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La récidive ne doit pas être prise en considération pour l'exercice de la comparution


immédiate par Jacques BUISSON
Document: Procédures n° 6, Juin 2002, comm. 126

Procédures n° 6, Juin 2002, comm. 126

La récidive ne doit pas être prise en considération pour l'exercice de la


comparution immédiate
Commentaires par Jacques BUISSON

TRIBUNAL CORRECTIONNEL

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Référence : Cass. crim., 19 févr. 2002, Proc. gén. prés CA Amiens : Juris-Data n° 2002-013477 (cassation
CA Amiens, ch. corr., 14 mars 2001)

La peine de 7 ans d'emprisonnement constituant, au terme de l'article 395 du Code de procédure pénale, le quantum
maximal pour l'exercice de la comparution immédiate, la peine à prendre en considération à cette fin est celle que prévoit
le texte d'incrimination et de répression fondant la poursuite, à l'exclusion de toute application de la circonstance
aggravante personnelle de récidive.

(...)

. Attendu que, pour annuler le jugement entrepris, la cour d'appel constate que, compte tenu de la
circonstance de récidive retenue à son encontre, le prévenu encourait 10 ans d'emprisonnement en
application des dispositions combinées des articles 311-4 et 132-10 du Code pénal ; qu'elle en déduit que le
tribunal correctionnel n'a pas été régulièrement saisi, dès lors que, selon l'article 395 du Code de procédure
pénale, la procédure de comparution immédiate ne peut pas être suivie lorsque le maximum de
l'emprisonnement prévu par la loi excède 7 ans ;

. Mais attendu qu'en prononçant ainsi, alors que, pour déterminer si, au regard de la peine
d'emprisonnement prévue par la loi, il peut être recouru à la procédure de comparution immédiate seule doit
être considérée la peine édictée par les dispositions réprimant le délit objet de la poursuite, sans tenir
compte de l'éventuel état de récidive du prévenu, la cour d'appel a méconnu le sens et la portée de l'article
395 du Code de procédure pénale ;

(...)

NOTE : Cet arrêt répond à une question posée en pratique, celle de savoir si un prévenu peut être attrait
devant un tribunal correctionnel par la voie de la comparution immédiate lorsque, par le jeu de l'état de
récidive dans lequel il se trouve, il encourt une peine d'emprisonnement supérieure à sept ans
d'emprisonnement, peine maximale au delà de laquelle, en application de l'article 395 du Code de procédure
pénale, une telle voie procédurale ne peut être empruntée.
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En l'espèce, un prévenu avait été traduit devant le tribunal correctionnel selon la procédure de comparution
immédiate, pour « vol avec effraction en récidive » et le tribunal, le déclarant coupable, l'avait condamné à
une peine d'emprisonnement.

L'arrêt attaqué avait cru pouvoir annuler ce jugement en considérant que du fait de la circonstance
aggravante de récidive, l'intéressé encourait une peine de dix ans d'emprisonnement.

La Chambre criminelle censure une telle position en rappelant, comme dans d'autres matières (v. supra,
comm. 124, note sous Cass. crim., 19 févr. 2002, Goradia), que la peine maximale prévue à l'article 395 du
Code de procédure pénale est celle qu'édicté le texte d'incrimination et de répression, à l'exclusion de toute
aggravation par la circonstance de la récidive.

Cette jurisprudence ne peut qu'être approuvée à raison de la lettre de l'article 395 précité. Il vise, en effet,
non pas la peine que le prévenu encourt, auquel cas la circonstance de récidive eut dû être prise en
considération, mais celle que prévoit le texte sur le fondement duquel s'exerce la poursuite.

Mots-Clés : Tribunal correctionnel - Récidive - Comparution immédiate

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