En exclu, la PMA

Chasse
Ferme Usine
Théâtre
Musique...
Edito :
Lundi 09 décembre 2019, date emblé-
matique, jour où l’assemblée nationale
a pris une véritable mesure pour lutter
contre le dérèglement climatique, l’ar-
rêt définitif de l’emballage plastique à
usage unique. Une grande première
dans l’histoire de l’écologie, si cette loi
n’avait pas été votée pour … 2040 !!!
La France produit environ 3,5 millions Au sommaire
de tonnes de déchets par an. Mais
p.3 : La chasse
cette situation ne semble pas inquiéter
le gouvernement, qui prend des me- p.4 : Le maquillage
sures qui s’appliqueront trop tardive- p.5 : Violences contre
ment. les femmes
Ainsi l’écologiste David Cormand dit p.6-7 : Ferme Usine de
avec ironie sur son compte Twitter : Coussay-les-bois
« 2040. C’est effectivement un signal
p.8 : Bénévole pour noël
très « fort » et très « concret » : Vous
pouvez continuer comme avant à pro- p.9 : Marqueterie
duire et utiliser du plastique pendant p.10 : Tresses africaines
une génération. (NB : celle qu’il nous P.11 : Responsable du
reste pour sauver ce qui peut encore services achat
l’être...) ». p.12 à 14 : PMA
Malheureusement le plastique est
p.15 : Atelier d’écriture
beaucoup trop utile, pour être éliminé
ainsi de notre société. Sans parler de p.16: Compositeur !
son faible coût de production, il est p.17: 26000 couverts
aussi utilisé pour ses différentes autres p.18-19 : Fausse compa-
qualités (étanchéité, légèreté, résis- gnie
tance, flexibilité, facilité à stériliser …).
Le problème est que le gouvernement
ne veut pas supprimer l’une des plus
grosses industries mondiales, et favo-
rise l’économie contre l’écologie. Avec
cette mesure, ils permettent de pol-
luer pendant encore 20 ans, et ne
comprennent pas le mot : URGENCE
climatique. Décidément cette mesure
n’emballe personne !
Victor Maisonneuve

Journalistes : Nelsy Alef, Nelson Bi-

dault-Ferre, Daniéla Bordes, Elsa Capel-
lari, Euphémia Charlot, Candice Char-
tier, Lou-Anne David, Maëlle Des-
bordes, Émilie Dreux, Rémy Faure,
M’mawa Fofana, Laura Gorget,
Esteban Guichard, Gabin Guillet, Félix
Le Saulnier, Lorick Le Saulnier, Enola
Lorceau, Victor Maisonneuve, Benoit
Michaud, Alvin Mortier, Florine Nallet,
Karina Ovsepian, Phouthavong Alicia,
Ambre Plaud, Sarah Ramdane, Lilou
Royer, Lise Taverne, Gabrielle Vincent
et Valentin Bertaud-Véger.
Couv ©K’eskon attend
Imprimé à 900 exemplaires
par Jouve, 733 rue St Léo-
nard, 53100 Mayenne
ISSN : 2107-5190 Collège René
Descartes, 98 bd Blossac, 86 106
Châtellerault.
Directeurs de publication :
Jacques Arfeuillère et Séverine
Lenhard.
Février 2020
Projet soutenu et financé
exclusivement par la ville de
Châtellerault et Grand-
Châtellerault. Merci à eux !
Partenariat avec le « 4 »,
pour des ateliers vidéo avec
José Bourdon et des ateliers
images avec Aïssa Kandila.
Merci !
 Pour ou contre la chasse ?
Cette saison, c'est par les accidents que le sujet est revenu sur le devant de la
scène. On a beaucoup parlé de ce qui fut autrefois le privilège des nobles, qui a
été revendiqué ensuite comme une conquête de l'égalité, mais qui aujourd’hui
est surtout en question pour des raisons d'écologie ou de souffrance animale.
Pour aborder le sujet, nous avons choisi de faire parler un amoureux de la
nature, Fabien Zunino, naturaliste, photographe et grand voyageur.

F
abien Zunnio est naturaliste
autodictate , membre de plu-
sieurs associations natura-
listes en France et à l’étran-
ger. Il passe aussi le plus clair de
son temps à photographier des
animaux. Quand on lui demande
pourquoi il aime faire ça, il répond :
« En fait, j’ai toujours été attiré par
les choses de la nature. J’aimais
également faire de la photo et c’est
naturellement que j’ai orienté mes
prises de vue vers mes sujets favo-
ris. J’ai ainsi beaucoup photogra-
phié de plantes pour leur esthé-
tisme mais souvent pour m’aider à
les reconnaître lors de la consulta-
tion de flores (livres spécialisés contre avec d’autres personnes. rapports avec eux n'ont pas tou-
dans la détermination des Mais aussi pour rencontrer l’es- jours été faciles. Ainsi, il y a
plantes).» Pour les animaux, Fabien pèce dans son environnement avec quelques années Fabien s’est mis
a débuté par les oiseaux puis les le moins de dérangement possible en danger pour prendre l’un de ses
mammifères. Maintenant il photo- et le temps passé derrière les ju- clichés. Il raconte : « Un chasseur a
graphie toutes sortes d’espèces melles à l’observer est de loin ce tiré dans ma direction. Il visait un
animales et végétales mais aussi que je préfère ! », confie le natura- lapin, j’étais derrière une haie. Je
des paysages. Alors pourquoi pho- liste. ne l’ai pas vu, lui non plus. Les
tographier les animaux ? « Peut- plombs ont sifflé pas très loin de
Des photos contre la chasse ?
être pour garder un souvenir furtif moi. » Il a également été à plu-
de celui qui m’a souvent fait Fabien fait des photos pour son sieurs reprises pris à partie par des
attendre longtemps mais aussi plaisir à lui mais aussi pour sensibi- chasseurs qui ne voulaient pas de
pour le plaisir de partager une ren- liser les personnes qui regardent sa présence sur place. Fabien dit
ses photos : « J’espère pourtant ne pas être contre la
seulement que ceux qui
En savoir plus ? pourront aimer l’un de
chasse mais contre sa pratique en
termes d’activité de divertisse-
- Le livre de Pierre Rigaux, Pas de fusils dans mes clichés soient sensi- ment, ce qui est le cas en France.
la nature aux éditions Humensciences, bilisés par la beauté de Par exemple, il est difficile d’empê-
2019.
l’animal ou par le milieu cher un Inuit de chasser le phoque,
- Le site de l’ASPAS (https://www.aspas-
naturel et qu’ils n’au- car c’est l’une des rares sources de
nature.org/), qui aborde de façon très prag-
ront pas envie de le dé- nourriture locale et c’est indispen-
matique toute ces questions. En particulier
truire. » Plutôt qu'en sable pour son économie.
les Vérités sur la chasse en France en 10
épisodes. vouloir aux chasseurs, il
(…) à suivre page suivante
Les 2 sites de Fabien : www.icoflore.com préfère essayer de les
http://www.nature-photosensible.com/ convaincre même si ses
 (Suite de l’article sur la
chasse)
(…) « Dans notre pays, la
chasse est un moyen de
divertissement. Souvent les
arguments utilisés par les
fédérations de chasses et les
pratiquants de la chasse
pour justifier leurs pratiques
sont souvent faux, » explique
-t-il. « De plus, dans une pé-
riode où la biodiversité est réel-
lement mise à mal comme pour
le climat (réchauffement clima-
tique), la pollution… il ne
semble pas raisonnable de dé-
truire volontairement des es-
pèces sauvages qui ont déjà des
difficultés. »
La forêt a besoin de ses grands
prédateurs
Fabien n’a jamais pratiqué la
chasse car il n’a jamais aimé
cela et qu’il ne comprend pas
cette pratique. Mais à 20 ans, il
avait été invité pour observer
une battue au renard : « cela
m’a dégoûté à jamais » dit-il.
D'autant plus qu'il garde une
fascination pour les préda-
teurs . « Je suis très attiré par
les grands prédateurs (ex. ours,
loup, lynx) car ils sont pour moi
une nécessité pour la nature
par leur rôle de régulateur mais
aussi un indicateur que le milieu
est vraiment Sauvage. » Et c'est
cela que Fabien aimerait voir
préservé, sans que l'homme
s'en mêle, mais aussi pour que
l'homme y gagne. Fabien nous
livre une citation du naturaliste
philosophe, sculpteur et gra-
veur Robert Hainard : « Une
forêt sans grands prédateurs
n’est pas vraiment une forêt. »
Puis il ajoute : « je dirais même
que ces animaux nous sont in-
dispensables pour garder notre
humanité. »
Maëlle Desbordes
Trop jeunes pour se maquiller?
C’est souvent l’objet d’un débat au collège : aujourd'hui,
le fait de se maquiller au collège suscite beaucoup de re-
marques voire de regards en coin. La question est de sa-
voir bien sûr à quel âge nous pouvons commencer à nous
maquiller. Pour le savoir, le mieux c’est demander l’avis
des intéressé-e-s mais aussi des adultes qui les connais-
sent le mieux, les surveillants.
U
n peu surprenant, beaucoup de personnes, en fait, n'ont pas
vraiment d'avis sur le sujet. Il faut vraiment traquer les ré-
ponses. Celles que nous avons récoltées étaient, pour la
plupart, contre les jeunes qui se maquillent au collège. Les
surveillants, en particulier, trouvent que les collégiens sont trop
jeunes pour cela. Certains trouvent ça tellement inacceptable
qu'ils ne peuvent même pas dire ce qu'ils en pensent: "Je ne peux
même pas employer les mots que j'ai en tête pour dire ce que j'en
pense".
Les "pour"
Même si la majorité
des réponses que nous
avons obtenues étaient
"contre", nous avons
quand même obtenu
quelques réponses
"pour". Certains vont
même jusqu'à dire,
peut-être par provoca-
tion, que "même à 4
ans, on peut se maquil-
ler". Pour eux, l'âge ne
compte pas car le ma-
quillage, c’est fait pour
embellir et pour ça, il
n’y aurait pas d’âge.
Par ailleurs, « si le ma-
quillage peut rendre une personne mieux dans sa peau alors pour-
quoi pas? »
Et les garçons?
Contrairement aux filles, nous n’avons croisé aucun "pour" pour le
maquillage des garçons au collège. Si un garçon venait maquillé, ça
en choquerait plus d'un. Généralement, on pense que le maquil-
lage n'est pas adapté pour les garçons: "Le maquillage c'est que
pour les filles". Mais après tout, il n'y a jamais eu de loi interdisant
les garçons de se maquiller… Et si eux trouvent que c’est bien pour
les filles, pourquoi devraient-ils se l’interdire ?
Lise, Alicia et Laura

E
lle a une cinquantaine d’années environ et
elle a bien voulu nous faire part de son enfer.
Appelons la Sonia pour respecter son anony-
mat. C'est avec beaucoup d’émotion que So-
nia raconte son histoire. Quand cette violence a
commencé, par exemple. « Cela ne faisait que 2
mois de relation, je n'ai pas réagi la première fois, »
explique-t-elle. « J'ai été surprise, je ne me doutais
pas que cela allait se renouveler car cela s’est pas-
sé lors d’une scène de jalousie. » Pourtant, avant
que cette scène se produise, elle subissait déjà
mainte et mainte réflexion blessante et
« rabaissante » mais elle ne disait rien. En fait, elle
avait peur mais en même temps, ressentait beau-
coup d’amour pour cette personne. Ce qu'elle ex-
plique, c'est qu'elle était dépendante.
Enceinte
Quand elle est devenue enceinte, elle a commencé
à réaliser que c'était trop. De plus, les violences
étaient plus rudes. Parfois, elle se défendait, mais
avec son état, le danger perpétuel, elle ne pouvait
plus supporter la situation et pensait à son enfant
Stop aux violences
contre les femmes !
Chaque année en France, ce sont envi-
ron 220 000 femmes qui sont victimes
de violence physique ou sexuelle de la
part de leur conjoint ou de leur ex-
conjoint. Dire stop, s'en sortir, parler ?
Comment faire ? Ce sont autant de
questions que l’on se pose et auxquelles
nous essayons de répondre en intervie-
want une victime et une association.
d'abord. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que
son conjoint était atteint d’une maladie psy-
chiatrique non diagnostiqué à cette période,
Elle s’en est sortie seule, juste un peu aidée
par des associations peu nombreuses au dé-
but des années 2000. « J'ai mis 5 ans avant
d’avoir un sommeil confortable » confie-t-
elle. En effet, même après avoir quitté son
tourmenteur, elle a continué longtemps à être per-
sécutée par lui jusqu'à ce qu'un éducateur trouve
la bonne association qui a vraiment pris les choses
en mains.
Victime ou témoin vous pouvez témoigner !
L’association du CIDFF (centre d’information sur les
droits des femmes et des familles de Châtellerault )
peut être le bon interlocuteur. On y trouve le con-
seil et l'aide nécessaire, qu'on soit femme ou plus
jeune, qu'on soit conjointe ou victime de violence
familiale. En effet, même les ados peuvent être
victime de violence, qu'elle soit physique ou cyber
violence. L'essentiel est de prendre la parole, qu'on
soit victime ou témoin. En direct ou par téléphone
ou par internet : stop-cybersexism.com, 3919... On
peut alors trouve les contacts dont on a besoin :
des psychologues pour se reconstruire, des juristes
pour obtenir justice et des personnes qui aident au
retour à l’emploi.
Euphemia Charlot
 Ferme-Usine à Coussay-Les-Bois :
une lutte de longue haleine
Il y a 5 ans, à Coussay-Les-Bois, un projet de ferme-usine est présenté. Depuis,
rien n'est construit. Cela grâce à l'association ASPECT et ses partenaires qui
luttent contre ce projet. K'eskon Attend est parti à la rencontre d'un des 3 co-
présidents de cette association, Dominique Brunet.

D
ominique Brunet est un agriculteur installé
sur la commune de Pleumartin depuis 33
ans. Il dit être « un ancien » dans ce do-
maine. Il fait de l'agriculture biologique et
pratique la polyculture-élevage, un mode de fonc-
tionnement très répandu qui contient au moins un
élevage et plusieurs cultures liés entre eux. Domi-
nique Brunet est aussi co-président, avec Anny Lau-
zier et Valentin Cognard, de l'ASPECT (Association
de Sauvegarde et de Protection de l'Environnement
de Coussay-les-bois et de sa région Thermale), as-
sociation créée en 2003. C'est elle qui mène la lutte
contre le projet de la ferme-usine. Pour cela, elle
travaille main dans la main avec le conseil munici-
pal et a créé un collectif d'associations. Il est com-
posé de 11 associations écologiques et agricoles, 1
syndicat : la Confédération Paysanne et la com-
mune de Coussay-Les-Bois.
Un peu d'histoire
L'ASPECT a déjà lutté contre deux établissements
qui ont été créés sur ces lieux.
En 1979, un Centre d'Enfouissement Technique
(décharge où on enfouissait les déchets) est créé
sur la commune de St Sauveur. C'est la Lyonnaise
des eaux qui s’occupe de récolter et d'enfouir les
déchets de Châtellerault et alentours. Durant les
premières années d'activités, les déchets sont en-
fouis à même le sol. Puis, suite à des décrets, les
déchets seront isolés par un géotextile. Cependant,
la zone d'enfouissement contient du silex, ce qui
fait douter les habitants sur l'efficacité de celui-ci à
contenir les jus rejetés et donc sur la pollution
faible mais progressive des terres et d'une nappe
phréatique.
En 2002, une aire de compostage est créée à coté
de ce CET. Elle est dédiée à produire de l’électricité
grâce à la méthanisation (production de gaz). Mal-
heureusement, elle fonctionnera très mal et engen-
drera beaucoup de plaintes de la part des riverains
(problème d'odeur, etc).
En 2003, l'ASPECT se crée dans le but de faire fer-
mer cette aire de compostage.
En 2004, l'aire de compostage ferme.
En 2013, le CET ferme.
En 2014, Mr Liot rachète
l'espace de l'aire de com-
postage et de l'ancien CET
sur laquelle se situe une
grande plateforme béton-
née propice à la construc-
tion de bâtiments. Il fait la
demande de permis de
construire pour 3 hangars
de 150m par 35m qui con-
tiendront 1200 taurillons au
total et qui seront recou-
verts de panneaux photo-
voltaïques.
Pourquoi s'opposer ? pas. Et finalement, ce projet créera très peu,
Il y a 3 principaux arguments qu'utilisent les op- voire aucun emploi, et risque de fragiliser les pay-
posants. sans indépendants de la région qui n'ont, de ma-
Premièrement, le risque de pollution de la nappe nière générale, pas de facilité économique.
phréatique qui alimente en eau potable les 3
communes de Coussay-les-Bois, Lésigny et Mairé. Le dossier en dates
Le lieu de la ferme-usine se trouve dans le péri- En 2014, premier refus du maire pour les permis
mètre de protection de celle-ci. De plus, les rési- de construire et d'exploitation.
dus de la méthanisation et du compostage des En 2015, la préfecture donne ces permis.
excréments des animaux seront épandus sur les Fin 2015, l'ASPECT saisit le tribunal administratif
terres et ont de forte chance de polluer l'eau à de Poitiers et demande un recours.
cause des sols En 2016, les
humides qui permis sont
pourraient les retirés !
transporter. En 2018, Mr
Deuxième- Liot fait appel
ment, la me- au tribunal ad-
nace pour la ministratif de
biodiversité. Bordeaux.
Les travaux Dernièrement,
ont prévu de fin 2019, le tri-
s'étendre sur bunal de Bor-
une deaux approuve
ZNIEFF (Zone la décision du
Naturelle tribunal de Poi-
d’Intérêts Eco- tiers mais laisse
logiques, Fau- au porteur du
nistiques et projet 4 mois
Floristiques). supplémen-
Le projet est taires pour ap-
situé entière- porter des
ment en zone pièces supplé-
humide (zone mentaires au
protégée). Le dossier.
projet com- Ainsi, en ce mo-
porte aussi de ment, l'ASPECT
gros risques se prépare au
d'incendie qui prochain juge-
ne peuvent ment. En atten-
pas être gérés dant, il est pré-
à cause du photovoltaïque. vu qu'un registre où tout le monde peut inscrire
Troisièmement, l’élevage industriel. C'est un son avis sur le projet soit mis en place. Ce sera
mode d'élevage qui fournit de la viande de mau- une pièce importante du dossier de l'opposition.
vaise qualité, nourrie aux céréales protéinées et Le registre ne sera ouvert que 21 jours, et pourra
aux OGM. C'est aussi un mode d'élevage qui se être rempli par internet. Les dates ne sont pas
fiche du bien-être animal et qui va parfois jusqu'à encore connues. Vous pouvez vous informer plus
la maltraitance (nous ne visons aucun élevage en longuement sur le site internet de l'ASPECT :
particulier, et parlons de manière générale). Il y a http://asso-aspect.over-blog.com ou du collectif :
aussi de gros risques sanitaires, effectivement https://www.collectifcoussay.fr .
des agriculteurs ayant étudié le dossier ont soule-
vé plusieurs points que l'industriel ne connaît Félix Le Saulnier
 Des jeunes bénévoles
pour Noël

Des jeunes bénévoles ont participé à

faire des paquets cadeaux pendant tout
le mois de décembre, les mercredis, sa-
medis et dimanches pour une associa-
tion qui leur tient à cœur, Les Restos du
Cœur. On peut s'engager à 14 ans !

Depuis deux ans

Gabrielle Vincent a aussi 14 ans et est aussi en

classe de 3ème. Elle, ça fait maintenant 2 ans
qu'elle fait bénévolement des paquets cadeaux
pour les Restos du Cœur. Des paquets, elle en a

C
haque année à la période de Noël, des béné-
donc fait de toutes les tailles, de toutes les formes,
voles de plusieurs associations font des col-
de toutes les longueurs…Et ce n'est pas si simple !
lectes d'argent. Et, bien souvent, pour gagner
Par exemple, elle a empaqueté une table de ping-
l'argent, ils font des paquets cadeaux dans des
pong, des skis, des raquettes de tennis, des ballons
magasins. C'est le cas de deux jeunes élèves de
… A chaque fois, un vrai défi ! Sa phrase type pour
3ème, Ilana Margelin et Gabrielle Vincent, qui ont
accrocher les « clients »: « C'est pour la bonne
trouvé cette bonne idée pour participer à l'effort
cause madame, monsieur !!! ».
des Restos du Cœur.
Elle dit aussi de son engagement : « C'est bien,
Leurs journées sont longues : dès 9h45, elles doi-
quand on fait des beaux paquets cadeaux, nous
vent être en place pour préparer tout le nécessaire.
sommes récompensées ; ça fait plaisir de voir les
Dès 10h, à l’ouverture du magasin, beaucoup de
personnes mettre de la monnaie dans la boite, les
clients arrivent et même « déboulent » dans le ma-
clients font un don pour aider d’autres personnes
gasin. Et il faut tenir jusqu'à 19H, fermeture du ma-
qui ont besoin d’aide ou qui vont grâce à ce geste,
gasin.
améliorer le quotidien de familles pour le repas de
Ilana Margelin a 14 ans et est en classe de 3ème. noël. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas
C'est la première fois qu’Ilana fait des paquets ca- et quand ils ne donnent rien, alors tant pis, nous
deaux. Elle est un peu stressée, mais très contente souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année et tou-
d’être là. Car elle a conscience que, comme elle dit : jours avec le sourire. »
« il n’y a pas beaucoup de bénévoles, surtout des
En écoutant Gabrielle, elle nous fait comprendre
jeunes ». Mais elle fait également ça : « pour que
qu’elle aime faire des paquets cadeaux, car elle
les personnes qui n’ont pas les moyens puissent
l'aime être au contact avec les clients et qu'à
aussi fêter noël avec de quoi être heureux avec l'ar-
chaque paquet, il y a toujours un challenge, et tou-
gent que nous aurons récolté ».
jours pour la bonne cause.

Gabrielle Vincent et Lou-Anne David


M
arcel Barbier est né à Paris
le 03 juillet 1934. Cet
amoureux du bois est tom-
bé dans la potion magique
de ses trois oncles menuisiers ébé-
nistes. «Dès l'âge de dix ans, la pas-
sion pour le travail du bois m'est
venue. J'étais entouré de trois
oncles menuisiers ébénistes en
Franche-Comté où je passais mes
grandes vacances scolaires. Ces
vacances se passaient chez ma
grand-mère paternelle », raconte-t-
il.
Il avait donc un atelier de menuise-
rie à sa disposition où un de ses
oncles exerçait le métier d'ébéniste.
« Je me servais du tour à pédale et
de la scie à ruban lorsqu'il était ab-
sent de l'atelier! », confie-t-il. Il a
donc commencé ses premières
armes de menuisier en ''herbe''.
Ayant vu des tableaux en marque-
terie sur des livres, ça lui a donné
l'envie de pratiquer cet art.
Sa formation n’a pourtant pas été
celle dont il rêvait puisque il voulait
devenir ébéniste marqueteur.
« Mais mon père s'y est opposé, j'ai
donc appris l'électromécanique, j'ai
terminé ma carrière en tant
qu'ingénieur. Depuis ma retraite,
j'ai pu assouvir ma passion,» ex-
plique-t-il. Marcel est un autodi-
dacte, il n'a jamais pris de cours
pour faire de la marqueterie ; il
La marqueterie
tout un art!
s'est instruit tout seul.
Qu'est ce que la marqueterie?
La marqueterie est un motif compo-
sé de placage de bois et autres ma-
tériaux découpés principalement à
la scie de marqueteur. Les autres
éléments employés peuvent être du
nacre, de la corne, de l'écaille de
tortue, de l'os, du galuchat... Cer-
tains bois de placage sont teintés
dans la masse mais aucune peinture
ne constitue les couleurs.
Il y a plusieurs étapes avant d'arri-
ver à obtenir un tableau en mar-
queterie. En tout premier, le dessin,
bien sûr. Ensuite, il y a le choix des
bois de placage : ceci est très déli-
cat car la palette de couleurs est
très limitée et selon l'orientation du
fil du placage, le rendu de la teinte
ne donne pas le même aspect. La
préparation et la découpe d'un ta-
bleau se font élément par élément.
« Au fur et à mesure de la découpe,
on met les éléments à leur place sur
un dessin », détaille Marcel. Suit le
collage sur le support du tableau,
soit un contre-plaqué, soit le pare-
ment d'une porte de meuble… En-
fin, vient le ponçage, à l'aide d'une
ponceuse orbitale avec des abrasifs
de grain plus en plus fin de manière
à obtenir une surface polie. Ultime
étape : « le bouche-porage et le
vernis ». Puis on encadre son ta-
bleau. Tout cela prend du temps,
Marcel Barbier, aujourd’hui
retraité, était ingénieur en
électromécanique. Loin de
sa passion, la marqueterie,
qui l'anime désormais et ce
depuis 1991. Rencontre dans
l’atelier.
c’est pour cela que la marqueterie
est un art très cher. Une semaine et
demie, c'est le temps que prend
Marcel pour faire un petit tableau
en marqueterie qu’il revendra près
de 200 euros.
D'ou vient la marqueterie?
La marqueterie, c’est toute une
histoire et Marcel est intarissable.
Elle semble avoir pris naissance en
Asie mineure, les premières incrus-
tations (en marbre) ayant été réali-
sées à Halicarnasse en 350 ans
avant J-C. Ensuite, la marqueterie
se développe en Italie sous l'empire
romain. La première technique utili-
sée s'appelle ''Tarsia Certosina'' :
c'est un procédé mixte qui consiste
à découper les éléments de placage
et à les incruster dans les cavités
creusées dans la surface de pan-
neaux massifs. Au 15ème siècle, on
commence à teindre les bois et les
artistes peuvent exécuter de véri-
tables tableaux. En Italie, au début
du 16ème siècle, les éléments de
placage sont ombrés au moyen du
feu et des acides. Au cours du
17ème siècle, on commence à im-
porter les bois des ''îles'' tels que
amarantes de Guyane, l’ébène de
Madagascar, le bois de corail des
Iles du Vent... Au cours du 19 ème
siècle, en France la marqueterie et
le frisage ne sont plus en vogue au
début du siècle. (…)
 Suite de l’article p.8
Le blocus continental impo-
sé par Napoléon 1er en-
traine l'arrêt des importa-
tions des ''îles''. Après la
chute du 1er empire, la mar-
queterie renait par un nou-
veau style sous la restaura-
tion des bois très clairs tels
que citronnier, le platane, le
frêne...
Au 20ème siècle, on assiste
à un renouveau de la créa-
tion depuis quelques an-
nées, les œuvres des jeunes
artistes se multiplient. A ce
jour, certaines personnes
découpent des bois de pla-
cage au laser. Malgré les
apparences, cet art n'est pas
en voie de disparition.
Les récompenses de Marcel
Marcel participe à de nom-
breuses expositions collec-
tives et individuelles et re-
çoit de nombreuses récom-
penses pour ses œuvres
présentées. Les prix de Mar-
cel sont nombreux : une
médaille d'Or au Canada, le
grand prix international en
Belgique, la médaille d'Or du
Mérite et Dévouement Fran-
çais, la Grande lyre d'Or de
l'Académie ''Il Convivio''...
Il fut président du Jury, puis
en 2008 le président par
intérim de l'Académie Inter-
nationale de Lutèce à Paris.
Il y restera jusqu'en avril
2009. Il a obtenu plus de
100 diplômes comme celui
de la Rochelle, de Paris, de
Montréal... Une belle re-
vanche pour celui qui a été
détournée de cette disci-
pline pendant toute sa car-
rière !
Florine Nallet
« «Grâce Africa Look, un salon
à un cheveu de la fermeture !
« Grâce Africa Look » a été créé en 2007. Sa gérante y fait toutes
sortes de coiffures : Braids, tissages, nattes collées, crochets, défri-
sages... Une offre très variée en danger de disparaître aujourd’hui.
L
a gérante du salon a commen- vaille seule mais elle ne trouve pas
cée son commerce en 2007 cela « dur » car elle aime beaucoup
sur la place Duplex sous le ça et a toujours voulu faire ça. Un de
nom de « L’espoir ». Le salon ses rêves aurait été de multiplier ses
est maintenant installé depuis salons. « Durant toute mon expé-
2010 sous le nom de « Grâce Africa rience en tant que coiffeuse, si je fais
Look », devant le pont Henri IV. le bilan, je n’ai pas trop eu de clients
Mais l’offre n’a pas changé, il s’agit compliqués », conclut-elle.
de répondre à toutes les demandes Malheureusement le magasin Grâce
et de faire se rencontrer tous les Africa Look va fermer. Le proprié-
publics. taire a vendu l’immeuble à quel-
qu’un d’autres alors qu’elle était
En effet, Grâce Africa Look dit avoir première sur la liste pour acheter.
coiffé des personnes très variées. Tout ceci ne lui a atteint sa motiva-
« J’ai coiffé depuis 2007 des noirs, tion. « C’est comme si je n’avais plus
des asiatiques, des arabes, des envie de coiffer les gens, j’ai un peu
gitans, des blancs… Dans ma clien- perdu ma confiance et mon inspira-
tèle, je compte aussi des per- tion ». E cela l’a tellement chambou-
sonnes atteintes de cancer qui ont lée qu’elle a même failli avoir un
besoin de perruques le temps du accident en rentrant de son salon le
traitement, » explique-t-elle. C’est soir même.
pour cela qu’elle dit « c’est un mé- Enola Lorceau, M’mawa Fofana et
tier génial ». Certains clients lui ont Daniela Bordes
dit : « En arrivant, j’étais déprimée,
en écoutant votre
musique, ça m’a
apaisé ». Pour une
coiffure, elle peut
prendre 30 mi-
nutes, 3 heures, 2
heures voir même
7 heures ou plus,
ça dépend des
tresses. « Un vrai
artisanat ! »
Le salon risque la
fermeture
Elle s’est exercée
pendant 5 ans à
coiffer avant de
pouvoir ouvrir son
commerce et elle
a fait un appren-
tissage. Elle tra-
 Enchère et en hausse…

À partir du 20 mars jusqu’au 20 avril 2020, une vente aux enchères du maté-
riel réformé de la ville de Châtellerault aura lieu sur le site internet Weben-
chère. Thierry Gendre nous dévoile les secrets de l'affaire... et de son métier.

T
hierry Gendre est le responsable du service
des achats de la mairie de la commune de
Châtellerault. Il y travaille depuis 13 ans, après
avoir obtenu un master en marché public et
avoir été juriste. Son métier consiste à gérer la tota-
lité des achats de la municipalité (béton, produits
d’entretien, phytosanitaires ou encore du mobilier).
La mairie dépense entre 30 000 000 et 40 000 000
euros environ par an. Thierry Gendre doit se référer
à des procédures très strictes pour éviter les dé-
penses inutiles. Il est accompagné de 5 personnes
dans son service. Ils doivent tenter d’acheter local
sauf pour les achats de plus de 40 000 euros où ils
sont obligés de comparer les prix et de réaliser un
dossier (pour acheter le moins cher possible, sans se
soucier de la distance). Dans un but de développe-
ment durable, son service effectue, depuis déjà
quelques années et autant que possible, un proces-
sus de dématérialisation (c’est-à-dire qu’un maxi-
mum de documents sont informatisés et il déve-
loppe la signature électronique…).
La vente
Des véhicules, des bennes, des machines à écrire,
des containers, des anciens drapeaux tricolores, du
matériel informatique et du mobilier (chaises
d’école, bureaux…) seront les choses que vous pour-
rez découvrir sur Webenchère, un site public et gra-
tuit où la municipalité vendra durant un mois du
matériel réformé. Les avantages de ce site selon
Thierry Gendre sont : « Nous pouvons suivre en di-
rect les ventes et mettre un prix plancher (prix mini-
mum) ». Les acheteurs pourront régler par chèque
ou verser directement la somme à la recette munici-
pale. Les ventes sont ouvertes à tout le monde
(entreprises ou particuliers)
Le but
Les objets ne sont jamais vendus au-dessus du prix
d’achat car ils ont déjà été utilisés. Ils sont vendus
parce que l’agglomération ne s’en sert plus ou en a
simplement acheté de nouveaux (ordinateurs, véhi-
cules…). « Un véhicule utilitaire peut être vendu à
1000 ou 2000 euros car il est ancien (au moins 10
ans) ou a déjà beaucoup servi ». Mais l’intérêt prin-
cipal de la vente aux enchères est de contribuer au
développement durable avant tout but lucratif.
« L’intérêt est surtout de donner une deuxième vie à
des objets qui, sinon, auraient été détruits ou rem-
placés ». Parfois la municipalité donne même du
matériel gratuitement, notamment à des associa-
tions, mais pour cela Thierry Gendre doit soumettre
une demande aux élus.
Le lien vers le site où aura lieu la prochaine vente :
https://www.webencheres.com/
Nelson Bidault, Victor Maisonneuve et
Esteban Guichard
 PMA : Nous sommes un couple
avec trois enfants...
C'est un long feuilleton que l'histoire de l'autorisation la procréation médicalement assistée, la
PMA. Ce mois de janvier, une étape vient d'être franchie avec le vote, par le sénat de l'ouverture de
la PMA à toutes les femmes. Une restriction cependant : son remboursement serait limité aux cas
médicaux après constatation d'une infertilité. Les couples lesbiens ou les femmes seules seraient
privés d'une prise en charge. Le combat n'est pas terminé pour celles et ceux qui attendent l'égalité
dans ce domaine. K'eskon Attend, pour tenter de comprendre les enjeux a rencontré un couple de
jeunes femmes qui raconte leur long parcours pour construire leur famille « couple avec trois
enfants ». Il a fallu passer par la Belgique. Entretien avec Emilie et Sarah.

prochain RV (ces examens n’étant pris en charge par

Comment avez-vous pris la décision de faire une
PMA ?
Nous avions un fort désir d’enfant. Étant un couple
de femmes et souhaitant un cadre médical, la PMA
était notre seule solution (nous n’envisagions pas
une insémination artisanale). Nous avons décidé de
nous rendre à Liège, dans la Clinique « La Citadelle ».
Les différentes étapes de notre parcours ? D'abord,
un premier rendez-vous de contact avec un médecin
qui donne directement un avis favorable, ou oriente
vers un psychologue qui se chargera d’émettre un
avis. En ce qui nous concerne, nous avons eu un avis
favorable, après un entretien qui comportait des
questions générales sur notre situation, notre projet,
notre couple... Nous sommes reparties avec la liste
des examens médicaux à réaliser (en France) avant le
la sécurité sociale qu’à condition qu’un gynécologue
français accepte un suivi du projet).
Pour le 2ème rendez-vous, 3 mois après, nous avons
rapporté tous les résultats d’examens (sanguins, gy-
nécologiques,…). Tout était en règle, il n’y avait au-
cune anomalie. Le médecin nous a expliqué le fonc-
tionnement du choix du donneur, et nous a demandé
à quel type de donneur nous souhaitions recourir
(anonyme, connu, semi-anonyme). Nous avons opté
pour un donneur semi-anonyme, ce qui signifie que
nos enfants pourront connaître son identité à leur
majorité, pour éventuellement le rencontrer.
En rentrant en France, nous avons parcouru les sites
qui regroupent les banques de donneurs afin de choi-
sir le nôtre. Il a ensuite fallu réserver des «paillettes»,
signer quelques documents légaux, et attendre la
réception de ces paillettes par la clinique.
Deux mois environ après notre deuxième RV, nous
avons pu tenter la première insémination. Ensuite, il
est possible de réessayer chaque mois. Il faut savoir
que pour chaque insémination, il faut généralement
suivre un «traitement», qui consiste en une stimula-
tion hormonale (afin d’augmenter, en théorie, les
chances de réussite). Le traitement commence le
lendemain des règles, et au 10ème jour après les
règles, il faut réaliser une prise de sang (pour mesu-
rer les taux d’hormones) et une échographie pel-
vienne (pour mesurer la taille des follicules). On en-
voie ces examens à la clinique, qui, en fonction des
résultats, nous propose de venir le lendemain, ou de
poursuivre encore un peu le traitement (en général,
on refait le point 48 heures après). (…)
 Comment avez-vous vécu
l’attente de votre première en-
fant ? Qu'est-ce que la PMA ?
Nous étions décidées, sûres de Avant l'ouverture à toutes les femmes, la PMA ne
notre choix, ce qui nous a aidées à s'adressait qu'aux couples diagnostiqués infertiles.
surmonter l’attente et les difficultés Elle permet d'avoir un enfant en utilisant différentes
du parcours. Pour nous, cela a fonctionné très vite méthodes, comme la fécondation in vitro (FIV) ou
(en tout, il s’est écoulé 6 mois entre le premier RV et l'insémination artificielle. L'objectif étant
la tentative fructueuse, ce qui est très court comme de permettre la rencontre d'un spermatozoïde et
parcours par rapport à d’autres). Nous découvrions au d'un ovule afin de débuter une grossesse. En 2015,
fur et à mesure les différentes étapes, quelques diffi- 24839 grossesses par PMA sont arrivées à leur terme,
cultés, et cela nous semblait long quand nous y soit environ 3% des naissances.
étions, mais avec le recul, cela aura été relati-
vement rapide ! Cette attente aura toutefois
créé chez nous un fort sentiment d’injustice :
stress lié aux nombreux aller-retour, et à l’or-
ganisation par rapport à nos vies profession-
nelles (absences du jour au lendemain sans
justification de droit), stress également de
devoir trouver un médecin qui accepte de
nous suivre, somme dépensée… que nous
aurions pu éviter en allant dans une clinique
française à deux pas de chez nous si la PMA
avait été ouverte à toutes.
Est-ce dur pour la personne qui n’a pas porté
l’enfant ?
Non. Pour les 2 premières grossesses, la ma-
man qui n’a pas porté ne souhaitait pas por-
ter (elle ne se sentait pas prête), donc elle l’a
bien vécu. Pour la troisième grossesse, les
rôles ont été inversés, et tout le monde l’a
bien vécu aussi !
(échographies, prises de sang, examens gynécolo-
Est-ce que ça a marché, dès le premier essai (sinon giques, traitement hormonal…). Mais tous les frais de
pourquoi)!? la clinique (RV, frais de conservation des paillettes,
Pour notre premier enfant, cela a marché à la 2ème frais d’insémination…) ainsi que les paillettes sont à la
tentative. Pour notre deuxième enfant, cela a marché charge des patientes. Sans compter les frais annexes
à la 5ème tentative. Enfin, pour notre troisième en- de déplacement pour s’y rendre.
fant, cela a marché à la 1ère tentative. Globalement, Avez-vous beaucoup réfléchi avant de commencer ?
nous avons eu un parcours «facile» par rapport à
d’autres couples. En ce qui concerne les raisons des Une fois notre projet d’enfants bien mûri, nous nous
échecs, il est très difficile de les identifier (fatigue ?, sommes renseignées sur la PMA en général et sur les
stress ?…). différentes cliniques qui la proposaient aux couples de
femmes. Suite aux conseils d’un couple d’amies, nous
Cela a-t-il un coût financier important ? nous sommes assez rapidement orientées vers la cli-
Oui. Tous les couples ne peuvent pas se permettre ce nique de Liège.
parcours onéreux. Nous avons eu la chance de pou- Avez-vous dû subir des remarques de votre entou-
voir concrétiser notre projet grâce à notre situation rage ?
financière, mais de nombreux couples sont freinés par
toutes les dépenses impliquées. Nous avons été soutenues par la famille de l’une de
nous. Quant à l’autre famille, notre volonté de fonder
Seuls les examens prescrits par un gynécologue fran- une famille a été fortement critiquée et n’est toujours
çais (qui accepte de le faire) sont remboursés pas réellement acceptée aujourd’hui. (…)
Comment allez-
vous expliquer
à vos enfants la
PMA ?
Nous avons
déjà commencé
à expliquer à
notre aîné
(suite à ses pre-
miers question-
nements) que
nous nous ai-
mions fort, que
nous avions
envie de fonder
une famille, et
que nous avons
eu besoin de
Comment réagissez-vous quand des personnes di-
«la graine d’un monsieur» et de l’aide d’un docteur.
sent qu’elles sont contre la PMA!?
Nous utilisons beaucoup d’albums de littérature de
jeunesse sur le thème des familles homoparentales et Nous avons été très affectées lors des manifestations
de la PMA. Nous n’aborderons la possibilité de con-
contre le mariage pour tous. Nous sommes très en
naître l’identité du donneur que plus tard car il nous
colère contre les personnes virulentes qui risquent de
semble encore petit et nous craignons que l’attente faire du mal à nos enfants plus tard. Nous suivons de
lui paraisse très longue s’il souhaitait rencontrer son près l’actualité sur ce sujet, mais nous n’avons pas
donneur. Si nous avions eu le choix, nous aurions pré- envie d’utiliser notre énergie et notre temps à con-
féré que cette identité puisse être révélée avant les
vaincre des personnes qui ne cautionneraient pas
18 ans.
notre façon de vivre. Nous préférons faire abstraction
Y a-t-il un « catalogue » pour choisir le physique de leurs propos et vivre notre vie sereinement. Par
proche de celui des parents ? chance, nous avons été peu confrontées à des réac-
tions hostiles dans notre quotidien.
Des critères peuvent être sélectionnés (couleur des
yeux, des cheveux, origine ethnique, …) sur les diffé- Quel préjugé vous énerve le plus à propos de la
rentes banques de sperme. Il est d’ailleurs impossible PMA!?
de choisir un donneur qui n’aurait pas des caractéris-
tiques très proches de l’une ou l’autre des mamans. Le préjugé qui nous énerve sans doute le plus est
Pourquoi avoir choisi la PMA et non l’adoption ? l’idée selon laquelle les enfants issus de PMA ne peu-
vent pas être heureux et équilibrés sous prétexte
L’adoption est très difficile pour tous les couples, mais qu’ils n’ont pas de papa. Évidemment, nous sommes
encore davantage pour un couple homosexuel. Nous tout à fait conscientes des questions que cela peut
craignions un parcours très long et qui n’aboutisse poser et des difficultés que cela peut engendrer mais
pas, ne nous permettant pas ensuite (vu notre âge) de nous sommes persuadées que nos enfants peuvent
nous tourner vers une PMA. D’autre part, l’une de être très épanouis dans nos familles, étant justement
nous avait un fort désir de porter un enfant. Nous très à l’écoute de ces problématiques.
n’excluons pas un jour de nous tourner vers l’adop-
tion. Propos recueillis par Gabin Guillet
et Gabrielle Vincent
 Phillipe Paineau, un amoureux de l’écriture
Mélangeant écriture et art, Philippe Paineau réalise un atelier
d’écriture pour tous les âges à l’artothèque de Châtellerault. Ren-
contre avec un révélateur d’écrivains.
six jeux par séance. Les séances
durent environ deux heures et se
déroulent un mercredi après-midi
une fois toutes les deux semaines.
Une séance coûte 18€.
Un révélateur investi
Philippe Paineau se considère
comme un révélateur avec ses
élèves, car il les conseille et les
aide à révéler leurs talents. Il par-
ticipe lui-même aux ateliers et,
lorsqu’ils finissent d’écrire, ils
lisent leurs textes à haute voix
P
hilippe Paineau est un pro- devant les autres participants.
fesseur des écoles qui est Mais cela n’est pas obligatoire car
passionné d’écriture et qui « parfois, certains ne sont pas
anime, depuis 2008, un inspirés donc ils n’écrivent pas,
atelier d’écriture à lArtothèque. d’autres ont écrit un texte telle-
Un atelier d’écriture est un lieu ment intime qu’ils refusent de le
où l’on écrit grâce à la créativité lire ». Philippe a eu une formation
des participants, dans le but de de scientifique (physique et
progresser dans la rédaction. La maths) et est ensuite devenu pro-
particularité de l’atelier de Phi- fesseur des écoles. En 1994, il a
lippe est que la source d’inspira- participé à un atelier d’écriture
tion des textes sont des œuvres qui s’est dissout par la suite. Mal-
de l’artothèque. Il choisit une gré ça, il a continué à transmettre
œuvre pour chaque séance en sa passion pour l’écriture à ses
fonction des émo- élèves. En
tions qu’elle lui
provoque. Il nous
Infos sur l’atelier : 2008, à la
suite d’une
Un mercredi sur deux à
dit : « Il faut que les demande de
l ’artothèque ou à l’école
œuvres me plai- la Fausse
d’arts plastiques
sent, me parlent et Compagnie,
Tel : 06 15 38 57 74
donnent envie 1 séance : 18€ une amie lui
d’écrire autour 10 séances : 150€ a proposé
d’elles ». Ensuite il d’animer un
se renseigne sur atelier
l’artiste et l’œuvre. Pendant l’ate- d’écriture. Il a accepté et l’anime
lier, il présente l’œuvre aux parti- toujours aujourd’hui. Certaines
cipants, la décrit, puis propose œuvres ne l’inspirent pas. Les
des courts jeux d’écriture textes de ses élèves sont variés :
(environ vingt minutes). Habituel- certains ont exactement la même
lement, ils peuvent faire cinq ou vision de l’œuvre (textes miroir)
contrairement à d’autres qui ont
deux visions totalement diffé-
rentes. « L’idée, c’est que chacun
développe son écriture et son
propre style, il faut du travail ».
Les élèves peuvent continuer
leurs textes chez eux.
Plus qu’une passion
Dans l’expression « atelier d’écri-
ture », il aime l’aspect « atelier »
car il l’associe à l’artisanat, le fait
de créer soi-même : « J‘aime
l’idée d’artisan de l’écriture ». De
plus, Philippe Paineau aime créer,
composer et fabriquer les textes.
Les participants aiment beaucoup
l’atelier car Philippe essaie d’être
bienveillant, « Je ne dirais jamais
« c’est nul » d’un texte ! ». Un de
ses ateliers comporte deux per-
sonnes, mais d’autres ont plus de
succès. Les participants sont très
variés en professions et en âges :
de quatorze à soixante-dix-sept
ans. Il en anime d’autres à la
Roche Posay, à Scorbé-Clairvaux...
Philippe est aussi élève à l’école
d’arts plastiques de Châtellerault
depuis quatorze ans. Il a choisi
d’associer l’écriture et l’art con-
temporain car il adore les deux.
Le but de cet atelier, c’est de réa-
liser un livre, une exposition et
peut-être un spectacle à la fin de
l’année à l’école d’arts plastiques.
Philippe Paineau participe aussi
au festival organisé par la Fausse
Compagnie « Les Folies Bas-
tringues ». En conclusion, « L’art,
l’écriture et la lecture font partie
de ma vie, pour moi, c’est le mo-
teur de la vie ! »
M’mawa Fofana et
Victor Maisonneuve
 Les 26000 couverts,
du théâtre pas comme les autres.
En janvier, les 26000 couverts passaient à Châtellerault
pour jouer un de leur spectacle : « À bien y réfléchir, et
puisque vous soulevez la question, il faudra quand même
trouver un titre un peu plus percutant. » ou « La sortie de
résidence ». Keskon'attend est parti à la rencontre d'une
des comédiennes du spectacle, Servane Deschamps.

de la pièce. Ils sont déjà sur naître ? C'est la question qu'on se

le plateau, en train
d'attendre que le public
s'installe.
Le spectacle commence
comme s'il s'agissait d'une
sortie de résidence, les co-
médiens présentent leur
travail de recherche pour
une future pièce autour de
la mort. Jusqu'à ce que la
mort arrive vraiment sur scène !
pose quand on vient d'assister aux
deux heures de retournements de
situation interprétées par 12 ac-
teurs mais bien plus encore de
personnages. Servane nous ex-
plique que, tout d'abord « C'est de
l'écriture collective », ce n'est pas
un auteur qui s'est réveillé un ma-
tin avec cette idée en tête... La
troupe travaille souvent de la
même manière pour ses créations:

S
ervane est comédienne chez
les 26000 depuis 19 ans ! Elle
nous raconte un peu l'his-
toire de la compagnie : « Elle
a été créée en 1995 par Philippe
Nicolle et Pascal Rome. Cette com-
pagnie est à l'origine une compa-
gnie de théâtre de rue qui se di-
rige aussi vers la salle maintenant.
Sa première création « Les petites
commissions » est un succès aux
deux festivals phares du théâtre
de rue : « Chalon dans la rue » et
le festival d'Avignon. Plusieurs
créations voient le jour les années
suivantes. En 2000, Pascal Rome
crée sa propre compagnie,
« OpUS » et laisse la direction ar-
tistique des 26000 à Philippe Ni-
colle. Actuellement, la compagnie
compte cinq spectacles en tour-
née dont « À bien y réfléchir... ». »
Première impression
Quand le spectacle commence, un
plateau gigantesque présente un
décor débordant d'accessoires ,
qui serviront bien aux 12 acteurs
Premier coup de théâtre pour le
spectateur qui comprend que la
sortie de résidence fait partie de la
pièce. Puis, deuxième choc pour le
spectateur : un acteur sort de son
rôle pour prendre celui du
metteur en scène (censé être ab-
sent) qui interrompt une répéti-
tion. Et la pièce continue ainsi plu-
sieurs fois de suite... Ainsi, le spec-
tateur est perdu dans la chronolo-
gie de l'histoire : les acteurs simu-
lent plusieurs fins, saluent sous les
applaudissements et font mine de
sortir de leur rôles alors que la
pièce reprend... Au bout de deux
heures, et de beaucoup de fins
factices, la pièce finit pour de bon
en se moquant bien de la mort au
théâtre.
Ce qui est très flagrant dans le
spectacle, c'est l'envie de perdre
le spectateur dans une perpétuelle
mise en abîme
L'écriture
Comment une telle pièce peut-elle
les thèmes et les envies de chacun
sont mises en commun, puis ce
sont les improvisations théâtrales
qui donnent des idées pour faire
naître des scènes de la pièce. Tout
ce travail est dirigé par Philippe
Nicolle qui est là pour « faire le
tri » dans ce qu'il faut développer
ou laisser de coté, et aider les co-
médiens à approfondir leurs per-
sonnages. Ce spectacle, a aussi été
écrit en collaboration avec Gabor
Rassov, auteur et comédien. Il a
notamment écrit une scène, au-
tour d'un canapé, sous forme
d'une enquête policière qui est
totalement burlesque car les ac-
teurs ne connaissent pas le texte,
mélangent les répliques, ce qui
change leurs sens et rend la scène
hilarante !
N'hésitez pas à consulter le site
des 26000 couverts pour trouver
plus d'informations sur la compa-
gnie et peut-être les croiser sur
une de leur tournée.
Félix Le Saulnier
 Phillipe Di Betta,
un compositeur contemporain
Mozart, Beethoven, Wagner, ces noms vous sont
sûrement familiers, lorsque l’on évoque la musique.
Un peu moins connu, mais tout aussi talentueux,
Philippe Di Betta, professeur de saxophone du con-
servatoire de Châtellerault, pratique la même activi-
té que ces trois grands noms : la composition. Ren-
contre avec un musicien plus que passionné.

P
hillipe Di Betta a commencé la musique à l’âge complètement aboutie. « Car il faut toujours modifier
de douze ans. Son frère jouait de la trompette ou rajouter quelque chose, » ajoute Phillipe Di Betta. Il
et écoutait du Jazz, et c’est cela qui lui a donné a commencé le saxophone au conservatoire de Bou-
l’envie de jouer du saxophone et lui a permis de logne-Billancourt (où il obtient un prix), il a ensuite
découvrir de nombreux styles de musiques (classique, obtenu un certificat et est devenu professeur en 1985.
pop …). Sa passion s’est transformée en métier et il Son dernier morceau est un trio pour saxophone, vio-
enseigne, aujourd’hui, au conservatoire Clément Jane- loncelle et pour clarinette.
quin de Châtellerault. Il s’est ensuite intéressé (par
Un compositeur productif
curiosité) à la création d’œuvres pédagogiques. Les
premières pièces qu’il a composées, étaient des duos Phillipe Di Betta est un compositeur très productif, car
destinés à ses élèves débutants de saxophone avec il a composé une trentaine de morceaux. Sa pièce la
leur parent, frère ou plus aboutie, selon lui,
ami... Son but en créant s’appelle : « Intime idée à
ces morceaux, est de l’encre ocre ». Elle a été
répondre aux besoins de publiée sur un CD intitulé
ses élèves (difficulté) et « Retrouvailles ». Dans
aussi de réunir des ins- cette pièce, un saxophone
truments très différents soprano est soliste, il est
(timbres improbables …). accompagné par un en-
Lorsqu’il compose, il se semble de cuivres et d’ins-
sert toujours des mêmes truments électriques. Il a
instruments, le saxo- publié deux recueils de
phone car c’est son ins- partitions pour saxophone
trument de prédilection, et piano, intitulés
et le piano pour ses diffé- « couleur sépia » et
rentes couleurs harmoniques. Un des points communs « Ébauches ». Il trouve très plaisant d’entendre ses
de la plus grande partie de ses morceaux, c'est quand créations jouées « surtout quand on voit que le musi-
même le saxophone. « Pour chacun de mes mor- cien prend du plaisir ». Mais ce qu’il préfère, c’est lors-
ceaux, je me réfère à un canevas de départ, pour la qu’il reçoit des commentaires positifs de musiciens ou
suite c’est très long ». d’auditeurs. Sa composition reste très libre, il écrit à
« l’envie » ou pour le plaisir. Finalement, la composi-
Un musicien inspiré tion reste, pour Phillipe Di Betta, un loisir pour lequel
Lorsque Phillipe Di Betta trouve un rythme intéres- il n’est donc pas rémunéré.
sant, il l’utilise dans ses morceaux. Il s’inspire aussi Phillipe Di Betta ne compose pas que des morceaux,
parfois de pièces déjà existantes. Dans ses œuvres, il
mais aussi des moments inoubliables lorsque l’on
tente de transmettre des couleurs, car il aime beau- écoute ou joue sa musique.
coup l’art pictural. Pour chacune de ses pièces péda-
gogiques, il passe environ trois mois, pour qu’elle soit Victor Maisonneuve
 La Fausse compagnie,
de vrais artistes
Vous vous rappelez sûrement de la « Fausse Compagnie » (voir « K’eskon attend ?» numéro 65,
article sur les 200 ans de la Manu, VibratO). Ils sont de retour à Châtellerault et dans « K’eskon
attend ? » pour un tout nouveau spectacle nommé « Vibrations, la petite histoire de l’enregistre-
ment sonore » qui vous fait vivre à nouveau une expérience agréable et étonnante. Rencontre
avec Maïa Commère et Vincent Afchain, les deux acteurs et créateurs de la pièce.

2
acteurs, 4 entre-sorts, dis-
positifs issus des fêtes fo-
raines, et plus d’une tren-
taine d’appareils d’enregis-
trement, c’est le nouveau projet
de la « Fausse Compagnie », me-
né à bien par Maïa Commère et
Vincent Afchain, deux passionnés
d’enregistrements qui ont voulu
mélanger leurs deux passions : le
théâtre et l’enregistrement. C’est
dans ce contexte insolite qu’ils
pourront nous accueillir d’ici mai
2020 car pour l’instant le spec-
tacle n’en est qu’au stade prépa-
ratoire. Pourtant les bases sont
déjà là avec tous les appareils
d’enregistrement qui pour la plu-
part fonctionnent, souligne Vin-
cent Afchain. Les textes aussi sont
prêts, il ne reste plus qu’à les ap-
prendre. Malgré ces petits détails,
le spectacle est déjà bien cons-
truit et fait l’unanimité auprès du
pré-public, comme nous dit Vic-
tor, un tromboniste du conserva-
toire, qui est venu voir le spec-
tacle avec sa classe de formation
musicale. Il nous dit : « j’ai trouvé
le spectacle très original et inté-
ressant ». Maïa Commère fait
partie de la « Fausse Compagnie »
depuis un an et Vincent Afchain
depuis bientôt 5 ans, il y était en-
tré pour la préparation et la coor-
dination du festival (voir encadré).
Ils sont en résidence au conserva-
toire, grâce aux 3T et s’entraînent
à enregistrer les musiciens volon-
taires. Vincent Afchain et Maïa
Commère ont déjà créé de nom-
breux spectacles (en comédien ou
en producteur) et ont participé à
une Web radio.
Pas vraiment d’histoire
Dans cette pièce de théâtre, l’his-
toire racontée par les person-
nages sert simplement de fil con-
ducteur pour lier les différents
appareils, mais le but principal
des deux artistes est plutôt de
plonger le public dans une
époque avec ses moyens d’enre-
gistrement et son ambiance. Cela
leur permet de retracer l’évolu-
tion de l’enregistrement. Selon
Maïa Commère, l’humain a voulu
laisser une trace de son passage
sur terre en créant la photo, le
film, l’enregistrement audio… Et
en créant leur spectacle, ils ont
voulu souligner ce « besoin » et
eux aussi apporter leur pierre à
l’édifice. Comme pour VibratO, 4
entre-sorts sont préparés et ils
changent après chacune de leurs
représentations. Dans leur spec-
tacle, ils ne font pas participer le
public, mais ils communiquent
avec lui par des regards et en
s’installant à côté de lui. « C’est
pour provoquer de l’émotion »,
nous dit Vincent Afchain. (…)
 La Fausse Compagnie, c’est quoi ?
C’est une compagnie basée à la Roche Posay, créée
en 2007 par Thomas et Claire-Noël Le Saulnier, qui
réalise des spectacles (comme VibratO ou le chant
des pavillons) et organise un festival (le Folies Bas-
tringue Festival). Ses membres font un travail au-
tour des instruments Stroh (instruments à cordes
inventés dans les années 1900, dotés de pavillons
pour faciliter l’enregistrement, disparus très rapide-
ment) et réalisent des spectacles qui sortent de
l’ordinaire…

(…)
Avant tout une expo
D’habitude, la « Fausse Compagnie » réalise
des spectacles musicaux, mais pour la pre-
mière fois, ils choisissent de changer de
thème, en abordant l’enregistrement.
Mais cela ne sort pas de nulle part, en effet
le spectacle est issu d’une exposition que la
« Fausse Compagnie » a déjà présentée.
L’idée et l’envie du spectacle sont venues
après.
La plus grande partie des pièces utilisées
servait déjà pour l’exposition, mais ils en
ont quand même obtenu d’autres grâce à
des dons. Après parfois plus de quarante
ans passés sans utilisation, il faut souvent
réparer les objets donnés et il est difficile
de trouver des bandes magnétiques, des
cassettes et surtout des rouleaux de cires…
pour pouvoir enregistrer sur les anciens
appareils. Mais heureusement, ils ont trou-
vé un fabricant et ont pu ainsi se procurer
des rouleaux vierges. L’organisation doit
être au top puisque pour chaque représen-
tation ils devront emmener tous les appa-
reils d’enregistrement. En plus de cette
contrainte, Vincent Afchain et Maïa Com-
mère n’ont pas de techniciens pour des
raisons économiques, mais aussi parce
qu’ils souhaitaient faire un spectacle en
petit comité.
La première représentation de « Vibrations,
la petite histoire de l’enregistrement so-
nore » se déroulera à Lathus Saint-Rémy en
mai 2020 (date précise sur le site de la
« Fausse Compagnie » :
http://www.lafaussecompagnie.fr/

Victor Maisonneuve