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THESE
Docteur de
Spécialité : Informatique
par
Pascal CHAMBREUIL
Rapporteurs
Examinateurs
3
Table des matières
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 7
1 CONCEPT CELLULAIRE ET CONCEPTION THEORIQUE DE RESEAUX FTDMA
LIMITES EN INTERFERENCE .............................................................................................................. 9
1.1 LES RESEAUX CELLULAIRES ..................................................................................................... 10
1.1.1 Définition fonctionnelle et objectifs du concept cellulaire ................................................. 10
1.1.2 Principes du concept cellulaire .......................................................................................... 11
1.1.3 Concept cellulaire et études d'ingénierie............................................................................ 12
1.2 CONCEPTION THEORIQUE DES RESEAUX CELLULAIRES FTDMA .............................................. 12
1.2.1 Principes de base des réseaux FTDMA .............................................................................. 13
1.2.2 Dimensionnement en puissance et bilan de liaison ............................................................ 14
1.2.3 Dimensionnement en capacité dans un système limité par l'interférence ........................... 15
1.2.4 Intérêts et limitations .......................................................................................................... 19
1.3 PRISE EN COMPTE DE MODELES DE PROPAGATION COMPLEXES ................................................ 19
1.3.1 Les modèles empiriques et statistiques ............................................................................... 20
1.3.2 Les modèles théoriques ....................................................................................................... 20
1.3.3 Les modèles semi-empiriques ............................................................................................. 21
1.4 INTRODUCTION DU MECANISME DE SAUT DE FREQUENCES ....................................................... 21
1.4.1 Gains liés au saut de fréquences ........................................................................................ 21
1.4.2 Saut de fréquences en "Bande de Base" ............................................................................. 22
1.4.3 Saut de fréquences en "Saut Synthétisé" ............................................................................. 23
1.4.4 Discontinuité de brouillage et gain en interférence............................................................ 24
1.4.5 Paramétrage du saut de fréquences.................................................................................... 26
1.5 CONCLUSION ............................................................................................................................ 28
2 CONCEPTION D'UN CRITERE EVOLUE DE C/I ................................................................... 29
2.1 GESTION DE LA MOBILITE ET CRITERES DE SERVICE ................................................................. 30
2.1.1 Principes généraux ............................................................................................................. 30
2.1.2 Prise de mesures ................................................................................................................. 32
2.1.3 Principe de calcul de mesure moyenne............................................................................... 33
2.1.4 Utilisation des moyennes pour la détection d’alarmes de HO ........................................... 34
2.1.5 Choix de la cellule cible ..................................................................................................... 35
2.1.6 Critères de services ............................................................................................................ 36
2.2 CALCUL DES PROBABILITES DE PRISE DE SERVICE .................................................................... 37
2.2.1 Formulation générale du problème .................................................................................... 37
2.2.2 Résolution proposée dans le cas d'une couverture de deux BS .......................................... 37
2.2.3 Résolution proposée dans le cas général ............................................................................ 39
2.3 CALCUL DE L'INTERFERENCE POUR UN CRITERE DE C/I ............................................................ 40
2.3.1 Calcul du niveau de C/I sur un secteur et une maille ......................................................... 41
2.3.2 Calcul de l'interférence pour un ensemble de secteurs sur une maille ............................... 41
2.3.3 Calcul de l'interférence sur un ensemble de mailles........................................................... 42
2.4 CONCLUSION ............................................................................................................................ 46
3 MODELE GENERAL DE QUALITE DE SERVICE EN FTDMA ........................................... 47
3.1 LIMITE DES DIFFERENTES APPROCHES D'EVALUATION ............................................................. 48
3.1.1 Complexité .......................................................................................................................... 48
3.1.2 Approches analytiques ........................................................................................................ 48
3.1.3 Approches par simulation ................................................................................................... 49
3.1.4 Approche retenue................................................................................................................ 50
3.2 MODELE DE PROBABILITE DE COLLISION ENTRE TS ................................................................. 51
3.2.1 Objectifs .............................................................................................................................. 51
3.2.2 Modèle de probabilité de collision pour un secteur brouilleur unique............................... 52
3.2.3 Modèle de probabilité de collision pour plusieurs secteurs brouilleurs ............................. 58
3.2.4 Prise en compte des conditions de saut de la serveuse ....................................................... 60
3.3 PRISE EN COMPTE DE LA PUISSANCE DES SECTEURS ET CALCUL DE LA DISTRIBUTION DE BER. 63
3.3.1 Problématique .................................................................................................................... 63
Cette évolution soumet les réseaux FTDMA à deux types de problématiques. La première
consiste à s'adapter à une demande en capacité de plus en plus forte tout en restant à spectre
constant. La seconde consiste à introduire des services de données en modifiant le moins
possible l'architecture GSM pour profiter de la couverture de ces réseaux matures. Cette
évolution s'est faite et continue de se faire en deux parties avec l'introduction des normes GPRS
et EDGE.
Prévu dans la norme GSM et mis en place sur les réseaux à la fin des années 90, le saut de
fréquences lent est une méthode permettant d'accroître la qualité du réseau et d'en augmenter la
capacité lorsque celle-ci est limitée par l'interférence. Le saut de fréquences induit une
diversification des fréquences utilisées par une communication et une meilleure répartition des
interférences sur le spectre. Cette technologie est la solution la moins coûteuse pour atteindre
ces objectifs de qualité et de capacité.
L'étude de méthodes d'ingénierie et notamment d'allocation des fréquences sur les réseaux
utilisant le saut de fréquences a souvent été limitée dans son périmètre. On trouve des études
théoriques basées sur des réseaux hexagonaux et des études de simulation réalisées sur des
réseaux de très petite taille. L'absence d'outils d'analyse du saut de fréquences prenant en
compte la complexité de configurations réalistes de réseaux a poussé les opérateurs à effectuer
directement des expérimentations de grandeur réelle. Ces expérimentations coûtent très cher en
moyens humains et matériels et sont longues à réaliser. Par ailleurs, faute de modélisation des
phénomènes, la généralisation et la reproductibilité des résultats sont impossibles.
Le document de thèse est structuré en cinq chapitres, chaque chapitre étant introduit par un
résumé avec une liste de mots clefs et sa table des matières. Le premier chapitre est une
introduction aux principes fondamentaux à l'origine des réseaux cellulaires. La relation, dans les
systèmes FTDMA, entre densité du réseau, ressources fréquentielles, interférence et capacité est
montrée sur un réseau théorique. Ce chapitre présente les limitations de ces principes pour
évaluer des réseaux réels, et introduit les mécanismes liés au saut de fréquences.
Introduction 7
L'objectif du second chapitre est de présenter, sur un critère simple, la méthodologie qui sera
utilisée pour évaluer globalement la qualité de service sur un réseau. Cette méthodologie utilise
dans un premier temps des modèles évolués de prévision du champ radioélectrique. Dans un
deuxième temps, il est expliqué comment est prise en compte la multiplicité des stations de base
pouvant offrir le service en un point donné du réseau. Ensuite, un critère d'interférence, en
termes de signal sur interférence, est calculé pour chaque station de base offrant potentiellement
un service en chaque point. Il est enfin expliqué comment l'ensemble de ces données est
regroupé afin d'obtenir une évaluation globale de la qualité sur l'ensemble du réseau. Cette
qualité est exprimée à la fois en termes de volumes de surface et de trafic dégradés.
Le document se termine par un chapitre de conclusion qui reprend l’ensemble des travaux
présentés et donne des perspectives liées aux limites du modèle que nous avons défini et à son
exploitation de la version présentée.
Introduction 8
1 Concept cellulaire et conception théorique de
réseaux FTDMA limités en interférence
Ce chapitre présente l'influence des études initiales liées au concept cellulaire sur l'architecture
moderne des réseaux radio mobiles de grande capacité. Sur la base de ces concepts, un exemple
classique de dimensionnement et de conception théorique d'un réseau de capacité limitée en
interférence est décrit. Les limitations liées à l'irrégularité du réseau, à la complexité de la
propagation et à l'impact de l'interférence sur la qualité de service sont ensuite introduites.
C'est l'analyse de ces limitations dans l'application de cette méthode qui conduira dans les
chapitres suivants à la construction de nouveaux critères permettant de juger de la qualité d'un
réseau radio mobile et ainsi d'en optimiser la conception et la capacité.
Avec la confrontation à la réalité du déploiement des réseaux, les travaux sur les ingénieries
prennent le pas sur les recherches théoriques concernant le concept cellulaire lui-même [SRI98].
L’apparition de modèles de propagation évolués permet alors de créer des outils de visualisation
et d’aide à la conception des réseaux plus proche des problématiques de déploiement. Ensuite
les problèmes de l’allocation des ressources fréquentielles et d'efficacité spectrale de l'interface
radio ont monopolisé la recherche des opérateurs téléphoniques qui maintenant sont plus
sensibles à l'introduction de nouveaux services basés sur la transmission de données haut débit.
Le délai entre les premières études théoriques sur le concept cellulaire et l'apparition des
premiers réseaux commerciaux a fait que la théorie mise en place avant la fin des années 50 a
été plus utilisée comme une base acquise de la conception de réseaux cellulaires que comme un
état de l'art à faire évoluer. Ainsi les études de Bell Labs sur le concept cellulaire restent
véritablement fondatrices de toute la conception moderne des réseaux cellulaires.
Du point de vue des usagers, les réseaux cellulaires se différencient des autres réseaux
téléphoniques par la capacité à fournir un service téléphonique mobile à un grand nombre
d’utilisateurs et de permettre à ces utilisateurs de se déplacer librement et rapidement durant une
communication sans dégradation significative de la qualité de service, ceci presque sans limite
géographique.
Un système cellulaire est alors défini comme un système capable de satisfaire un grand nombre
d’utilisateurs dans une zone géographique donnée en utilisant une portion limitée du spectre des
fréquences. La capacité est obtenue en utilisant un grand nombre de stations émettrices basse
puissance (notées BS pour Base Station dans la suite) pour servir des zones géographiques
appelées "cellules". La réutilisation des fréquences d’une cellule à une autre permet de
multiplier le nombre de canaux de fréquences utilisables dans une zone. De plus, lorsque la
demande augmente, les cellules peuvent être divisées en cellules plus petites de manière à
augmenter encore le taux de réutilisation des fréquences dans une zone.
Lorsque les utilisateurs se déplacent, ils sont commutés de manière instantanée et transparente
d’une station à une autre par l’intermédiaire d’un mécanisme appelé "handover" (noté HO dans
la suite). Un système informatique automatisé et centralisé dirige l’ensemble du réseau,
identifiant les mobiles et établissant les connexions.
C’est la notion de géométrie cellulaire qui a créé le décalage avec les réseaux cellulaires réels
[Lee86]. En effet, la propagation des ondes se fait dans un environnement inhomogène (urbain,
rural, montagneux…) et en présence de nombreux obstacles (immeubles, arbres,…). La
propagation des ondes se fait alors suivant des phénomènes physiques complexes (réfection,
diffraction, etc.). Il n'est donc pas possible de représenter simplement des cellules par des
formes régulières et l'on perd ainsi la majeure partie des résultats théoriques obtenus à l’aide du
modèle théorique hexagonal.
Cet écart entre le modèle théorique d’application du concept cellulaire utilisé habituellement et
la réalité ne remet cependant pas en cause le concept cellulaire lui-même. En effet, le concept
cellulaire ne doit pas être assimilé au pavage hexagonal et les autres parties du concept
(réutilisation des fréquences, densification, gestion centralisée) ne doivent pas être appréhendées
comme des éléments indépendants entre eux, et indépendants de la géométrie cellulaire. Cette
dissociation des éléments du concept cellulaire a eu pour effet de séparer deux approches
d'étude de l'ingénierie des réseaux cellulaires. L'une, théorique, est basée sur le modèle
hexagonal et se retrouve dans les articles de recherche. L'autre, très pragmatique est basée sur
des critères de fonctionnement lors d'un déploiement terrain et se retrouve dans les
méthodologies des opérateurs et les logiciels commerciaux d'aide à l'ingénierie.
La transmission FTDMA (Frequency Time Division Multiple Access) est basée sur un double
multiplexage de la transmission en fréquences et en temps. La bande de fréquences disponible
est séparée en plusieurs canaux de fréquences de même taille. La transmission de données pour
un utilisateur est effectuée de manière régulière, mais discontinue dans le temps. Les intervalles
élémentaires de temps sont appelés TS (Time Slot). Ces intervalles de temps sont regroupés en
trames appelées trames TDMA qui définissent la périodicité de transmission d'un TS associé à
une communication. On définit ainsi un canal physique comme constitué par la répétition
périodique d'un TS dans les trames TDMA. Une communication correspond alors à l'occupation
d'un canal physique.
Fréquences
Bande de Canal de
fréquences fréquences
allouée à la permettant la
mise en place transmission
d'un service de du service
téléphonie pour un
mobile utilisateur
Temps
Unité élémentaire de
découpage en temps (TS)
Canal de 1011
fréquences 0010
L'information transmise pendant la durée d'un TS est appelée un burst (Figure 2). L'émission
par une BS de bursts sur une structure temporelle de trames TDMA sur un canal fréquentiel est
gérée par un équipement appelé TRX (Transceiver Equipment). Un TRX peut, grâce au
multiplexage en temps, émettre plusieurs canaux physiques de manière "simultanée" sur un
même canal de fréquences. Une BS peut être équipée de plusieurs TRX et peut donc émettre
simultanément sur plusieurs canaux fréquentiels, augmentant d'autant sa capacité.
Dans un environnement sans interférences ni bruit, une liaison radioélectrique rend possible la
transmission d'informations si le signal provenant d'un transmetteur est supérieur au seuil de
sensibilité en réception du récepteur.
Ce bilan de liaison permet de déterminer une portée maximale du signal entre l'émetteur et le
récepteur. Pour un réseau radio mobile cellulaire, ce bilan de liaison est double, chaque
équipement (mobile et BS) ayant simultanément un rôle de transmission et de réception.
Partie émission MS BS
Puissance d'émission (classes 2 et 7) 33 dBm 38 dBm I
Perte de couplage + isolateurs 0 dB 3 dB K
Perte totale câble et connecteurs 0 dB 4 dB L
Gain d'antenne 0 dBi 12 dBi M
PIRE 33 dBm 43 dBm N=I-K-L+M
Bilan de liaison
Affaiblissement maximal 137 dB 137 dB O=N-H
Perte due au corps humain 3 dB 3 dB P
Affaiblissement de parcours 134 dB 134 dB O-P
Portée en extérieur 2 km 2 km Okumura Hata pour zone urbaine
Portée en intérieur (marge de 15 dB) 0,7 km 0,7 km
Figure 3 : Exemple de bilan de liaison [GSM03.30]
Pour une fréquence donnée, si l'on suppose une propagation uniforme sur la zone étudiée, cet
affaiblissement est une fonction directe de la distance. On peut alors déterminer la distance
maximum autorisée entre une antenne et un mobile pour assurer le service comme étant le
minimum entre la distance maximale d'affaiblissement en considérant la BS comme émetteur et
la distance maximale d'affaiblissement en considérant la BS comme récepteur.
Dans la modélisation du concept cellulaire par géométrie hexagonale régulière, cette distance
correspond au rayon maximum d'un hexagone dû à la limitation en puissance du système.
Lors de la réception d'un service sur une fréquence, un mobile reçoit un signal utile de puissance
C, émis par la BS auquel il est rattaché et portant le service. Cette BS sera désignée par le terme
de "BS serveuse" ou "serveuse" par la suite. Cependant le mobile reçoit également un ensemble
de signaux interférant ce signal serveur.
Dans des réseaux de grande capacité où la réutilisation des fréquences est effectuée de manière
intensive, on a souvent I >> N. Dans la suite de ce chapitre, on fera donc l'hypothèse que N est
négligeable devant I. On parle de système limité par l'interférence par opposition aux systèmes
limités par le bruit.
• Rayon cellulaire
Le rayon R d'une cellule est défini comme la distance entre la BS au centre de la cellule et le
point appartenant à la cellule à la distance la plus élevée de la BS. La distance inter sites d est
définie comme la distance entre deux BS distinctes et adjacentes sur la grille. Dans le cas
Il est possible de démontrer en géométrie analytique que la taille N de ces motifs (nombre de
cellules composant le motif) est régie par l'équation :
N = i ² + j ² + ij , où i et j sont des entiers naturels.
Les premières tailles de motifs possibles sont donc : 1, 3, 4, 7, 9, 12, …
On déduit des équations qui précèdent que le rapport entre la distance de réutilisation D et le
rayon cellulaire R peut s'écrire en fonction de la taille du motif de réutilisation des fréquences et
vaut :
D = 3N
R
On calcule maintenant le niveau de qualité (rapport C/I) le plus élevé pouvant être rencontré par
un mobile sur le réseau construit. De par la complète symétrie du réseau construit, ce C/I est
indépendant de la cellule considérée et apparaît à l'endroit où le champ serveur est le moins fort
et les champs interférents les plus forts. Ce point est donc situé en bordure de cellule à la
distance R de la BS.
Ce calcul est effectué dans des hypothèses très simples. On ne prend en compte que
l'interférence générée par l'utilisation de canaux de fréquences identiques (interférence co-canal).
En négligeant la distance R devant D et en supposant que toutes les BS émettent avec la même
puissance sur le réseau, on obtient un rapport de C/I en bordure de cellule pouvant s'écrire :
cP
α
C = R
I cP cP cP cP
6 α +6 α +6 α +6 α + ...
D 2 α 2 α 2 α
3 D 4 D 7 D
α
C =D × 1
I Rα
6 × 1 + α + α + α + ...
1 1 1
32 4 2 7 2
En considérant une arrivée d'utilisateurs suivant une loi de Poisson, des tables obtenues par
simulation de files d'attentes (tables d'Erlang) permettent d'évaluer le trafic pouvant être écoulé
sur un nombre Ncp de canaux physiques. Cette évaluation est effectuée en fonction du taux de
blocage des utilisateurs toléré.
Ce trafic est exprimé en Erlang, un Erlang correspondant à l'utilisation d'un canal physique
pendant une heure. On déduit donc de ces tables le nombre maximum d'Erlangs EMax pouvant
être écoulés par cellule avec un taux de blocage fixé.
La surface d'une cellule hexagonale en fonction de son rayon est donnée par :
3R ² 3
S=
2
Considérant une densité de trafic homogène sur la zone, on déduit le nombre d'Erlangs qui
devront être écoulés sur une cellule en fonction de son rayon :
3R ² 3
Edemande = Tdensité
2
Ce nombre d'Erlangs doit correspondre à EMax .
L'objectif est de montrer de manière simple les relations pouvant exister entre l'organisation des
BS sur le territoire, l'allocation des fréquences, le trafic à écouler et la qualité de service à
fournir.
Il résulte de ces phénomènes un ensemble de chemins élémentaires pour l'onde caractérisés par
une atténuation, une amplitude et une phase différente. Au moment de la réception, plusieurs
répliques de l'onde initiale se combinent de manière constructive ou destructive.
Les modèles statistiques sont le résultat d’ajustements de mesures. Un des exemples les plus
connus est le modèle d’Okumura-Hata [Hata80] [COST231] basé sur l'analyse d'une large
campagne de mesures effectuées à Tokyo et dans ses environs.
Ap = 69.55 + 26.16 log10 f − 13.82 log10 hB + (44.9 − 6.55 log10 hB ) log10 d − a (hm )
Avec :
o f la fréquence de transmission (entre 50 MHz et 1500 MHz)
o hB la hauteur de la station de base (entre 30 et 200 mètres)
o hm la hauteur du mobile (entre 1 et 10 mètres)
o d la distance entre le mobile et la station de base (entre 1000 et 20000 m)
o pour les petites et les villes moyennes :
a(hm ) = (1.1 log10 f − 0.7 ) hm − (1.56 log10 f − 0.8)
o pour les grandes villes et f ≤ 200 MHz : a(hm ) = 8.29 (log 10 (1.54 hm ))2 − 1.1
o pour les grandes villes et f ≥ 400 MHz : a(hm ) = 3.2 (log10 (11.75 hm ))2 − 4.97
Ce type de modèles est encore largement utilisé pour des études car il offre une facilité
d'implémentation et des performances de calculs de qualité correcte sans avoir recours à des
bases de données géographiques précises. Il reste cependant limité pour des environnements
géographiques spécifiques ou des cellules de très petite taille en milieu urbain.
Ces modèles sont basés sur la résolution des équations de Maxwell et s'appuient sur un certain
nombre d'approximations des phénomènes de propagation. La lourdeur des calculs générés par
ces modèles (éléments finis par exemple) fait qu'ils ne sont utilisés qu'à des fins d'étude ou
comme référence de comparaison pour la construction de modèles empiriques ou semi-
empiriques.
Ces modèles combinent à la fois des formulations analytiques de phénomènes tels que la
diffraction ou la réflexion [Deygout66] [Vogler82] et un ajustement statistique de variables par
l'utilisation de mesures expérimentales [Balandier95]. Ces modèles sont ceux le plus largement
utilisés en ingénierie des réseaux radio mobiles.
C'est un modèle semi-empirique développé à France Telecom et relativement proche d'un
modèle semi-empirique de type COST-231 qui sera utilisé par la suite. Une description de ce
modèle peut être trouvée dans [Sizun03].
Supposons une allocation des fréquences imparfaite sur le réseau, c'est-à-dire qu'il persiste sur le
réseau de l'interférence due à la réutilisation de fréquences. Lorsqu'une communication est
portée par un canal physique de manière continue sur un unique canal de fréquences, cette
communication peut être brouillée en permanence par un ou plusieurs autres secteurs
transmettant sur le même canal (Figure 6).
Transmission
Trame TDMA du BCCH
Canal f1 1 1 1 1 1
TRX1 TRX1 TRX1 TRX1 TRX1
Canal f3 2 3 4 2 3 4 2 3 4 2 3 4 2 3 4
TRX2 TRX2 TRX2 TRX2 TRX2
Canal f5 5 5 5 5 5
TRX3 TRX3 TRX3 TRX3 TRX3
Transmission de la
communication n°3
TEMPS
Une fonctionnalité a été prévue dans la norme GSM (Global System for Mobile communication)
afin d'éviter cette situation binaire d'interférence, il s'agit du saut de fréquences. En situation de
saut de fréquences, le canal physique change de canal de fréquences à intervalles de temps
réguliers suivant une séquence de saut connue sur un ensemble prédéfini de fréquences
[Mouly92].
Le saut de fréquences agit aussi directement sur la qualité de la porteuse. Du fait de la présence
d'obstacles pour la propagation des ondes, le signal reçu par le mobile est la somme de plusieurs
copies du signal original. Ces copies ont des phases différentes dont la distribution peut être
considérée comme aléatoire. La somme de ces copies a une enveloppe suivant une distribution
de Rayleigh [Sizun03]. L'opposition des phases peut faire apparaître des variations très
importantes dans l'amplitude du signal reçu. Les principaux évanouissements de champs
apparaissant par ce phénomène sont appelés évanouissements de Rayleigh. En un même point
de l'espace, l'occurrence de ces évanouissements varie de manière importante suivant le canal de
fréquences de transmission. Sur deux canaux de fréquences dont l'écart est suffisamment
important (2 à 3 canaux GSM), on peut même démontrer que les évanouissements n'apparaîtront
pas sur le même point de réception. En situation de saut de fréquences sur des canaux
fréquentiels suffisamment séparés, la communication est donc protégée de la répétition
d'évanouissements de Rayleigh. Ce gain est appelé "gain en diversité de fréquences"
[Verhulst84].
L'augmentation du trafic sur les réseaux a poussé les opérateurs à implémenter le saut de
fréquences pour profiter de ces gains en diversité de fréquences et d'interférences. Ce saut de
fréquences, mis en place actuellement sur les réseaux FTDMA, est essentiellement basé sur un
rythme de saut égal à la transmission d'une trame TDMA. On parle alors de saut de fréquences
lent. Deux techniques matérielles concurrentes ont été définies par les constructeurs pour
réaliser le saut de fréquences lent sur le canal physique.
Transmission
Trame TDMA du BCCH
Canal f1 1 5 5 1 2 3 4
TRX1 TRX1 TRX1 TRX1 TRX1
Canal f3 2 3 4 1 1 2 3 4 5
TRX2 TRX2 TRX2 TRX2 TRX2
Canal f5 5 2 3 4 2 3 4 5 1
TRX3 TRX3 TRX3 TRX3 TRX3
Transmission de la
communication n°3
TEMPS
Afin de garantir la réception du canal BCCH (Broadcast Control Channel), celui-ci est transmis
en permanence sur le premier intervalle de temps, noté TS pour Time Slot, du premier TRX de
chaque secteur et ainsi ne saute pas en fréquences.
En saut de fréquences synthétisé, le saut en fréquences du canal physique est obtenu par le
changement de canal fréquentiel des TRX à intervalles de temps réguliers (toutes les trames
TDMA en saut de fréquences lent). A chaque TRX est donc associé une liste de canaux de
fréquences appelée MA ou MAL (Mobile Allocation List).
A chaque trame TDMA, le TRX émet sur une fréquence de sa MAL, fréquence déterminée
suivant une séquence de saut cyclique ou pseudo aléatoire. Une communication reste donc
attachée au même TRX durant toute sa durée de transmission, assurant ainsi le saut en
fréquences sur son canal physique.
Afin de garantir la réception du canal BCCH, celui-ci doit être transmis en permanence sur le
même canal de fréquences et sur le premier TS du premier TRX de chaque secteur. Sur un
secteur en saut de fréquences synthétisé, le premier TRX est donc configuré de telle sorte qu'il
reste sur un canal de fréquences fixe au cours du temps.
Transmission
Trame TDMA du BCCH
Canal f1 1 1 1 1 1
TRX1 TRX1 TRX1 TRX1 TRX1
Canal f3 2 3 4 5 2 3 4 2 3 4 5
TRX2 TRX3 TRX2 TRX2 TRX3
Canal f5 5 2 3 4 5 5 2 3 4
TRX3 TRX2 TRX3 TRX3 TRX2
Transmission de la
communication n°3
TEMPS
Le saut de fréquences synthétisé permet cependant d'avoir une MAL comportant un nombre de
fréquences allant du nombre minimum de TRX sautant simultanément sur le secteur jusqu'à un
maximum de 64 (Figure 9). On peut obtenir de cette manière des gains en diversité de
fréquences maximum sur les communications transmises sur les TRX de saut. Ces gains sont
significatifs jusqu'à 8 fréquences de saut [Halonen03].
Transmission
du BCCH
Trame TDMA
Canal f1 1 1 1 1 1
TRX1 TRX1 TRX1 TRX1 TRX1
Canal f3 2 3 4 5 2 3 4
TRX2 TRX3 TRX2
Canal f5 5 2 3 4
TRX3 TRX2
Canal f7 2 3 4 5 5
TRX2 TRX3 TRX3
Canal f9 2 3 4 5
TRX2 TRX3
Transmission de la
communication n°3
TEMPS
Figure 9 : Illustration du Saut de fréquences Synthétisé (cas général, séquence pseudo aléatoire)
Tous les canaux physiques du réseau ne sont pas toujours occupés simultanément. Ainsi le trafic
écoulé par les stations impacte directement le niveau d’interférence et donc de qualité sur le
réseau. En effet, à l'exception de la transmission sur le TRX portant le canal BCCH, les TS non
occupés par des bursts de service ou de signalisation sont transmis sans puissance. C'est-à-dire
Le niveau de qualité (C/I) reçu sur un burst d'une trame de service génère, à la réception, le
remplacement d'un certain nombre des bits initiaux d'information par des bits aléatoires ne
correspondant pas au service transmis. En moyenne la moitié de ces bits sont des bits erronés
par rapport à l'information d'origine. Le rapport entre le nombre de bits erronés reçus et le
nombre de bits transmis est appelé BER (Bit Error Rate).
Le rapport entre le nombre de trames perdues et le nombre de trames transmises prend différents
noms suivant le service concerné. On parle par exemple de FER (Frame Erasure Rate) lors de
la transmission d'un service voix en mode circuit et de BLER (Block Erasure Rate) en
transmission de données en mode paquet (Figure 10).
Codage,
BL
entrelacement, Reconstitution de
ER
multiplexage la trame de service
;F
Groupe de
ER
101110101 101110101
Groupe de 101110101 101110101
Bursts après
bursts 101110101 101110101 interférence 101100101 101000111
Transmission Réception BE
radio TDMA radio TDMA
R
els
Interference
nn
ha
c yc
en
qu
Fre
Interference
Communication 1
C/I
Communication 2
Communication 3 Time
Figure 10: Intervention des différents indicateurs d'interférence dans la chaîne de transmission
FTDMA
Dans un système en situation de saut de fréquences, le niveau de champ moyen reçu a la même
constance temporelle. Par contre, le niveau d'interférence moyen est modifié à chaque
changement de canal de fréquences lors de la communication (Figure 10), c'est-à-dire à chaque
trame TDMA. Les niveaux d'interférence reçus lors de la transmission d'une trame de service
ont donc une distribution présentant potentiellement un fort écart type entre les différents bursts
la constituant. Le BER associé à chaque burst de la trame de service est donc différent et la
reconstitution ou non de la trame de service dépend de la distribution de ces BER sur l'ensemble
des bursts de la trame.
La notion de C/I telle que définie précédemment n'a donc plus réellement de sens en termes
d'évaluation de la qualité du service reçu dans le cas du saut de fréquences.
Avec l’allocation des fréquences sans saut, la satisfaction de ces contraintes "dures" limite la
capacité à réduire le brouillage. Par exemple, la satisfaction des contraintes co-site sur un site
possédant 3 secteurs ayant chacun 8 TRX, pour un écartement co-site de 2, nécessite 3x8=24
intervalles de 2 canaux de fréquences et donc un spectre minimal de 47 canaux de fréquences.
Si le spectre disponible est proche du nombre de fréquences minimal pour allouer les fréquences
d'un site (par exemple 50 canaux), le nombre de configurations possibles pour l’organisation des
fréquences entre plusieurs sites est fortement réduit.
Soit N le nombre de canaux de fréquences de la MAL d'un secteur. Les MAI (Mobile Allocation
Index) sont les indices des fréquences dans l’ensemble ordonné des canaux de la MAL.
N=7
MAL = {1;5;7;13;16;19;20}
MAI = 0 pointe la fréquence 1
MAI = 1 pointe la fréquence 5
…
MAI = 6 pointe la fréquence 20
Le HSN (Hopping Sequence Number) est le numéro définissant la loi de saut. 64 lois de saut
sont disponibles. Le HSN = 0 correspond à une loi cyclique, c’est à dire que les fréquences de la
MAL sont parcourues cycliquement. Les HSN ≠ 0 correspondent à différentes lois de saut
pseudo aléatoires, c’est-à-dire que les fréquences de la MAL sont parcourues aléatoirement.
Chaque trame TDMA est identifiée par un FN (Frame Number). La trame est émise sur une
fréquence identifiée par un MAI. Le calcul du MAI est déterminé par la donnée du FN, du HSN,
de N et du MAIO (MAI Offset), qui est une valeur de décalage entre 2 MAI.
Pour HSN = 0 :
MAI= (FN+MAIO) modulo N
Pour HSN ≠ 0 :
MAI=(S(FN,HSN)+MAIO) modulo N
avec S(FN,HSN) le décalage pseudo aléatoire imposé par le HSN pour l’émission de la
trame TDMA de numéro FN.
Suivant ce principe, deux trames TDMA ayant les mêmes paramètres N, FN, HSN et MAL mais
utilisant des MAIO différents ne peuvent être émises simultanément sur la même fréquence car
les fréquences utilisées par les trames sont séparées de la différence des MAIO.
Dans toutes les études présentées par la suite, on considérera que les fréquences, HSN et MAIO
sont alloués correctement au niveau d'un site, c'est-à-dire de telle sorte qu'il n'existe aucune
interférence entre TRX d'un même secteur et entre secteurs d'un même site. Ces allocations se
feront à l'aide d'un logiciel d'allocation automatique de fréquences développé par France
Telecom [Renaud97] [Floc'h00].
L'objectif est donc maintenant de lever les hypothèses du contexte théorique liées au calcul de
l'interférence et à son impact sur la conception de réseaux radio mobiles. Le prochain chapitre
présente une méthodologie de calcul permettant d'évaluer la qualité globale d'un réseau en
termes d'interférences. Cette méthodologie est basée sur un découpage de la zone de couverture
du réseau en un ensemble de mailles. Le chapitre 3 présentera ensuite un modèle de calcul de
l'impact de l'interférence sur la qualité de service pour les réseaux FTDMA en situation de saut
de fréquences.
On rappelle que les résultats de calculs de propagation utilisés dans cette thèse ont été obtenus à
partir d'un modèle interne de France Telecom relativement proche d'un modèle semi-empirique
de type COST-231. Une description de ce modèle peut être trouvée dans [Sizun03]. Les calculs
de propagation sont effectués au centre de chaque maille d'analyse du réseau.
La première partie de ce chapitre décrit l'impact de la mobilité et des critères de services sur la
prise en charge d'un utilisateur par une station. Un modèle basé sur ce fonctionnement est
ensuite proposé pour calculer une probabilité de prise de service de chaque station en chaque
maille. Enfin, à l'aide de ces probabilités de prise de service, une méthode d'agrégation des
données de qualité maillées est définie à l'échelle du réseau pour obtenir des indicateurs de
surface brouillée et de trafic brouillé. Cette méthode est fondée sur un critère de qualité en C/I.
Mots clefs : mobilité, HO, probabilité de prise de service, C/I, surface brouillée, trafic brouillé.
Dans ce chapitre, la description du processus de HO dans les réseaux GSM a été faite à partir
d'ouvrages généraux [Lagrange99] [Tabbane99], de normes traitant du HO [GSM05.08] et de
documents internes à France Telecom.
• Paramètres de mesure
Deux paramètres ont été définis pour mesurer les niveaux de puissance et d'interférence reçus
par le terminal mobile :
o RxLev : paramètre de puissance du signal
La puissance reçue par un mobile ou une BS est exprimée en dBm : décibel milliWatt.
PdBm = 20.log10(PmW)
Le niveau de puissance RxLev est codé sur 6 bits. Il permet de représenter 64 niveaux de
puissance entre -110dBm et -48dBm par pas de 1dBm.
Ainsi PdBm (dBm) = -110 + RxLev (de 0 à 64)
• Etapes du processus de HO
Le portable effectue des mesures sur le lien descendant (aussi appelé DL pour downlink), tandis
que la BS effectue des mesures du lien montant (aussi appelé UL pour uplink). Ces mesures à
raison d'un échantillon toutes les 480ms sont transmises au réseau qui déroule les algorithmes
de HO.
Ces différents HO seront détaillés par la suite. Le graphique de la figure 12 donne une
répartition statistique de la proportion de chaque type de HO sur un réseau de France Telecom
Orange.
PBGT, 18%
RXQUAL DL, 13%
Autres, 8%
3 3 HO Required
4
BS HO command BSC2
7
HO command
Acknowledgment
6 HO Request 4 5 &
HO command
MSC
Les mesures effectuées par le mobile sont transmises à la BS sur un canal physique appelé
SACCH (Slow Associated Control Channel) toutes les 480ms. Cette périodicité correspond à la
taille de la fenêtre de prise de mesures du mobile. Les références complètes sur les canaux
logiques du système peuvent être trouvées dans [Lagrange99].
Sur la BS serveuse, le mobile mesure la puissance du signal reçu sur le lien descendant
RXLEV_DL. Les mesures sont faites sur chaque burst reçu puis moyennées. Suivant le type de
canal autorisé et l'activation ou non de certaines options de GSM, le nombre d'échantillons
considérés peut différer entre une centaine et une douzaine. Ces options peuvent être par
De même, le mobile mesure les niveaux de puissance reçus sur leurs canaux de signalisation
BCCH des BS déclarées comme voisines de la BS serveuse. Ces mesures interviennent entre
l'émission d'un burst sur le canal montant et la réception d'un burst sur le canal descendant.
Pendant ce laps de temps, le mobile peut faire une mesure de champ sur une fréquence balise.
Comme pour le canal courant, une moyenne est effectuée sur plusieurs échantillons.
Suivant le nombre de fréquences que la station doit analyser, le mobile dispose de plus ou moins
d'échantillons de mesures. Ces fréquences correspondent aux fréquences de transmission du
canal BCCH des BS déclarées comme voisines de la serveuse.
Chaque BS est identifiée par le mobile en décodant le code de couleur BSIC (Base Station
Identity Code) des BS. Ce code est transmis sur leur canal SCH (Synchronization Channel). Le
mobile sélectionne alors les six BS sur lesquelles le niveau de signal reçu est le plus fort et dont
les codes de couleur sont décodés et autorisés. Elle mémorise pour ces six BS :
o le niveau de puissance du signal reçu RXLEV_DL(n)
o la fréquence du signal mesuré et son code de couleur BSIC
Ces mesures permettront d'établir la liste des BS candidates pour le HO.
Ces mesures sont celles permettant au système de déterminer si le mobile doit effectuer ou non
un HO.
o mesure de la puissance du signal reçu sur le lien montant RXLEV_UL
o mesure de la qualité du signal reçu sur le lien montant RXQUAL_UL
o distance entre le mobile et la BS calculée à partir du délai de propagation
o niveau d'interférence sur les slots disponibles de cette cellule
Comme décrit ci-dessus, le BSC reçoit un échantillon de mesures des liens montant et
descendant toutes les 480 ms. Le BSC garde en mémoire 32 échantillons et effectue une
moyenne glissante, éventuellement pondérée, sur tout ou partie de ces échantillons.
Les hreqt moyennes obtenues sont comparées à un seuil en utilisant deux paramètres Ni et Pi
décrits de la manière suivante : "Si Pi moyennes parmi Ni moyennes vérifient le critère de
comparaison au seuil, alors l'alarme de HO est déclenchée."
Puisqu'on dispose de hreqt moyennes, cela impose la condition Ni<= hreqt.
Dans les équations suivantes, la partie gauche constitue la mesure moyennée et la partie droite la
valeur du seuil. Les principaux types de HO déclenchant l'alarme de HO sont :
o HO cause qualité UL si RXQUAL_UL > L_RXQUAL_UL pour au moins P1 valeurs sur
N1
o HO cause qualité DL si RXQUAL _DL > L_ RXQUAL _DL pour au moins P2 valeurs
sur N2
o HO cause niveau UL si RXLEV_UL < L_RXLEV_UL pour au moins P3 valeurs sur N3
o HO cause niveau DL si RXLEV_DL < L_RXLEV_DL pour au moins P4 valeurs sur N4
o HO cause PBGT si PBGT(n)>HO_MARGIN_CELL(n)
Ce dernier critère est un critère de bilan de liaison qui tend à assurer qu'un mobile est toujours
en liaison avec la BS avec laquelle l'affaiblissement du signal est minimum, même si les critères
de qualité et de niveau de champ ne déclenchent pas de HO. Il favorise la migration des mobiles
vers des BS où ils peuvent émettre avec une puissance moindre et ainsi contribuer à diminuer le
niveau d'interférence.
On a :
PBGT (n) = RXLEV _ DL _ NCELL (n) − RXLEV _ DL − PWR _ C _ D
− (min(MS _ TXPWR _ MAX (n), P ) − min(MS _ TXPWR _ MAX , P ))
Où :
o RXLEV_DL_NCELL(n) : est la puissance mesurée de la BS n, par les
processus de calculs de moyenne précédemment décrits (paragraphe 2.2.3).
o PWR_C_D : est la différence entre la puissance maximum permise sur le
lien descendant et la puissance utilisée sur ce lien après contrôle de
puissance.
o MS_TXPWR_MAX : est la puissance maximum que le mobile est autorisé à
utiliser sur un canal de trafic de la BS de service.
o MS_TXPWR_MAX(n) : est la puissance maximum que le mobile est autorisé
à utiliser sur un canal de trafic de la BS voisine n.
o P : est la puissance maximale du mobile.
Les algorithmes de HO s'effectuent suivant un ordre de priorité défini. Si une alarme est
déclenchée, le système ne regarde pas les HO de priorité inférieure. L'ordre de priorité de
l'ensemble des HO possibles est le suivant :
o HO cause qualité UL
o HO cause qualité DL
o HO cause niveau UL
o HO cause niveau DL
o HO cause distance
o HO cause PBGT
• Vision générale
Si une alerte de HO est déclenchée, le BSC établit une liste de BS candidates vers lesquelles le
mobile peut effectuer un HO. Ces BS candidates sont choisies parmi les BS voisines selon les
critères de puissance de signal reçu puis de bilan de liaison.
Ce critère permet de vérifier que les BS cibles sont suffisamment bien reçues par le mobile pour
assurer une bonne communication après le HO, en prenant en compte l'éventuel handicap subi
par le mobile s'il ne peut émettre à la puissance maximum de la voisine.
Où :
o RXLEV_MIN(n) : est le seuil de niveau de champ pour l'accès à la BS
voisine n (ce seuil, défini pour chaque BS permet de diriger les HO vers
certaines cellules plutôt que d'autres)
o MS_TXPWR_MAX(n) : est la puissance maximum que le mobile est autorisé
à utiliser sur un canal de trafic dans la BS voisine n.
o P : est la puissance maximale possible du mobile
Toute BS voisine ne satisfaisant pas ce 1er critère est éliminée et ne sera pas une cible potentielle.
Ce critère permet de vérifier que le mobile est toujours en liaison avec la BS avec laquelle
l'affaiblissement du signal est minimum, même si les critères de qualité et de niveau de champ
ne déclenchent pas de HO.
Les BS ne satisfaisant pas ce critère sont éliminées. Le BSC construit ensuite une liste ordonnée
des BS en fonction de la valeur décroissante de (PBGT(n) – HO_MARGIN_CELL(n)).
• Remarques
Les critères présentés précédemment sont une simplification des possibilités de paramétrage du
réseau.
o La sélection des BS varie en fonction de la cause de HO. Par exemple, HO_MARGIN a
différentes valeurs selon la cause de HO (HO_MARGIN_RXLEV(n) ou
HO_MARGIN_RXQUAL(n) par exemple).
La complexité pour les HO entre BS micro et BS macro est aussi évoquée dans [GSM05.22] :
les HO cause PBGT sont affinés, des paramètres sont définis pour déterminer la vitesse du
mobile et ainsi associer des BS de mêmes catégories. Cette problématique micro/macro ne sera
cependant pas traitée dans cette thèse.
A partir des éléments de prise de service définis dans le paragraphe précédent, on considère
maintenant de manière simplifiée qu'une BS est une serveuse potentielle en un point :
o si elle vérifie un critère CP simplifié (son champ est supérieur à un champ minimum
pour offrir le service) : Champ (n) >= seuil de service
o si elle vérifie un critère CL par rapport à la BS ayant le champ le plus fort en ce
point (elle peut prendre le service par rapport à cette "meilleure" serveuse) :
Champ(n) – Meilleur Champ >= Marge de HO
On définit alors une zone de service associée à une BS comme l'ensemble des points sur
lesquels une BS vérifie les critères CP et CL vis-à-vis d'un mobile qui initierait une
communication en ce point. Cette zone de service est une version floue de la cellule définie par
le concept cellulaire. On parle également parfois de couverture d'une BS pour désigner la zone
de service associée.
Puissance
Meilleur Champ
Champs des BS
Marge de HO potentiellement
serveuses
Seuil CL
Seuil de service CP
Champs des BS
potentiellement
brouilleuses
Seuil de prise en
compte des champs Champs des BS
négligeables
On classifie alors les champs reçus en chaque point de la zone couverte suivant les catégories
décrites figure 16. Typiquement, lors de l'analyse d'un réseau sous forme de mailles, cette
analyse se fait en chaque maille du réseau, les calculs étant fait en un point représentatif de la
maille (son centre en général).
Dans la suite de cette étude, on supposera que l'erreur de mesure est une gaussienne,
E = N (0,σ )
L'erreur que peut commettre le portable est limitée par la norme [GSM 11.10] qui fixe une
précision absolue de +/- 4dB pour la mesure d'un champ constant.
On supposera également que les stations considérées vérifient le critère CP ainsi que :
MS_TXPWR_MAX=MS_TXPWR_MAX(n) et PWR_C_D=0
Dans ces hypothèses, pour la prise en charge d'une communication, il ne sera considéré que le
bilan de puissance :
PBGT(n)= RXLEV_NCELL(n) - RXLEV_DL (en dB)
Soit un mobile en communication sur une maille m mettant en jeu deux BS potentiellement
serveuses A et B.
Soient :
o X AB = MARGE = PGBT + − HO _ MARGIN _ CELL
o α AB = PBGT − HO _ MARGIN _ CELL
o X BA = MARGE = − PGBT + − HO _ MARGIN _ CELL
o α BA = − PBGT − HO _ MARGIN _ CELL
Donc la probabilité de "ne pas faire HO" équivaut à la probabilité que X AB soit inférieure à
σ 'S .
L'évènement "ne pas faire HO", peut encore s'écrire : "être sur A sachant que l'on vient de A"
(EA/VA).
De manière analogue, on détermine la probabilité de rester sur la station B sachant que l'on vient
de B. Elle s'écrit :
P( EB / VB) = 1 − F ( XσBA' )
On admet que la moitié des mobiles est en déplacement de A vers B et l'autre moitié de B vers A.
Cela implique que la probabilité de "venir de A" et la probabilité "de venir de B" sont identiques
et valent 1/2.
P(VA) = P(VB) = 0.5
D'autre part, l'évènement "être sur A" peut encore s'écrire comme : "être sur A et (venir de A ou
venir de B)". On a donc, en remarquant que les évènements VA et VB sont disjoints :
P( EA) = P[ EA (VA VB)]
= P( EA VA) + P( EA VB)
= P(VA) × P( EA / VA) + P(VB) × P( EA / VB)
Si le mobile vient de B, on a deux choix, il va soit basculer sur A soit rester attaché à B.
Par conséquent on a :
P( EA / VB) + P( EB / VB) = 1
On en déduit :
P( EA) = P(VA) × P( EA / VA) + P(VB) × (1 − P( EB / VB))
Le calcul précédent considère la présence de seulement deux stations sur une maille. Pour un
chevauchement de plus de deux stations, une méthode approchée propose de procéder de la
manière suivante pour calculer les PPS :
o Classer les puissances des stations couvrant la maille par ordre décroissant de
grandeur ( A1 , A2 ,...., An )
o Pour calculer la PPS de la première et de la deuxième station : considérer le couple
formé par les deux premières meilleures stations et reprendre les étapes précédentes.
o Pour calculer les PPS des autres stations : considérer le couple formé par la
première et la station en question.
Au-delà d'une couverture de deux stations par maille, les résultats de cette méthode de calcul
des PPS ne sont plus mathématiquement corrects. En effet, d'après les hypothèses, une
communication est prise en charge par une et une seule station.
Par conséquent, l'ensemble des évènements "être sur A j " forme un système complet. De ce fait,
la somme de l'ensemble des PPS des différentes stations devrait être égale à 1.
Les considérations de généralisation à plus de deux BS reviennent à former, à chaque fois, des
sous-systèmes complets deux à deux. Ainsi, la somme de ces valeurs est largement supérieure à
1. Une normalisation est donc proposée pour ramener cette somme à 1.
Puissance
brouilleurs
Secteurs potentiellement
serveurs
Champs des secteurs
négligeables
En résumé des paragraphes précédents, on dispose désormais en chaque maille (Figure 17) :
o du champ de chaque secteur ayant une puissance non négligeable sur la maille,
o des critères de service pour un mobile situé sur cette maille et donc de l'ensemble
des secteurs pouvant prendre le service sur la maille,
o pour chacun de ces secteurs pouvant prendre le service, de sa probabilité de prise de
service (PPS) pour un mobile étant sur la maille.
On cherche à associer un niveau d'interférence à chaque secteur serveur couvrant une maille, en
chaque maille couverte par au moins un secteur serveur. La combinaison de ces données
d'interférence et des probabilités de prise de service permettra alors d'évaluer globalement
l'interférence sur le réseau.
Pour chaque secteur pouvant prendre le service sur la maille, on calcule le niveau d'interférence
que subirait un mobile présent sur la maille et servi par le secteur en question. Une manière
simple d'évaluer ce niveau d'interférence pour évaluer la qualité du service reçu par le mobile
est de calculer le niveau de C/I subi par chaque canal de fréquences du secteur.
Le C/I est calculé sur un canal de fréquences du secteur en prenant en compte non seulement
l'interférence subie sur ce canal provenant de secteurs émettant sur le même canal, mais
également en prenant en compte le brouillage provenant d'autres secteurs transmettant sur des
fréquences proches du canal d'émission du secteur offrant le service. On parle d'interférence en
première adjacence si l'on considère les fréquences brouilleuses séparées d'un canal de
fréquences du canal de service. On parle d'interférence en deuxième adjacence si l'on considère
les fréquences brouilleuses séparées de deux canaux de fréquences du canal de service. En
général on considère que l'interférence provenant de fréquences au-delà de trois canaux d'écart
par rapport à la fréquence portant le service intervient de manière négligeable [Floc'h00].
C j
I S ,u = ∑ K (en W)
j∈FBrouill ( S ) j ,u
Où :
o FBrouill(S) est l'ensemble des fréquences des secteurs ayant un champ non
négligeable sur la maille considérée.
o Cj est le champ reçu par le mobile venant du secteur j.
o Kj,u est un coefficient de décalage dépendant de l'écart en fréquences entre les
canaux j et u. Dans la suite des calculs présentés, les valeurs de Kj,u seront de :
0dB pour 0 canaux de fréquences d'écart entre j et u
18dB pour 1 canal de fréquences d'écart entre j et u
50dB pour 2 canaux de fréquences d'écart entre j et u
58dB pour 3 canaux de fréquences d'écart entre j et u
Une valeur infinie pour plus de 3 canaux d'écart (pas d'interférence)
En faisant l'hypothèse qu'un mobile est pris de manière aléatoire sur l'une des fréquences du
secteur serveur, on calcule le niveau de C/I moyen subi par l'ensemble des mobiles servis par le
secteur en calculant la moyenne des interférences (en W) sur l'ensemble des fréquences
d'émission du secteur.
Il s'agit maintenant de cumuler ces valeurs afin d'obtenir une évaluation globale du niveau
d'interférence qui serait reçu par un utilisateur en communication sur la maille.
C/Iseuil = 14 dB
B3 B2
S3 Probabilité de service
S1 brouillé = 10% + 30% = 40%
S2
Puissance
S1 : - PPS = 60%
- C/Imoyen = 20 dB
S2 : - PPS = 30%
B1
- C/Imoyen = 7 dB
B4 S3 : - PPS = 10%
B1 - C/Imoyen = 12 dB
B2
B3
B4
• Evaluation en surface
On considère que la surface brouillée sur une maille est égale à la surface de la maille multipliée
par la probabilité de service brouillé sur cette maille. On obtient la surface brouillée sur le
réseau comme la somme des surfaces brouillées en chaque maille (Figure 19).
S3 : PPS = 10% S2 : S2 :
tres
C/Imoyen = 9dB PPS = 30% PPS = 60%
mè
C/Imoyen = 7dB S3 : C/Imoyen = 18dB
S1 :
25
PPS = 40%
PPS = 60%
C/Imoyen = 12dB
C/Imoyen = 20dB
S2 :
S1 : PPS = 50%
PPS = 100% S1 : C/Imoyen = 13dB
C/Imoyen = 30dB PPS = 50%
C/Imoyen = 25dB
Si l'on possède une carte de trafic, c'est-à-dire une information permettant de dire combien
d'Erlangs sont écoulés en chaque maille du réseau, on distribue ces Erlangs en chaque maille sur
chaque secteur serveur en fonction de la probabilité de celui-ci de prendre le service sur la
maille.
On calcule ensuite le nombre d'Erlangs brouillés en une maille comme la somme des Erlangs
portés par l'ensemble des secteurs ayant un seuil de qualité inférieur au seuil sur la maille. Le
nombre d'Erlangs brouillés sur la zone est alors égal à la somme des Erlangs brouillés en chaque
maille de la zone (Figure 20).
h
S3 : PPS = 10% g:
S2 3 Erlangs S2 :
C/Imoyen = 9dB PPS = 30% PPS = 60%
C/Imoyen = 7dB S3 : C/Imoyen = 18dB
S1 :
PPS = 40%
PPS = 60% 1 Erlang
C/Imoyen = 12dB
C/Imoyen = 20dB
S2 :
0.5 Erlang 2 Erlangs
S1 : PPS = 50%
PPS = 100% S1 : C/Imoyen = 13dB
C/Imoyen = 30dB PPS = 50%
C/Imoyen = 25dB
On suppose ici que l'on ne possède aucune information de localisation géographique du trafic
autre que la quantité d'Erlangs écoulée par chaque secteur.
On calcule la surface de service du secteur comme étant la somme des surfaces des mailles où le
secteur vérifie les critères de service, pondérée par la probabilité de prise de service du secteur
sur la maille.
On calcule ensuite la surface brouillée par le secteur comme la somme des surfaces des mailles
où le secteur vérifie les critères de service et a un niveau de qualité inférieur au seuil requis,
pondérée par la probabilité de prise de service du secteur sur la maille. Le pourcentage de
surface brouillée du secteur est alors égal à la surface brouillée du secteur, divisée par la surface
de service du secteur.
25 mètres
S3 : PPS = 10% S2 : S2 :
tres
En pratique, les données de localisation de trafic permettant d'obtenir les cartes de localisation
du trafic sont très difficiles à obtenir de manière satisfaisante sur le réseau. C'est pourquoi les
calculs se feront par la suite en utilisant cette méthode de calcul.
Cette méthode présente cependant un certain nombre de défauts. On voit par exemple qu'elle
n'est pas conservative vis-à-vis d'une méthode basée sur une carte de trafic. En effet, l'exemple
figure 21 se base sur une absorption du trafic à la maille de l'exemple figure 20. Les calculs
d'interférence donnent cependant un trafic brouillé différent (2.6 Erlangs brouillés à 14dB avec
la cartographie contre 3.07 Erlangs sans).
Les résultats d'interférence seront présentés par rapport à un seuil d'analyse comme :
o La surface globale de service de l'ensemble des secteurs analysés
o La surface brouillée par rapport au seuil défini
o Le pourcentage de surface brouillée par rapport au seuil défini
o Le trafic global de l'ensemble des secteurs analysés
o Le trafic brouillé par rapport au seuil défini
o Le pourcentage de trafic brouillé par rapport au seuil défini
L'obtention des probabilités de prise de service se base sur une analyse des mécanismes de
mesure et de remontée de critère de qualité du lien radio au niveau du mobile. Deux critères
principaux sont retenus comme contribuant majoritairement à la liaison du mobile avec la
station lui offrant le meilleur service et donc au transfert intercellulaire en cas de mobilité. Ce
sont les critères de puissance (critère absolu) et de liaison (critère relatif). Le calcul de
probabilités de prise de service sur ces deux critères permet donc de prendre en compte de
manière statistique les phénomènes de HO dans le calcul du trafic impacté par l'interférence
globalement sur le réseau.
Le processus de calcul présenté dans ce chapitre pour le C/I sera le même que celui utilisé dans
la suite de la thèse. La partie qui diffère est le calcul de l'interférence en une maille pour un
secteur spécifique assurant le service en cette maille. Le calcul de C/Imoyen sera remplacé par un
nouveau modèle d'évaluation de la qualité permettant de prendre en compte les phénomènes liés
au saut de fréquences.
Dans un premier temps, un état de l'art est fait sur des modèles et méthodes permettant de
prendre en compte les effets en diversité de fréquences et d'interférences du saut de fréquences
dans l'évaluation de la qualité de service [Verhulst84] [Mouly92] [Olofsson95] [Chiani96]. Ces
modèles apparaissant comme partiels ou inadéquats à l'évaluation de réseaux réels, un nouveau
modèle est présenté.
Ce modèle s'appuie sur un calcul de distribution de probabilité de collision entre time-slots pour
une communication soumise à l'interférence d'un secteur partageant au moins un canal de
fréquences identique avec des stations brouilleuses. Ces probabilités de collision sont ensuite
transformées en probabilités de BER afin de pouvoir cumuler les effets brouilleurs conjugués de
plusieurs secteurs interférents. Une fois ce cumul effectué, ces probabilités de BER sont
transformées en probabilité de FER afin d'obtenir une métrique d'évaluation directe de la qualité
de service mesurée par l'utilisateur.
Mots clefs : C/I, BER, FER, simulation, collisions destructrices, probabilité de collision, qualité
de service.
3.1.1 Complexité
L'évaluation de la diversité des niveaux de champs reçus sur une trame de service lors d'une
communication est un problème complexe. Il ne peut être résolu par une énumération des
combinaisons possibles de brouillage en chaque point de service de chaque secteur serveur d'un
réseau réel.
Prenons pour exemple un secteur serveur brouillé en un point par 20 secteurs différents
possédant chacun une MAL de 5 canaux de fréquences et partageant chacun un canal de
fréquence avec le secteur serveur. A chaque trame TDMA, un secteur peut être brouilleur ou
non (avec une probabilité de 1/5 d'être brouilleur). Il y a donc 220 (plus de 1 million) niveaux de
C/I différents pouvant être obtenus sur une trame TDMA. Il y a donc
C28 = 3.62 × 10 43 combinaisons possibles de niveau de C/I sur une trame de service voix (8
20
trames TDMA). L'analyse d'un réseau réel consiste en l'évaluation de plusieurs centaines de
milliers de points, chaque point pouvant être analysé pour plusieurs secteurs serveurs.
Sur la base de cette combinatoire, plusieurs solutions ont été envisagées pour estimer la qualité
des systèmes basés sur le saut de fréquences. La plupart de ces méthodes datent des années 90 et
servaient de base à l'introduction du saut de fréquences sur les réseaux commerciaux. Les
méthodes applicables à des réseaux réels apparaissent aujourd'hui comme très limitées. On
distingue deux méthodes principales, les approches analytiques et les approches par simulation.
Les premières approches proposées pour l'évaluation des gains liés à l'introduction du saut de
fréquences sur les réseaux FTDMA sont des approches liées à l'analyse théorique de réseaux
hexagonaux réguliers.
Ces études antérieures à la mise en place opérationnelle des systèmes à saut de fréquences
s'attachent à évaluer les gains en capacité offerts par cette nouvelle technologie [Verhulst84].
Elles cherchent donc à modéliser à la fois les gains liés à la diversité de fréquences et à la
diversité d'interférences. La densité moindre des réseaux à cette époque donne une place peu
importante à l'ingénierie en général et aux stratégies d'allocation de fréquences en particulier.
L'intérêt est donc porté sur la comparaison des systèmes d'accès entre eux sur des bases
d'utilisation homogène du spectre pour déterminer les meilleures efficacités spectrales
[Dornstetter87]. C'est pourquoi la majorité des travaux effectués se concentrent sur la
modélisation de la diversité de fréquences et l'introduction de modèles du canal radio dans
l'évaluation de l'interférence [Hassan93] [McGuffin96].
Les hypothèses les plus communément faites [Chennakeshu96] pour permettre la réalisation des
calculs sont alors :
o une densité uniforme d'utilisateurs sur le réseau
o une distance inter sites uniforme sur le réseau
o l'utilisation de modèles de propagation simples quant à l'atténuation de la puissance
o l'utilisation de motifs de réutilisation du spectre pour l'allocation des fréquences
Une seconde famille d'approches se base sur un ajustement des critères de C/I calculés dans le
cas de réseaux sans saut de fréquences. Ces approches se retrouvent essentiellement dans des
plateformes d'ingénieries commerciales (Planet EV ®, NetAct Planner ™).
Un C/I "équivalent" est obtenu en prenant en compte un certain nombre de paramètres liés à la
diversité de brouillage :
o multiplication de l'interférence d'un secteur par son taux de charge
o division de l'interférence d'un secteur par la taille de sa MAL de saut
o multiplication de l'interférence d'un secteur par le facteur d'activité DTX.
Le DTX (Discontinuous Transmission) consiste à suspendre l'émission de données lorsqu'un
interlocuteur est silencieux durant une conversation, ceci afin de diminuer l'interférence globale
sur le réseau. En pratique, quelques trames de données sont tout de même envoyées afin de
générer un effet de bruit et d'éviter que la personne en train de parler ne pense que la
communication ait été coupée.
Un exemple simple de la difficulté d'obtention d'un critère de C/I pertinent est le cas du plan de
fréquences en motif 1x1. Sur la zone de HO d'un secteur, le niveau d'interférence peut atteindre
une valeur égale au HO_MARGIN_CELL. Prenons une valeur de HO_MARGIN_CELL de -6dB,
un taux de charge et un DTX de 100%. Le niveau de C/I sur les fréquences communes à ces
deux secteurs sera donc de -6dB. Toutes les fréquences étant partagées, le C/I moyen reçu sur
une trame vocale aura donc une valeur de -6dB, indiquant une impossibilité de service sur la
zone de HO.
Les approches par simulation servent généralement de référence de comparaison pour les
méthodes analytiques ou par tirage de Monte Carlo. Pour des raisons de performance, les
simulations sont généralement faites sur des réseaux réguliers [Olofsson95] [Wigard96a]
[Deissner98] sur les paramètres de trafic, réutilisation de fréquences, propagation et distance
inter sites. L'utilisation de cette régularité permet de limiter très fortement la taille de la zone
d'étude [Vejlgaard95] et donc les temps de calcul.
Certaines simulations basent leur critère d'interférence sur un C/I moyenné [Carneheim94] et
rejoignent en ce sens les méthodes présentées au paragraphe précédent. Pour prendre en compte
précisément les aspects de diversité de fréquences et de diversité d'interférence, la simulation se
fait généralement en deux étapes.
Dans un deuxième temps, ces séquences de niveaux de C/I sont mises en entrée d'un simulateur
de lien [Mogensen95]. Ce simulateur permet de calculer des métriques de BER et de FER pour
chaque utilisateur. Ce simulateur prend en compte les aspects liés à la diversité de fréquences et
à la répartition de l'interférence sur l'ensemble des bursts sur lesquels une trame de service est
transmise.
La faiblesse de ces approches est leur lenteur et donc l'inadéquation de leur utilisation pour
l'analyse de réseaux réels. Plusieurs tentatives ont été effectuées pour améliorer les
performances de ces simulations. La plus intéressante consiste en l'utilisation de tables de
correspondance entre C/I et BER à l'échelle d'un burst puis entre BER et FER à l'échelle d'une
trame de service [Wigard96b]. Ces tables remplacent l'utilisation du simulateur de lien et
permettent donc des gains en temps de calcul importants. Un exemple de table est donnée en
figure 29.
La simulation des séquences de niveau de C/I reste cependant un point bloquant pour
l'application de ces méthodes à des réseaux réels du fait de la combinatoire des séquences de
saut possibles et donc des séquences de niveaux de C/I.
L'utilisation de tables de qualité telles que celles utilisées dans les approches de simulation
permettent de prendre en compte les phénomènes liés au saut de fréquences intervenant sur le
lien radio et notamment la diversité de fréquences. Ces tables permettent donc d'éviter
l'utilisation d'une modélisation analytique complexe du canal ou d'un simulateur de lien
apportant des performances de calcul médiocres.
Ce modèle est présenté formellement dans les deux parties suivantes. Il est construit en deux
étapes. La première détermine pour chaque utilisateur potentiel une distribution de probabilité
de collision entre Time Slots. La seconde utilise cette distribution de probabilité pour construire
directement une distribution de probabilité de BER sur l'échelle d'une trame de service à partir
des champs des secteurs serveurs et brouilleurs en jeu. Des tables de qualité sont ensuite
utilisées pour prendre en compte les aspects de diversité de fréquences et de codage correcteur
des erreurs.
3.2.1 Objectifs
Dans un premier temps, l'objectif de ce paragraphe est de montrer, pour un secteur, sur la durée
d'émission d'une trame de service, les probabilités d'apparition de TS occupés par des bursts de
communication en un point donné, sur un canal de fréquences donné. En considérant alors une
communication transmise en permanence sur le canal de fréquences étudié, on peut déterminer
l'impact de l'encombrement spectral du secteur vu comme brouilleur sur la communication
[Chambreuil02].
Cet impact sera évalué en termes de probabilités de collisions entre des TS occupés du secteur
brouilleur et les bursts de la communication se déroulant sur le canal de fréquences (Figure 22).
Station Brouilleuse B
2 TRX de saut
MAL : {f1, f5, f9}
Taux de charge : 3/8
Station Serveuse S
1 TRX
1 Canal de fréquences : f5
1 communication transmise sur l'indice 3 de la trame TDMA
• Objectif
On considère ici les TRX de saut d'un secteur potentiellement brouilleur B en Saut Synthétisé
(on précisera plus tard dans ce chapitre les conditions d'utilisation de ce même modèle pour le
saut en Bande de Base).
L'objectif est de déterminer, sur un indice de TS fixé d'un canal de fréquences de la MAL de B,
la probabilité de présence PNk d'un TS de B occupé k fois par un burst de communication sur N
trames TDMA. Cette probabilité correspond à la probabilité de collision avec les bursts d'une
communication émise en permanence sur le même canal de fréquences par une serveuse S.
• Notations
Soit α le nombre de TRX de B sautant en fréquences. Dans le cas du Saut Synthétisé, c'est le
nombre de TRX du secteur moins un (TRX portant le BCCH).
On pose β = γ - α, β représente le nombre de fréquences non occupées par des TRX à tout
instant.
Soit ρ le taux de charge de B. ρ est le pourcentage de TS de B occupés par des bursts et donc
transmis avec de la puissance (un tel TS sera désigné par "brouilleur").
• Hypothèses
H1 : On considère que les communications portées par les TRX de saut d'un secteur sont
uniformément réparties sur ces TRX.
Cette hypothèse implique que ρ est une constante sur l'ensemble des TRX de saut. Ainsi, pour
l’émission d’une trame TDMA à un instant t sur un canal de fréquences fixé, (α × ρ ) γ est la
probabilité qu'un TS de B soit occupé, donc brouilleur sur ce canal.
H2 : On considère que les communications liées à la transmission d'un service voix sont
soumises à l'activation du DTX (Discontinuous Transmission).
Dans la suite de ce chapitre, on considérera toujours que le DTX est désactivé sur le réseau.
Cependant cette hypothèse ne sera plus faite dans les chapitres suivants et le DTX sera pris en
compte comme un pourcentage d'occupation du canal physique associé à un service voix. En
général le taux d'activité lié au DTX varie de 40% à 70%.
H3 : On considère l'émission des trames TDMA synchronisée sur le réseau. Cette hypothèse
n'implique pas une synchronisation concertée des équipements du réseau permettant d'organiser
H4 : On considère que durant une trame de service, le nombre de communications portées par B
est invariant (pas de nouvelle communication initiée et pas de communication se terminant),
donc que ρ est une constante sur la trame de service.
• Modèle
Les hypothèses H1, H3 et H4 permettent de déduire qu'un TS d’un TRX de B occupé par une
communication à un instant t (date d’émission d’une trame TDMA) est occupé par la même
communication durant un nombre de trames TDMA supérieur à N. Donc la probabilité pour un
TRX d’être brouilleur sur un indice de TS au temps t+1 sachant que ce TRX était brouilleur au
temps t vaut 1.
Il n'y a donc pas d'indépendance entre les évènements successifs d'apparition de TS brouilleurs
sur un indice de TS fixé d'un canal de fréquences. On résonne donc par récurrence sur l'arrivée
de trames TDMA pour obtenir les probabilités de collision.
Soit BNk l'évènement où B est brouilleuse k fois sur le même indice de TS du même
canal de fréquences pendant N trames TDMA consécutives.
Soit PNk = P BNk ( )
L'ensemble de ces évènements {B k
N / k ∈ [0, N ] } constitue un système exhaustif
décrivant l'évènement certain.
Soit BNk ,i , j l'évènement où B est brouilleuse k fois sur la même fréquence pendant N
trames TDMA consécutives avec i TRX étant déjà intervenus dont j étaient brouilleurs.
(
Soit PNk ,i , j = P BNk ,i , j)
{ }
L'ensemble des évènements BNk ,i , j / i ∈ [0, Min{N ,α }], j ∈ [0, i ] constitue un système
exhaustif décrivant BNk .
On note A les probabilités liées aux transitions concernant les apparitions de nouveaux TRX et
R les probabilités liées aux transitions concernant les réapparitions de TRX étant déjà intervenus
précédemment sur la trame de service.
Les probabilités associées à chacune des transitions T peuvent s'exprimer facilement en fonction
de α le nombre de TRX, γ la taille de la MAL, β = γ - α, ρ le taux de charge, i le nombre de
TRX différents étant déjà apparus et j le nombre de ces TRX qui étaient brouilleurs :
0 β
A = P(T ) = γ
0
i+1 α −i
A+ = P(T+ ) = γ ρ et A+i+1 = 0 si i ≥ α
i +1
(2) i+1 (α − i )(1 − ρ ) (2)
i +1
A− = P(T− ) = et A−i+1 = 0 si i ≥ α
γ
j j
R+ = P(T+ ) =
j
γ
i− j i− j i− j
R− = P(T− ) =
γ
On calcule donc les probabilités PNk ,i , j pour une BS d'être brouilleuse k fois sur N trames
successives sur un canal de fréquences fixé, i TRX différents étant apparus dont j étaient
brouilleurs. Ce calcul est fait de manière récurrente à partir des transitions définies
précédemment et on obtient une expression analytique de calcul récursif pour les
probabilités PNk .
Et pour 1 ≤ k ≤ N ,
Min{N ,α } i
PNk = ∑ ∑P
i =0 j =0
k ,i , j
N (4)
PNk ,i , j = PNk −,i1−1, j × A−i + PNk −−11,i −1, j −1 × A+i + PNk −−11,i , j × R+j + PNk −,i1, j × ( A0 + R−i − j )
k , 0, j
avec PN = 0 ∀j
k , i , 0
PN = 0 ∀i
Une autre méthode de calcul peut être également trouvée dans [Chiani98] prenant en compte des
aspects liés à l'évaluation du canal radio. Cette méthode ne répond cependant pas à la
problématique liée aux combinaisons possibles de puissances et d'allocation de fréquences dans
un environnement réel à brouilleurs multiples qui sera étudiée au paragraphe 3.4.
• Applications
On considère le cas de la transmission de la voix pour la norme GSM. L'émission d'une trame
de service s'effectue donc sur 8 trames TDMA (N=8) par l'intermédiaire de 8 demi-bursts
[Lagrange99].
On considère, en première approximation, que la protection appliquée sur le service voix double
l'information transmise sur le canal physique par rapport à l'information brute de la
numérisation de la voix. Ainsi, les codes correcteurs d'erreur sont capables de reconstituer une
trame vocale si moins de 50% de l'information a été perdue avant la réception.
On considère une situation d'interférence d'une communication émise en continu sur un canal de
fréquences avec un secteur brouilleur unique partageant ce même canal de fréquences. Ce
secteur brouilleur est tel que la collision entre un TS brouilleur et un demi-burst de la trame
vocale rend indécodable l'ensemble de l'information du demi-burst en question. C'est une
situation où le secteur brouilleur a une puissance significativement plus élevée que le secteur
serveur.
8
PPT = ∑ P8k (5)
k =4
On remarque que pour 1 TRX de saut la probabilité de perte de trame vocale augmente
linéairement en fonction de la charge conformément aux situations sans saut de fréquences. A
partir de 2 TRX la probabilité n’augmente plus de manière linéaire et des points d'inflexion
apparaissent.
Ces courbes montrent l'effet de la discontinuité de la charge sur l'interférence dans le cas du saut
de fréquences. On s'aperçoit que cet effet est positif par rapport à une situation sans saut de
fréquences à faibles charges et négatif à fortes charges (au-delà de 33% de charge). Ce
comportement remet en cause l'ajustement d'un modèle d'interférence sans saut de
fréquences par un facteur linéaire lié à la charge d'un secteur.
On constate tout d'abord pour chaque figure que l’évolution de la probabilité de perte de trame
n’est pas linéaire en fonction de la taille de la MAL pour un nombre de TRX donné. On ne peut
donc pas ajuster un modèle d'interférence directement en fonction de la taille de la MAL de saut.
1
0.9
0.8 Taille MAL=3
0.7 Taille MAL=4
0.6 Taille MAL=5
PPT
0.1
0
0 0.125 0.25 0.375 0.5 0.625 0.75 0.875 1
Taux de charge de la brouilleuse
Figure 24 : PPT pour différentes tailles de MAL d'un secteur brouilleur à 3 TRX de saut
Plus encore, l’évolution la probabilité de perte de trame n’est pas linéaire en fonction du rapport
entre le nombre de TRX et la taille de la MAL. Par exemple, pour 3 TRX (Figure 24) et un taux
de charge à 0,5 on passe de 55% de probabilité de perte de trame pour un rapport (Nombre de
TRX)/(Taille de MAL) de 1 à 20% pour un rapport de ½. Pour 6 TRX (Figure 25) et le même
taux de charge, la probabilité de perte de trame passe de 60% à 15%. Ce comportement remet
donc également en cause l'ajustement d'un modèle d'interférence sans saut de fréquences
par un facteur lié au rapport (Nombre de TRX) / (Taille de MAL) [Kronestedt97].
1
0.9
Taille MAL=6
0.8
Taille MAL=7
0.7 Taille MAL=8
0.6 Taille MAL=9
PPT
Figure 25 : PPT pour différentes tailles de MAL d'un secteur brouilleur à 6 TRX de saut
• Objectif
Le modèle est construit en deux étapes, la première consiste dans le cumul de secteurs
brouilleurs et la seconde dans le cumul d'un nombre indéterminé de secteurs brouilleurs.
• Modèle
CNk −−ii × Ci j − ( k − i )
Pour (i, j ) ∈ [0, k ] , on a : P(C (i, j , k , N )) = × PNi ( B) × PNj ( B' )
2
(6)
CNj
Et pour i > k ou j > k , on a : P(C (i, j , k , N )) = 0
Cette formule est obtenue en considérant le rapport entre :
o le nombre de combinaisons de collisions de B et B' engendrant k collisions,
soient C Ni collisions sur B, C Nk −−ii collisions supplémentaires apportées par B'
et Ci j − ( k − i ) collisions apportées par B' sur des collisions déjà apportées par B,
o et le nombre de combinaisons possibles entre les collisions de B et B'
CNi CNj .
On en déduit :
k k
C k −i × C j −( k −i )
PNk (b ) = ∑∑ N − i j i × PNi ( B ) × PNj ( B ' ) (7)
i =0 j =0 CN
• Application
La figure 26 présente la probabilité de perte de trames vocales dans les mêmes hypothèses que
le paragraphe précédent pour des cumuls de secteurs brouilleurs sur une trame de service ne
sautant pas.
Pour cet exemple, on considère des secteurs brouilleurs ayant 6 TRX et une MAL comportant
45 canaux de fréquences. L'ensemble des MAL de saut de ces secteurs possède au moins un
canal de fréquences commun et la communication considérée sur la serveuse est transmise sur
ce canal de fréquences commun. Cette situation est une situation typique de réseau cellulaire
avec réutilisation de l'ensemble du spectre sur un motif à 1. On considère le cumul de 1 à 5
secteurs brouilleurs.
0.6
0.5
0.4
Nb Brouilleuses = 1
Nb Brouilleuses = 2
PPT
0.3 Nb Brouilleuses = 3
Nb Brouilleuses = 4
Nb Brouilleuses = 5
0.2
0.1
0
0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
Taux de charge des brouilleuses
Figure 26 : PPT pour des cumuls de brouilleuses avec 6 TRX de saut sur 45 canaux de
fréquences
Le taux de charge varie de 25% à 87,5%. On remarque que pour des taux de charges inférieurs à
50%, le cumul de 3 secteurs brouilleurs ne produit pas de probabilité de perte de trame au delà
de 5% ce qui correspond au début des problèmes de qualité.
Pour des taux de charge supérieurs à 50% la probabilité de perte de trame vocale est supérieure
à 5% pour 3 secteurs brouilleurs à 67% de charge et 5 secteurs brouilleurs dès 37% de charge.
On remarque une nouvelle fois la non linéarité des phénomènes d'interférence en fonction du
cumul des secteurs brouilleurs.
Ces courbes permettent de mesurer les gains liés à la diversité d'interférences dans des situations
de secteurs brouilleurs multiples avec réutilisation complète du spectre sur l'ensemble des
secteurs. Un réseau très dense, avec 6 TRX par secteur, peut ainsi supporter une charge de 50%
sans problème de qualité avec une géométrie impliquant 3 brouilleuses fortes par secteur (en
géométrie hexagonale théorique on a 2 brouilleuses fortes).
Il reste maintenant à mesurer l'impact des conditions de saut du secteur serveur pour mesurer
l'ensemble des phénomènes liés à la diversité d'interférences.
• Objectif
On considère maintenant la présence d’un secteur brouilleur B (ou d'un serveur brouilleur
équivalent composé d'un ensemble de secteurs brouilleurs) et d’un secteur serveur S. On se
place au niveau d’un canal physique de S qui porte une communication et éventuellement saute
en fréquences. On considère que l'ensemble des secteurs brouilleurs constitutifs du secteur
brouilleur équivalent partage les fréquences du secteur serveur.
• Modèle
Ce modèle de prise en compte des conditions de saut du secteur serveur n'est compatible avec le
cumul de secteurs brouilleurs que dans le cas où l'ensemble des fréquences brouillées par le
secteur serveur sont brouillées par les mêmes secteurs brouilleurs.
• Application
( )
8
PPT = ∑ P E8k
k =4
Les figures suivantes présentent la probabilité de perte de trame vocale pour un secteur serveur
impacté par un secteur brouilleur dans des conditions de saut identiques en plan classique. La
probabilité est différenciée suivant le nombre de fréquences communes entre le secteur serveur
et le secteur brouilleur.
0.75
1 canal commun
PPT'
0.25
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Taux de charge de la brouilleuse
Figure 27 : PPT pour un secteur serveur et un secteur brouilleur à 3 TRX de saut en plan
classique
La figure 28 montre qu'à partir de 5 TRX sur le secteur serveur et le secteur brouilleur, la
probabilité de perte de trame vocale, PPT, reste inférieure à 5% quelle que soit la charge, même
si les stations ont un canal de fréquences en commun.
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Taux de charge de la brouilleuse
Figure 28 : PPT pour un secteur serveur et un secteur brouilleur à 5 TRX de saut en plan
classique
Ce modèle de prise en compte des conditions de saut du secteur serveur ne prend pas en compte
les gains liés à la diversité de fréquences, ni la complexité des situations de brouillage dues à
des secteurs brouilleurs de puissances différentes et ne partageant pas les mêmes canaux de
fréquences. Ces aspects sont étudiés dans les paragraphes suivants.
3.3.1 Problématique
Cette quantité d'information perdue peut être exprimée en termes de BER en fonction d'un
niveau de C/I (Figure 29). Ces tables de qualité C/I→BER peuvent s'obtenir à partir de
simulateurs du canal radio [Wigard96a].
50%
40%
30%
BER
BER GMSK
20%
10%
0%
-10 0 10 20 30
C/I (en dB)
Dans ce cas, la communication d'un secteur serveur sautant sur cette MAL est interférée par les
secteurs brouilleurs de la même manière que si elle était transmise de manière continue sur le
même canal de fréquences. On considère toujours que l'ensemble des trames TDMA transmises
sur le réseau sont synchronisées dans le temps.
On indice la transmission des bits d'un burst de service et on se positionne à un indice donné de
la transmission d'un bit précis de ce burst de service. On observe alors l'effacement ou non des
bits transmis sur cet indice du burst au cours de la transmission du service en fonction du niveau
de C/I de la collision.
• Objectif
• Modèle
Soit ANk l'évènement où pour une communication, le nombre de bits effacés sur un indice de bit
parmi N bursts transmis est k.
( )
Soit H Nk = P ANk , la probabilité associée à cet évènement.
Si l'on fait l'hypothèse que l'ensemble des bits transmis sur une trame de service reçoivent
sensiblement la même interférence, H Nk correspond à la probabilité d'avoir un niveau de BER
moyen de valeur 0.5 × k ( N ) (la moitié du taux d'effacement en bits) sur la transmission de N
bursts d'une trame de service.
On note θ la probabilité d'effacement de bit sachant qu'il y a collision avec la trame. Les valeurs
de θ sont obtenues à partir des tables de qualité C/I→BER.
N
∑ P C θ (1 − θ )
i −k
On a : H Nk ( B ) = i
N i
k k
(10)
i =k
On note b le secteur brouilleur équivalent au cumul des deux secteurs B et B'. La probabilité
H Nk (b) que l'ensemble des deux secteurs brouilleurs B et B' effacent k bits pendant N trames
TDMA consécutives sur une des fréquences est donnée comme pour (6) par :
k
CNk −−ii × Ci j − ( k − i )
k
H (b) = ∑∑
k
N × H i
N ( B ) × H j
N ( B ' ) (11)
i =0 j =0 CNj
L'indépendance des M brouilleuses entre elles permet de considérer leurs présences sur la même
fréquence par cumuls successifs d'une brouilleuse à la brouilleuse équivalente calculée. Ce
calcul récursif permet d'obtenir la probabilité d'effacement H Nk par l'ensemble des brouilleuses.
Dans une situation de plan de fréquences quelconque, les canaux de fréquences de saut d'un
même secteur serveur S peuvent être interférés de manières différentes par les autres secteurs du
réseau. Ainsi, le brouillage d'une trame de service de S est dépendant de la séquence de saut sur
laquelle elle est transmise.
Le nombre de séquences de saut potentielles est très élevé, si γ s est le nombre de canaux de
fréquences de S et N la taille de la trame de service, alors il existe (γ S ) N séquences de saut
possibles pour S.
Un échantillonnage des séquences de saut par des tirages de Monte-Carlo serait possible,
cependant on s'attache ici à conserver les propriétés probabilistes et analytiques du modèle.
γS
Et donc le nombre de séquences de sauts ayant la configuration x est : ∏C
i =1
xi
N− ∑xj
j <i
Alors,
Cxkii CNj −−kxii
H (i, S , xi , j ) =
ki
N j
H Nj (i )
C N
N − xi + k i
H Nk i (i, S , xi ) = ∑H
j = ki
ki
N (i, S , xi , j )
Et,
γ S ki
H Nk ( S , x) = ∑ ∏ H N (i, S , xi )
( k1 k γ )∈[0 , x1 ]××[0 , xγ S ] i =1
(13)
S
avec ∑ k i = k
i
On déduit des calculs précédents la distribution de probabilité d'effacement de bits sur une
trame de service de S :
H Nk = ∑ P( x) H Nk ( S , x) (14)
x
H Nk représente donc la probabilité qu'un BER de valeur k/2N soit subi par une trame de service
de longueur N émise sur les fréquences de saut du secteur serveur S. Où P(x) est la probabilité
d'apparition de la configuration x parmi l'ensemble des séquences de sauts de S donné par (12)
et H Nk ( S , x) est la probabilité que le secteur serveur S soit brouillé k fois, sachant que sa
séquence de sauts prend la configuration x, donné par (13).
En supposant H(1),…,H(n-1), on a :
N N
S Nγ S = ∑ S Nγ S−−i 1 = ∑ C(NN−−ii ) + (γ S −1) −1
i =0 i =0
∑ Cγ
k =0
k
S +k −2 = CNN+ γ S −1
∑ Cγ
k =0
k
S +k −2 =C N
N +γ S − 2 + ∑ CγkS + k − 2 = CNN+γ S − 2 + CNN+−γ1S − 2
k =0
Donc,
N
(γ S + N − 2)! + (γ S + N − 2)!
∑ Cγ
k =0
k
S +k −2 =
(N!)× (γ S − 2)! ((N − 1)!)× (γ S − 1)!
=
(γ S + N − 2)! × 1 + 1
((N − 1)!)× (γ S − 2)! N γ S − 1
=
(γ S + N − 2)! × γ S + N − 1
((N − 1)!) × (γ S − 2)! N × (γ S − 1)
=
(γ S + N − 1)!
(N !) × (γ S − 1)!
D'où,
N
∑ Cγ
k =0
k
S +k −2 = CNN+ γ S −1
Ainsi P(N) est vérifiée pour tout N à partir de 0, et donc H(n) est vérifiée pour tout n à partir de
1.
On a donc la relation :
∀N > 0, ∀γ S > 1, S Nγ S = CNN+γ S −1
70000
60000
50000
40000 Nombre de
30000 configurations de
saut possibles
20000
10000
0
0 5 10
Taille de la MAL de saut
Une manière de borner les temps de calculs consiste à regrouper les canaux de fréquences en
classes d'équivalences afin de limiter le nombre de canaux fondamentalement différents sur un
secteur et donc de limiter le nombre de séquences de sauts potentielles.
Deux critères de regroupement sont appliqués par la suite pour atteindre le nombre maximum de
classes d'équivalences fixé :
o Les fréquences ayant des probabilités d'effacement de bits H Nk exactement égales
sont regroupées dans une même classe.
o Si le nombre de classes est toujours trop grand, on regroupe les canaux de
fréquences ayant les H Nk les plus proches dans la même classe. Le critère de
distance utilisé est la comparaison des vecteurs H N0 ,..., H NN par la norme infinie. ( )
Les calculs du modèle précédent sont alors effectués de manière identique. Seuls les poids des
configurations sont différents.
Et on retrouve (14),
H Nk = ∑ P( x) H Nk ( S , x)
x
Deux phénomènes spécifiques font intervenir une dichotomie entre le TRX portant le BCCH et
les autres TRX du secteur, ceci à la fois dans leurs aspects brouilleurs ou serveurs.
o D'une manière générale, les TS non occupés par une communication du TRX
portant le BCCH sont remplis à l'aide de bursts de bourrage afin de garantir une
puissance d'émission continue sur le canal fréquentiel portant le canal BCCH et d'en
faciliter la réception par le mobile. Ainsi un secteur sera systématiquement séparé
en deux secteurs brouilleurs équivalents. L'un est composé des TRX de saut et a un
taux de charge égal au taux de charge du secteur considéré. L'autre est composé du
TRX portant le BCCH et a un taux de charge égal à 100%.
L'objectif n'est pas ici de rentrer en profondeur dans les détails de l'interface radio GSM pour la
voix. L'objectif est de comprendre que l'ensemble de la chaîne de transmission est construit
autour :
o du découpage du service en blocs élémentaires,
o de l'ajout d'information à l'information utile du bloc pour faciliter la correction des
erreurs dues à l'interférence,
o du mélange pseudo aléatoire des bits d'information afin de limiter l'impact de
l'interférence à l'échelle d'un ensemble de symboles,
o de la transmission du bloc protégé sur plusieurs intervalles de temps afin de le
protéger contre un phénomène d'interférence à l'échelle d'une trame TDMA.
L'ensemble de ces éléments justifie les hypothèses du modèle d'évaluation donnant la même
importance à chaque burst transmis pour une trame de service lors du calcul de la collision entre
TS et la même importance à chaque bit transmis lors du calcul du taux d'effacement de bits sur
une trame de service.
En GSM, la transmission des canaux physiques s'effectue sur des trames TDMA composées de
8 TS. La parole analogique est découpée en trames vocales de 20 ms.
Ces trames sont numérisées par un système RPE-LTP (Regular Pulse Excitation – Long Term
Prediction). Ce système transforme chaque trame vocale en un bloc de 260 bits composé de 3
parties :
o LPC (Linear Predictive Coding) : corrélations à court terme (36 bits)
o LTP : corrélations à long terme (36 bits)
o RPE : détermine le signal d’excitation pour reproduire le signal de parole (4 groupes
de 15 paramètres (47 bits) = 188 bits)
Ils sont ensuite protégés en différentes étapes jusqu'à obtenir un bloc de parole protégée de 456
bits :
o 50 bits classe Ia protégés par un CRC (Cyclic Redundancy Check) [Lagrange99] de
3 bits = 53 bits
o 53 bits (Ia et CRC) + 132 bits (Ib) + 4 bits de traînée (servant à purger le registre à
décalage du codeur) donnent 189 bits
o 189 bits en entrée d'un codeur convolutionnel de taux ½ donnent (2 x 189 bits) =
378 bits
o 378 bits + 78 bits de classe II donnent 456 bits
Ces bits ne sont pas transmis directement dans des bursts, ils sont entrelacés afin de rendre plus
aléatoires les positions des erreurs qui arrivent généralement en salve dans le contexte radio. En
effet il existe une taille maximum d’un paquet d’erreurs pouvant être corrigées par un code
convolutionnel. Il y a donc mélange des bits d'information avant découpage du bloc de parole
protégé en 8 demi-bursts et transmission de ceux-ci sur un TS par trame TDMA en combinaison
avec des demi-bursts de trames vocales précédentes ou suivantes (Figure 32).
Codage de la parole
Codage de la parole
Bloc de 260 bits de
1011001101010110010101001010101100001
parole numérisée 1101101001011000 Codage du canal
non protégée
Entrelacement
Codage du canal
Le modèle de collision entre TS fait l'hypothèse que les collisions entre TS génèrent un taux
d'effacement de 100% (BER de 50%) sur les demi-bursts de service. C'est le codage
convolutionnel de taux ½ qui justifie l'hypothèse d'avoir au moins 5 demi-bursts sur 8 reçus
sans interférence afin de permettre de décoder la trame vocale [Deissner98]. En effet 4 demi-
bursts parfaitement reçus ne représenteraient que 228 bits ce qui est moins que la taille de
l'information numérisée brute.
On peut considérer que ce critère est optimiste car il représente le minimum de demi-bursts
devant être reçus, on peut donc le considérer comme une borne minimum du FER. On considère
donc également un critère exigeant la réception de 6 demi-bursts sur 8 sans interférence afin de
permettre de décoder la trame vocale et considérer que la probabilité de perte de trame associée
est une borne maximum du FER.
On en déduit que la borne minimum du FER moyen reçu pour un secteur serveur S en un point
est égale à la valeur PPTmin (5) :
( )
8
PPTmin = ∑ P E8k
k =4
De la même manière, la borne maximum du FER moyen reçu pour un secteur serveur S en un
point est égale à la valeur PPTmax donné par la même formule :
Lorsque le modèle de calcul de la distribution du taux d'effacement de bits sur une trame de
service est utilisé, on peut se permettre d'aller plus loin dans la précision analysée. On utilise un
simulateur de la chaîne de démultiplexage, de désentrelacement et de décodage du canal afin de
déterminer des tables de correspondance entre des niveaux de BER moyens reçus sur un
ensemble de trames (½ du taux d'effacement) de service et le décodage ou non de celles-ci
[Wigard98]. Un exemple de table de correspondance est donné Figure 33.
100%
90%
80%
70%
60%
FER
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
BER
(
H Nk = P BER = k
2N
)
= P (FER = BER → FER (k ))
2N
H Nk devient donc la probabilité d'avoir une valeur de FER instantané correspondant à une valeur
de BER de k ( 2N
).
On en déduit que le FER moyen reçu pour un secteur serveur S en un point vaut :
( ( ))
N
FERmoy = ∑ H Nk × BER → FER k
k =0
2N
On se place dans des conditions d'interférence où tout secteur brouilleur génère un BER de 50%
sur tout canal de fréquences commun avec le secteur serveur. Ces conditions d'interférence
rendent valide l'hypothèse d'effacement total du modèle de collision entre TS. Dans ces
conditions, le modèle de probabilité de perte de trame (PPT) effectue un calcul analytique exact
et la seule hypothèse liée au système est constituée par le nombre de demi-bursts nécessaires à
la reconstitution de la trame de parole.
Le modèle probabiliste de FER quant à lui utilise deux tables issues de la simulation :
o Une table de correspondance entre le rapport de puissance des champs serveur et
brouilleur et le taux d'effacement instantané sur une collision entre bursts (Figure
29).
o Une table de correspondance entre un BER moyen sur la réception d'un ensemble
de trames vocales et le FER moyen généré après application des codes correcteurs
d'erreurs (Figure 33).
On compare tout d'abord les résultats des deux modèles sur une configuration de deux secteurs
(un serveur et un brouilleur) à 7 TRX de saut en Saut Synthétisé avec 8 canaux de fréquences de
saut et un taux de charge de 100%. On observe (Figure 34) l'influence du nombre de canaux de
fréquences partagés entre les MAL des deux secteurs sur la réception des trames vocales.
100%
90%
80%
70%
FER / PPT .
30%
20%
10%
0%
0 2 4 6 8
Nombre de fréquences communes
On considère maintenant que tous les canaux de fréquences sont partagés entre les deux secteurs.
On observe (Figure 35) l'influence de la charge sur la réception des trames vocales pour un et
deux secteurs brouilleurs de mêmes caractéristiques.
FER moyen et PPT en fonction de la charge (plan classique) FER moyen et PPT en fonction de la charge (plan classique)
(1 secteur brouilleur) (2 secteurs brouilleurs)
100% 100%
90% 90%
80% 80%
70% 70%
FER / PPT .
FER / PPT .
60% FER moy 60% FER moy
50% PPTmax 50% PPTmax
40% PPTmin 40% PPTmin
30% 30%
20% 20%
10% 10%
0% 0%
0% 20% 40% 60% 80% 100% 0% 20% 40% 60% 80% 100%
Taux de charge Taux de charge
Figure 35 : Influence de la charge sur le décodage de trame vocale en plan classique avec un et
deux secteurs brouilleurs partageant l'ensemble de la MAL du secteur serveur
On observe que les tendances des modèles vis-à-vis de la charge sont bien les mêmes. Les
hypothèses de borne minimum et de borne maximum des modèles PPT sont à nouveau vérifiées
par rapport au modèle de FER. Dans cette configuration très interférée, le taux de trames non
décodées s'envole à partir de 40% de taux de charge.
Le cas d'interférence avec 2 secteurs brouilleurs sur l'ensemble des canaux de fréquences du
secteur serveur est extrême et n'intervient généralement pas sur des réseaux réels. Il montre la
cohérence entre les modèles dans l'impact de l'ajout d'un secteur brouilleur avec un taux de
trames non décodées qui augmente très fortement à partir de 20% de taux de charge.
On se place maintenant en situation de motif 1x1 avec une configuration de secteurs serveur et
brouilleur à 3 TRX de saut et ayant un taux de charge de 100%. On regarde alors (Figure 36)
l'influence de la taille de la MAL de saut sur l'interférence dans le cas d'un seul secteur
brouilleur et de deux secteurs brouilleurs.
100% 100%
90% 90%
80% 80%
70% 70%
FER / PPT .
FER / PPT .
30% 30%
20% 20%
10% 10%
0% 0%
3 8 13 18 3 8 13 18
Taille de la MAL Taille de la MAL
Figure 36 : Influence de la taille de la MAL sur le décodage de trame vocale en plan motif 1x1
avec un et deux secteurs brouilleurs ayant un taux de charge de 100%
Ce cas est plus réaliste par rapport à des situations pouvant apparaître sur des réseaux
opérationnels. Il montre d'une part l'influence complètement non linéaire de la taille des motifs
par rapport au taux de trames non décodées. Il montre également que des MAL permettant de
rester dans des niveaux d'interférence raisonnables lorsque l'on est en présence d'un seul secteur
brouilleur (par exemple MAL=13), sont sous dimensionnées dans le cas où deux secteurs
brouilleurs interviennent avec une puissance très forte.
Un modèle a été proposé pour résoudre ce problème. Ce modèle se construit en deux étapes. La
première étape consiste en un calcul de probabilité d'apparition de bursts d'un secteur brouilleur
sur un canal de fréquences. Cette probabilité permet de mettre en évidence les aspects liés à la
discontinuité du trafic et de l'interférence générée par celui-ci sur un canal de fréquences fixe en
situation de saut de fréquences. Ce premier modèle peut être vu comme un modèle
d'interférence si l'on se place dans une hypothèse de destruction complète de l'information d'un
burst de service lors de la collision avec un burst brouilleur.
Un deuxième modèle a ensuite été proposé pour lever cette hypothèse de conséquence binaire à
la collision de deux bursts. Ce modèle général de calcul de distribution de probabilité du taux
d'effacement de bits sur un ensemble de trames de service est construit sur la base du premier
modèle proposé. Il permet de prendre en compte des secteurs brouilleurs de puissances
différentes intervenant sur le service. Ce modèle, bien qu'essentiellement analytique, fait appel à
des tables de correspondance issues de la simulation.
La cohérence entre ces deux modèles a été vérifiée sur le cas du service voix de la norme GSM
en calculant des bornes à l'aide du modèle de collisions entre bursts, bornes dans lesquelles le
modèle général s'est inscrit.
Le prochain chapitre s'attache à mettre en perspective ces résultats théoriques avec des
situations réelles issues de mesures collectées sur des réseaux opérationnels.
Dans un second temps, le modèle de FER est utilisé pour évaluer la qualité de différentes
ingénieries de fréquences à l'échelle d'une ville de taille moyenne. Ces évaluations sont
comparées aux indicateurs de qualité mesurés sur un réseau réel lors d'un changement
d'ingénierie de fréquences. Cette expérimentation permet de tester la robustesse du modèle à des
ratios (Nombre de fréquences de saut / Nombre de TRX) très différents. Elle permet également
de vérifier la qualité de la méthodologie d'évaluation à l'échelle d'un réseau complet présentée
dans le chapitre 2. Enfin elle permet d'examiner la corrélation entre un indicateur de qualité
simulé en FER et différents indicateurs de qualité remontés du réseau ou ressentis par des
utilisateurs.
L'étude des cas de bonne et de mauvaise prévision donne lieu pour chacun des parcours à des
hypothèses sur l'origine de l'imprécision. Ces hypothèses sont essentiellement basées sur la
précision des modèles de prédiction du champ et des bases de données géographiques. Elles
sont testées dans l'analyse du deuxième parcours de mesures.
o Données de taux de charge des secteurs : la plus grande précision disponible sur
le trafic remonté du réseau est une valeur à la minute. L'échelle temporelle d'analyse
retenue est donc d'une minute.
5m
Ainsi, on définit un point de comparaison (Figure 37) entre les mesures et la simulation comme
une maille carrée de 5m de côté considérée durant une minute. Un changement de point de
comparaison se fait donc soit par le déplacement sur une autre maille, soit par le passage à une
nouvelle minute.
o Les mécanismes de HO ont été inhibés sur le réseau afin de lever toute ambiguïté
sur la prise en service du mobile sur un secteur spécifique. Les évaluations de FER
par le modèle probabiliste se feront donc uniquement sur un secteur serveur
considéré comme ayant une probabilité de prise de service de 1.
Les données de mesures effectuées sur le parcours et utilisées pour la comparaison sont :
Les données de FERmesuré et de RxLev sont ensuite moyennées par point de comparaison. On
obtient ainsi pour un secteur serveur : les coordonnées de la maille, la minute de mesure, le
FERmesuré moyen sur le point de comparaison et le RxLev moyen sur le point de comparaison.
Les données de trafic par secteur et par minute sont obtenues par le traitement de fichiers de
mesures obtenus à partir de sondes disposées sur les liaisons entre les secteurs et les BSC sur le
réseau (interface Abis). Ces données sont traitées pour extraire pour chaque secteur, son CellId
et sa charge minute à minute sur l'ensemble de la période de temps des parcours de mesures.
Pour l'analyse d'un parcours de mesures, les données relatives aux stations influant la zone sont
synchronisées et extraites sur la période du parcours de mesures. La synchronisation est faite sur
la base de l'écart constaté entre l'horloge parlante (référence du mobile de mesure) et l'ordinateur
de capture (référence des remontées sur l'interface Abis) arrondi à la minute la plus proche. Les
données manquantes sur certains secteurs brouilleurs sont remplacées par la charge moyenne du
secteur en question.
Des tests effectués sur des usagers de téléphonie mobile ont permis de corréler un ressenti sur la
qualité vocale perçue et le taux de trames vocales perdues enregistré par le mobile lors de la
communication. Ces tests ont montré qu'à partir d'un niveau de FER de 2%, l'usager commence
à percevoir une dégradation de la qualité de la communication. Cette qualité se dégrade de plus
en plus tout en restant audible jusqu'à un niveau de FER de 7%. A partir de ce niveau de perte
de trames vocales, la conversion devient inaudible et la communication risque d'être coupée soit
par l'usager, soit par le mobile lui-même s'il ne peut effectuer un HO sur RxQual. C'est pourquoi
dans la suite de cette comparaison, l'attention sera souvent portée sur la prédiction des niveaux
de FER entre 0% et 10%.
Le secteur 3 du site DR_Bagnolet possède 3 TRX et présente une ingénierie de saut en Bande
de Base. Le saut de fréquences est donc effectué sur 3 fréquences (canaux 03, 20 et 28).
On filtre les autres secteurs du réseau émettant sur l'un de ces canaux et impactant au moins une
maille de la zone de couverture de DR_Bagnolet_3 avec un rapport de puissance C/I supérieur
ou égal à un seuil donné :
o pour un seuil à 9dB, seuls 2 secteurs interviennent
o pour un seuil à 14dB, 11 secteurs interviennent
o pour un seuil à 20dB, 21 secteurs interviennent
Les tests ont été effectués avec les secteurs filtrés à 14dB et 20dB. Même s'il existe peu de
différences entre les 2 tests, les résultats présentés utilisent les secteurs filtrés à 20dB, c'est-à-
dire que les résultats sont calculés pour un secteur serveur et 21 secteurs brouilleurs.
Ce parcours est effectué sur une plage horaire allant de 10h21 à 13h11.
Le FERmesuré moyenné sur les points de comparaison varie de 0% à 89%.
Le RxLev mesuré moyenné sur les points de comparaison varie de –51dB à –96dB.
L'objet de ce paragraphe est de montrer une comparaison temporelle entre les mesures et la
simulation. L'intérêt de ce mode de présentation est de suivre l'évolution de la qualité telle
qu'elle est perçue lors d'une communication effectuée par une personne se déplaçant.
90%
75%
60%
FER
45%
30%
15%
0%
10:21 10:36 10:51 11:06 11:21 11:36 11:51 12:06 12:21 12:36 12:51
Temps
La figure 38 représente les FER mesurés et calculés en fonction du temps sur une échelle allant
de 0 à 100% de FER. La figure 39 représente quant à elle ces valeurs sur une échelle allant de 0
à 10% de FER.
10%
8%
6%
FER
4%
2%
0%
10:21 10:36 10:51 11:06 11:21 11:36 11:51 12:06 12:21 12:36 12:51
Temps
La qualité des résultats de calcul du FER est variable suivant la période temporelle du parcours.
On observe que lorsqu'il y a une bonne corrélation entre les mesures et la simulation, cette
corrélation existe à la fois en termes de variations et d'amplitude. On s'aperçoit également que le
modèle probabiliste de FER est presque toujours optimiste par rapport aux mesures, ce qui est
rassurant étant donné que tous les phénomènes susceptibles de générer du FER ne sont pas
modélisés mais par contre sont mesurés.
o Géolocalisation des mesures : une analyse en simulation a été faite sur l'ensemble
des mailles voisines de la maille de comparaison afin de pallier l'incertitude sur la
localisation GPS des points de mesure. Les différences enregistrées ont cependant
été minimes et ne sont donc pas présentées ici.
Il est délicat de comparer directement le RxLev mesuré par un mobile de mesure et le champ Cd
calculé par un modèle de propagation de type COST-231. En effet le RxLev mesuré à un instant
t est soumis à la précision du mobile de mesure (de 5 à 10dB), au fading rapide, à l'effet de tête,
et aux effets de masquage lents (passage dans la circulation…). Le champ calculé par un modèle
de propagation ne prend pas en compte ces phénomènes et possède également une incertitude. Il
dépend également de la validité des bases de données géographiques utilisées.
Si les valeurs des champs calculés ne peuvent donc pas être directement comparées aux RxLev
mesurés, on s'aperçoit (Figure 40) que les deux sont très bien corrélées en variation tout au long
10:31 10:46 11:01 11:16 11:31 11:46 12:01 12:16 12:31 12:46
-20
-30
-40
Champ (en dB)
-50
-60
-70
-80
-90
-100
Temps
A l'observation des résultats, on suppose que le modèle probabiliste de FER ne permet pas de
détecter les problèmes de qualité lorsque les 2 conditions suivantes sont réunies :
o Le champ du secteur serveur est suffisamment faible pour subir l'influence des
secteurs brouilleurs : il risque d'y avoir de la mauvaise qualité mesurée.
La figure 41 représente d'une part les FER mesurés et calculés en fonction du temps sur une
échelle allant de 0 à 100% (comme pour la figure 38) et d'autre part les écarts de corrélation
entre le champ calculé et le RxLev.
La très grande corrélation qui existe entre ces écarts de prévision du champ du secteur serveur et
l'absence de détection de la mauvaise qualité est très encourageante quant à la qualité du modèle
probabiliste de FER. En effet, il semble que le facteur dominant d'imprécision dans les calculs
soit externe au modèle. Ce constat ouvre des perspectives très intéressantes pour l'utilisation de
parcours de mesures de champs en entrée du modèle de FER.
On peut également s'étonner de l'absence d'effet sur le calcul du FER de l'écart systématique
d'environ 20dB entre le champ simulé et le champ mesuré. Ce phénomène est dû au fait que les
simulations permettant d'obtenir les tables de qualité sont basées sur des champs en entrée ayant
100% -50
80% -40
40% -20
20% -10
0% 0
10:31 10:46 11:01 11:16 11:31 11:46 12:01 12:16 12:31 12:46
Temps
On s'intéresse ici à la localisation spatiale des zones de mauvaise qualité du service voix
calculées et mesurées sur le parcours.
Figure 42 : Visualisation des FER mesurés et simulés, localisés sur le parcours pour des seuils
de 2% et 7% de FER
Les écarts les plus grands sont constatés dans la zone sud-est. Des renseignements pris au
niveau de l'opérateur ont indiqué que la zone de prise de mesure était une zone active de
construction. Il est donc possible que des bâtiments aient été construits ou surélevés entre le
secteur et la zone sud-est de prise de mesures. Les bases de données géographiques ayant servi
au calcul de la propagation n'ayant pas été mises à jour depuis ces constructions, ces nouveaux
bâtiments n'ont pas été pris en compte lors du calcul de Cd.
L'objet de ce paragraphe est de donner une idée plus globale de la prévision du FER par le
modèle probabiliste sur la zone d'étude et de vérifier la cohérence de cette prévision avec le
parcours de mesures qui a été effectué. Le but est de définir des zones de bonne et de mauvaise
qualité et de vérifier que lorsque le parcours entre ou sort de ces zones, les grandes tendances de
ces changements calculés par le modèle sont observées dans les mesures.
Cette comparaison est la meilleure pour valider le modèle afin de l'utiliser à des fins
d'évaluation et d'optimisation d'ingénieries où les évaluations sont effectuées et agrégées sur des
zones de grande taille.
1
FER mesuré
FER mesuré ≥ 2%
FER simulé
1 FER simulé ≥ 2%
1
Figure 43 : Visualisation des FER mesurés sur parcours et des FER simulés sur la zone de
service du secteur DR_Bagnolet_3 pour un seuil de FER à 2%
La présentation dynamique de ces résultats est intéressante, surtout si l'on considère qu'il y a un
double aspect dynamique : déplacement sur le parcours et prévision en fonction du trafic.
Cependant un tel mode de représentation permettant de visualiser ces aspects s'avère difficile à
mettre en place dans un document. C'est pourquoi les résultats sont présentés ici en statique en
utilisant pour les calculs du modèle probabiliste de FER des valeurs moyennes de trafic sur la
période des mesures.
1
FER mesuré
FER mesuré ≥ 7%
FER simulé
1 FER simulé ≥ 7%
1
Figure 44 : Visualisation des FER mesurés sur parcours et des FER simulés sur la zone de
service du secteur DR_Bagnolet_3 pour un seuil de FER à 7%
• Conclusion DR_Bagnolet_3
Les FER calculés et mesurés sur le parcours de mesures de DR_Bagnolet_3 sont fortement
corrélés tant au niveau des variations de FER qu'au niveau des valeurs calculées. L'évolution de
la qualité durant le parcours est bien rendue par le modèle, à la fois temporellement et
géographiquement.
Globalement, les zones de mauvaise qualité rencontrées lors du parcours correspondent bien à
des zones de mauvaise qualité prédites par le modèle. En effet, un découpage avec deux seuils
(2% de FER et 7% de FER) indique que :
Le secteur 2 du site DR_Bagnolet possède 2 TRX et présente une ingénierie de saut en Bande
de Base. Le saut de fréquences est donc effectué sur 2 fréquences (canaux 44 et 16). La situation
de diversité de fréquences est donc différente de celle du secteur sur lequel a été fait le parcours
de mesure précédent. A niveau d'interférence (BER) équivalent, le FER sera donc plus élevé.
On filtre les autres secteurs du réseau émettant sur l'un de ces canaux et impactant au moins une
maille de la zone de couverture de DR_Bagnolet_2 avec un rapport de puissance C/I supérieur
ou égal à un seuil donné :
Les tests ont donc été effectués avec les secteurs filtrés à 14dB, c'est-à-dire que les résultats sont
calculés pour un secteur serveur et 22 secteurs brouilleurs.
Les taux de charge des secteurs brouilleurs sont un peu plus élevés que pour le parcours de
mesure précédent (autour de 20 % et au pire 60%). Le secteur DR_Bagnolet_2 est donc dans
une situation de brouillage beaucoup plus délicate que le secteur DR_Bagnolet_3. Il faut
s'attendre à trouver des niveaux de FER plus élevés et ceci même dans des zones où le secteur
serveur présente un niveau de champ de bonne qualité.
Ce parcours est effectué sur une plage horaire allant de 10h16 à 11h11.
Le FERmesuré moyenné sur les points de comparaison varie de 0% à 83%.
Le RxLev mesuré moyenné sur les points de comparaison varie de –49dB à –102dB.
Pour rappel, on regroupe les points de comparaison temporellement à la minute. Les valeurs
simulées et mesurées sont obtenues sur chaque minute par une moyenne des valeurs en chaque
point de comparaison intervenant sur la minute, pondérées par le nombre d'observations
disponibles sur chacun des points de comparaison. La figure 45 représente les FER mesurés et
calculés en fonction du temps sur une échelle allant de 0 à 100% de FER.
70%
60%
50%
40%
FER
30%
20%
10%
0%
10:16 10:31 10:46 11:01
Temps
La corrélation des résultats de prévision du FER avec les mesures effectuées est assez médiocre
sur ce parcours, notamment après les 20 premières minutes de mesures.
-40
Champ (en dB)
-60
-80
-100
Temps
Etant donné le plus fort niveau de brouillage sur cette station, on ajuste les paramètres de
caractérisation des écarts de corrélation de la manière suivante :
RxLevmesuré < −75
Y = (RxLevmesuré − Cd simulé ) si et
RxLev
mesuré − Cd simulé > 15
Y = 0 sinon
Corrélation entre les erreurs de prévision du FER et les erreurs de prévision du champ
70% -50
-45
60%
-40
50% -35
-25
30%
-20
20% -15
-10
10%
-5
0% 0
10:16 10:31 10:46 11:01
Temps
-40
Champ (en dB)
-60
-80
-100
Temps
Cet ajustement permet de rapprocher le champ de la serveuse du RxLev dans des proportions
comparables aux résultats du premier parcours de mesures. Aucun paramètre d'ajustement n'est
ajouté au modèle probabiliste de FER. Le choix des valeurs d'ajustement du champ est lié aux
observations d'écarts mais n'a pas fait l'objet d'une recherche approfondie. Les résultats sont
donc indicatifs et sans doute améliorables. On obtient les courbes de FER données en Figure 49.
70%
60%
50%
40%
FER
30%
20%
10%
0%
10:16 10:31 10:46 11:01
Temps
Cette comparaison est la même que pour le parcours DR_bagnolet_3 avec et sans prise en
compte de l'ajustement du calcul du champ. L'ajustement est réalisé sur tout le parcours.
1 1
Figure 50 : Visualisation des FER mesurés et simulés, localisés sur le parcours pour des seuils
de 2% et 7% de FER, avec et sans ajustement du champ du secteur serveur (-15dB)
La figure 50 représente sur les mailles du parcours les niveaux de FER simulés et mesurés avec
des seuils à 2% et 7% de FER. Les parcours sont représentés sans ajustement du champ du
secteur serveur et avec ajustement du champ du secteur serveur avec un correctif de -15dB
appliqué sur toute la durée du parcours. La carte ajustée ne représente donc pas exactement les
résultats obtenus figure 49.
De même que pour le parcours DR_Bagnolet_3, les cartes présentées dans ce paragraphe
montrent le FER mesuré sur le parcours en surimpression sur un fond de plan de prévision de
FER par le modèle probabiliste. De la même manière que précédemment, deux cartes sont
représentées, l'une avec un seuil à 2% de FER (Figure 51) et l'autre avec un seuil à 7% de FER
(Figure 52).
FER mesuré
FER mesuré ≥ 2%
FER simulé
FER simulé ≥ 2%
1
1 Simulation sans ajustement Simulation avec ajustement
Figure 51 : Visualisation des FER mesurés et simulés (avec et sans ajustement de -15dB) sur la
zone de service du secteur DR_Bagnolet_2 pour un seuil de FER à 2%
Etant donné qu'il n'y a pas d'aspect temporel dans cette représentation, il n'est pas possible de
visualiser un ajustement différencié du champ de la serveuse sur la durée du parcours. Deux
types de cartes sont présentées, sans ajustement du champ de la serveuse et avec un ajustement
global de –15dB.
1 1
FER mesuré
FER mesuré ≥ 7%
FER simulé
FER simulé ≥ 7%
Ces cartes permettent de confirmer les gains de précision obtenus à l'aide de l'ajustement du
champ serveur et observés dans l'analyse temporelle. On voit notamment la remontée de
l'interférence dans les guides d'ondes constitués par les rues.
Les FER calculés et mesurés sur le parcours de mesures de DR_Bagnolet_2 ne sont que
faiblement corrélés tant au niveau des variations de FER qu'au niveau des valeurs absolues
prédites.
Une analyse de la prévision du champ permet de se rendre compte que malgré une bonne
corrélation en variations du champ calculé Cd et du RxLev, leurs valeurs absolues sont souvent
très éloignées (> 20dB). L'application d'un facteur correctif simple sur le champ de la serveuse
permet de corriger de manière très significative les résultats du modèle probabiliste de FER sur
l'ensemble du parcours de mesures de DR_bagnolet_2.
L'évolution de la qualité durant le parcours est alors à nouveau bien rendue par le modèle, à la
fois temporellement et géographiquement. Les zones de mauvaise qualité rencontrées lors du
parcours correspondent également à des zones de mauvaise qualité calculées par le modèle. Un
découpage avec deux seuils (2% de FER et 7% de FER) indique que :
Il faut noter que le taux de bonne prévision du FER dans les seuils décrits sur ce secteur serveur
est sensiblement plus bas que dans le cas du parcours précédent. Cela vient notamment du fait
de la présence d'un FER non nul sur un ensemble de points de mesures bien plus important.
4.1.4 Conclusion
La campagne de mesure de FER effectuée à Paris dans une situation de saut de fréquences en
Bande de Base avec inhibition du HO a permis de confronter les prévisions du modèle
probabiliste de FER à des mesures terrain.
La construction analytique du modèle n'ayant donné lieu à aucun ajustement ou facteur correctif,
les résultats obtenus à la suite de cette comparaison sont donc très encourageants. Ils indiquent
un très bon comportement global du modèle en utilisation et comparaison directe sur des
données brutes.
L'évolution de la qualité durant le parcours est bien rendue par le modèle, à la fois
temporellement et géographiquement, à la fois en relatif et en absolu. De plus les zones de
mauvaise qualité rencontrées lors du parcours correspondent bien à de grandes zones de
mauvaise qualité calculées par le modèle.
L'analyse des points de mesures mal identifiés par le modèle montre de manière systématique
un écart très grand entre la prévision du Cd du secteur serveur et le RxLev mesuré. Cette
constatation de l'influence d'un facteur externe au modèle ouvre plusieurs perspectives :
Ces résultats ont été obtenus en saut de fréquences en Bande de Base pour des situations de
diversité de fréquences et de diversité d'interférences différentes sur les deux secteurs (3 et 2
TRX sautant en fréquences). On peut supposer que l'on obtiendrait une qualité de calcul du FER
similaire dans une situation de saut de fréquences synthétisé en plan de fréquences classique.
Cette campagne de mesures ne permet cependant pas de conclure quant à la validité des calculs
dans le cas d'un saut synthétisé avec augmentation de la taille de MAL par rapport au nombre de
TRX.
Bien évidemment, les résultats suivants de comparaison d'ingénierie ne peuvent pas être
généralisés à l'ensemble des réseaux opérationnels. Ils dépendent de l'arrangement sur le réseau
du nombre de TRX de chaque secteur, de la qualité de la conception du réseau, du nombre
global de canaux de fréquences disponible, de l'environnement, … Cependant, si chaque réseau
est unique et présente certaines particularités, les grandes tendances en termes de stratégies vis-
à-vis de la densité du réseau et de sa charge en trafic restent les mêmes.
Le réseau étudié de manière théorique est le réseau réel d'une ville de taille moyenne d'environ
350 secteurs. La zone d'évaluation représente 110 secteurs disposés sur des sites tri-sectoriels
avec en moyenne de 2 à 4 TRX par secteur. Le nombre de canaux de fréquences disponibles est
de 50.
o En saut de fréquences en Bande de Base, un seul canal de fréquences fixé est associé en
permanence à chaque TRX. Une communication saute à chaque trame TDMA d'un
TRX sur un autre TRX suivant une séquence de saut cyclique ou pseudo aléatoire. Le
canal BCCH est transmis de manière continue sur le même TRX. L'allocation de
fréquences est faite de manière globale sur l'ensemble des TRX du réseau de telle sorte
qu'un seul canal de fréquences est alloué à chaque TRX. Les plans en Bande de Base
sont des plans classiques.
Différentes stratégies d'allocation de fréquences peuvent alors être utilisées dans le cas du saut
de fréquences synthétisé.
o Plan classique : le plan de fréquences est effectué de manière globale sur l'ensemble des
TRX du réseau. Un canal de fréquences est alloué à chaque TRX portant le canal BCCH.
La MAL de chaque secteur est constituée d'un nombre de fréquences égal au nombre de
TRX du secteur moins un (TRX portant le canal BCCH). Vu de manière macroscopique,
le réseau possède un et un seul canal de fréquences par TRX.
o Plan avec motifs : la bande de fréquences est découpée en deux parties contiguës. Une
partie est réservée à l'allocation de fréquences pour les TRX portant le canal BCCH
(une fréquence par TRX). L'autre partie est réservée à l'allocation de fréquences pour
les MAL des autres TRX de chaque secteur. Un ou deux canaux de fréquences "de
garde" ne sont pas utilisés afin de garantir la séparation complète des bandes de
fréquences. La notion de motif implique la réutilisation de manière régulière de MAL
prédéfinies sur l'ensemble du réseau. Les motifs de réutilisation de fréquences s'écrivent
de manière générique avec deux paramètres : "motif AxB". Le paramètre A correspond
à la taille du motif en termes de sites. Le paramètre B correspond à la taille du motif en
termes de secteurs (Figure 53). La répartition des fréquences dans les différentes MAL
peut se faire de manière consécutive ou sous forme de peignes [Halonen03].
o Plan avec MAL optimisées : le plan de fréquences est effectué de manière globale sur
l'ensemble des TRX du réseau. Un canal de fréquences est alloué à chaque TRX portant
le canal BCCH. Sur chaque secteur du réseau, la MAL peut avoir une taille et des
fréquences différentes. Ce cas général contient à la fois les solutions de plans classiques
et de plans avec motifs.
Dans ce chapitre, seules les deux solutions les plus opposées (plan classique en Bande de Base
et motif 1x1 en Saut Synthétisé) seront analysées et comparées. Ces solutions sont également les
plus utilisées sur les réseaux opérationnels.
La solution de Saut Synthétisé en motif 1x1 est devenue populaire lors de l'apparition du saut de
fréquences car elle conserve une bonne qualité de communication tout en facilitant la
problématique d'allocation de fréquences et donc la maintenance du réseau. En effet seul un
canal de fréquences par secteur nécessite d'être alloué et ceci sans problématique de prise en
Le problème principal lié au management du spectre en motif 1x1 réside dans la séparation du
spectre en deux bandes de fréquences.
o La première, qui sera appelée par la suite "bande BCCH", sera utilisée pour allouer
un unique canal de fréquences de manière fixe à chaque TRX portant un canal
BCCH sur le réseau.
o La seconde, qui sera appelée par la suite "bande TCH (Traffic Channel)",
constituera, dans le cas du motif 1x1, la MAL de l'ensemble des TRX de saut de
l'ensemble des secteurs du réseau.
La première difficulté de la recherche du point d'équilibre entre la taille de ces deux bandes est
due à deux phénomènes :
o la non linéarité entre le taux de charge et l'interférence à une taille de MAL
donnée,
o la non linéarité entre la taille de la MAL et l'interférence à une charge donnée.
Ce concept de deuxième heure la plus chargée est usuellement utilisé sur les réseaux pour
représenter une situation de trafic difficile sans pour autant se placer dans un "pire cas". Il
consiste, pour chaque secteur, à analyser son trafic hebdomadaire, à déterminer l'heure la plus
chargée, à prendre en considération la deuxième heure la plus chargée n'apparaissant pas le
même jour que l'heure la plus chargée. En regroupant ces informations sur l'ensemble des
secteurs du réseau, on obtient un instantané de trafic sur le réseau appelé deuxième heure la plus
chargée, ou HC2. Cette situation ne correspond à aucune réalité physique sur le réseau, puisqu'il
n'y a aucune obligation que ces deuxièmes heures les plus chargées apparaissent en même temps
sur l'ensemble des secteurs. Cependant cette situation permet de représenter un cas difficile pour
l'interférence permettant de prendre en compte la majorité des corrélations de trafic pouvant être
gênantes sur le réseau.
70
60
50
Erlangs Brouillés
40
30
20
10
0
0% 20% 40% 60% 80% 100% 120% 140%
Charge en % de la deuxième heure la plus chargée
La figure 54 représente l'agrégation sur l'ensemble de la zone d'étude des Erlangs brouillés sur
les TRX sautant en fréquences, c'est-à-dire sans prendre en compte l'interférence sur les TRX
portant le canal BCCH. Ces courbes montrent que la double non linéarité évoquée
précédemment et observée au niveau des probabilités de collision se retrouve au niveau de la
qualité globale du réseau. L'étude des courbes d'évolution de la qualité en fonction de la charge
permet d'évaluer la robustesse de différentes tailles de motif lors de l'augmentation de la charge
sur le réseau. Sur le réseau étudié, on s'aperçoit que les situations de charge au-delà de 80% du
trafic HC2 sont très mal supportées par une taille de motif de 23 canaux de fréquences.
Une décision basée sur les courbes précédentes reviendrait à déterminer la quantité maximum
de communications interférées que l'on tolère aux heures de fortes charges du réseau, et
d'augmenter la taille de la MAL en fonction du respect de ce critère. Ces courbes ne
représentent cependant qu'une partie du problème de décision dans l'équilibrage des canaux de
fréquences entre bande BCCH et bande TCH.
La figure 55 représente les mêmes résultats que ceux de la figure 54 mais pour l'agrégation des
Erlang brouillés sur l'ensemble des TRX de l'ensemble des secteurs du réseau. C'est-à-dire en
prenant également en compte l'effet de l'augmentation de la taille de la bande TCH sur la
diminution de la taille de la bande BCCH.
90
80
70
60
Erlangs Brouillés
50
40
30
20
10
0
0% 20% 40% 60% 80% 100% 120% 140%
Charge en % de la deuxième heure la plus chargée
Figure 55 : Interférence cumulée sur les bandes BCCH et TCH du réseau en fonction de la taille
de la MAL et de la charge en trafic
En effet, la bande BCCH fait intervenir une interférence permanente et peu dépendante du
niveau de trafic. Cette interférence est inversement proportionnelle à la taille de la bande BCCH.
Cet effet s'oppose à la plus grande résistance d'une MAL de grande taille à des charges de trafic
élevées. Sur la figure 55, la solution SFH_18_30 présente plus de 10 Erlangs brouillés à partir
de 30% de charge, alors que la figure 54 montre le même niveau pour 60% de charge. Ceci est
du à la dimension réduite de la bande BCCH qui conduit à une dégradation globale de la qualité.
Ainsi, les ingénieries à taille de MAL élevées sont efficaces pour des taux de charge élevés,
mais de relativement mauvaise qualité même pour des taux de charge très faibles (la mauvaise
qualité est focalisée sur la bande BCCH). Inversement, les ingénieries réservant une bande de
fréquences large pour le BCCH atteignent un niveau de saturation en trafic qui fait évoluer
l'interférence de façon exponentielle.
Le choix d'une ingénierie doit donc être fait en fonction de l'évolution réelle ou prévisible de la
charge en trafic du réseau. Une méthode peut être de prendre en compte la dispersion de la
charge en trafic durant la journée.
45
40
35
Erlangs Brouillés
30
25 SFH_21_27
SFH_25_23
20 SFH_18_30
15
10
6h 8h 10
h
12
h
14
h
16
h
18
h
20
h
22
h
Temps
Si la solution SFH_18_30 a pu être facilement écartée, on s'aperçoit que la décision n'est pas
évidente entre les deux autres ingénieries analysées. Aucune des deux ingénieries ne domine
l'autre tout au long de la journée (Figure 57).
En effet, la solution SFH_21_27 garantit une meilleure qualité durant les heures les plus
chargées de la journée (entre 18h et 21h). Par contre, la solution SFH_25_23 est globalement
meilleure sur l'ensemble de la journée (10% de trafic brouillé en moins sur la journée). Dans un
cas comme celui-ci, le choix des opérateurs se tourne souvent vers une amélioration de la
qualité durant les heures les plus chargées.
Une étude similaire sur réseau théorique et évalué à l'aide d'un C/I ajusté peut être trouvée dans
[Kronestedt97]. On peut trouver également une comparaison de stratégies de plans de
fréquences dans des conditions de saut dans [Bourjolly02]. Cependant, cette étude en partie
axée sur une hypothèse de synchronisation du réseau ne propose pas de métrique claire pour
comparer la qualité des plans de fréquences dans le temps. L'aspect dynamique lié à l'évaluation
de la qualité n'apparaît qu'à travers l'étude des niveaux de C/I à chaque trame TDMA.
La question qui se pose ici est de déterminer le gain potentiel que peut offrir l'utilisation du saut
en Bande Base pour tirer profit du fait que :
Pour répondre le plus justement possible à cette question, il est nécessaire de prendre en compte
l'évolution d'un réseau dans le temps. Mois après mois, le réseau subit des retouches afin
d'introduire de nouveaux sites, de nouveaux TRX… Ces retouches impactent le plan de
fréquences et sont généralement faites de manière manuelle et locale sur le réseau. Ainsi, au fil
du temps, la qualité du plan de fréquence modifié plusieurs fois localement a tendance à
diminuer.
Cette dégradation de la qualité suite à des retouches successives est d'autant plus importante que
la planification des fréquences est complexe. Ce phénomène apparaît donc très fortement dans
le cas d'un plan classique et donc dans une ingénierie en Bande de Base. Cet aspect doit être mis
en perspective du SFH_1x1 dont la qualité reste très stable avec une densification du réseau à
taux de charge constante.
Deux nouveaux plans de fréquences sont donc considérés dans ce paragraphe. Le premier,
appelé "BBFH retouché" correspond à l'état d'un plan de fréquences BBFH optimisé il y a un an
par un logiciel d'affectation automatique des fréquences et ayant subi des retouches manuelles
pour prendre en compte l'évolution du réseau sur une durée globale d'une année. Le second plan,
appelé "BBFH optimisé" correspond à un nouveau plan de fréquences calculé globalement sur
la zone d'étude par le même logiciel d'affectation automatique des fréquences en prenant en
compte toutes les évolutions du réseau sur l'année écoulée.
On compare ces deux plans de fréquences aux deux plans SFH optimaux sur la journée obtenus
dans les mêmes conditions que le BBFH optimisé. La simplicité du problème d'allocation de
fréquences sur cette ingénierie permet de considérer que ces deux plans SFH seraient de la
même qualité s'ils avaient été obtenus par retouches locales successives sur la durée d'une année.
Les résultats sont présentés figure 58.
40
35
30
Erlangs Brouillés
25 SFH_21_27
SFH_25_23
20
BBFH retouché
15 BBFH optimisé
10
6h 8h 10
h
12
h
14
h
16
h
18
h
20
h
22
h
Temps
On s'aperçoit que la qualité du réseau optimisé en Bande de Base est très largement supérieure
aux ingénieries de Saut Synthétisé motif 1x1. Cependant, l'évaluation du plan en Bande de Base
présent actuellement sur le réseau et résultant de l'évolution sur un an d'un plan optimisé amène
à s'interroger sur le compromis à trouver entre coût de maintenance et qualité de service. En
effet, le coût de maintenance d'un plan SFH en motif 1x1 est quasiment nul pour un résultat
obtenu par retouches manuelles plus proche de la qualité obtenue par un BBFH optimisé.
Les résultats présentés dans ce paragraphe sont issus d'une étude réelle visant l'amélioration de
la qualité de service sur un réseau GSM. Historiquement, ce réseau est situé dans une zone qui
fonctionnait massivement en Saut Synthétisé motif 1x1. La qualité de ce motif était très bonne
dans les années 2000, lors de son implémentation, lorsque le trafic était encore relativement
faible.
• Description du réseau
La zone périphérique n'utilisant que des fréquences de la bande BCCH était mise en place pour
permettre l'intégration de zones en motif 1x1 (donc avec peu de maintenance à effectuer) dans
un environnement utilisant un plan de fréquences classique. En effet, cette zone "tampon"
permet de contrôler les interférences avec les MAL utilisées par le motif 1x1.
Le point noir lié à la qualité sur cette ville était constitué par un niveau élevé de déclenchement
de HO sur cause de mauvaise qualité. Ce problème est mesuré par un indicateur appelé IQR
(Indice de Qualité Radio). Cet indicateur est calculé suivant la formule :
IQR = 100 - (Nombre HO cause qualité UL + Nombre HO cause qualité DL) / Trafic
La qualité est jugée d'autant meilleure que l'IQR est grand, il faut donc maximiser l'IQR. Cet
indicateur étant directement lié au RxQual et donc à l'interférence (cf. chapitre 2), trois scénarii
ont été envisagés pour diminuer l'interférence sur ce réseau en changeant d'ingénierie de
fréquences.
20
% de trafic brouillé
15
FER à 4%
10
FER à 7%
0
Plan initial Optim zone Augmentation Plan Bande de
tampon bande BCCH Base
Ingénieries
Cette analyse a entraîné le passage du réseau de cette ville en saut en Bande de Base plan
classique. Cette décision a été prise bien que ce choix soit le plus coûteux en termes de
modifications à apporter et de maintenance.
On considère que le trafic brouillé avec un niveau de FER au-delà de 4% correspond à du trafic
générant un mauvais RxQual et engendrant éventuellement des HO sur qualité. On suppose
donc que cet indicateur simulé correspond pour partie à l'indicateur IQR directement remonté du
réseau. La figure 60 montre l'évolution dans le temps de cet indicateur IQR par rapport à la date
de basculement du plan de fréquence initial vers le nouveau plan de fréquences en Bande de
Base. Le nouveau plan de fréquences mis en place permet d'obtenir un gain moyen de 2 points
sur l'IQR (passage de 94 à 96).
On considère également que le trafic brouillé avec un niveau de FER au-delà de 7% correspond
à un trafic subissant une qualité suffisamment mauvaise pour engendrer éventuellement des
coupures. De la même manière que l'IQR, on observe donc un indicateur relatif aux coupures de
communications avant et après basculement du plan de fréquences. Cet indicateur est appelé
NCOUP et est calculé de la manière suivante :
Il prend en compte :
L'indicateur équivalent présenté ici est obtenu par l'exécution sur le réseau réel d'un ensemble de
parcours de mesures au cours desquels un automate génère automatiquement des
communications d'une durée prédéfinie. L'automate détecte si l'initialisation de la
communication est réussie et si la communication est maintenue dans toute sa durée. L'automate
est également calibré pour donner une mesure de la qualité de la communication telle que
perçue par un utilisateur. De cette manière, le CRC peut être mesuré sans passer par une
coûteuse campagne d'enquête.
100%
75%
Mesure : CRC 2 minutes
% CRC
0%
Avant basculement Après basculement
Ces deux CRC sont comparés aux résultats de simulation du modèle de FER sur le pourcentage
de trafic subissant un FER inférieur à 4%. On s'aperçoit que les résultats prédits par le modèle
de FER sont très proches, à la fois en tendance et en valeur absolue, des mesures de CRC faites
sur des communications d'une durée de 10 minutes. Ces résultats viennent renforcer la
corrélation déjà montrée à travers les indicateurs réseau entre la prévision de l'interférence par le
modèle de FER et les phénomènes de coupure et de dégradation de la qualité vocale.
Les aspects validés par une campagne de mesures sont relatifs à la structuration de l'interférence
en situation de saut de fréquences (modélisation des probabilités de collision), au cumul de
l'interférence provenant de plusieurs secteurs brouilleurs et à la pertinence des tables de
conversion du C/I au BER et du BER au FER dans des conditions différentes de diversité de
fréquences. Aucune calibration du modèle n'a été effectuée lors de cette validation.
Il est à noter que cette campagne de validation n'a pu être effectuée que sur un réseau en
ingénierie en Bande de Base. Les aspects liés aux probabilités de collision pour de grandes
tailles de MAL n'ont donc pu être validés lors de cette campagne.
La deuxième partie de ce chapitre est relative à l'approche d'évaluation globale du réseau. Tout
d'abord une étude de comparaison de différentes stratégies d'ingénierie des fréquences a été
effectuée. Cette comparaison montre la souplesse du modèle à s'adapter à des configurations de
réseau différentes tout en restant cohérent avec les phénomènes structurant l'interférence :
recouvrement des champs, qualité du plan de fréquences, tailles des MAL et taux de charge.
Ces résultats d'études ont été ensuite validés par une expérimentation sur un réseau de 140
secteurs. Cette expérimentation montre la capacité du modèle à comparer des stratégies
d'ingénierie de fréquences complètement différentes. Elle montre également le lien fort qui
existe entre le critère radio qu'est le FER lié à l'interférence et des indicateurs remontés du
réseau tels que le taux de coupure ou les HO sur qualité.
Enfin, la comparaison en valeur absolue des résultats de prévision de trafic brouillé avec des
mesures de qualité de service ressentie par l'utilisateur montre la pertinence, à une échelle
macroscopique, des méthodes d'agrégation de l'interférence par probabilité de prise de service.
Les résultats de ces expérimentations ont été suivis du déploiement opérationnel par Orange
d'un module d'évaluation basé sur le modèle de FER présenté dans cette thèse. Ce modèle est
donc exploité depuis 2003 par Orange pour évaluer la qualité de ses réseaux GSM et choisir ses
stratégies d'allocation des fréquences.
Le chapitre suivant présente les adaptations qui ont été faites de ce modèle pour permettre
l'évaluation des systèmes de transmission de données GPRS et EDGE sur les réseaux FTDMA.
Le premier système analysé est la transmission de données en GPRS. Après une description de
GPRS et des adaptations réalisées au niveau des métriques de qualité calculées à partir du
modèle de probabilité, une étude d'ingénierie de fréquences dans un contexte de services
simultanés voix et données est présentée sur un réseau. Cette étude discute du choix de
l'ingénierie de fréquences et des priorités d'allocation des ressources radio dans un scénario de
forte montée en charge de services de données GPRS dans un réseau GSM mature.
Les trames TDMA GPRS ont la même structure qu'en GSM (8 TS) et le schéma de protection
des données utilisé est sensiblement le même que celui du GSM. Cependant, la taille du CRC
ainsi que le taux du code de convolution diffèrent de ceux du GSM. Ces deux paramètres
peuvent changer en cours de transmission du service GPRS en fonction de l'interférence reçue
sur le canal physique. On parle de mécanisme d'adaptation de lien.
Les différentes valeurs que peuvent prendre ces deux paramètres définissent 4 schémas de
codage (Coding Scheme, noté par la suite CS) différents numérotés de 1 à 4 (Figure 63). Les
taux du codage convolutionnel pour CS1, CS2, CS3 et CS4 sont respectivement de 1/2, ≈2/3,
≈3/4 et 1.
RLC/ MAC CRC Taille avant codage Taille après codage Taille après Débit
bl oc non (bits) convolutif convolutif poinçonnage (kbits/s)
codé (bits) (bits) (bits) (bits)
CS-1 184 40 228 456 456 9,05
CS-2 271 16 294 588 456 13,4
CS-3 315 16 338 676 456 15,6
CS-4 431 16 456 456 456 21,4
Figure 63 : Paramètres du codage GPRS pour CS1 à CS4
Le schéma de codage CS1 est donc le plus protégé contre l'interférence, mais également celui
présentant le débit utile sur le canal physique le plus faible (9,05 kbits/seconde). A l'inverse, le
schéma de codage CS4 est très peu protégé contre l'interférence, mais permet d'obtenir un débit
sur le canal physique plus de 2 fois supérieur à celui du CS1 (21,4 kbits/seconde).
Pour les 4 schémas de codage, l'entrelacement s'effectue sur un ensemble de 456 bits. Il
correspond à une suite de permutation à l'intérieur du bloc de 456 bits codés.
Puis le bloc est divisé en 4 bursts de 114 bits (et non 8 demi-bursts comme pour la voix en
GSM). Quatre trames TDMA successives permettent alors de transmettre le bloc complet de
données.
La transmission GPRS s'effectue avec la même modulation de fréquences que le GSM, ainsi la
chaîne de réception de GPRS est la même que celle du GSM (même démodulation et même
algorithme de décodage du canal).
Afin d'augmenter les débits transmis par le système GPRS, plusieurs canaux physiques peuvent
être alloués à un même utilisateur. Des blocs de données différents sont alors transmis sur des
indices de TS différents d'une même trame TDMA pour le même utilisateur. Le débit utilisateur
est alors une multiplication directe du débit du CS utilisé par le nombre de canaux physiques
alloués à l'utilisateur.
Dans GPRS, un canal physique est configuré soit pour GSM (voix en mode circuit) soit pour
GPRS (données en mode paquet). Cette configuration peut être fixe par indice de TS par TRX
mais une option permet de la faire varier très rapidement en fonction de la charge du réseau.
Afin d'être complet vis-à-vis de ce calcul, on prend également en compte un aspect qui a été
occulté lors du chapitre 3. En effet, en Saut Synthétisé, il existe un paramètre permettant de
définir les priorités d'allocation de ressources entre le TRX portant le canal BCCH et les TRX
de saut. Ce paramètre permet de configurer trois cas :
o Priorité au TRX BCCH : les communications sont écoulées en priorité sur le TRX
portant le canal BCCH jusqu'à ce que les 8 TS de celui-ci soient occupés.
o Priorité au saut : les communications sont écoulées en priorité sur les TRX de saut
jusqu'à ce que l'ensemble des TS de ceux-ci soient occupés.
o Pas de priorité : les communications sont écoulées aléatoirement sur l'ensemble des
TRX.
Pour déterminer une approximation du taux de charge de chaque TRX, on utilise donc un
simulateur de trafic prenant en entrée le trafic voix, ainsi que le niveau de DTX, et le trafic
données écoulés sur un secteur. Ce simulateur donne un ensemble de sorties nécessaires à
l'évaluation :
• Taux de charge brouilleur de chaque TRX. Ce résultat est utilisé pour le calcul des
probabilités d'effacement de bits avec :
o Prise en compte du TRX portant le BCCH comme brouilleur permanent sur le
réseau (taux de charge égal à 1)
o Prise en compte du DTX comme facteur de diminution de l'effet brouilleur de la
charge due à la voix
• Charge brouillée de chaque TRX. Ce résultat est utilisé pour le calcul du trafic interféré.
Il donne deux valeurs :
o Nombre d'Erlangs voix écoulés sur chaque TRX
o Nombre de blocs GPRS écoulés sur chaque TRX
Les résultats présentés par la suite seront obtenus en utilisant un simulateur de trafic. Ce
simulateur respecte les priorités d'allocation entre TRX BCCH et TRX de saut, ainsi que les
configurations de TS entre voix et données. Cependant il ne prend pas en compte le très grand
écart type de la charge lors du transfert de données en mode paquet. Dans un réseau la charge du
trafic de données est donc supposée suivre la même loi de variation que la charge voix, c'est-à-
dire une loi de Poisson.
L'évaluation de l'interférence subie sur un service de données GPRS n'est pas aussi directe que
celle de la voix. En effet, le principe de réémission des blocs perdus (ARQ) fait que le service
est toujours transmis à l'utilisateur en intégralité.
Les éléments de qualité de service soumis à variation sont les débits de transmission et leur
adéquation avec le type de service de données demandé. Par exemple, un service temps réel
nécessite une continuité de débit durant la transmission du service alors qu'un service de
téléchargement ne sera jugé que par le débit moyen de téléchargement et donc le temps d'attente
de l'utilisateur. On examine ici différentes métriques d'évaluation pouvant être construites
directement à partir du modèle probabiliste présenté au chapitre 3.
100%
80%
60% CS1
BLER
CS2
CS3
40% CS4
20%
0%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Taux d'effacement en bits
Figure 65 : Tables de qualité Taux d'effacement -> BLER en l'absence de saut de fréquences
Cette approche directe n'est cependant pas très satisfaisante car peu adaptée à l'évaluation de la
qualité d'un service de données. En effet, les mécanismes d'adaptation de lien empêchent un
mobile de continuer de transmettre à un CS donné si le taux de perte de blocs est trop important
du fait de l'interférence reçue. Le paragraphe suivant propose une autre évaluation plus proche
de la qualité de service ressentie par l'utilisateur.
Pour faire cette évaluation, il faut supposer que hormis le secteur considéré l'ensemble du réseau
est dans un état figé de transmission. En effet, si cette hypothèse n'était pas faite, en changeant
de schéma de codage, un mobile quelconque modifierait le niveau de BLER auquel son service
est soumis. Ainsi le taux de retransmission de blocs changerait également et par conséquent
modifierait le taux de charge des secteurs du réseau. Ce taux de charge étant modifié,
l'interférence globale du réseau est également modifiée et le mécanisme d'adaptation de lien
peut donc potentiellement à nouveau modifier le schéma de codage des transmissions de service
données du secteur que l'on analyse. Nous sommes donc dans une hypothèse simplificatrice car
Ces éléments font que l'on prend en entrée du simulateur l'ensemble du trafic GPRS écoulé sur
le réseau. Cela inclut les données retransmises par l'ARQ à cause de l'interférence. C'est cet état
de trafic qui correspond à un état d'interférence ayant réellement existé sur le réseau et qui
permet de faire l'évaluation pour chaque secteur en considérant l'ensemble des autres secteurs
figés.
Ces données, facilement accessibles pour l'analyse d'un réseau existant en cours de
fonctionnement, doivent être extrapolées dans le cas d'analyses prévisionnelles. Dans l'ensemble
des calculs présentés dans ce chapitre, on considérera l'algorithme d'adaptation de lien décrit
figure 66.
Schéma fonctionnel
Seuil1 = 2% ; Seuil2 = 30% ; Seuil3 = 1% BLER(CS1) > 2%
CS1
Seuil4 = 20% ; Seuil5 = 0% ; Seuil6 = 27%
BLER(CS2) ≥ 30%
Algorithme de calcul de CS BLER(CS1) ≤ 2%
CS = 1
Si BLER(CS1) > Seuil1 1% < BLER(CS2) < 30% CS2
Return CS
Si BLER(CS2) ≥ Seuil2 BLER(CS2) ≤ 1%
Return CS
CS = 2
Si BLER(CS2) > Seuil3 BLER(CS2) ≥ 20%
Return CS
Si BLER(CS3) ≥ Seuil4 CS3 0% < BLER(CS3) < 20%
Return CS
CS = 3
Si BLER(CS3) > Seuil5 BLER(CS4) ≥ 27%
Return CS BLER(CS3) = 0%
Si BLER(CS4) ≥ Seuil6
Return CS
CS = 4 BLER(CS4) < 27% CS4
Return CS
Le calcul du schéma de codage de transmission d'un secteur en un point se fait en trois étapes :
o Calcul du taux d'effacement qui est indépendant du CS de transmission.
o Calcul à partir de ce taux, du BLER qui serait généré pour chaque CS de transmission.
o Calcul du CS par l'algorithme d'adaptation de lien (Figure 66) en utilisant les valeurs de
BLER calculées
L'ensemble des BLER calculés aux différents schémas de codage est donc évalué d'après les
tables de qualités (Figure 65) et le taux d'effacement de bits selon la méthode présentée dans le
paragraphe précédent. L'algorithme d'adaptation de lien est ensuite appliqué et retourne en
chaque point de calcul et pour chaque secteur, le schéma de codage dans lequel ce secteur émet
si une communication GPRS est allouée à ce secteur en ce point.
Des statistiques sont ensuite faites en utilisant les probabilités de prise de communication pour
déterminer globalement le trafic écoulé à chaque niveau de CS sur le réseau. Cette répartition
permet d'avoir une vision globale du débit potentiellement accessible sur le réseau.
L'objet de ce paragraphe est de présenter l'évolution de la qualité radio d'un réseau GSM/GPRS
en fonction de la montée en charge du service GPRS sur ce réseau. Cette étude peut servir de
base à la préparation d'un réseau pour l'introduction d'un service EDGE et pour le lancement
d'offres commerciales haut débit.
• Phase 1 : pour chaque ingénierie de fréquences étudiée, on considère les charges voix et
données remontées du réseau en fonctionnement, ainsi que les configurations de TS. Il s'agit
ici de déterminer la qualité du réseau suivant différentes ingénieries de fréquences vis-à-vis
d'une situation de référence comportant un service de données (extension de l'étude du
chapitre 4).
Conformément aux usages habituels sur les réseaux commerciaux, la priorité d'allocation des TS
mixtes est toujours affectée au service voix.
• Réseau analysé
Le spectre de fréquences disponible sur le réseau présenté ici est de 50 canaux de fréquences en
GSM/GPRS.
Pour des raisons de contraintes de déploiement d'un service EDGE (Partie 5.2), seules des
ingénieries en Saut Synthétisé ont été testées sur ce réseau. En effet, la modulation utilisée pour
le service EDGE nécessite le remplacement des TRX pour la transmission de celle-ci. Pour cette
raison, l'ingénierie en Bande de Base serait très coûteuse car demandant le remplacement de
tous les TRX et n'a pas été étudiée. Les ingénieries étudiées correspondent à des ingénieries
pour lesquelles un seul TRX EDGE est installé, l'idée étant de mettre ce TRX en service sur le
TRX BCCH. Ces ingénieries correspondent à :
Pour ces ingénieries, 3 stratégies de priorité d'allocation des communications entre TRX portant
le canal BCCH et TRX effectuant un saut en fréquences sont considérées :
o Priorité au saut (noté PS) : des communications sont allouées au TRX BCCH à partir du
moment où toutes les ressources des TRX de saut sont occupées.
o Priorité au TRX BCCH (noté PBCCH) : des communications sont allouées aux TRX de
saut à partir du moment où toutes les ressources du TRX BCCH sont occupées.
o Sans priorité au saut (noté PAS PS) : la répartition est parfaitement équitable.
L'ingénierie actuelle sur ce réseau correspond à un Saut Synthétisé motif 1×1 avec un spectre
BCCH de 23 canaux de fréquences. Le nombre de TRX cible et le trafic voix prévisionnel sont
les mêmes que pour le réseau d'origine. La configuration GPRS cible est de 2 TS dédiés et 4 TS
mixtes avec priorité des TS mixtes à la voix sur le TRX portant le canal BCCH. La charge du
service de données est mise au maximum de la capacité, c'est-à-dire équivalent à l'occupation
des 6 TS possibles (Figure 67).
Actuel Prévisionnel
Nombre de Sites 153 153
Nombre de Secteurs 322 322
Nombre de TRX 962 962
Moyenne de TRX par secteur 2,98 2,98
Charge Voix Totale (Erlangs) 2580 2580
Charge Données Totale (millions 16 373
de blocs)
Config cible du TRX portant le - 2 TS dédiés
3 TS mixtes
BCCH 4 TS mixtes
Figure 67 : Configurations initiales et finales du réseau étudié
Ce réseau apparaît assez peu chargé en moyenne, mais cette charge est très variable selon les
zones. Le trafic de données passe d'une valeur négligeable à une charge occupant en
permanence 6 TS.
Afin de s'abstraire des effets de bord de l'évaluation d'un réseau dus à son déracinement par
rapport au réseau global dans lequel il se trouve, on évalue seulement un groupe de secteurs
central du réseau (Figure 68).
Actuel Prévisionnel
Nombre de Sites 54 54
Nombre de Secteurs 152 152
Nombre de TRX 439 439
Moyenne de TRX par secteur 2,88 2,88
Charge Voix Totale (Erlangs) 1269 1269
Charge Données Totale (millions 7 176
de blocs)
Figure 68 : Configurations initiales et finales du groupe de secteurs évalué
• Métriques d'évaluation
Des métriques basées sur le modèle probabiliste sont mises en œuvre pour l'évaluation de la
qualité des différents services sur le réseau et pour pouvoir comparer les avantages de chaque
ingénierie vis-à-vis de la montée en charge du trafic de données.
• Résultats
Les évaluations sont d'abord présentées sous forme d'histogrammes pour les différentes
ingénieries. Ces histogrammes sont affichés suivant la même échelle de valeurs afin de pouvoir
estimer les pertes en qualité dues à la montée en charge du trafic de données.
Cette perte en qualité est représentée ici de manière absolue, c'est-à-dire sur les quantités
globales de service perdu. Elle n'est pas mise en perspective avec l'augmentation de la charge.
L'ingénierie actuelle sur le réseau est encadrée de rouge sur les schémas.
Les premiers résultats concernent l'évaluation des Erlangs brouillés avec un FER supérieur ou
égal à 7% dans les contextes actuels (Figure 69) et prévisionnels (Figure 70).
150
Erlangs brouillés
100
TCH
BCCH
50
0
(PAS PS) (PBCCH) (PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PAS PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PBCCH) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PS)
PLAN ENTIER MOTIF1 (PAS PS) MOTIF MOTIF1 (PBCCH) MOTIF MOTIF1 (PS) MOTIF
1×3 1×3 1×3
Type d'ingénierie
Figure 69 : Comparaison des ingénieries sur le réseau actuel pour le service voix (Erlangs
brouillés FER à 7%)
La solution retenue actuellement, Motif1_23_25 sans priorité d'allocation au saut, fait partie des
meilleures solutions possibles sur le réseau actuel pour la qualité voix. Les solutions consistant à
diminuer le spectre sur le TRX portant le BCCH et à faire passer le plus possible de trafic sur
les TRX de saut permet cependant d'obtenir un gain en qualité significatif pour le service voix
(configurations Motif1 PS 18_30 et 21_27).
150
Erlangs brouillés
100
TCH
BCCH
50
0
(PAS PS) (PBCCH) (PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PAS PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PBCCH) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PS)
PLAN ENTIER MOTIF1 (PAS PS) MOTIF MOTIF1 (PBCCH) MOTIF MOTIF1 (PS) MOTIF
1×3 1×3 1×3
Type d'ingénierie
Figure 70 : Comparaison des ingénieries sur le réseau prévisionnel pour le service voix
(Erlangs brouillés FER à 7%)
On évalue maintenant les réseaux actuels et prévisionnels suivant les deux métriques définies
précédemment pour l'analyse des services de données GPRS.
Les figures 71 et 72 représentent la répartition de la transmission des blocs entre les différents
CS pour les réseaux réels et prévisionnels. Cette évaluation donne les débits potentiels sur le
réseau.
80%
CS1
60%
CS2
CS3
40%
CS4
20%
0%
(PAS (PBCCH) (PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PAS 18_30 21_27 23_25 25_23 (PBCCH) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PS)
PS) PS)
PLAN ENTIER MOTIF1 (PAS PS) MOTIF MOTIF1 (PBCCH) MOTIF MOTIF1 (PS) MOTIF
1×3 1×3 1×3
Type d'ingénierie
Figure 71 : Comparaison des ingénieries sur le réseau actuel pour le service de données
(répartition de la transmission des blocs sur les différents schémas de codage)
Cette évaluation montre que la solution actuelle (cadre rouge) est parmi les moins performantes
pour le service de données. La meilleure solution est une solution de Plan Entier, ce qui
80%
CS1
60%
CS2
CS3
40%
CS4
20%
0%
(PAS (PBCCH) (PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PAS 18_30 21_27 23_25 25_23 (PBCCH) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PS)
PS) PS)
PLAN ENTIER MOTIF1 (PAS PS) MOTIF MOTIF1 (PBCCH) MOTIF MOTIF1 (PS) MOTIF
1×3 1×3 1×3
Type d'ingénierie
Figure 72 : Comparaison des ingénieries sur le réseau prévisionnel pour le service de données
(répartition de la transmission des blocs sur les différents schémas de codage)
Les figures 73 et 74 représentent le nombre de millions blocs perdus par heure en CS1 à 2% de
BLER sachant que tout le trafic de données est transmis sur le TRX portant le BCCH. Cette
évaluation donne l'interférence résiduelle lorsque l'adaptation de lien a déjà positionné le
schéma de codage en CS1.
40
35
NBR de Blocs (en millions)
30
brouillés en CS1
25
TCH
20
BCCH
15
10
0
(PAS PS) (PBCCH) (PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PAS PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PBCCH) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PS)
PLAN ENTIER MOTIF1 (PAS PS) MOTIF MOTIF1 (PBCCH) MOTIF MOTIF1 (PS) MOTIF
1×3 1×3 1×3
Type d'ingénierie
Figure 73 : Comparaison des ingénieries sur le réseau actuel pour le service de données (blocs
brouillés en CS1 avec un BLER à 2%)
40
35
NBR de Blocs (en millions)
30
brouillés en CS1
25
TCH
20
BCCH
15
10
0
(PAS PS) (PBCCH) (PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PAS PS) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PBCCH) 18_30 21_27 23_25 25_23 (PS)
PLAN ENTIER MOTIF1 (PAS PS) MOTIF MOTIF1 (PBCCH) MOTIF MOTIF1 (PS) MOTIF
1×3 1×3 1×3
Type d'ingénierie
Figure 74 : Comparaison des ingénieries sur le réseau prévisionnel pour le service de données
(blocs brouillés en CS1 avec un BLER à 2%)
Ces évaluations sur le trafic prévisionnel (Figure 74) confirment la qualité du Plan Entier pour
les services de données. Par contre, les solutions de Motif1 avec une faible bande de fréquences
réservée au BCCH et une priorité d'allocation aux TRX de saut ont une évaluation très mauvaise
sur ce critère. Cela signifie que le trafic de données transmis en CS1 sur ces ingénieries est
soumis à un très fort taux de retransmission, rendant le service quasiment impossible pour
l'utilisateur. Ce résultat rend donc ces ingénieries beaucoup moins attractives.
• Analyse comparative
La multiplicité des ingénieries étudiées et des critères d'évaluation rend peu synthétique la
représentation de l'ensemble des solutions sur les différents critères. Une autre approche
d'analyse des résultats consiste à représenter les différentes ingénieries de manière relative
suivant leur qualité. On représente ces ingénieries simultanément suivant plusieurs critères. Ces
ingénieries sont alors séparées et analysées en deux catégories et chaque catégorie est comparée
à l'ingénierie actuelle.
o Les ingénieries extrêmes sont les ingénieries donnant le meilleur résultat parmi
l'ensemble des ingénieries sur au moins l'un des critères, mais pouvant être très
mauvaises sur les autres critères.
o Les ingénieries de bons compromis sont les ingénieries ayant de bons résultats sur
l'ensemble de critères représentés, c'est-à-dire à la fois sur l'évaluation de la voix et
des données, mais également à la fois dans le contexte actuel et dans le contexte
prévisionnel.
Dans l'analyse des solutions extrêmes en figure 75, la solution la meilleure pour la voix apparaît
très clairement comme étant un Motif1_18_30 avec une priorité d'allocation aux TRX de saut
(toute la voix passe sur les TRX de saut qui ont une bande de fréquence très large). Cependant,
l'évaluation de la qualité du service de données montre que la qualité du TRX portant le BCCH
d'une telle ingénierie risque d'être très mauvaise et risque de perturber à la fois le service de
données GPRS, mais également la qualité de la voie balise.
A l'inverse, une ingénierie de Saut Synthétisé plan entier permettrait une montée en charge du
service GPRS dans les meilleures conditions possibles, mais engendrerait une dégradation de la
qualité du service voix sans doute rédhibitoire.
Solutions extrêmes
En ce qui concerne les solutions de compromis en figure 76, il ressort de l'analyse de ce réseau
que l'ingénierie actuelle (Motif1_23_25 PAS PS) est une bonne solution de compromis sur les
qualités voix et données. Cette solution reste une solution très correcte dans les hypothèses
faites quant à la montée en charge du service GPRS.
MOTIF1_25_23 (PBCCH)
MOTIF1_25_23 (PAS PS)
QoS BLER previ 2% QoS BLER initial 2%
MOTIF1_23_25 (PBCCH)
MOTIF1_23_25 (PAS PS)
Les résultats obtenus dans cette expérimentation sont spécifiques au réseau étudié. On peut
cependant discerner certaines tendances dans l'impact des choix d'ingénierie sur le compromis
de qualité entre les services voix et de données. Ce compromis se ramène à un compromis entre
qualité du TRX portant le BCCH et des TRX de saut dans les conditions de l'étude où
l'ensemble du trafic de données est émis sur le TRX portant le BCCH.
Tout d'abord les solutions de Plan Entier permettent d'avoir la meilleure qualité au niveau du
TRX portant le BCCH. En effet, l'absence de séparation des bandes de fréquences permet
d'utiliser deux fréquences supplémentaires gardées comme fréquences de séparation entre bande
BCCH et TCH dans le cas des Motifs. Cette absence de séparation permet de garantir une très
grande flexibilité lorsque le problème d'allocation de fréquences sur le TRX portant le BCCH
est complexe du fait de nombreux recouvrements entre les cellules du réseau. D'un autre côté,
ces solutions présentent une qualité sur les TRX de saut qui est limitée par l'utilisation d'un
faible nombre de fréquences dans la MAL, et donc limitée en termes de gain en diversité de
fréquences. La qualité de ces solutions est également fortement dépendante du logiciel
d'allocation automatique des fréquences utilisé.
Les solutions de Motif permettent d'avoir une bonne qualité sur les TRX de saut, surtout dans le
cas d'un réseau peu chargé en trafic comme celui analysé dans cette étude. Le choix du rapport
entre le spectre de fréquences réservé aux TRX portant le BCCH et celui réservé aux TRX de
saut permet de contrôler le compromis de qualité entre les services. Cependant même avec une
bande de fréquences de saut de taille inférieure à celle du BCCH, la qualité obtenue avec le Plan
Entier sur les TRX portant le BCCH est meilleure. Le choix de la priorité d'allocation permet
ensuite de répartir les différents trafics voix et données sur les TRX dont on a assuré la
meilleure qualité. Le Motif1 avec une large bande de fréquences de saut et une priorité au saut,
est meilleur en service voix qu'en service de données, et vice-versa pour le même Motif1 sans
priorité au saut. Cette priorité d'allocation donne un degré supplémentaire d'optimisation.
5.1.5 Conclusion
La généricité du modèle de probabilité d'effacement de bits proposé dans cette thèse permet une
adaptation simple de celui-ci à l'évaluation de la qualité d'un service GPRS. L'impact de la mise
en place de ce service se limite à :
o La modification des taux de charge de TRX pour les différents secteurs du réseau.
Le projet de normalisation EDGE s'inscrit dans la continuité du service GPRS. Il a été initié afin
de rehausser les débits des services GSM/GPRS en mode circuit et en mode paquet.
L'objectif principal durant la conception de la norme EDGE a été de minimiser son impact sur
les spécifications de GSM. Les modifications majeures apportées au système GSM affectent
principalement les couches physiques [GSM05.03] [GSM05.04] et RLC/MAC (Radio Link
Control / Medium Access Control) [GSM04.60]. Les spécifications EDGE (Release 1999)
incluent deux configurations de l'interface air : "EDGE Classic" et "EDGE Compact" :
o "EDGE Classic" a été conçu pour que les opérateurs GSM puissent déployer EDGE
conjointement au réseau GSM dans la même bande de fréquence (900 ou 1800) en
maximisant l'utilisation de la ressource spectrale.
o "EDGE Compact" a été conçu pour les pays ne possédant pas une infrastructure
GSM et où la ressource spectrale est rare (Amérique du Nord). Il consiste en un
système EDGE indépendant (seulement EGPRS peut être supporté) dans une bande
spectrale de 0,6 MHz, toujours dans les bandes 900 ou 1800.
Services Technologies
EDGE
Network
configuration Status
Seule la composante EGPRS de "EDGE Classic" (Figure 77) est étudiée ici. Les différences
techniques entre EGPRS et GPRS sont d'abord brièvement décrites. Ensuite, une synthèse de
leur impact sur les équipements et le réseau est effectuée afin d'établir les modifications à
apporter au modèle d'évaluation pour la prise en compte de la composante EGPRS.
Afin d'augmenter les débits, une nouvelle modulation a été introduite ainsi que neuf schémas de
modulation et de codage notés MCS (Modulation Coding Scheme). Les MCS permettent de
s'adapter à différentes conditions de propagation et d'interférence et sont une extension des
différents CS présents en GPRS. Le MCS approprié est sélectionné par adaptation de lien en
fonction de la qualité du lien radio.
Deux nouvelles métriques ont été introduites pour mesurer la qualité du lien radio. Une nouvelle
technique de retransmission, différente de l'ARQ en GPRS, a également été introduite. Cette
méthode, appelée IR (Incremental Redundancy) fonctionne conjointement avec l'adaptation de
lien selon un schéma hybride. Ces éléments sont introduits dans les sections suivantes.
5.2.2 Modulation
La modulation 8PSK (8-level Phase Shift Keying) a été introduite conjointement à la modulation
GMSK (Gaussian Minimum Shift Keying) utilisée pour la transmission GSM et GPRS. En
8PSK, un symbole transporte 3 bits, le débit bit est donc théoriquement multiplié par un facteur
3 comparé à la modulation GMSK.
Par conséquent, un égaliseur sous optimal de moindre complexité tel que RSSE (Reduced-State
Sequence Estimation), DDFSE (Delayed Decision-Feedback Sequence Estimation) ou M-
algorithm est nécessaire pour EGPRS. Une étude théorique des performances de ces récepteurs
pour EDGE est donnée par exemple dans [Gerstacker2002]. Le récepteur implémenté dépend du
constructeur et les informations associées sont généralement difficiles d'accès. Les tables de
correspondance C/I→8PSK_BER dépendent aussi du récepteur implémenté.
50%
40%
30%
BER
BER GMSK
BER 8PSK
20%
10%
0%
-10 0 10 20 30 40
C/I (en dB)
Figure 78 : Comparaison des qualités de réception des modulations GMSK et 8PSK en fonction
du rapport C/I
La modulation 8PSK n'est pas à enveloppe constante. Cette modification d'enveloppe entraîne
des contraintes sur la linéarité des amplificateurs des BS GSM et provoque généralement une
réduction de la puissance émise en 8PSK. Cette réduction est typiquement entre 0 et 4dB par
rapport au GMSK à enveloppe constante. Ce phénomène de réduction de puissance entre la
modulation GMSK et 8PSK est appelé Back-off. La valeur du Back-off est dépendante de
chaque constructeur. Le TRX compatible EDGE émet donc avec une réduction de puissance
dépendante du matériel et impactant le réseau. En effet la puissance de transmission détermine
la couverture du service EDGE et dans le cas de transmission sur le TRX portant le BCCH on
observe une puissance de transmission moyenne plus faible sur la voie balise.
Cet aspect n'est donc pas actuellement implémenté dans le modèle, mais il pourrait être intégré
dans une réflexion plus générale sur la prise en compte de l'effet des mécanismes de contrôle de
puissance sur la qualité de service. Pour pallier ce défaut, on peut évaluer la qualité dans les
deux cas limites concernant les TRX configurés EDGE :
o Tous les TS sont en GMSK.
o Tous les TS sont en 8PSK et le seuil de puissance appliqué dépend du TRX
constructeur.
Neuf nouveaux schémas de modulation et de codage (MCS) ont été introduits pour s'adapter à
différentes conditions de propagation et d'interférence. Chaque schéma de codage est caractérisé
par un niveau de protection aux erreurs.
Quatre schémas sont transmis en modulation GMSK (MCS1 à MCS4) et cinq en modulation
8PSK (MCS5 à MCS9). Ces schémas sont divisés en trois familles A, B, et C. Chaque famille
est caractérisée par une unité de la charge utile. Au sein d'une même famille on peut passer d'un
schéma à un autre par resegmentation de la transmission. On peut ainsi retransmettre un
ensemble de blocs de données sur un schéma de codage plus protecteur.
Les MCS d'une même famille sont distingués par le nombre d'unités de la charge utile qu'ils
peuvent supporter (Figure 80). Les caractéristiques des MCS sont représentées dans la figure 79.
Scheme Modulation Maximum rate (kbit/s) Code rate Header code rate Blocks per 20 ms Family
MCS-9A 8-PSK 59.2 1 0.36 2 A
MCS-8A 8-PSK 54.4 0.92 0.36 2 A
MCS-7B 8-PSK 44.8 0.76 0.36 2 B
MCS-6A 8-PSK 29.6 0.49 1/3 1 A
MCS-5B 8-PSK 22.4 0.37 1/3 1 B
MCS-4C GMSK 17.6 1 0.51 1 C
MCS-3A GMSK 14.8 0.85 0.51 1 A
MCS-3B GMSK 11.2 0.66 0.51 1 B
MCS-1C GMSK 8.8 0.53 0.51 1 C
Figure 79 : Les schémas de codage EGPRS
Family A
37 octets 37 octets 37 octets 37 octets
MCS-6
MCS-9 (MCS-8, 34 octets)
MCS-2
Family B
28 octets 28 octets 28 octets 28 octets
MCS-5
MCS-7
MCS-1
MCS-4
RLC/MAC
layer
header RLC data tail
Radio link
layer
burst 1 burst 2 burst 3 burst 4
Le passage d'un MCS à un autre se fait dynamiquement par adaptation de lien. Le but est de
réutiliser les services proposés par le GPRS mais en augmentant le débit quand les conditions de
réception le permettent ou l'inverse.
L'adaptation de lien utilise des mesures de la qualité du lien radio. Ces mesures sont transmises
au réseau par le mobile pour la voie descendante. Au moins une mesure est reçue toutes les 480
ms. Le standard introduit deux nouvelles métriques permettant de prédire la qualité du lien
radio :
o MEAN_BEP (MEAN Bit Error Probability) : L'estimation de la probabilité d'erreur
binaire moyenne. Le MEAN_BEP est moyenné sur les quatre bursts d'un bloc RLC.
o CV_BEP (Coefficient de Variation du Bit Error Probability) : Le coefficient de
variation du BEP sur les quatre bursts.
Pour jouer sur la rapidité de l'adaptation, ces deux métriques sont filtrées dans le temps avec un
filtre exponentiel dont la décroissance est fixée par un paramètre appelé facteur d'oubli. Plus ce
facteur d'oubli est grand, plus l'adaptation est rapide. Il y a donc une rupture par rapport à
l'adaptation de lien GPRS qui tend à faire converger la transmission vers un CS fixe.
Les valeurs de MEAN_BEP et CV_BEP sont mesurées par le mobile ou bien la BS. Elles sont
ensuite filtrées avant d'être transmises au PCU (Packet Control Unit) parmi les mesures de la
qualité du lien radio. Les valeurs reportées ne sont pas les vraies valeurs mais des entiers allant
de 0 à 31 pour MEAN_BEP et de 0 à 7 pour CV_BEP (0 correspond au meilleur niveau de
BEP). La correspondance avec les vraies valeurs est issue de tables, elle est différente pour la
modulation GMSK et 8PSK concernant MEAN_BEP.
Un ensemble de tables d'adaptation de lien sont construites pour les modulations GMSK et
8PSK. Elles sont de dimension 32 par 8. L'algorithme d'adaptation de lien est basé sur
l'utilisation de ces tables. L'algorithme utilise les indices du MEAN_BEP et du CV_BEP dans la
table d'adaptation de lien appropriée pour trouver le MCS adapté aux conditions radio.
Les tables sont optimisées pour différents types d'environnements de propagation et peuvent
être modifiées. Il est possible de définir un ensemble de tables, par exemple une table par type
d'environnement car celles-ci sont configurables par secteur. L'opérateur a la possibilité de
modifier ces tables.
Le mobile transmet des mesures du MEAN_BEP et CV_BEP pour les modulations GMSK et/ou
8PSK, selon les blocs reçus depuis la transmission des dernières mesures au réseau. La
modulation pouvant être différente d'un bloc à l'autre, on peut avoir quatre contenus de mesures
différents de la qualité du lien au niveau PCU :
MCS fixé
P1 P2 P3 Emetteur
P1 P2 P3
P1 Echec
décodage
Niveau de protection *1
Récepteur
P1 P2 Echec
décodage
Stocké
Combinaison: Niveau de protection *2
P1 P2 P3
Stocké Stocké
Si après la deuxième retransmission avec le motif P3 le bloc de données n'a pas pu être décodé
sans erreur malgré la combinaison de P1, P2 et P3 par le récepteur, le bloc est alors retransmis
en motif P1. Le récepteur peut alors, s'il dispose d'assez de mémoire, combiner celui-ci avec les
versions (P1, P2 et P3) précédemment stockées.
On peut noter que pour avoir trois motifs de poinçonnage disjoints, les schémas de codage sont
basés sur un code mère 1/3. Il est possible de changer de MCS pendant une retransmission, avec
pour restriction que le nouveau MCS appartienne à la famille donnée par le MCS de la première
transmission.
Pour faciliter le mécanisme de retransmission IR, l'en-tête et les données sont codés
indépendamment. L'en-tête doit avoir une meilleure protection aux erreurs. En effet, la
combinaison des blocs retransmis par le processus IR pour le décodage nécessite un décodage
sans erreur de l'en-tête.
La capacité multislots des mobiles impacte le nombre de TS partagés entre les mobiles EGPRS
et GPRS. Il y a différentes contraintes de multiplexage sur les liens descendant et montant.
Un paramètre "EGPRS-Services" permet d'activer EDGE sur un secteur donné. S'il n'y a aucun
TRX EDGE sur le secteur, tous les mobiles EDGE sont servis en mode GPRS. Lorsque
"EGPRS-Services" est désactivé, tous les mobiles basculent en mode GPRS.
Certains TRX "NORMAL TDMA" ou "NO EDGE" ne sont pas configurés pour EDGE. Les
"EDGE TDMA" ou "FULL EDGE" peuvent supporter les deux modulations. Ceux-ci
nécessitent un TRX EDGE. Un paramètre par TDMA "Edge Favor" donne le débit relatif
pouvant être atteint avec EDGE sur ce TRX.
• Principes de multiplexage
o Un mobile GPRS peut toujours basculer d'un TDMA "NO EDGE" à un TDMA "FULL
EDGE" pour optimiser la ressource spectrale. Un mobile EGPRS en mode EGPRS ne peut
basculer sur un TDMA "NO EDGE". Un mobile EGPRS en mode GPRS peut basculer sur
un TDMA "FULL EDGE" et ensuite rebasculer sur un TDMA "NO EDGE".
o Un mobile EDGE peut être alloué en mode GPRS par manque de ressources.
Les modifications introduites par EDGE affectant le réseau GSM ne remettent pas en cause le
principe général d'évaluation par le modèle probabiliste. Néanmoins, quelques adaptations sont
nécessaires.
• Evaluation des charges brouilleuses et brouillées sur les TRX d'un secteur
L'évaluation de la charge de la brouilleuse par le simulateur doit tenir compte des deux modes :
GSM/GPRS et EDGE/EGPRS. Le simulateur utilisé pour la répartition de trafic doit effectuer
une répartition du trafic par type de TRX :
On notera que la coexistence des deux types de TRX est incompatible avec le saut de fréquences
en Bande de Base. En effet, une communication émise en 8PSK ne peut pas sauter sur un TRX
n'étant pas compatible EDGE. La répartition du trafic sur les TS correspondant au même type de
TRX est effectuée selon le fonctionnement décrit au paragraphe 5.2.7.
La donnée des quantités de trafic voix/données écoulées par type de TRX est nécessaire en
entrée du simulateur. Idéalement, ces quantités sont obtenues à partir de mesures effectuées sur
le réseau. En pratique, ces charges sont estimées par l'opérateur.
Le phénomène de back-off présent chez la plupart des constructeurs implique une variation du
C/I en chaque maille dépendant du TRX constructeur et n'est pas représenté dans le modèle. La
modélisation de ce paramètre impliquerait de prendre en compte dans les calculs des TS
interférant d'un même secteur brouilleur mais transmis avec des puissances différentes. Ces TS
n'auraient donc pas un impact équivalent lors de la collision avec des bursts de service. Cet
aspect n'est donc pas actuellement pris en compte dans le modèle et nécessite une réflexion plus
générale sur la prise en compte des mécanismes de contrôle de puissance. Pour pallier ce défaut,
on peut évaluer la qualité dans les deux cas limites concernant les TRX configurés EDGE :
o Tous les TS sont en GMSK.
o Tous les TS sont en 8PSK et le seuil de puissance appliqué dépend alors du TRX
constructeur.
L'approche retenue a été l'utilisation de tables de performances directement fournies par les
constructeurs ou obtenues par simulation. Ces tables permettent de définir le débit EDGE
nominal par TS obtenu par adaptation de lien et IR directement en fonction du niveau de BER
calculé par le modèle probabiliste.
Ces tables de performances sont souvent fournies en supposant une adaptation de lien et une
utilisation de l'IR de manière idéale. Elles permettent cependant de comparer différentes
ingénieries à hypothèses égales et de donner une idée du débit pouvant être atteint moyennant
une calibration.
Le dégradé de couleur affiché sur les cartes est dépendant du niveau de probabilité associé au
débit. Plus la probabilité d'avoir un débit supérieur à la valeur d'analyse est forte, plus on se
rapproche de la couleur verte. On distingue une légende à 5 niveaux :
o 0% ≤ Probabilité < 1% : Noir
o 1% ≤ Probabilité < 10% : Rouge
o 10% ≤ Probabilité < 50% : Orange
o 50% ≤ Probabilité < 90% : Jaune
o 90% ≤ Probabilité <= 100% : Vert
Les résultats obtenus pour l'évaluation du service EDGE sont actuellement en cours de
validation expérimentale. Les premiers retours liés à cette validation montrent des résultats
cohérents avec les débits mesurés par des utilisateurs sur les réseaux en termes de localisation
des zones à faibles débits.
Ces phénomènes montrent cependant les limites de la modélisation proposée dans cette thèse
pour la prise en compte de services de données complexes par rapport à la qualité du modèle
pour l'évaluation de l'interférence. L'analyse de la qualité de service avec ce modèle ne peut
donc se faire aisément que lorsque celle-ci est directement liée à l'interférence comme le
montrent les résultats du chapitre 4.
Le deuxième point est spécifique aux services EDGE et consiste à prendre en compte la
modulation au moment de la détermination du taux de bits impactés par une collision de time-
slot. La modulation a un impact sur la capacité du récepteur à supporter l'interférence, et des
tables différentes de correspondance C/I -> BER doivent donc être utilisées lors de l'analyse des
services EDGE émis en 8PSK, et lors de l'analyse des services GSM et GPRS.
Cette thèse présente un nouveau modèle d'évaluation de la qualité pour des services voix et
données dans les réseaux FTDMA (Frequency Time Division Multiple Access) utilisant un saut
de fréquences lent. La mise en place du mécanisme de saut de fréquences pour augmenter
l'efficacité spectrale d'un système FTDMA ne permet plus de faire un lien simple entre la
réutilisation de fréquences et l'impact de l'interférence sur la qualité de service. En effet, le saut
de fréquences a un effet majeur sur la qualité de la porteuse et sur la qualité de service à travers
les gains en diversité de fréquences et en diversité d'interférences. L'objectif du modèle
d'évaluation proposé dans cette thèse est de permettre l'analyse de l'impact du saut de fréquences
sur la qualité de service dans un contexte réaliste de propagation des ondes, sur des réseaux de
plusieurs centaines de secteurs, et avec des temps de calcul acceptables pour effectuer des
études d'ingénierie du spectre.
Ce modèle est basé sur un processus complet d'évaluation de l'interférence dans un mode maillé
pour les réseaux FTDMA. Il repose sur :
L'obtention des probabilités de prise de service est axée sur une analyse des mécanismes de
mesure et de remontée de critère de qualité du lien radio au niveau du mobile. Deux critères
principaux sont retenus comme contribuant majoritairement à la liaison du mobile avec la
station de base lui offrant le meilleur service, et donc au transfert intercellulaire en cas de
mobilité. Ce sont les critères de puissance (critère absolu) et de liaison (critère relatif). Le calcul
de probabilités de prise de service sur ces deux critères permet donc de prendre en compte de
manière statistique les phénomènes de HO dans le calcul du trafic du réseau impacté
globalement par l'interférence.
La deuxième étape de modélisation conduit à un deuxième modèle, basé sur le précédent, qui a
pour objectif de lever cette hypothèse de conséquence binaire à la collision de deux bursts. Ce
modèle général calcule la distribution de probabilité du taux d'effacement de bits sur un
ensemble de trames de service. Il permet de prendre en compte des secteurs brouilleurs de
puissances différentes intervenant sur le service. Ce modèle, bien qu'essentiellement analytique,
fait appel à des tables de correspondance issues de la simulation.
Conclusion 137
L'application du modèle d'évaluation de distribution de probabilités du taux d'erreur binaire à
l'évaluation de la qualité d'un service voix en GSM (Global System for Mobile communications)
est ensuite reprise et validée sur un ensemble de points de mesures. La métrique calculée par le
modèle et mesurée sur les parcours de mesures est le FER (Frame Erasure Rate). Cette
validation montre la précision du modèle de FER, en situation de secteur serveur unique,
lorsque les modèles de propagation sont suffisamment proches de la réalité ou que la
propagation des ondes à partir de l'ensemble des secteurs présente un biais équivalent.
Cette campagne de validation n'a pu être effectuée que sur un réseau en ingénierie en Bande de
Base. La capacité du modèle à comparer des ingénieries jouant sur l'équilibre entre séparation
des fréquences (Bande de Base) et étalement de la charge sur le spectre (Motifs en Saut
Synthétisé) n'a pas pu être validée lors de cette campagne.
Une deuxième validation est donc effectuée. Cette validation permet à la fois de vérifier la
capacité du modèle à comparer des ingénieries et la validité de l'approche d'évaluation globale
du réseau. Tout d'abord une étude de comparaison de différentes stratégies d'ingénierie
d'allocation des fréquences est effectuée. Cette comparaison montre la souplesse du modèle à
s'adapter à des configurations de réseau différentes tout en restant cohérent avec les phénomènes
structurant l'interférence : recouvrement des champs, qualité du plan de fréquences, tailles des
MAL et taux de charge.
Ces résultats d'études sont ensuite validés par une expérimentation sur un réseau de 140 secteurs.
Cette expérimentation montre l'utilité du modèle dans l'aide à la décision pour l'allocation des
ressources fréquentielles sur un réseau. Elle montre également le lien fort qui existe entre un
critère radio lié à l'interférence, tel le FER, et des indicateurs remontés du réseau, tels que le
taux de coupure ou les HO sur qualité.
Enfin, la comparaison en valeur absolue des résultats de prévision de trafic brouillé avec des
mesures de qualité de service ressentie par l'utilisateur montre la pertinence, à une échelle
macroscopique, des méthodes d'agrégation de l'interférence par probabilité de prise de service.
Les résultats de ces expérimentations ont été suivis du déploiement opérationnel par Orange
d'un module d'évaluation basé sur le modèle de FER présenté dans cette thèse. Ce modèle est
donc utilisé depuis 2003 par Orange pour évaluer la qualité de ses réseaux GSM et choisir ses
stratégies d'allocation des fréquences avec et sans saut de fréquences.
La dernière partie de cette thèse présente les adaptations apportées au modèle probabiliste
d'évaluation de l'interférence pour que celui-ci puisse évaluer la qualité de services de données.
Ces évolutions, peu importantes pour les services GPRS (General Packet Radio Service),
demandent à faire de nombreuses hypothèses simplificatrices pour les services EDGE
(Enhanced Data rates for GSM Evolution). Peu de changements interviennent sur les
composantes de calculs de probabilité de collision de bursts et de probabilité d'effacement de
bits, hormis pour prendre en compte l'impact sur la probabilité d'effacement de bits de la
nouvelle modulation introduite dans EDGE.
Une modification majeure concerne la mise en place d'un simulateur de trafic afin de déterminer
la charge de chaque type de TRX (Transceiver) de chaque secteur en fonction des priorités
d'allocation de ressources et des configurations matérielles permettant la transmission de
données GPRS et EDGE. La deuxième modification principale concerne la transformation de la
distribution de probabilité de taux d'erreur binaire issue du modèle, en un indicateur de qualité
pertinent pour le service étudié. Les mécanismes permettant d'aboutir à un tel indicateur sont
assez proches entre GSM et GPRS.
Conclusion 138
Pour les services EDGE, les mécanismes à mettre en place sont complexes, souvent gardés
confidentiels par les constructeurs, et dépendant de couches réseau autres que l'accès radio. Pour
cette raison, des tables de qualité directement fournies par les constructeurs sont utilisées pour
calculer un débit à partir de la distribution de probabilité d'effacement de bits. Les débits
calculés par le modèle sont toutefois optimistes par rapport à la réalité. Ce résultat peut
s'expliquer d’une part par l'utilisation de tables de qualité "idéales", et d’autre part parce que le
Back-off et les phénomènes liés aux autres couches du réseau ne sont pas pris en compte.
Ces résultats sur EDGE montrent les limites de la modélisation proposée dans cette thèse pour
la prise en compte de services de données complexes par rapport à la qualité du modèle pour
l'évaluation de l'interférence. L'analyse de la qualité de service avec ce modèle ne peut donc se
faire aisément que lorsque celle-ci est directement liée à l'interférence sur la couche radio
comme l’illustre la fiabilité des résultats pour la voix.
Malgré ces limites, le modèle d'évaluation de la qualité des services de données a été utilisé par
Orange au cours de l'année 2005 afin d'élaborer sa stratégie d'allocation de fréquences pour
l'ouverture commerciale du réseau EDGE. L'industrialisation de ces méthodes d'évaluation des
services de données dans les services opérationnels est prévue en 2006 en complément des
méthodes d'évaluation du service voix actuellement utilisées. Au cours de l'année 2006, un
module d'évaluation de la qualité basé sur le modèle présenté dans cette thèse devrait également
être commercialisé sur le marché international au sein d’un logiciel d'allocation de fréquences.
Une autre direction d'études est liée à l'adaptation de ce modèle pour d'autres systèmes FTDMA
tels que IS-136, AMPS ou iDEN. La généricité de l'approche par calcul de collisions devrait
permettre une adaptation relativement aisée à ces systèmes. L'adaptation de ce modèle au
découpage temps / fréquences des systèmes OFDMA est également étudiée. Cependant la
granularité temporelle très fine de ce système risque de rendre inutile une analyse du type de
celle proposée dans cette thèse qui est essentiellement axée sur l'analyse des phénomènes non
aléatoires dans les collisions entre TS d'information.
Conclusion 139
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Bibliographie 143
Modélisation du saut de fréquences des systèmes FTDMA pour l'évaluation de la Qualité
de Service en GSM/GPRS/EDGE et le choix d'ingénieries de fréquences
Résumé
Cette thèse présente un nouveau modèle d'évaluation de la qualité pour des services voix et
données dans les réseaux FTDMA utilisant un saut de fréquences lent. Ce modèle est basé sur
un processus complet d'évaluation de l'interférence dans un mode maillé pour les réseaux
FTDMA. Ce modèle se construit en deux étapes. La première permet le calcul d'une probabilité
d'apparition de bursts d'un secteur brouilleur sur un canal de fréquences. La deuxième étape
permet le calcul de la distribution de probabilité du taux d'effacement de bits sur un ensemble de
trames de service. Il permet de prendre en compte des secteurs brouilleurs de puissances
différentes intervenant sur le service.
L'application du modèle d'évaluation à l'évaluation de la qualité d'un service voix en GSM est
validée sur un ensemble de points de mesures. Une étude de comparaison de différentes
stratégies d'ingénierie d'allocation des fréquences est ensuite effectuée et validée par une
expérimentation à l'échelle d'un réseau réel. Cette expérimentation montre le lien fort qui existe
entre un critère radio lié à l'interférence, tel le FER, et des indicateurs remontés du réseau, tels
que le taux de coupure ou les HO sur qualité.
Enfin, les adaptations à apporter au modèle pour que celui-ci puisse évaluer la qualité de
services de données sont discutées. Ces évolutions, peu importantes pour les services GPRS
demandent à faire de nombreuses hypothèses simplificatrices pour les services EDGE.
Abstract
This PhD proposes a new model for voice and data quality of service evaluation in frequency
hopping FTDMA networks. This model relies on a complete process providing interference
evaluation at a bin level on FTDMA networks. It is build up into two steps. First step consists in
computing a collision probability issued by an interfering sector on a frequency channel. Second
step consist in computing probability distribution of bit erasure rate on a set of service frames. It
takes into account interfering sectors with different powers impacting service quality.
This model is applied to evaluation of voice quality of service for GSM technology. This
application is validated on drive tests. A study comparing different frequency assignment
strategies is driven and validated on field on real network. This experiment shows the strong
link existing between an interference radio criterion such as FER and quality indicators directly
retrieved from the network such as dropped calls and quality based handover.
Finally, adaptations to take into account data services are discussed. These adaptations are
limited for GPRS services but require many strong hypotheses for EDGE services.