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Précis

de dessin technique
à l'usage des formateurs d'artisans

36322

Mis au point par J. N. Chartier, expert du BIT

Bureau international du Travail Genève


Copyright © Organisation internationale du Travail 1987
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ISBN 9 2 - 2 - 2 0 5 6 8 6 - 8

Première édition 1987

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Imprimé par le Bureau international du Travail, Genève. Suisse


PREFACE

Le développement de l'artisanat de production utilitaire passe


aujourd'hui par une mutation des comportements. Mutation, au demeurant, ne
signifie pas remise en cause. Bien au contraire, cette évolution annonce
surtout une transformation des attitudes, une transformation des hommes
travaillant depuis toujours dans des ateliers sommaires avec des outils
archaïques en agents économiques dynamiques, rationnellement équipés et
pratiquant des méthodes de production appropriées les élevant au niveau des
petites et moyennes entreprises.
Le passage du stade "artisanal" de production à celui de la petite et
moyenne entreprise nécessite, de la part des artisans, une transformation
mentale et intellectuelle qui ne saurait se faire sans l'acquisition préalable
et la maîtrise, entre autres, du dessin technique, langage technique universel
des fonctions économiques productives.
Le présent ouvrage a pour modeste ambition de contribuer à cette
transformation. En effet, tant que ce langage ne sera pas utilisé de façon
systématique par les artisans, il sera utopique de croire à la possiblité de
créer des normes de qualité acceptables pour les produits artisanaux et donc
d'en envisager la production en série.
Préparé et mis au point par M. J.N. Chartier, expert du BIT, ce précis a
le mérite de traduire en termes simples ce langage technique si essentiel au
développement technologique de l'artisanat.

A.S. Bhalla,
Chef du Service de la technologie et de l'emploi

Note; Cet ouvrage ne doit pas être considéré comme un cours de dessin
technique mais comme un aide-mémoire où les artisans pourront puiser aisément
tous les renseignements dont ils auront besoin durant leur apprentissage du
dessin technique et tout au long de leur vie professionnelle, à chaque fois
que la mémoire leur fera défaut, sur un problème de représentation technique.
Spécialement conçu et rédigé à l'usage des artisans, il fait abstraction
de la pédagogie traditionnelle du dessin technique, qui met en oeuvre toute
une théorie de projections, rotations, rabattements de points, de droites et
de plans. Partant de l'idée que le niveau de raisonnement qui caractérise
généralement les artisans peut être assimilé à celui des élèves de fin de
cycle d'études primaires, l'auteur utilise une pédagogie appropriée qu'il a
conçue pour des élèves de ce niveau et expérimentée avec succès.

1772e v
TABLE DES MATIERES

Page

PREFACE v

CHAPITRE I. GRAPHISME TECHNIQUE 1

I. LE DESSIN TECHNIQUE 1
II. L'OBJET TECHNIQUE 1
III. CLASSIFICATION DES DESSINS 1
IV. APPELLATION DES DESSINS 2
V. MATERIEL DU DESSINATEUR 2
VI. CONSEILS PRATIQUES D'UTILISATION DES INSTRUMENTS DE
DESSIN 4
CHAPITRE II. NORMALISATION DES DESSINS 5
I. INTRODUCTION 5
II. FORMAT DES DESSINS 5
III. LE CARTOUCHE 6
IV. NOMENCLATURE 7
V. ARCHIVAGE DES DESSINS 7
VI. LES TRAITS 8
VII. ECRITURE 9
VIII.DISPOSITION DES VUES 9
CHAPITRE III. ELEMENTS DE TRACES PLANS 11

I. GENERALITES 11
II. DIFFERENTS TRACES DE PERPENDICULAIRES 11
III. DIFFERENTS TRACES DE PARALLELES 13
IV. TRAÇONS LA BISSECTRICE D'UN ANGLE QUELCONQUE 14
V. DIFFERENTS TRACES D'ANGLES REMARQUABLES 14
VI. RECHERCHE DU CENTRE D'UN ARC DE CERCLE 15
VII. QUELQUES EXEMPLES DE TRACE DE FIGURES REMARQUABLES 16
VIII.CONSEILS PRATIQUES POUR L'EXECUTION DES TRACES 19
CHAPITRE IV. REPRESENTATION DES CONTOURS APPARENTS D'UNE PIECE 21

I. EXEMPLE D'OBSERVATION SYSTEMATIQUE D'UN OBJET 21


II. DE A JOUER 22
III. REPRESENTATION D'UN OBJET PAR DES VUES 22
IV. MISE EN PAGE DES VUES 22
V. TRACE DES CONTOURS APPARENTS D'UN OBJET 23
CHAPITRE V. VUES PARTICULIERES 25

I. LIMITATION DU NOMBRE DE VUES 25


II. ARETES FICTIVES 25
III. SYMETRIES DANS LES VUES 26
IV. DEMI-VUES 27
V. VUES AUXILIAIRES 27
VI. VUES INTERROMPUES 29
VII. VUES PARTIELLES 29
VIII.ECHELLES DES VUES 30

vii
CHAPITRE VI REPRESENTATION DES CONTOURS CACHES D'UN OBJET 31

I. GENERALITES 31
II. REPRESENTATION PAR TRAITS INTERROMPUS 31
III. COUPE 32
IV. HACHURES SIMPLES 33
CHAPITRE VII. COUPES PARTICULIERES 35

I. COUPES MULTIPLES 35
II. ORIENTATION DES PLANS DE COUPE 35
III. COUPE BRISEE A PLANS PARALLELES 36
IV. COUPE BRISEE A PLANS SECANTS 36
V. DEMI-COUPE 38
VI. COUPE PARTIELLE 38
VII. COUPE D'UNE NERVURE 39
VIII.COUPE D'UN ENSEMBLE 40
CHAPITRE VIII. SECTIONS 43

I. GENERALITES 43
II. SECTION RABATTUE 44
III. SECTION SORTIE 44

CHAPITRE IX. REPRESENTATION DES FILETAGES 47

I. TERMINOLOGIE 47
II. GENERALITES 47
III. FORME DES FILETS 48
IV. REPRESENTATION SYMBOLIQUE DU FILETAGE D'UNE VIS 48
V. REPRESENTATION DU FILETAGE D 'UN ECROU 49
VI. REPRESENTATION D ' UN TARAUDAGE NON DEBOUCHANT 50
VII. REPRESENTATION D'UNE VIS DANS UN TARAUDAGE 51
VIII.REPRESENTATION DU SENS DES FILETS 52
IX. METHODE RAPIDE DE TRACE DES TETES DE VIS
ET DES ECROUS HEXAGONAUX 53
CHAPITRE X. COTATION 55

I. GENERALITES 55
II. LIGNES D'ATTACHE, LIGNES DE COTE, FLECHES ET COTES 55
III. FACES DE REFERENCE 57
IV. COTATION DES DEMI-VUES 58
V. COTATION DES TROUS RONDS 58
VI. COTATION DES RAYONS 58
VII. DIMENSIONS FICTIVES 59
VIII.COTATION DES ANGLES 59
IX. COTATION SUR PIGES 61
X. COTATION D'ELEMENTS EQUIDISTANTS 61
XI. COTATION DES CHANFREINS 62
XII. PROFONDEUR D'UN PERÇAGE BORGNE 62
XIII. SYMBOLES DES FORMES 63
XIV. COTATION DES FILETAGES 63
XV. COTATION FONCTIONNELLE 65
XVI. RECOMMANDATIONS 65

vin
CHAPITRE XI. "TOLERANTIATION" 67

I. TOLERANCE 67
II. COTE NOMINALE TOLERANCEE 68
III. AJUSTEMENTS 69
IV. CALCUL DES JEUX 69
V. CALCUL DES SERRAGES 69
CHAPITRE XII. INDICATION DES ETATS DE SURFACE 71

I. ETATS DE SURFACE 71
II. MESURE DE LA RUGOSITE 72
III. INSCRIPTION SUR LES PLANS DES SYMBOLES D'ETAT
DE SURFACE 72
CHAPITRE XIII. REPRESENTATION EN PERSPECTIVE 73

I. LA PERSPECTIVE 73
II. FAMILLES DE PERSPECTIVES 73
III. PERSPECTIVE CAVALIERE 74
IV. REGLES DE REPRESENTATION EN PERSPECTIVE CAVALIERE 74
V. PERSPECTIVE CAVALIERE D' UN CYLINDRE 76
CHAPITRE XIV. EXEMPLES DE TRACE DE QUELQUES PERSPECTIVES
CAVALIERES ELEMENTAIRES 79

I. INTRODUCTION 79
II. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE DROIT DONT LES
EXTREMITES SONT PARALLELES AU PLAN DU DESSIN 79
III. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE DROIT DONT
L'AXE EST PARALLELE AU PLAN DU DESSIN 80
IV. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE EPAULE DONT LES
FACES D'EXTREMITE SONT PARALLELES AU PLAN DU DESSIN 81
V. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE EPAULE DONT L'AXE
EST PARALLELE AU PLAN DU DESSIN 81
VI. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CONE DONT LA BASE EST
PARALLELE AU PLAN DU DESSIN 82
VII. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CONE DONT L'AXE EST
PARALLELE AU PLAN DU DESSIN 83

IX
CHAPITRE I

GRAPHISME TECHNIQUE

I. LE DESSIN TECHNIQUE

Le dessin technique est un langage qui permet aux techniciens initiés à


ses particularités d'exprimer et d'échanger des informations sur les formes,
les dimensions, les tolérances de fabrications, les états de surfaces, les
conditions d'usinage, de mise en forme, d'assemblage, de liaisons,
d'interactions et de fonctionnement d'objets ou d'ensembles d'objets
techniques.
C'est un langage rigoureux car un dessin technique ne permet qu'une
seule interprétation des données qu'il contient. Ainsi, plusieurs objets
techniques fabriqués par divers techniciens à partir d'un même dessin, sont
rigoureusement identiques dans la limite des tolérances autorisées par le
dessin.
C'est de plus un langage pratiquement universel puisqu'il n'y a que deux
systèmes de représentation en usage dans le monde. Et encore, ils ont
tellement de points communs qu'un dessinateur peut s'exprimer très facilement
dans les deux systèmes. Il est donc possible d'appliquer au dessin technique
la définition que Bachelard donnait des mathématiques: "c'est l'Espéranto de
la raison".

II. L'OBJET TECHNIQUE

Avant de poursuivre l'étude du dessin technique, il convient de définir


ce qu'est un objet technique. C'est un objet tridimensionnel, solide,
mesurable et produit par des moyens techniques.
S'il est constitué d'un seul élément distinct, il est appelé "pièce".
Un assemblage de plusieurs objets techniques constitue aussi un objet
technique, et est appelé "ensemble". Une partie individualisée d'un ensemble,
composée d'au moins deux pièces est appelée "sous-ensemble". Les objets
techniques peuvent être de nature, de forme, de dimension très différentes:
une brique, une menuiserie, un mobilier, une maison, un pétale de fleur
artificielle, une pièce de voiture et la voiture elle-même, sont tous des
objets techniques.

III. CLASSIFICATION DES DESSINS

Les dessins techniques se classent en quatre catégories principales


suivant la nature des informations qu'ils sont appelés à donner sur les objets
techniques qu'ils représentent*.
- les dessins de conception qui expriment les pensées de leurs auteurs dans
ce qu'elles ont d'essentiel et de novateur sur les plans dimensionel,
fonctionnel et relationnel, étant sous-entendu que les autres
caractéristiques de l'objet représenté sont conventionnelles;

1772e 1
- les dessins de définition qui identifient sans ambiguité les matières
constitutives, les formes, les dimensions, les tolérances et les états de
surfaces des objets représentés;
- les dessins de fabrication qui contiennent tous les renseignements
nécessaires à la fabrication des objets. Dans le cas d'une pièce simple,
dont la fabrication ne requiert pas de procédés techniques complexes, le
dessin de définition peut être utilisé comme dessin de fabrication;
- les dessins d'illustrations qui s'attachent à montrer des aspects
particuliers de l'objet, que ce soit dans sa forme, sa composition, son
fonctionnement ou son mode d'utilisation.
Ces particularités sont mises en évidence au détriment d'autres
caractéristiques de l'objet, qui ne sont qu'esquissées, déformées voire non
représentées.

IV. APPELLATION DES DESSINS

Selon qu'ils représentent des pièces ou des ensembles, selon le degré


d'avancement des études, la manière de dessiner ou le papier sur lequel ils
sont dessinés, les dessins techniques sont appelés différemment:
- un avant-projet est un dessin de conception qui se rapporte généralement à
un ensemble. C'est une sorte de brouillon exprimant sommairement la pensée
de l'auteur. Ce n'est souvent qu'une esquisse qui ne montre de l'objet que
les caractéristiques essentielles nécessaires à la compréhension de sa
forme, de sa structure, de sa fonction et de son fonctionnement. Seules
les dimensions hors-tout, quelques cotes caractéristiques et celles
nécessaires à son accouplement avec un autre ensemble, sont indiquées;
- un projet est un dessin qui fait suite à l'avant-projet en le précisant.
Il exprime suffisamment d'informations pour permettre à un dessinateur
détaillant d'exécuter les dessins de définition de chacune des pièces
composant l'ensemble;
- un dessin de détail ne représente qu'une pièce;
- un dessin d'ensemble est représentatif d'un ensemble;
de même un dessin de sous-ensemble s'applique à un sous-ensemble;
- un croquis coté est un dessin réalisé généralement au crayon, à main levée,
et portant les cotes, tolérances et signes d'usage nécessaires à la
définition ou à la fabrication d'une pièce ou d'un ensemble élémentaire;
- un schéma est un dessin dans lequel, par souci de simplification, les
pièces et sous-ensembles, les liaisons, les fonctions et les interactions
sont représentés par des symboles. C'est une méthode de dessin très
rapide, surtout utilisée en électricité, électronique, hydraulique et
cinématique;
- une perspective cavalière est un dessin d'illustration montrant l'objet en
perspective. Ce type de dessin diffère des perspectives artistiques par le
fait que les fuyantes allant dans une même direction sont parallèles entre
elles)
- un calque est un dessin réalisé sur papier transparent, ce qui lui donne la
propriété d'être reproductible par procédé héliographique.

V. MATERIEL DU DESSINATEUR

Le matériel utilisé par les dessinateurs techniques est de plus en plus


complexe, puisqu'à l'heure actuelle de nombreux bureaux d'étude utilisent des
tables traçantes commandées par ordinateurs. Nous nous limitons ci-après à la
présentation du matériel indispensable à la réalisation de dessins techniques
par des artisans ou des techniciens et dessinateurs de petites entreprises:

planche à dessin, d'un format minimum de 450 x 600mm, comme celle de la


figure 1.1 ;

2 1772e
té de même longueur que la planche (figure 1.1.);
équerres ( 45 90 45° ), ( 30°, 90°, 60° );

Planche

Figure 1.1: Matériel du dessinateur

règle graduée de 50cm de longueur;


rapporteur d'angles, gradué en degrés;
papier à dessin, dit Canson, de qualité 200g/m^;
papier calque de qualité 90g/m^;
papier adhésif ou punaises. Le papier adhésif est préférable aux punaises
car il ne crée pas d'aspérités sensibles sur la surface de la planche. De
plus les pointes des punaises abiment le bois de la planche;
porte-mines ou crayons. Dureté des mines: 6H pour le tracé des épures sur
papier calque, 4H pour le tracé des épures sur papiers dessin ou pour la
mise au net sur calque, 3H pour la mise au net sur papier dessin;
Affûtoir à mines, constitué simplement d'une bande de papier de verre
collée sur une planchette, comme nous le voyons à la figure 1.2j

Papier de verre

S
* * .*. * • - * •

Figure 1.2: Affûtoir à mine

- gomme (encre et crayon);

Figure 1.3: Gomme (encre et crayon)

1772e 3
compas (encre et crayon);

Figure 1.4: Compas (encre et crayon)

tire-ligne;

'_' '

Figure 1.5; Tire-ligne

lame de rasoir mécanique pour gratter l'encre de chine sur le calque;


encre de chine noire;
chiffon pour nettoyer les instruments de tracé à l'encre.

VI. CONSEILS PRATIQUES D'UTILISATION DES INSTRUMENTS DE DESSIN

Té; il sert à tracer des droites parallèles horizontales, et à supporter et


guider les équerres, comme nous le voyons à la figure 1.1. Il faut toujours
l'appuyer du même côté de la planche (gauche pour les droitiers) et le
déplacer de la main gauche (si l'on trace de la droite) en le maintenant
rigoureusement plaqué sur le côté de la planche.
Equerres; elles doivent glisser bien d'aplomb le long du té, comme
l'indique la figure 1.1. L'emploi combiné du té et des équerres permet de
tracer des parallèles, des perpendiculaires, des obliques à 30 , 45 et 60
sur toute la surface de la planche.
Compas; Ne pas appuyer trop fort sur le compas durant le tracé car les
branches risquent de s'écarter. Il est donc difficile de mettre au net des
cercles au crayon. Pour cette raison, l'utilisation de l'encre de chine est
autorisée pour mettre au net les cercles et portions de cercles d'un dessin au
crayon. La pointe du compas doit toujours être positionnée en hauteur comme
l'indique la figure 1.4., c'est-à-dire que l'extrémité de la mine ou des becs
du tire-ligne doit être au même niveau que l'épaulement surmontant l'aiguille
de la pointe.

1772e
CHAPITRE II

NORMALISATION DES DESSINS

I. INTRODUCTION

Pour conserver au dessin technique ses qualités de rigueur et


d'universalité, il est indispensable de respecter certaines règles
élémentaires de représentation. Ces régies sont résumées dans ce chapitre et
développées tout au long de cet ouvrage.

II. FORMAT DES DESSINS

Pour faciliter le rangement des dessins, il est indispensable de limiter le


nombre de leurs formats. Les six formats présentés ci-après, satisfont aux
besoins, car en jouant avec les échelles de représentation, il est
pratiquement toujours possible de faire entrer dans un de ces formats le
dessin technique d'un objet.
Les dimensions hors-tout des différents formats de dessins techniques sont
des sous-multiples d'un format initial de 1188x840mm, appelé format AO, qui
enveloppe une surface sensiblement égale à un m .
La figure 2.1. montre comment le format AO se subdivise en sous-multiples
symbolisés par les appellations: Al, A2, A3, A4 et A5. Le format Al étant la
moitié du AO, A2 la moitié de Al, A3 la moitié de A2, A4 la moitié de A3 et
enfin A5 est la moitié de A4.
Dimensions hors-tout, en millimètres, des formats standards:

AO = 1188 x 840 Al = 840 x 594


A2 = 594 x 420 A3 = 420 x 297
A4 = 297 x 210 A5 = 210 x 148,5

Format A0

A2

A1

A4
A3
AS A5

Figure 2.1: Subdivision du format A0

Pour améliorer la présentation des dessins, un cadre en traits continus


forts peut être tracé à 5mm à l'intérieur du format, comme nous l'indique la
figure 2.2.

1772e 5
»
1i
m

Lr5

Cartouche

r J
-h
1
Figure 2.2; Cadre en trait continu

III. LE CARTOUCHE

Le cartouche est la carte d'identité du dessin. Il est toujours placé


comme illustré à la figure 2.2. en bas et à droite du dessin.
La figure 2.3. illustre un modèle très simple de cartouche qui suffit à
identifier les dessins d'un centre de formation, d'un atelier artisanal ou
d'une petite entreprise.

Matière Etat général de surface Tolérance générale

PROJET BIT MAG/82/005


Echelle:1/5l-£-3--®- Date

Dessine par
CALE DE ROUE
N°7
Figure 2.3; Modèle de cartouche

Il se compose essentiellement:

d'une case d'identification qui contient le numéro du dessin;


de deux cases, qui surmontant la précédente, contiennent l'une le nom de
l'élève ou du dessinateur et l'autre la date d'achèvement du dessin;
d'une grande case placée à gauche de la case d'identification, où est
inscrit en gros caractères le nom de la pièce, du sous-ensemble, ou de
l'ensemble;
dans une case est précisée l'échelle de représentation du dessin et dans
la case voisine est dessiné le symbole indiquant la méthode de
positionnement des vues, adoptée pour ce dessin;
une case surmontant l'ensemble réservée à l'inscription de la raison
sociale de la firme ou de l'école (nous y avons inscrit la désignation du
projet);

6 1772e
- dans le cas de dessins de détails, trois petites cases surmontent la
cartouche pour spécifier la matière constitutive de l'objet, la tolérance
générale et l'indication générale de façonnage.
Ce modèle de cartouche n'est pas exhaustif; il peut être augmenté de
multiples cases comportant des indications complémentaires.

IV. NOMENCLATURE

Les nomenclatures ne s'appliquent qu'aux dessins d'ensembles ou de


sous-ensembles. Ce sont des tableaux récapitulatifs relatant toutes les
pièces entrant dans les ensembles auxquels ils se rapportent.
Elles sont généralement situées au-dessus des cartouches, comme celle de
la figure 2.4. Si elles sont très longues, elles peuvent être dressées sur
des feuilles séparées de format A4.

c 2 Fourche Adx. Chromé


B 1 Tête de biel le Ac.1/2dur
A 1 Axe Acier Etiré
Rep. Nb. Désignatic >n Matière Observation

PROJET BIT MAG/82/005


Echelle: 1 / 1 €3--®- Da t e 30-10-84
Dessiné par

ClHAPE
N° 3
Figure 2.4: Exemple de nomenclature

On trouve généralement:

- les repères désignant les pièces. Ces repères peuvent être alphanumériques,
ils s'ordonnent toujours de bas en haut pour laisser la possibilité de
rajouts ultérieurs^
- les quantités de pièces entrant dans l'ensemble;
- la désignation des pièces, toujours au singulier quel que soit le nombre de
pièces;
- la matière constitutive des pièces;
- une colonne pour les observations.

V. ARCHIVAGE DES DESSINS

La texture du papier calque ou Canson, ne permet pas de plier les dessins


sans les détériorer. Les grands dessins sont archivés roulés ou suspendus
dans des armoires spéciales, les petits formats sont rangés à plat dans des
meubles à tiroirs.
Les reproductions héliographiques des dessins peuvent être pliées, ce qui
en facilite le rangement dans les dossiers traditionnels. La figure 2.5 nous

1772e
7
présente les différentes phases de pliage d'un dessin d'un format supérieur à
A4. Quelle que soit sa dimension initiale tout format, elle est une fois le
dessin plié équivalente à A4. Pour faciliter l'identification du dessin, le
cartouche est toujours présenté comme le montre la figure, en bas de la face
avant du pliage.

commencer par un pliage horizontal.

suivi d'un
pliage vertical

Figure 2.5: Phases de pliage d'un dessin

VI. LES TRAITS

Les traits utilisés en dessin technique sont normalisés. A chaque type de


trait correspond une information codifiée sur la structure de l'objet dessiné.
La figure 2.6. met en évidence les proportions à respecter entre chaque
modèle courant de trait.

Figure 2.6: Modèles courants de traits

trait continu fort: il doit être aussi large que le permet une parfaite
lisibilité des détails du dessin. La largeur est généralement comprise
entre 0,6 et 1,2 mm. On l'utilise pour représenter les contours visibles
des parties apparentes des pièces;
trait interrompu: c'est un trait composé d'une succession de tirets, séparés
par des espaces de même longueur. L'épaisseur est la moitié de celle des
traits continus forts utilisés sur le même dessin. Le trait interrompu se
substitue au trait continu fort pour représenter les contours cachés des
pièces;
trait continu fin: d'une largeur égale à 0,2 fois celle des traits continus
forts utilisés dans le même dessin. Le trait continu fin est destiné à
représenter les arêtes fictives, les lignes théoriques des fonds de filets
dans la représentation des filetages, ainsi que les lignes de cotes, les
lignes d'attaches et les hachures;

8 1772e
- trait mixte fin: de même largeur que le précédent, il matérialise les axes
de symétrie et les plans de coupe.

VII. ECRITURE

Le mode d'écriture utilisé en dessin technique est normalisé tant dans sa


forme que dans ses dimensions.
La figure 2.7. précise les modes d'écriture.

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZZ^
t^âbcdefghijklmnopqrstuvwxyz^
1234 1234567890Z^
Figure 2.7; Différents modes d'écriture

Les dimensions normalisées courantes de C sont données dans le tableau


ci-après:

C 2 3 4 5 6 7 8 10 11 12

c 1,25 1.9 2,5 3,1 3,8 4,4 5 6,3 7,5 8,8

Tableau 2.1

VIII. DISPOSITION DES VUES

La figure 2.8. est un agrandissement du symbole figurant dans les


cartouches. Il informe le lecteur sur le sens choisi pour le positionnement
des vues.

Figure 2.8:Agrandissement du symbole figurant dans les cartouches

1772e 9
CHAPITRE III

ELEMENTS DE TRACES PLANS

I. GENERALITES

Dans la plupart des ateliers artisanaux, les traceurs ne disposent pas


d'instruments de dessin très perfectionnés. Ils possèdent généralement les
instruments simples répertoriés ci-après, pour tracer sur du bois, de la
matière plastique, du métal ou sur le sol.

- un instrument de mesure linéaire: réglet métallique, mètre ou décamètre;


- un instrument de guidage de tracés rectilignes: règle ou cordeau;
- un instrument de tracés circulaires: compas à pointe graphite, à craie ou à
pointe sèche.
- un instrument marqueur: crayon, craie, pointe à tracer ou bâton pointu.

Nous relatons dans ce chapitre quelques méthodes de tracé qui, par


l'utilisation des instruments de dessin déjà cités et par la combinaison des
différentes méthodes données, permettent de tracer la plupart des figures
géométriques utilisées en atelier.

II. DIFFERENTS TRACES DE PERPENDICULAIRES

Exemple

(a) Traçons une perpendiculaire au milieu d'un segment de droite AB:


Suivons ce tracé sur la figure 3.1:

Figure 3.1: Tracé de perpendiculaire

Des points A et B pris comme centres, traçons deux arcs de cercles de même
rayon R, se coupant en M;
Prenons N milieu de AB;
La droite passant par M et N est perpendiculaire au segment AB en son
milieu.

1772e 11
(b) Traçons la perpendiculaire au point P quelconque d'une droite D;
Suivons le tracé sur la figure 3.2:

Figure 3.2

Du point P pris comme centre, traçons deux arcs de cercles de rayon


identique r quelconque et qui coupent la droite D en K et H;
Des points K et H pris comme centres traçons deux arcs de cercles de même
rayon R et qui se coupent en Mj^
La droite passant par M et P est perpendiculaire à la droite D.
(c) D'un point P extérieur à une droite D, abaissons une perpendiculaire
sur cette droite;
Suivons le tracé sur la figure 3.3:

Figure 3.3

Du point P pris comme centre, traçons un arc de cercle de rayon R


quelconque qui coupe la droite en K et H;
Prenons N milieu du segment KH;
La droite passant par P et N est perpendiculaire à la droite D.

12 1772e
(d) Elevons une perpendiculaire à l'extrémité A d'une demi-droite D;
Suivons le tracé sur la figure 3.4:
D'un point 0 quelconque, extérieur à D, pris comme centre, traçons un arc
de cercle passant par A-et coupant la droite D en M;
Traçons le diamètre passant par 0 et M qui recoupe l'arc de cercle en N;

Figure 3.4

La droite passant par A et N est perpendiculaire à la droite D.

III. DIFFERENTS TRACES DE PARALLELES

Exemple

(a) Traçons une parallèle à une distance R d'une droite donnée D;


Suivons le tracé sur la figure 3.5:

Figure 3.5: Tracé de parallèles

De M et N quelconques pris comme centres sur la droite D, traçons deux arc


de cercles de,même^rayon R;
Traçons la droite d, tangente à ces deux arcs de cercles; cette droite d
est parallèle à la droite D et s'en trouve éloignée d'une distance R.
(b) Par un point P extérieur à une droite D, traçons la parallèle à cette
droite;
Suivons le tracé sur la figure 3.6:

1772e 13
Figure 3.6

Du point P pris comme centre, traçons un arc de cercle de rayon R tangent


en M à la droite D;
D'un point N quelconque pris comme centre sur la droite D, traçons un arc
de cercle de rayon R identique au précédent;
La droite d, passant par P et tangente à l'arc de cercle de centre N est
parallèle à la droite D.

IV. TRAÇONS LA BISSECTRICE D'UN ANGLE QUELCONQUE

Suivons le tracé sur la figure 3.7:

Figure 3.7:

Prenons comme centre le point 0, sommet de l'angle à diviser qui est formé
par les demi-droites Od et OD;
De ce centre, traçons un arc de cercle de rayon R quelconque qui coupe les
deux côtés de l'angle en M et N;
Des points M et N pris comme centres, traçons deux arcs de cercles de même
rayon r, quelconque, qui se coupent en P;
La droite passant par 0 et P est bissectrice de l'angle considéré.

V. DIFFERENTS TRACES D'ANGLES REMARQUABLES

Exemple

(a) Par définition, l'angle formé par une droite et sa perpendiculaire est
égal à 90°;
Pour tracer un angle à 90° il suffit d'abaisser une perpendiculaire sur
une droite quelconque.
(b) Traçons des angles de 60° et de 120°;

14 1772e
Suivons le tracé sur la figure 3.8:

Figure 3.8; Tracé d'angles remarquables

D'un point 0 quelconque pris sur une droite D, traçons un arc de cercle de
rayon R quelconque, qui coupe la droite D en M;
Du point M pris comme centre traçons un arc de cercle de rayon R
identique au précédent, qui coupe en N l'arc de cercle de centre 0;
La droite passant par 0 et N fait avec la droite D des angles de 60° et
120 comme l'indique la figure 3.8.

(c) Pour tracer un angle de 45°, il suffit de dessiner un angle de 90° puis
de tracer sa bissectrice suivant la méthode indiquée au paragraphe IV. Par
définition, cette dernière partage l'angle droit en deux angles de 45°.

(d) De même, pour tracer des angles de 30 , il suffit de tracer les


bissectrices d'angles de 60° et 30°.

VI. RECHERCHE DU CENTRE D'UN ARC DE CERCLE

Suivons le tracé sur la figure 3.9:

Figure 3.9: Recherche du centre d'un arc de cercle

1772e 15
Soit un arc de cercle C, de centre inconnu. Coupons l'arc de cercle par
deux sécantes quelconques MN et PQ;
Abaissons la perpendiculaire au milieu de chacune des sécantes, en
utilisant la méthode décrite ci-dessus;
Ces perpendiculaires se coupent en un point 0 qui est le centre de l'arc
de cercle.

VII. QUELQUES EXEMPLES DE TRACE DE FIGURES REMARQUABLES

1. Introduction

Quelques une de ces figures sont communes à beaucoup de professions,


d'autres se rapportent plus particulièrement à certains métiers artisanaux.
Ainsi le tracé des anses est surtout nécessaire aux vanniers et ferblantiers
qui doivent munir d'anses fonctionnelles les paniers et récipients qu'ils
produisent. De même pour donner aux oeufs décoratifs qu'ils taillent dans de
la pierre ou le bois précieux, une forme régulière et agréable à l'oeil, les
lapidaires et les tourneurs sur bois se servent de gabarits en tôle, détourés
en forme d'oves. Enfin la spirale se rencontre très souvent dans les ouvrages
en fer forgé.

2. Exemples

(a)Traçons un carré:
Suivons le tracé sur la figure 3.10:

Figure 3.10: Tracé du carré

En utilisant la méthode décrite plus haut, élevons une perpendiculaire d


au point P, extrémité d'une demi-droite quelconque D;
De ce point P pris comme centre, traçons un arc de cercle de rayon R égal
à la longueur des côtés du carré à tracer et qui coupe la demi-droite D et sa
perpendiculaire aux points M et N;
Des points M et N pris comme centres traçons des arc de cercles de rayon R
égal à la longueur des côtés du carré et qui se coupent en Q; les segments de
droites PM, MQ, QN et NP forment un carré ayant R comme longueur des côtés.

16 1772e
(b) Traçons un rectangle:
Suivons le tracé sur la figure 3.11:

p Q d
-^

M
Y 7/ N /

Figure 3.11: Tracé du rectangle


D

Traçons une demi-droite D d'origine M;


Traçons une parallèle d à cette demi-droite, à une distance R égale à la
largeur du rectangle à tracer;
Sur la demi-droite D, traçons le point N séparés de M par une distance
égale à la longueur du rectangle.
Du point M élevons la perpendiculaire à la droite D, qui coupe la
parallèle d en P; Sur cette droite d traçons la distance PQ égale à la
longueur du rectangle;
Les segments de droites MN, NQ, QP et PM forment les côtés du rectangle.
(c) Traçons un hexagone:
Suivons le tracé de la figure 3.12.

Figure 3.12: Tracé d'un hexagone

Traçons un cercle de centre 0 et de rayon R dont la valeur se détermine en


fonction de la dimension H à donner à l'hexagone. Les deux formules de calcul
placées à la fin de ce paragraphe nous permettent de définir la valeur de R à
partir de H et inversement;

1772e 17
Prenons un point M quelconque sur ce cercle: En partant du point M portons
successivement sur le cercle à l'aide d'un compas les distances MN, NP, PQ, QS
et ST égales au rayon R.
Les segments de droites MN, NP, PQ, QS, ST et TM forment les côtés de
1'hexagone ;
Un grand nombre d'écrous ou de têtes de vis ont une forme hexagonale, il
en est de même de l'ouverture de beaucoup de clés qui servent à les
manoeuvrer. Dans ce cas la dimension sur plats de l'hexagone est considérée
comme une cote nominale;
Les deux formules très simples que nous donnons ci-après permettent de
calculer le rayon R pour une dimension sur plat H donnée et inversement.

R =• H • et H = 1,732 R
1,732

(d) Traçons une anse;


Suivons le tracé sur la figure 3.13:

Figure 3.13: Tracé d'une anse

Soit AB l'ouverture que l'on veut donner à l'anse;


Partageons AB en trois parties égales AC = CD = DB; de C et D pris
successivement comme centres, traçons deux arcs de cercles de même rayon R =
CA = DB, se coupant en G;
Traçons deux demi-droites D et d'extrémité G passant respectivement par C
et D;
Du point C pris comme centre traçons l'arc de cercle AE;
Du point D pris comme centre traçons l'arc de cercle BF;
De G pris comme centre traçons l'arc de cercle EF;
La courbe A E F B est une anse.
(f) Traçons un ove;
Suivons le tracé sur la figure 3.14:

Figure 3.14: Tracé d'un ove


18 1772e
Traçons deux droites D et d perpendiculaires en 0.
De 0 pris comme centre traçons le demi-cercle de rayon R dont la dimension
est fonction du diamètre que l'on veut donner à l'ove et qui coupe d en A et B;
Traçons deux demi-droites E et F issues de A et B, formant avec d des
angles de 45° et se coupant en G; de A et B pris comme centres, traçons deux
arcs de cercles de rayon égal à AB, qui coupent les deux droites E et F en M
et N; du point G pris comme centre, traçons l'arc de cercle NM;
La courbe fermée A B M N A est un ove;
Différentes tailles d'oves peuvent être obtenues en faisant varier le
rayon R.
(f) Traçons une spirale;
Suivons le tracé sur la figure 3.15:
Traçons tout d'abord un carré A B C D;
De A pris comme centre, traçons l'arc de cercle DE;
De B pris comme centre, traçons l'arc de cercle EF;

E( A B \
IJ V Gl
\ D c

Figure 3.15; Tracé d'une spirale

De C pris comme centre, traçons l'arc de cercle FG;


De D pris comme centre, traçons l'arc de cercle GH;
On peut continuer en prenant à nouveau A comme centre, mais cette fois
pour tracer l'arc HJ. Puis l'on reprend tour à tour autant de fois que cela
est nécessaire chacun des sommets du carré pour tracer de la même manière des
arcs de plus en plus grands jusqu'à ce que la spirale ait atteint l'amplitude
désirée;
La courbe D E F G H forme ce que l'on appelle une spire. La taille de
cette spire dépend naturellement de la dimension du carré A B C D qui l'a
engendré.

VIII. CONSEILS PRATIQUES POUR L'EXECUTION DES TRACES

La qualité primordiale d'un tracé doit être la précision. Des conseils sont
fournis ci-après concernant cette précision.
- les traits doivent être tracés le plus fin possible tout en étant très
visibles;
- un point de tracé doit toujours être repéré par le croisement de deux tirets;
- une droite doit toujours être déterminée par deux points de tracé, choisis
le plus éloignés possible l'un de l'autre.

1772e 19
CHAPITRE IV

REPRESENTATION DES CONTOURS APPARENTS D'UNE PIECE

I. EXEMPLE D'OBSERVATION SYSTEMATIQUE D'UN OBJET

Suspendons un cube (en l'occurence un dé à jouer) à hauteur de nos yeux,


comme nous le voyons à la figure 4.1.

Figure 4.1; Exemple d'observation systématique d'un objet

Observons tour à tour chaque face de ce cube:


- plaçons nous tout d'abord devant l'une quelconque des faces et considérons
la comme la "face avant";
- passons sur le côté droit pour observer la "face de droite";
- allons derrière le cube pour observer sa "face arrière")
- continuons notre tour en passant par le côté gauche pour voir la "face de
gauche")
- revenons à l'avant et baissons nous pour voir la "face de dessous";
- pour finir, dressons nous sur la pointe des pieds pour regarder la "face de
dessus".
Comme le cube a six faces, pour observer chacune d'entre elles nous avons
donc regardé dans six directions orthogonales, à partir de six "points de
ii 1
vue
Cette méthode d'observation systématique du cube a été généralisée à
l'observation de tout objet technique en vue de sa représentation graphique.

Un "point de vue" étant défini comme le lieu où se place un observateur


pour regarder un objet.

1772e 21
II. DE A JOUER

Dans l'exemple que nous présentons à la figure 4.1., pour mieux repérer
chaque face du cube, nous avons peint sur chacune d'entre elles des nombres de
points différents échelonnés de un à six, ce qui transforme notre cube en un
dé à jouer.
Pour répartir les groupes de points sur les six faces, nous avons appliqué
arbitrairement la règle coutumière qui veut que la somme des points inscrits
sur les deux faces opposées d'un dé à jouer soit toujours égale à sept. Toute
autre disposition aurait pu convenir.
Nous avons peint sur le cube, un seul point sur la face de dessus et donc
six sur celle de dessous, deux sur la face de gauche et cinq sur celle de
droite, trois sur la face avant et quatre sur celle d'arrière.

III. REPRESENTATION D'UN OBJET PAR DES VUES

En dessin technique, on appelé "vue" toute représentation graphique d'un


objet le montrant à partir de l'un quelconque des points de vue définis au
paragraphe I.
Nous aurons ainsi des vues de face, de droite, d'arrière, de gauche, de
dessus et de dessous, selon le point de vue choisi: en avant, à droite, en
arrière, à gauche, au dessus ou en dessous du dé.

La figure 4.2. représente chacune de ces vues.


Vue de face
ou Elévation Vue de droite Vue d'arrière

• •

Vue de gauche Vue de dessous Vue de dessus

Note: Le terme "élévation" est généralement utilisé pour désigner la vue de


face.
Figure 4.2: Représentation d'un objet par vues

De nombreux dessinateurs utilisent le terme "projection" au lieu et place


de "vue". Cela est dû au fait que la méthode pédagogique d'enseignement du
dessin technique, à l'origine de ce mode de représentation, utilisait un
système complexe, théorique de projections parallèles, afin d'amener les
élèves à une sorte d'automatisme, leur permettant de réaliser des dessins
techniques sans qu'il leur soit nécessaire de comprendre les structures de
l'espace tridimentionnel dans lequel se situent les objets.
Dans cet ouvrage conçu à l'usage des artisans, nous utilisons une
pédagogie simplifiée, expérimentée par l'auteur et appropriée pour des
populations n'ayant reçu peu ou pas d'éducation scolaire.

IV. MISE EN PAGE DES VUES

Pour que le dessin technique d'un objet puisse être interprété


ultérieurement sans équivoque, sa mise en page doit répondre à des règles bien
précises.

22 1772e
Il existe seulement deux systèmes de mise en page:
- le système dit européen ou "E" pratiqué dans la plupart des pays non
anglophones;
- le système dit américain ou "A" en vigueur dans tous les autres pays.
Nous voyons à la figure 4.3 la disposition des vues dans la mise en page
suivant la méthode "E".
Le symbole présenté au paragraphe VIII, Chapitre II indique que les vues
sont disposées sur le dessin suivant le système "E".
Vue de dessous

Vue de droite Elévation Vue de ga uche Vue d'arrière

• • • • . • •

• •
• • • • • •

Vue de dessus

Figure 4.3; Disposition des vues dans la mise en page

V. TRACE DES CONTOURS APPARENTS D'UN OBJET

Les traits forts des vues représentent les contours apparents des objets
ou des parties d'objets représentés.
Un countour d'objet peut être délimité:
- par une face plane parallèle;
- par une arête;
- par une génératrice.

Un trait continu fort peut donc représenter suivant les cas, comme nous le
voyons figure 4.4.:
- une face plane;
- une arête;
- une génératrice.

1772e 23
Figure 4.4; Différents usages du trait continu

24 1772e
CHAPITRE V

VUES PARTICULIERES

I. LIMITATION DU NOMBRE DE VUES

En dessin technique, comme dans tout travail de production, pour gagner du


temps on ne dessine que les vues indispensables à la compréhension du dessin.
Il sera parfois nécessaire de dessiner non seulement les six vues orthogonales
mais aussi de les compléter par des vues partielles; dans d'autres cas, celui
de la sphère par exemple, pour des pièces de formes simples, une seule vue
suffit.
Pour une sphère, chacune des six vues orthogonales est représentée par un
simple cercle. Toutes les vues étant identiques, nous pouvons nous contenter
d'en dessiner une seule en précisant qu'il s'agit d'une sphère comme indiqué à
la figure 5.1.

sphère

O IZZI
O
Figure 5.1
Elévation Vue de gauche

Figure 5.2

En règle générale si plusieurs vues d'une même pièce sont identiques, une
seule d'entre elles sera dessinée. C'est le cas du cylindre représenté à la
figure 5.2 ou l'élévation et la vue d'arrière sont rigoureusement identiques,
et comme les vues de gauche, de droite de dessus et de dessous sont les mêmes,
une vue de chaque type suffit pour définir le cylindre. Dans cet exemple nous
avons choisi arbitrairement de dessiner l'élévation et la vue de gauche, mais
cette même élévation ou la vue d'arrière, associée à n'importe quelle autre
vue, aurait pu convenir.
Dans le dessin d'une pièce, la face présentant le plus de détails
caractéristiques, grandeur réelle, sera choisie comme face avant et dessinée
en élévation, comme le montre la figure 5.3. pour le dessin de la cale de
roue .
Il n'est que rarement nécessaire de dessiner la vue d'arrière;
Une vue sur laquelle il ne serait pas nécessaire de porter de cotes pour
la bonne compréhension du dessin doit être considérée comme superflue.

II. ARETES FICTIVES

Généralement, la ligne d'intersection entre deux surfaces continues forme


une arête.

1772e 25
D C \ D Elévation

Figure 5.3: Dessin d'une cale de roue

Ce n'est cependant pas toujours le cas comme l'indique la figure 5.4., où


la ligne d'intersection entre les surfaces concave et convexe de la moulure
n'est pas marquée sur la pièce. Dans pareils cas, et s'il est nécessaire
pour la bonne compréhension du dessin de mettre en évidence cette ligne
d'intersection, on trace sur la vue appropriée, ce que l'on appelle une "arête
fictive" comme l'indique la vue de la moulure figure 5.4.

Vue de gauche

arête fictive

Figure 5.4: Dessin d'une arête fictive

Pour ne pas la confondre avec un contour apparent, cette arête est


représentée sur le dessin par un trait fin, limité en longueur à chacune de
ses extrémités.

III. SYMETRIES DANS LES VUES

Lorsqu'une vue ou une partie de vue présente une symétrie, l'axe de


symétrie est matérialisé par un trait mixte, c'est le cas par exemple du trou
de la figure 5.5.
Sur un plan plus général c'est l'exemple de la plaque percée, figure 5.6.
où dans l'élévation, le contour de la vue et la répartition des trous sont
symétriques par rapport aux deux axes médians de la vue. De plus le contour
de chacun des trous présente une symétrie par rapport à son centre. Sur
l'élévation de la plaque, les traits mixtes fins marquants ces différentes
symétries sont représentés.
Lorsque un trait mixte fin désigne la symétrie de toute une vue, on le
repère par deux petits traits forts parallèles entre eux, placés
transversalement à chacune des extrémités de l'axe de symétrie, à l'extérieur
de la vue, comme nous le voyons représenté figure 5.6 sur l'axe horizontal de
symétrie de la vue.

26
1772e
Figure 5.5; Représentation de l'axe de symétrie

"tt

Figure 5«6: Représentation d'une plaque percée

Lorsque le dessin d'une vue est très complexe et encombré de nombreuses


cotes et indications, pour mieux faire ressortir la symétrie de cette vue, on
remplace les deux traits forts par un faisceau de deux drapeaux comme illustré
à la figure 5.6.

IV. DEMI-VUES

Dans le cas de la représentation d'une vue présentant une symétrie


générale et pour gagner du temps, le dessin de cette vue peut être simplifié.
Etant donné la symétrie nous pouvons ne dessiner que la moitié de la vue
(figure 5.7), pour la vue simplifiée de la plaque de la figure 5.6, l'autre
moitié pouvant se déduire de celle qui est représentée.

V. VUES AUXILIAIRES

La bride supérieure du coude de tuyauterie, représenté en élévation à la


figure 5.8, étant inclinée par rapport à sa base, la vue de dessus donnerait
une représentatin déformée de cette bride. Il en serait de même de la vue de
gauche qui montre aussi la surface supérieure de la bride.
Pour permettre une réalisation correcte du coude en atelier, il est
nécessaire de montrer sur le dessin la forme réelle de la bride. Pour que

1772e 27
cette représentation soit correcte, nous observerons la bride à partir d'un
point de vue auxiliaire, situé le long de l'axe de symétrie de la partie
inclxnée du coude, qui nous permet de voir la bride en grandeur réelle et de
la dessiner dans une vue auxiliaire située dans le prolongement de l'axe de
symétrie de la partie inclinée du coude, comme représenté à la figure 5.8.

-H-

Figure 5.7: Demi-vue

Vue suivant F

Figure 5.8: Vue auxiliaire


Pour éviter toute confusion, une flèche "F" est portée sur une des vues
orthogonales du dessin pour indiquer le sens de l'observation et en
conséquence la vue auxiliaire sera notée "vue suivant F".

28
1772e
VI. VUES INTERROMPUES

Dans le cas particulier de pièces longues qui conservent sur une grande
longueur une section constante, figure 5.9, ou une section variant
régulièrement d'un bout à l'autre, figure 5.10, il est inutile de consacrer
des feuilles grand format au dessin de ces pièces. On peut simplifier les
dessins en supprimant, dans les vues correspondantes, la plus grande partie de
ces longueurs dont les sections sont connues puisque constantes ou variant
régulièrement. On obtient ainsi des dessins réduits en longueur des figures
5.9. et 5.10. Dans ces vues interrompues, la coupure théorique est figurée
sur chaque partie de la pièce par un trait continu fin, ondulant
irrégulièrement, tracé à main levée.

<ÉBE©
Figure 5.9: Vue interrompue Figure 5.10: Réduction en longueur

VII. VUES PARTIELLES

Lorsqu'il est nécessaire de préciser la forme d'une partie de pièce alors


que le reste est déjà suffisamment représenté dans d'autres vues, nous pouvons
procéder comme à la figure 5.11 et limiter une des vues à la seule partie de
la pièce pour laquelle nous désirons donner un complément d'informations.

vue partielle

Figure 5.11: Vue partielle

1772e 29
VIII. ECHELLES DES VUES

Le dessin technique d'une pièce d'horlogerie, s'il est réalisé à la même


dimension que la pièce, ne permet pas de distinguer clairement les détails,
surtout s'il est surchargé de cotes et d'indications diverses. Pour être
lisible, le dessin d'une petite pièce doit représenter un agrandissement de la
pièce. Pour cela, chaque dimension linéaire horizontale et verticale de la
pièce est multipliée par un facteur: 2/1, 5/1, 10/1, etc., choisi par le
dessinateur de manière à rendre chaque détail du dessin parfaitement visible à
l'oeil nu.
Inversement, les plans d'une charrette, d'un meuble, d'une maison, etc.,
réalisés grandeur nature n'entrent pas dans les formats normalisés de papier
dessin indiqués au paragraphe II du Chapitre II de cet ouvrage. Leurs
dimensions linéaires verticales et horizontales doivent être réduites sur les
dessins par un facteur: 1/2, 1/5, 1/10, 1/20, etc., constant pour un même
dessin. Ces facteurs (multiplicateurs, conservateurs ou réducteurs) des
dimensions d'une pièce sont appelés "échelle" du dessin et doivent figurer
dans le cartouche.
Exemples: "échelle 5/1", "échelle 1/1", "échelle 1/10", etc.

30 1772e
CHAPITRE VI

REPRESENTATION DES CONTOURS CACHES D'UN OBJET

I. GENERALITES

On distingue deux sortes de contours cachés:


- ceux qui sont extérieurs à la pièce à dessiner mais situés à l'arrière de la
pièce par rapport au point de vue considéré;
- ceux qui sont à l'intérieur de la pièce à dessiner et invisibles de certains
points de vue.
Deux modes de représentation ont été retenus:
- par des traits interrompus;
- par des vues en coupes, appelées simplement "coupés". La représentation
d'une section (voir Chapitre VIII) peut être considérée comme une coupe
particulière.
L'usage des coupes est généralement réservé à la représentation des contours
intérieurs.

II. REPRESENTATION PAR TRAITS INTERROMPUS

Prenons l'exemple de la cale de roue représentée à la figure 6.1. L'arête


supérieure marquant l'intersection entre le plan incliné n'est pas visible à
partir du point de vue de dessous. Mais, connaissant son existence, pour la
représenter, le dessinateur utilise dans la vue de dessous le trait
interrompu, comme nous le voyons sur la figure 6.1.

Vue de dessous
I
I
I
I

Figure 6.1: Représentation par traits interrompus

Considérons maintenant la partie intérieure d'un objet, tel l'alésage du


tube de la figure 6.2. Cet alésage n'est pas visible du point de vue avant et
il peut être nécessaire de le représenter en élévation. Pour ce faire, le
dessinateur utilisera aussi les traits interrompus courts, comme nous le
voyons sur l'élévation de la figure 6.2.

Elévation

Figure 6.2: Alésage d'un tube

1772e 31
Une propriété commune aux traits continus forts et aux traits interrompus
est de pouvoir représenter indifféremment:
- une arête (voir vue de dessous, figure 6.1.);
- une génératrice (voir élévation, figure 6.2.);
- un plan parallèle au regard de l'observateur comme c'est le cas figure 6.3.
dans la vue de gauche de l'équerre.

Vue de gauche

1 ' I L J
Figure 6.3

Note;
- une arête fictive cachée n'est jamais représentée;
- dans une vue, les contours cachés ne sont pas toujours tous représentés,
seuls sont dessinés ceux jugés indispensables pour une bonne connaissance des
formes de la pièce.

III. COUPE

Dans le cas du tube représenté à la figure 6.2., le contour intérieur est


limité par des traits interrompus. Pour mieux faire ressortir l'intérieur du
tube, on effectue en esprit et l'on représente en dessin une coupe imaginaire
(figure 6.4.) qui, en enlevant une partie de la pièce, livre l'intérieur de
l'autre partie à notre observation directe. C'est un peu comme si l'on
enlevait le couvercle d'une marmite pour voir l'intérieur.

Figure 6.4; Coupe imaginaire

Nous voyons dans la coupe de la figure 6.5. les parties pleines coupées et
différenciées de la partie creuse par des hachures.

Pour mieux comprendre une coupe, on peut imaginer que les hachures
représentent les traits qu'aurait laissé une scie le long des parties pleines
de la pièce si cette dernière avait été effectivement coupée.

32 1772e
Coupe
vzzzzzzzzzzzzzzzz
{{>>>>>>}},,/}>\

Figure 6.5: Pifférentiation des parties pleines et creuses

Pour la compréhension du dessin le plan de coupe doit être désigné sur une
vue voisine par un trait mixte fin terminé de chaque côté, à l'extérieur de la
pièce, par un trait fort. Dans la figure 6.5, le plan de coupe est indiqué de
cette manière sur la vue voisine. Dans ce cas particulier le tracé du plan de
coupe est confondu avec celui de l'axe de symétrie.
Deux flèches en traits forts (figure 6.5) s'appuient sur les traits forts
d'extrémités du plan de coupe, pour indiquer le sens d'observation de la
coupe. C'est la partie de la pièce visée par les flèches qui est représentée
dans la coupe, l'autre partie étant considérée comme enlevée. La disposition
des coupes sur le dessin est identique à celle des vues. Une coupe est
toujours placée à l'opposé de son point de vue par rapport à la vue sur
laquelle le plan de coupe est indiqué.
Pour simplifier, on peut considérer que les flèches indiquant le sens de
l'observation montrent aussi la direction du lieu où doit être placée la coupe.
Très souvent, une coupe remplace une vue. C'est le cas de la figure 6.5.
où la coupe fait office de vue de gauche.

Note: Une pièce pleine n'est jamais représentée en coupe.

IV. HACHURES SIMPLES

Dans une coupe de pièce représentée isolément sur un dessin, quelle que
soit la matière qui constitue cette pièce, les hachures de ses coupes sont
simples, c'est-à-dire composées de traits fins, continus, régulièrement
espacés, inclinés suivant les cas (figure 6.6) par rapport à l'horizontale à
30 , 45 ou 60 et touchant à leurs extrémités les traits de contours des
surfaces à hachurer.

30« 45° 45° 60° 60°


R 33 s
Vf.
23 2 £ 'à K
Figure 6.6: Exemples de hachures

L'inclinaison et l'espacement sont choisis par le dessinateur en fonction


des formes et des dimensions des surfaces à hachurer. Ils doivent rester
identiques dans une même coupe, même si la surface à hachurer s'y trouve
morcelée.
Dans le cas de pièces très minces, les hachures peuvent être remplacées
par un coloriage homogène sur toute la surface de la coupe.

1772e 33
CHAPITRE VII

COUPES PARTICULIERES

I. COUPES MULTIPLES

Il est parfois nécessaire, dans un même dessin, de réaliser plusieurs


coupes d'une même pièce pour montrer divers détails intérieurs situés dans des
plans différents. C'est le cas de la pièce représentée en élévation à la
figure 7.1, où trois coupes sont nécessaires pour représenter les
particularités intérieures.

Figure 7.1; Coupes multiples

Dans ce cas, et pour éviter toute confusion entre les coupes, chacune
d'entre elles est désignée par un couple de lettres majuscules identiques.
Ces lettres sont placées à côté des flèches désignant le sens de
l'observation de la coupe. A la figure 7.1, les trois coupes sont désignées
respectivement par les couples: AA, BB et CC.

II. ORIENTATION DES PLANS DE COUPE

Dans l'exemple donné à la figure 7.1. nous observons toutes les coupes à
partir d'un même point de vue. Ce n'est pas obligatoire, ainsi nous voyons à
la figure 7.2 la même pièce coupée par des plans orientés différemment. Dans
les deux cas les détails intérieurs apparaissent nettement. Il n'y a pas de
règle rigoureuse pour fixer les plans de coupe. Il appartient à chaque
dessinateur de choisir les plans de coupe qui lui paraissent les plus

1772e 35
appropriés. Ce choix est le plus souvent déterminé par les nécessités de mise
en page de l'ensemble du dessin.

Coupe: CC i

Figure 7.2: Orientation des plans de coupe

III. COUPE BRISEE A PLANS PARALLELES

Lorsque, comme dans la figure 7.1, les détails intérieurs ne se


superposent pas dans la vue de référence, il est possible de simplifier les
dessins des coupes en concentrant plusieurs coupes en un seul dessin. Pour
l'élévation de la figure 7.3, nous avons limité chaque plan de coupe à la
seule région dans laquelle il fait apparaître un usinage intérieur. On
obtient ainsi une succession de trois plans de coupe parallèles, le passage
d'un plan à un autre étant indiqué par de petites équerres en trait fort.
Chacune de ces équerres est reliée à sa voisine par un trait mixte fin. Comme
dans une coupe simple deux flèches indiquant le sens des observations.
Tous les détails intérieurs peuvent être concentrés en une seule coupe.
Les hachures sont identiques dans toute la coupe. Aucune indication n'indique
les changements de plans.

IV. COUPE BRISEE A PLANS SECANTS

Pour représenter en coupe la pièce dessinée en élévation sur la figure 7.4.,


on peut la couper suivant deux plans sécants pour obtenir les coupes AA et BB.

36 1772e
H

-®- L_.
i i
' I

H
Figure 7.3; Coupe brisée à plans parallèles

A,

Figure 7.4; Coupe brisée à plans sécants

Pour gagner du temps et pour simplifier le dessin et faciliter la


compréhension de la pièce, il est possible de concentrer les deux coupes en
une seule.
Pour cela prenons les deux coupes AA et BB et limitons-les en longueur à
l'axe de symétrie du moyeu central comme l'indique la figure 7.5. Puis
mettons bout-à-bout ces deux parties de coupes pour obtenir la coupe CC.

1772e 37
Coupe:CC

Figure 7.5: Coupe brisée à plans sécants

Ces étapes sont soigneusement décrites pour permettre à l'élève de mieux


comprendre le mécanisme de ce mode de représentation mais, en pratique, un
dessinateur exercé effectue toutes ces étapes mentalement et passe directement
de la vue voisine à celle de la coupe sur le papier du dessin.
Dans la représentation de la coupe, les hachures sont identiques dans les
deux parties de la pièce. Les traits mixtes indiquant les plans de coupe sont
joints par une équerre en trait fort.

V. DEMI-COUPE

Nous avons expliqué au Chapitre V que lorsqu'une vue présente un axe de


symétrie général, il est permis de ne dessiner que la moitié de la vue,
l'autre moitié pouvant se déduire de celle qui est représentée.
Il en est de même pour les coupes. Ainsi à la figure 7.6, une demi-coupe
suffit pour montrer avec exactitude l'intérieur de la bride. Comme pour ce
type de pièce, une demi-vue extérieure suffit aussi pour définir les formes
extérieures, il est possible de réunir en un seul dessin (figure 7.6) la
demi-vue et la demi-coupe, ce qui simplifie considérablement le travail du
dessinateur.
La ligne de démarcation entre la demi coupe et la demi vue extérieure est
simplement marquée par l'axe de symétrie générale.

VI. COUPE PARTIELLE

Lorsque dans une pièce de grande dimension, seule une petite partie de la
pièce présente des détails qu'il serait intéressant de montrer en coupe

38 1772e
AW

1/2coupe:AA

Figure 7.6; Demi-coupe

(comme c'est le cas pour l'arbre de la figure 7.7.), on limite la coupe à la


seule partie de la pièce contenant ces détails, ce qui donne la représentation
en coupe telle que nous la voyons sur cette même figure.

Figure 7.7: Coupe partielle

Les régions coupées sont délimitées par des tracés en traits continus
fins, tracés ondulés à main-levée, pour ne pas être confondus avec des traits
de contour. Les hachures s'arrêtent sur les traits continus fins. Dans le
cas d'une coupe partielle, la désignation du plan de coupe sur la vue voisine
par traits mixtes et flèches n'est généralement pas nécessaire car la
localisation de la coupe étant réduite, le plan de coupe est presque toujours
évident pour un dessinateur ou technicien confirmé. Si plusieurs coupes
partielles sont dessinées sur une même vue, les hachures sont identiques sur
toutes les coupes (figure 7.7).

VII. COUPE D'UNE NERVURE

En règle générale et dans le but de ne pas surcharger les dessins, une


nervure ne doit jamais être coupée le long de sa plus grande section. Ainsi

1772e 39
dans la coupe de la bielle (figure 7.8.), la nervure reliant la tête au pied
de bielle n'est pas hachurée, alors que toutes les autres parties sont
hachurées normalement. Tout se passe comme si le plan de coupe évitait la
nervure pour glisser le long de sa face. La désignation du plan de coupe sur
la vue voisine se fait comme dans une coupe normale.

Figure 7.8: Coupe d'une nervure

VIII. COUPE D'UN ENSEMBLE

Dans la coupe d'un ensemble toutes les parties des pièces affectées par la
coupe doivent être hachurées. Les hachures doivent alors permettre de
différencier une pièce de ses voisines. A chaque matière dont sont faites les
pièces correspond un modèle de hachures, suivant une codification inscrite
dans le tableau de la figure 7.9, à l'exception des pièces en acier ou en
fonte (c'est-à-dire à base de fer) pour lesquelles les hachures simples sont
alors réservées.
Dans la coupe de l'ensemble représenté à la figure 7.10., il est possible
de reconnaître au premier coup d'oeil les matières des pièces constitutives de
cet ensemble: acier, alliage d'aluminium et bronze.
De plus, lorsque dans un même ensemble, plusieurs pièces sont faites d'une
même matière, pour distinguer les pièces entre elles, on fait varier de l'une
à l'autre l'espacement et l'inclinaison des hachures représentatif de la
matière constituant ces pièces. Pour une même pièce et dans une même coupe,
quel que soit le type de hachures utilisé, l'inclinaison et l'espacement des
traits doivent rester identiques sur toute la surface de la pièce, même si
cette surface est morcelée.
Quelle que soit la matière d'une pièce très mince, ses hachures peuvent
être remplacées par un coloriage homogène sur toute la surface de la pièce.

40 1772e
Cuivre et alliage où domine
le cuivre WZ'/'/M
s /s ///////'

Aluminium et alliage léger

Antifriction et en général toutes—y


matières coulées sur une pièce

Matières plastiques isolantes _ _ , ,

Bois en coupe transversale

Bois en coupe longitudinale.

Figure 7.9: Représentation des matières

Figure 7.10: Coupe d'un ensemble

Les techniques des coupes particulières, applicables aux pièces dessinées


isolément s'appliquent de la même manière aux coupes des ensembles.
Dans la coupe d'un ensemble, toute pièce pleine, traversée par le plan de
coupe dans le sens de sa plus grande section, n'est pas représentée en coupe
mais en vue extérieure. C'est le cas de l'axe de la figure 7.10.
De même, les écrous normalisés traversés par un plan de coupe, ne sont
généralement pas représentés en coupe mais en vue extérieure.

1772e 41
CHAPITRE VIII

SECTIONS

I. GENERALITES

Une "section" est une coupe particulière destinée à mettre en évidence sur
un dessin, la forme de la section d'une pièce à un endroit donné. Les modes
de représentation des sections diffèrent sensiblement de ceux des coupes.
Prenons l'ensemble de la coupe d'une bielle (figure 8.1). Dans cette
coupe, la partie hachurée représente la section du bras de la bielle au niveau
de la coupe. Comme dans toute coupe, toute la partie arrière de la bielle a
aussi été dessinée.

Figure 8.1; Coupe d'une bielle

Lorsque cette partie arrière est déjà représentée dans d'autres vues et
que l'on veut simplement connaître avec précision la section de la pièce dans
une région donnée, on dessine uniquement cette section comme l'indique la
figure 8.2.

Figure 8.2; Section

Quelle que soit la nature de la matière constitutive de la pièce dessinée,


les hachures de ses sections sont toujours choisies parmi les types de
hachures simples présentés à la figure 6.6.
Le mode de représentation défini, il reste à situer le dessin de la
section par rapport aux autres vues. Les normes du dessin technique offrent
deux possibilités: soit intégrer la section dans une vue suivant la méthode

1772e 43
des sections dites "rabattues", soit dessiner la section en dehors de la vue
pour obtenir une section dite "sortie".

II. SECTION RABATTUE

Dans le cas d'une section rabattue (figure 8.3), tout se passe comme si
l'on faisait pivoter la section autour du trait mixte positionnant le plan de
coupe. Les contours de la section sont dessinés en traits continus fins.
Dans flèches en traits forts, s'appuyant sur les traits forts renforçant
les extrémités du trait mixte indiquant le plan de coupe, désignent le sens
d'observation de la section.

-H

Figure 8.3: Section rabattue

III. SECTION SORTIE

Lorsqu'une section rabattue surcharge trop une vue déjà riche en détails,
on peut sortir de la vue le dessin de la section en le faisant glisser le long
du prolongement du trait mixte repérant le plan de coupe. On obtient une
"section sortie", comme le montre la figure 8.4.

m -A
i

i
m-
Figure 8.4; Section sortie

44 1772e
Nous voyons à la figure 8.5 qu'une section sortie peut se placer
indifféremment d'un côté ou de l'autre de la vue de référence. Seul les
espaces libres sur la feuille de dessin imposent la position de la section
d'un côté ou de l'autre de la vue. Le contour d'une section sortie est tracé
en trait fort.
Les traits forts et les flèches désignant le plan de coupe et le sens
d'observation de la section conservent la même position que dans une section
rabattue.

Figure 8.5; Section sortie

1772e 45
CHAPITRE IX

REPRESENTATION DES FILETAGES

I. TERMINOLOGIE

En langage populaire, et souvent chez les artisans, une "vis" est appelée
"boulon". Quelques notions de terminologie sont nécessaires pour rectifier
cette erreur.
La figure 9.1. représente un boulon. Comme nous le voyons, un boulon est
composé d'une vis et d'un écrou assemblés.
On désigne par "vis" tout filetage mâle et par "écrou" tout alésage
fileté, quelle que soit la forme des filets ou parties non filetées. Très
souvent, le filetage d'un écrou est appelé "taraudage" du nom d'un outil de
filetage intérieur "le taraud."

vis écrou

Figure 9.1; Représentation d'un boulon

- le filet est la saillie spiralée du filetage;


- le perçage dans lequel doit être implanté le taraudage est désigné par
"avant trou";

II. GENERALITES

La représentation des contours réels des filetages des vis et des écrous,
tels que nous les voyons à la figure 9.2., oblige les dessinateurs
à un travail délicat, long, fastidieux et superflu.
Pour éviter cela des règles simplifiées ont été édictées. Dans le dessin
des constructions en bois la représentation des vis à bois d'assemblage se
limite au tracé en traits mixtes fins des axes de symétrie des vis, avec une
annotation indiquant les caractéristiques des vis. Elle est aussi utilisée en
tôlerie dans les dessins d'assemblage par vis à tôle.
Pour des montages mécaniques complexes, précis, où les filetages sont
souvent réalisés sur les pièces elles-mêmes, un symbole plus descriptif est
nécessaire. Nous le présentons ci-après dans les cas de vis et d'écrous pris
isolément ainsi que pour des assemblages vis-écrou.

1772e 47
Figure 9.2; Filet triangulaire

III. FORME DES FILETS

Plusieurs formes de filets sont utilisées en mécanique. Généralement en


artisanat on emploie des filets triangulaires,figure 9.2,pour les assemblages
et des filets carrés,figure 9.3, pour les systèmes de manoeuvre (exemple: vis
d'étaux, de freinage de charrette, etc.).

Figure 9.3; Filet carré

IV. REPRESENTATION SYMBOLIQUE DU FILETAGE D'UNE VIS

La figure 9.4. représente une vis dont le tracé du filetage a été


simplifié suivant la norme.
Dans l'élévation, le contour extérieur de la partie filetée est dessiné en
traits continus forts, comme si cette partie n'était pas filetée. Ce sont les
deux traits continus fins, tracés parallèlement aux traits forts qui indiquent
que cette partie de la pièce est filetée. Ces deux traits fins sont séparés
des traits forts par une distance égale à la profondeur du filet.
Un chanfrein, dessiné en traits continus forts, est usiné en bout de vis
pour faciliter la pénétration dans l'écrou. Selon les normes, ce chanfrein
devrait toujours être à 45 , mais lorsque le filetage est réalisé au tour,
pour éviter un changement d'outils, les tourneurs usinent généralement ce
chanfrein à l'aide du côté de l'outil à fileter. Le chanfrein forme alors un
angle de 60° avec l'axe de la vis. A l'autre extrémité du filetage, un trait
fort perpendiculaire à l'axe de la vis indique la limite de la longueur utile
du filetage.

48 1772e
Elévation
Vue de droite
Coupe:AA Coupe :BB

Figure 9.4: Représentation du filetage d'une vis

A la limite de la partie filetée, du côté de la partie lisse de la vis, un


chanfrein est dessiné en traits fins. Il est sensé représenter une partie
incomplètement filetée nécessaire au dégagement de l'outil à fileter.
Dans la vue de bout, vue de droite sur la figure, comme dans la coupe BB,
c'est un arc de cercle, tracé en trait continu fin sur trois-quart de tour qui
indique le filetage. La position angulaire de cet arc de cercle est sans
importance. La distance entre cet arc de cercle et le contour extérieur de la
vis et égale à la profondeur du filet.
Dans la coupe AA, le filetage n'étant pas visible, l'arc de cercle
représentatif du filetage est dessiné en traits interrompus. Certaines vis
étant creuses, il est parfois nécessaire de les dessiner en coupe, dans le
sens de la longueur, comme figure 9.5. Dans ce cas, les traits continus fins
du filetage demeurent inchangés. Par contre, le trait fort, délimitant la
longueur utile du filetage se change en trait interrompu.

7ZZ3EE353&1
. _L

Figure 9.5: Coupe d'une vis

V. REPRESENTATION DU FILETAGE D'UN ECROU

Nous utilisons dans le dessin des écrous le même système de représentation


simplifiée que pour les vis. Reportons-nous à la figure 9.6 qui représente un
écrou en vue extérieure et en coupe. Dans l'élévation, c'est le contour du
perçage précédant le taraudage qui est représenté par un cercle en trait
continu fort.
Un arc de cercle, tracé en trait continu fin sur trois quarts de cercle
autour du cercle en trait continu fort indique le fond du filet.
Dans la coupe, comme dans l'élévation, les bords du trou de perçage sont
tracés en traits continus forts. Le fond du filet est représenté par deux
traits continus fins.
Dans la vue de dessus où le filetage n'est pas visible, les bords du trou
et le fond du filet sont indiqués indistinctement par des traits interrompus.

1772e 49
Coupe:AA

m
Vue de dessus

Figure 9.6 Filetage d'un écrou

VI. REPRESENTATION D'UN TARAUDAGE NON DEBOUCHANT

Lorsqu'une pièce à tarauder est très épaisse, le taraudage ne la traverse


pas de part en part.
On distingue alors deux cas:
- celui de la figure 9.7, où l'avant trou traverse la pièce et le taraudage
n'affecte qu'une partie de l'avant trou;

Coupe:AA Vue d'arrière

T, / J J
A
Vue de dessus

Figure 9.7; Représentation d'un taraudage non débouchant

- celui de la figure 9.8, dans lequel ni l'avant trou ni le taraudage ne


traverse la pièce. On parle alors d'un écrou borgne.

Observons la figure 9.7 et ses particularités de représentation. Nous


voyons dans la coupe que, comme pour une vis, la limite de longueur utile du

50 1772e
taraudage est marquée par un trait fort allant d'un trait fort à l'autre. Un
chanfrein à 30° en traits fins représente la partie incomplètement filetée
prolongeant nécessairement la partie utile du filetage.

Coupe.AA Vue d ' a r r i è r e


Elévation"

7/V////A
yt
y>
V/77//A
Vue de dessus

Figure 9.8; Représentation d'un taraudage non débouchant

Dans la vue de dessus, le trou taraudé n'étant pas visible, toutes les
formes de l'avant-trou et du filetage sont indistinctement tracées en traits
interrompus courts.
Observons la figure 9.8; aussi bien en coupe qu'en vues extérieures la
représentation du taraudage se fait de la même manière que dans la figure
9.7. Ici l'avant-trou se termine par un fraisage à 120° qui représente
l'extrémité du foret utilisé au perçage.
L'extrémité de l'avant-trou, qui n'est pas visible de dessus, est dessinée
en traits interrompus courts.

VII. REPRESENTATION D'UNE VIS DANS UN TARAUDAGE

Trois cas peuvent se présenter:


La figure.9.9, où l'extrémité de la vis dépasse du taraudage.

Œm
Figure 9.9 Figure 9.10 Figure 9.11
Représentation d'une vis dans un taraudage

1772e 51
La figure 9.10, où la vis ne traverse pas le taraudage qui lui traverse la
pièce.
La figure 9.11, qui représente la vis montée dans un écrou borgne.
Lorsqu'une vis est montée dans un taraudage borgne, l'extrémité de la vis ne
doit jamais s'enfoncer jusqu'au fond du taraudage.
Dans la représentation en coupe, la vis plane n'est jamais coupée. Elle
est dessinée entièrement, et la partie du taraudage et de l'avant-trou
dépassant la vis est représentée suivant les cas comme figure 9.7, figure 9.8.

VIII. REPRESENTATION DU SENS DES FILETS

Sauf cas exceptionnel, les filetages sont toujours réalisés "à droite",
c'est-à-dire que si l'on tient la vis verticalement devant l'observateur, ce
dernier voit la pente des filets monter de la gauche vers la droite. C'est le
cas de la figure 9.1. Pour serrer la vis ou l'écrou, il est nécessaire de les
tourner dans le sens des aiguilles d'une montre.
Lorsque le filetage est à droite, son sens n'est pas indiqué sur les vis,
écrous et dessins. Inversement si aucune indication quand au sens du filetage
n'est portée sur les vis, les écrous ou les dessins, cela signifie que le
filetage est "à droite".
Dans le cas contraire, le filetage est dit "à gauche" et nous verrons de
quelle manière cette particularité est inscrite sur les principaux modèles de
vis, d'écrous, et sur leurs dessins.

Vis et écrous H

On réalise au tour une saignée triangulaire sur les crêtes des angles des
pans des têtes des vis et des écrous, ce qui donne les marques de la figure
9.12.

L-Ra inures-^f T î T I

Figure 9.12
ta
Vis à tête à six pans creux

Une petite saignée de repérage traverse le dessus de la tête comme indiqué


à la figure 9.13.

Rainure Rainure

w
Figure 9.13; V-is à tête à six pans creux

52 1772e
Vis à serrage par tournevis. Deux petites saignées sont usinées sur le
dessus de la tête, de part et d'autre de la fente pour tournevis comme figure
9.14.

Rainures

Figure 9.14; Vis à serrage par tournevis

IX. METHODE RAPIDE DE TRACE DES TETES DE VIS ET DES ECROUS HEXAGONAUX

Le détail du tracé est donné à la figure 9.15 pour les vis et à la figure
9.16 pour les écrous. Ce tracé peut se faire simplement à l'aide du Té et
d'une équerre à 30 .
Traçons les rectangles enveloppant les pans de la tête de vis ou de
l'écrou à dessiner.
Des angles de ces rectangles traçons des traits d'épuré formant des
angles de 30 avec l'axe de la vis ou de l'écrou.
Les points de rencontre A, B et C des traits d'épuré relatifs au sommet
de la tête de vis ou à un des côtés de l'écrou sont les centres des rayons
tangents au sommet de la tête ou au côté considéré.

Figure 9.15: Tracé des têtes de vis

1772e 53
< \* V \

a».

Figure 9.16: Tracé des écrous hexagonaux

Les dimensions des têtes et vis sont données au tableau 9.1.

d 4 .5 6 8 10 12 14 16 18 20

K 7 8 10 13 17 19 22 24 27 30

D 8 9 M,5 15 19,5 22 25 28 31 34,5

h 2,8 3,5 4 5,5 7 8 9 10 12 13

H 3,2 4 4,8 5,6 8 9,6 11,2 12,8 14,4 16

Tableau 9.1

1772e
54
CHAPITRE X

COTATION

I. GENERALITES

La cotation est une méthode d'inscription sur les dessins techniques des
dimensions des pièces ou des ensembles représentés.
Ces dimensions sont généralement appelées "cotes" d'où le terme de
"cotation". Selon qu'il s'agit de définir les dimensions d'une pièce ou d'un
ensemble pour permettre leur usinage, ou, d'indiquer les relations
dimensionnelles de montage et de fonctionnement des pièces composant un
ensemble, on distingue deux types de cotation: la cotation de fabrication et
la cotation fonctionnelle.

II. LIGNES D'ATTACHE, LIGNES DE COTE, FLECHES ET COTES

La figure 10.1 fournit un exemple de cotation linéaire d'une pièce. Les


lignes d'attache délimitent les dimensions à coter. Dans le cas courant de
dimensions linéaires, les lignes d'attache doivent toujours être parallèles
entre elles pour une même cote. Une ligne de cote relie deux lignes d'attache
et porte la cote. Les lignes d'attache et les lignes de cote sont toujours
tracées en traits continus fins. Les lignes d'attache dépassent toujours de
quelques millimètres les lignes de cote.

igné de cote

ligne d'attache

Figure 10.1: Ligne d'attache et ligne de cote

Les extrémités des lignes de cote sont généralement terminées par des
flèches dont les dimensions limites sont données à la figure 10.2. Leur angle
d'ouverture doit être compris entre 30 et 35° et leur longueur entre 2 à 3
mm. Les flèches sont généralement placées à l'intérieur des lignes d'attache
comme nous les avons représentée figure 10.1.
Mais si l'espace disponible à l'intérieur des lignes d'attache est
insuffisant pour y inscrire des flèches, comme c'est le cas de la figure 10.3,
ces dernières peuvent être disposées à l'extérieur des lignes d'attache.
S'il n'est pas possible de les loger ni à l'intérieur ni à l'extérieur des
lignes d'attache, les flèches sont remplacées par des points, comme le montre
la figure.

1772e 55
Figure 10»2; Tracé des flèches d'extrémité

Figure 10.3

Nous voyons à la figure 10.4. que dans certains cas et pour simplifier les
dessins, un trait continu fort de contour de pièce ou un trait mixte d'axe
peuvent être utilisés comme lignes d'attache. En aucun cas un trait continu
fort de contour ou un trait mixte d'axe ne peut servir de lignes de cote.

n
T -£-

Figure 10.4

Pour des pièces mécaniques et pour tout assemblage de précision, les


valeurs des cotes linéaires sont indiquées en millimètres et celles des angles
en degrés. Si d'autres unités sont utilisées dans les dessins, il est
nécessaire de le préciser dans le cartouche.
Les chiffres indicatifs de cotes sont placés légèrement au dessus des
lignes de cote horizontales et légèrement à gauche des lignes de cote
verticales (figure 10.1).
Pour les lignes de cote inclinées, la position des chiffres de cote est
donnée par une règle mnémotechnique. On considère la ligne de cote comme un
plan incliné, le côté sur lequel il est possible de faire rouler une

56 1772e
bille supporte la cote. Nous présentons à la figure 10.5 les deux positions
envisageables pour une cote par rapport à des lignes de cote inclinées.

<^7
Figure 10.5: Lignes de cote inclinées

III. FACES DE REFERENCE

Pour des raisons d'usinage, d'assemblage et de fonctionnement, il est


parfois nécessaire qu'un ensemble de cotes soit rapporté à une même face de la
pièce ou de l'ensemble dessiné. C'est le cas de la figure 10.6. où l'on
distingue deux groupes de cotes issues directement ou en cascade de deux faces
de base, appelées "faces de référence".
Lors de la cotation d'une pièce, le choix des faces de référence est
imposé par les conditions d'usinage, d'assemblage ou de fonctionnement de la

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Face de référence ™
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Figure 10.6 ; Faces de référence

pièce dans l'ensemble où elle doit s'intégrer. La détermination des faces de


référence ne relève donc pas du cours de dessin mais de l'étude des
technologies de construction et de fabrication inhérentes à chaque discipline
artisanale.

1172e 57
IV. COTATION DES DEMI-VUES

Un modèle de cotation de demi-vue est présenté à la figure 10.7. Les


lignes d'attache ne sont dessinées que du côté où le contour extérieur est
représenté. Les lignes de cote se prolongent légèrement au-delà du trait
mixte représentant l'axe de la pièce. Les flèches ne sont placées qu'aux
extrémités des traits de cote aboutissant aux lignes d'attache ..
Les chiffres de cotes n'indiquent pas les dimensions de la partie dessinée
de la pièce, mais les cotes réelles de la pièce complète au niveau de la
cotation.

040

Figure 10.7: Cotation des demi-vues

V. COTATION DES TROUS RONDS

Les diamètres des trous peuvent être cotés suivant l'une des trois méthodes
utilisées à la figure 10.8. Il appartient aux dessinateurs de choisir pour
chaque dessin le mode de cotation qui convient le mieux c'est-à-dire qui est
le plus facilement compréhensible, tout en surchargeant le moins le dessin.
Pour positionner un trou sur la surface d'une pièce, il faut toujours coter
son axe et jamais le bord du trou.

06

^
o A
UZà Y
Figure 10.8: Cotation des trous ronds

VI. COTATION DES RAYONS

La figure 10.9. présente les trois manières essentielles de cotation d'un


rayon. La ligne de cote ou son prolongement, même s'il n'est pas dessiné,
doit toujours passer par le centre du rayon.
Lorsque le rayon est trop important, ce qui oblige le dessinateur à
utiliser une grande feuille de papier dans le seul but de coter la position
du rayon, il faut procéder comme pour le rayon R c'est-à-dire rapprocher

58 1772e
arbitrairement le plus possible le point de centre de la courbe du rayon.
La ligne de cote devient alors une ligne brisée pour bien indiquer que la
position du point de centre sur le dessin n'est pas réelle. La position
réelle est alors donnée par les cotes.

Figure 10.9; Cotation des rayons

VII. DIMENSIONS FICTIVES

Lors de sa fabrication, la pièce de tôle représentée à la figure 10.10 est


tout d'abord découpée sous la forme d'un triangle dont les côtés de l'angle
droit sont ensuite chanfreines.
Pour permettre la réalisation de cette pièce, il est donc indispensable
que les cotes du triangle fictives lorsque la pièce est terminée, apparaissent
sur le plan. Pour cela, on prolonge les traits de contours de la pièce par
des traits continus fins jusqu'aux points théoriques qui constitue les sommets
des angles du triangle. Ces points sont ensuite cotés normalement.

Figure 10.10: Dimensions fictives

VIII. COTATION DES ANGLES

En dessin technique comme en atelier de fabrication on distingue:

- deux manière de dimensionner un angle, selon que l'on considère sa valeur en


degré ou son pourcentage de pente;
- deux sortes de pièces angulaires: celles qui sont formées de surfaces planes
non perpendiculaires entre elles et les cônes ou troncs de cônes.

1772e 59
La figure 10.11 présente les diverses méthodes de cotation d'un angle
formé par deux surfaces planes. Nous voyons en figure 10.11a que les lignes
de contours de l'angle peuvent servir de lignes d'attache alors que dans les
figure 10.11b et 1 0 . 1 1 c , les lignes d'attache sont tracées.

Pente 57.5 V.

^ ^

Figure 10.11
Cotation des angles

Dans tous les cas les lignes de cote sont constituées par des arcs de
cercle. Les positions des chiffres indicatifs d'angles sur les lignes de cote
circulaires sont déterminées aussi par la règle de la bille pour les lignes de
cote inclinées.
La figure 10.12. résume toutes les positions possible des chiffres
indicatifs d'angles en fonction des positions angulaires des arcs de cercles
qui les supportent.
Dans la figure lO.lld, c'est la pente qui est indiquée. Des calculs
trigonométriques très simples, basés uniquement sur des multiplications
et divisions arithmétiques, à la portée de beaucoup d'artisans, permettent de
passer des degrés aux pourcentages de pentes et vice-versa. Pour les
artisans qui ne savent ni multiplier ni diviser, il est possible d'établir des
tables de correspondance d'utilisation facile.

Figure 10.12: Positions possibles des chiffres indicatifs

Pour la cotation d'un cône (figure 10.13), on peut aussi bien indiquer
l'angle ou la conicité. Si l'on considère que la pente du cône est
l'inclinaison de l'une quelconque de ses génératrices avec son axe, la
conicité a donc une valeur double de celle de la pente.
Le choix du mode de cotation d'un angle dépend de la profession de l'artisan
et/ou du mode de fabrication utilisé. Ainsi un charpentier et un couvreur
parleront de préférence de la pente d'un toit, plus facile à mesurer que
l'angle formé par les poutres, de même un plombier-zingueur considérera la

60 1772e
pente d'un égout ou d'un cheneau, par contre une pièce à réaliser sur
machine-outil sera cotée en degré (car les verniers de ces machines sont
généralement gradués en degrés), à l'exception des tournages de cônes entre
pointes, par déplacement de la contre-pointe, car ce déplacement étant mesuré
en mm, la cotation indiquera la conicité.

Conicite18*/«

Figure 10.13: Cotation d'un cône

IX. COTATION SUR PIGES

Dans des montages en queue d'aronde, les mesures des angles ne peuvent
être prises avec précision et pour pouvoir les ajuster, il est nécessaire d'en
effectuer des mesures rigoureuses.
On évite la difficulté en réalisant des mesures sur piges (cylindres
d'acier, calibrés, que l'on place dans les angles des pièces et sur lesquels
on peut appliquer les becs d'un pied à coulisse).
Nous voyons à la figure 10.14 la méthode de mesures sur piges et par là de
cotation de queues d'aronde mâles et femelles. Pour un même ajustement, la
méthode de calcul pour passer de la cote "A" à la cote "B" est relativement
simple mais encore trop compliquée pour le niveau moyen des artisans.

C7 53
Pige

Figure 10.14: Cotation sur piges

X. COTATION D'ELEMENTS EQUIDISTANTS

Ce peut être le cas pour une série de perçage5 de même dimension et


d'entraxes identiques, comme ceux de la figure 10.15. Pour leur cotation, on
ne perd pas de temps à coter chaque trou et chaque entraxe, mais étant tous

1772e 61
identiques, on n'en cote qu'un seul et l'on précise sur la ligne de cote le
nombre d'intervalles ainsi que l'entraxe entre deux trous contigus.

Figure 10.15: Cotation d'éléments équidistants

Dans l'exemple de la figure 10.15, "7" indique le nombre d'intervalles,


"8" l'entraxe entre deux trous contigus et "56", qui est le produit des deux,
l'entraxe entre le premier et le dernier trou de la série.

XI. COTATION DES CHANFREINS

Les deux côtés et les deux angles d'un chanfrein à 45° étant
réciproquement égaux entre eux, pour coter ce chanfrein, il suffit d'opérer
comme dans la figure 10.16, la cote "2" indiquant indifféremment la longueur
de l'un ou de l'autre côté du chanfrein et 45 donnant l'un ou l'autre angle.
Pour des angles différents de 45°, il faut préciser la longueur de l'un
des côtés du chanfrein et la valeur d'un de ses angles. Sur l'exemple du
chanfrein à 30° de la figure 10.16, la cote "3" indique la longueur de l'un
des côtés et 30° la valeur de l'angle.

2 à 45°

Figure 10.16: Cotation des chanfreins

XII. PROFONDEUR D'UN PERÇAGE BORGNE

La cotation de la profondeur d'un perçage borgne se limite toujours à la


cotation de la profondeur utile du perçage, c'est-à-dire à celle de sa partie
cylindrique, comme l'indique la figure 10.17. Le cône de fond de trou qui
correspond à la pointe du foret n'est jamais coté.

62 1772e
Figure 10.17; Profondeur d'un perçage borgne

XIII. SYMBOLES DES FORMES

Précédant les chiffres indicatifs de dimensions, les symboles représentés


dans le tableau de la figure 10.18 renseignent sur la forme de l'élément
coté. Par exemple,010 indique qu'il s'agit d'un cylindre de diamètre 10 mm,
L20 indique qu'il s^igit d'une cornière à ailes égales de 20 mm de large, etc.
L'indication P N suivant certains de ces symboles indique qu'il s'agit de
"profilés normalisés" et donc que leur dimension correspond aux normes. C'est
le cas pour la poutrelle représentée à la figure 10.18 pour laquelle est
indiqué IPN 120. La valeur du diamètre d'une sphère doit toujours être
précédée d'une indication montrant qu'il s'agit d'une sphère. Sur la figure
10.18 le mot "sphère" n'est pas indiqué en toutes lettres, il est admis de le
remplacer par l'abréviation "Sph".

Sph-l 30

Profil

0 Rond
•+ « .
a Carré
o Plat
jf * L
L Cornière

C U

I I
IPN 120
T T
szzzx
X Z

-TL Oméga

I
Figure 10.18; Symboles des formes

XIV. COTATION DES FILETAGES

Qu'il s'agisse d'une vis ou d'un écrou, la dimension de référence est


toujours le diamètre extérieur de la vis. Pour les filetages triangulaires
standards, c'est-à-dire pour la grande majorité des filetages, il n'est pas
nécessaire d'indiquer le pas ni la dimension du filet, la lettre "M" placée
avant la cote (figure 10.19) indique que le filetage est standard et répond à
la normalisation ISO en usage dans tous les pays non anglophones.

1772e 63
22
< >

! oH

h-\
^
oA
2L

5%
Figure 10,19; Cotation des filetages

En dehors du diamètre extérieur de la vis, la seule cote à ajouter est la


longueur utile du filetage comme l'illustre la figure 10.19. Les dimensions
du chanfrein d'extrémité étant aussi données par la norme, il n'est pas
nécessaire de le coter. Dans la cotation d'un écrou (figure 10.19), c'est le
diamètre fileté correspondant au diamètre extérieur de la vis qui est coté.
La figure 10.20 montre deux exemples de cotation de la profondeur d'un
trou taraudé non débouchant. Comme sur la vis, c'est la longueur utile du
filetage qui est cotée.
Dans le cas de vis et écrous à filet carré, les lignes d'attache et de
cote sont disposées de la même manière que pour un filetage triangulaire.
Seule la désignation du filetage change comme l'indique la figure 10.21.

ri
1—

JL

n
Figure 10.20: Cotations de trous taraudés

V,y//,
'V / / / /
pas 4
filet

2i «
O i_

-^ Zh <v ? ? ?
*3i

£V//A
Figure 10.21; Désignation du filetage, filet carré

64 1772e
XV. COTATION FONCTIONNELLE

Pour être appliquée à des ensembles complexes, la résolution des équations


de cotation fonctionnelle nécessite des connaissances mathématiques en calcul
vectoriel qui dépassent largement le niveau d'instruction des artisans. Mais
comme en général les productions artisanales sont peu complexes, des notions
élémentaires de cotation fonctionnelle résolvables par simple arithmétique
suffisent à résoudre les problèmes courants qui se présentent aux artisans.
Choisissons comme exemple un cas qui se rencontre fréquemment chez les
artisans ébénistes, le montage d'un tiroir (figure 10.22).
Pour que le tiroir puisse coulisser librement, il est indispensable que la
cote "A" soit plus petite que la cote "B". La différence entre ces deux cotes
B-A = Jl est appelée "jeu fonctionnel" puisque ce jeu permet au tiroir de
coulisser. De plus, il faut aussi que la cote G soit plus petite que la cote
F et donc que l'on ait un jeu fonctionnel F-G= J2.

*1
F
O {)
j
- <>- *- >~ * ^ - ' q
i_i

ji

Figure 10.22: Cotation fonctionnelle

Si l'un ou l'autre de ces jeux n'existe pas, le tiroir ne peut pas


coulisser. Le jeu Jl est conditionné par toute une série de cotes: A, B, C,
D, E appelée chaîne de cotes. Pour le bon fonctionnement du tiroir, il faut
toujours avoir B = C + D + E + J l .
La chaîne de cotes donnant J2 est plus simple puisqu'elle se réduit à deux
cotes: F, G pour lesquelles F = G + J2.
Nous verrons au chapitre suivant que les cotes A, B, C, D, E, F, G, Jl et
J2, comme toutes les cotes, ne sont pas des valeurs constantes mais des
variables fluctuant entre des limites appelées "tolérances".

XVI. RECOMMANDATIONS

- éviter si possible de coter sur des contours en traits interrompus;


- indiquer toujours les dimensions hors tout des pièces ou des ensembles. Ces
dimensions sont utiles pour la préparation des ébauches des pièces ou pour
positionner un ensemble.

1772e 65
On appelle "cote surabondante" toute cote qui n'est pas nécessaire à
l'ouvrier pour réaliser la pièce. La figure 10.23 indique que la cote 7 est
surabondante car elle est la dernière par rapport à la face de référence de la
pièce et peut donc être calculée à partir des autres cotes.
Dans le cas de deux dimensions de même valeur, situées de part et d'autre
d'un axe, les chiffres de cotes peuvent être remplacés par le symbole"=" comme
représenté à la figure 10.24.
Une même cote ne doit pas apparaître à plusieurs endroits d'un même dessin.

Face de référence
i [
\f
«o
9

o
;
1
rl
Figure 10.23 Figure 10.24
Cote surabondante Utilisation des symboles

66 1772e
CHAPITRE XI

"TOLERANTIATION1"

I. TOLERANCE

Il est très difficile et très coûteux de réaliser des séries de pièces


dont les cotes des usinages similaires sont rigoureusement identiques. De
plus, une telle régularité dimensionnelle n'est généralement pas nécessaire au
bon fonctionnement des ensembles.
Pour augmenter la productivité, et par là abaisser le prix de revient, les
techniciens ont été amenés à tolérer des écarts dimensionnels, à condition
qu'ils soient limités entre des cotes extrêmes rigoureusement définies en
fonction des conditions d'utilisation et de fonctionnement des pièces. Ces
écarts dimensionnels tolérés sont désignés par le terme de "tolérance".
La figure 11.1 illustre un arbre et un alésage dont les dimensions sont
"tolérancées".
La dimension réelle est comprise entre des dimensions limites. C'est donc
la différence entre la dimension maximale et la dimension minimale qui
constitue la tolérance et qui se calcule comme suit:

Contour réel de l'arbre

J. li
V//////A ^eS
Contour réel de l'alésage
d mini

d maxi

ARBRE ALESAGE

'f

V/////A
Figure 11.1: Arbre et alésage aux dimensions "tolérancées"

- dimension maximale - dimension minimale = tolérance, ou en simplifiant


l'écriture: dmaxi - dmini = tolérance.
La surface d'une pièce peut être irrégulière mais si, comme nous le montrons
à la figure 11.1 pour le tracé des contours réels, ces irrégularités sont
comprises dans l'intervalle de tolérance, la pièce est acceptée comme
correctement usinée.

1
N'ayantpastrouvé dans les dictionnaires et ouvrages techniques consultés
un terme pour désigner une opération par laquelle on établit une tolérance, il
nous a paru judicieux de créer le terme "tolérantiation" par analogie avec le
terme "différentiation", reconnu pour désigner une opération par laquelle on
établit une différence.

1772e 67
Naturellement, pour mettre en évidence le système de tolérance, nous avons
considérablement exagéré les écarts entre les cotes maxi et mini ainsi que les
défauts des contours réels. En réalité, ces écarts et ces défauts sont très
souvent microscopiques puisqu'en mécanique ils peuvent se réduire à quelques
centièmes de millimètre . Par contre, dans l'ajustement du tiroir de la
figure 10.22, les tolérances sont de l'ordre du millimètre.

II. COTE NOMINALE TOLERANCEE

Le terme "cote nominale" désigne la valeur arrondie la plus proche de la


dimension réelle de l'élément coté. Ce sont les cotes nominales que nous
avons inscrites sur les figures du Chapitre X concernant la cotation.
Pour chaque cote, la tolérance est indiquée soit en exposant, soit dans le
cartouche si une même tolérance est valable pour un grand nombre de cotes du
dessin.
Dans l'exemple présenté à la figure 11.2, la valeur 20 représente la cote
nominale, les valeurs "+0,1" et "-0,2" placées en exposants indiquent pour
l'une que la valeur limite maximale est égale à 20 + 0,1 soit 20,1 et pour
l'autre que la valeur limite minimale est égale à 20-0,2 soit 19,8.
La différence entre les valeurs extrêmes d'une cote tolérancée est appelée
"intervalle de tolérance". Dans l'exemple de la figure 11.2, l'intervalle de
tolérance est donc égal à 20,1 - 19,8 = 0,3.

O
I +
oo

Figure 11.2: Intervalle de tolérance

Dans l'exemple présenté à la figure ci-dessus, la cote nominale est


comprise entre les dimensions limites puisque nous avons 19,8 Z. 2 0 L 20,1. Ce
n'est pas toujours le cas: si par exemple la cote tolérancée est égale à
20 - 0,1/0,3, la cote limite maximale serait égale à 20 - 0,1 = 19,9 et la
cote limite minimale serait égale à 20 - 0,3 = 19,7. Dans ce cas, la cote
nominale est située en dehors des cotes limites puisque l'on peut écrire 19,
7Z19,9^20.
Lorsque deux pièces doivent être ajustées l'une dans l'autre la cote
nominale de l'arbre doit être identique à celle de l'alésage comme l'indique
la figure 11.3.

7.
2
??
o

s,
2
Figure 11.3: Ajustement de deux pièces

68 1772e
III. AJUSTEMENTS

Un ajustement défini> les conditions d'emboîtement d'un axe dans un alésage.


On distingue trois sortes d'ajustements:

- avec jeu, c'est-à-dire que l'arbre est toujours plus petit que l'alésage.
C'est le cas de l'ajustement donné à la figure 11.3 où la limite maximale du
diamètre de l'arbre (20) est plus petite que la limite minimale de l'alésage
(20,1). Quelle que soit la cote réelle de l'arbre et de l'alésage, le
montage se fera toujours avec jeu;
- avec serrage, c'est-à-dire que la cote réelle de l'arbre est toujours plus
grande que celle de l'alésage. Il faut alors exercer un effort très
important sur l'arbre pour l'enfoncer dans l'alésage;
prenons par exemple un arbre qui aurait pour diamètre 20 (+ 0,3 ou +0,2) et
un alésage qui aurait pour diamètre 20 (+0,1 ou +0). Dans ce cas, le plus
petit diamètre de l'arbre, soit 20,2, est plus grand que le plus grand
diamètre de l'alésage, soit 20,1. Il s'ensuit que, quelle que soit la cote
réelle de l'arbre ou de l'alésage, le montage se fera toujours avec serrage;
- incertain, c'est-à-dire qu'en fonction des cotes réelles de l'arbre et de
l'alésage, le montage se fera avec jeu ou avec serrage. Ce type de montage
est à déconseiller;
prenons par exemple un arbre d'un diamètre de 20 (+0,1 ou + 0) et un alésage
d'un diamètre de 20 (+ 0,2 ou +0). Le plus petit diamètre de l'arbre (20)
est plus petit que le plus grand diamètre de l'alésage (20,2); il peut donc
y avoir du jeu. Le plus grand diamètre de l'arbre, soit 20,1 est plus
grand que le plus petit diamètre de l'alésage, soit 20: il peut donc y avoir
serrage.

IV. CALCUL DES JEUX

Le jeu est indispensable pour permettre la mobilité entre deux pièces


ajustées. Dans un ajustement, la valeur du jeu est située entre deux limites
fixées par les tolérances de l'ajustement.
Nous désignons ces limites par "jeu maxi" (Jmaxi) et "jeu mini" (jmini).
Les valeurs de ces limites sont obtenus en résolvant les équations
suivantes:

Jmaxi = dmaxi de l'alésage - dmini de l'arbre;


Jmini = dmini de l'alésage - dmaxi de l'arbre.
Si, à titre d'exemple, nous recherchons les jeux extrêmes pouvant exister
entre les pièces de la figure 11.3, nous trouvons:
Jmaxi = 20,3 - 19,9 = 0,4
Jmini = 20,1 - 20 = 0,1.

V. CALCUL DES SERRAGES

Dans un ajustement, la valeur du serrage est située entre deux limites


fixées par les tolérances de l'ajustement. Nous désignons ces limites par
"serrage maxi" (Smaxi) et "serrage mini" (Smini). Les valeurs de ces limites
sont obtenues en résolvant l'équation suivante:
Smaxi = dmaxi de l'arbre - dmini de l'alésage;
Smini = dmini de l'arbre - dmaxi de l'alésage.
Si nous prenons comme exemple le calcul des serrages dans un ajustement
dont l'arbre a un diamètre de 20 (+0,3 ou + 0,2) et l'alésage un diamètre de
20 (+0,1; +0) nous trouvons:
Smaxi = 20,3 - 20 = 0,3
Smini = 20,2 - 20,1 » 0,1

1772e 69
CHAPITRE XII

INDICATION DES ETATS DE SURFACE

I. ETATS DE SURFACE

La surface des pièces n'est jamais exempte d'irrégularités. On peut


classer ces dernières en deux catégories:

- les irrégularités de forme: défauts de planéité, conicité ou ovalisation de


pièces cylindriques; et
- la rugosité, caractérisée par des aspérités recouvrant les surfaces.

Dans le domaine technique, les états de surface ne prennent de


l'importance que lorsque les surfaces sont en contact.
Les irrégularités de forme sont considérées comme négligeables si, comme
nous l'indique la figure 12.1, le contour réel de la surface est compris entre
les limites de l'intervalle de tolérance.
Deux surfaces en contact statique peuvent accepter une forte rugosité.
Elle est même recommandée si les surfaces doivent rester en contact par simple
adhérence.
Par contre, sauf dans le cas où le freinage est recherché, une faible
rugosité est recommandée pour abaisser les coefficients de frottement, réduire
l'usure des surfaces en contact, garantir un bonne étanchéité et économiser
l'énergie nécessaire aux déplacements.
Suivant leur origine, les aspérités peuvent se classer en deux catégories:
- les aspérités de moulage pour les surfaces non usinées;
- les rayures d'outils de coupe pour les surfaces usinées. Ces rainures
peuvent être linéaires, hélicoïdales ou circulaires selon qu'il s'agit de
surfaces obtenues par rabotage (figure 12.1), par tournage ou par fraisage.
Etant donné leur faible pas, les rainures hélicoïdales de tournage sont
assimilées à des rainures linéaires.

Z7\
Rayures d'usinage

Figure 12.1: Exemples de rainures

1772e 71
II. MESURE DE LA RUGOSITE

Les irrégularités de forme se mesurent facilement à l'aide d'instruments


de mesure traditionnels: mètre, pied à coulisse, palmer, comparateur, etc.
Mesurer la rugosité d'une surface est une opération difficile qui met en
jeu des instruments complexes.
En artisanat, on ne mesure pas la rugosité, on se limite à l'estimer par
comparaison de la surface concernée avec une plaquette étalon. Cette
plaquette, commercialisée par les fabricants d'appareils de mesure, se
présente sous la forme d'un petit damier métallique dont la surface de chacune
des cases présente un usinage et un degré de rugosité différents. Trois
degrés de rugosité ont été retenus comme devant satisfaire à toutes les
conditions de montage pratiquées en artisanat. Ces degrés sont représentés
par les symboles triangulés (triangles équilatéraux) de la figure 12.2.
Un seul triangle représente le plus fort degré de rugosité et trois angles
le plus faible. On considère:

^ A M AAA
Figure 12.2

- que deux surfaces ayant un degré de rugosité symbolisé par un seul triangle
peuvent être mises en contact statique;
- que deux surfaces ayant un degré de rugosité symbolisé par deux triangles
peuvent frotter l'une contre l'autre dans un mouvement lent;
- que deux surfaces ayant un degré de rugosité symbolisé par trois triangles
peuvent frotter rapidement l'une contre l'autre.

Le quatrième signe de la figure 12.2 est utilisé pour indiquer qu'une


surface n'est pas à usiner, mais qu'elle doit cependant présenter une bonne
correction géométrique. Sinon, elle sera usinée sommairement.

III. INSCRIPTION SUR LES PLANS DES SYMBOLES D'ETAT DE SURFACE

Nous voyons à la figure 12.3 que les symboles d'état de surface peuvent
s'inscrire indifféremment sur les traits des contours des surfaces ou sur les
lignes d'attache de leurs cotes.
Une surface pour laquelle aucune indication d'état de surface n'est donnée
peut rester brute quelles que soient ses déformations géométriques ou
l'importance de sa rugosité.

F
a
X
ms.
mm
g
TES

Figure 12.3: Inscription des symboles d'état de surface

72 1772e
CHAPITRE XIII

REPRESENTATION EN PERSPECTIVE

I. LA PERSPECTIVE

La perspective est l'art de mettre en évidence le relief d'un objet, par


un dessin tracé sur une surface plane.
Le dessin d'une perspective prend aussi le nom de "perspective".
L'exemple présenté à la figure 13.1 nous montre que la perspective permet
de représenter simultanément jusqu'à trois surfaces contigiies d'un même
objet. C'est cette vision simultanée de plusieurs faces d'un objet qui donne
l'impression de relief.
Cette appréhension du relief de l'objet n'est pas sans présenter un
inconvénient quant à la précision de la représentation puisque plusieurs faces
sont nécessairement déformées. C'est le cas dans la figure 13.1 pour les deux
faces visibles latérales du cube. C'est pourquoi la perspective est réservée
aux dessins d'illustration qui n'ont pas la vocation de donner une
représentation rigoureuse d'une pièce, mais plutôt une idée d'ensemble
sommaire.

/ZA
Figure 13.1: Exemple de perspective

II. FAMILLES DE PERSPECTIVES

On distingue deux grandes familles de perspectives:

- celles que l'on qualifie d'artistiques;


- celles dites techniques.

La perspective artistique se veut le plus possible le reflet de la vision


des objets qu'a le dessinateur. Ainsi, si nous regardons une route droite qui
s'éloigne vers l'horizon, nous avons l'impression que cette route rétrécie au
fur et à mesure de son éloignement. Nous voyons à la figure 13.2 une
perspective artistique qui s'efforce de reproduire cette particularité. En
effet, sur ce dessin les lignes représentant les bords de la route convergent
vers un point situé au fond du dessin. Ces lignes qui semblent fuir pour se
perdre à l'horizon sont appelées des fuyantes.
Dans une perspective artistique, les fuyantes de même direction convergent
toutes vers un point qui peut être réel et matérialisé dans le dessin ou
virtuel s'il est situé en dehors de la feuille.
Dans la perspective technique, toutes les fuyantes de même direction sont
parallèles comme l'indique la perspective du cube figure 13.3

1772e 73
Figure 1 3 . 2 ; Perspective a r t i s t i q u e

Fuyantes

^Fuyantes

Figure 13.3: Perspective technique

III. PERSPECTIVE CAVALIERE

Une perspective cavalière est une perspective technique qui représente la


face principale d'un objet, parallèlement au plan du dessin, ce qui permet de
la dessiner en grandeur réelle, compte tenu de l'échelle. Ce n'est pas le cas
des faces latérales qui sont déformées par la perspective.

IV. REGLES DE REPRESENTATION EN PERSPECTIVE CAVALIERE

les lignes parallèles au plan du dessin sont représentées en grandeur réelle;


les fuyantes restent parallèles entre elles, mais font un angle V avec
l'horizontale. Cet angle est appelé "angle de fuite" comme l'indique la
figure 13.4

/ ~

y / / /

H
74
Figure 13.4

/

K 1772e
<
Nous conseillons d'utiliser 45° et 30 comme valeurs d'angle de fuite,
d'une part parce que ce sont les moins déformants et d'autre part parce qu'ils
se tracent facilement à l'aide du té et des équerres. Généralement, nous
utilisons un angle de fuite égal à 45 car il rend les deux faces latérales
d'un même objet à peu près identiques, comme l'indique la figure 13.1 où la
face de dessus est sensiblement de même forme et dimension que la face de
droite.
La direction des fuyantes varie en fonction du point de vue choisi. A
titre d'exemple, nous présentons à la figure 13.5 le même cube observé des
quatres points de vue habituellement utilisés en perspective cavalière. De
tous ces points de vue l'observateur voit toujours la face avant mais de plus:
- en "a" on voit aussi les faces de dessus et de gauche et les fuyantes se
dirigent vers le nord-ouest (N-0);
- en "b" ce sont les faces de dessus et de droite qui apparaissent et les
fuyantes vont vers le nord-est (N-E);
- en "c" on montre les faces de gauche et de dessous et les fuyantes
s'orientent vers le sud-ouest (S-0);
- en "d" les faces de dessous et de droite sont mises en évidence et les
fuyantes s'orientent vers le sud-est (S-E).

N-0 N-E

\ /

r\

/ \
S-0 S-E
Figure 13.5: Observation d'un cube

Pour corriger les déformations des faces latérales des perspectives, les
longueurs des fuyantes sont réduites par rapport à la longueur des contours
qu'elles représentent Cette réduction est en général de 1/4. Ainsi, à la
figure 13.6, la largeur "f" des faces latérales du cube est égale à 0,75 x c,
"c" étant la longueur des côtés du cube.
Pour tracer des obliques, il suffit d'appliquer les règles de perspective
cavalière au tracé de leurs extrémités et de joindre ces extrémités par un
segment de droite. C'est le cas par exemple pour les diagonales des faces du
cube représenté à la figure 13.7.
Les contours visibles sont toujours dessinés en traits continus forts.
Les contours des parties cachées sont toujours dessinés en traits
interrompus comme l'indique la figure 13.8.

1772e 75
Figure 13.6: Faces latérales du cube

Figure 13.7: Diagonales des faces

/Z7\ )

Figure 13.8: Dessin des contours

V. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE

Deux cas peuvent se présenter:

soit les faces d'extrémités du cylindre sont parallèles au plan du dessin et


les contours de ces faces sont des cercles comme l'indique la figure 13.9.
Dans ce cas, l'axe et les génératrices du cylindre sont les fuyantes;

Figure 13.9: Perspective cavalière d'un cylindre

76 1772e
soit, comme c'est le cas à la figure 13.10 l'axe du cylindre est parallèle
au plan du dessin, les génératrices conservent alors leur grandeur réelle.
Ce sont les faces d'extrémités qui fuient vers l'horizon et leurs contours
sont des ellipses.

ft

Figure 13.10: Perspective cavalière d'un cylindre

Dans tous les cas, les fuyantes peuvent aussi prendre les quatres
directions déjà signalées (N-O), (N-E), (S-O), (S-E), comme le montrent les
figures 13.11 et 13.12.

N-E

Figure 13.11: Direction des fuyantes

N-0 N-E

Figure 13.12: Direction des fuyantes

1772e 77
CHAPITRE XIV

EXEMPLES DE TRACE DE QUELQUES PERSPECTIVES


CAVALIERES ELEMENTAIRES

I. INTRODUCTION

Nous donnons ci-après les règles de construction de perspectives


cavalières de parallélipipédes, cylindres et cônes. Comme la plupart des
objets techniques sont des parallélipipédes, des cylindres ou des cônes, ou
bien sont composés de ces mêmes éléments juxtaposés, tout artisan qui a
assimilé les règles contenues dans ce chapitre sera en mesure de dessiner les
perspectives cavalières de la plupart des objets qu'il a à représenter dans
l'exercice de sa profession.

II. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE DROIT DONT LES EXTREMITES


SONT PARALLELES AU PLAN DU DESSIN

Suivons le tracé sur la figure 14.1:

Figure 14.lt Perspective cavalière d'un cylindre droit

- traçons un axe D qui fait avec l'horizontale un angle de fuite V;


- prenons sur cet axe deux points A et B séparés par une distance égale à la
longueur du cylindre, multipliée par 0,75;
- des points A et B pris comme centres, traçons deux cercles de diamètre égal
à celui du cylindre;
- traçons les génératrices KL et MN, tangentes aux deux cercles. Le tracé
d'épuré de cette perspective cavalière est ainsi achevé;
- en mettant le dessin au net, ne pas oublier de tracer un trait interrompu
représentant la portion du cercle qui n'est pas visible.

1772e 79
III. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE DROIT
DONT L'AXE EST PARALLELE AU PLAN DU DESSIN

Traçons tout d'abord, comme l'indique la figure 14.2, en traits d'épuré,


la perspective cavalière d'un parallélipipède dont:

- la dimension AE = BF = CG = DH = la longueur du cylindre;


- la dimension AD = BC = EH = FG = le diamètre du cylindre;
- la dimension AB = DC = EF = HG = le diamètre du cylindre multiplié par 0,75.

_il

Figure 14.2: Perspective cavalière d'un parallélépipède

Poursuivons notre démonstration sur la figure 14.3:

soit les points K - L - M et N milieux des segments de droites AB - BC - CD


AD et les points P - Q - R - S milieux des segments EF - FG - GH et HE;
traçons une première ellipse tangente aux points K - L - M et N;
traçons une seconde ellipse tangente aux points P - Q - R et S;
traçons les deux génératrices extérieures tangentes aux ellipses;
les deux ellipses et les génératrices représentent les contours du cylindre
droit;
ne pas oublier lors de la mise au net du dessin de tracer en traits
interrompus la partie cachée de l'ellipse PQRS;
Effaçons les traits d'épuré.

Figure 14.3: Perspective cavalière d'un cylinde droit

80 1772e
IV. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE EPAULE DONT LES FACES D'EXTREMITE
SONT PARALLELES AU PLAN DU DESSIN

Suivons le tracé sur la figure 14.4:

- traçons un axe D qui fait avec l'horizontale un angle de fuite V;


- prenons sur cet axe deux points A et B séparés par la longueur, multipliée
par 0,75 du plus petit cylindre;
- prenons sur ce même axe un point C séparé de B par la longueur multiplié par
0,75 du plus gros des cylindres;
- des points A et B pris comme centre, traçons deux centres d'un même diamètre
égal à celui du plus petit cylindre;
- des points B et C pris comme centres, traçons deux cercles d'un même
diamètre égale à celui du plus gros des cylindres;
- traçons les génératrices EF - JK - GH et LM;
- les quatre cercles et les génératrices représentent les contours du cylindre
épaulé;
- ne pas oublier lors de la mise au net du dessin de tracer en traits
interrompus les parties cachées des cercles et d'effacer les traits d'épuré.

Figure 14.4; Perspective cavalière d'un cylindre épaulé

V. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CYLINDRE EPAULE DONT L'AXE


EST PARALLELE AU PLAN DU DESSIN

- en nous basant sur la méthode indiquée au paragraphe III, traçons tout


d'abord en traits fins d'épuré (figure 14.5) la perspective cavalière
formée de deux parallélipipèdes consécutifs dont les dimensions sont
déterminées à partir des dimensions du cylindre épaulé;
- dans chacun des quadrilatères d'extrémité des parallélipipèdes, traçons
l'ellipse correspondante comme l'indique la figure 14.6;

1772e 81
Figure 14.5

traçons les génératrices extérieures;


les quatres ellipses et les génératrices représentent les contours du
cylindre épaulé;
ne pas oublier lors de la mise au net de tracer en traits interrompus les
parties cachées des ellipses et d'effacer les traits d'épuré.

Figure 14.6: Perspective cavalière d'un cylindre épaulé

VI. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CONE DONT LA BASE


EST PARALLELE AU PLAN DU DESSIN

Suivons le tracé sur la figure 14.7:

Figure 14.7: Perspective cavalière d'un cône

82 1772e
- traçons un axe D qui fait un angle de fuite V avec l'horizontale qu'il coupe
en 0;
- prenons sur D le point S séparé de 0 par une distance égale à la hauteur du
cône multipliée par 0,75;
- traçons les génératrices issues de 0 et tangentes au cercle;
- le cercle et les deux génératrices représentent les contours du cône.

Nous voyons à la figure 14.8 que, comme pour le cube et le cylindre, les
fuyantes peuvent être aussi orientées suivant quatre directions.

Figure 14.8; Orientation des fuyantes

VII. PERSPECTIVE CAVALIERE D'UN CONE DONT L'AXE


EST PARALLELE AU PLAN DU DESSIN

Suivons le tracé de la figure 14.9:

- traçons le même parallélépipède que si nous voulions représenter la


perspective cavalière d'un cylindre droit dont le diamètre serait égal au
diamètre de base du cône et dont la longueur serait égale à la hauteur du
cône;
- autour du point 0 centre de l'un des parallélipipèdes d'extrémité, traçons
une ellipse tangente aux quatre côtés de ce parallélogramme;
- traçons le centre S de l'autre parallélogramme d'extrémité;
- traçons les génératrices extérieures issues de S et tangents à l'ellipse.

Figure 14.9; Perspective cavalière d'un cône

L'ellipse et les deux génératrices représentent les contours du cône.


Nous voyons à la figure 14.10 les quatres orientations qu'il est possible
de donner aux fuyantes:

1772e 83
Figure 14.10: Orientation des fuyantes

84 1772e

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