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Qui suis-je ?

« Tu es cela qui précède toute espèce de satisfaction ou d'insatisfaction, qui précède toute
sensation, toute perception, toute conception ou image. Tu es cela en quoi les sensations, les
perceptions, les représentations ou images apparaissent et disparaissent tour à tour. Le désir,
l'aspiration, la quête, tout cela procède de la manifestation. Tu n'as à réaliser aucune quête
pour être ce que tu es. Tu es toi-même plénitude, accomplissement.
Q : Ce n'est pas là mon sentiment.
R : Tu es plénitude, avec ou sans désir ou aspiration. Avec ou sans quête, tu es, de façon
absolue, ce qui en soi est plénitude pour toujours. Rien n'est à changer, rien n'est à produire
ou à éviter, pour être ce que tu es. Rien n'est à ajouter ou à retrancher.
Q : Bon, mais j'aimerais le voir par moi-même, le redécouvrir pour moi-même.
R : Ton désir procède de l'idée insensée selon laquelle tu as perdu cette plénitude ; selon
laquelle elle a pu disparaître, ne serait-ce qu'un instant. C'est cette erreur d'appréciation qui
est à l'origine de ta quête, avec tout ce qu'elle comporte de faux. Il n'y a rien à atteindre ou à
retrouver. Tout est déjà là. Cette indéfectible présence est la cause première de toute
manifestation, de toute question, de toute réponse. Il est donc vain de vouloir faire quoi que
ce soit. »
« Tu es ce qui connaît, non pas le connu. Le connaissable, ce sont les objets, et tu n'es pas
un objet, comme tu n'es pas celui qui saute du lit le matin ou se réveille en tant que moi dans
un corps, car lui aussi est objet de perception, quelque chose de connaissable. Tu n'es rien
qui puisse être connu, mais cela qui connaît.
Q : C'est entendu, mais c'est précisément ce que je n'arrive pas à voir !
R : La connaissance, la perception que tu es est là, tout simplement. Dans cette perception
quelqu'un surgit qui pose cette question. Or ce quelqu'un n'est lui-même qu'un objet. Ce que
tu es, il ne peut le connaître. Et il n'a du reste pas à le faire. La perception que tu es a
toujours été là. La perception dans laquelle tout surgit, c'est cela ta réalité. Et cette
perception est pure, transparente. »
« Q : Comment faire pour reconnaître que je ne suis pas un être isolé emprisonné dans un
corps ?
R : En demeurant dans l'être-conscient, au lieu de diriger ton attention sur les phénomènes
qui tourbillonnent sur ton œil extérieur ou dans ton œil intérieur, sur ce qui apparaît dans ton
champ de perception. En dirigeant ton attention sur la perception elle-même. [...]

Tu n'es pas le corps qui donne ou qui prend, ni l'intellect qui en conçoit des regrets ou des
espoirs. Tout cela n'est qu'objet de perception, tandis que la perception en soi a toujours été,
elle précède l'émergence d'un quelconque objet de perception. Seule cette perception, que
l'on peut aussi bien appeler attention vigilante ou fait d'être-conscient, est ce que tu es. »

Karl Renz

Extraits de
POUR EN FINIR AVEC L'ÉVEIL
et autres erreurs conceptuelles
(Les Deux Océans)

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