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Gouverner la France depuis 1946 état gouvernement et administration

héritages et évolutions
I. Jusqu’au années 1970 : un renforcement de l’état qui répond a la demande de l’opinion
Publique :
A- La mise en place de l’Etat keynésien sous le GPRF et la Ive république (45-58)
1- Les mesures impulsées par l’état pour une France moderne et juste :

En 1946, la IVe République donne naissance à une administration formée sur de nouvelles
bases. En 1945, en effet, après la Seconde Guerre mondiale, dans le but d’améliorer le
fonctionnement de l’Etat, le GPRF, ancêtre de la IVe République, crée les Instituts d’études
politiques (IEP) et l’Ecole nationale d’administration (ENA) : les premiers (IEP), dans l’esprit des
concepteurs de la réforme, dont Michel Debré, politiquement proche du général de Gaulle,
devant mener les plus brillants vers la seconde (ENA), afin que les meilleurs étudiants entrent au
service de l’Etat une fois leurs études achevées. Les énarques, sortis de l’ENA, deviennent alors
de hauts fonctionnaires, spécialistes de la gestion de l’Etat. Formant une nouvelle aristocratie aux
yeux de certains, ils occupent quelques-uns des postes les plus prestigieux au sein des
principaux grands corps de l’Etat. Parmi eux : le Conseil d’Etat, la Cour des comptes, l’Inspection
générale des Finances, le Corps préfectoral ou encore le Corps diplomatique

Un état modernisateur et interventionniste, les nationalisations permettent la reconstruction de


secteur stratégique (banque, énergies) et la planification fixe des objectifs aux acteurs
économiques. Le cadre financier et monétaire est assure par des reformes comme la création du
nouveau franc (60’)

L’état social, conformément au programme élaboré par le CNR durant la guerre une Sécurité
Sociale est créer en 1945.Financée et gérée par les employeurs et les salariés, elle couvre les
principaux risques auxquels sont confrontes les français (maladie vieillesse). C’est la naissance
de l’état providence (État qui intervient dans le domaine social en mettant en place des systèmes
d’assurance et de protection de ses citoyens (retraite, santé, chômage, etc.) l’État-providence est
mis en place en France après la Seconde Guerre mondiale. ) qui par la redistribution des revenus
augment le niveau de vie soutient la consommation et donc la croissance économique.
L’extension des droits économiques et sociaux renforce la cohésion nationale : allocations
familiales en 1946, troisième semaine de congés payés en 1956, mise en place de
l’assurance chômage.

2-Une opinion publique divisée qui peut entrainer une instabilité de façade :

En 1946, la France, via sa Constitution du 27 octobre, adopte un gouvernement de type


parlementaire. Un gouvernement de type parlementaire désigne un régime politique à
l’intérieur duquel le pouvoir législatif l’emporte sur le pouvoir exécutif. Ainsi, sous la IVe
République, les deux présidents qui se succèdent, Vincent Auriol (1947-1954) et René Coty
(1954-1958), élus pour 7 ans par les deux Chambres, ont moins de pouvoir que les
parlementaires de l’Assemblée nationale et du Conseil de la République (autre nom du
Sénat).

Les querelles partisanes n’empêchent pas la grande majorité des députes de partager
certains principe issus de la résistance. Ils considèrent ainsi l’état comme un agent essentiel
de la modernisation de la France et de la démocratisation de la société.

La IVe République, de fait, est un régime instable. Le pouvoir suprême, en effet, au lieu
d’être confié entre les mains d’un seul homme (régime présidentiel), est partagé entre 619
députés (régime parlementaire), qui s’arrangent entre eux pour former le gouvernement et
nommer le président du Conseil. Résultat : entre 1946 et 1958, pas moins de 21
gouvernements se succèdent. C’est cette instabilité ministérielle chronique, source
d’inefficacité, qui précipite la mort de la IVe République. Son incapacité à trouver une issue à
la guerre d’Algérie, commencée en 1954, lui coûte la vie après la « crise du 13 mai ».

3- Un état qui reste puissant :

La modernisation du pays se poursuit sous de Gaulle à partir de 1958 et sous Pompidou :


création du CEA, du CNES, construction du tunnel du Mont-Blanc, du réseau autoroutier.

La IVe République, enfin, à partir de 1946, confie des missions élargies à l’Etat. Celles-ci
concernent trois secteurs auxquels l’Etat était resté largement étranger jusqu’alors :
l’économie, le social et la culture. Cette mise en place de l’Etat-providence est concrétisée :
sur le plan économique, par l’adoption de deux décisions majeures (la planification et la
nationalisation) ; sur le plan social, par la création de quatre grandes institutions (la Sécurité
sociale, les comités d’entreprise, les HLM et le SMIG - devenu SMIC en 1970) ; sur le plan
culturel, enfin, par le soutien apporté aux artistes, financièrement aidés par l’Etat dans le
développement de leurs projets théâtraux (TNP) et cinématographiques (CNC).

B- Un état qui se renforce avec Charles De Gaulle (58’-69)


1- La poursuite de la société française et du pays :

En 1954 ma création d’une pièce de 100 franc témoigne de la dépréciation du franc avec l’inflation et
les dévaluations de 44 à 58 le franc a perdu prés de 80% de son pouvoir d’achat. La France a fait le
choix de financer la reconstruction et la croissance par l’inflation. Puis en 60 la création du nouveau
franc marque la volonté de retour à la stabilité monétaire voulue par DG. Un franc solide doit
témoigner du retour du franc au rang de grande puissance. 100 anciens francs deviennent un nv
franc (NF).

2- La transformation de la société française et du pays :

Baby boom trente glorieuses. Un taux de croissance durablement proche de 5%, le plein-emploi,
une modernisation inégalée du pays qui apporte le progrès à l’ensemble de la société,
l’ascenseur social qui fonctionne, un pouvoir d’achat qui explose, et on pourrait continuer encore
longtemps.

Sous la Ve République, enfin, en tout cas entre 1958 et 1974, les missions confiées à l’Etat sont
élargies. A l’instar de l’Etat-providence de la IVe République, l’Etat gaullien de la Ve République
se montre interventionniste en ce qui concerne l’économie, le social et la culture, mais en outre il
se reconnaît un nouveau domaine de compétence : l’aménagement du territoire.
Plusieurs initiatives témoignent de l’instauration de cet Etat dirigiste : sur le plan économique, le
lancement de grands projets gouvernementaux (Concorde pour l’aviation, 1962) et la création de
grandes entreprises nationales (Elf pour le pétrole, 1964) ; sur le plan social, outre le maintien
des institutions créées sous la IVe République (Sécurité sociale, comités d’entreprise, HLM,
SMIG), la prise en charge de nouveaux secteurs, dont ceux de la santé (création des CHU, 1958)
et de l’enseignement supérieur (loi Faure réformant l’université, 1969) ; sur le plan culturel, la
création d’un ministère des Affaires culturelles confié à André Malraux, célèbre écrivain élevé au
rang de protecteur en titre des arts et du patrimoine français.

Sur le plan territorial, enfin, l’aménagement de l’espace français afin de corriger les inégalités
régionales (DATAR), d’encadrer le développement des agglomérations (métropoles d’équilibre)
et de moderniser les modes de transports (ZIP à Dunkerque, aéroport international à Roissy,
RER en région parisienne).

3- Mais une usure du pouvoir :

Depuis que De Gaulle, la même année, a proposé d’élire le président de la République au


suffrage universel direct, tous les regards se tournent alors vers la prochaine échéance
électorale. François Mitterrand est l’un des premiers à avoir saisi le sens de cette
présidentialisation du régime, les batailles se jouant, désormais entre deux hommes. Il lui
faut donc devenir le principal opposant à la droite.

Cette course à la présidentielle allait réserver des surprises, puisque le 5 décembre, contre
toute attente, François Mitterrand met au 1er tour le général de Gaulle en ballottage. Si ce
dernier remportera finalement l’élection au second tour - avec 55,2 % des voix -, François
Mitterrand acquit une véritable importance nationale et devint alors le candidat de la gauche.

Conséquences d'un point de vue économique :

Mai 68 est le début de la société de consommation en France et changera a jamais le mode


de vie des Français. A cette époque, nous sommes à l'apogée des « Trente Glorieuses » et
la société de consommation s'est installée dans les mœurs françaises. L’augmentation des
salaires suite aux manifestations, de centaines de travailleurs.

Politique :

Le mouvement de Mai 68 a entrainé des bouleversements politiques considérables, on


retiendra surtout les accords de grenelle, le décret présidentiel du 12 juin 1968 ainsi que le
referendum sur la régionalisation et le rôle du sénat du 27 avril 1969.

C- La rupture des années 70’ :


1- Les frémissements sous Pompidou (1969-1974) :

Maintien d’un état keynésien dans la culture avec le musée d’art contemporain G. Pompidou
et dans l’administration avec la mise en place des conseils régionaux mais dont les membres
sont nommes par le préfet.

La technocratie est une forme de gouvernement où la place des experts techniques et de


leurs méthodes est centrale dans les prises de décision. Pompidou est pour les politiques et
non les technocrates car les politiques ont eu un contact avec l’homme et non d’une analyse
scientifique de l’homme. Il est moins favorable aux technocrates pour gouverner.
2- Valery Giscard d’Estaing vers plus de libéralisme

L’Etat libéral s’impose, d’abord, à la faveur de la crise économique. En 1973, en effet, le


choc pétrolier et la crise mondiale que celui-ci provoque mettent fin à la période des Trente
Glorieuses (1945-1973). L’Etat, moins riche qu’autrefois, du fait du ralentissement de
l’activité économique et de la baisse des recettes fiscales, est contraint de réduire son train
de vie. L’Etat interventionniste, volontiers dépensier, est alors remplacé par un Etat libéral,
plus économe des deniers publics. C’est sous la présidence de Giscard (1974-1981) que,
pour la première fois en France, le libéralisme s’impose.

II. Depuis les années 1980 : une remise en cause du rôle de l’état
A- L’état face a la crise économique : du keynésianisme à la politique de rigueur
1- Une présidence de gauche : François Mitterrand jusqu’en 1983

L’accès de la gauche au pouvoir en 1981, avec Mitterrand (1981-1995),de retour à l’Etat-


providence (1981-1983). Ainsi, dès 1983, Mitterrand, conscient de l’échec de sa politique de
nationalisations et de grands travaux, adopte, à son tour, une politique d’austérité et de
réduction des dépenses publiques. Après lui, du reste, tous les présidents français, de droite
comme de gauche, par conviction ou nécessité, confirmeront le désengagement de l’Etat. En
France, toutefois, le recul du rôle de l’Etat ne doit pas être exagéré. Si celui-ci est réel, il est
aussi moins prononcé que dans d’autres pays. Aujourd’hui encore, l’Etat demeure donc un
acteur important. A droite comme à gauche, de nombreux hommes politiques affirment la
nécessité d’un Etat régulateur et protecteur.la gauche a renforce le pouds de l’etat en
multipliant les nationalisations. En 83 un quart de la population active travaille dans le
secteur public.

2- Depuis 1983 des essais multiples :

Cette politique est remise en cause par la droite revenus au pouvoir dans un contexte
international de libéralisme triomphant. Dénonçant le niveau des prélèvements sociaux, juge
insupportable, le 1er ministre jacques Chirac privatise une bonne partie des entreprises
nationalisées en 1982.

La gauche au pouvoir de 97-2002 poursuit les privatisations et le désinvestissement de l’état


dans certains domaines tout en gardant une politique sociale étendue semaine de 35h RMI
remplace par la droite en 2009 par le RSA, CMU.la crise de 2008 a pourtant ravive les
clivages sur la question du poids de l’état.

B- L’usure de l’état ou du personnel politique


1- Refus du personnel politique de plus en plus net :

En 1981, alors que la droite est au pouvoir depuis la création de la Ve République le parti
socialiste (parti de gauche) est élu, avec François Mitterrand pour président. Durant les deux
mandats de Mitterrand de 1981 à 1995 et durant ceux de Jacques Chirac de 1995 à 2007,
des cohabitations vont diviser l'exécutif.

De 1981 à 1986, François Mitterrand, qui dissout l'Assemblée à son arrivée au pouvoir,
dispose d'une grande majorité qui lui permet d'appliquer ses décisions. Suite à la victoire de
la droite aux législatives de 1986, Jacques Chirac est nommé Premier ministre. C'est la
première cohabitation.
François Mitterrand dissout l'Assemblée nationale en 1988. En 1993, la deuxième
cohabitation se met en place avec la nomination d'Édouard Balladur au poste de Premier
ministre. Jacques Chirac, élu président en 1995, dissout également l'Assemblée nationale et
se retrouve avec une majorité socialiste. Il doit alors gouverner avec Lionel Jospin, Premier
ministre issu du parti socialiste, à partir de 1997. Ces cohabitations mettent en avant les
difficultés à mener à bien une politique cohérente avec un exécutif divisé. En 2000, un
référendum permet la mise en place du quinquennat pour l'élection présidentielle.

Cette réforme, en réduisant le mandat présidentiel à cinq ans au lieu de sept, permet
d'éviter les cohabitations puisque les députés et le président sont élus pour la même durée.
La victoire de la gauche en 2004 aux élections cantonales et régionales a pour conséquence
une autre forme de cohabitation, puisque l'État est à droite et les collectivités territoriales,
dont les compétences se sont élargies, sont à gauche.

2- Une opinion publique défiante mais ambigüe :

En parallèle, la construction européenne, en marche depuis les années 1950, s'accélère :


L'Acte unique est signé en 1986. Le traité de Maastricht en 1992 crée l'Union économique et
monétaire qui permet la mise en circulation de l'euro en 2002 L'Europe étend de plus en plus
son action au détriment des prérogatives de l'État. Les lois françaises sont désormais
majoritairement adoptées de manière à appliquer les directives de Bruxelles.

Toutefois, dans un climat d'euroscepticisme, le rôle croissant de l'Europe dans les décisions
prises en France conduit une partie de l'opinion publique à considérer que l'État est devenu
impuissant et que l'Union européenne est responsable des problèmes économiques et
sociaux de la France.

3- Des réponses de l’état :

Jacques Chirac procède toutefois en 2000 à une réforme de la Constitution ramenant à cinq
ans le mandat présidentiel. Il dure ainsi aussi longtemps qu'une législature, ce qui réduit la
probabilité d'une cohabitation mais ne la rend pas impossible.

Dans un premier temps, la décentralisation vise à transférer certaines compétences de l'État


à des collectivités territoriales comme les régions, les départements et les communes.
L'objectif est d'assurer une meilleure répartition des pouvoirs sur l'ensemble du territoire et
de permettre l'émergence d'une démocratie locale. Elle est instaurée par les lois Defferre en
1982. Elle est relancée dans les années 2000 par la droite dans l'optique d'alléger les
compétences de l'État. En 2003, elle est inscrite dans la Constitution. Les collectivités
territoriales acquièrent de nouvelles compétences et une plus grande autonomie financière.
Les DOM deviennent des Départements et régions d'outre-mer (DROM) et acquièrent la
possibilité de réaliser des aménagements des lois et règlements. Les TOM deviennent des
Communautés d'outre-mer (COM) et jouissent d'une autonomie renforcée

C- Face au contexte européen et mondial : un recul de l’état :

1- Un sentiment de recul net :

L'administration française va connaître de profondes mutations. Les technocrates, formés à


l'ENA (École nationale de l'administration), vont progressivement former la moitié des
ministères.
Les années 1970-1980 sont le théâtre de la crise de conscience nationale du pouvoir de
l'État, parallèlement à l'érosion de ce dernier. La mondialisation amplifie l'idée que l'action de
l'État n'est plus légitime et son organisation est remise en cause. C'est l'heure de la
privatisation, de la déconcentration puis de la décentralisation.
Toutefois, le recul de l'État n'est pas linéaire. Les années 1981-1983 marquent le retour de
l'État fort par des nationalisations, des mesures fiscales et sociales. En 1983, la politique de
rigueur met fin à cet État interventionniste.

2- Un poids considérable encore :

Le poids de l'État reste important en France. Part croissante des prélèvements obligatoires :
elle a progressé de 13 % en 50 ans. L'État continue de s'engager dans des domaines
industriels (TGV) ou culturels. L'État fort est également une volonté des citoyens attachés à
la souveraineté de l'État.

Dans un cadre européen (monnaie, douane, enseignement supérieur) et mondial (lutte


contre le terrorisme, actions pour la paix dans le cadre de l’ONU.

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