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Générale Au Droit: Annales
Générale Au Droit: Annales
ANNALES 2020-2021
générale au droit L1-S1 traité à travers
les DIFFÉRENTES ÉPREUVES
rencontrées en TD et lors de l’EXAMEN
FINAL (dissertation, commentaire,
Les CORRIGÉS sont CONFORMES
aux attentes de votre professeur et à ce que
vous pouvez réaliser dans le temps imparti.
ANNALES
CORRIGÉES ET COMMENTÉES
CORRIGÉES ET COMMENTÉES
cas pratique, questions de cours, QRC
et QCM).
2020-2021
nu
de sécurité. Le conte
ratif d’égalité et le, pro-
par le double impé es (condition socia
est rendu nécessaire ularités individuell nalité
endant des partic ipe de l’imperson
de la règle est indép e pour tous. Le princ ant, cela
et Dissertation
loi doit être la mêm de chac un. Pourt
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juridique
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LICENCE 1
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Mais la règle juridi
que est mariage sont
règles relatives au conserve
Sophie Druffin-Bricca
ntes : de la société (les La règle de droit
aux questions suiva situation au sein individus mariés). itions.
Durée de l’épreuve
: Vous répondrez mais uniqu emen t les
en remplissen t les cond
(8 points). tous les individus, à tous ceux qui
la règle de droit ral, s’appliquant fois,
Les caractères de
2 heures essayez
son caractère géné uit pas à sa remis
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réflexion.
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Aucun document général ne cond tion sociale, comm d’introduire une
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LICENCE 1
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INTRODUCTION
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étudiés en cours
GÉNÉRALE AU DROIT
C’est tout l’intérêt raisons de mora lité ou de
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l’ordre public et
d’y déroger. L’artic lois qui intéressent
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QUESTION N° 1 rs). l. Pour garantir
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la règle de droit doivent être respe ctées
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liés.
Le droit est formé vie en société, comm ques de
Même s’il s’agit
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tituent des règle
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la règle de droit
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Définition opport
une.
et dont la violat
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violation d’une
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sa propre
trois carac tères de la règle ntes. En cas de les reproches de
de mettre en évide
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des remords, des internes. Comme
Les enseignants
peuvent mettre
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tel caractère. t donc de sanc nt uniquement en
l’accent sur tel ou
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Adaptez votre répons votre cours. général et abstr générale et sanc tion religie
A) Le caractère lée de manière morale, la avec les institu
avec Dieu et non
de
tous. Elle est formu Le droit est dans ses relations
est la même pour e », « chacun »…). 25
La règle de droit t fait quelconqu e l’arbitraire et
iconque », « tou une garantie contr
impersonnelle (« qu carac tère est
égalitaire. Ce
impartial, abstrait,
24
Dissertations
Dont un dossier de
3 COPIES RÉELLES
(notées 6, 12 et 17/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
CONSEILS sont placés en marge
de tous les corrigés pour comprendre
22 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles. Questions de cours
a ve c d e s c o n s e i l s d e m é t h o d o l o g i e
Prix : 12,80 €
ISBN 978-2-297-09125-1
www.gualino.fr
Sophie Druffin-Bricca
Introduction
générale au droit
Licence 1
2
SOMMAIRE
Dossier : 3 copies réelles
Pourquoi ce dossier et comment l’utiliser ?
Sujet : Dissertation : Le juge et la loi
Indications de correction
Copie notée 06/20 08
Copie notée 12/20 10
Copie notée 17/20 14
1 – Le droit objectif
Sujet 1. Questions de cours 20
Sujet 2. Questions de cours et Dissertation juridique (plan détaillé) 24
Sujet 3. Questions sur arrêt (Cass. soc., 4 déc. 1996, n° 94-40693 et 94-40701) 31
Sujet 4. Commentaire d’article : Article 2 du Code civil 35
Sujet 5. Dissertation juridique : Le législateur et le principe de non-rétroactivité de la loi 40
Sujet 6. Cas pratique 45
Sujet 7. Commentaire d’article : Article 4 du Code civil 49
Sujet 8. Questions de cours et Dissertation juridique (plan détaillé) 53
Sujet 9. QCM 58
3
SOMMAIRE
3 - Synthèse
Sujet 18. Questions de cours et Dissertation juridique (plan détaillé) 98
Sujet 19. Cas pratique 101
Sujet 20. Questions à réponse courte 105
Sujet 21. QCM 110
4
DOSSIER
COPIES RÉELLES
Pourquoi ce dossier ?
Lorsque vous traitez un sujet lors d’un examen ou d’un TD, vous avez parfois du mal à comprendre la note
qui vous a été attribuée et à savoir ce que vous auriez dû faire pour en obtenir une meilleure.
L’objectif de ce dossier est justement de remédier à cette situation et de vous faire passer de l’autre côté
de la « barrière », en vous permettant de mieux comprendre ce qu’attend votre correcteur : la reproduction
intégrale de trois copies réelles de valeur différente sur un même sujet, les indications générales de correc-
tion ainsi que les appréciations détaillées portées dans les marges de chaque copie vont vous permettre
d’adopter une démarche comparative et de comprendre ce qui fait la différence de notation.
La reproduction d’une excellente copie (récompensée par un 17/20) vous permet également de vous
rendre compte que le sujet était « faisable » et quels étaient les points incontournables de son traitement.
Elle constitue clairement un exemple à suivre et vous prouve que la réussite est à votre portée.
5
DOSSIER
COPIES RÉELLES
Ce sont les indications fournies par l’enseignant à l’ensemble de son équipe pédagogique afin d’harmo-
niser les corrections et d’éviter les écarts de notes. Elles sont reproduites « en l’état ».
Il s’agit de réaliser la dissertation suivante : Le juge et la loi.
Indications générales
– Éviter les notes inférieures à 04/20 sauf copie inachevée ou blanche. N’hésitez pas à sanctionner l’ortho-
graphe quand il y a beaucoup de fautes (- 1 point sur note finale. Indiquez-le expressément sur la copie).
– Si une partie est hors sujet : maximum 06/20.
– Si une sous-partie est hors sujet : maximum 08/20.
– Sanctionner les étudiants qui ne respectent pas le sujet et dissertent sur la jurisprudence source de droit.
Noter inférieurement à la moyenne (tout dépend du contenu).
– Valoriser les apports personnels : exemples empruntés à d’autres branches du droit, citations, connais-
sance précise des textes…
– Ne pas oublier qu’il s’agit d’une épreuve du premier semestre de première année. Il faut être juste mais
accepter quelques erreurs de « débutant ».
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DOSSIER
COPIES RÉELLES
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DOSSIER
COPIES RÉELLES
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DOSSIER
COPIES RÉELLES
Ce point mérite d’être
B) Le domaine du juge développé, mais la construction
du plan est maladroite car
vous le développez dans le 2.
Le juge est obligé de rendre la justice, il doit trancher les litiges. Il doit appliquer
la loi, il ne peut pas ignorer la loi. Le juge doit apporter une sécurité juridique aux
citoyens en appliquant la loi : gain de sécurité. Le juge statue en équité car la loi Le style est tellement
approximatif que l’affirmation
n’est pas forcément juste.
présentée ainsi est fausse.
Si la loi est silencieuse sur le litige qu’il doit trancher, il doit inventer la règle pour
rendre la justice.
Le Code civil prévoit que le juge qui refuse de juger pour n’importe quelle raison Très mal dit, mais l’idée y est !
peut être poursuivi pour déni de justice. Pour rendre la justice le juge est obligé de De plus, il faut poser les bases
textuelles : l’article 4 du Code civil.
faite appel à la loi en visant les textes. Il a l’obligation de motiver sa décision, c’est
en cela qu’il apparaît comme la simple bouche de la loi.
Le juge a l’obligation d’appliquer la loi, quand elle obscure ou insuffisante il reçoit
le pouvoir de l’interpréter. Il y a plusieurs méthodes d’interprétation
Sans réciter le cours,
– méthode exégétique
il faut être plus précis, l’énumération
est insuffisante.
– méthode sociologique
– mélange des deux méthodes
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DOSSIER
COPIES RÉELLES
Bien. « Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser » a écrit Montesquieu en 1748
afin de justifier sa théorie sur la séparation des pouvoirs. Celle-ci conduit à accor-
der à chacun des trois pouvoirs une fonction bien précise : le pouvoir exécutif doit
appliquer les mesures prises par le pouvoir législatif tandis que le pouvoir judiciaire
doit régler les litiges.
Afin d’éviter l’arbitraire, le juge est tenu de suivre les dispositions prévues par la loi.
Dans son sens formel, la loi désigne l’ensemble des dispositions prises par le pou-
Il faut en effet poser les définitions. voir législatif et élaborées dans les formes prévues à l’article 34 de la Constitution.
Dans un sens matériel, plus large et plus utilisé, la loi correspond aux textes adoptés
par les pouvoirs législatif et exécutif.
Le juge est inévitablement lié à la loi puisqu’il doit la suivre afin de motiver ses déci-
sions. La loi permet aux individus de jouir d’un double impératif. D’une part elle per-
met aux individus de disposer d’une sécurité juridique qui leur permet de connaître
les règles à respecter et les sanctions encourues en cas d’infraction. D’autre part,
Vous amenez de façon très
maladroite (hors sujet) la loi répond à un critère de généralité puisqu’elle « considère les hommes en
la problématique. masse, jamais en particulier ». Ainsi, tous les individus sont égaux et recevront les
mêmes droits et sanctions quelles que soient leurs origines, leurs religions… La loi
s’affranchit de toutes considérations particulières des individus. Ce qui distingue la
loi des autres règles de vie que connaît l’homme, c’est son caractère coercitif. La
loi est sanctionnée par la puissance étatique. L’État dispose du monopole de la
contrainte légitime qui est prononcée par le juge.
La rédaction est scolaire mais vous
amorcez bien votre problématique. Il peut donc être intéressant d’étudier les rapports entre le juge et la loi qui sont
inévitablement liés. Quel est le rôle du juge à l’égard de la loi ? Quel est son champ
Bien. La référence
à l’article 4 était inévitable. d’action ? L’article 4 du Code civil apporte une première réponse. En disposant
que « le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de
l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice »,
il évoque différentes hypothèses :
Si la loi est claire, il suffit au juge de l’appliquer.
Si la loi est obscure, le juge doit en rechercher le sens, l’interpréter.
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DOSSIER
COPIES RÉELLES
Si la loi est silencieuse, c’est-à-dire qu’il n’existe aucune disposition légale répon-
dant précisément au problème posé par les justiciables, le juge devra suppléer
cette absence. Bonne idée d’un encadrement
du rôle du juge par la loi,
À travers ces différentes situations, le rôle du juge, dans le cadre de la loi, est pré- mais mal exprimée.
cisé. D’une part le juge est encadré par la loi (1) et d’autre part il œuvre dans le
silence de la loi (2).
A) L’application de la loi
La charge confiée au juge est claire : appliquer la loi créée par le législateur. Les
juges sont des professionnels du droit qui participent essentiellement à l’action
de dire le droit, la « juris dictio » des romains. Ils sont chargés d’appliquer la loi. Ils Bien.
L’article 4 du Code civil pose une réelle obligation pour le juge. Celui qui refuserait
de statuer sera poursuivi pour déni de justice. Le déni de justice est potentielle-
ment pénalement condamnable par 7 500 euros d’amende et une interdiction
d’exercer des fonctions publiques allant de cinq à vingt ans. Il faut nuancer ce-
pendant car en pratique très peu de juges ont été réellement condamnés.
Il n’en demeure pas moins que le juge est juridiquement obligé de statuer. Pour
cela il s’appuie sur la loi. Pour trancher le litige, schématiquement le juge a re-
cours à un raisonnement qui prend la forme d’un syllogisme. Il applique la règle
de droit (la majeure) aux faits (la mineure) pour trouver la solution. Même si ce
schéma est souvent insuffisant, il rappelle l’obligation de motiver. Le juge ne peut
pas statuer en équité et doit nécessairement fonder sa décision sur une règle de
droit, en premier lieu une loi. Ou un principe général du droit.
B) L’interprétation de la loi
11
DOSSIER
COPIES RÉELLES
Les pouvoirs du juge sont déterminés par la loi. Son obligation fondamentale
d’appliquer la loi, qu’elle soit claire ou obscure, le contraint à suppléer le silence
de la loi (B). Pour autant cette fonction est en apparence limitée par plusieurs
dispositions légales (A).
Au nom de la séparation des pouvoirs, il est impossible pour le juge de créer une
loi. Ce rôle est entièrement réservé au législateur. De ce fait, lorsqu’une loi ne pré-
voit rien pour un cas donnée, le juge ne peut créer une règle de droit qui aurait
vocation à s’appliquer à toutes les situations similaires qui apparaîtraient à l’avenir.
« Le juge ne peut se prononcer par voie de dispositions générales sur les causes
qui lui sont soumises ». L’article 5 du Code civil interdit par cette formule la pratique
des arrêts de règlement, c’est-à-dire des arrêts solennels rendus par les cours sou-
veraines de l’Ancien Régime comme le Parlement de Paris. Ces arrêts avaient la
particularité de bénéficier d’une haute légitimité morale issue d’une notion de droit
Excellent !
romain, l’« auctaritas », qui leur donnait force de loi. C’est ce rôle que le législateur
a voulu limiter dans cet article 5.
12
DOSSIER
COPIES RÉELLES
On conçoit alors que la liberté du juge qui n’est pas lié par les précédents ju-
diciaires soit source d’insécurité juridique. La jurisprudence subit des revirements.
Une interprétation peut être contredite par une autre ou même par le législateur
Bon exemple. La notion
lui-même, ce qui favorise l’instabilité du corps juridique. Un exemple type est l’arrêt de revirement est moins bien
Perruche rendu par la Cour de cassation qui a consacré le principe du préjudicie analysée.
d’être né. Ce principe a été jugé trop dangereux par le législateur qui s’y est oppo-
sé en adoptant la loi Kouchner en 2002 afin d’interdire ce principe.
Contrairement au juge de droit anglo-saxon, bâti sur le système de common law,
c’est-à-dire sur un corpus de décisions jurisprudentielles, le juge français n’est pas
lié par la règle du précédent. Cette règle oblige les juges de common law à se
conformer aux décisions rendues antérieurement dans des cas similaires.
Tous ces obstacles confinent le rôle du juge qui doit rester dans le cadre de sa fonc-
tion judiciaire et donc se contenter d’appliquer, voire d’interpréter la loi. Pourtant, il
peut parfois aller plus loin.
B) La suppléance de la loi
Dès lors que l’interprétation dépasse la simple lecture de la loi, il y a déjà création
de droit. Ce phénomène s’amplifie quand la loi n’existe pas. La jurisprudence de- Attention à ne pas détourner
le sujet.
vient alors source de droit.
L’article 4 du Code civil impose bien au juge de juger malgré le « silence de la
loi ». L’absence de loi ne dispense pas le juge de son obligation de statuer. Nous
sommes loin de la société du XIXe siècle où par exemple les automobiles n’exis-
taient pas, encore moins internet. Les juges peuvent donc être confrontés à des
situations d’espèce pour lesquelles il n’y a pas de loi. Ils doivent alors inventer une Insuffisant. Que se passe-t-il
solution nouvelle. quand il n’y a pas encore eu
de décision ?
Le juge va alors se baser sur les précédents, notamment les arrêts rendus par les
cours supérieures, pour créer une règle de droit. On peut encore trouver un exemple
dans le droit de la responsabilité délictuelle. La jurisprudence a pu dégager de Pour rappel, il est devenu
l’ancien article 1384 alinéa 1er du Code civil, à l’origine simple chapeau introductif, l’article 1242.
un principe général de responsabilité du fait des choses. La jurisprudence est une
Cette dernière phrase est trop
source de droit quand elle propose une nouvelle règle. La jurisprudence influence sommaire. Explicitez.
également le législateur qui peut reprendre ses orientations.
13
DOSSIER
COPIES RÉELLES
Très bonne copie. Le sujet est compris, les connaissances certaines et utilisées
à bon escient.
Revoir peut-être les intitulés des différentes parties et sous-parties qui sont
parfois un peu faibles.
Attention à la relecture, quelques coquilles.
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DOSSIER
COPIES RÉELLES
Préférer pour le titre du 1 :
1 • Le juge, simple applicateur de la loi Le juge, bouche de la loi.
Montesquieu précisait que le juge est un « être inanimé » qui dit et applique
la loi sans en modérer la force et la rigueur. Il ne peut devrait en modifier ni le
sens, ni la portée. Le juge est soumis à la loi qu’il a pour mission d’appliquer.
Non seulement la loi détermine la mission du juge l’empêchant de créer des lois
(A), mais le juge étant tenu de respecter les principes de procédure et de fond
établis par la loi, il lui est subordonné (B).
Intitulé réducteur qui ne correspond
pas aux développements.
A) L’impossible création de la loi Préférez : La fonction du juge limitée
par la loi.
La volonté des révolutionnaires de maintenir le juge dans un rôle passif d’appli-
cation stricte de la loi s’est traduite notamment par la mise en place du référé
législatif, supprimé en 1837, obligeant les juges, dans certains cas, à s’adresser au
législateur pour toute difficulté d’interprétation.
La mission du juge est également très encadrée par le Code Civil de 1804, en
particulier par son article 5 qui dispose qu’il « est défendu aux juges de pronon-
cer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont
soumises ». Il leur est interdit d’empiéter sur les pouvoirs du législateur. L’article 5
interdit alors la pratique de l’Ancien Régime des arrêts de règlement. Les tribu-
naux ne peuvent plus rendre des arrêts non pas applicables à un cas déterminé
mais constituant une règle applicable par la suite à tous les cas analogues. Ils ne
Attention aux fautes
peuvent plus agir comme législateur. Une fois saisi, le juge doit se prononcer sur d’orthographe.
le cas particuliers qui lui est soumis et non édicter des principes généraux, ce qui Il est important de conserver
explique le principe de l’autorité relative de la chose jugée et l’impossibilité pour du temps pour se relire.
La loi est nécessaire au juge. Elle détermine les comportements et règles à suivre
ainsi que les sanctions à apporter en cas de violation.
Le rôle du juge est défini par l’article 4 du Code civil. En disposant que « le juge
qui refusera de statuer sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance
de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice », cet article
impose au juge une obligation légale de juger, et ce dans tous les cas. Que la loi
soit silencieuse, obscure ou insuffisante, le juge doit juger. Mais la fonction du juge
est limitée. Le juge ne crée pas la loi, il doit l’appliquer pour trancher les litiges.
Le juge doit également s’appuyer sur la loi pour rendre son jugement. La motivation
est une obligation légale issue de l’article 455 du Code de procédure civile et de
l’article 6 §1 de la convention européenne des droits de l’Homme telle qu’inter-
prétée par la Cour européenne des droits de l’Homme. Le juge doit viser la règle
de droit dont il assure l’application au cas particulier. La Cour de cassation
elle-même contrôle la motivation des décisions, sanctionnant pour motifs insuffisants
la seule référence à une jurisprudence constante.
15
DOSSIER
COPIES RÉELLES
Les juges doivent donc suivre la lettre de la loi. Pourtant, ils ne peuvent se limiter
à cela. La loi ne peut pas tout prévoir, tout exprimer, tout préciser. Le juge, lié par
son obligation de juger, est obligé de corriger les erreurs de la loi et de combler
ses lacunes. Sa parole se libère alors de la loi.
On retrouve le thème de la
jurisprudence créatrice qui existe
grâce à la loi mais au-delà de la loi
2 • Le juge, au-delà de la loi
pour reprendre une autre formule
célèbre que l’on doit à Raymond
Saleilles et que les étudiants citent L’application de la loi n’est jamais aussi simple que la présentation du syllogisme
souvent : « Au-delà du Code civil,
judiciaire le laisse croire. Les faits sont souvent complexes, les textes à applicables
mais par le Code civil ».
nombreux et leur sens parfois délicat à trouver. Les juges doivent alors chercher
leur signification parfois bien au-delà de leur lettre. Par l’interprétation et l’appli-
cation qu’il fait de la loi, le juge peut être conduit à se substituer au législateur
(A) ou l’inciter à adopter une loi (B).
Appelé à combler une lacune ou un vide législatif, le juge est amené à faire
œuvre de législateur.
En effet, l’article 4 du Code Civil interdit au juge de ne pas se prononcer « sous
prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi ». Lorsque la loi
est peu claire, imprécise, confuse, ou ambiguë, le juge va devoir l’interpréter.
Cette fonction d’interprétation permet de faire dire à un texte plus de choses
qu’il ne le prévoyait ou de façon différente. C’est déjà pratiquement de la
création. Le législateur lui-même laisse aux juges le soin d’interpréter ses textes
en considération des situations concrètes et des évolutions de la société en
utilisant des notions floues ou notions-cadres dont l’interprétation est susceptible
d’évolution. On peut citer à titre d’exemple la notion de « faute » qui fonde le
Ancien article 1382 devenu principe de responsabilité civile énoncé à l’article 1240 du Code civil.
1240 au 1er oct. 2016.
Mais plus encore si la loi est muette sur un problème, si aucun texte ne peut
être invoqué, le juge devra avoir recours à ses propres lumières pour compenser
cette absence de loi, la compléter. Le juge est contraint de suppléer la loi. Toute
l’œuvre créatrice de la jurisprudence apparaît alors. Le juge est un acteur direct
de la production du droit. Il intervient aussi de façon indirecte dans l’adoption de
lois quand il pousse le législateur à agir.
Préférez « Le juge,
instigateur de la loi ». B) Le juge, provocateur de la loi
Par ses décisions, la jurisprudence comble elle-même les lacunes de loi ou incite
le législateur à intervenir. Ainsi celui-ci, lors du vote des premières lois bioéthiques
en 1994 est venu consacrer l’interdiction de la pratique des mères porteuses
prononcée par l’Assemblée plénière de la Cour de cassation. Avant, c’est une
célèbre décision, l’arrêt Desmares, qui a contraint le législateur à adopter une
loi spéciale relative à l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation
leur réservant un régime dérogatoire des règles classiques de la responsabilité
civile. Dans son rapport annuel, la Cour de cassation a d’ailleurs pris l’habitude
de formuler des propositions de modifications de la loi.
16
DOSSIER
COPIES RÉELLES
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