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Introduction
L’électrocinétique (Eng.: electrokinetics) est le domaine de la physique (notamment l’élec-
tromagnétisme) où les manifestations des mouvements de porteurs de charges mobiles (p.c.m.)
sont étudiées en terme de courants et de tensions. Il s’agit ainsi d’étudier la circulation
des courants électriques dans des circuits électriques assez simples composés de sources,
résistance, bobine, condensateur, etc. À ne pas confondre avec :
• l’Électrostatique : étude des phénomènes liés aux charges électriques immobiles (dans
le référentiel d’étude).
• l’Électronique : étude de la production, transformation et détection d’information
contenue dans les signaux électriques.
֒→ Points communs entre l’électronique et l’électrocinétique : mêmes grandeurs fonda-
mentales (courant, tension) et mêmes lois fondamentales (loi de Kirchhoff)
Milieu conducteur
Un milieu est dit conducteur s’il existe des p.c.m. (électrons, ions, etc.) susceptibles de se
déplacer dans tout le milieu. Dans le cas contraire, le milieu est dit isolant.
1
I.1 Les grandeurs électriques 2
d q(t)
i(t) = (I.1)
dt
Par convention, le sens positif du courant est celui des porteurs de charges positives : d q > 0.
dS
avec ρ est la densité volumique des porteurs : (S')
r
teu
uc
ρ = nq (I.3) co
nd
Conservation de la charge
֒→ Il est défini à partir de la distribution des charges électriques dans l’espace à l’aide de
l’application de la loi de Coulomb à une distribution volumique de charge et en utilisant
le principe de superposition.
UAB = VA − VB (I.7)
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Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <david.folio@ensi-bourges.fr> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php
I.1 Les grandeurs électriques 4
UAB est une grandeur algébrique, c’est-à-dire : UAB = −UBA . Elle Symbole:
se mesure au moyen d’un voltmètre ou d’un oscilloscope (branché en
V
parallèle).
Un peu de vocabulaires
Chaque appareil électrique, équipé d’une prise de terre, comporte une de ses bornes
reliée à la «Terre». Son potentiel est constant et sa valeur est généralement par
convention fixée à 0 V : la terre joue donc le rôle de masse. À l’inverse, les appareils
pour lesquels cette liaison n’existe pas sont dits à masse flottante.
֒→ En pratique, fréquemment les générateurs alimentant les montages ont leur masse reliée
à la terre, d’où les confusions faites sur ces différents termes.
I.2.2 2ème loi de Kirchhoff : les lois des branches et des mailles
La loi des branches
Toutes les tensions Vk (t) situées sur une même branche peuvent se simplifier par leurs sommes
algébriques V (t) :
Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, les lois de Kirchhoff sont toujours
vérifiés, que le circuit électrique soit linéaire ou non, contenant des composants passifs ou
actifs, en régime continu ou variable, etc.
Toutefois, pour certains circuit complexes (eg. contenant de très nombreuses mailles) les lois
de Kirchhoff peuvent devenir fastidieuses à utiliser.
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I.3 Approximation des Régimes Quasi-Stationnaires 6
L’électrocinétique est une partie de l’électricité qui étudie les circuits électriques dans le
cadre de l’approximation des régimes quasi-stationnaires (ARQS). C’est une discipline
essentielle pour l’électronique et l’électrotechnique. L’électrocinétique comprend ainsi les
études :
• Des dipôles : classification, modélisation par des dipôles idéaux, associations. . .
• De la topologie des circuits ;
• Du comportement des circuits lorsqu’ils sont soumis à des tensions particulières.
Nous travaillerons toujours dans le cadre de l’ARQS.
֒→ Les lois fondamentales de l’électrocinétique seront considérés valables.
Exercices
Exercice I.1. Pour charger une batterie, un chargeur délivre un courant de 5A sous une tension de
12V.
• Quelle quantité de courant circule dans la batterie pour une charge de 10h ?
• Les p.c.m. étant des électrons, combien on circulé durant cette charge ?
Exercice I.2. Pour un circuit électrique dont les dimensions sont de l’ordre du mètre : l = 1 m,
et dont les p.c.m. se déplacent à la vitesse c = 10−8 s, qu’elle est la condition ARQS sur la
période T du signal électrique ? Qu’elle est la fréquence correspondante ?
Définition 1 (Le dipôle électrique). Un dipôle est un conducteur électrique possédant deux
bornes (A et B). Le comportement d’un dipôle est caractérisé par :
• la tension ou différence de potentielle (ddp) entre ces bornes : UAB = (VA − VB )
• le courant I qui le traverse.
֒→ Conservation de la charge : à tout instant le courant entrant par une borne est
égal au courant sortant par l’autre borne.
Points de fonctionnement
Soit deux dipôles A (générateur) et B (récep-
teur) possédant chacune leur caractéristique tension-
courant propre :
U = fA (I) et U = fB (I)
7
II.1 Notions de dipôle et défintions 8
U U
U
I I
U
U U
I I
On désigne par :
• Intensité de court-circuit du dipôle : Icc = g(U = 0)
• Tension à vide ou tension en circuit-ouvert du dipôle : U0 = f (I = 0)
• Un dipôle est dit actif s’il est capable de fournir de l’énergie électrique de façon
permanente
• Un dipôle est dit symétrique si sa caractéristique est symétrique par rapport à l’origine.
• Un dipôle est dit linéaire si sa caractéristique est définit par une fonction linéaire (eg.
l’équation d’une droite) :
X
N
dk u(t) X dp i(t)
M
ak = bp (II.2)
k=0
dtk p=0
dtp
Un circuit électrique est dit linéaire s’il est constitué uniquement de composants linéaires.
II.1.3 Conventions
Convention récepteurs
I
Le courant et la tension sont orientés en sens inverse. Cela permet A B
d’obtenir deux grandeurs positives pour des dipôles s’opposant à la UAB
circulation du courant.
Convention générateurs
I
Le courant et la tension sont orientés dans le même sens. Cela per- A B
met d’obtenir deux grandeurs positives pour des dipôles favorisant UAB
la circulation du courant.
Les grandeurs électriques courant et tension sont des grandeurs algébriques : leurs signes
dépendent de la convention utilisée.
֒→ La caractéristique d’un dipôle dépendra de la convention choisie.
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II.1 Notions de dipôle et défintions 10
Définition 3 (La puissance). En physique, la puissance est la quantité d’énergie par unité
de temps fournie par un système à un autre. La puissance correspond donc à un débit
d’énergie :
d E(t)
p(t) = (II.3)
dt
Elle s’exprime en watt (W) dans le SI.
La puissance reçue est l’énergie reçue par unité de temps. Comme l’énergie, la puissance se
conserve :
• Le dipôle A (eg. générateur) fournit la puissance Pf au circuit
֒→ Pa : puissance mécanique (alternateur), chimique (pile), thermique (module Peltier),
ou rayonnante (photovoltaïque).
• Le dipôle B (eg. récepteur) reçoit la puissance Pr du circuit
֒→ Pu : puissance mécanique (moteur), chimique (électrolyse), thermique (effet joule),
ou rayonnante (ampoule).
On considère : Pf + Pr = 0
֒→ La somme des puissances fournies par les dipôles générateurs d’un circuit est égale à
la somme ds puissances reçues par les dipôles récepteurs de ce circuit, plus les pertes
éventuelles : Pa = Pu + Pp
Rendement
Psortie Pu P a − Pp Pu
ρ= = ⇔ ρ= = (II.5)
Pentree Pa Pa Pu + P p
Aspect physique
La résistance d’un conducteur dépend de la nature de ce conducteur et de sa géométrie. Dans
le cas d’un conducteur cylindrique homogène, de section droite S et de longueur L, on montre
que :
L 1L
R=ρ = (II.6)
S σS
où R est la résistance du résistor en ohm (Ω) dans le SI ; ρ est la résistivité du milieu (exprimé
en Ωm), et σ définit la conductivité (exprimé en /Ω/m ou S/m)
֒→ Ordre de grandeur de la résistivité : métaux : ρ ≈ 10−7 Ωm ; semi-conducteur : 1 < ρ <
104 Ωm ; et isolant : ρ > 105 Ωm.
U
La caractéristique tension-courant du résistor (en conven-
tion récepteur).
֒→ Le conducteur ohmique correspond à un dipôle
linéaire, passif et symétrique se comportant en
récepteur (p(t) > 0)). I
• Quand R → 0 : le résistor se comporte comme . . . .
• Quand R → ∞ : le résistor se comporte comme . . .
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II.2 Dipôles linéaires passifs 12
Aspect énergétique
L’énergie reçue par le résistor est d E = p(t).dt, ou la puissance consommée :
p(t) = u(t) · i(t)
֒→ Avec la loi d’Ohm il vient :
P = R · I2 = G · U 2 (II.8)
Cette énergie est entièrement dissipée sous forme de chaleur, c’est l’effet Joule.
Aspect physique
La capacité électrique d’un condensateur se détermine essentiellement en fonction de la géo-
métrie des armatures et de la nature du ou des isolants. Dans le cas où les armatures sont
plans on a :
S
C=ε (II.9)
L
avec C capacité du condensateur en farad (F) ; S la surface des armatures ; L la distance entre
les armatures, et ε = ε0 εr la permittivité du diélectrique (ε0 = 8.85410−12 F/m).
Équations caractéristique
La charge d’un condensateur est proportionnelle à la tension u a ses bornes :
q =C ·u (II.10)
avec C capacité du condensateur en farad (F).
La capacité représente ainsi la quantité de charge électrique stockée pour un potentiel électrique
donné.
Dans le cadre de l’ARQS (conservation de la charge), la relation courant-tension d’un conden-
sateur idéal s’écrit en convention récepteur (voir aussi Eq. (I.1)) :
d q(t) d u(t)
i(t) = =C (II.11)
dt dt
Aspect énergétique
Puissance reçue par un condensateur idéal :
d u(t) d Eelec
p=u·i=u·C = ⇔ d Eelec = Cu d u (II.12)
dt dt
où d Eelec est l’énergie électrostatique emmagasiné dans le condensateur pendant la durée
infinitésimale dt. Il vient :
Z Z
1
Eelec = d Eelec = Cu d u = Cu2 (II.13)
2
Aspect physique
Selon le théorème d’Ampère (cf. électromagnétisme) tout courant parcourant un circuit crée
un champ magnétique à travers la section qu’il entoure. Le conducteur est alors traversée par
le flux du champ magnétique Φ, exprimé en weber (Wb). Se flux Φ est proportionnelle au
courant circulant dans la bobine :
Φ
L= (II.14)
I
où L est appelé le coefficient d’auto-inductance du circuit de la bobine en henry (H).
La loi de Lenz-Faraday fait que lorsque le flux du champ magnétique qui traverse un circuit
conducteur varie au cours du temps, il apparaît dans ce circuit une tension appelée force
électromotrice (f.é.m.) :
d Φ(t)
u(t) = − (II.15)
dt
La f.é.m. ainsi créée est orientée de façon à générer des courants s’opposant à la variation du
flux.
Équations caractéristique
Toute variation du courant au sein d’une bobine produit une variation du champ magnétique
induit, ce qui a pour effet de produire une tension qui s’oppose à la variation du courant, on
obtient :
d i(t)
u(t) = L (II.16)
dt
avec L l’inductance propre de la bobine en henry (H).
Aspect énergétique
Puissance reçue par une bobine idéal :
d i(t) 1 d i2 (t)
p=u·i=L · i(t) = L (II.17)
dt 2 dt
L’énergie magnétique emmagasiné dans la bobine pendant la durée infinitésimale dt :
1
Emagn = Li2 (II.18)
2
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II.3 Dipôles linéaires actifs 14
∀u, i = IN (II.20)
X
n
v(t) = vk (t) (II.21)
k
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II.4 Les associations de dipôles 16
X
n
di di X
n
v(t) = Lk = Leq avec Leq = Lk (II.24)
k
dt dt k
Diviseur de tension
Dans l’association série de n conducteur ohmiques, la tension va (t) aux bornes du conducteur
Ra Ra
ohmique de résistance Rk est : va (t) = v(t) = Pn v(t)
Req k Rk
Exemple II.4.1 (Pont diviseur de tension). Exprimer Vout en fonction de
Vin , R1 et R2 , et retrouver la relation du “pont diviseur de tension”.
X
n X
n X
n
i(t) = Gk v(t) = Geq v(t), avec Geq = Gk = −1
Req = Rk −1 (II.26)
k k k
X
n Z Z X
n
1 1
i(t) = v(τ )dτ = v(τ )dτ avec L−1
eq = L−1
k (II.28)
k
L k L eq
k
Diviseur de courant
Dans l’association série de n conducteur ohmiques, l’intensité ia (t) du courant traversant le
Ga
conducteur ohmique de conductance Ga est : ia (t) = i(t)
Geq
Exemple II.4.2 (Pont diviseur de courant). Exprimer Iout en fonction de
Iin , R1 et R2 , retrouver la relation du “pont diviseur de courant”.
Fig. II.4 – Association série de N générateurs de tension linéaires.
En pratique. . .
• on n’associe pas les sources de tension différentes en parallèles.
• on n’associe pas les sources de courant différentes en séries.
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II.4 Les associations de dipôles 18
Rappels
Définition 1 (Circuit électrique). Un circuit ou
réseau électrique est constitué par un ensemble
de composants (dipôles, diodes, transistors, AOP,
CI, µP. . . ) reliés entre eux, et qui agissent sur les
courants et tensions électriques
Définition 2 (Circuits linéaire). Un circuit (ou réseau) électrique est dit linéaire s’il est
constitué uniquement de composants linéaires.
Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, les lois de Kirchoff sont toujours
vérifiés, que le circuit électrique soit linéaire ou non, contenant des composants passifs ou
actifs, en régime continu ou variable, etc.
19
III.1 Les lois et théorèmes fondamentaux 20
= + +
=
Modélisation de Thévenin
• Détermination de VTh : la tension vue entre les deux bornes du dipôle lorsqu’il est à
vide ; (la charge est déconnecté) ⇒ VTh = VAB 0
• Détermination de RTh : la “résistance équivalente” vue entre les deux bornes du dipôle
lorsque toutes ses sources indépendantes sont éteinte (ie. impédance de sortie du
montage) ⇒ RTh = VITh cc
≡
Modélisation de Norton
• Détermination de IN : le courant de court-circuit vue entre les deux bornes du dipôle
(la charge est court-circuitée) ⇒ IN = Icc
• RN = G1N : la “résistance équivalente” vue entre les deux bornes du dipôle lorsque toutes
ses sources indépendantes sont éteinte
≡
֒→ On peut d’une représentation à l’autre de manière équivalente.
On distingue 2 types de sources : les sources liées, dont les caractèristiques dépendent
d’un autre élément du circuit (cf. section II.3.4), et les sources indépendantes.
Lorsqu’on éteint les sources (théorèmes de superposition, de Thévenin, de Norton, etc.)
on éteint UNIQUEMENT les sources INDEPENDANTES,
et JAMAIS les sources LIÉES.
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III.1 Les lois et théorèmes fondamentaux 22
Rct
RAC RBC
c C
Fig. III.1