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Entre les deux guerres mondiales, les démocraties occidentales sont marquées par la nécessité
des décrets-lois : le Parlement, par une loi dite de pleins pouvoirs, autorise le Gouvernement à
modifier la loi existante par décret pendant une période de temps donnée et seulement pour
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atteindre certains objectifs. Voulant rompre avec cette habitude jugée mauvaise, la IV
République les interdits mais par une loi du 11 juillet 1953, la pratique des décrets-lois
réapparaît. La Constitution de 1958 rend le recours à cette technique inutile puisqu’elle
prévoit les ordonnances. Celles-ci ne correspondent plus à un but précis mais à un domaine.
Les articles 34 CF et 37 CF répartissent les différentes matières entre la loi et l’ordonnance :
le domaine de la première est défini (art. 34 CF) tandis que celui de la deuxième (art. 37 CF) a
compétence générale. M. Marcilhacy, du Comité consultatif constitutionnel, aurait qualifié «
d’abominable » le principe posé par les articles 34 et 37. Les domaines respectifs sont
protégés par le Conseil Constitutionnel, mais au fil du temps la frontière est moins rigide. Le
Conseil admet d’abord la recevabilité d’un recours contre une loi pénétrant dans le domaine
réglementaire, puis renversant sa jurisprudence, il estime en 1982 que « la Constitution n’a
pas entendu frapper d’inconstitutionnalité une disposition de nature réglementaire contenue
dans une loi ».