Église Dans l’Yonne

la simplicité
n° 5 - mai 2020 - 3 €
Sommaire

Édy-torial
Simplicité ne veut pas dire simplisme !
par le père Joël Rignault, vicaire général 1
Intention de prière du pape pour juin 2020 2
Dans notre prière 2
Urgence : solidarité paroisses 2

Initiatives
• Numéros d’écoute 3
• Onction des malades et miséricorde de Dieu 4
• Lourdes en diocèse 5
• Séminaire confiné 6-7

“Jeunes, vous êtes le présent”

• "Groupe Passerelle" avec l’Hospitalité 10

Dossier
• La simplicité 11
• S comme simplicité 12
• "Avec simplicité de cœur" 13
• Pôle annonce de la foi : comment annoncer l’Évangile avec simplicité ? 14-15
• Photographie et simplicité : en quoi est-ce lié ? 16
• Idées de lectures : relire Éloi Leclerc 17
• La simplicité de Marie 18
• Lettre du pape François à tous les fidèles pour le mois de mai 2020 19

Repères pour une vie de foi

• Avec saint Matthieu, vivre la Fraternité, fiche n° 7 22
• Méditation : l’incrédulité de saint Thomas 23

La tendresse 24

Couverture : ©Esther Merbt from Pixabay


Simplicité ne veut pas dire
simplisme !
par le père Joël Rignault, vicaire général
L a période inédite que nous
traversons nous a sans doute
mis en demeure de retrouver
ce qui fait l’axe de notre vie. Le
dimanche 19 avril, nous avons
pu méditer sur ce que peut
être la “divine miséricorde”.
J’aime à parler de l’immense
bonté de Dieu dont nous
pouvons être traversés, c’est-
à-dire cette bonté du Seigneur
dont nous bénéficions sans
nécessairement la mériter,
mais aussi cette bonté de Dieu
qui peut informer notre façon
de penser et d’agir, cette
bonté de Dieu qui peut unifier
notre vie.
Comme nous avons souhaité
l’illustrer dans ce numéro
d’Édy, cette bonté de Dieu
peut simplifier grandement
notre vie. Comme le disent
fréquemment les psaumes,
lorsque le cœur n’est pas
partagé, la vie est beaucoup
plus simple. Effectivement
les Actes des Apôtres nous
rapportent que lorsqu’on
prend tous les moyens que
la vie en Église nous donne
pour se laisser imprégner
par la bonté de Dieu, la vie
est beaucoup plus simple.
Cette simplicité devient
presque naturelle parce que
l’ambition de tout réussir
dans notre existence en se
privant de l’amour de Dieu
et en se privant de la vie de
l’Église devient spontanément
inenvisageable.
Édy-torial
Est-ce que pour autant cela
résout tous les défis que
nous avons à affronter  ?
Certainement pas  ! La
complexité des enjeux dans
notre société peut parfois nous
impressionner. La situation
que nous traversons à cause
de cette pandémie en est une
illustration flagrante. Peut-
être que comme moi-même,
vous constatez que la vertu
d’humilité reprend quelques
couleurs. Entendre de grands
scientifiques, des responsables
du bien commun parler de
cette notion d’humilité peut
probablement nous laisser
entrevoir que des progrès sont
possibles pour appréhender
avec justesse le réel.
Notre dossier abordant cette
question de la simplicité
peut être un éclairage
approprié à notre actualité :
en effet, si nous abordons
les responsabilités en ayant
une forte conscience de la
complexité des enjeux, mais
avec un cœur simple, c’est-à-
dire unifié, apaisé, informé par
cet amour unifiant de Dieu,
alors c’est dans la modestie
que nous orientons nos
décisions sans sombrer dans
les simplismes destructeurs.
Les titres des journaux, les
slogans courts, lapidaires
sont parfois des sirènes qui
entraînent au naufrage. Il est
de ces formules qui closent
toute recherche, tout
échange, tout progrès. Il est
de ces formules cinglantes
qui procurent du plaisir aux
auteurs mais anéantissent
toute progression, voire qui
anéantissent les personnes.
Le cœur simple selon le
psalmiste renonce à ce
comportement. La simplicité
évangélique met en route,
en recherche du vrai, en
recherche de ce qui est
juste. C’est une simplicité
enthousiasmante qui permet
au priant de devenir explorateur
de l’amour de Dieu, de ce
qu’est la divine miséricorde.
C’est une simplicité de cœur
qui permet à la personne que
nous rencontrons d’advenir
à elle-même  ; lorsque le
chrétien parvient à cette
simplicité, alors on n’a pas peur
de le rencontrer, d’entrer en
dialogue, de libérer une parole.
Les écoutants pastoraux
que sont les personnes qui
reçoivent les familles en deuil,
les personnes qui accueillent
des fiancés, des jeunes
parents qui souhaitent le
baptême pour leur enfant, le
savent bien : un cœur préparé
à ces rencontres par la prière,
une vie chrétienne sincère se
met en capacité de devenir
abordable et simple.
Pour aborder la complexité
des situations pastorales, cette
simplicité spirituelle devient de
plus en plus une nécessité. ■
Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 3
 En bref
Intention de prière du pape pour juin 2020
Le chemin du cœur :
Pour que ceux qui souffrent trouvent des chemins de vie en se laissant toucher par le
Cœur de Jésus. ■

Dans notre prière

Le père Noël Choux, prêtre de la Mission de France est décédé le vendredi 10 avril
2020, à 74 ans, des suites d’une maladie neurodégénérative. Il a notamment été
producteur délégué pour les émissions religieuses d’Outre-Mer et aumônier national
de la communauté chrétienne des Policiers. ■
M. Jacques Vial, diacre permanent, est décédé le jeudi 23 avril 2020, à l’âge de 89
ans, dans la 27e année de son ministère diaconal. Il fut notamment aumônier diocésain
des Forains de 2002 à 2016. ■

Urgence : solidarité paroisses

Message de Vincent Dano, économe diocésain
“Chers amis,
Les mesures prises pour endiguer la
pandémie mondiale sont dures mais
nécessaires.
Pour la communauté chrétienne, elles
se traduisent par l’impossibilité de se
rassembler autour de l’Eucharistie,
d’assister aux offices, et par l’annulation de
nombreuses fêtes de nos vies de chrétiens.
Cependant, nous devons avant tout penser
à la santé de tous, en particulier à celle des
plus fragiles, et respecter les consignes de
confinement.
Malgré le COVID-19, l’Église continue sa
mission.
Des paroisses se mobilisent pour vous
faire vivre, à distance, les cérémonies,
les prêtres et les séminaristes prient au
quotidien pour nous tous.
Cette pandémie a des conséquences sur
les ressources qui permettent à notre
Église de vivre et d’annoncer le Christ.
Toutes les messes étant annulées, les
quêtes, les cierges et les différentes
offrandes nous font défaut, et pourtant,
nous devons continuer à payer nos
charges : entretien de nos églises,
rétribution des personnes engagées dans
la mission (prêtres, séminaristes et laïcs
en mission ecclésiale), soin apporté à nos
prêtres aînés, particulièrement isolés en
cette période difficile.
L’Église ne vit que de dons.
Aussi, je sais pouvoir compter sur votre
soutien fraternel pour venir en aide à votre
communauté. En faisant dès maintenant
un don sur donnons-yonne.catholique.
fr, vous permettez à votre paroisse de
poursuivre sa mission, même en ces temps
difficiles. Votre soutien vous permet par
ailleurs, si vous êtes imposable, de réduire
66 % du montant de votre don de votre
impôt sur le revenu.
Restons unis dans la prière à l’intention des
malades et, plus largement, de celles et
ceux qui sont touchés par le COVID-19.
Fraternellement”. ■

4 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020

 Initiatives
Numéros d’écoute
La Conférence des Évêques de France, le Secours
catholique, le Cler... Ils sont nombreux à proposer des
services d’écoute. En voici une liste, non exhaustive.

Le numéro vert de la Conférence des

Évêques de France :
0 806 700 772
La Conférence des évêques de France
(CEF) et la Conférence des Religieux et
Religieuses de France (CORREF) lancent
ensemble un numéro d’écoute durant le
temps de confinement, après la demande
du Président de la République lors de
sa rencontre avec les représentants des
cultes le 16 mars 2020.
Diffusé depuis mardi 31 mars 2020 dans les hôpitaux et structures publiques de santé
par le ministère de l’Intérieur, les plages horaires vont de 8h à 22h chaque jour, sept jours
sur sept.
C’est dans cette dynamique que la CEF et la CORREF ont monté ensemble un “réseau
d’écoutants”. Ces personnes sont des prêtres, diacres, religieux/ses, laïcs ayant déjà
pratiqué l’écoute de personnes en difficulté de vie. Leur premier soin est d’accueillir les
personnes au téléphone, de comprendre leur attente et de les orienter si nécessaire vers
les structures diocésaines correspondantes à leur besoin. ■
Le Secours catholique continue le suivi
Face à la situation exceptionnelle qui touche notre pays, le Secours
catholique met en place de nouveaux liens de fraternité pour que
les plus fragiles ne soient pas les plus pénalisés par cette crise.
Des bénévoles formés prendront le temps, avec chacun, pour une écoute bienveillante
et attentive. Prenez connaissance ci-dessous de permanences en fonction de votre
territoire :
Sénonais : 03 86 65 28 36, tous les jours de 9 h à 10 h30
Jovinien : 06 70 61 89 52, tous les jours de 9 h 30 à 11 h
Auxerrois : 06 33 69 42 08, tous les jours de 15 h à 18 h
Puisaye : 06 81 44 62 78, tous les jours de 15 h à 17 h
Avallonnais : 07 88 10 12 36, tous les jours de 14 h à 15 h
Tonnerrois : 07 86 29 01 14, tous les jours de 14 h à 15 h ■
Le CLER Amour et Famille
Pendant toute la période du confinement, le CLER vous apporte son soutien en
vous offrant à titre gracieux et solidaire un temps d’écoute individuelle ou en couple.
Si vous ressentez le besoin de parler de situations de couple ou de famille difficiles à vivre,
nous vous proposons des entretiens téléphoniques ou en visioconférence avec l’un des
conseillers conjugaux et familiaux du CLER. ■
Pour notre diocèse 
: Elisabeth Bonnet, Auxerre 
; bonnet_elisabeth@orange.fr,
06 75 55 18 20

Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 5

 Initiatives
Onction des malades et miséricorde de Dieu
La chancellerie du diocèse édite régulièrement une
“Lettre”. En raison de la crise sanitaire actuelle, le
chancelier de notre diocèse, le père Hugues Guinot,
a publié une “Lettre” non prévue dans la planification
initiale, sur le thème de l’onction des malades et de la
Miséricorde de Dieu. Voici quelques extraits de cette
lettre à lire dans son intégralité sur le site du diocèse.
Il n’est pas possible ces temps-ci de conférer
le sacrement. Mais la situation que nous vivons
suscite des questions ; d’où, sans prétention
d’exhaustivité, les quelques repères qui suivent,
en quatre sections : onction des malades et
finitude humaine (I) ; fondements bibliques
et théologiques de l’onction des malades
(II) ; miséricorde divine et sacrement (III) ;
célébration du sacrement (IV).
III. Miséricorde divine et sacrement
Si le ministre du sacrement adopte une
attitude miséricordieuse, c’est parce qu’il
témoigne de la miséricorde de Dieu lui-
même. La miséricorde du Père, dont le Fils
est le visage, est expression de l’amour éternel
du Père, amour plus fort que toute mort.
Littré définit la miséricorde comme “le
sentiment par lequel la misère d’autrui touche
notre cœur”. Dans l’idée de miséricorde, il y
a donc comme une inversion : quelqu’un est
atteint par la misère (le mal, la maladie), et
c’est un autre qui en assume la souffrance.
Cette miséricorde est donc encore plus forte
que l’empathie. À titre d’exemple, pensons
à ce qu’une maman peut éprouver lorsque
son enfant est malade : la maman communie
aux souffrances de l’enfant, au point qu’elle
en ressent quasi physiquement la douleur.
C’est l’enfant qui est malade, mais c’est
la mère qui souffre. Théologiquement, une
telle miséricorde est un attribut de Dieu lui-
même, qui culmine remarquablement dans
les souffrances de la croix. C’est, selon nous,
la logique intrinsèque de l’épisode du bon
samaritain en Luc 10, 29-37.
IV. Célébration du sacrement
Dans le contexte actuel du confinement, il n’est
pas possible de célébrer communautairement.
Mais il est également impossible de
célébrer individuellement, en raison des
risques épidémiologiques liés aux contacts
humains. Cela ne signifie pas pour autant
que nous ne pouvons rien faire. D’ailleurs,
dans les offres diverses de célébrations, la
prière pour les malades et pour ceux qui
les secourent est intensément présente.
Nous ne sommes pas directement dans
la célébration du sacrement à strictement
parler. Mais nous sommes dans un cadre
ecclésial et communautaire, qui existe
même dans la distanciation sociale. Il y a là,
paradoxalement, une authentique dimension
sacramentelle, parce que nous sommes bel
et bien dans la sacramentalité de l’Église.
Célébrer le sacrement de l’onction des
malades est actuellement exclu. Ce qui est
vrai pour l’onction des malades est vrai pour
l’eucharistie et pour le sacrement du pardon.
C’est pourquoi la Pénitencerie apostolique,
dans un décret du 19 mars 2020, accorde
l’indulgence plénière aux malades du Covid-
19 et aux soignants, et aussi plus largement.
Cette indulgence suppose de demeurer,
au cœur de l’épreuve, concrètement uni à
la foi et à la prière de l’Église, en usant des
moyens proposés par notre diocèse et nos
paroisses en contexte de confinement. ■
père Hugues Guinot, Chancelier du diocèse
chancelierdioc.sensauxerre@gmail.com

Retrouvez l’intégralité de cette lettre sur le site du diocèse

https://www.yonne.catholique.fr/actualites/lonction-des-malades-et-misericorde
6 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
 Initiatives
Lourdes en diocèse
À l’heure où nous imprimons ce numéro, nous n’avons aucune visibilité
sur la tenue des rassemblements tels que les pèlerinages. Une chose est
certaine cependant : la raison d’être du pèlerinage diocésain à Lourdes est
l’accompagnement des malades. Isabelle O’Brien nous rappelle le cœur de la
démarche de ce pèlerinage.
Avec la Pandémie que nous vivons actuellement, cette année ne sera pas comme
les autres. Outre la santé des uns et des autres, nous n’en connaissons pas encore
les répercussions pour notre pèlerinage. Ce qui est sûr, c’est que les malades auront
toujours la première place et que ce que nous proposerons gardera ce cap. Tous les
groupes de pèlerins : jeunes et moins jeunes, seuls ou en famille pourront être au
rendez-vous également.
À Lourdes, les malades ont la première place
En arrivant à Lourdes, la première place donnée aux malades est si belle à voir que
cela peut surprendre. Quand les voitures s’arrêtent dans la rue pour laisser passer une
procession de charrettes bleues et de fauteuils roulants, cela révèle une vérité essetielle :
à la Grotte, les personnes les plus fragiles sont effectivement aux premières loges, elles
sont devant, elles ont les places dans le “carré d’Or” pour vivre les liturgies de la messe
et du chapelet. Leur regard porté vers la Grotte et leur cœur rejoignent la Vierge Marie.
On peut se poser la question, mais “qui n’est pas une personne fragile ?” ou encore
“qui n’est pas malade ?” C’est effectivement la raison pour laquelle nous faisons tous
procession à la Grotte comme nous l’a demandé la Vierge pendant l’une des apparitions
à sainte Bernadette. Cela devient non seulement une démarche spirituelle personnelle
pour chacun de nous, mais aussi une véritable démarche diocésaine.
Si les membres de l’Hospitalité accompagnent continuellement ceux qui sont malades
dans leur corps durant ces journées à Lourdes, c’est pour permettre à ces “pauvres”
d’accéder à la grotte. Leur dévouement, leur travail, leur accompagnement, leur joie
de vivre, sont vécus à la lumière du Christ qui a lavé les pieds de ses disciples et qui
nous met en route pour servir nos frères.
Ces journées passées à Lourdes dans l’amitié,
&

Conditions générAles de pArtiCipAtion Au pèlerinAge

ons sur le pèlerinage
ont une répercussion et sont un message pèlerins
ar à : m 
Avallon m  d’espérance
Auxerre Charmoy
m  très important pour les malades.
Sens
m  Adultes
Participation financière : pour un adulte voyageant par le car de jour aller/retour et logé en
chambre double : 516 € dont 264 € pour l’hébergement et 4 € d’assurance (sur la base des
tarifs connus au 1er mars 2020).
rdes par mes propres moyens m Ce tarif comprend : le transport en car, l’hébergement et les repas, l’assurance (multirisques,
L’ambiance au moment du départ des cars de rapatriement et bagages - notice d’assurance disponible sur le site internet des pèlerinages),
la place pour le spectacle musical “Bernadette de Lourdes” où nous irons tous ensemble en
ne chambre
Saint❍ couple
❍ 1 lit (chambre simple)
❍ 2 lits (twin) Frai, (double)est signe d’une expérience très forte
diocèse, la participation aux frais des Sanctuaires, et le livret du pèlerin.

durant le pèlerinage. Les hospitaliers ressentent

Ce prix ne comprend pas : les dépenses personnelles, les pourboires et quêtes, le supplément
artager la chambre avec ...................................................................................
en chambre individuelle.

lad’inscrits
fatigue et double, une vraie joie : la joie parfaite que
accepte de loger avec la personne que vous m’aurez indiquée. Toute arrivée ou tout départ en cours de pèlerinage n’entraînera pas de remboursement, sauf sur
présentation d’un justificatif médical.
tion de ma part, ou en cas de nombre impair en chambre

nous enseigne saint François. Ce départ des

pation au surcoût “chambre simple” pourra m’être demandée. Hébergement : la pension complète comprend 5 nuitées & petits-déjeuners et 9 repas (du dîner
du 24 août au déjeuner du 28 août). Les prix indiqués s’entendent en chambre double. Vous avez

malades et des membres de l’Hospitalité est la possibilité de demander une chambre simple moyennant un supplément.
Le règlement :
ansport en car
pourp moi une ropres moyens
prière d’action de grâce vécue
Il est possible de payer par chèque(s), par virement ou par chèques vacances.
Si vous payez par chèque(s), vous avez la possibilité de payer en plusieurs fois (dates d’encaissement

intensément dans un désir partagé de revenir

252 € 92 € à indiquer au dos des chèques). Le total pourra être étalé jusqu’au 31 août 2020. Les chèques sont
à établir à l’ordre de la “direction des Pèlerinages”.
Hôtel : ............... € Hôtel : ............... €
en diocèse l’année suivante et la conviction que
Si vous payez par virement, la somme est à régler dans les 8 jours après l’envoi de l’inscription.
Total : ............... € Total : ............... €
Conditions d’annulation

nous allons prier les uns pour les autres d’ici-là. Annulation par le pèlerin : retenue de 50 € (frais administratifs).
Annulation par la direction des Pèlerinages : le pèlerinage peut être annulé par la direction
modalités de paiement : diocésaine des Pèlerinages en cas de force majeure (catastrophes naturelles par exemple).

Les pèlerinages qui ne peuvent avoir lieu en ce

❍ virement
(mettre le nom du pèlerin dans le libellé)
Nos pèlerinages sont effectués selon les conditions générales de vente qui ont été fixées par les
articles L211-9 et L211-16 du code du Tourisme, les dispositions des articles R211-7 à R221-14 du
yer en plusieurs fois jusqu’au
ndiquant au dos des chèques les moment, proposent une démarche spirituelle
IBAN : FR58 2004 1010 0401 0252 2A02 583
BIC PSSTFRPPDIJ
code du Tourisme fixant les conditions d’exercice des activités relatives à l’organisation et à la vente de
voyages ou de séjours.
ent ; chèques à l’ordre de la
en lien avec les Sanctuaires. Remettons notre
Domiciliation : La Banque Postale

Lourdes
lerinages”. Direction des Pèlerinages - Diocèse Sens

pèlerinage diocésain au Seigneur. ■

7, rue Française - 89000 Auxerre
ues : ........................................

oir pris connaissance des conditions générales (au dos du tract).

signature : Isabelle O’Brien
Direction des Pèlerinages - diocèse de Sens & Auxerre
+ Association diocésaine de Sens -7, rue Française - CS 287 - 89005 Auxerre cedex
“Je suis l’Immaculée Conception”
pelerinages@diocese89.fr
: pelerinages@diocese89.fr - 03 86 72 93 90 - z 06 30 35 06 10
j www.yonne.catholique.fr/pelerinages
(

du 24 au 29 août 2020
N° d’agrément : IMO 089 110003 • Assurance : Mutuelle Saint-Christophe 06835716004
• Garantie financière : Atradius 543900

remplir au dos les autorisations Réalisation : service Communication du diocèse de Sens & Auxerre - mars 2020 - Crédits photographiques : Alexandre Rendu - Isabelle O’Brien
Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
Organisé par la direction des Pèlerinages du diocèse de Sens & Auxerre 7
10/03/2020 16:26
 Initiatives
Séminaire confiné
Comme toute la France, voici trois semaines bientôt que le Séminaire
Notre-Dame de l’Espérance se trouve en confinement mais hors Orléans.
La communauté est en diaspora aux quatre coins de la France. D’Antibes à
Maubeuge, de Saint-Claude à Dax en passant par Limoges, la communauté
du séminaire colore partout en France. Comme le virus, aucune région n’est
épargnée par le séminaire ! (texte du 4 avril 2020)

M ais rassurez-vous, ce ne sont pas des membres de la communauté paroissiale.

vacances. Tout le monde connaît le
légendaire sérieux des séminaristes, aucun
n’a imaginé en profiter pour boire l’apéritif
sur la terrasse et jouer à la pétanque en
pensant au doux souvenir des frères de
communautés. Non vraiment, aucun… Il
est donc décevant de voir que c’était
là la peur des membres du conseil du
séminaire !
Conséquence : chacun a été envoyé non
en famille mais en “stage pastoral” dans
une paroisse. Vous allez penser que c’est
une blague, que peut-il rester comme
pastorale en ce temps de confinement ?
Plus de catéchisme ? Plus d’accueil au
presbytère ? Plus d’aumôneries ? Même
plus de messes avec les fidèles ? C’était
sans compter sur la capacité de l’Église à
s’adapter ! Voilà les séminaristes devenus
des stars (au moins !) des réseaux sociaux,
des youtubeurs confirmés et des employés
de plateformes téléphoniques chaleureux.
Tout est bon pour maintenir le lien avec les
8 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
Activité que vous avez sans doute vu
naître dans vos réseaux : messes et/ou
offices de la liturgie des Heures diffusés
en direct sur internet ; vidéos méditatives
ou catéchétiques sur la Parole de Dieu ou
des œuvres d’arts ; propositions d’aides
aux achats de premières nécessités pour
les personnes à risques ou même tout
simplement propositions d’appels pour les
personnes isolées. Et malheureusement
aussi, dans un contexte peu évident, les
funérailles continuent d’être célébrées
dans la limite de vingt personnes autorisées
à l’église. Il est dur de voir partir ainsi des
personnes dans un tel anonymat. Cinq
personnes seulement sont autorisées au
cimetière. Comment faire son deuil quand
on ne peut pas accompagner son défunt
jusqu’au bout ? Pour nous, il ne nous reste
que la prière. Et c’est déjà beaucoup.
Le “stage pastoral” c’est bien, mais il y a
quand même une année universitaire qui
se retrouve amputée d’un mois au moins
 Initiatives

Article à retrouver sur le site du séminaire interdiocésain

http://www.seminaire-orleans.fr

de travail acharné ! Alors le télétravail On découvre chez les séminaristes plein

on s’y met aussi. Comme on peut et
chacun selon son débit internet et sa
maîtrise informatique, ce qui est assez
variable dans les deux cas ! Malgré tout,
chaque séminariste doit trouver quatre
heures de travail universitaire par jour
selon les recommandations du Conseil du
séminaire. Moi qui n’avais jamais travaillé
quatre heures par jour au séminaire…
Rassurez-vous donc, les séminaristes ne
s’ennuient pas ! On fait le compte : quatre
heures de travail universitaire, “stage
pastoral”, cuisine, repas, ménage, courses
diverses (avec dérogation bien entendu),
messes, offices, prière personnelle,
sommeil et tout de même un peu de
loisirs : 25 h. J’exagère peut-être un peu,
c’est vrai.
Finalement, les séminaristes ne sont pas
malheureux ni à plaindre. Côté santé,
deux suspicions de coronavirus dans la
communauté mais en définitive aucun cas
de dépistage positif.
de nouveaux talents et de créativité :
certains se mettent à la composition
musicale, à la cuisine, à la boulangerie…
Pour ma part j’essaie le piano. Objectif :
devenir le nouveau Mozart du XXIe siècle.
On m’a fait remarquer que j’avais le niveau
de Mozart lorsqu’il avait six mois. Moi j’ai
atteint ce niveau en trois semaines : je suis
en avance sur mon objectif !
Tous espèrent un retour le plus rapide
au séminaire afin de retrouver la
communauté et ses joyeux visages. On
finit par s’attacher aux personnes et c’est
toujours lorsqu’on s’éloigne que l’on s’en
rend compte.
Nous vous confions tous à Notre-Dame
de l’Espérance, pour qu’elle vous donne
un peu de son Espérance, celle du Samedi
Saint lorsque tout semble perdu et que,
pourtant, elle seule espère encore. Alors
dans la joie de Pâques, Salut ! ■
Foucauld Pommier, 3e année, diocèse de Moulins

Œufs de Pâques
ZOOM

Cette année encore, des œufs en chocolats devaient

être proposés à partir de la messe des Rameaux, pour
récolter des fonds pour les futurs prêtres et diacres.
Cette année, confinement oblige, la gourmandise
solidaire devra attendre.
L’opération “œufs en chocolats”, qui permet de soutenir
financièrement le séminaire, est reportée à la fin du
confinement. Nous vous tiendrons informés dès que
possible.
À savoir : la formation d’un séminariste coûte par an 20 000 € au diocèse (hébergement
et nourriture, frais d’études, couverture sociale, indemnités et stages) et ce, pendant les
six ans que dure sa formation. ■
soutien@diocese89.fr

Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 9

 “Jeunes, vous êtes le présent”
"Groupe Passerelle" avec l’Hospitalité
Durant le pèlerinage annuel du diocèse à Lourdes, les jeunes les plus âgés ont
le choix de participer au “groupe passerelle” : une chance pour ces jeunes de
découvrir l’Hospitalité ! En effet, ce groupe mixe deux statuts : jeune et hospitalier.

D urant le pèlerinage, les jeunes du “groupe
passerelle” vivent le service de l’Hospitalité
de plus près en aidant toute la journée :
repas, nettoyage des chambres, temps
avec les pèlerins malades… Ils restent
cependant jeunes et profitent également
des temps qui leur sont consacrés comme
les temps de réflexion biblique, le chemin
de croix ou encore les repas et l’hôtel avec
leurs amis.
J’ai pu, il y a deux ans, intégrer ce groupe.
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre.
C’est ce qui m’a permis de me rendre
compte du travail des hospitaliers et de
comprendre pourquoi Lourdes est si
important pour les pèlerins malades.
Quand nous sommes “passerelle”, nous
nous levons le matin vers 6h pour être à
l’heure pour le petit-déjeuner des pèlerins
malades. Arrivés à l’accueil des malades,
nous allons les chercher dans leur chambre
pour les amener à table. Durant le repas,
certains s’occupent du service et d‘autres
vont aider au nettoyage des chambres.
Tout le travail est fait avec les hospitaliers
de notre diocèse : ils nous expliquent les
bons gestes, les petits détails à voir pour le
service, en fonction des régimes…
Ensuite, nous raccompagnons les pèlerins
dans leur chambre, nous les aidons à
prendre les affaires
dont ils auront besoin
pour la matinée et
nous les descendons
à l’accueil, où
les jeunes nous
attendent la plupart
du temps pour le
brancardage.
Toute la journée,
nous accompagnons
les pèlerins aux
prières, offices et
autres temps forts.
L’une des activités
avec les pèlerins
12 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
qui m’a beaucoup touché est la messe
internationale : on se rend compte à ce
moment-là que nous ne sommes pas seuls
et que d’autres pèlerins malades viennent
du monde entier pour aller à la grotte.
L’aide que nous apportons aux pèlerins
pendant la messe est très enrichissante
car nous pouvons voir la joie que leur
procure l’évangile. Un des temps forts
est aussi la messe de sacrements des
malades. Lors de l’imposition de l’huile,
nous pouvons voir à nouveau la joie et le
bonheur qu’ils vivent lors de ce pèlerinage.
Durant toutes ces activités avec les
pèlerins, nous approfondissons la rencontre
et apprenons à les connaître. L’une des
choses que je trouve magnifique, en étant
hospitalier, est de pouvoir écouter les
pèlerins me raconter leur vie, ce qu’ils ont
pu vivre et pourquoi ils sont là aujourd’hui.
C’est pourquoi, j’invite les jeunes à venir
à Lourdes et à découvrir l’Hospitalité
que ce soit par le “groupe passerelle” ou
directement avec l’Hospitalité.
Dieu est bon et il nous veut aimé, alors
aimons en retour les personnes qui en
ont besoin, celles qui n’ont pas beaucoup
de visite pendant l’année et qui n’ont plus
de famille. “Prions pour les personnes âgées
qui souffrent d’une grande solitude” Pape
François. ■ Hippolyte Canler
Clara, Côme, Jeanne, Sarah, “groupe passerelle” 2019 ©Marité Fredon
 Dossier

© IT

La simplicité
"Il peut y avoir de nombreuses théories sur ce qu’est la sainteté, d’abondantes explications
et distinctions. Cette réflexion pourrait être utile, mais rien n’est plus éclairant que de
revenir aux paroles de Jésus et de recueillir sa manière de transmettre la vérité. Jésus
a expliqué avec grande simplicité ce que veut dire être saint, et il l’a fait quand il nous
a enseigné les béatitudes (cf. Mt 5, 3-12 ; Lc 6, 20-23). Elles sont comme la carte
d’identité du chrétien. Donc, si quelqu’un d’entre nous se pose cette question, “comment
fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ?”, la réponse est simple : il faut mettre en
œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes. À
travers celles-ci se dessine le visage du Maître que nous sommes appelés à révéler dans le
quotidien de nos vies. ■ Gaudete et exsultate, n° 63

"La spiritualité chrétienne propose une autre manière de comprendre la qualité de vie,
et encourage un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier
profondément les choses sans être obsédé par la consommation. Il est important
d’assimiler un vieil enseignement, présent dans diverses traditions religieuses, et aussi
dans la Bible. Il s’agit de la conviction que “moins est plus”. En effet, l’accumulation
constante de possibilités de consommer distrait le cœur et empêche d’évaluer chaque
chose et chaque moment. En revanche, le fait d’être sereinement présent à chaque
réalité, aussi petite soit-elle, nous ouvre beaucoup plus de possibilités de compréhension
et d’épanouissement personnel. La spiritualité chrétienne propose une croissance par
la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. C’est un retour à la simplicité qui nous
permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités
que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous
ne possédons pas. Cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple
accumulation de plaisirs. ■ Laudato si’, n° 222
Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 13
 Dossier
S comme simplicité
Pour entrer dans ce dossier sur la simplicité, laissons-nous guider par Mgr Hervé Giraud
qui manifeste depuis toujours la volonté de rejoindre nos contemporains en leur expliquant
simplement la foi en Christ, d’abord par la publication d’une série de frises “la foi... simplement”
et depuis peu en proposant les “Théobasic”.
"J’ai bien peur que… votre intelligence des
choses ne se corrompe en perdant la simplicité
et la pureté qu’il faut avoir à l’égard du Christ”
(2 Co 11,3). Paul nous invite à ne pas nous
écarter de la simplicité, et de la simplicité
envers le Christ, sous peine de corrompre
nos pensées. À la fin d’une année de
formation en tout domaine, il est bon
de nous demander si nous nous sommes
simplifiés, si nous sommes devenus plus
simples et notamment envers le Christ.
Être simple, devenir simple, est une
attitude et une exigence humaine. La
simplicité est souvent appréciée chez
quelqu’un. Or dans un monde devenu
de plus en plus complexe il est bon de
vouloir devenir simple. La simplicité voulue
n’est pas un mauvais désir. Au contraire
elle est un désir qu’il ne faut ni blesser ni
entraver. Vouloir devenir simple c’est en
effet désirer ressembler à Dieu qui seul
l’est vraiment. Nous naissons complexes,
mais il nous faut devenir simple par la grâce
du baptême. Désirer cette simplicité exige
d’accueillir l’Esprit qui travaille en nous.
Retrouvez les Théobasic de Mgr Hervé Giraud sur son diaire : http://mgrgiraud.fr
14 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
Vouloir être simple, pour un prêtre ou
un futur prêtre, est donc une attitude
pastorale et missionnaire. Car nous avons
à rendre accessible le message qui nous
rend libres. Nous ne devons pas mettre
des obstacles à ceux qui aspirent à un
témoignage ni simpliste ni simplet mais vrai
et intelligent.
En ce sens la simplicité ressemble à la
gratuité dont parle Paul quelques versets
plus loin : “Je vous ai annoncé l’Évangile de
Dieu gratuitement” (2 Co 11,7). La simplicité
n’est pas au seul service de la paix intérieure
ou de la satisfaction psychologique. La
simplicité elle-même, parce qu’elle est un
don à faire grandir, vise l’annonce gratuite
de l’Évangile de Dieu. La simplicité sert la
mission. Les pauvres que nous rencontrerons
seront ici nos juges.
Oui, annoncer l’Évangile gratuitement et
avec simplicité, tel est bien notre but.
Cela exige une attitude et un travail. C’est
ne pas chercher à faire du nombre, ou à
maîtriser, mais à entrer dans la logique
filiale du Christ lui-même. Il a annoncé le
Royaume avec la simplicité des paraboles.
Il a annoncé le Royaume avec la gratuité
de celui qui reçoit tout gratuitement du
Père pour se donner gratuitement.
En nous demandant la simplicité envers le
Christ, Paul a raison. Il saisit que le Christ
s’est d’abord fait simple pour nous et qu’il
nous donne de le rencontrer avec cette
même attitude.
Cette simplicité, nous la retrouvons
dans la prière du Notre Père. Jésus nous
invite à ne pas rabâcher, à prier le “Notre
Père”. Le jour où nous dirons simplement
cette prière, nous ne serons pas loin de
le rencontrer en plénitude. Que le Père
vous accorde une prière simple, un cœur
simple, un cœur de pasteur. ■
Mgr Hervé Giraud
 Dossier
"Avec simplicité de cœur"
Avec les mesures de confinement imposées à tous
pour le bien de tous, le temps pascal que nous
vivons est bien étrange et insolite. Impossible de se
rassembler pour les grandes célébrations et les fêtes
de la foi. Impossible de se regrouper pour réconforter
ou étreindre celles et ceux qui sont dans la peine ou
l’épreuve. Même se rendre visite ou partager un repas
entre amis n’est pas envisageable…
C e temps pascal va-t-il se limiter ou
se transformer en un temps de repli sur
soi, de chacun pour soi ? Rester chez
soi par nécessité peut nous laisser
devant une grande solitude, un grand
vide… qui n’est pas sans rappeler celui
d’un certain tombeau… Comme pour les
femmes venues au matin de Pâques, des
événements bousculent nos habitudes
et nos certitudes confortables… Mais la
Parole de Dieu aussi ! Elle nous pousse à
être inventifs ou créatifs pour vivre notre ©Dimitri Conejo Sanz from Cathopic
foi, et pour rester attentifs aux autres,
surtout aux plus fragiles.
Souvent restreinte au sens de générosité,
Les lectures du temps pascal nous amènent cette simplicité implique aussi chez Paul le
à réentendre chez nous le témoignage sens de pureté, sincérité, fidélité, vérité : un
des premiers chrétiens dans les Actes de cœur simple donne aux autres sans motifs
Apôtres. Ainsi lors du 2e dimanche, nous cachés, de tout son cœur, sans ambiguïté…
avons pu lire : “Tous les croyants vivaient La simplicité est l’opposé de la duplicité2,
ensemble, et ils avaient tout en commun ; et ils de l’hypocrisie, ou de la séduction. Ainsi
partageaient entre tous en fonction des besoins Paul écrit aux corinthiens : “Mais j’ai bien
de chacun. […] Chaque jour, d’un même cœur, peur qu’à l’exemple d’Ève séduite par la ruse
[…] ils prenaient leurs repas avec allégresse et du serpent, votre intelligence des choses ne se
simplicité de cœur.” (A 2, 44-46) corrompe en perdant la simplicité et la pureté
Mais comment comprendre cette qu’il faut avoir à l’égard du Christ”. (2 Co 11,3)
expression “avec simplicité de cœur”
qui caractérise la vie dans les maisons Ainsi vivre avec simplicité aujourd’hui
des premiers chrétiens ? Le terme grec relève bien plus que d’une sobriété
aphélotès, unique dans le Nouveau matérielle, économique, liée à nos
Testament, définit une attitude propre modes de consommation ou aux défis
aux disciples : “il désigne la simplicité au écologiques pressants. Elle nous engage
sens de l’intention droite, de la décision aussi dans nos paroles, dans nos prises de
sans partage, du total engagement ; il ne position, à plus de retenue ou d’humilité.
s’agit donc pas de frugalité de nourriture, La “simplicité de cœur” est une clé de
mais de sincérité de cœur”1. Il se rapproche fraternité bien utile pour vivre avec les
d’un terme voisin haplotès que l’on trouve autres cette période… mais aussi pour
dans les écrits pauliniens pour encourager permettre d’aborder le prochain défi qui
les chrétiens : vivez “non pour plaire aux attend notre humanité quand, après avoir
hommes, mais dans la simplicité de votre été assignés à résidence, il nous faudra
cœur, en craignant le Seigneur”. (cf. Col être assignés à résilience… ■
père François Campagnac
3,22 ou Ep 6,5)
1.
Daniel Marguerat, Les Actes des Apôtres (1-12), Genève, Ed. Labor et Fides ; 2007, p. 108.
2.
L’étymologie du mot veut dire “d’un seul pli”, sans double pli ou duplicité, donc pas compliqué.
Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 15
 Dossier
Pôle annonce de la foi : comment annoncer
l’Évangile avec simplicité ?
Les trois responsables des services du Pôle annonce de la Foi de notre
diocèse - Hélène Trouvé (Catéchèse), Alexandre Rendu (Évangélisation
des jeunes et Vocations) et Corinne Vettivelu (Catéchuménat) - partagent
leur expérience de l’usage de la simplicité dans l’annonce de l’Évangile.
Du côté de la catéchèse...
J ésus, le premier catéchiste, nous appelle
à marcher à sa suite. À première vue, cela
paraît simple... mais souvent le chemin
semble long, et rejoindre les personnes là
où elles en sont n’est pas chose facile.
Cela demande d’entrer en relation avec la
personne, d’être présent et à son écoute
pour l’accompagner, et d’adapter son
langage à la situation. De nos jours, les
images et les sons accompagnent la parole ;
après tout, le Christ lui-même parlait en
paraboles pour se faire comprendre en
impliquant l’imagination de son auditoire.
Mais il savait également transmettre par
sa personne et ses actes. Aujourd’hui, la
catéchèse pense sa communication dans
un monde où le numérique a sa place. Cela
est encore plus vrai pendant ce temps de
confinement où il nous faut passer par des
médias variés : internet, réseaux sociaux,
téléphone pour garder le lien avec les
catéchistes, les parents et les enfants qui
expérimentent leur rapport au monde à
© Bárbara Hernández from Cathopic
16 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
travers les jeux. “Et si notre cœur et nos
gestes sont animés par la charité, par l’amour
divin, notre communication sera porteuse
de la force de Dieu.” Extrait du message
du pape François, pour la 50e Journée
mondiale des Communications, 2016. ■
Hélène Trouvé
Faut-il être pédagogue pour être simple
ou faut-il user de simplicité pour être
pédagogue ?
D ans “le Maitre ignorant”, J. Rancière
semble indiquer qu’un bon enseignant doit
user de simplicité pour permettre à toutes
les intelligences de comprendre. Et dans
son livre, le maître ignorant utilise une
méthode très simple qui consiste en la
répétition de Télémaque. Ou encore à
promouvoir la transmission de connaissance
par ceux qui la détiennent : il est inutile
d’écrire un ouvrage sur la conservation des
œufs, il suffit de demander à l’agriculteur
de l’enseigner à son fils (p.179)1.
Pour parler de la foi à des adolescents, il ne
faut pas confondre simplicité et simplisme. Si
l’animateur use d’activités ou d’explications
simplistes, non seulement il ne permet pas
aux jeunes de grandir, de se dépasser mais en
plus il risque de perdre de la profondeur des
données de la foi.
La foi est un cadeau de Dieu reçu de
l’Esprit mais pour la comprendre (ce qui
est possible de comprendre) et la vivre, le
meilleur exemple de pédagogue c’est Dieu
lui-même. Il s’est fait pédagogue pour que
son message soit compris par tous et a usé
de simplicité pour pouvoir mettre en œuvre
cette pédagogie.
Dieu se fait homme parmi les hommes,
ouvrier parmi les ouvriers, enseignant, utilise
des images plutôt que des grands discours,
use de méthodes interactives (Pour vous qui
suis-je ? Que disent les Écritures ?), Jésus sait
1.
Rancière Jacques, Le Maître ignorant, Fayard, 10/18, 2017, p.179

s’adapter à chaque personne rencontrée et
répondre à l’attente de cette personne (“Que
veux-tu que je fasse ?”) en toute simplicité.
Ainsi la meilleure méthode pour devenir un
bon pédagogue de la foi, c’est de devenir
élève du Christ et de l’imiter dans chacune
de nos rencontres. ■ Alexandre Rendu
Dire le catéchuménat de façon simple
C’est d’abord rencontrer des hommes
et des femmes en recherche de Dieu, de
cette soif en eux de découvrir le Christ
agissant depuis toujours dans leur vie,
d’accompagner des demandes de baptême,
de confirmation, d’eucharistie. Il est bien
souvent demandé aux accompagnateurs
d’être simples dans leurs échanges. Et
nous sommes bien d’accord que simple, ne
veut pas dire simpliste. C’est parfois tout
un exercice d’utiliser le bon vocabulaire,
les bons mots, les bonnes tournures de
phrases, les bonnes explications sans
tomber dans un cours d’exégète où
seule une poignée d’experts pourraient
comprendre l’amour infini de Dieu pour
chacun de nous.
Il nous faut nous ajuster en permanence et
bien souvent débuter avec des éléments
très basiques. La période du temps pascal
demanderait à comprendre ce qu’est la
Résurrection. Je prendrai donc la fiche
Théobasic n° 5 de Mgr Hervé Giraud
qui est une aide précieuse pour chacun
d’entre nous. Avec les catéchumènes, nous
pourrions nous arrêter sur chacun des mots
pour essayer de les comprendre : Nazareth,
crucifié, Écritures, le Père, les Évangiles,
les apparitions, Christ, Seigneur… La foi ne
Dossier
repose pas sur une catéchèse exclusive mais
nous savons bien qu’un minimum est requis.
Nous pourrions tous nous arrêter au simple
fait que Dieu nous aime et à “la grâce de
Dieu”… Mais si nous rencontrions face à nous
des hommes et des femmes qui prennent du
temps pour nous expliquer les événements
comme le Christ l’a fait avec les pèlerins
d’Emmaüs (Luc 24, 27), cela changerait
probablement le devenir chrétien.
Quel émerveillement quand une clef de
compréhension permet d’ouvrir une porte
non seulement de la connaissance mais
aussi celle d’un chemin qui nous mène vers
d’autres horizons. Mgr Hervé Giraud, lors
de la journée de l’Appel décisif des adultes
en mars dernier à Pont-sur-Yonne nous
a bien rappelé cette importance d’“être le
plus simple possible” envers ces découvreurs
de Dieu, ces chercheurs de sens.
Avoir la foi n’est pas un long fleuve
tranquille. Trouver des mots pour dire ce
qui nous anime l’est encore moins. Il est
au combien difficile de rédiger une lettre
à l’évêque pour faire une demande de
sacrement : qu’est-ce que je vais lui écrire ?
J’ai peur d’être ridicule, de ne pas trouver
les bons mots… Et pourtant chacun sait se
révéler, dire ce qu’il est et la place que Dieu
a dans sa vie. Chacun est capable de dire
un passage des Évangiles qui l’a marqué et
pourquoi il est important pour lui. Alors
oui, soyons simples au catéchuménat pour
que, comme Anthony (catéchumène),
nous puissions dire “Le simple fait d’être
réunis et de prier ensemble m’apaise et donne
un sens à ma vie”. Partons à la rencontre ! ■
Corinne Vettivelu

Comment parler de Dieu avec simplicité ?

Le pape Benoît XVI, au cours de son audience générale du 28 novembre 2012 au cœur de l’Année de
ZOOM

la Foi, répond à cette question centrale : comment parler de Dieu à notre époque ?
“Parler de Dieu signifie donc faire comprendre par la parole et par la vie que Dieu n’est
pas le concurrent de notre existence, mais qu’il en est plutôt le véritable garant, le garant
de la grandeur de la personne humaine. Nous revenons ainsi au début : parler de Dieu est
communiquer, avec force et simplicité, avec la parole et avec la vie, ce qui est essentiel : le
Dieu de Jésus Christ, ce Dieu qui nous a montré un amour si grand, au point de s’incarner,
de mourir et de ressusciter pour nous ; ce Dieu qui demande de le suivre et de se laisser
transformer par son immense amour pour renouveler notre vie et nos relations ; ce Dieu
qui nous a donné l’Église, pour marcher ensemble et, à travers la Parole et les sacrements,
renouveler toute la Cité des hommes, afin qu’elle puisse devenir Cité de Dieu”. ■
http://www.vatican.va
Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 17
 Dossier
Photographie et simplicité : en quoi est-ce lié ?
Nous avons posé cette question à Jean-Michel Terreau, passionné de photographie,
membre d’un club photo, résident à Domecy-sur-Cure. Pour lui, cette question
est tout à fait essentielle en photographie et il nous explique pourquoi.
© Jean-Michel Terreau
Pour être “lisible” une photo doit être
composée de peu d’éléments, sinon le regard
de celui qui la voit, d’une part ne verra pas le
message que la photo veut exprimer, mais
surtout ce regard ira se perdre dans des détails
de peu d’importance. La simplicité d’une
photo doit donc permettre d’exprimer très
lisiblement le message qu’elle veut faire passer.
Certains ne peuvent s’empêcher de passer
des heures à essayer de disséquer, de tenter
d’expliquer ce que le photographe a bien voulu
exprimer par sa photo. Une bonne photo n’a
pas besoin d’être expliquée. Son message
doit s’imposer. Certaines images vont même
18 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020
être minimalistes. Nous avons tous en tête
ces photos montrant un lagopède avec ses
plumes d’hiver perdu dans un champ de neige.
Je vous renvoie également à certaines photos
de Vincent Munier pour leur simplicité.
La simplicité peut être exprimée de 2 façons
La photo d’un moine en prière dans sa cellule
ou bien dans la solitude d’une crypte de la
Pierre-qui-Vire devrait par sa simplicité être
une évocation de la Transcendance qui habite
tout homme.
À contrario, une photo prise au moment
de l’un des offices monastiques célébrés
dans l’église du monastère sera composée
d’éléments beaucoup plus nombreux, mais
elle exprimera la simplicité d’une communauté
en prière.
Il me semble que dans l’Évangile, le message
de Jésus est beaucoup moins un message
de pauvreté qu’un vibrant appel à un retour
à la simplicité. Et cet appel à la simplicité
est en fait une exhortation à aller droit à
l’Essentiel. Avec une composition simple une
photo permettra plus facilement d’exprimer
ce chemin reconduisant à cet Essentiel qui
nous habite.
Il y a une richesse et une puissance dans la
simplicité d’une photo qui devrait comme
épurer le regard de celui ou celle qui la
regarde pour le saisir, le provoquer, pour le
pousser dans ses profondeurs là où se tient
cet Essentiel. D’autre part, s’appuyant sur
l’hébreu, Annick de Souzenelle enseigne que
la “chose” regardée doit reconduire au Verbe
divin qui la fonde. Elle nous dit également,
que intérieur et extérieur sont les deux pôles
d’une même réalité.
Le rôle du symbole
Le symbole est actif et reconduit au monde
des archétypes, c’est à dire au monde divin.
Avec la photo, la beauté d’une fleur par
sa simplicité, saura-t-elle être un appel, le
miroir extérieur de notre beauté intérieure et
nous y reconduire ?
Une photo doit interpeller celui qui la regarde
dans ses questionnements et lui faire prendre
conscience de ce qui l’habite. ■  Jean-Michel Terreau
 Dossier
Idées de lectures : relire Éloi Leclerc
Le confinement entraînant la fermeture des librairies nous amène
à revisiter nos bibliothèques et à ouvrir à nouveau nos livres que
nous avions achetés et lus il y a longtemps. Parmi eux, il y a le
classique de la littérature spirituelle contemporaine d’Éloi Leclerc
intitulé “Sagesse d’un pauvre”. Cet ouvrage fut publié la première
fois en 1959.
S on auteur, franciscain d’origine bretonne ayant connu
la captivité et la déportation pendant la seconde guerre
mondiale sait d’expérience ce qu’est le tragique de la vie
des hommes. Et pourtant, il ne cède pas au désespoir.
Toute son œuvre est un témoignage rendu à la lumière du
Christ qui se reflète en particulier à travers la figure de
sainteté qu’est François d’Assise. Que se passe-t-il quand
un homme traverse le tamis du mystère pascal à l’occasion
d’une épreuve personnelle ou collective ? En quoi la foi
lui permet-elle de tenir debout ou d’être tenu par le Très
Haut ?
Pour Éloi Leclerc, Dieu demeure le Dieu tout puissant qui
porte tous les êtres. L’homme est appelé à reconnaître que
Édition 2007 Dieu EST et que cela suffit. C’est dans la dépossession
totale des biens et de soi-même que réside le secret de
la simplicité et donc de la joie chrétienne. Oui, lire et relire ces pages pleines de lumière
et à la fois hyper réalistes nous fait du bien. Il ne s’agit pas d’une consolation facile, un
peu comme on prendrait un bonbon mais d’une nourriture vraiment substantielle pour
nos âmes qui a l’avantage d’être accessible. L’on pourra aller plus loin et explorer l’œuvre
assez abondante d’Éloi Leclerc. Pour cela, un certain nombre d’ouvrages récents (qui
nous fournissent la bibliographie complète de l’auteur) peuvent nous aider. Nous en
mentionnons ici-même trois :
• É. Leclerc, La fraternité en héritage. Ma vie avec François d’Assise, Paris, Éd. Franciscaines,
2015.
• Michel Sauquet, Éloi Leclerc ou l’espérance franciscaine. Biographie, Éd. Salvator, 2018.
• Anne Ducrocq (éd.), Éloi Leclerc. le choix de la simplicité. Textes d’Éloi Leclerc choisis,
Paris, Éd. Desclée de Brouwer, 2017. ■
père Christophe Champenois

Éloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre, Éd. Desclée de Brouwer, 1991, p. 78, extrait
ZOOM

“Cette journée du vendredi saint fut épuisante. François la trouva très longue. Mais le soir
vint, apportant la paix. Une paix profonde, comme celle qui tombe lentement sur les labours
quand le dur travail est terminé. […] En revenant vers l’ermitage, François sentait peu à peu
cette paix l’envelopper et l’envahir. Tout était consommé. le Christ était mort. Il s’en était
remis à son Père, dans un désistement radical. Il avait accepté l’échec. Sa vie humaine,
son honneur humain, sa peine humaine elle-même, tout cela s’était effacé à ses yeux et
avait cessé de compter. Il ne restait plus que cette réalité démesurée : Dieu est. Cela seul
importait. Cela suffisait : que Dieu soit Dieu. Tout son être s’était courbé devant cette seule
réalité. Il avait adoré l’Unique. Il était mort dans cette acceptation sans réserve. Dans cette
extrême pauvreté et ce suprême accueil. Et la gloire de Dieu l’avait saisi”. ■

Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 19

 Dossier
La simplicité de Marie
En ce mois de mai, nous nous tournons
vers la Vierge Marie.
Marie, comme Joseph et Jésus, a mené une vie simple,
cachée, silencieuse, toute donnée au travail des heures
et des jours. De ce travail quotidien, parlant et agissant
avec discrétion, elle nous donne le respect et le goût.
“Lorsque Marie a reçu la visite de l’ange, c’était une jeune
fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des
femmes de son village. Et si le regard de Dieu s’est posé de
façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie
peut vous dire encore qu’aucun de vous n’est indifférent à
Dieu”. (Benoît XVI en France, 14 septembre 2008)
Rien donc d’extraordinaire dans sa vie, tout paraît
normal. Mais sa vie simple est un lieu de contemplation
du Dieu avec nous. Marie devient un pont, un canal
entre Dieu et les hommes. Elle prie avec nous et pour
nous. “Marie, son âme est si simple, les mouvements en
sont si profonds que l’on ne peut les surprendre ; elle semble
reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin,
l’Être simple. Aussi, est-elle si transparente, si lumineuse
qu’on la prendrait pour la lumière. Pourtant elle n’est que
‘miroir du Soleil de justice’. Plus qu’aucune autre sainte, elle
La Vierge de l’Annonciation, Pompeo Batoni me semblait imitable, sa vie était si simple !” (Élisabeth de
(vers 1741), Musée du Louvre. la Trinité, 1881-1906).
La vie de Marie est simple, mais difficile aussi : Marie connaît la douleur, la souffrance.
Elle connaît la vie et ses moments difficiles ; elle peut donc comprendre nos épreuves et
nous aider à nous tenir debout, à être fidèles, à poursuivre le chemin. “Qui, mieux que
Marie, a vécu une vie simple en la sanctifiant ? Qui, mieux que Marie, a accompagné Jésus
dans toute sa vie, joyeuse, souffrante et glorieuse, est entrée dans l’intimité de ses sentiments,
filiaux pour le Père, fraternels pour les autres ? Qui, mieux que Marie, associée maintenant à
la gloire de son Fils, peut intervenir en notre faveur ? Elle doit maintenant accompagner votre
vie”. (Jean-Paul II, 6 mai 1980). ■ père Jean-Daniel Planchot, cm
Aumônier et directeur national de l’Association de la Médaille Miraculeuse

Mai, le mois de la Vierge Marie

ZOOM

Le pape Paul VI lors du Regina Caeli du 30 avril 1978 nous rappelait que “le mois de
mai… est le mois de la Vierge Marie. Cette tradition se présente dans la piété populaire
de l’Église depuis le 18e siècle. Assez récente donc et sans un schéma liturgique précis,
elle est exprimée le plus souvent dans l’après-midi… C’est un culte organisé oui, mais qui
exprime un sentiment religieux spontané et réfléchi de cœurs dévoués à Marie et initiés à
sa théologie. Celle-ci relève et se rattache à celle du Christ qui n’est autre que la théologie
du Dieu fait homme, notre Maître et notre Sauveur.
Cette dévotion [...] nous invite à la contemplation du mystère de l’Incarnation et à celui
de son couronnement triomphal dans la gloire du Christ. Elle nous rapproche de la Vierge
Marie, du typus comme le dit saint Ambroise, du modèle idéal de la perfection qui devient
pour nous source d’imitation inépuisable et originale comme aussi le modèle d’une mère
sublime, aimable, vraiment sainte, miroir de bonté et de sainteté. Et puis, comme tous les
chrétiens le savent, la Vierge Marie est l’omnipotentia supplex, elle est l’avocate qui peut
tout comprendre et tout obtenir”. ■

20 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020

 Dossier
Lettre du pape François à tous les fidèles
pour le mois de mai 2020
Dans une lettre datée du 25 avril 2020, le pape
François invite les catholiques à prier le chapelet
durant le mois de mai, le mois de Marie.
"Chers frères et sœurs,
Le mois de mai est désormais tout proche,
mois où le peuple de Dieu exprime avec
une particulière intensité son amour et
sa dévotion pour la Vierge Marie. Il est de
tradition, en ce mois, de prier le Rosaire
à la maison, en famille. Une dimension, la
dimension domestique, que les restrictions
de la pandémie nous ont “contraints”
à valoriser, également du point de vue
spirituel.
J’ai donc pensé proposer à tous de
redécouvrir la beauté de prier le Rosaire à
la maison pendant le mois de mai. On peut
le faire ensemble ou personnellement ;
c’est à vous de choisir selon les situations, Photo : ©Fernando Nunes from Cathopic
en évaluant les deux possibilités. Mais,
de toute manière, il y a un secret pour Chers frères et sœurs, contempler
le faire : la simplicité ; et il est facile ensemble le visage du Christ avec le cœur
de trouver, aussi sur internet, de bons de Marie, notre Mère, nous rendra encore
modèles de prières à suivre. plus unis comme famille spirituelle et nous
De plus, je vous offre les textes de deux aidera à surmonter cette épreuve. Je
prières à la Vierge que vous pourrez réciter prierai pour vous, spécialement pour ceux
à la fin du Rosaire, et que je réciterai qui souffrent le plus, et vous, s’il vous plait,
moi-même pendant le mois de mai, uni priez pour moi. Je vous remercie et vous
à vous spirituellement. Je les joins à cette bénis de tout cœur”. ■
lettre de sorte qu’elles soient mises à la Rome, Saint Jean de Latran, 25 avril 2020
disposition de tous. Fête de Saint Marc évangéliste

Ô Marie, Aide-nous, Mère du Divin Amour,

tu resplendis toujours sur notre chemin
comme signe de salut et d’espérance.
Nous nous confions à toi, Santé des
malades,
qui, auprès de la croix, as été associée à la
douleur de Jésus,
en maintenant ta foi ferme.
Toi, Salut du peuple romain,
tu sais de quoi nous avons besoin
et nous sommes certains que tu veilleras
afin que, comme à Cana de Galilée,
puissent revenir la joie et la fête
après ce moment d’épreuve.
à nous conformer à la volonté du Père
et à faire ce que nous dira Jésus,
qui a pris sur lui nos souffrances
et s’est chargé de nos douleurs
pour nous conduire, à travers la croix,
à la joie de la résurrection. Amen.
Sous Ta protection nous cherchons refuge,
Sainte Mère de Dieu.
N’ignore pas nos supplications, nous qui
sommes dans l’épreuve,
et libère-nous de tout danger, Ô Vierge
glorieuse et bénie. ■
une des deux prières proposées par le pape François,
à retrouver sur http://w2.vatican.va

Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 21

 Repères pour une vie de foi
Avec saint Matthieu, vivre la Fraternité, fiche n° 7
Nous publions chaque mois, un extrait des fiches du livret d’année "avec saint
Matthieu, vivre la Fraternité". Elles sont téléchargeables sur le site de la formation
permanente : https://www.yonne.catholique.fr/formation.
Tu es le Christ,
le Fils du Dieu vivant ! (Mt 16, 16b)
Juin 2020 - 21e dimanche du temps ordinaire
Près de Tibériade Pourtant, Jésus interdit étonnamment
(Galilée) Jésus à ses disciples de révéler que c’est bien
discute avec des lui, en réalité, le Messie. Pourquoi ?
juifs qui ne croient Jésus n’a pas la même représentation du
pas en lui et réclament Messie que ses adversaires. [...] Jésus
des signes “venant ne veut pas d’un possible malentendu
du ciel” (16, 1-4). Puis de nature politique : le Royaume de Dieu
Jésus passe sur l’autre rive n’est pas un royaume temporel, dans lequel
et enseigne ses disciples le pouvoir appartiendrait aux puissants, il
© Pixabay

(16, 5-12). Ils joignent la s’agit du Règne de l’amour de Dieu, où la

région de Césarée-de-Philippe
(nord-est de la Judée) où Pierre confesse la
foi (16, 13-20), moment-clé chez Matthieu.
Juste après, Jésus annonce pour la première
fois aux disciples sa mort et sa résurrection
(16, 21-23), les exhortant à perdre leur vie
(16, 24-28). La croix est incontournable
pour suivre Jésus jusqu’au bout. ■
Pour méditer
“Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !” Ce cri
de foi de Pierre constitue une clé de lecture
du chapitre 16, et une sorte de charnière
dans l’ensemble du premier évangile, entre
l’incrédulité de certains contemporains de
Jésus et la foi en la mort et la résurrection
prochaines du Christ. La scène se passe en
outre à Césarée de Philippe, ville marquée par
le polythéisme et toutes sortes de croyances :
dans une multiplicité de propositions
religieuses, il n’est pas aisé de nommer le
Christ et de le suivre.
Pour suivre le Christ et s’engager sur le chemin
de la passion, la foi est requise. Mais plutôt
que d’imposer cette foi, Jésus fait en sorte
qu’elle émerge de la bouche des disciples. [...]
Mais en même temps, la confession de foi
dépasse la seule capacité de l’homme, même
si c’est un homme qui l’exprime : ce ne sont
pas “la chair et le sang” de Simon-Pierre, qui
lui inspirent une telle foi, mais Dieu lui-même,
le Père, qui se révèle librement par l’humanité
d’une personne. [...]
première place revient aux plus petits. ■
Pour prier
Dieu notre Père, c’est l’Esprit Saint qui
nous donne d’accueillir Ta Parole et de Te
rendre grâce. Qu’il nous aide encore, jour
après jour, à témoigner de Ton amour pour
nous et à Te rendre gloire par toute notre
vie. Nous T’adressons cette prière par
Jésus, le Christ, notre Seigneur. ■
Pour partager
1. Qu’entendons-nous dire de Jésus
autour de nous, dans notre quotidien ?
Comment réagissons-nous ? Pouvons-
nous échanger quelques témoignages ?
2. Pour nous, pour chacun, qui est
Jésus Christ ? Qu’aimerions-nous en
dire aux autres ?
3. Dieu prend l’initiative de se révéler
lui-même aux hommes. Avons-nous
vécu telle ou telle expérience dans
laquelle Dieu s’est révélé à nous ? De
quelle manière ?
4. Avons-nous confiance dans ce
que nous avons reçu de l’Église ? En
particulier lorsque nous avons à vivre
des épreuves ?
5. À la fin du passage, Jésus ordonne à
ses disciples de ne pas révéler qu’il est le
Messie : comment réagissons-nous ? ■

24 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020


Méditation :
l’incrédulité de saint Thomas
Jean 20, 19-31 : nous voici après la mort de Jésus,
nous dit saint Jean. Étrange, nous venons de fêter la
Résurrection du Christ et l’apôtre omet l’essentiel de
notre foi pour nous replonger dans ce qu’il y a de plus
tragique pour l’homme : la mort. La mort si cruelle et
si injuste de ce Jésus que les foules venaient écouter
et en qui elles avaient mis tant d’espoir.
J ean continue son récit et nous emporte
non pas de bon matin où nous avons
cette sensation que tout renaît, tout
s’éveille à nouveau pour nous faire vivre
une belle journée. Le soir est venu. Nous
sommes en phase avec la nuit où se lèvent
les ténèbres, où nous sombrons dans
l’obscurité, où les peurs et les angoisses
se réveillent, fermons vite portes et volets.
Ne pas s’endormir, rappelons-nous Jésus
au jardin des Oliviers. Veiller.
Le premier jour de la semaine, le
dimanche… et de surcroît le dimanche
soir. Moment où tout est calme avant la
tempête d’une semaine de travail, où l’on
fait avec ce que l’on a, au plus simple : une
soupe, un yaourt et au lit… lundi, nous
avons beaucoup à faire.
Nous sommes dans ce scénario certes
un peu noir avec cette impression sinistre
où tout va mal. Plus d’espoir. On se terre
comme un ours dans sa caverne. Plus de
bruit. Dans cet effroyable calme, il était là
au milieu de ses apôtres, au milieu de nous.
Incrédules que nous sommes, portes et
verrous fermés. Il était là, annonçant la
paix pour tous. “La paix soit avec vous”,
paroles qui chassent la tristesse et libèrent
les joies. La paix dont notre monde
manque tant. La paix que nous voyons
fleurir en ces temps de confinement. La
paix qui nous montre que nous sommes
tous frères.
Jean 20, 19-31
Retrouvez le texte sur AELF
Repères pour une vie de foi
Tu es là, au milieu d’eux. Ton corps
stigmatisé, laissant transparaitre les
douleurs et les souffrances de l’humanité.
Au cœur de cette nuit-là, ta lumière efface
l’obscurité. Par ton corps transpercé,
leurs yeux se sont ouverts. Quoi de plus
lumineux que de faire face à la réalité.
Promesse est engagée “recevez l’Esprit
Saint”. De la création à la fin des temps,
ce même esprit fait de nous des fils et des
filles de Dieu. Reçu de ses mains, il les fait
ministres de la miséricorde. Il transmet un
amour nouveau. À Pâques, nous entrons
dans un temps d’attente pour que nous
croyons davantage dans le mystère de
l’amour de Jésus. Cinquante jours de
prière, où nous demandons que le Saint
Esprit nous soit donné afin que la paix soit
avec nous pour nous ramener au Père.
Et toi, Thomas, tu n’étais pas là. Jésus
a pris ta main et l’a enfoncée dans son
flanc pour que tu saches, que tu sentes,
que tu vois… Jésus est là face à toi. Vois,
crois. Et c’est bien ce qui nous travaille le
plus : croire. Comment mettre des paroles
et des actes sur ce que nous croyons.
Crois et vis… Vis ce que tu crois. Dieu est
amour… Vis l’amour, Dieu est lumière…
Sois lumière pour tes frères, Dieu est
patience… Prends le temps nécessaire
pour vivre avec amour. Et tant d’autres
éléments que l’on pourrait écrire. Sois
croyant ! ■ Corinne Vettivelu
ZOOM
Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020 25
 La tendresse
O n peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y’en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

O n peut vivre sans la gloire

Qui ne prouve rien
Être inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question

Q uelle douce faiblesse

Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment

L e travail est nécessaire

Mais s’il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s’y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long
D ans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l’amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L’amour ne serait rien
Non, non, non, non
L’amour ne serait rien
Q uand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n’est plus qu’un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D’un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n’irait pas plus loin
©Kristýna Matlachová from Pixabay
U n enfant vous embrasse
Parce qu’on le rend heureux
Tous nos chagrins s’effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l’amour
Règne l’amour
Jusqu’à la fin des jours. ■
Source : Musixmatch
Chanson française écrite par Noël Roux,
composée par Hubert Giraud,
➥ interprétée par 45 chanteurs, emmenés par Valentin
Vander pendant ce temps de confinement.

26 Église dans l'Yonne n° 5 - mai 2020

Notre Père
qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.
Amen.

Église dans l’Yonne - Mensuel du diocèse de Sens-Auxerre

Directeur de la publication : Joël Rignault, vicaire général
Rédactrice en chef : Isabelle Téqui
Comité de rédaction : Odile Mariotte, Anne Renard, Laurent
Japiot, Nicolas Tafoiry
Rédacteurs : Odile Mariotte, père Christophe Champenois,
Nicolas Tafoiry
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Dépôt légal - mai 2020