement importante de

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


8/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
l’évaluation des différentes activités réa- Une inspection d’établissement se passe
lisées par les établissements scolaires » en général de la manière suivante (Van
(Eurydice, 2004). En général, l’inspec- Bruggen, 2010) :
tion évalue l’enseignement et une partie − les inspecteurs visitent une école pour
de la gestion, alors que d’autres corps de avoir une idée générale de ce qui s’y
personnels contrôlent des aspects plus passe et regarder les résultats ;
spécifiques (la gestion financière, la sé- − l’inspection se fait en petits groupes ;
curité, la conservation des archives, etc.) − la visite dure entre 2 et 5 jours en fonc-
En France, pour les évaluations d’éta- tion de la taille de l’établissement.
blissements, les IA-IPR et IEN évaluent
les projets d’établissement (il ne s’agit Avant la visite, les inspecteurs analysent
pas de la même évaluation que lorsqu’ils les données de l’établissement : projets,
viennent inspecter les enseignants) alors emplois du temps, rapport d’auto-évalua-
que les autorités académiques (recteurs tion, résultats, etc. Ils observent ensuite
et inspecteurs d’académie) évaluent les des leçons, ainsi que d’autres pans d’acti-
chefs d’établissement et l’ensemble des vités d’apprentissage, des réunions, des
activités de l’établissement. La Cour des productions d’élèves, etc.
comptes régionale, quant à elle, évalue
la gestion des ressources en capital et L’évaluation indique si l’établissement
de fonctionnement. rencontre des problèmes de qualité. Les
façons de procéder pour aider ces éta-
Les inspections blissements varient d’un pays à l’autre. Si
certains inspectorats se refusent à faire
d’établissement : une la moindre proposition, pour ne pas sor-
tendance lourde tir de leur rôle, d’autres peuvent inciter,
voire obliger, à adopter telle ou telle dé-
Les inspections d’établissement se gé- marche. Il peut y avoir aussi des consé-
néralisent dans presque tous les pays. quences financières si la situation n’est
Ce sont des inspections externes ef- pas redressée. Souvent, une « contre-
fectuées soit par des inspecteurs qui inspection » est organisée quelques
dépendent plus ou moins du ministère mois après la première pour vérifier que
de l’éducation, soit par des évaluateurs l’établissement a bien mis en place des
externes qui répondent à un appel d’offre solutions adaptées. La plupart du temps,
du ministère. la fréquence des inspections varie entre
trois et six ans.
On peut distinguer deux générations
d’inspectorats : la première génération Ces inspections sont suivies de rap-
a commencé les inspections d’établisse- ports (full school inspection reports) qui
ment entre 1991 et 1998. Ces inspecto- peuvent avoir deux fonctions : ils peuvent
rats ont terminé leur lot d’inspections et servir à l’amélioration de la qualité de
se posent la question de savoir s’il faut l’éducation (« stimulating function ») ou
recommencer de la même manière ou à s’assurer que l’établissement gère bien
non, comme en Angleterre (OFSTED), ses responsabilité (« accountability func-
en Irlande du Nord, aux Pays-Bas, en tion »). Van Bruggen distingue d’ailleurs
Flandre, au Pays de Galles, au Portu- deux types de gouvernances qui prési-
gal, en République d’Irlande et en Répu- dent à ces inspections complètes :
blique Tchèque. − le gouvernement est responsable du
système éducatif et de la qualité de
La deuxième génération a pu bénéficier l’éducation dans toutes les écoles, sur
de l’expérience de la première et a réali- tout le territoire. La responsabilité peut
sé des inspections complètes à partir de être partagée avec des les autorités
2003 comme en Suède, en Norvège, en locales. Dans cette décentralisation,
Slovaquie, en Espagne, en Allemagne, l’inspection ne dépend pas de l’État
en Estonie, en Suisse alémanique et en mais est gérée au niveau local avec
France. parfois la participation des parents ;

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
9/16
− le gouvernement veut la meilleure auto-évaluations, les risk-based ins-
école possible (aux Pays-Bas, par pections, les inspections thématiques,
exemple) et publie des exemples de etc.
bonnes pratiques. Les inspecteurs
analysent, identifient les problèmes, Dans toute la littérature concernant
mais ne donnent pas de conseils. l’inspection scolaire, il ressort que
Ceci implique qu’il y ait un fort lien l’inspection individuelle reste margi-
entre le travail des autorités et tous nale. Dans la plupart des systèmes,
ceux qui viennent en appui au travail il n’y a pas de jugement porté sur les
des enseignants (formation, création enseignants. L’évaluation des per-
d’outils, etc.). sonnes n’est absolument pas mise en
œuvre au Danemark, en Suède, en
Pour que ces inspections complètes Islande, en Norvège, en Espagne, en
soient efficaces, Van Bruggen liste Italie ou encore en Roumanie. Si des
quelques conditions : jugements sont posés sur l’activité
− l’inspectorat doit avoir accès à des enseignants, ils sont le fait d’ac-
toutes les écoles et à toutes les in- teurs internes à l’établissement (sou-
formations en toute transparence ; vent le chef d’établissement) et sont
− il faut un cadre national et standar- indépendants de l’évaluation interne,
disé définissant la qualité à l’école ; comme en Belgique flamande, au
− le rapport doit être clair et précis Luxembourg, en Autriche, en Lituanie
(avec mentions des points forts et ou en Hongrie. Quelques pays pro-
des points faibles de l’établisse- cèdent à une évaluation individuelle
ment) ; des enseignants, à la fois par le chef
− les conclusions doivent être trai- d’établissement et par un évaluateur
tées avec sérieux et suivies d’ef- externe : la Belgique francophone et
fets. Il peut être opportun, d’après germanophone, la Grèce, Malte et la
l’auteur, qu’il y ait éventuellement France (Costa & Pires, 2011).
des conséquences pour le person-
nel et sur un plan financier.
L’auto-évaluation des établisse-
Une inspection peut être favorable ments scolaires ou l’évaluation
au changement si en plus des quatre interne
conditions mentionnées ci-dessus,
tous les partenaires jouent le jeu : L’évaluation interne, traditionnelle-
l’école, les partenaires externes, les ment réalisée par le chef d’établisse-
autorités locales, les parents et le ment ou l’équipe de direction, s’est
gouvernement. C’est dans l’articula- ouverte depuis les années 1990 à
tion entre tous ces partenaires que se d’autres acteurs de l’école (ensei-
joue l’amélioration de la qualité. gnants, administration, élèves, pa-
rents, membre de la communauté
Les autres types locale, etc.). Les évaluations internes,
obligatoire dans la majorité des pays,
d’inspections peuvent être faites selon les pays par
le conseil d’école (ou conseil d’admi-
Une inspection complète demande nistration en France pour le secon-
beaucoup de temps, d’énergie et daire), des groupes créés spécifique-
mobilise beaucoup de monde. Si en ment ou encore des assemblées d’en-
plus la volonté est d’inspecter les éta- seignants (Conseil des maîtres en
blissements à intervalles réguliers et France en primaire) (Eurydice, 2004).
rapprochés (l’idéal étant tous les trois
ou quatre ans), les inspectorats sont Mais des questions se posent concer-
surchargés de travail. C’est pourquoi nant cette auto-évaluation : pour que
d’autres types d’inspections complé- cela fonctionne, il faut développer une
mentaires se mettent en place : les vraie culture de l’auto-évaluation au

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


10/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
sein des établissements, ce qui n’est diverses en fonction des pays. Dans
pas évident. Il est nécessaire de for- le rapport d’Eurydice (2004), il est in-
mer les professionnels, proposer des diqué que les évaluations externes et
guides ou des méthodologies. Com- internes peuvent être complètement
ment s’assurer que l’auto-évaluation indépendantes l’une de l’autre (c’est
est pertinente ? L’école a-t-elle la le cas pour huit pays) ou interdépen-
capacité à voir ce qui ne va pas en dantes l’une de l’autre, ce qui est le
son sein ? Pour certains enquêteurs, cas dans 16 pays parmi ceux étu-
l’auto évaluation peut aider à amélio- diés. La plupart (dix, dont la France)
rer les performances des écoles, mais utilise l’évaluation interne en partie
ils émettent des doutes sur le rôle que pour pratiquer l’évaluation externe ;
l’inspectorat peut jouer dans ce pro- pour quatre pays, ces évaluations
cessus (Costa & Pires, 2011). se nourrissent l’une l’autre ; et pour
deux pays, l’évaluation externe est
L’auto-évaluation est souvent utilisée en fait une supervision de l’évaluation
en lien avec les inspections complètes. interne.
Certains inspectorats demandent que
l’auto-évaluation soit faite avant que En Suisse, l’auto-évaluation, si elle
les inspecteurs ne passent et ils s’en est encouragée, doit être complétée
servent pour orienter leur inspection. par des évaluations externes qui ap-
Parfois, le fait de rendre obligatoire portent un regard neutre et externe
l’auto-évaluation a pour conséquence et qui permet ainsi de donner plus
une inspection complète plus res- facilement des nouvelles impulsions
treinte en fonction du résultat de cette (Claude & Rhyn, 2008).
auto évaluation (République Tchèque,
Irlande du Nord, Pays-Bas, Portugal, Risk-based inspection
Ecosse, Pays de Galles). Dans cer-
tains pays, l’auto-évaluation sert d’in- Il est question d’un type d’inspection
dicateur de bonne gestion de l’établis- que l’on pourrait définir comme une
sement (Flandres, Espagne, Irlande, inspection en situation critique. De-
Angleterre, Suède, Slovaquie, Estonie vant la difficulté à traduire clairement
et quelques länder allemands). ce terme, nous emploierons le terme
anglais. Les Pays Bas sont le pays qui
Ryan & Telfer distinguent deux types a le plus avancé dans cette voie.
d’auto-évaluation, selon qu’elle est
imposée de manière externe avec Il s’agit de déterminer le degré de
des critères prédéfinis (self-evalua- risque que la qualité attendue ne soit
tion) ou qu’elle est organisée par les pas atteinte, en fonction de plusieurs
membres de l’équipe qui ont défini critères qui peuvent varier. Une ana-
eux-mêmes les critères (self-assess- lyse de risque est faite chaque année :
ment). La deuxième option semble la elle prend en compte les résultats et
plus pertinente pour améliorer la qua- le contexte de l’école, ainsi que les
lité de l’enseignement dans une pers- problèmes signalés, les plaintes, etc.
pective de régulation par les résul- Si l’école réussit comme attendu, en
tats (accountability en anglais, traduit fonction de critères préétablis, alors
par Dumay (2009) par « reddition de elle n’est pas considérée à risque. Si
comptes ») (Ryan & Telfer, 2011). l’école se situe en deçà des attentes,
alors elle est dite « à risque » (il peut
Auto-évaluation et évaluation exister différents niveaux dans cette
externe : le couple gagnant ? catégorie) et une procédure d’inspec-
tion complète est mise en route pour y
Un consensus semble se dessiner remédier. Dans le cas des Pays-Bas,
sur l’importance de l’articulation entre beaucoup d’écoles ne font pas l’objet
l’évaluation externe et l’évaluation d’inspections complètes, mais toutes
interne. Pour autant, les réalités sont sont quand même régulièrement ins-

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
11/16
pectées à travers des inspections thé- ans que de mettre en œuvre une arti-
matiques ou aléatoires. D’ailleurs, la culation entre différents types d’ins-
loi stipule que chaque établissement pections. Cette organisation permet
doit être inspecté tous les quatre ou d’avoir un suivi très régulier et de
cinq ans. Le terme d’« inspections s’assurer de la qualité de l’éducation
proportionnées » (proportionate ins- dans les établissements scolaires.
pection) est aussi utilisé pour parler
de ces inspections à fréquence irré-
gulière en fonction des situations des Quels effets ont
établissements.On trouve ces risk- les inspections ?
based inspections qui rendent l’orga-
nisation plus flexible, dans certaines
régions d’Espagne, au Portugal, en Des effets très limités
Flandres et aux Pays Bas, ou encore,
dans une moindre mesure en Écosse, L’inspection a beaucoup évolué
Pays de Galles et des régions alle- ces vingt dernières années suite au
mandes. constat de son manque d’efficacité.
Qu’en est-il aujourd’hui après deux
Certains pays hésitent à adopter ce décennies de changements ? Au vu
type d’inspections car elles ont pour des publications sur le sujet, l’effet
corolaire une diminution d’inspections positif de l’inspection sur la qualité de
complètes visant à assurer la qualité l’éducation n’est pas clairement éta-
de l’éducation. Mais d’un autre côté, bli. S’il n’y a pas d’effet négatif parti-
la charge de travail croissante qui in- culier, il y a certaines conditions pour
combe aux inspecteurs incite souvent que l’inspection ait un impact positif.
à trouver d’autres modes d’organisa- D’après une étude concernant les
tion (Van Bruggen, 2010). écoles primaires des Pays-Bas, l’ins-
pection n’a que peu d’impact sur les
Intervalle entre deux résultats des élèves (Luginbuhl et al.,
2009).
inspections
Une autre étude plus importante, por-
D’après Van Bruggen, l’intervalle opti- tant sur plusieurs établissements et
mum entre deux inspections se situe plusieurs pays (de Wolf & Janssens,
entre 3 et 4 ans. Or il apparait diffi- 2007) arrive aux mêmes résultats. Les
cile dans le cas de full inspections enseignants et les chefs d’établisse-
de repasser dans les mêmes établis- ment ont en général une bonne im-
sements sans alourdir exagérément pression de l’inspection, des change-
la charge de travail des inspecteurs. ments d’attitude sont notés à la suite
L’organisation de différents types de l’inspection, mais pour autant cela
d’inspection voit alors le jour : une n’influence pas positivement la réus-
inspection complète d’établissement, site des élèves, les résultats pouvant
une inspection thématique la fois sui- même fléchir. De même, la publication
vante, une inspection pour étudier le des indicateurs de performances d’un
« risque » de l’école, ou encore des établissement dans certains pays a lui
inspections visant à établir à partir aussi peu d’influence sur le choix des
d’échantillons sur le territoire natio- familles en matière d’école.
nale un état de lieux de l’éducation.
L’alternance entre ces différentes Il y a par contre des effets secondaires
inspections permet de s’assurer que à l’inspection (falsification de la réa-
chaque établissement est effective- lité, fraudes, bachotage, stress, etc.)
ment visité très régulièrement. qui peuvent être un frein à l’innovation
et à la diversité pédagogique (De Wolf
Il ne s’agit donc pas tant d’avoir une & Janssens, 2007).
inspection d’établissement tous les

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


12/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
Conditions pour que pections particulières, de moindre en-
l’inspection ait un effet vergure ou plus ciblée entre temps.
positif
Un consensus se dessine pour élargir
Pour Van Bruggen, l’amélioration est le spectre de l’inspection à d’autres
une conjonction de plusieurs facteurs acteurs qui gravitent autour de l’école
dont l’inspection n’est qu’un élément, (partenaires divers, associations, pa-
avec la formation continue, le lea- rents, environnement local, …). De
dership, le support de l’autorité locale, même, d’autres types d’évaluations
l’auto-évaluation, etc. Cela fait écho aux peuvent être envisagés : visites par
conclusions du rapport de l’IGAENR les pairs, association de partenaires.
(Cuisinier & Berthé, 2005) qui insistent
sur l’importance de l’effet « politique L’exemple flamand semble promet-
pédagogique d’établissement » (pilo- teur : chaque école est inspectée sur
tage) dans l’amélioration des résultats une journée. L’inspection fait une esti-
(en pointant aussi l’impact de l’environ- mation du « risque » et si l’école est
nement socio-économique). à risque, alors une inspection en pro-
fondeur est réalisée. Si le risque reste
Une des conditions de la réussite relativement faible, deux ou trois as-
d’une inspection réside dans la qua- pects sont sélectionnés et l’inspection
lité du rapport d’inspection mais aussi revient après quelques mois.
dans la façon dont l’établissement
prend en compte ce rapport. C’est Même si la tendance n’est pas à l’ins-
donc dans l’articulation entre l’ins- pection individuelle, il ne faut pas
pection, la direction, mais aussi les éluder d’après Van Bruggen la ques-
partenaires extérieurs et les autori- tion des enseignants repérés comme
tés (locales ou non) que va se jouer « mauvais » ou « pas assez bons »,
la qualité de la démarche. Pour que pour que l’inspection prenne à bras
l’évaluation soit efficace, il faut que le corps le problème des enseignants
les évalués soit réceptifs à l’évalua- qui sont en difficulté. Cela signifierait
tion et que l’évaluateur soit à l’écoute accepter que les inspecteurs émettent
de l’évalué pour entendre ce qu’il peut des jugements sur les enseignants et
dire (Faubert, 2009). les chefs d’établissement individuel-
lement à l’instar de ce qui se fait en
Le rapport qui est établi doit être clair Irlande et aux Pays de Galles, même
et pointer les points forts et les points lorsqu’il s’agit d’inspections d’établis-
faibles. Il doit être expliqué et des di- sement.
rectives doivent être fournies, suite à
quoi l’inspectorat se doit d’assurer un Dans tous les cas de figure, un ac-
suivi (Ehren & Visscher, 2008). compagnement semble nécessaire
(formation, …) pour que l’évaluation,
ou les évaluations soient prises en
« Inspecting schools without compte et nourrissent la réflexion de
follow-up and monitoring toutes les parties concernées.
activities is probably not very
effective » (Ehren & Visscher,
2008)

La fréquence idéale pour les inspec-


tions semble se situer entre trois et
quatre ans, ce qui n’exclue pas, nous
l’avons vu précédemment, des ins-

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
13/16
Bibliographie • De Grauwe Anton (2008). « Inspection sco-
laire ». In van Zanten Agnès (dir). Dictionnaire
La plupart des liens figurant dans ce Dossier ren- de l’éducation. Paris : Presses Universitaires de
voient vers les fiches correspondantes de notre France - PUF.
bibliographie collaborative, qui comprennent les
références complètes et, le cas échéant, des ac- • de Wolf Inge F. & Janssens Frans J. G. (2007).
cès aux articles cités (en accès libre ou en accès « Effects and side effects of inspections and ac-
payant, selon les cas et selon les abonnements countability in education : An overview of empi-
électroniques souscrits par votre institution). rical studies ». Oxford Review of Education, vol.
33, n° 3, p. 379.
• Albanel Xavier (2009). Le travail d’évaluation :
L’inspection dans l’enseignement secondaire. • Dumay Xavier (2009). « Evaluation et accompa-
Toulouse : Octares Editions. gnement des établissements en Europe : Diver-
sité et mécanismes d’hybridation ». Les cahiers
• Bottin Yves (2004). Connaître et reconnaître de recherche en éducation et formation, n° 76.
les inspecteurs de l’éducation nationale. Paris :
Ministère de l’éducation nationale. • Ehren M. C. M. & Visscher A. J. (2008). « The
relationships between school inspections, scho-
• Broadfoot Patricia (2000). « Un nouveau mode ol characteristics and school improvement ».
de régulation dans un système décentralisé : British Journal of Educational Studies, vol. 56,
l’Etat évaluateur ». Revue française de pédago- n° 2, p. 205-227.
gie, vol. 130, n° 1, p. 43-55.
• OFSTED (2009). Twelve outstanding secondary
• Buisson-Fenet Hélène & Pons Xavier (2011). schools - Excelling against the odds. Londres :
Les pratiques d’évaluation externe des établis- OFSTED.
sements scolaires en France, au Royaume-Uni
et en Suisse : Vers des figures de l’État éduca- • Etienne Jean & Gauthier Roger-François
teur contemporain en Europe. Créteil : Largo- (2004). L’évaluation des collège et des lycées
tec. en France : Bilan critique et perspectives en
2004. Paris : Ministère de l’Education Natio-
• Claude Armand & Rhyn Heinz (2008). Evalua- nale, de l’Enseignement Supérieur et de la Re-
tion et qualité de l’école. Berne : CDIP. cherche, n° 2004-118.

• Costa Estela & Pires Ana Márcia (2011). « The • Eurydice (2004). Evaluation of Schools provi-
role of the European inspections in the Euro- ding Compulsory Education. Bruxelles : Com-
pean educational space–echoes from Portugal mission européenne.
regarding the assessment of schools ». Re-
search in Higher Education Journal, n° 13, p. • Faubert Violaine (2009). School Evaluation :
1-10. Current Practices in OECD Countries and a Li-
terature Review. OCDE, n° 42.
• Cuisinier Jean-François & Berthé Thierry (2005).
Synthèse nationale des visites d’E.P.L.E. effec- • Hassani Mohammad (2007). Régulation interne
tuées en 2004-2005 : Une analyse des facteurs des établissements scolaires : Les chefs d’éta-
de la performance scolaire. Paris : Ministère de blissement et la régulation des activités des
l’Education Nationale, de l’Enseignement Supé- enseignants. Thèse. Dijon : Université de Bour-
rieur et de la Recherche, n° 2005-105. gogne.

• De Grauwe Anton (2006). L’Etat et l’inspection • Ladd Helen F. (2011). « Education Inspecto-
scolaire : Analyse des relations et modèles rate Systems in New Zealand and the Nether-
d’action. Thèse. Paris : Institut d’Etudes Poli- lands ». Education Finance and Policy, vol. 5,
tiques de Paris. n° 3, p. 378-392.

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


14/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
• Luginbuhl Rob, Webbink Dinand & de Wolf • Pons Xavier (2011). L’évaluation des politiques
Inge (2009). « Do Inspections Improve Primary éducatives. Paris : Presses Universitaires de
School Performance? ». Educational Evaluation France - PUF.
and Policy Analysis, vol. 31, n° 3, p. 221-237.
• Rey Olivier (2010). « Use of external assess-
• Mallet Françoise (2008). « La France et l’Eu- ments and the impact on education systems ».
rope - Retour d’Edimbourg ... ». L’inspection In Stoney Sheila M. (dir.). Beyond Lisbon 2010:
générale à l’heure des changements, n° 5, p. Perspectives from Research and Development
20-25. for Education Policy in Europe. Slough : NFER.

• Merlin Christian (2008). « Réforme de l‘État et • Rey Olivier (2011). « PISA : Ce que l’on en sait,
mutation de l‘inspection générale de l’Éducation ce que l’on en fait ». Dossier d’actualité Veille et
nationale ». L’inspection générale à l’heure des Analyses, n° 66, p. 18.
changements, n° 5, p. 4-14.
• Rocquet Jean-Pol (2005). L’inspection pédago-
• Meuret Denis (2007). Gouverner l’école : gique aux risques de l’évaluation. Paris : Edi-
Une comparaison France / Etats-Unis. Paris : tions L’Harmattan.
Presses Universitaires de France - PUF.
• Ryan Thomas G. & Telfer Leslie (2011). « A
• Mons Nathalie (2009). « Effets théoriques et review of (elementary) school self-assessment
réels des politiques d’évaluation standardi- processes : Ontario and beyond ». Internatio-
sée ». Revue française de pédagogie, n° 169, nal Electronic Journal of Elementary Education,
p. 99-138. vol. 3, n° 3, p. 171-191.

• Mons Nathalie & Pons Xavier (2006). Les stan- • Standaert Roger (2001). Inspectorates of edu-
dards en éducation dans le monde franco- cation in Europe : A critical analysis. Leuven :
phone : Une analyse comparative. Neuchâtel : ACCO.
IRDP éditeur.
• van Bruggen Johan C. (2010). « The role of
• OCDE (2011). « Regards sur l’éducation 2011 : school inspection in ensuring quality in educa-
les indicateurs de l’OCDE ». tion : Past, present and future ». In Stoney Shei-
la M. (dir.). Beyond Lisbon 2010 : perspectives
• OFSTED (2011). Framework for the inspection from research and development for education
of maintained schools in England from Septem- policy in Europe. Slough : NFER.
ber 2009. Manchester : OFSTED.
• van Zanten Agnès (2004). Les politiques de
• OFSTED (2009). Twelve outstanding secondary l’éducation. Paris : Presses Universitaires de
schools - Excelling against the odds. Londres : France - PUF.
OFSTED
• van Zanten Agnès (2008). « Régulation et rôle
• Pair Claude (2007). « Points forts et points de la connaissance dans le champ éducatif en
faibles de l’évaluation de l’école en France ». In France : Du monopole à l’externalisation de
Derouet Jean-Louis & Normand Romuald (dir). l’expertise ? ». Sociologie et sociétés, vol. 40,
L’Europe de l’éducation : entre management et n° 1, p. 69-92.
politique. Lyon : INRP.

• Pelletier Guy (2009). La gouvernance en édu-


cation : Régulation et encadrement dans les
politiques éducatives. Bruxelles : De Boeck.

• Pons Xavier (2010). Évaluer l’action éducative.


Paris : Presses Universitaires de France - PUF.

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 
15/16
n° 67
Nov. 2011

Pour citer ce dossier :


Thibert Rémi (2011). « Inspection scolaire : du contrôle à
l’accompagnement ? ». Dossier d’actualité Veille et Analyses, n°67,
novembre.
En ligne : http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&d
ossier=67&lang=fr

Retrouvez les derniers Dossiers d’actualité :


l Pisa, ce que l’on en sait, ce que l’on en fait
http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&doss
ier=66&lang=fr
l Effets des pratiques pédagogiques sur les apprentissages http://ife.
ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&dossier=65&la
ng=fr
l Savoir enseigner dans le supérieur : un enjeu d’excellence
pédagogique
http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&doss
ier=64&lang=fr

Abonnez-vous aux Dossiers d’actualité :


https://listes.ens-lyon.fr/sympa/info/veille.analyses

© École normale supérieure de Lyon


Institut français de l’Éducation
Agence Qualité Éducation – Veille et Analyses
15 parvis René-Descartes BP 7000 – 69342 Lyon cedex 07
veille.scientifique@ens-lyon.fr
Standard : +33 (04) 26 73 61 00
Télécopie : +33 (04) 26 73 11 45

Dossier d’actualité veille et analyses • n° 67 • novembre 2011


16/16
16/16 Inspection scolaire : du contrôle à l’accompagnement ? 

Vous aimerez peut-être aussi