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RECHERCHE SCIENTIFIQUE
LE ROMAN EPISTOLAIRE
LES HEROINES-OVIDE
LETTRES PERSANES-MONTESQUIEU
LRF II
Dans cette recherche scientifique nous avons l’intention de montrer la définition et
l’evolution du roman épistolaire, et aussi d’analyser deux oeuvres différentes pour voir son
approche littéraire. Tout d’abord, nous devons parler du roman épistolaire du point de vue
L’étymologie est : litterae – la lettre, la missive, l’épître –, pluriel de littera – la lettre au sens de
caractère d’écriture. Sa signification est apparue pour la première fois dans le Dictionnaire
universel de Furetière, où lettre se dit « d’un écrit qu’on envoie à un absent pour lui faire
entendre sa pensée avec ces caractères ». Au XVII éme siècle le terme « lettre » connait deux
Le roman épistolaire représente un récit constitué par un échange de lettres entre les
personnages, souvent écrites à la première personne. Ce genre littéraire est basé sur la réalité
d’une confidence, d’une tradition ou d’un récit.2 Peu importe la forme qu’elle a, la nature de la
lettre est d’être un texte adressé. Il porte inscrit en lui un destinataire, indiqué par la suscription,
Le premier écrivain qui a validé ce genre littéraire était le poète latin Ovide ( 43 av. J.C.-17 ap.
J.C) avec les « Héroides » une œuvre composée de lettres fictives d’heroines mythologiques. Il a
été réintroduit par les lettres d’Heloise et d’Abelard au Moyen Age, mais il connait son apogée
1
https://www.cairn.info/revue-litteratures-classiques1-2010-1-page-
5.htm?fbclid=IwAR0Je0MQjo4wZ27jk2ZP0TqLX39FTIQimUaqSn16OJYIH61V6OIEuE1S-rI#
2
https://gallica.bnf.fr/essentiels/repere/roman-epistolaire-0 ( consulté le 9 février 2020 à 19 :18)
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https://www.cairn.info/revue-litteratures-classiques1-2010-1-page-
5.htm?fbclid=IwAR0Je0MQjo4wZ27jk2ZP0TqLX39FTIQimUaqSn16OJYIH61V6OIEuE1S-rI#
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https://www.maxicours.com/se/cours/le-roman-epistolaire/ ( consulté le 9 février 2020 à 19 :27)
Mais resterons un peu sur l’œuvre d’Ovide, quand Ovide écrit les « Héroides » il n’est qu’un
jeune écrivain , et non point encore l’enfant du régime augustéen, celui qui , dans les
« Amours » , « L’art d’aimer », les « Métamorpheses » ou même les « Fastes » pronera une
liberté amoureuse parfaitement opposée au corpus législatif mis en place par l’empereur et
précisément de remettre à l’honneur, au point que l’immoralité de ses œuvres lui vaudra une
sentence d’exil, assortie d’une mesure d’exclusion de ses livres de toutes les bibliothèques
publiques de l’Empire. Les « Heroides » sont un recueil de lettres fictives, écrites par les
heriones de la mythologie à leurs époux ou leurs amants dont elles sont séparées. Or, pour la
grande majorité d’entre elles, ces lettres sont des « dernières lettres » : le plus souvent parce que
la séparation est si douloureuse qu’elle conduit celle qui écrit à la mort ; parfois parce que le
couple séparé va être réuni et que la missive est donc la dernière que l’homme lira avant de
retrouver sa compagne. Du genre littéraire épistolaire, elles respectent en effet un certain nombre
de topoi : ouverture et fermeture sur une « formule épistolaire », souhaits pour la bonne santé du
séparation entre expéditeur et destinataire. Dès lors, il est légitime de se demander quel but
poursuivent les héroines en écrivant ces lettres, d’autant plus que, dans certains cas , des
problèmes surgissent : ainsi par exemple, Pénélope envoie sa lettre sans savoir si elle parviendra
messager.5
5
Sylvie Crinquand, Dernières lettres, Collection « Kaléidoscopes » Centre Interlangues Texte, Image, Langage ;
Editions Universitaires de Dijon, 2008, p 19, 20.
L'importance de l'épistolaire au XIXe siècle est un phénomène incontestable, même si l'on a
parfois tendance à considérer le XVIII éme comme le siècle des correspondances, Voltaire
pesant ici de tout le poids de ses volumes de lettres, activité comparable à celle d'un Goethe en la
matière . Si le XIXe siècle est sans doute moins dominé par la présence de quelques épistoliers
permette d'en douter —, un relevé fait pour les seuls territoires allemands au XIXe siècle ne
dénombre pas moins de quelque deux mille correspondances d'une certaine importance, émanant
essentiellement de personnes appartenant à des degrés divers aux milieux cultivés. Il suffit par
ailleurs de jeter un coup d'œil, même rapide, sur les Œuvres complètes qui garnissent les
bibliothèques universitaires et autres pour constater que les lettres écrites et adressées à l'auteur
en constituent un bon tiers et que, de surcroît, leur présence dans l'ensemble de la publication ne
paraît guère poser problème. Il existe même des écrivains n'ayant produit que de la
correspondance, Mme de Sévigné ou Rahel Varnhagen par exemple : leur statut littéraire n'en est
pas pour autant mis en cause. Présent dans le siècle plus que toute autre forme d'écriture du fait
même que de plus en plus de couches sociales en font usage, l'épistolaire continue certes à
refléter le choc des événements majeurs de l'époque, mais subit aussi plus massivement celui des
conjonctures politiques, économiques ou sociales qui lui donnent, du reste, une autre épaisseur. Il
faut donc, pour rendre compte de la spécificité de l'épistolaire, aller largement au-delà des
correspondances d'écrivains et inclure dans ce champ des situations existentielles - exil politique
ou émigration pour causes économiques - ou des stratégies de modernité dont l'épistolaire se fait
française, que l'on peut considérer comme l'événement majeur du XIXe siècle commençant, a
par des Allemands installés de longue date sur les lieux, ou, au contraire, par ceux qui se hâtent,
dès le 14 juillet, d'arriver à Paris pour être du spectacle. Ces lettres sont consacrées pour
l'essentiel à la relation de l'événement dans ses détails et ses rebondissements ; ce sont, au même
titre que les récits de voyage auxquels elles s'apparentent fortement, des descriptions faites par
l'auteur de la lettre à l'intention d'une personne précise ou d'un cercle restreint de proches. 6
Les usages de l’écrit dans leurs variations sont décisifs pour comprendre comment les
communautés ou les individus construisent des représentations du monde qui est le leur et
geste épistolaire est un geste privilégié. Libre et confiée, intime et publique, tendue entre secret
et sociabilité, la lettre mieux qu’aucune autre expression, associe le lien social et la subjectivité.
Chaque groupe vit et formule à sa manière ce problématique entre moi et les autres. Reconnaitre
ces diverses facons de manier , l’aptitude à correspondre est sans doute mieux comprendre ce qui
fait qu’une communauté existe, cimentée par le partage des memes usages, des memes normes,
Une révolution de l’épistolaire- c’est essentiellement au cours des décennies qui embrassent la
fin du XVIII éme siècle et le début du XIX éme siècle que la correspondance prend un tour et un
ton nouveaux. La tension d’un épistolaire pris entre privé et public, fortement marqué par le
retour à l’échange privé, filial ou familial, éclate littéralement sous la pression exercée par deux
6
Marie-Claire Hoock-Demarle, Romantisme, année 1995/90, L’épistolaire ou la mutation d’un genre au début du
XIX éme Siècle ( article), p. 41, 42 .
7
Geneviève Haroche-Bouzinac, L’épistolaire, Hachette Supérieur, Collection Contours Littéraires , p.17, 18.
de cette « révolution de l’épistolaire » tient au fait que ce n’est plus tant la qualité de l’auteur ou
du destinataire qui compte, pas meme son statut social, jusque-là déterminant, mais bien plutôt la
rapidité de l’échange, l’acuité de l’observation et la multiplicité des relais et des cercles qui
Avant 1789 et les événements qui se sont ensuivis, il y avait bien des manières de traverser
l’Europe, d’en faire concrètement la connaissance et d’informer les autres. Toutes témoignent du
lien quasi fusionnel entre lettre et voyage, les étapes de l’itinéraire se reflétant dans le rythme
Montesquieu, du Lady Montagu et de Horace Walpole, pour ne citer que quelques exemples
parmi les plus célèbres, ont très vite dépassé le stade de la simple correspondance avec les
proches et les amis pour devenir des recueils de lettres, voire des récits épistolaires à l’usage des
gens avisés et cultivés de l’Europe. ……….. mais à coté du voyage de curiosité ou de santé, la
traversée de l’Europe accuse déjà , suivant les pays et les gens, nombre de différences qui vont
aller en s’amplifiant. Chez certains la raison meme du voyage peut etre le relevé quasi
systématique de l’état des lieux ou bien en mise en parallèle des économies, des agricultures et
des tentatives d’innovation. Rester en communication constante avec ses compatriotes, informer
au fur at à mesure des nouveautés et découvertes fait alors partie du déroulement meme du
voyage nécessite plus que des notes personnelles ou un journal de voyage gardé pour soi
jusqu’au retour.9
8
Marie-Claire Hoock-Demarle , L’Europe des lettres, Réseaux épistolaires et construction de l’espace européen,
Bibliothèque de l’Evolution de l’humanité, p. 28 ; 29 .
9
Ibidem, p. 58.