Quoi, apres huit ans de siege, celle qu'on donnait pour épuisée et
vaincuc est capable de nonrvie ses bourricots | Piteus, be Mévinide
feve le camp, Hs'agissait bien sir @'une ruse, Lat legende nie dit pas
que la vieille femme était juive... mais rien ne prouve le contraire
Trente ans apris reviendront les Bassi ct Flemcen sera livrée aur
pillage... Mais.Tlemeen a fini par avoir raison de Mansourah
intégrée par les Francais dans Parrondissement lemeénicn, Man-
sourah Pancienne dont iL ne reste riey Pawire A présent que des
ines... celle de la tour du Juif incon,
5 «La gloire d’Tsraél »
conte que... rabbi Ephraim Aln Kaona, fils de rabbi Israth
akkadosh s'en vint cn Tlemcen, monté sur un tien avee un
pent cn guise de ficou
Celui qui devenir le grand saint de ‘Temeen a dit fair sa
i natale, Toléde, traverser la Méditerranée, et en année 5151
la création du monde!.. 1391 de notre bre, venir trouver relinge
la terre d’Alrique
Castille, en effet, la « Reconquista » espagnole est heure de
Inquisition ; blanches cagoules dans ses noirs desseins. Et pareille
x quaire funebyes cavaliers de PEvangile, elle sonnera Papoca-
se d'une des plus brillantes sociétés que le monde ait connue: fa
ilisation judéo-hispano-mauresquc
rab Aln Kaoua, bardé de ses connaissances en médecine ct en
lasophic, participe de cette élite, Tignée ouverte deus sitcles
paravant par le grand Maimonide, qui cut ka préiention — juge
que par certains contemporains — de faire do judaisme unedt dsl iv Benucon, foe en
tne tition Tle on
i Vivant ensuite d Musee sous
iypation, ole sry interned +
in et jute a Aaselicils
Main Mawr)
synthése de la tradition et de la science: coux qui, influencés par la
pensée aristotélicienne qu'il ne connaissait qu’au travers des
commentateurs arabes, ont voulu faire rimer religion et raison.
Le rab séjourne quelques temps & Marrakech et via le port
d’Honein est arrivé aux portes de la ville par une de ces journées
torrides qui la font sans conteste appartenir A V’Afrique, ce que le
célebre printemps de Tlemcen ferait oublicr. Et comme Moise, le
rab lrappe de son baton le rocher et Peau cn jaillit
Sous une grotte, la source du Rab coule toujours. L’ace’s de
Tlemcen pourtant interdic aux Juils lui est ouvert
Le jour vient of, alors qu'il est tout a ses études talmudiques et
seientiliques, i! regoit Pannonce de la maladie de la fille unique div
souverain de Tlemcen, le sultan Abbou Tachaline
Le docteur Ephrain Aln Kaoua, qui a fait ses preuves dans Mart
médical, guérit la princesse. Les Musulmans ter Fenicns ont
marqué cet événement en élevant a la, fin de he de ta
«miraculée», au licu-dit Sidi Yaakob, le Tombeau de la Sultane
Limbrication des Juils & Phistoire ce leur cité est patente sil fallait
encore ka démontrer
«Messager divin, quelle récompense doit donner un pere a cela
quia sauvé sa fille?» Le picux médecin wluse tout cadeaw
personnel, ne demande qiv'une peau de mouton en recompense,
qu'il découpé en lamelles. Et de solliciter ensuite un nombre de
rues ¢quivalent aux découpes du lapis pour le- séjour de sey
coreligionnaires.
‘A partir de Pan de grace 1398, les Juifi, jusque-Fa cantonnés
wadir, peuvent cnfin résider au cocur de Tlemcen
Des Juifs qui voient dans le rab un guide des égarés, alllucnt de
toutes parts vers la « Jérusalem de l'Oranie »: réfugiés espagnols ct
calles du Maroc. La communauté juive de Tlemcen, pour de
ibreux auteurs, est née A ce Moment
cette communauté evaquent parlois’ la contrée d'origine: les
Marcianorde Murcie, les Barchilon de Bareclone, les Djian de Jaen,
ct les fils de Nunc s'appellent les Benyounes
Drautres sont désignés par les autochtones par leurs noms de
méticr: Sayag, Porfevre, ou Sebbag, le teinturier, On reconnatt
Tascar {le roux) -ct Dray (Phomme, au bras cassé) par leurs
particalarités physiques. Les Hlowy, et les Tah rappellent, par
contre, la vicille souche berbére (3). 3
Et ainsi le petit monde de Rabi Ephraim vive:
mort de son chef én 1445 de notre ére, année ot s‘etcignit la
iGumitre d'lsraél»... Gclui auquel Tlemcen était apparue, pour
reprendre les termes d'un verset biblique, comme unc figue dans sa
primeur. Depuis, les Juils Uemeéniens Mraicnt, célébraient vené
talent son saint, Le trente troisitme jour de POmer, apres Pique
était la Hiloula dont le nom méme résgnne de cette douce galté qui
prélade & des cérémonies religictses et A des festivités. plus
profiangs.
‘Au agrand faiseur de miracles», om venait de partout iomplorey la
guérison, la fin de la stérilité. Pour tous, “était occasion de jouir
SMtonbeur dun jour ct dune certaine douceur de vivre... Ge
‘niracle-Lt avait liew au moins une fois par an. A Ta Hiloula. Apres le
sonie, si le bruissement joyeux des fetes du Rab’ s'est tu, Véchio
Les noms de famille de
paix jusqu’a fa
‘en est point tari, Et, le reste de année, Ja vie du Juif demeénien
en é1git empreinte.
Coincidence ou prédestination, Tlemcen la Sainte était aussi la
ville de pélerinages d'autres communautés. On allait prier au
Tombeau de la sultane, guéric, par le Rab, devant la statue de kt
vierge Fatima sur le plateau ou sur la sépulture du saint-patron des
Musulmans...: Sidi Boumedine, exilé de son Espagne natale, lui
aussi
Le drapeau tricolore planté sur le Méchouar...
En 1901, dans son livre Les meurs actuelles dev Isratlites, de ‘Temeen,
Abraham Meyer, nommé rabbin de cette ville par les autorités de
la République frangaise se plaint: «Ils n'ont pas pu, ou micus,
n’ont pas voulu s’assimiler les usages des Frangais qui leur ont
apporté la liberté dans les plis du drapeau tricolore planté sur le
‘Mechouar ert 1842». Et ce rabbin, peu amine, etimporté d'Alsace,
examine & la loupe de Pethnologue froid les habitudes des Juil’
tlemcéniens pour les vouer aux gémonies. Des sauvages, cos
indigenes israélites qui s'asseoient par terre le jour de Tisha bé An,
anniversaire de la destruction des deux temples et se passemt de la
cendre sur le front en signe de deuil! Barbares, ees gens qui lont
danser les rouleaux.de la loi pour la fete de Simhat-Torah! Et
surtout, des impudent qui prennent Ia licence de siinterpeller &
haute voix et de parler pendant Toffice, Aux descendants des
kyrielles d’érudits comme les Bensidoun, les Alachkar, les Abi
Zemra, et autres Mosche Kallace, dont certains noms de ries
‘entretenaient la mémoire, le rabbin Meyer n'h
sentencieux, : «La vie intellectuelle ne brille pas d'un vil éclat chez
eux.
se Sannin de tillenss le 17 ju
1929», Liuseipsion ov he
Hebral Haked
ait tne rnin df «= Sait
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Lebar (ewan une huiesie, pin de
gn bassin): Salonen Cenk
(comnnencant, rue de Mascara) far
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Asis (te grace adie) <9
MM, Bénichon: AIR tailean
indigine 0}: ME. Lelitaw (grand pew
Henri Leblea) Yuset (
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Tomeen); Javoh Charhit: Makionf
Sportout ee sablbin founitan Ls
Le petit onfont est M. Joseth Cheohi
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Braternelle de Tlenacen (eel
Josip Cha| Tas Eredar
Ketter 8 A,
| APore en Caines Bodie an rasa0ote
Pape tnt Sl a
“tisg oatidhne
Plan de Tlenwen (Crile Ben, 1927).
Les commmuunuirs st retvonvaient sur ta
Place centrale de la Maire. Dn cote,
Ta grande mospures de Fant, te
(quater ju (rue a Rad, vue de Ta
Sragogue, sue Charles Quint, rue
Brnsidoun) avec ta grande senagogue,
Le jour d join de Kippot, des Jui
Sassevaient cummed leur babitade la
erasse du nfé Cavsboios mais
poweaieat we pas consonmer:
sae
Sculesyla charité, la piété et la tolérance des Juils Uemeéniens
trouventyprace aux yeux de ce censeur méprisant qui conclut
«Gependant, aprés un demi-sitcle de domination frangaise, ct
aprés la naturalisation en masse des Israélites tlemeéniens par le
décret Crémicux, la civilisation n’a pas eu grand-prise sur la masse
qui avait adopté complétement les mecurs arabes...»
Il ne viendrait a Pidée de personne de contester les bienfaits de
Pémancipation, Les Juils, & Tlemcen comme ailleurs, constituaient
une miinorité avec toute la fragilité existenticlle auquelle cet état les
youait, De Ja & imposer aux intéressés un reniement immeédiat et
calégorique de leur fagon'd’étre, il n’y @ qu'un pas que le rabbin
alsacien n’hésite pas & figigchir'au nom des grands idéaux de la
France éternelle (il est pighfant de noter que son livre est écrit alors
que aflaire Dreylus n'est pas terminée), dont ses coreligionnaires
algériens doivent profiter sans plus attendre quitte & jeter aux orties
leur personnalité
Aux Juils témcéniens aussi, la France émancipatrice « voulu
tout donner én tant qu’individus, rien en ant que communauté...
L’émancipation contre 'abandon du statut particulier... L’égalité
he se congoit pas A cette époque sans Puniformité, Au lieu d'un
opprobre, le constat d’évidence: « Entre les moeurs de nos corcl-
gionnaires de. France et ceux de nos fréres de Tlemcen, il y a un
abime», aurai( pu représenter, avec un effort d’intelligence ct de
compréhension, un signe de respect.
Car il est normal qu’a Tlemcen la proximité de la synagogue et
de la grande mosquée, située & quelques coudées au centre de la
ville et la fréquent Autres communautés sano
esprit @exclusif mais sans reniement, aient donné naissance pour
ceux qui n’éaient, une certaine fagon, juils que par cette antique
gn quotidienne descité, A une
tuation particuliére ; que les us et coutumes juils en
aient &¢ profondément imprégnés dans cette ville. A leur reconnai-
tre ces spécificités qui ne sont encore qu'une manitre damoui, les
Juifs tlemeéniens y voyaient le contraire dune indignité, une sorte
d’hommage.
Que sont, aprés ’exode, les Juifs de Tlemcen, devenus ?
Sans transition aucune, nous sommes passés de la lumitre crue de
FAlgérie aux petits matins blanchatres de la ruc des Petites Ecurics ,
4 Paris (X*): une partie de la diaspora tlemeénienne, dé. plus
nombreuse dans les années cinquante que la communauté d origine
qui l’a engendrée, s'organise autour d’un oratoire modest, tandis
qu’ Marscille a été reconstituée, la synagogue, dite de la Hébra. La
Fraternelle tente, non sans mérite, de réparer de Phistoire V'irrépara-
ble outrage: l'exode foreé du milicu qui a donné vie A ce judaisme
aux caractéres si originaux.
11 était unc fois & Tlemcen une collectivié juive composite dans
sa constitution, riche spirituellement, forte culturellement, ct*
surtout remarquable par cette brillante intelligence de autre: du
Musulman ou du Ghrétien. De cette communauté enracinée dans
son terreau, il ne reste rien en Algérie. Dans le livre édité par le
ministére de "Information du gouvernement de ‘la République
algéricnne Tlemcen — collection Art ‘et Culture 1971 — il n'est
méme pas fait mention du terme «Jui. Plus un Juifaujourd*hyi &
Tlemcen, ot une communauté manque et tout semble dépeuple.
1B. Daprat ot Challamet Aind, Paris 159
2 Faas: orginae de Pes (Mavoe)
3. Is. D. Abou, Muulnaneanduoe Jao Bipageats Amar, 289
A Tirmeon, toc bation
Faworiation Lat Featernell, lls
Ja grande sprang, abritair wo
ae spars et wie fanfare. Aajawcd
Fassaciation et deve FU rion
canis de Tlomeen, ave von ovat
doc Patten Es
MeatA TLEMCE
ican Daath, dans tes
Un dicton populaire @’Afrique du Nord veut que les ‘Tunisiens
soient’des-femmes, les Marocains des hommes et les Algériens des
lions. Si est vrai, PAlgéricnne est en cage, dorée quelquefois,
quand PAlgérien, un peu marocain, chasse.
On y mange pain de blé et pain d’orge, pommes de terre et
tomates, des poivrons et des courges, du potiron, des eves; pois-
chiches ‘et haricois: verts ou blanc. Epinards et betteraves; des
radis, blancs et rouges; des truffes et des navets. Des choux: du
chou vert, du chou blane, du chou-rouge. Des semoules
Des oranges, des citrons. Mandarines, pamplemousses, Des
abricots, tes mins; des péches. Fruits frais ou sees. Des dates et
raisins: dates en grappes, grains pressés. Des olives: olives
tes, olives rouges. Des noires et des cassées
On y produit de Phuile, en Glevant des baeufs; des moutons, des
Des agneaux et des chévres. On les vend. On les mange.
On extrait du pétrole, du gaz et du fer blanc, rougit du plomb, du
¢; phosphates verts, soullre blanc, des minerais. On prodi
wicité. On se chaulle. On séclaire, D'un cété Ia plaine, de\.
blanc. Entre les deux, |’Atlas
rel
Pautre le Sahara, Coté vert, :
tellien, roux des soleils couchants. D’oi descendent les oueds. 1.
siroccos balayent les,steppes. -
Au Sahara, Erg est désert de sable, ’Hanmada, désert de
pierres, On a trés chaud le jour et on grelotte la nuit. On se réfugie
pris des ousis, a Pombre des palmeraies. Le Tell: on y vit. C'est la
plaine cdtiére. Les Touaregs sont nomades. Les Berbéres sont
kabyles. Autochtones, les Arabes les colonisent durablement depuis
Je VII" sivele, Les Algéricns sont musulmans
Deux mille ans avant Jésus-Christ, les Phéniciens débarquent et
guerroient, Puis Carthage, Rome, et les empires chrétions s‘atta-
quent aux civilisations locales, En islamisant I'Algérie, les Arabes
ont en quelque sorte réussi ce que les Francais éhoueront plus
tard. E
Le drapeau algérien est moitié veri, moitié blanc, lrappé de
Péoile & cing branches ct du croissant rouge. Au sud c’Oran,
adossé 4 la frontitre marocaine, entre la montagne et la mer: c'est
“Plemeen.
hee réussi. Echec,
auMintériens de ag
Rab,
on pte ran
‘cine atanthje ne sais mine fs