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Catastrophe

nucléaire de
Tchernobyl
Catastrophe nucléaire majeure ayant eu
lieu dans la nuit du 25 au 26 avril 1986 en
Ukraine
Catastrophe nucléaire de
Tchernobyl

Bâtiment du réacteur no 4 au lendemain de


l’explosion.

Type Accident nucléaire majeur de


niveau 7
Pays Union soviétique
Localisation Prypiat, oblast de Kiev, RSS
d'Ukraine
Coordonnées 51° 23′ 22,39″ nord,
30° 05′ 56,93″ est
Date 26 avril 1986

Géolocalisation sur la carte : Europe

(Voir situation sur carte : Ukraine)


(Voir situation sur carte : Oblast de Kiev)
(Voir situation sur carte : Europe)
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La catastrophe nucléaire de Tchernobyl


[ t͡ʃɛʁnɔbil][1] est un accident nucléaire
majeur survenu le 26 avril 1986 dans la
centrale nucléaire V.I. Lénine, située à
l'époque en république socialiste
soviétique d'Ukraine, en URSS. Il s'agit de
la plus grave catastrophe nucléaire du
e
 siècle, classée au niveau 7 (le plus
élevé) de l'échelle internationale des
événements nucléaires (INES),
surpassant, d'après l'Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN), par ses impacts
environnementaux immédiats l’accident
nucléaire de Fukushima de 2011, classé
au même niveau. L’IRSN mentionne pour
ces accidents des effets sanitaires
potentiels, une contamination durable de
territoires et d’importantes
conséquences économiques et sociales.

L'accident est provoqué par


l'augmentation incontrôlée de la
puissance du réacteur no 4, conduisant à
la fusion du cœur. Cela entraîne le
craquage de l'eau des circuits de
refroidissement, puis l'explosion et la
libération d'importantes quantités
d’éléments radioactifs dans
l’atmosphère, provoquant une très large
contamination de l'environnement, ainsi
que de nombreux décès et maladies
survenus immédiatement ou à long
terme du fait des irradiations ou
contaminations.

Monument et ancien sarcophage (2007).


Monument et nouveau sarcophage (2017).

L'accident a eu des conséquences


sanitaires, écologiques, économiques et
politiques importantes. Plus de
200 000 personnes ont été
définitivement évacuées. L'accident a
provoqué entre 60 et 4000 décès selon
les rapports des agences onusiennes
publiés dans les revues scientifiques à
comité de lecture[2], ou, beaucoup plus,
selon les diverses analyses d'agences ou
d'ONG non publiées dans les revues
scientifiques.

En 2011, Mikhaïl Gorbatchev, secrétaire


général du Comité central du Parti
communiste de l'Union soviétique au
moment de la catastrophe, affirmait :
« Nous n'avons pas encore pris toute la
mesure de cette tragédie »[3].

Description de la centrale
Article détaillé : Centrale nucléaire de
Tchernobyl.

La centrale nucléaire est située sur un


affluent du Dniepr à environ
15 kilomètres de Tchernobyl (Ukraine), et
à 110 kilomètres de la capitale Kiev, près
de la frontière avec la Biélorussie. Sa
construction date du début des années
1970 en même temps que la création de
la ville de Prypiat dans le but de loger les
employés de la future centrale. Le
premier réacteur est mis en service en
1977, le deuxième l'année suivante, suivi
des troisième et quatrième réacteurs mis
en service respectivement en 1981 et
1983[4]. C'est ce dernier qui sera détruit
par l'explosion. Deux autres réacteurs
RBMK étaient en construction lors de
l’accident.
La catastrophe de Tchernobyl est la
conséquence de dysfonctionnements
importants et multiples :

un réacteur naturellement instable


dans certaines situations[Note 1],[5] ;
un système d'arrêt d'urgence trop lent
et pas assez fiable[4] ;
absence d'enceinte(s) de confinement
suffisamment résistante(s) pour
contenir les fuites radioactives en cas
d'accident majeur[4] (c'est ce qui a
permis aux rejets radioactifs de
s'échapper aisément dans
l'environnement) ;
prise en compte insuffisante des
règles de sûreté et du risque nucléaire
dans la conception et la conduite des
essais incriminés[6] ;
un contrôle de la sûreté par les
pouvoirs publics inexistant[7];
une gestion post-accident contestable,
notamment : minimalisation de
l’accident dans un premier temps,
évacuation tardive des populations,
sacrifice des pompiers et des
liquidateurs (voir ci-après).

En outre, la construction de la centrale a


été réalisée sans respecter les normes
en vigueur. Un rapport confidentiel de
1979, signé par le directeur du KGB Iouri
Andropov et cité par Nicolas Werth[8],
souligne que « divers chantiers de
construction réalisant le bloc no 2 de la
centrale atomique de Tchernobyl mènent
leurs travaux sans aucun respect des
normes, des technologies de montage et
de construction définies dans le cahier
des charges »[9].

En 1983, l'« acte de mise en exploitation


expérimentale » du réacteur no 4 de la
centrale de Tchernobyl est signé alors
que « toutes les vérifications n'avaient
pas été achevées »[8].

Conception et construction du
réacteur

Schéma simplifié d'un RBMK.

Schéma détaillé d'un RBMK.

Le réacteur de la tranche no 4 est de type


RBMK 1000 qui est un réacteur de
conception et de construction
soviétiques, à tubes de force, utilisant un
combustible au dioxyde d’uranium
faiblement enrichi (2 % de U235)[10].
En 2002, l'OCDE a fait une description
technique du réacteur expliquant ses
faiblesses :

« Le modérateur, qui a pour


fonction de ralentir les
neutrons afin qu’ils produisent
plus efficacement une réaction
de fission dans le combustible,
est constitué par du graphite.
On fait circuler un mélange
d’azote et d’hélium entre les
blocs de graphite, en grande
partie pour empêcher
l’oxydation du graphite mais
aussi pour améliorer la
transmission de la chaleur
dégagée par les interactions
des neutrons dans le graphite,
à partir du modérateur
jusqu’au canal de
combustible[10]. Le cœur lui-
même a environ 7 m de
hauteur et 14 m de diamètre[5].
Il y a quatre pompes
principales de circulation du
réfrigérant, dont l’une est
toujours en réserve. On
contrôle la réactivité ou la
puissance du réacteur en
élevant ou en abaissant 211
barres de commande qui,
lorsqu’elles sont abaissées,
absorbent les neutrons et
réduisent le taux de
fission[10]. »

« Les réacteurs RBMK ont pour


principale caractéristique de
posséder un « coefficient de
vide positif ». Cela signifie que,
si la puissance augmente ou
que le débit d’eau diminue, la
production de vapeur s’accroît
dans les canaux de
combustible, de sorte que les
neutrons qui auraient été
absorbés par l’eau, plus dense,
augmenteront alors le taux de
fission dans le combustible.
Cependant, lorsque la
puissance augmente, il en va de
même de la température du
combustible, ce qui a pour effet
de réduire le flux de neutrons
(coefficient de température
négatif du combustible). L’effet
net de ces deux
caractéristiques antagonistes
varie en fonction du niveau de
puissance. Au niveau de
puissance élevé atteint dans
des conditions de
fonctionnement normales,
l’effet de la température
l’emporte, de sorte que les
excursions de puissance
entraînant un excès
d’échauffement du combustible
ne se produisent pas.
Cependant, lorsque la
puissance produite est
inférieure à 20 % de la
puissance maximale, c’est
l’effet du coefficient de vide
positif qui l’emporte, le
réacteur devenant alors
instable et sujet à de brusques
à-coups de puissance. Ce
facteur a joué un rôle
important dans le déroulement
de l’accident[10]. »

L'explosion et ses causes

Cause directe …

L'accident s'est produit à la suite d'une


série d'erreurs commises par les
techniciens de la centrale en supprimant
plusieurs sécurités sous les ordres de
leur supérieur et sans en analyser les
risques : « faute de préparation suffisante
des conditions nécessaires à l’essai
prévu, et par manque de temps lors de sa
réalisation, les opérateurs n’ont pas
respecté toutes les règles de conduite.
Ils ont par ailleurs commis des violations
de règles en inhibant de très importants
systèmes de sûreté. ».

En particulier, les opérateurs n’ont pas


respecté les procédures garantissant le
contrôle et la sécurité du réacteur, et ont
amené, par ignorance, le réacteur dans
une zone de fonctionnement
particulièrement instable ; en effet, le
RBMK présente notamment « une
instabilité importante du réacteur à
certains niveaux de puissance [et] un
temps de réaction trop long du système
d’arrêt d’urgence » notamment en délai
d'insertion des barres de contrôle de 30
secondes en comparaison des modèles
occidentaux inférieur à 1 seconde
(défauts connus des concepteurs avant
l’accident)[11],[12],[13],[14],[15].

Chronologie …

Vue de synthèse 3D : avant et après l’accident.

Un essai d'îlotage était prévu sur le


réacteur no 4, pour tester l'alimentation
électrique de secours qui permet au
réacteur de fonctionner en toute sécurité
pendant une panne de courant. Le test
prévoyait que la puissance du réacteur
fût située entre 700 et 1 000 MW th[16]
afin qu’il puisse avoir lieu dans de
bonnes conditions de sécurité[17].

Le matin du 25 avril, les opérateurs


entament la baisse de puissance pour
se mettre dans les conditions de
l’essai. Mais le centre de régulation de
Kiev demande de retarder l'expérience
car la centrale était nécessaire pour
satisfaire la consommation électrique
de la soirée à la suite d’une panne sur
une autre centrale électrique, le
réacteur reste donc à mi-puissance
contrairement au programme
d’essai[14].
À 23 h 04 min, le centre de régulation
de Kiev donne l'autorisation de
reprendre l'expérience. La puissance
de 700 MW est atteinte le 26 avril 1986
à 0 h 5 min mais continue de baisser
car le réacteur est devenu instable[14],
celui-ci étant resté trop longtemps en
sous-régime et ayant favorisé
l’apparition de xénon dans le cœur.
Lorsqu'elle atteint environ 500 MW, le
responsable du régime du réacteur,
Leonid Toptunov, commet une erreur
en insérant les barres de commande
trop loin. Ceci conduit à la chute de la
puissance de sortie qui tombe à
30 MW[17], accentuant
l’empoisonnement du réacteur au
xénon[18]. Les opérateurs essaient
alors de rétablir la puissance, mais le
xénon 135 accumulé absorbe les
neutrons et limite la puissance à
200 MW. Pour débloquer la situation,
les opérateurs retirent les barres de
carbure de bore au-delà des limites de
sécurité autorisées (ces barres de
commande servent à piloter la
puissance du réacteur par absorption
des neutrons).
Le 26 avril 1986, entre 1 h 03 et 1 h 07,
deux pompes supplémentaires du
circuit de refroidissement sont
enclenchées pour essayer d'augmenter
la puissance du réacteur[19]. Le flot
supplémentaire entraîne une hausse
de température dans les échangeurs
de chaleur. À 1 h 19, pour stabiliser le
débit d'eau arrivant dans les
séparateurs de vapeur, la puissance
des pompes est encore augmentée et
dépasse la limite autorisée. Le
système demande l'arrêt d'urgence
mais les signaux sont bloqués et les
opérateurs décident de continuer le
test.
L'essai proprement dit débute à
1 h 23 min 4 s. Les vannes
d'alimentation en vapeur de la turbine
sont fermées[20], ce qui fait augmenter
la pression dans le circuit primaire. Les
générateurs diesel démarrent et
atteignent leur puissance nominale à
1 h 23 min 43 s. Durant ce temps,
l'alimentation des pompes était fournie
par l'inertie des turbo-alternateurs. Le
débit d'eau passant dans le réacteur
décroît au fur et à mesure de la baisse
de régime des turbo-alternateurs, ce
qui provoque la formation de bulles
dans le liquide de refroidissement[21].
À cause du coefficient de vide positif,
le réacteur entre dans une rétroaction
positive (amplificatrice du processus
engagé), entraînant une rapide montée
de la puissance du réacteur[21].
À 1 h 23 min 40 s, le contremaître de
nuit Aleksandr Akimov, sous les ordres
d'Anatoli Diatlov, l'ingénieur en chef
adjoint, déclenche l'arrêt d'urgence en
appuyant sur la touche AZ-5.[22]. Les
barres de contrôle sont descendues,
sans grande conséquence : en effet, le
réacteur est déjà bien trop chaud, ce
qui a déformé les canaux destinés aux
barres de commande ; celles-ci ne sont
descendues qu'à 1,50 m au lieu des
7 m normaux. En outre, défaut de
conception du système d'arrêt du
réacteur RBMK, les extrémités des
barres de contrôle en bore (matériau
absorbant et ralentisseur de la fission)
sont faites de graphite qui accélèrent
au contraire la réaction de fission au
début de l’insertion des barres[11],[23].
À 1 h 23 min 44 s, la radiolyse de l'eau
conduit à la formation d'un mélange
détonant d'hydrogène et d'oxygène. De
petites explosions se produisent,
éjectant les barres de pilotage du
réacteur. « En 3 à 5 secondes, la
puissance du réacteur centuple »[24].
Les 1 200 tonnes de la dalle de béton
recouvrant le réacteur sont projetées
en l'air et retombent de biais sur le
cœur du réacteur qui est fracturé par le
choc. Un incendie très important se
déclare, tandis qu'une lumière aux
reflets bleus se dégage du trou formé
(effet Vavilov-Tcherenkov).
Les techniciens présents sur
place, notamment l’ingénieur en
chef adjoint, ne saisissent pas
immédiatement l'ampleur de la
catastrophe et pensent que le
réacteur est toujours intact, de
même que Brioukhanov, le
directeur de la centrale réveillé à
1 h 30. Ce dernier appelle
d’ailleurs le ministère de l'Énergie
à 4 h en déclarant que « le cœur
du réacteur n'est probablement
pas endommagé »[8]. Il reçoit
l'ordre de maintenir le
refroidissement par eau du
réacteur ; cet ordre, que
Brioukhanov fera appliquer toute
la journée, n'aura pour effet que de
libérer plus de radio-éléments
dans l'atmosphère et de noyer les
installations souterraines
communes aux réacteurs 3 et 4,
menaçant gravement le
fonctionnement et l'intégrité du
réacteur 3. En conséquence,
l'ingénieur en chef responsable du
réacteur 3, Youri Edouardovitch
Bagdassarov, qui a correctement
évalué la situation, prendra, au
cours de la journée et contre les
directives de Brioukhanov, la
décision de faire passer ce
réacteur en arrêt à froid,
permettant ainsi de le sauver
d'une destruction certaine, au vu
de la détérioration progressive des
installations. notamment due à
l'inondation des parties inférieures
de la centrale par l'intervention
des lances à eau des pompiers[25].

Versions alternatives …

Plus de cent versions alternatives de


l'accident ont été proposées par des
sources diverses. Aucune de ces
versions n'a jamais été reprise dans un
rapport national ou international, ni dans
une revue publiée sous évaluation par les
pairs.
L'une d'elles attribue la cause de
l'accident à un tremblement de terre qui
aurait eu lieu quelques secondes avant
dans la zone de Tchernobyl[26],[27],[28]. Des
enregistrements sismiques effectués par
trois stations militaires auraient mis en
évidence un séisme de magnitude 2,6 sur
l'échelle de Richter à 1 h 23 min 39 s
(moment du pic des courbes), tandis que
selon plusieurs rapports l'explosion
aurait eu lieu entre 1 h 23 min 49 s et
1 h 23 min 59 s. Cet enchaînement des
événements est contesté, et la secousse
enregistrée pourrait simplement
correspondre à l'onde de choc provoquée
par l'explosion du bloc no 4. Plusieurs
scientifiques qui se sont penchés sur
l'hypothèse du tremblement de terre ont
ainsi refait les calculs de temps en
prenant en compte différentes
incertitudes et ont montré qu'il était
possible de faire coïncider le moment de
l'explosion avec celui de la secousse, ce
qui les a cependant amenés à modifier la
chronologie « officielle » des événements
telle qu'elle a été décrite dans la section
précédente[29],[30].

Le documentaire Le Pic-vert russe, réalisé


en 2015 par Chad Gracia à l'initiative de
l'artiste ukrainien Fiodor Alexandrovitch
(lui-même évacué de la zone interdite
dans son enfance), développe
l'hypothèse selon laquelle cette
catastrophe aurait été commanditée par
le ministre russe des communications
Vassily Chamchine. L'objectif aurait été
de cacher aux yeux du pouvoir soviétique
le fait que l'antenne radar trans-horizon
DUGA-3 surnommée « le Pic-vert russe »
et située à 15 km de la centrale nucléaire
(dont il a été le donneur d'ordre et qui a
coûté des milliards de roubles) ne
fonctionnait pas. En provoquant cette
explosion, il masquait l'échec
technologique du système Duga (en
faisant passer la catastrophe nucléaire
comme cause de cet échec) et échappait
à une accusation de « détournement de
fonds publics » qui était à l'époque punie
de la peine de mort[31],[32].
Après l'accident

Lutte contre l'incendie (26 avril


1986)

Durant cette nuit, avec l'aide des


électriciens du quart d'Akimov,
Davletbaiev essaie de remplacer
l'hydrogène du générateur par de l'azote
pour éviter l'explosion[33]. Ils vident l'huile
des bacs de la turbine dans les réservoirs
de secours situés à l'extérieur de la
tranche. Les bacs d'huile sont noyés
d'eau[33]. Cette intervention évitera
notamment la progression des flammes
jusqu'à la salle des machines,
l'effondrement du toit du réacteur et la
propagation de l'incendie aux autres
réacteurs qui eux-mêmes auraient pu
exploser[34].

Afin d'éteindre l'incendie, Brioukhanov


appelle simplement les pompiers. Ceux-
ci, venus de Prypiat, située à 3 km de la
centrale, interviennent sur les lieux sans
équipement particulier. Cependant, les
matières nucléaires ne peuvent être
éteintes avec de l'eau. Les pompiers,
gravement irradiés, sont évacués et
mourront pour la plupart. Les
témoignages sur leur souffrance et les
conditions de leur mort ont été recueillis
par la journaliste biélorusse Svetlana
Aleksievitch, prix Nobel de littérature, et
publiés dans son livre La Supplication.

Le principal danger de l'incendie est que


les dégâts qu'il occasionne à la structure
risquent de provoquer l'effondrement de
la matière en fusion (corium) dans les
parties souterraines qui sont noyées. Un
contact entre l'eau et le réacteur en
fusion provoquerait une explosion qui
disperserait d'immenses quantités de
matière radioactive. Ainsi, au cours des
jours suivants, des plongeurs sont
envoyés afin de fermer les vannes et
installer un système de pompage pour
vider les salles noyées. L'incendie finira
par être éteint par projection dans le
brasier de sacs de sable et de bore
depuis des hélicoptères.

Les photos des pompiers de Tchernobyl


sont exposées au musée de Tchernobyl
de Kiev. On y découvre des héros de
l'Union soviétique tels que Vladimir
Pravik, Victor Kibenok, Vassili Ignatenko,
Micolas Titenok, Micolas Vachtchouk et
Tichtchoura[35].

Étouffement du cœur du réacteur


en fusion (26 avril – 14 mai)

L'incendie éteint, les techniciens de la


centrale prennent conscience de
l'étendue des dégâts provoqués par la
retombée du toit sur le réacteur, qui est
désormais fissuré. Le graphite toujours
en combustion, mélangé au magma de
combustible qui continue de réagir,
dégage un nuage de fumée saturé de
particules radioactives. Il faut donc au
plus vite maîtriser le feu de graphite et
faire face à la présence de débris
hautement radioactifs projetés aux
environs par l'explosion. Ce n'est
qu'ensuite que le réacteur pourra être
isolé par un sarcophage.

La première opération, menée par plus de


mille pilotes, est réalisée grâce à un
ballet d'hélicoptères militaires de
transport Mil Mi-8[36]. Il s'agit de larguer
dans le trou béant 5 000 tonnes de sable,
d'argile, de plomb, de bore, de borax et de
dolomite[37], un mélange qui permettra de
stopper la réaction nucléaire et d'étouffer
l'incendie du graphite afin de limiter les
rejets radioactifs[38]. La mission est
difficile, car elle consiste à larguer les
sacs à une hauteur de plus de 200 m
dans un trou de 10 m de diamètre
environ, et ceci le plus vite possible, car
malgré l'altitude les opérateurs reçoivent
15 röntgens, soit 150 mSv, en huit
secondes, avec un débit dose de plus de
100 Sv/h. Une telle dose augmente
significativement la probabilité de
développer un cancer. Dans la seule
journée du 30 avril, 30 tonnes de sable et
d'argile sont ainsi déversées sur le
réacteur.

D'autre part, sur le toit et aux alentours


immédiats de la centrale, une
cinquantaine d'opérateurs sont chargés
dans les premiers jours suivant la
catastrophe de collecter les débris très
radioactifs. Chaque opérateur ne dispose
que de 90 secondes pour effectuer sa
tâche. Il est exposé à cette occasion à
des niveaux de radiations extrêmement
élevés dont ne le protègent guère des
équipements de protection dérisoires,
principalement destinés à l’empêcher
d’inhaler des poussières radioactives. Un
grand nombre de ces travailleurs en
première ligne ont développé par la suite
des cancers et sont morts dans les
années qui ont suivi. Ces travailleurs ont
été surnommés les liquidateurs. Il a
aussi été fait appel à des robots
télécommandés français, suisses et
allemands mais ceux-ci sont tous
tombés en panne à cause des niveaux de
radiation exceptionnellement
élevés[39],[40].

Cependant, le réacteur est toujours actif


et la dalle de béton qui le soutient
menace de se fissurer. Plus grave, l'eau
déversée par les pompiers pour éteindre
l'incendie[41] a noyé les sous-structures,
menaçant ainsi l'intégrité et le pilotage
des trois autres réacteurs de la centrale.
Le professeur Vassili Nesterenko
diagnostique que si le cœur en fusion
atteint la nappe d'eau accumulée par
l'intervention des pompiers, une
explosion de vapeur est susceptible de
se produire et de disséminer des
éléments radioactifs à une très grande
distance[41]. En effet, la fusion du
combustible et des structures
métalliques a formé un corium sur le
plancher situé sous le réacteur. L'eau
pouvait être drainée en ouvrant des
vannes d'évacuation. Cependant, les
soupapes qui la contrôlaient étaient sous
l'eau, situées dans un couloir inondé
dans le sous-sol. Ainsi, des volontaires
en combinaison de plongée, avec des
respirateurs (pour la protection contre les
aérosols radioactifs) et équipés de
dosimètres, plongent dans l'eau
radioactive pour ouvrir les vannes[42],[43].
Ces hommes sont les ingénieurs Alexei
Ananenko et Valeri Bezpalov (qui
savaient où se trouvaient les vannes),
accompagnés du superviseur de quart
Boris Baranov[44]. Les trois hommes
savaient que c'était une mission suicide,
ils ont subi une forte irradiation et
seraient morts peu de temps après, selon
de nombreux articles en langue anglaise,
des livres et le docufiction de la BBC
Surviving Disaster - Chernobyl Nuclear.
Certaines sources ont également affirmé
à tort qu'ils étaient morts dans l'usine[45].
Cependant les recherches d'Andrew
Leatherbarrow, auteur du livre Tchernobyl
01:23:40, ont déterminé que l'histoire
fréquemment racontée était une
exagération grossière : Alexei Ananenko
continue de travailler dans l'industrie de
l'énergie nucléaire et pense qu'il y a
beaucoup de « folklore » autour de
Tchernobyl dans les média[46]. Bien que
Valeri Bezpalov ait été retrouvé encore
vivant par Leatherbarrow, Baranov âgé de
65 ans, a vécu jusqu'en 2005 et est mort
d'une insuffisance cardiaque, selon une
source en langue russe[47].
Sous le cœur du réacteur en fusion, la
dalle de béton menace de fondre. Au
cours de la seconde quinzaine de mai,
environ 400 mineurs des mines des
environs de Moscou et du bassin houiller
du Donbass sont appelés pour creuser
un tunnel de 167 mètres de long menant
sous le réacteur[48] afin d'y construire une
salle. Un serpentin de refroidissement à
l'azote doit y être installé pour refroidir la
dalle de béton du réacteur[38]. Les
mineurs se relaient 24 heures sur 24
dans des conditions très difficiles dues à
des températures élevées (plus de 50 °C)
et en étant dans l'impossibilité d'utiliser
des ventilateurs à cause du niveau très
important de poussières radioactives. Le
débit de dose à la sortie du tunnel est
d’environ 200 röntgens par heure[38]. La
radioactivité dans le tunnel lui-même est
élevée quoique non fatale à court terme,
mais la chaleur rend le travail difficile[24].
Le circuit de refroidissement ne fut
jamais installé et finalement remplacé
par du béton pour ralentir et arrêter la
descente du cœur fondu.

Grâce à ces travaux, le niveau de


radiation baissera momentanément
avant de s'élever à nouveau. Ce n'est que
le 6 mai que la radiation absorbée en huit
secondes chute enfin à 1,5 röntgen par
heure. Après cette date, ce sont encore
80 tonnes de mélanges qui seront
déversées.

Deux ans après la catastrophe, Valeri


Legassov, scientifique (directeur de
l'Institut Kourchatov de physique
nucléaire) et haut fonctionnaire
soviétique chargé des questions
nucléaires, et qui a co-écrit et présenté le
rapport de la première commission
gouvernementale chargée de la gestion de
Tchernobyl se pend après avoir dénoncé
les défauts des centrales nucléaires
russes, qui étaient mal conçues à cause
des problèmes monétaires de l'Union
soviétique, et publie à titre posthume un
article dans la Pravda[49],[50].
Écroulement final du cœur …

Le 6 mai, l'émission du réacteur tombe


en moins de vingt minutes à 1/50 de sa
valeur précédente, puis à quelques curies
par jour. L'explication n'en sera connue
qu'en 1988, à la suite des forages
horizontaux faits à cette date à travers le
bloc 4 par l'Institut Kourtchatov : le fond
du réacteur avait cédé d’un coup, et le
cœur fondu en lave liquide s’était écoulé
puis définitivement solidifié 20 m plus
bas dans les infrastructures, dans la
piscine de suppression de pression qui
avait heureusement été vidée[51]. Le
cœur du réacteur fondu est ce qu'on
appelle un corium, ou aussi, du fait de sa
forme, le pied d'éléphant[52]. Ce cœur est
toujours actif mais son activité
radioactive n'a cessé de décroître depuis
les événements.

Construction du premier
sarcophage et décontamination …

(14 mai – décembre 1986)

Article connexe : Liquidateur


(Tchernobyl).

Dans les mois qui ont suivi, plusieurs


centaines de milliers d'ouvriers (600 000
environ[53]), les « liquidateurs » venus
d'Ukraine, de Biélorussie, de Lettonie, de
Lituanie et de Russie arrivent sur le site
pour procéder à des nettoyages du
terrain environnant[54]. Leur protection
individuelle contre les rayonnements
était très faible, voire nulle. La
décontamination était illusoire dans la
mesure où personne ne savait où
transférer les gravats déblayés.
Beaucoup de villages en Ukraine mais
surtout en Biélorussie ont été évacués,
détruits et enterrés en raison d'une
radioactivité trop élevée.

Dans la zone interdite, les liquidateurs


étaient chargés de tuer les animaux car
la poussière radioactive présente dans
leur pelage risquait de contaminer les
autres liquidateurs. D'autres unités de
liquidateurs procédaient à la
décontamination des villages et des
camions revenant de la centrale à l'aide
de simples jets d'eau, la poussière
radioactive recouvrant presque tout.

En août 1986, la décontamination de la


centrale et l'isolation du réacteur
commençaient. C'est dans ce périmètre
que les niveaux de radioactivité étaient
les plus élevés. Les véhicules étaient
recouverts de plaques de plomb pour
protéger leur équipage. Les liquidateurs
travaillaient dans une radioactivité si
élevée qu'ils ne pouvaient rester sur
place que quelques minutes voire
secondes. De plus, des morceaux de
graphite qui entouraient les barres de
combustible du réacteur en avaient été
expulsés lors de l'explosion et étaient
éparpillés sur le toit de la centrale et
dans ses environs. Ces gravats
hautement radioactifs ne pouvaient être
récupérés par des êtres humains sans
sacrifier leur santé. Dans de telles
conditions, des robots téléguidés ont été
choisis pour procéder au nettoyage, mais
la radioactivité était si élevée qu'ils
tombaient en panne après quelques
missions. La dernière solution était donc
d'envoyer des hommes pour effectuer ce
travail. Ces liquidateurs, par la suite
appelés « bio-robots » ou « « robots
verts » (à cause de la couleur de leur
uniforme) », se relayaient à peu près
toutes les 30 secondes[40]. Leur mission
était de jeter les gravats radioactifs dans
des bennes ou dans le réacteur détruit à
l'aide de pelles ou, quand il n'y en avait
plus, à la main[40]. Une fois cette lourde
tâche effectuée, les travaux d'isolement
du réacteur pouvaient commencer. On
estime qu'il y avait sur le toit de
10 000 à 12 000 röntgens par heure, et
donc que chaque liquidateur recevait
environ 100 röntgens ; sachant que la
dose mortelle est d'à peu près
400 röntgens en une année, ces hommes
ont enduré différents problèmes de santé
une fois rentrés chez eux[41].
La solution retenue pour isoler le
réacteur détruit est une imposante
structure d'acier recouvrant les ruines du
bâtiment du réacteur. Du fait de la
radioactivité, les liquidateurs chargés de
sa construction ne pouvaient pas rester
longtemps sur place. La construction de
ce premier sarcophage de Tchernobyl
s'est déroulée de mai à octobre 1986[55].
Pour en célébrer la fin, un drapeau rouge
a été hissé au-dessus de la tour de
refroidissement. Les noms des
liquidateurs sont mentionnés sur la
dernière pièce métallique fixée au
sarcophage. Une seule personne y
repose : Valeri Kodemtchouk, un employé
de la centrale mort à son poste dans la
salle de pompage et dont le corps n'a
jamais été retrouvé.

Un hélicoptère Mil Mi-8 s'est écrasé


pendant l'édification du sarcophage,
entraînant la mort de son équipage. Les
pales ont percuté le câble d'une grue. La
scène a été filmée par le cinéaste
Vladimir Chevtchenko.

Selon Viatcheslav Grichine, membre de


l'Union Tchernobyl, principale
organisation des liquidateurs, sur
600 000 liquidateurs, « 25 000 sont
morts et 70 000 restés handicapés en
Russie, en Ukraine les chiffres sont
proches et en Biélorussie 10 000 sont
morts et 25 000 handicapés »[56].
Vue du 1er
sarcophag

Réacteur
no 4 et 1er
h

Évacuation tardive des populations …

Vue de la centrale nucléaire depuis la ville de


Prypiat, toute proche.

Message d’évacuation diffusé à Prypiat.

Article connexe : Retombée radioactive.

Le 26 avril 1986, la population locale


n’est pas prévenue de l'accident et
poursuit ses activités habituelles sans
prendre de précautions particulières, les
autorités soviétiques considérant que la
panique est bien plus dangereuse que la
radioactivité[57]. Les habitants de Prypiat,
petite ville située à 3 km de Tchernobyl,
ne sont pas immédiatement informés sur
la gravité de la situation. Ils vivront une
journée comme les autres, envoyant
leurs enfants à l'école, les emmenant
jouer au square. Ils ne seront évacués
que 30 heures après l'accident[58]. À
Prypiat toujours, 900 élèves âgés de 10 à
17 ans participent à un « marathon de la
paix » qui fait le tour de la centrale.

L'évacuation débute le 27 avril à 14 h et


les 49 360 habitants[59] de Prypiat sont
les premiers concernés. Ils n'ont été
informés que quelques heures
auparavant par la radio locale, qui leur
demandait de n'emporter que le strict
minimum et leur promettait qu'ils
seraient de retour sous 2 ou 3 jours.
Emmenés par l'armée, ils sont hébergés
dans des conditions précaires dans la
région de Polesskoïe, elle-même
gravement touchée par les radiations.

Au début du mois de mai, les


115 000 personnes habitant dans un
rayon de 30 km autour du site sont
évacuées, opération qui se poursuit
jusqu'à la fin du mois d'août. Chaque
évacué reçoit une indemnité de
4 000 roubles par adulte[Note 2] et
1 500 roubles par enfant. Les
évacuations touchent au total environ
250 000 personnes de Biélorussie, de
Russie et d’Ukraine. Slavoutytch, une ville
comptant plus de 30 000 habitants à la
fin de l'année 1987, est créée ex nihilo.

Quatre « zones de contamination


radioactive » décroissantes sont définies.
Deux d'entre elles ne sont pas évacuées,
mais les habitants disposent d'un suivi
médical et de primes de risque.

Gestion administrative et politique …

Autorités locales et échelons


bureaucratiques …

Dans les premières heures qui suivent la


catastrophe, l'opacité créée par les
différents échelons administratifs est
totale. Mikhaïl Gorbatchev, secrétaire
général du Comité central du Parti
communiste de l'Union soviétique, n'est
informé officiellement que le 27 avril.
Avec l'accord du Politburo, il est forcé de
faire appel au KGB pour obtenir des
informations fiables[60][réf. non conforme]. Le
rapport qui lui est transmis parle d'une
explosion, de la mort de deux hommes,
de l'arrêt des tranches 1, 2 et 3. Les
rapports faits au dirigeant soviétique
sont entourés d'« un luxe de précautions
oratoires »[61].

Rôle des pays occidentaux …

Le 28 avril au matin, un niveau de


radioactivité anormal est constaté dans
la centrale nucléaire de Forsmark en
Suède, qui entraîne l'évacuation
immédiate de l'ensemble du site par
crainte d'une fuite radioactive interne.
Mais les premières analyses montrent
que l'origine de la contamination est
extérieure à la centrale et vient de l'est.
L'après-midi du même jour, l'Agence
France-Presse rapporte l'incident[62].

À partir de ce moment, toutes les


hypothèses sont formulées par les
médias occidentaux. Les informations
arrivent au compte-goutte (entretien à
Kiev de personnes évacuées de la zone,
etc.). L'agence de presse TASS parle le 29
avril d'un accident « de gravité moyenne
survenu à la centrale nucléaire de
Tchernobyl », le « premier de cette
nature », citant le Conseil des ministres
de l'URSS. Alexandre Liachko, le premier
ministre ukrainien, affirmera finalement
que « les autorités de Moscou n'ont été
mises au courant de la pleine gravité de
la catastrophe que quarante-huit heures
après les faits »[62]. En même temps, les
photos satellites du site de la centrale
fournissent les premières images de la
catastrophe.

Communication de crise …

Pour Gorbatchev, la catastrophe


constitue la première mise en œuvre de
la politique de glasnost
(« transparence ») présentée au cours du
XXVIIe congrès du PCUS (25 février –
6 mars 1986), et qui a rencontré de
fortes oppositions. Dans son esprit,
l'accident constitue « un nouvel argument
fort en faveur de réformes profondes ».

Le 14 mai, Gorbatchev prononce une


allocution télévisée dans laquelle il
reconnaît l'ampleur de la catastrophe et
admet que des dysfonctionnements
profonds ont eu pour conséquence que
« ni les politiques ni même les
scientifiques n'étaient préparés à saisir la
portée de cet événement. » Cette volonté
de transparence ne va pas sans une très
importante propagande autour des
travaux réalisés, destinée à mettre en
valeur la « bataille contre l'atome ». Une
banderole apposée sur le réacteur
éventré proclame que « le peuple
soviétique est plus fort que l'atome »
tandis qu'un drapeau rouge est fixé au
sommet de la tour d'aération de la
centrale à l'issue des travaux de
déblaiement.

Pendant 15 ans, seuls les 56 premiers


décès seront reconnus par les
autorités[63].

Gestion des déchets …

Une grande quantité de déchets


radioactifs a été produite à la suite de
l'accident. Une partie de ces déchets a
été conservée sous le sarcophage ; une
autre a été stockée en surface, ou
enfouie dans de nombreux dépôts et
tranchées (au nombre de 1 000 rien qu'en
Ukraine où le volume de déchets a été
évalué à environ « un million de mètres
cubes et une radioactivité de
14 pétabecquerels »[64]. Avec l'aide de la
France et de l'Allemagne, une base de
données a été créée (de 1999 à mi-
2000[64]) pour décrire et localiser ces
déchets et permettre leur suivi, pour les
trois États principalement concernés[64] à
partir des informations qu'ils ont pu ou
voulu fournir ; avant d'être complétée au
fur et à mesure des données nouvelles
(via 426 enregistrements[64], la base
contenait (en 2000) l'équivalent de 45 %
environ des dépôts estimés dans les
zones contaminées[64]). Des
incohérences de données ont été
détectées entre les versions russes et
anglaises, et « des lacunes importantes
dans les données sur les émetteurs alpha
et bêta rendent délicate la classification
de certains déchets » précisent les
gestionnaires de la base[64].

La « Cassandre de Tchernobyl » …

Lioubov Kovalevskaia est une journaliste


russe qui avait tenté d’alerter l’opinion
publique sur le risque d’accident
nucléaire avant la catastrophe de
Tchernobyl [65]. Elle a travaillé comme
rédactrice en chef du journal "La tribune
de l’énergéticien" de la centrale de
Tchernobyl à partir de 1980. A partir de
1983, ayant observé et enquêté sur « une
fuite de vapeur radioactive [ayant]
contaminé le site et atteint Prypiat », elle
a cherché à travers plusieurs articles
censurés et édulcorés, à alerter les
lecteurs du manque de sureté nucléaire
de la centrale. C’était un risque dont elle
était témoin, et dont elle a été
tragiquement victime finalement. Dans
ses articles, la censure ne l’a jamais
laissé faire plus qu'une allusion aux
dysfonctionnements qu’elle constatait.
Après quelques années, elle a
démissionné de son poste. Dans la
foulée, en début d’année 1986, elle a osé
publier un article dans l’Ukrainien
littéraire (de Kiev) affirmant plus
clairement cette fois-ci que la centrale
« n’était pas sûre ». L’administration
communiste ouvre alors une enquête qui
vise à l’exclure du Parti, même si cette
publication, improbable dans une revue
littéraire, ne pouvait pas avoir d’impact
important sur l’opinion publique d’URSS.
Elle a ensuite écrit deux ouvrages :
« Tchernobyl secret » et « le journal de
Tchernobyl » et donné une interview [66].
Ainsi a posteriori a-t-elle été surnommée
la « Cassandre de Tchernobyl » et Mikhaïl
Gorbatchev l’a félicitée pour son
« courage civique ».
Conséquences

Polémiques relatives aux


conséquences

Internationalement, une crise de


crédibilité affectant globalement l'énergie
nucléaire est déclenchée par l'accident
de Tchernobyl.

En France, Pierre Pellerin, directeur du


Service de protection contre la
radioactivité, déclare qu'il n'y a pas de
risques pour la santé publique en France
des suites de Tchernobyl malgré
l’augmentation de la radioactivité
mesurée dans l'air. Cette déclaration est
transformée en « le nuage s’est arrêté
aux frontières » dans les médias[67],[68].

Selon Kate Brown, professeure au


Massachusetts Institute of Technology
(MIT), les conséquences réelles du
désastre restent largement méconnues
et sous-estimées : « Il s’agit surtout
d’occulter les effets des radiations
chroniques à faibles doses, afin de
détourner l’attention de l’impact possible
des essais nucléaires sur les
populations. […] Se contenter de ne voir
dans Tchernobyl qu’un accident avec un
début et une fin, c’est l’utiliser comme un
balai pour écarter le vrai sujet : au nom
de la paix, nos dirigeants ont fait
exploser 2 000 bombes dans
l’atmosphère pendant la guerre froide,
qui ont émis 500 fois plus de
radioactivité que Tchernobyl. Nous y
avons tous été exposés, surtout dans
l’hémisphère nord. Depuis 1950, on
constate partout une envolée des taux de
cancers, surtout chez les enfants, des
malformations congénitales, une chute
de moitié de la qualité du sperme…
Voulons-nous savoir pourquoi ? Ou
acceptons-nous un humain en moins
bonne santé comme étant le nouveau
standard ? À cause du nucléaire, des
produits chimiques ? Non, nous devons
demander à en savoir plus, et nous armer
de données pour résister à ceux qui
essaient de nous endormir avec des
demi-vérités »[69],[70].

Déplacements de populations …

Article détaillé : Zone d'exclusion de


Tchernobyl.

Une des médailles remises aux liquidateurs : le


symbole représente une goutte de sang traversée
par les rayonnements alpha, bêta et gamma.
Prypiat, devenue une ville fantôme.

Le rapport de 2007 de l'IRSN rapporte


que dans la semaine qui a suivi
l’accident, les autorités soviétiques ont
procédé à l’évacuation des habitants des
localités des environs, soit plus de
135 000 personnes, qui ont dû être
relogées ultérieurement[71]. Comme le
note Philippe Coumarianos : « entre le 27
avril et le 7 mai, deux villes et soixante-
dix localités, situées dans un rayon de
30 kilomètres autour de la centrale,
furent vidées de leurs habitants. Cette
zone d'exclusion couvre une superficie
de près de 300 000 hectares, à cheval sur
les territoires ukrainien et biélorusse. (…)
Au total, environ 250 000 personnes
quittèrent leurs foyers »[72].

Le déplacement des populations vivant


dans les zones d’exclusion a également
engendré un coût, et encore de
nombreuses personnes vivent en
territoire contaminé (en Biélorussie, le
pays le plus touché, 1,6 million de
personnes) et connaissent donc des
difficultés. Il a également fallu créer de
nouveaux établissements de santé et
prendre des mesures sanitaires[73].
Passant outre les ordres d'évacuation de
la zone d'exclusion nucléaire, environ un
millier de samossioly (« colons
individuels ») sont revenus y habiter,
vivant en autarcie de leur lopin de
terre[8] ; en 2007, ils seraient environ 300,
dont la moitié à Tchernobyl.

Sanitaires …

Carte indiquant l'état de la contamination au césium


137 en 1996 sur la Biélorussie, la Russie et
l'Ukraine :
Zone fermée/confisquée (Supérieure à 40
curies par kilomètre carré (ci/km²) de césium 137)

Zone de contrôle permanent (15 à 40 ci/km²


de césium 137)

Zone de contrôle périodique (5 à 15 ci/km²


de césium 137)

Zone faiblement contaminée (1 à 15 ci/km²


de césium 137)

Articles détaillés : Conséquences


sanitaires de la catastrophe de
Tchernobyl, Faibles doses d'irradiation et
Conséquences de la catastrophe de
Tchernobyl en France.

Radiations …
L'IRSN a publié en 2007 un rapport sur
« Les accidents dus aux rayonnements
ionisants » qui consacre cinq pages à
une synthèse des conséquences de la
catastrophe de Tchernobyl. « Des
surfaces importantes de trois territoires
de l’Ukraine, de la Biélorussie et de la
Russie (correspondant à plus de sept
millions d’habitants) ont présenté des
dépôts de césium 137 supérieurs à
37 kBq/m2 (1 Ci/km2) :

1. la région comprise dans un cercle


approximatif de 100 km de rayon
autour de la centrale,
2. la région de Homiel, de Mahiliow et
de Briansk à environ 200 km au
nord-nord-est,
3. la région de Kalouga, Toula et Orel à
500 km au nord-est. »[71]

L'IRSN rapporte que « deux


radionucléides ont soulevé des
problèmes sanitaires, tant à cause de
leurs effets que des quantités rejetées :
le césium 137 avec 85 PBq (2,3 106 Ci)
rejetés et l’iode 131 avec 1 760 PBq (47,5
106 Ci) rejetés »[71].

Les plus fortes doses de radiation ont


été reçues par le millier de personnes qui
sont intervenues sur le site les premiers
jours, et ont été exposées à des doses
allant de 2 à 20 gray. Selon l'IAEA et
l'IRSN, 134 présentèrent un syndrome
d'irradiation aiguë et 28
décédèrent[74],[75]. L'effet stochastique de
la contamination radioactive sur les
populations exposées moins fortement
n'apparaît que statistiquement, et est
plus difficile à mettre en évidence, d'où
son caractère très polémique. La
distribution dans les premières heures
(6-30) de l'accident de tablettes d'iode à
la population de Prypiat (la plus grande
ville à proximité de la centrale, dont la
population a été évacuée moins de
48 heures après l'accident) a permis en
moyenne de diminuer la dose sur la
thyroïde d'un facteur six[74]. Selon
d'autres experts, allant du Comité
scientifique des Nations Unies pour
l'étude des effets des rayonnements
ionisants à la Commission européenne
en passant par le professeur Aurengo, la
distribution de d'iode a été trop partielle
et/ou tardive[76],[77],[78]. Finalement, une
très nette épidémie de 4 000 cancers de
la thyroïde (au lieu des 50
statistiquement attendus) a été
constatée chez les jeunes enfants de la
région, directement attribuable à une
contamination à l'Iode-131, et conduisant
à neuf décès. Cela correspond à une
multiplication du taux naturel de ce
cancer, très rare chez l’enfant[79],[80], par
un facteur entre 10 et 100[81]. Cet excès
de cancers de la thyroïde chez les
enfants aurait été évité si toute la
population avait bénéficié en temps
voulu d’une distribution prophylactique
d’iode stable[82].

Selon l'IAEA[74], les quelque


600 000 « liquidateurs » qui étaient
intervenus sur le site reçurent en
moyenne une dose de l'ordre de 100 mSv
(de 10 à 500 mSv) ; et le taux de
mortalité de ce groupe semble avoir
augmenté de quelque 5 %, conduisant à
une estimation de quatre mille morts
supplémentaires. Cependant, si la
mortalité a été anormalement élevée, le
risque de cancer à proprement parler
semble avoir diminué dans ce groupe
selon une étude pratiquée sur 8 600 de
ces liquidateurs ayant reçu une moyenne
de 50 mSv, qui montre une sous-
incidence significative de 12 % de
l’ensemble des cancers par rapport à la
population générale russe, et n’a pas
permis de mettre en évidence de relation
dose-effet significative[83]. L’analyse chez
ces liquidateurs a montré une
augmentation (doublement voire
triplement) de l’incidence des leucémies
mais sans relation dose effet
significative, ce qui pouvait indiquer que
cette augmentation apparente n'est qu'un
biais de dépistage[83],[84],[85]. L'IRSN
indique que « indépendamment des
incertitudes sur les doses reçues par les
« liquidateurs », souvent surévaluées en
raison des avantages sociaux et des
compensations liées au statut de
« liquidateur », les données issues du
suivi de ces travailleurs sont
d’interprétation difficile, notamment à
cause de l’éclatement de l’URSS, qui a
rendu nombre de « liquidateurs » à leurs
pays d’origine »[86]. En reconstruisant les
doses des sujets plutôt que d'utiliser les
chiffres officiels donnés par les registres,
une étude récente a cependant observé
une augmentation significative du
nombre de leucémies chez des
liquidateurs ukrainiens, ce résultat étant
conforté par l'existence d'une relation
dose-effet linéaire[87],[77].
L'IAEA estime qu'il n'y a pas d'effet
statistiquement observable sur le taux de
leucémie ou de cancer (autre que de la
thyroïde) des populations les plus
exposées : 116 000 personnes évacuées
des zones hautement contaminées
(exposition moyenne estimée à 33 mSv,
avec des expositions maximales de
l'ordre de quelques centaines de mSv),
270 000 personnes habitant les zones
strictement contrôlées (exposition
cumulée de l'ordre de 50 mSv entre 1986
et 2005), et les 5 millions d'habitants des
zones faiblement contaminées (de 10 à
20 mSv)[74]. Ces zones contaminées (à
plus de 37 kBq/m2 en Cs-137, soit un
curie/km2) représentent un total de
200 000 km2. Une contamination de 15
Ci par km² occasionne une dose externe
d’environ 4 mSv/an, auxquels il faut
ajouter la part de contamination interne
provenant des produits utilisés dans la
chaîne alimentaire, doublant en moyenne
cette valeur[88].

Pour l'OMS, la principale cause des


décès dus à la catastrophe de
Tchernobyl est le stress, pas les
radiations[89]. Cependant, il faut rappeler
que l'OMS, organisation de l'ONU, est liée
depuis 1959 par ses statuts à l’Agence
internationale de l’énergie atomique
(AIEA), chargée de la promotion du
nucléaire, qui lui interdit d’« entreprendre
un programme ou une activité » dans le
domaine nucléaire sans consulter cette
dernière « en vue de régler la question
d’un commun accord » (point 2 de
l’article 1). »[90].

Les personnes évacuées ont ainsi été


confrontées à des facteurs de stress
aigu, d’où peuvent découler le stress
psychologique à long terme, le syndrome
de stress post-traumatique et une
diminution du bien-être[91].

Kate Brown indique : « Officiellement,


selon l’ONU, la catastrophe n’aurait fait
que 33 à 55 morts, et provoqué 600
cancers infantiles. Le pire accident
nucléaire de l’histoire n’aurait pas eu de
conséquences si graves que cela.
Beaucoup de gens soupçonnaient que
c’était largement sous-évalué. En 2014,
j’ai commencé à éplucher les très
nombreux rapports des médecins locaux,
uniquement transmis aux responsables
médicaux du KGB et restés secrets. J’ai
trouvé une énorme collection, en
ukrainien et en russe, sur les
« conséquences médicales du désastre
de Tchernobyl ». J’ai été choquée par
l’ampleur des dégâts sanitaires, par leur
visibilité aux yeux de tous. L’été 1986, les
registres notent une forte hausse des
complications à la naissance, des bébés
nés avec des malformations, ou qui
meurent dans le mois. Les gens se
plaignent de maux de gorge, de
problèmes respiratoires et gastro-
intestinaux, à force de respirer des
poussières radioactives et d’avaler des
aliments contaminés. Avant l’accident,
80 % à 90 % des enfants étaient
répertoriés comme étant « en bonne
santé » ; après, en 1987 et 1988, seuls 10
à 20 % le sont. Le nombre de cancers
explose environ 18 mois après l’accident,
des leucémies, des cancers de la
thyroïde chez les enfants.[70] ».
Photo satellite de la région de Tchernobyl en 1997.

En dehors de ces zones, dans le reste de


l'Europe, le passage des « nuages
radioactifs » multiples [92] a conduit à une
hausse détectable de la radioactivité[93],
mais la population a été exposée à
moins de 10 mSv (c'est-à-dire deux à
quatre fois la dose moyenne annuelle
reçue par la radioactivité naturelle). En
France, la radioactivité maximale
enregistrée a été de l'ordre de 6 kBq/m2,
cinq à six fois plus faible que la limite
des « zones faiblement contaminées »
(zones où les populations n'ont pas été
évacuées). « L'explosion est restée très
concentrée près de l'installation, et les
retombées ont été dispersées par de
grands panaches de fumée, qui sont
montés très haut dans l'atmosphère et
ont traversé l'Europe, diluant leur
concentration… Ça aurait pu être bien
pire »[94].

L'IRSN précise que « les conséquences


radiologiques de l’accident de Tchernobyl
sur la santé des populations doivent être
dissociées des effets qui ont été causés
ou amplifiés par les changements
radicaux […] qui ont eu lieu en Union
Soviétique au même moment. La période
post-accidentelle a coïncidé avec la
période de restructuration de la
Perestroïka, qui a entraîné une chute
brutale de tous les indices économiques,
comparable à celle constatée dans des
pays en guerre. […] L’effondrement
économique a eu un impact significatif
sur les taux de mortalité et de morbidité.
En Russie, le taux brut de mortalité est
passé de 488 pour 100 000 en 1990 à
741 pour 100 000 en 1993, soit une
augmentation de 52 %. En 1993,
l’espérance de vie des hommes est
tombée à cinquante-neuf ans, soit six
ans de moins qu’en 1987. […] Si l’on
néglige cette augmentation globale de la
morbidité et de la mortalité, l’examen
isolé des statistiques sur les populations
exposées du fait de l’accident peut
aboutir à la fausse conclusion que ces
effets sont en rapport direct avec
l’accident.[95] »

Des incendies de forêts et de tourbières


tels que ceux qui ont accompagné la
canicule européenne de 2010 en Russie
sont susceptibles de réinjecter
brutalement dans l'atmosphère et les
eaux superficielles et souterraines des
radionucléides ou du plomb qui étaient
restés piégés jusque-là dans la biomasse
et la nécromasse fongique, lichénique,
animale et végétale.

Après l’accident, de nombreux


obstétriciens ont jugé plus prudent de
mettre un terme à une grossesse, ou ont
été incapables de résister à la demande
de la future mère, alors que les doses de
radiation étaient bien en dessous de
celles susceptibles de produire un
quelconque effet in utero mais en
quelques semaines les idées fausses ont
été largement dissipées au sein de la
profession médicale[96]. Néanmoins,
selon l'Agence internationale de l'énergie
atomique entre 100 000 et 200 000
avortements en Europe de l'Ouest ont été
provoqués à la suite de cette
catastrophe[96],[97].

En 2000, la plus grande partie des zones


contaminées ne présente plus de danger
particulier d'irradiation. La dose causée
par les retombées radioactives de
l'accident ne dépasse encore
1 millisievert par an que dans les zones
qui avaient été fortement contaminées
(zones de contrôle permanent), ce qui
concerne 100 000 personnes[74]. C'est
l'ordre de grandeur du niveau d'exposition
dû à la radioactivité naturelle
(2,5 mSv/an en moyenne, jusqu'à dix fois
plus dans certaines régions, sans effets
détectables sur les populations). Le 5
septembre 2005, un rapport de
600 pages a été produit à l'occasion du
Forum Tchernobyl organisé à Vienne
réunissant une centaine d'experts sous
l'égide notamment de l'AIEA, de l'OMS et
du PNUD : « Jusqu'à 4 000 personnes
pourraient, à terme, décéder des suites
d'une radio-exposition consécutive à
l’accident ». Cette étude fut très critiquée
voire même qualifiée de mensongère[98].
Élisabeth Cardis, chef du groupe
rayonnement et cancer au Circ de Lyon,
estime que, si l'on prend en compte
toutes les personnes touchées par les
retombées radioactives, soit 570 millions
de personnes, « nous prévoyons [...]
41 000 cas de cancers, thyroïde et
autres, tous confondus, liés à l'accident
de Tchernobyl dont 16 000 décès »[99].
Les cancers devraient cependant toucher
disproportionnellement les habitants de
la Biélorussie, de l'Ukraine et des
territoires les plus contaminés de la
Russie, avec près des deux tiers des cas
de cancer de la thyroïde et au moins la
moitié des autres cancers[100]. Le rapport
TORCH (The Other Report on Chernobyl),
quant à lui, estime que le chiffre pour le
monde entier se situera entre 30 000 et
60 000; Greenpeace, d’autre part, évalue
à 93 000 le nombre de morts en ex-
URSS[98].
Au cours des années 2000, le réacteur
détruit sous le sarcophage reste une
menace permanente. Ce premier
sarcophage se détériore de jour en jour
et n'est plus étanche. Il laisse filtrer les
eaux de pluie qui risquent par
écoulement et infiltration naturelle de
contaminer la nappe phréatique qui se
situe à l’aplomb[101]. Un nouveau
sarcophage est mis en place en 2016.

Article détaillé : Arche de Tchernobyl.

Le rapport de l'Agence internationale de


l'énergie atomique (AIEA) établi en 2005
recense près de 30 morts par syndrome
d'irradiation aiguë directement
attribuables à l'accident et estime que
5 % des décès de liquidateurs serait lié à
la catastrophe. Dans les populations
locales, 4 000 cancers de la thyroïde ont
été officiellement diagnostiqués entre la
catastrophe et 2002, dont la grande
majorité est attribuée à la catastrophe.
Cependant, ce rapport estime que le
nombre de morts supplémentaires par
cancer dans ces populations (estimé à
4 000 morts d'après les modèles de
radioprotection) est trop faible par
rapport à la mortalité naturelle
(100 000 morts, soit 4 %
d'accroissement) pour être détectable
par les outils épidémiologiques
disponibles[74].
Décès …

Article détaillé : Conséquences


sanitaires de la catastrophe de
Tchernobyl.

Rapports officiels des agences


onussiennes …

Selon le rapport officiel de l'Organisation


mondiale de la santé[102] de 2005, jusqu’à
4 000 personnes au maximum pourraient
éventuelement à terme décéder des
suites d'une radio‑exposition consécutive
à la catastrophe de Tchernobyl, dans le
cas d'une échelle linéaire sans seuil. (Les
échelles "linéaires avec seuil" ou avec
effet d'hormèse, donnent un maximum
théorique encore beaucoup plus faible.)
Selon le rapport de L'UNSCEAR de 2008
[103], les décès attribuables « de façon
fiable » au rayonnement produit par
l'accident sont estimés à 62 décès et se
déclinent ainsi :

28 pompiers morts du syndrome


d’irradiation aiguë ;
19 pompiers morts de lésions de la
peau ;
15 personnes dans la population
environnante mortes de cancer de la
thyroïde.

Le rapport conclut que « la grande


majorité de la population n'a pas à vivre
dans la peur des conséquences graves
sur la santé de l'accident de
Tchernobyl ». Ce rapport est critiqué par
les organisations militantes anti-
nucléaires qui proposent leurs propres
contre-analyses. Cependant ce rapport a
été publié dans des revues scientifiques
à comité de lecture « peer reviewed » ce
qui n'est pas le cas des contre-analyses.

Analyses venant de diverses origines


par ordre croissant de décès …

Selon Michael Shellenberger, les


chiffres des morts liées à la
catastrophe de Tchernobyl sont
surestimés : les radiations ne seraient
pas aussi nocives et auraient tué au
maximum 200 personnes[2],[104].
L'article de vérification des faits de
Libération par Olivier Monod, qui ne
prétend pas trancher entre les
différentes conclusions, avance « une
fourchette, ou plutôt un râteau, allant
de 4 000 à 200 000 » morts[105].
Selon le gouvernement allemand, il
existe des chiffres très différents sur
les décès: Selon Greenpeace[106],[107],
la catastrophe causera de l'ordre de
270 000 cancers (93 000 mortels) sur
70 ans, selon l'IPPNW plus de 112 000
liquidateurs seraient décédés et cette
association prévoit près de 240 000
nouveaux cas de cancer en Europe
d’ici 2056. Le gouvernement allemand
montre donc qu'il y a d'énormes
divergences d'appréciation, affirme
qu'il n'existe pas de danger pour la
population allemande, mais que les
conséquences de la catastrophe l'ont
conduit à sortir progressivement du
nucléaire[108].
Selon Kate Brown, les conséquences
réelles du désastre sont largement
méconnues et sous-estimées : il y
aurait, par exemple, jusqu'à
150 000 morts en Ukraine selon
certains scientifiques de ce pays[109].
Près d'un million selon le rapport russe
A. Yablokov (Center for Russian
Environmental Policy de Moscou), V.B.
Nesterenko et A.V. Nesterenko
(Institute of Radiation Safety de Minsk)
de 2007[110],[111].
En 2011, Helen Caldicott, militante
anti-nucléaire, docteur en médecine de
nationalité australienne, s’appuie sur
les chiffres du rapport de Yablokov,
Nesterenko et Nesterenko (publié en
anglais en 2009) qui estime qu’un
million de personnes sont déjà
décédées des suites de l’accident[112].

Techniques …

Après l'accident de Tchernobyl, un projet


de construction d'une centrale nucléaire
en Crimée fut abandonné[113].
La catastrophe a accéléré la recherche
sur les réacteurs RBMK et leur
modernisation. Elle a également mis en
évidence la nécessité d'une enceinte de
confinement autour des installations,
dont l'efficacité avait été pleinement
démontrée lors de l'accident de la
centrale nucléaire de Three Mile Island.
Le 15 décembre 2000 la dernière tranche
encore active de la centrale de
Tchernobyl a été arrêtée définitivement,
sous la pression de l'Union européenne
et en échange d'aides
financières[114],[115].

Confinement (sarcophages) et …

démantèlement du réacteur
accidenté

Article détaillé : Arche de Tchernobyl.

Depuis sa construction, l'eau et la neige


s'infiltrent dans le premier
« sarcophage » : le béton a souffert de la
radioactivité, et la structure a été bâtie
sur des fondations préexistantes ou sur
des structures instables dont l'état n'est
plus connu avec précision et est
aujourd'hui invérifiable car non
accessible à cause de la radioactivité et
des débris. En 1997, la communauté
internationale jugeait qu'une intervention
sur le site de Tchernobyl était nécessaire.
Il s'agissait de stabiliser le premier
sarcophage, préparer le site à
l’édification du nouveau sarcophage et
procéder à sa construction.

En 1999, une première série de travaux


de consolidation du toit a été réalisée par
les Ukrainiens, en attendant la décision
de réalisation du nouveau sarcophage.
Au début des études SIP (shelter
implementation plan), en 1998[116], la
priorité a été donnée au renforcement du
toit qui menaçait de tomber et risquait
ainsi de recontaminer le site.

Entre 2003 et 2006, des travaux de


construction d'un bâtiment de vestiaire,
d'un hôpital, d'un centre d'entraînement,
d'une base de construction, des réseaux
d'alimentation en eau et énergies ainsi
que d'un bâtiment administratif ont été
réalisés. En 2006, à la suite d'un appel
d'offres, une entreprise russe a procédé à
la stabilisation des parties instables du
premier sarcophage. En 2001, le concept
« arche de Tchernobyl » fut choisi. Entre
2002 et 2003, un avant-projet a été
réalisé. Un appel d'offres international a
été lancé le 11 mars 2004 pour la
conception, la construction et la mise en
service du nouveau confinement. Le
consortium Novarka mené par les
groupes français Vinci et Bouygues est
chargé des travaux. Les travaux de
terrassement ont débuté en 2006 et la
construction de l'arche a commencé en
avril 2012. La désormais emblématique
tour de refroidissement (qui se trouve
être aussi le logo de Novarka) a été
démontée lors des travaux car sa base
se trouvait sous le futur sarcophage. De
plus, cette tour qui n'est plus entretenue
depuis la catastrophe, menaçait de
s'écrouler sur le toit du sarcophage et de
le faire s'effondrer. En février 2013, le toit
d'un bâtiment proche du sarcophage
s'est effondré sous le poids de la
neige[117].

En novembre 2016, l'opération de mise


en place du sarcophage, « un bâtiment
mesurant 162 mètres de long pour
108 mètres de haut et un poids total de
36 000 tonnes équipé », est réalisée[118].
Le coût total de ce projet atteint les
1,426 milliard d'euros, bien au-delà des
432 millions d'euros initialement estimés,
payés en majeure partie par les pays du
G7 et l'Ukraine. Son financement a été
géré par la Banque européenne pour la
reconstruction et le développement
(BERD).

Ce nouveau sarcophage, en forme


d’arche, doit abriter des ateliers destinés
à décontaminer, traiter et conditionner
les matériaux radioactifs en vue d'un
futur stockage[119]. Selon un spécialiste
de l'IRSN, le démantèlement nécessitera
plusieurs décennies et aucune stratégie
n'est encore [en 2017] arrêtée[120].
Économiques …

L’accident nucléaire a eu un énorme


impact économique dans les trois pays.
La plus grande conséquence
économique est due aux pertes de
terrains agricoles et de forêts
(784 000 ha de terrains agricoles et
694 000 ha de forêts ont dû être
abandonnés) et d’établissements ruraux.
La situation économique problématique
consécutive à la chute de l’URSS a
également été aggravée par la perte des
sources de revenus secondaires
qu’étaient la chasse, la pêche…[73] Selon
Gorbatchev, l'ensemble de la liquidation a
coûté 18 milliards de roubles [41], soit
25 milliards de dollars.

Le nouveau sarcophage, construit avec


l'aide d'un financement européen, a coûté
1,426 milliard d'euros. Il devrait tenir un
siècle. Depuis fin 2016, sa structure
métallique recouvre le premier
sarcophage de béton et de plomb
construit à la hâte par les Soviétiques,
destiné lui à durer 30 ans.

Sur 30 ans, plusieurs rapports cités par


l'IAEA estiment le coût de la catastrophe
de Tchernobyl à plusieurs centaines de
milliards de dollars[121]. Pour sa part, le
directeur de Greenpeace France, Pascal
Husting, chiffre le coût total de
Tchernobyl à 1 000 milliards[Note 3].

Écologiques …

Des divergences subsistent sur


l'évaluation à long terme des
conséquences sur le milieu naturel : la
contamination de longue durée de
plantes forestières et de gibier, une forte
mortalité d'animaux invertébrés ou
mammifères, ainsi qu'un impact sur la
durée de vie des conifères ont été
évoqués[122]. Certains médias évoquent
une nouvelle biodiversité consécutive à
l'abandon par l'homme des environs de la
centrale[123]. En effet, moins de quinze
ans après l'accident, on constate que la
nature a repris petit à petit ses droits
dans les zones contaminées. Presque
toutes les espèces animales se
multiplient librement. Cigognes, grues
grises et toutes sortes de poissons et
oiseaux refont leur apparition. Selon
Robert Baker, de l'université Tech au
Texas, « le départ des hommes a
contrebalancé beaucoup des effets
négatifs liés aux rayons ionisants.
L'industrialisation, l'élevage, l'agriculture
et la chasse sont des activités plus
dévastatrices pour la biodiversité que le
pire accident nucléaire »[124]. Cependant,
ce point de vue est sujet à débat[125].
Selon Kate Brown, « dans les zones les
plus radioactives, ils ne peuvent même
pas capturer de souris, car il n’y en a pas.
Il y a aussi très peu de pollinisateurs,
donc très peu de fruits et d’animaux
frugivores comme les oiseaux. La
population d’oiseaux a chuté de 66 %
dans ces zones, et ceux qui y vivent
souffrent souvent de malformations. Les
feuilles et arbres morts ne se
décomposent pas, car il n’y a pas assez
d’insectes et de microbes pour s’en
charger. »[109].

Critique du système soviétique …

Alors que l'URSS sous la direction de


Mikhaïl Gorbatchev a amorcé un certain
nombre de transformations, l'accident
nucléaire de Tchernobyl montre au grand
jour les faiblesses scientifiques,
techniques et de sécurité du pays. Il
éclaire d'une lumière crue l'incurie du
système en place. Ainsi pour Valeri
Legassov, l'accident de Tchernobyl fut
« le point extrême de tout ce qui n'allait
pas dans la gestion de l'économie du
pays »[126].

Développement des régions


touchées

Alors que, vingt ans après, la vie dans les


régions touchées reste marquée par la
catastrophe[127], le Programme des
Nations unies pour le développement
(PNUD) a lancé en 2003 un programme
spécifique pour le développement des
régions touchées par l'accident intitulé :
« Chernobyl Recovery and Development
Programme » (Programme pour le
développement et le renouveau de
Tchernobyl).

Effets juridiques …

Tirant les leçons des effets


catastrophiques de l'absence de
transparence et de communication les
jours qui ont suivi l'explosion du réacteur
n°4 de Tchernobyl (fin avril 1986), l'AIEA a
organisé la rédaction et l'adoption rapide
d'une Convention sur la notification
rapide d'un accident nucléaire ainsi
qu'une Convention sur l'assistance en
cas d'accident nucléaire ou de situation
d'urgence radiologique (dont l'adoption
sera plus lente)[128].

Documentation sur la
catastrophe de Tchernobyl
 : document utilisé comme source pour
la rédaction de cet article.

Bibliographie …

Yves Lenoir (dir.), La Comédie


Atomique : l'histoire occultée du danger
des radiations, Paris, La Découverte,
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(ISBN 978-1-57331-757-3 et
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traduction française : Alexeï V.


Yablokov, Vassilï B. Nesterenko et
Natalia Preobrajenskaia, Tchernobyl
Conséquences de la catastrophe sur la
population et l’environnement,
avril 2015 (ISBN 978-2-9552736-0-9,
lire en ligne ).
[PDF]

Articles de presse …
Nicolas Werth, « Tchernobyl : enquête
sur une catastrophe annoncée »,
L'Histoire, no 308, avril 2006.
« Nucléaire, c'est par où la sortie ? »,
Les dossiers du Canard enchainé,
no 121, octobre 2011.

Filmographie

Documentaires …

Thomas Johnson, La bataille de


Tchernobyl[129], documentaire français
(100 min), Production Play Film, 2006.
Luc Riolon, Tchernobyl, une histoire
naturelle ? documentaire français (90
min), Production Camera Lucida, 2010.
Wladimir Tchertkoff, Controverses
Nucléaires (51 min).
Wladimir Tchertkoff, Le Sacrifice (24
min).
Tchernobyl, 7e épisode de la 1re saison
dans La Minute de vérité.
Tchernobyl : le mensonge français dans
Secrets d'actualité sur M6, puis le 23
septembre 2009 dans Enquêtes
criminelles : le magazine des faits
divers sur W9.
Chad Gracia et Fedor Alexandrovitch,
Le Pic-Vert russe, documentaire sur
Arte le 27 avril 2016.
Dans les parties radioactives de
Tchernobyl, documentaire en
immersion dans la ville de Prypiat.
Réalisé par François Calvier, Florian
Henn et Julien Aubree (chaîne
Mamytwink, Dix Dix-Neuf Production)
en partenariat avec OnePlus.

Films …

‘’Tchernobyl, le Monde
d'Après’’[130]documentaire VOST –
anglais, français, japonais, portugais,
russe –, réalisé par Marc Petitjean et
Yves Lenoir, ETB, sorti en 2018
La Supplication, fiction-documentaire
réalisé par Pol Cruchten d'après le livre
homonyme de Svetlana Aleksievitch,
2016.
La Terre outragée, film réalisé par
Michale Boganim avec Olga Kurylenko,
sorti en 2012, premier long métrage de
fiction tourné à Tchernobyl.
Raspad, film réalisé par Mikhaïl Belikov,
sorti en France le 12 décembre 1990 et
diffusé à la télévision avec ce titre.
D'autres titres circulent « La
Désintégration » sur IMDB,
« L'Effondrement » sur L'iconothèque
russe et soviétique[2] .
Chroniques de Tchernobyl, réalisé par
Bradley Parker avec Devin Kelley,
Jonathan Sadowski, Ingrid Bolso
Berdal, long métrage, épouvante, 2012.
Universal Soldier : Régénération, film de
John Hyam réalisé en 2010 et dont
l'intrigue est la menace d'une nouvelle
catastrophe de Tchernobyl.
Transformers 3 : La Face cachée de la
Lune, film de Michael Bay réalisé en
2011 où les agents du NEST conduit
par un indic russe à l'ancienne centrale
de Tchernobyl où l'officier Lennox et
ses hommes trouvent un objet
(Cybertronien), en lien avec le
programme spatial soviétique, qui
serait à l'origine de la catastrophe.

Séries télévisées …

Scorpion (saison 2, épisode 23) :


L'équipe scorpion doit empêcher le
Corium issu de la fusion de la centrale
de se répandre et de provoquer une
nouvelle catastrophe nucléaire.
MacGyver (saison 2, épisode 17) :
MacGyver et son équipe doivent
retrouver un fugitif en pleine zone
contaminée.
Chernobyl, une mini-série de cinq
épisodes d'une heure, produite en 2019
par HBO en partenariat avec Sky. Elle
raconte le début de la catastrophe et
sa gestion progressive par les
autorités et les secours[131].

Musique
Alexander Yakovchuk, symphonie no 1 :
Chernobyl.
Le groupe de brutal death metal
allemand Cytotoxin base son concept
sur la catastrophe nucléaire de
Tchernobyl. Le groupe se définit
d'ailleurs comme un groupe de
« Chernobyl death metal ».
L'album Killing Technology du groupe
de thrash metal canadien Voivod, sorti
un an après l'accident, se base en
partie sur celui-ci.
Alain Bashung chante "Le dimanche à
Tchernobyl" dans son album
"L'imprudence", sorti en 2002
En 1991, dans son réenregistrement de
sa chanson Radioactivity, initialement
parue en 1975 sur l'album éponyme, le
groupe de musique électronique
allemand Kraftwerk (dont le nom
signifie centrale électrique) fait
référence, entre autres, à l'accident.
En 2010, la chanteuse Alyosha
représente l'Ukraine à l'Eurovision avec
sa chanson Sweet People, qui parle de
Tchernobyl. Un clip fut tourné dans la
ville de Pripyat, le réalisateur refusant
de tourner avec un enfant dans
Tchernobyl.
En 2014, Steve Rothery sort un album
intitulé The Ghosts of Pripyat.

Jeux vidéo
Plusieurs jeux vidéo évoquent la
catastrophe de Tchernobyl :
Série STALKER : jeu vidéo dont
l'histoire se déroule dans les années
2010 et a trait à l'accident de
Tchernobyl et à l'univers fantastique
qu'il a engendré (Shadow of Chernobyl,
Clear Sky, Call of Pripyat).
Call of Duty 4: Modern Warfare : une
mission se déroule dans la ville de
Prypiat qui permet aussi de mesurer
les dégâts sur les bâtiments
abandonnés.
Chernobyl: Terrorist Attack : jeu sorti
uniquement en Russie, il met en scène
un militaire qui doit sauver la centrale
de Tchernobyl attaquée par des
terroristes.
Chernobylite : Vous y incarnez un
physicien, ancien employé de la
centrale nucléaire de Tchernobyl, qui
enquête sur la mystérieuse disparition
de sa compagne.

Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en
totalité issu de l’article de Wikipédia en
anglais intitulé « Chernobyl disaster »
(voir la liste des auteurs).

Notes …

1. À toutes les étapes de l'exploitation


du réacteur, la capacité de montée en
puissance du réacteur doit rester
dans les limites telles que les barres
de contrôle puissent arrêter la
réaction en chaîne.
2. Cette somme correspond à un an de
salaire moyen.
3. Pascal Hunting a fait cette
déclaration lors de l'émission On est
pas couché sur France 2 le 26 mars
2011 : « La seule catastrophe de
Tchernobyl a coûté jusqu'à présent
1000 milliards de dollars, ce qui
équivaut au coût total de l'ensemble
des centrales nucléaires construites
sur terre : 458 centrales ».

Références …

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Voir aussi
Articles connexes …

Zone d'exclusion de Tchernobyl


Chernobyl Recovery and Development
Programme
Arche de Tchernobyl
Liste d'accidents nucléaires
Échelle internationale des événements
nucléaires
Catastrophe nucléaire de Fukushima
Catastrophe nucléaire de Kychtym
Accident nucléaire de Three Mile
Island
Le mouvement antinucléaire

Liens externes …
Notices d'autorité :
Bibliothèque nationale de France
(données ) ·
Système universitaire de documentation
· Bibliothèque du Congrès ·
Bibliothèque nationale de la Diète
« Tchernobyl, au coeur du réacteur » ,
La Méthode scientifique, France
Culture, 29 août 2019.
Animation représentant l'activité
volumique du césium 137 au-dessus
de l'Europe entre le 26 avril et le 6 mai
1986 – site de l'IRSN.
Note d'accompagnement . [PDF]

Les leçons de Tchernobyl – dossier


complet de l'IRSN. Tchernobyl, 25 ans
après , Panorama de l'accident.
Consensus scientifique sur l'accident
nucléaire de Tchernobyl –
GreenFacts. [PDF]

(en) The human consequences of the


Chernobyl nuclear accident. À strategy
for recovery – Unicef, janvier 2002. [PDF]

Photos de la ville de Pripyat


aujourd'hui .
Chernobyl Accident 1986 .

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