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Trois ans.

C’est le temps qu’il aura fallu au mouvement #MeToo pour résonner à


l’intérieur des frontières de la Grèce. Il aura aussi fallu une voix, celle de Sofia
Bekatorou, pour que la parole se libère, que les victimes osent enfin briser l’omerta.
Mi-janvier, la skippeuse grecque, deux fois médaillée olympique et aujourd’hui âgée
de 43 ans, a témoigné, lors d'une conférence en ligne organisée par le ministère de
la Culture et des Sports, des "abus sexuels" dont elle a été victime de la part d’un
membre de la fédération de voile lorsqu’elle avait 21 ans. Les déclarations de la
championne font alors l’effet d’une bombe : le #MeToo grec est enfin lancé.
Dans les médias, le monde de la culture et sur les réseaux sociaux – sous les
hashtags #MeToo, #MeTooGR ou encore #eimasteoloimazi ("nous sommes tous
ensemble") –, les témoignages pleuvent. "Ça a pris une grosse ampleur très vite",
s'est félicitée Sofia Bekatorou auprès de l’AFP. "Je suis heureuse car beaucoup de
personnes s'expriment publiquement, parlent des agressions subies et se tournent
vers les autorités."

La dynamique du #MeToo grec s’est pourtant rapidement retrouvée otage des


affrontements intenses entre gauche et droite qui caractérisent la vie politique quand
a éclaté le scandale Dimitris Lignadis, ancien directeur du Théâtre national grec
soupçonné d’abus sexuels sur mineurs. "Cette histoire a politisé le débat", explique
Alexia Kefalas, correspondante de France 24 à Athènes. "Et ça risque de tuer dans
l’œuf le mouvement #MeToo, qui venait à peine de naître en Grèce."
Un mouvement mort-né ?

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