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Deux séjours à Livourne[modifier | modifier le code]

Modigliani est retourné en 1909 et en 1913 dans son pays et sa ville natals : des incertitudes demeurent sur ce qui
s'y est passé.

À Florence en 1909N 26.


En juin 1909, sa tante Laura Garsin en visite à la Ruche le trouve aussi mal en point que mal logéP 41 : il passe donc
l'été chez sa mère, qui le gâte et prend soin de lui tandis que Laura, écorchée vive, comme luiP 42, l'associe à ses
travaux philosophiquesM 39. Il en va autrement avec les anciens amis. Amedeo les juge encroûtés dans un art de
commande trop sage, eux ne comprennent pas ce qu'il leur dit des avant-gardes parisiennesP 43 ni les
« déformations » de sa propre peintureM 40 : médisants, envieux peut-être, ils lui battent froid au tout nouveau Caffè
Bardi de la place CavourN 2. Seuls lui restent fidèles Ghiglia et Romiti, qui lui prête son atelierP 43. Modigliani réalise
plusieurs études et portraits, dont Le Mendiant de Livourne, inspiré à la fois de Cézanne et d'un petit tableau
du XVIIe siècle napolitain, et exposé au Salon des indépendants l'année suivanteM 41.
Il est probable que les premiers essais de Modigliani pour sculpter la pierre datent de ce séjour, son frère aîné
l'aidant à trouver un vaste local près de Carrare et à choisir à Seravezza ou Pietrasanta — sur les traces de Michel-
Ange — un beau bloc de marbre. Désireux d'y transposer quelques esquisses, l'artiste s'y serait attaqué dans une
chaleur et une lumière dont il avait perdu l'habitude, la poussière soulevée par la taille directe irritant bientôt ses
poumons. Ce qui ne l'empêche pas de rentrer à Paris en septembre bien décidé à se faire sculpteurP 44.
Un jour de l'été 1912, Ortiz de Zárate découvre Modigliani évanoui dans sa chambre : depuis des mois il travaillait
comme un forcené tout en menant une vie déréglée. Ses amis se cotisent pour le renvoyer en ItalieP 45. Mais ce
second séjour, au printemps 1913, ne suffit pas à rééquilibrer son organisme délabré ni sa psyché fragileM 42. Il se
heurte de nouveau à l'incompréhension moqueuse de ceux à qui il montre en photo ses sculptures parisiennesP 45.
A-t-il pris au pied de la lettre leur suggestion ironique et jeté dans le Fosso Reale celles qu'il venait de réaliserj ?
Toujours est-il que leur réaction a pu peser dans sa décision ultérieure d'abandonner la sculptureM 43.

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