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in Corinne Gendron et al., Repenser la responsabilité sociale de l'entreprise

Armand Colin | « Recherches »

2013 | pages 419 à 431


ISBN 9782200280499
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/repenser-la-responsabilite-sociale-de-l-
entreprise---page-419.htm
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Résumés

Corinne Gendron, La naissance d’une école


À partir des années 2000 et en marge de la littérature managériale
traditionnelle, des chercheurs québécois et français ont développé une
approche novatrice du mouvement de la responsabilité sociale que
nous avons convenu d’appeler l’école de Montréal. Cette approche à
la fois critique et empirique qui s’inscrit dans la tradition institution-
naliste cherche à rendre compte du mouvement dans toutes ses mani-
festations, et convoque pour ce faire plusieurs disciplines des sciences
sociales, qu’il s’agisse de la gestion, du droit ou de la sociologie. Les
concepts de nouveau mouvement social économique, de régulation
hybride et d’entreprise institution notamment permettent aux cher-
cheurs de jeter un regard original et prospectif sur les transformations
actuelles quant à la régulation économique, à la configuration des
agents et à la dynamique sociale correspondante, ainsi qu’au modèle
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de développement et à la vision du progrès.

Jean Pasquero, La responsabilité sociale de l’entreprise :


trajectoire d’une idée
Pour être comprise dans sa diversité, la RSE doit être replacée dans
sa trajectoire depuis une centaine d’années. Née et développée dans le
contexte particulier d’un capitalisme américain de plus en plus régu-
lateur dès la fin du xixe siècle, elle s’est récemment répandue à travers
le monde en s’enrichissant continuellement au contact des traditions
et des réalités nationales. Tour à tour doctrine humaniste, stratégie de
prévention, outil de motivation ou simple effet de mimétisme, elle
s’est alors progressivement transformée en une conception ouverte du
rôle de l’entreprise dans la société, se prêtant à des formes d’hybri-
dation et de collaboration multiples. Elle offre ainsi une alternative
au mode confrontationnel de règlement des conflits, qui correspond

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Repenser la responsabilité sociale de l’entreprise

bien aux exigences du développement durable, et donc aux enjeux du


xxie siècle.

Kernaghan Webb, Entreprises, de la déresponsabilisation


à la re-responsabilisation
En écho à la nouvelle puissance des entreprises transnationales, on
constate une évolution dans les approches juridiques et commerciales
visant à structurer leurs activités, tant au niveau national qu’interna-
tional. Nous arguons que cette évolution correspond à un renverse-
ment du mouvement qui tendait à déresponsabiliser les entreprises,
pour ouvrir une nouvelle ère de re-responsabilisation. Cette ère est
portée par un recul des mécanismes régulatoires fondés sur l’injonc-
tion et le contrôle du type « top down » au profit de nouvelles formes
de régulation qui incitent les entreprises à internaliser des considéra-
tions liées à la responsabilité sociale dans leur prise de décision. Elle est
animée par des acteurs aussi bien étatiques que non étatiques utilisant
une panoplie d’instruments qui associent coercition et contrôle d’une
part, et incitation et mécanismes de marché d’autre part.

Pierre Bardelli, La RSE au regard du rapport salarial


Le texte présenté propose de refonder l’analyse de la démarche RSE
sur la centralité du rapport salarial qui structure la société capitaliste.
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L’interprétation théorique globale et intégrative s’appuie sur une vision
critique.
Cette reconstruction du réel sensible passe par l’édification de
concepts nouveaux et la reprise de concepts existants, en vue de
consolider la vision théorique d’ensemble. La théorie se présente alors
comme articulation de concepts illustrant le réel sensible.
L’enjeu de cette appropriation théorique est la définition des condi-
tions qui feront de la démarche « responsabilité sociale des entreprises »
un élément de « microrégularités » (ou de macrorégulation) et le socle
d’un nouveau compromis salarial qui est considéré comme donné
dans les analyses régulationnistes courantes. La « capacité régulatoire »
de la RSE n’est donc pas acquise. Le modèle capitaliste pourrait donc
connaître une crise durable.

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Résumés

Stéphane Rousseau, Ivan Tchotourian, La gouvernance d’entreprise


autrement
La gouvernance d’entreprise est traditionnellement définie comme
le système de direction et de contrôle des entreprises et comme un
ensemble de relations entre la direction de l’entreprise, son conseil
d’administration, ses actionnaires et ses autres parties prenantes. Alors
que les débats sur les objectifs que devraient poursuivre les entreprises
est vif, la responsabilité sociale des entreprises appelle à intensifier la
réflexion sur le rôle que doit jouer le système juridique. À travers cette
étude, nous démontrons que le cadre juridique régissant la gouver-
nance d’entreprise des sociétés cotées évolue au Canada. Depuis le
milieu des années 2000, la Cour suprême rejette explicitement la thèse
de la primauté actionnariale et élargit l’intérêt de l’entreprise à l’en-
semble de ses stakeholders (parties prenantes). Le droit contemporain
des sociétés confirme ainsi le caractère institutionnel de l’entreprise du
xxie siècle, une entreprise consciente des externalités qu’elle produit et
capable de faire face à ses responsabilités.

Aurélien Acquier, Une approche critique de la théorie des parties


prenantes
Ce chapitre s’interroge sur le positionnement de l’école de Mon-
tréal vis-à-vis de la théorie des parties prenantes, qui constitue l’un
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des développements académiques les plus significatifs du champ de
recherche anglo-saxon « Business & Society » au cours des trente
dernières années. Analysant la genèse et le développement de ce
courant théorique, nous montrons que sa capacité réformatrice a,
historiquement, été limitée par son approche défensive de la grande
entreprise, ainsi que par sa vision a-institutionnelle des interactions
entreprises/société. Nous posons ensuite les bases d’un programme
de recherche alternatif de la théorie des parties prenantes, synthéti-
sant la contribution actuelle et potentielle de l’école de Montréal à
la TPP. Ce programme est fondé sur trois piliers : 1) une approche
constructiviste analysant les processus de construction des acteurs,
controverses sociales et outils de la RSE, 2) une perspective politique
et institutionnelle, restaurant les enjeux de pouvoir et la dimension
juridique de la RSE, et 3) une perspective réformatrice de la gouver-
nance d’entreprise.

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Repenser la responsabilité sociale de l’entreprise

Michel Capron, La RSE : un danger ou un atout pour la


démocratie ?
En s’immisçant dans la sphère publique, le mouvement contem-
porain de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) soulève des pro-
blèmes pour la démocratie. Un survol historique montre que cette
question remonte au xixe  siècle et que les débats ont traversé tout
le xxe  siècle jusqu’à nos jours entre tenants et opposants d’une res-
ponsabilité des entreprises à l’égard de la société. La RSE apparaît
comme un danger pour la démocratie dans la mesure où les entreprises
déterminent elles-mêmes les règles auxquelles elles sont soumises.
A contrario, le mouvement de la RSE qui génère des cadres norma-
tifs internationaux est susceptible d’instaurer des formes de régulation
propices à une démocratisation de la vie économique internationale.

Corinne Gendron, La firme : portrait d’un objet ambigu


Ce chapitre explore la conception économique dominante de la
firme, déjà critiquée par la littérature en responsabilité sociale sans
pour autant qu’elle y ait substitué une conceptualisation alternative
unifiée et satisfaisante. Paradoxalement, la conception dominante est
construite sur les deux prémisses contradictoires de la firme comme
objet appropriable et de la firme comme réseau d’interelations. Faisant
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fi des fondements juridiques de la corporation (société par actions),
cette conception interdit de penser la responsabilité sociale, pour
occulter théoriquement ce qui demeure un questionnement légitime
de l’entreprise. Centre privé de décisions à portée sociale, la firme ne
peut faire l’économie de son arrimage avec les grands enjeux sociaux et
environnementaux en se rabattant exclusivement sur sa performance
financière. Les récents développements judiciaires tendent à réhabi-
liter la nature d’institution d’une entreprise pensée comme rouage
indispensable d’une société dont le développement est tributaire de la
préservation de l’environnement et de l’équité sociale.

Jean-Pascal Gond, La responsabilité sociale de l’entreprise comme


praxis performative
Ce chapitre mobilise les cadres d’analyse de la fabrique de la stratégie
et de l’anthropologie des marchés pour rendre compte de l’interface

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Résumés

entreprise-société comme un processus dynamique par lequel les deux


entités se définissent et se co-construisent. Une conceptualisation de
la RSE en tant que praxis performative est proposée, elle vise à rendre
compte des mécanismes par lesquelles les développements théoriques
relatifs à la RSE s’actualisent dans les pratiques via des mécanismes
de conventionnalisation, d’ingénierie sociale et technique, et de mar-
chandisation du social ou encore de socialisation des marchés. Un
agenda de recherche est proposé pour développer l’étude de la RSE et
des concepts qui lui sont associés comme praxis performative.

Jacques Igalens, Corégulation, l’expérience européenne.


Après l’échec du forum plurilatéral de 2004, la Commission euro-
péenne a formulé une nouvelle stratégie concernant la RSE pour la
période 2011-2014. Cette stratégie marque une évolution par rapport
au texte fondateur de la commission que fut le Livre Vert de 2001. La
RSE est redéfinie, notamment en tenant compte de l’existence de la
norme ISO 26000. Mais c’est en introduisant l’idée que désormais le
sujet n’est plus laissé à la seule initiative volontaire des entreprises que
le texte innove. À côté de la réglementation traditionnelle, la Commis-
sion accorde une large place à la corégulation mais ce concept n’est pas
clairement défini. En étudiant plusieurs formes de corégulation, par
les acteurs, par les outils, et la corégulation hybride, ce chapitre illustre
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l’intérêt mais aussi les difficultés de ce mode de gouvernance pour faire
avancer la RSE au niveau européen.

Isabelle Desbarats, La RSE à la française, entre incitations


et contraintes
De nombreuses entreprises, en France, en Europe et dans le monde,
sont aujourd’hui engagées dans une démarche dite socialement res-
ponsable et souhaitent imposer, tout au long de la chaîne de produc-
tion, des critères sociaux, environnementaux, économiques et éthiques.
Certes, l’insertion volontaire de préoccupations sociétales dans les stra-
tégies d’entreprises présente pour celles-ci de multiples avantages et leur
permet notamment de s’inscrire dans une logique d’anticipation et de
gestion des risques (contentieux et de réputation tout particulièrement).
Cependant, la RSE ne relève plus, aujourd’hui, de la seule liberté
des entreprises. En effet, elles y sont contraintes, non seulement par la

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Repenser la responsabilité sociale de l’entreprise

pression de l’opinion publique mais aussi par une montée des régle-
mentations reflétant le souci des pouvoirs publics d’attirer dans le
giron du droit certains comportements éthiques : l’exemple français
est particulièrement révélateur de cette évolution.

Isabelle Daugareilh, Le droit à l’épreuve de la RSE


La responsabilité sociale des entreprises s’est développée dans un
contexte économique particulier, celui de la globalisation de l’éco-
nomie et un droit inadapté à cette nouvelle donne. De ce fait la RSE
a pu être considérée comme une réponse à l’absence de régulation
– juridique – des activités des entreprises transnationales. À l’analyse
et contrairement à toute attente, les normes d’autorégulation d’ap-
plication transnationale créées par les entreprises au nom de la RSE
posent avec acuité la question de l’encadrement juridique des entre-
prises transnationales. En outre, les normes portant sur la RSE élaborée
par les organisations internationales publiques et privées permettent
d’explorer un champ nouveau pour la réglementation juridique, en
même temps qu’elles expriment la conscience de la communauté
internationale du besoin d’une régulation juridique  des activités de
l’entreprise globalisée. La RSE s’est ainsi affirmée comme un domaine
propice à l’innovation juridique dans un contexte de globalisation de
l’économie.
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René Audet, Certifications : construction d’un cadre régulatoire
hybride
L’émergence des certifications sociales et environnementales a mis
en lumière le caractère novateur des nouveaux mouvements sociaux
économiques. Mais au-delà de leur origine souvent privée, ces certifi-
cations évoluent dans un environnement institutionnel où elles inte-
ragissent avec les institutions conventionnelles de réglementation. Le
cadre régulatoire produit par ces interactions est qualifié d’hybride en
raison de l’hétérogénéité des acteurs qui y prennent part et parce que les
certifications sociales et environnementales présentent des approches
de normalisation, de certification, de labélisation, de vérification et de
divulgation très variés. Or, en se rapprochant de foyers de régulation
plus conventionnels et des principes dont ceux-ci sont porteurs, les
certifications sociales et environnementales subissent des pressions qui

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Résumés

affectent leur mission première. À titre d’exemple, le texte démontre


comment la mise en œuvre des principes d’harmonisation et d’équiva-
lence défendus par l’Organisation mondiale du commerce modifie la
structure des certifications de l’agriculture biologique et du commerce
équitable et les éloigne potentiellement de leurs visées originales.

Bouslah Kais, Bouchra M’zali, Marie-France Turcotte,


Certifications et performances financières
À partir des années 1990, des certifications visant à signaler la per-
formance sociale et environnementale des entreprises sont apparues
et plusieurs entreprises les ont adoptées. Ces certifications et normes,
dont il existe une grande diversité, ont souvent suscité de l’enthou-
siasme quant à leur potentiel de régulation. Dans ce chapitre, nous
présentons une analyse de la réaction des marchés boursiers à l’adop-
tion par les entreprises de telles régulations dans l’industrie forestière
et ce, en tenant compte de leurs caractéristiques particulières. Nos
résultats indiquent que la certification forestière a, en moyenne, un
impact négatif sur la performance financière des entreprises certifiées.
Cependant, l’impact de la certification forestière sur la performance
financière des entreprises dépend du type de la certification adoptée
puisque seulement les certifications menées par l’industrie ont été
pénalisées par le marché financier. La certification menée par les mou-
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vements environnementaux a suscité une réaction positive des mar-
chés financiers.

Marie-Andrée Caron et Marie-France Turcotte, La Trajectoire


d’une innovation la « triple bottom line »
Ce chapitre conceptualise le rapport de développement durable
comme une innovation sociale, portée notamment par un entrepre-
neur institutionnel : la GRI. Il s’intéresse à sa trajectoire, c’est-à-dire
comment cette innovation se développe pour faire place au concept
de développement durable, tout en préservant son lien avec la logique
d’affaires traditionnelle. Sa contribution tient à la manière originale
d’analyser les informations contenues dans le rapport de développe-
ment qui permet de porter un regard inédit quant au potentiel de
transformation de la GRI. Des traces de forces de transformation et de
forces d’inertie ont été découvertes.

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Repenser la responsabilité sociale de l’entreprise

Jean-Pierre Réveret, Julie Parent, L’analyse sociale


et socio-économique du cycle de vie des produits, défis et enjeux
L’Analyse du cycle de vie (ACV) est un outil de la RSE qui
informe sur les impacts environnementaux des produits en consi-
dérant l’ensemble du cycle de vie du produit concerné, depuis
l’extraction des matières premières qui entrent dans sa composi-
tion, jusqu’à sa fabrication, son usage et sa fin de vie. Au cœur
des nouvelles approches de régulation hybride, elle fournit l’infor-
mation nécessaire à l’établissement de certifications, de pratiques
d’achats responsables ou de démarches d’éco-conception. À côté de
la dimension environnementale, on assiste actuellement au déve-
loppement de l’analyse sociale ou socio-économique du cycle de
vie et la nature même des variables observées soulève des questions
d’harmonisation voire de compatibilité entre la mesure de ces deux
dimensions. Ce chapitre témoigne du fait qu’étudier le dévelop-
pement et la mise en œuvre de l’ACV environnementale et sociale
fournit une opportunité de mieux intégrer théorie et pratique dans
la recherche en RSE.

Marie-Andrée Caron, Comptabilité et RSE : pour un dispositif


pluriel de calcul de la rentabilité
Conceptualiser la comptabilité environnementale comme un dis-
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positif permet de s’intéresser aux acteurs sociaux qui la construisent,
façonnant du même coup la responsabilité sociale de l’entreprise.
Le rapport de citoyenneté de l’entreprise (aussi appelé rapportage
de développement durable) et la norme ISO 26000 sont deux pro-
positions récentes de la responsabilité sociale constitutives de ce
dispositif. Or, leur effet structurant sur la comptabilité environne-
mentale est encore largement méconnu, voire peu exploité. Nous
proposons dans ce chapitre d’étudier les fondements de leur atta-
chement, c’est-à-dire les archétypes de mise en cohérence de trois
constituantes de la responsabilité sociale – le rapport de citoyenneté
de l’entreprise, la norme ISO 26000 et la comptabilité environne-
mentale, pour montrer à la fois les risques de dérive et les possibi-
lités d’émancipation.

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Résumés

François Labelle, Kadia Georges Aka et Anne-Marie Pichette,


Du côté des PME
Bien que possédant des caractéristiques qui la distinguent de la grande
entreprise, la PME qui s’investit dans une démarche de responsabilité
sociale fait face, tout comme la grande organisation, à des parties pre-
nantes aux attentes et aux logiques d’action divergentes. Le ralliement
de visions contraires à la perspective unique nécessaire pour concrétiser
les projets d’entreprise s’inscrit dans une logique socioconstructionniste.
Plus particulièrement, la théorie des conventions et celle de l’acteur-
réseau s’avèrent utiles pour comprendre comment se manifestent les spé-
cificités des PME lors de projets se réclamant de la responsabilité sociale.
Nos exemples montrent que les ressources limitées des PME les pous-
sent à s’appuyer sur un ensemble de mécanismes interactifs et sociaux
qui pallient leurs lacunes et tirent avantage de leurs qualités propres.

Lovasoa Ramboarisata, La RSE en contexte coopératif


Le choix des organisations coopératives et mutualistes comme ter-
rain d’étude empirique contribue à la compréhension de la responsa-
bilité sociale des entreprises puisqu’elle permet de mettre au jour le
caractère variable et complexe de l’appropriation de la responsabilité
sociale et du développement durable par ces organisations. Cette ana-
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lyse met également en évidence l’existence de dilemmes, voire de ten-
sions, de paradoxes et de conflits inhérents à la démarche stratégique
des organisations soumises à des logiques et forces institutionnelles
qui peuvent être en compétition ou en contradiction. Notre étude
empirique sur les grandes institutions financières européennes et cana-
diennes indique que leur stratégie, saisie dans sa triple dimension (ins-
truments, actions et discours), se présente comme une hybridation de
positionnement et d’affirmation identitaire, et dans quelques rares cas,
comme une opération de changement radical.

Chantal Hervieux, Éric Gedajlovic, Marie-France Turcotte,


Les logiques contradictoires de l’entrepreneuriat social
Ce chapitre explore le concept d’entrepreneuriat social, un concept
distinct de celui de la responsabilité sociale, mais qui a avec lui plu-
sieurs points en commun. Les entrepreneurs sociaux ont pour mission

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Repenser la responsabilité sociale de l’entreprise

de créer de la valeur sociale tout en assurant une économie durable. Par


conséquent, comme c’est le cas de la responsabilité sociale, l’entrepre-
neuriat social comprend une synthèse de deux « visions du monde » ou
logiques dominantes apparemment contradictoires ; d’une part, une
logique civique liée à la collaboration et au souci du bien commun, et
d’autre part, une logique « commerciale » liée à la concurrence et aux
profits individuels. Cette contradiction peut soulever des questions
de légitimité importantes chez les entrepreneurs qui, du fait de leurs
initiatives, se retrouvent à l’intersection de deux domaines institution-
nels opposés dont les normes de légitimité sont fondamentalement
opposées et contradictoires.

Sylvain Lefèvre, Les ONG et la Responsabilité sociale


des Entreprises : du dialogue à l’isomorphisme
Selon la théorie des parties prenantes, l’entreprise doit prendre en
considération les acteurs affectés par son activité, ou qui peuvent l’af-
fecter. À ce titre, les ONG sont des acteurs de premier plan, dans la
mesure où elles portent des enjeux liés à des revendications sociales,
environnementales, identitaires ou éthiques, qui ne sont pas toujours
prises en charge par les acteurs institutionnels. Elles se voient même
attribuer le rôle de porte-parole de la société civile dans de nombreuses
arènes. En outre, par comparaison avec les entreprises privées, les ONG
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semblent leur miroir inversé, avec le primat des valeurs sur l’efficacité,
par le désintérêt financier et par un manque récurrent de rationalité
organisationnel. Cette lecture est pourtant contestable. Premièrement,
les grandes ONG sont traversées par des processus diffus d’institution-
nalisation, de professionnalisation et de managérialisation, au point
que certains auteurs assimilent leur fonctionnement à celui des entre-
prises privées. Deuxièmement, la relation entretenue d’une part avec
les membres et donateurs, et d’autre part avec les populations défen-
dues et bénéficiaires, est de plus en plus ténue, mettant à mal leur
prétention à incarner la société civile.

Amparo Jimenez, Une entreprise minière face à ses parties


prenantes, un cas colombien
À partir d’une analyse de témoignages concernant la mise en place
d’une démarche de responsabilité sociale, nous cherchons à explorer

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Résumés

les formes qu’a pris le dialogue avec deux groupes des parties prenantes
(employés et communautés) afin de mieux comprendre les forces qui
peuvent influencer la mise en place et le maintien d’un dialogue à long
terme, et de mieux comprendre la mise en œuvre des stratégies d’ac-
tion déclinant les principes et valeurs de la responsabilité sociale. Cet
article se fonde sur une analyse longitudinale d’une entreprise colom-
bienne opérant dans le domaine de l’exploitation des ressources natu-
relles qui a dû subir un environnement économique et sociopolitique
instable et complexe durant plusieurs années.

Luciano Barin Cruz, Lutter contre la pauvreté : un cas brésilien


Le débat sur la pratique de la responsabilité sociale des entreprises
(RSE) dans le contexte de la base de la pyramide (BOP) gagne en
importance principalement dans les pays du Sud. Dans ce chapitre,
nous répondons à deux questions : comment intégrer les projets RSE-
BOP et quels sont les impacts positifs ainsi que les limites de cette
intégration. La littérature est à l’heure actuelle centrée sur la perfor-
mance à court terme et les réussites en matière de projets réalisés par
les entreprises conjointement avec des communautés moins privilé-
giées. Selon nous, ces deux concepts (RSE et BOP) peuvent y gagner
si on les voit selon une perspective socioconstructiviste dans laquelle
les acteurs dialoguent constamment pour l’élaboration et la mise en
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œuvre des projets. Pour ce faire, nous analysons le cas de Coelce,
entreprise établie dans le Nord-Est du Brésil.

Emmanuel Raufflet, L’« autre » voix nord-américaine


Si les approches états-unienne et européennes en matière de res-
ponsabilité sociale des entreprises (RSE) sont établies et connues et
font l’objet d’études comparatives, la consolidation des recherches sur
la RSE canadienne demeure en bonne partie à effectuer, et ce, afin de
préciser davantage ce qu’est « l’autre voix » nord-américaine. Ce cha-
pitre propose de consolider les connaissances et les recherches por-
tant sur la responsabilité sociale canadienne à partir d’une perspective
historique. Afin d’identifier les spécificités de l’approche canadienne,
nous identifions des pistes et des thèmes de recherches ainsi que des
apports possibles de cette recherche sur la RSE canadienne.

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Repenser la responsabilité sociale de l’entreprise

Bernard Girard et Corinne Gendron, Et maintenant ?


L’Ecole de Montréal est trop jeune pour ne pas être engagée dans une
multitude de projets de recherche. Ses auteurs ont identifié cinq pistes
majeures qu’ils envisagent d’explorer dans les années qui viennent :
1. typologie et effectivité des instruments de gestion et de gouvernance
de l’entreprise ;
2. évaluation de l’impact de la responsabilité sociale et de ses outils sur
les performances environnementales et sociales de l’entreprise ;
3. formes et objet de la régulation ;
4. ancrage historique et dialogue de la responsabilité sociale avec
d’autres mouvements : philanthropie, paternalisme, économie
sociale ;
5. revue des concepts, mise au point d’une cartographie et analyse des
mécanismes de leur diffusion dans la société.
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