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Mémoire du Master
Nature Inspired Design
ENSCI les Ateliers
Promo 2020/2021
Thibault PREVOST
Directeur de mémoire :
Arnaud de Palange
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Avantpropos :
Et enfin, bien sur, merci à Célia, pour son soutien, pour tous les
échanges que nous avons eus sur les fictions, les illustrations, et pour
avoir été compréhensive sur le temps que j'ai passé sur ce mémoire !
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Plan du document
Entrées
Embobinages
Fiction 1 : une planète interconnectée
Fiction 2 : un réseau de réseaux, une solidarité choisie
Fiction 3 : une ville permaculturelle
Fiction 4 : une autonomie individuelle
Alternance 1 : Qu'estce que la puissance ?
Se mettre au courant (des enjeux)
Techniques
Environnementaux
Invisibilité
Solidarité
Alternance 2 : Qu'estce que l'énergie ?
Connexion
Etat de l'art
Un nouveau modèle pour concevoir le réseau
Critiques et limites
Atlernance 3 : Transporter l'énergie
Le potentiel des modèles biologiques
La circulation sanguine et l'hibernation
La forêt
La permaculture
Les plantes grasses
L'ATP
Le système nerveux
Les insectes sociaux
La notion d'individu
Sorties
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Entrées
Un réseau électrique, pourquoi, pour qui ?
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atteindre cet objectif tout en optimisant les coûts, l’ensemble des
systèmes électriques européens a été interconnecté.
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Dans un contexte de transition énergétique, où les lieux de
production et de consommation se dispersent, se mélangent, voire
ne font plus qu'un, les 2 approches consistant soit à s’interconnecter
afin de créer un réseau le plus étendu possible soit à s’en isoler et
devenir autonome en électricité ne semblent pas adaptées. En effet,
comme expliqué dans les paragraphes précédents, le caractère
étendu du réseau permet de bénéficier d’avantages techniques
importants mais prolonge le phénomène d’imperceptibilité de
l’électricité, alors que l’isolement du réseau permet de responsabiliser
mais peut être questionné d’un point de vue technique. La nécessité
de responsabiliser chaque individu avec sa consommation tout en
tirant partie des avantages de la mise en commun et
l'interconnexion réalisées grâce au réseau doivent être combinés afin
de créer le système le plus durable possible.
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Embobinages
Des fictions de mise en situation
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Fiction 1
Une planète interconnectée
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Un problème sur la centrale de Tchernoshima avait conduit à une fuite
importante de matériaux radioactifs dans les eaux de refroidissement.
L'affaire avait fait grand bruit, et la centrale avait été passée au peigne
fin pour en identifier la cause. A la fin de l'enquête, le verdict montrait
que le défaut technique était présent sur toutes les centrales du pays.
Après une semaine de débat, le gouvernement prit la décision d'arrêter
toutes les centrales du pays, afin de réparer ce défaut de conception sur
chacune d'entre elles. L'incident sur la première centrale avait été
catastrophique, mais s'était produit à un endroit où les contaminations
furent rapidement diluées. Pour les autres par contre, les conséquences
en cas de problème risquaient d'être encore plus graves !
Avant cet incident, tout allait bien, nous faisions partie des pays les plus
avancés technologiquement, nous avions une électricité toujours
disponible et bon marché. Notre pays était connecté à tous ses voisins,
cela devait nous garantir un approvisionnement sans faille, quelles que
soient les conditions climatiques. Nous avions accès à toutes les
technologies que nous souhaitions, sans limite. Il y avait bien parfois des
messages publicitaires nous demandant de faire attention à notre
consommation électrique. Mais à l'époque, nous n'y prêtions pas
vraiment attention. Il n’y avait pas de raison.
Malgré les messages d’incitation qui avaient été diffusés, les réductions
volontaires ne furent pas suffisantes. Pour éviter d'aller vers le blackout
complet, une répartition alternative fut mise en place : l'électricité n'était
pas fournie à tous les quartiers en même temps, chaque zone devait
passer plusieurs heures par jour sans électricité.
Autant dire que sans que ce soit le blackout complet, ce fut quand même
le chaos complet. Les équipements de certains commerces essentiels ne
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tenaient pas ces coupures régulières d'alimentation, certaines chambres
froides avaient rendues l'âme, ce qui avait conduit à des grosses pertes
alimentaires.
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Heureusement, les régions ont mis en place des formations pour nous
faire découvrir de nouveaux gestes économes. Certains, surprenants et en
apparence insignifiants, avaient été finalement assez efficaces, comme
réduire la luminosité des écrans d'ordinateurs et des télévisions,
augmenter l'espace entre les réfrigérateurs et les murs, ou adapter la
température des cuiseurs.
Comme les équipements n'étaient pas tous prévu pour être régulés
automatiquement, de nouveaux métiers furent créés, comme les
éteigneurs de lumières, ou les régulateurs de températures... Ces
personnes faisaient le tour des bâtiments collectifs, collèges, lycées,
universités, entreprises, bâtiments publics, pour éteindre les lumières,
limiter les températures des chauffages et des climatisations, et couper
tous les appareils quand les pièces n'étaient pas occupées.
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Et, contrairement aux particuliers, les entreprises pouvaient recevoir une
amende en cas de nonrespect des objectifs.
Ce ne fut qu'au prix de tous ces efforts que nous avons pu retrouver un
rythme où les coupures étaient de nouveau anecdotiques.
La réparation des centrales avait pris bien plus de temps que prévu, cela
avait finalement duré 4 ans. 4 ans pendant lesquels ces efforts avaient dû
être maintenus pour éviter les coupures.
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progressivement leurs habitudes passées. Le risque de blackout étant
écarté, ils avaient perdu leur principale motivation.
Même si seulement 10% de la population avaient trouvé les mesures de
prévention prises pendant la crise inconfortables, la tendance a été de
revenir à la normale d'avant crise.
Cette fiction a été majoritairement inspirée par les réponses mises en place suite à
l'accident de Fukushima au Japon.
1: Kimura, O., & Nishio, K. I. (2016). Responding to electricity shortfalls: Electricitysaving
activities of households and firms in Japan after Fukushima. Economics of Energy and
Environmental Policy, 5(1), 51–71. https://doi.org/10.5547/21605890.5.1.okim
2: https://www.nytimes.com/2011/07/29/world/asia/29electricity.html
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Fiction 2
Un réseau de réseaux, high tech, une solidarité choisie
Avril 2050, Jeanne et Geoffroy ont été appelés pour faire partie de la
Commission Citoyenne Energie de leur communauté. Cette CCE est
composée d’habitants tirés au sort, pour une durée de 3 ans, dont 1/3 est
renouvelé chaque année. Aujourd’hui, c’est leur première réunion, dans
laquelle leur formation va commencer grâce aux anciens membres. Ils
sont ravis d’avoir à jouer un rôle pour leur ville, mais un peu stressés de
devoir prendre des responsabilités.
Ils arrivent dans une petite salle, avec une vue sur la ville.
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La séance commence par une présentation, par les anciens membres, du
rôle de cette CCE et des multiples autres, de son fonctionnement et de la
ville. Celleci comporte 40000 habitants, 2 grandes zones industrielles,
800000m² de panneaux solaires sur les toitures ou les parkings, 500
éoliennes domestiques, 20 grosses éoliennes à la périphérie.
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Notre ville se base principalement sur le soleil, même si nous avons bien
sûr aussi des éoliennes ! Nous sommes jumelés (‘directement connectés’) à
2 autres villes voisines, elles ont des tailles similaires à la nôtre. Elles ont
fait des choix similaires aux nôtres en termes de ressources, d’économie
d’énergies et de mode de contrôle. D’un point de vue électrique, c’est
comme si nous ne faisions plus qu’un, les mécanismes rapides qui sont
mis en place permettent de leur fournir de l’aide instantanément, mais
eux aussi nous aident...
[1] Lien MYCO en rapport avec les mycorhizes de la forêt qui ont un fonctionnement
similaire.
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Chaque cité a été conçue pour pouvoir fonctionner de manière autonome,
nous avons tous une batterie leader qui permet à tous les équipements de
la ville (production comme consommation) de fonctionner. Quand nous
sommes connectés aux autres, leurs batteries et la nôtre fonctionnent de
concert, mais si jamais les lignes venaient à se rompre, cela continuerait
à fonctionner de manière autonome et sans impact.
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Nous sommes justement contactés par le RC voisin, la semaine
prochaine de la neige est prévue. Chez nous les panneaux sont, pour la
plupart, intégrés aux toitures, donc la neige fond rapidement ou peut être
enlevée, cela n’aura donc pas trop d’impact. Chez eux, premièrement, ils
ont une part plus importante de solaire, mais surtout les panneaux sont
utilisés comme ombrières pour les cultures fragiles, les panneaux ne sont
pas réchauffés par les habitations, et ils sont plus difficiles d’accès. Ils
nous demandent de l’aide, car ils pensent qu’ils vont être très fortement
impactés.
De l’aide ? s'étonne Geoffroy, mais c'est une situation qui nous est déjà
défavorable ?? Nous aussi, nous sommes basés sur l’énergie solaire.
Oui cela peut paraître contre intuitif, mais n'oublions pas que ce
moment qui sera difficile pour nous le sera encore plus pour ceux qui
nous demandent de l’aide, ils sont vraiment dans une situation critique,
et c'est dans ces moments de crise que nous devons être solidaires.
Regardez ici, continue Georges, nous devrions avoir les ressources pour
passer la période de neige sans problème, même si cela va être juste.
Comme je vous l’ai dit, dès que la neige arrêtera de tomber, elle se mettra
rapidement à fondre, et on retrouvera la production (faible) des
panneaux, comme prévu. Mais chez l’autre RC, ils seront à coup sûr dans
une situation difficile. On voit ici que si nous faisons un petit effort, nous
pourrons leur faire gagner un gros confort.
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Si notre RC se passe d’un échelon, cela permettra au RC voisin de rester
en niveau 4 voire 3 au pire des cas ! De plus, il faut savoir que ces
liaisons MYCO permettent de s’assurer que l’effort que nous leur
fournirons ne sera pas plus que ce que nous décidons, nous ne risquons
pas de passer sous le niveau 4. Si nous n’aidons pas l’autre RC, et que
son niveau passe en dessous de 1, c’est le mode hibernation.
Lors de cette hibernation, les villes voisines qui n'étaient pas connectées
à notre RC étaient venues nous aider avec leurs voitures électriques, les
voitures qui avaient pu se charger étaient venues vider leurs batteries
dans notre réseau pour permettre d'économiser nos précieuses ressources
à ce moment !
C'est finalement comme le corps d'un animal qui n'a pas assez de
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ressources, les fonctions vitales continuent d'être alimentées, au
détriment de la mobilité. Savezvous que dans les situations extrêmes,
même la fibre musculaire est détruite au profit de l'alimentation du
cerveau et des fonctions digestives ?
Heureusement que cela n’avait pas duré trop longtemps et que nous
nous sommes vite adaptés.
Suite à cette hibernation les gens avaient modifié leur comportement,
certains ont préparé leur maison à ces périodes d'hibernation, avec une
partie de la maison dans laquelle les fonctions vitales sont concentrées
pouvant même être alimentées par leurs véhicules.
Certains ont poussé le concept jusqu’à avoir une tiny house qui peut se
déplacer et se « connecter » à une maison pour bénéficier à certaines
périodes d’un espace plus grand.
Alors, conclut l'ancien membre, nous devons faire un choix pour la cité
et définir dans quelle mesure nous allons les aider. Nous proposons de
transférer de l’énergie de manière à ce que nous ne passions pas en
dessous de notre niveau 4, cela n’aura pas d'impact sur notre confort et
cela permettra à l'autre RC de s'assurer de ne pas passer en mode
hibernation, c'est ce qu'ils nous ont demandé.
J&G s'enthousiasment :
effectivement… il faut les aider !
Le vote montre une acceptation à l'unanimité dans cette ville, ainsi que
dans les autres du RC !
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Fiction 3
Une ville permaculturelle
Tu vois ces plantes aux feuilles épaisses, des plantes grasses ? Eh bien
elles arrivent à faire de la photosynthèse la nuit, raconte Myrtille 87 ans.
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échanger de l’oxygène et du CO2 avec l’air ambiant. Cela leur permet de
ne pas se dessécher. C’est cet exemple qui nous a poussé à utiliser cette
centrale solaire spéciale dans notre ville. Elle chauffe des matériaux
spécifiques la journée, et ensuite, chacun peut utiliser l'énergie accumulée
quand bon lui semble. Bien sûr, comme dans la nature, tout ne se base
pas sur cette seule solution, et autant que possible nous utilisons
directement l’énergie solaire quand elle est disponible. Tu sais dans cette
ville, nous nous sommes inspirés de beaucoup de processus naturels.
Initialement, c’est un maraîcher permaculteur qui gérait sa production à
l’aide de guilde qui nous a aidé à remodeler notre communauté. En
permaculture, le principe était bien connu, les guildes sont des
associations des plantes sauvages ou cultivées, qui favorisent les
interactions entre elles. Il y a les guildes d’établissement, et celle de
maturité.
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panneaux solaires pour produire de la chaleur, ou alors végétalisés.
Dans notre ville, cela a commencé avec une usine de conserve 'une plante
grasse' , qui a été recouverte de capteurs solaires pour produire de l’eau
chaude, afin de précuire des légumes avant le processus de conservation.
Leur chaîne devant tourner 24/24 pendant la saison de production de
légumes, ils ont investi dans un stockage de chaleur.
En dehors de la saison de récolte, l’eau chaude disponible est utilisée
pour chauffer les habitations et commerces proches. En échange, ces
habitations aident à chauffer l’eau les rares jours où la chaleur leur
manque quand ils sont en activité, car les maisons produisent souvent
bien plus que leurs besoins en été.
Le réservoir de chaleur a été construit de manière bien isolée, mais la
toiture laisse toujours un peu de chaleur s'échapper. Alors, ils ont établi
une terrasseserre sur le toit : les producteurs de légumes de la
conserverie peuvent y faire une partie des semis précoces à l’abri des
gelées, en utilisant les pertes de chaleur du bâtiment.
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Cela a cristallisé le changement de la ville. Quand l'entrepôt a changé sa
méthode de production en passant à la fermentation à température
ambiante, la chaleur, dont ils n'avaient plus besoin, a été utilisée par un
brasseur, et par un boulanger. Ceuxci mettent aussi à disposition de la
communauté la chaleur résiduelle de leur artisanat.
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Dans la nature, les conversions d’énergies ne sont pas très efficaces. La
photosynthèse a un rendement faible, et une bonne partie de l’énergie
reçue n’est utilisée que pour faire circuler la sève, et donc transporter
l’énergie. Quand l’énergie passe d’un étage de la chaîne trophique (chaine
alimentaire) à une autre, le rendement est aussi faible. Nous avons donc
essayé d’utiliser l’énergie aussi brute que possible, quand c’est possible.
Les panneaux produisent de l’eau chaude pour les processus qui en ont
besoin. Les éoliennes sont aussi utilisées pour les processus mécaniques
quand c’est possible. Mais bien sûr, nous avons toujours besoin
d’électricité pour l’informatique, l’électronique, la mobilité électrique.
Audelà de l’énergie en tant que telle, cela s’est aussi traduit dans la
manière d'aménager la ville, qui a permis de réduire les besoins en
énergie, tout en limitant l’étalement urbain. Des serres ont été installées
autour de certaines habitations : grâce aux pertes des maisons, ces serres
sont hors gel, et cela renforce l’isolation des maisons. C’est exactement ce
qui se passe dans les guildes naturelles ou certaines espèces poussent,
protégées par les autres. Il n'y a pas seulement des échanges d’énergie ou
de nutriments entre les espèces, mais aussi d’autres services, protection
contre le vent, le soleil, ou contre certains parasites…
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Image du scénario 4
Une autarcie électrique
Fiction 4
Une autonomie individuelle
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Ils ont travaillé dur pour atteindre ce résultat. Ils ont d'abord étudié ce
que consommait chaque appareil chez eux, pour estimer l'énergie dont ils
auraient besoin sur une année. Lui et sa femme se sont vite rendus
compte qu’ils utilisaient énormément d’électricité : ils allaient avoir
besoin de trop de panneaux solaires et d'éoliennes pour compenser,
impossible d'installer tout ça chez eux.
Alors ils ont fait la chasse au gaspillage électrique : toutes les ampoules
sont passées en LED, leur chauffeeau utilise directement l'énergie
solaire, dans la cuisine la cuisson peut être faite à base de bois, de gaz ou
d'électricité pour les journées de surplus électrique...
Romain s’est souvenu du stage qu'il a fait chez les survivalistes, certains
avaient des connaissances très techniques, ils lui ont appris à connecter
directement son ordinateur portable et l'éclairage sur des batteries, sans
passer par un onduleur. "C'est pas énorme, mais c'est toujours ça de
pertes en moins" lui avait dit Julien à l’époque. Il y avait aussi découvert
une machine à laver activée avec un vélo, et d'autres outils quotidiens
activés par l'énergie humaine. Cela n'aurait pas déplu à Romain, mais il
ne s'imaginait pas imposer cela à sa famille. Il avait donc gardé ça en
tête, mais dans l'espoir de ne pas avoir à s'en servir.
Après avoir effectué toutes ces modifications, sa femme et lui ont décidé
de faire un test : ne plus utiliser leur raccordement au réseau, mais
continuer à payer l'abonnement, afin d’avoir une solution de secours en
cas de problème. Leurs objectifs principaux étaient atteints, ils ne
consommaient que de l'énergie renouvelable et locale, et ils faisaient eux
mêmes les choix de l'énergie qu'ils consommaient ! Ils en rêvaient depuis
longtemps.
Les enfants ne s'en étaient même pas rendus compte, preuve que la
déconnexion était passée inaperçue, mais ils étaient indépendants depuis
2 ans, et tout fonctionnait correctement ! Ils avaient réussi à conserver
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un confort moderne, sans exagération bien sûr, mais ce n'était pas le
retour à l'âge de pierre craint il y a quelques années.
Romain est tout à coup sorti de ses souvenirs par ses 2 enfants qui
arrivent en courant :
Papa, Papa, PAPA, la télé s'est arrêtée, et en plus c'était à mon tour de
jouer à la console, je suis sûr que c'est Matthéo qui l'a fait exprès pour
que je ne batte pas son score.
Mais nan, c'est pas vrai, ça s'est coupé, j'ai rien fait, et puis t'arrivera
JAMAIS à me battre !!!
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Romain file donc à l'atelier, là où se trouvent tous les branchements
électriques. Tout lui semble correct à première vue, tous les interrupteurs
sont sur "ON", aucun fusible ne s’est donc rien n'a donc déclenché. En y
regardant de plus près, il identifie un problème sur l’onduleur principal :
Sauf, l'onduleur principal, d'habitude, il affiche la puissance consommée
par la maison, et là rien sur l'écran.
....
Romain est quand même soulagé. Les branchements directs qu'on lui
avait appris au stage de survie lui permettent d'avoir de l'éclairage, un
ordinateur qui fonctionne et de pouvoir recharger tous les objets sur ports
USB... les téléphones portables fonctionnent !
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surfaces du coin... il va falloir le commander sur internet, et attendre de
se faire livrer...
Les enfants... le jeu sur la console... ce n'est pas pour tout de suite.
Ouf ! La pièce est arrivée, après 15 jours d’attente, c'est presque une
chance, car les délais annoncés étaient encore plus long ! En moins de 20
min, l'onduleur est réparé. De fait les batteries sont pleines et tout peut
repartir comme avant !
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WATT ?
C'est quoi la
puissance ?
L'électricité permet d'animer tous les objets électriques et
électroniques. Elle fournit de la puissance à ces objets, qui peut servir
à fournir de la chaleur, mettre en mouvement les appareils ou alors
effectuer des calculs. L'unité de puissance est le WATT (W)
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Voici quelques exemples de puissance produite en fonctionnement
maximum
Une éolienne produit entre 2 et 4 millions de Watts
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Se mettre au courant des enjeux actuels
Techniques
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Enfin, les nouveaux contrôles « gridforming »[3] ( développés par
exemple dans projets européens), permettent maintenant à des
réseaux ne comportant que des productions renouvelables comme
l’éolien ou le photovoltaïque d’être stable et de fonctionner
correctement. Cela ouvre donc d’autres possibilités jusqu’alors
impossible à imaginer.
Environnementaux
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Invisibilité
Solidarité
Le réseau électrique tel qu’il est conçu aujourd’hui [5] permet une
solidarité absolue entre les différents acteurs qui y sont connectés.
Les équations physiques qui régissent les réseaux alternatifs sont
extrêmement rapides, (approximativement la vitesse de la lumière),
dès lors qu’un déséquilibre apparait quelque part, les modifications
des grandeurs électriques se propagent si vite que les autres moyens
proches fournissent instantanément un soutien. Soutien qui n’est
aujourd’hui pas limité par la physique. Schématiquement, si deux
petits réseaux (A et B) sont connectés par une ligne alternative l’un à
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l’autre, alors si un incident se produit sur le réseau A (déclenchement
d’un groupe de production d’électricité), le réseau B va aider le
réseau A, instantanément, jusqu’à luimême déclencher si
l’événement était trop gros à gérer pour le réseau B.
Cet effet rend la solidarité électrique invisible, nous avons tous, à tout
moment besoin des autres pour faire fonctionner correctement notre
installation électrique, et les appareils qui sont chez nous fournissent
aussi un service aux autres utilisateurs, mais contrairement à d’autres
solidarités, elle ne passe pas par une sensation de « manque »
temporaire.
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L'énergie : qu'est ce que
c'est ?
1kWh, c'est quoi ?
L'énergie c'est une quantité, un stock, qui peut servir à fournir de la
puissance pendant une certaine durée. Elle s'exprime en kWh, c'est à
dire ce qu'il faut pour faire fonctionner une application de 1kW
pendant 1H.
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Une fois que vous avez des kWh (électrique dans notre cas), il y a une
multitude d'utilisations possibles.
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Les connexions
(entre les enjeux auxquels répondre, et les modèles biologiques)
Cette partie présentera les différentes réflexions qui ont été menées
lors de ce mémoire, qui sont issues de connections entre des enjeux,
des modèles biomimétiques, des réflexions individuelles ou
d'échanges diverses.
Cette section s'articulera d'abord autour d'un état de l'art des
différentes stratégies de réseaux électriques qui sont envisagées
actuellement, puis viendront les réflexions sur différents sujets
afférents aux réseaux.
Nous envisageons ici une transition depuis l'état actuel, nous partons
donc d’un réseau qui existe, il peut être réutilisé en partie,
totalement, ou pas du tout, mais il ne doit pas être oublié.
Ces réflexions sont orientées pour une application dans un contexte
d'une zone qui serait déjà historiquement fortement électrifiée.
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Etat de l'art :
On notera toutefois que cela n'est possible que tant que les acteurs
qui ont un comportement différent sont marginaux par rapport aux
autres. Il faudrait se poser la question systémique, est ce que TOUS les
citoyens/consommateurs/immeubles peuvent avoir ce
comportement sans conduire à un blackout…
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Les supergrids
L'autonomie/L'autarcie
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Leurs motivations sont diverses :
ne pas dépendre d'EdF
ne pas consommer d'énergie nucléaire.
maitriser sa consommation et sa production
être indépendant en cas de blackout
tout simplement car le réseau n'est pas disponible (sites
isolés, bois, montagne, iles)
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suffisamment proches pour pouvoir bénéficier d'une connexion
directe). Aujourd’hui la solution d’installer des groupes électrogènes
diesels est encore la plus répandue, car très facile à mettre en place
et fiable. C'est aussi une solution très flexible. Les habitants des îles
sont poussés à faire des travaux d'économie d'énergie plus poussés,
car la ressource de production est limitée et est locale. Passage en
éclairage complet en LED, équipement électroménager A+ ou A++,
et des gros travaux sur l'isolation car une grande partie de la
consommation électrique est encore liée au chauffage domestique.
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[1] : plus un réseau est constitué d'un grand nombre d'éléments, plus
la perte d'un élément a un impact faible, de plus d'un point de vue
électrique, le fait d'avoir un grand nombre de ligne en parallèle,
diminue la résistance pour le transit de l'électricité et cela diminue les
pertes. Enfin pour l'exploitation d'un réseau, plus il est grand, moins
chaque entité doit faire d'effort en cas de perte d'un groupe de
production. (imaginons ici être sur un tandem, et subitement l'un des
protagonistes arrête de pédaler... si la même chose se produit sur un
vélo pour 10 personnes, l'effort partagé sera bien plus faible.)
[4] : https://ses.jrc.ec.europa.eu/transcontinentalandglobalpower
grids
[5] : https://www.tesla.com/fr_fr/powerwall
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Un nouveau modèle pour
concevoir le réseau.
La pénurie de ressources ?
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permettre de survivre aux situations de pénuries. Se poser la question
de la pénurie et de la manière de la gérer permet de se préparer et
de s'assurer qu'un service minimum (basé sur de l'électricité ou sur
une autre ressource) puisse être mis en place.
Le modèle des insectes sociaux tels que les fourmis ou les abeilles,
nous pousse dans ce sens puisqu'en cas de pénurie, les ressources
sont d'autant plus partagées entre les différents membres de la
colonie. Cette approche est très similaire à la vision Doughnut des
besoins de chacun, où il faut s'assurer que dans toutes les situations,
personne ne manque trop d'un service essentiel.
Pour rappel, aujourd'hui, en cas de manque d'électricité, la solution
qui serait mise en place serait de ne fournir de l'électricité que
quelques heures par jour, et de faire tourner l’alimentation électrique
entre les différents quartiers des villes. (Cette technique est
couramment utilisée dans d'autres pays)
Concevoir un système dans lequel une situation de manque de
ressource n'est plus une situation extrêmement improbable,
permettrait de mettre en place des solutions proches de l'hibernation
des mammifères, où les fonctions vitales sont concentrées, protégées
et surtout priorisées en cas de manque, afin de diminuer l'impact de
la pénurie sur les personnes.
Diversifier :
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farine. Cela nécessite une attention particulière au débit de la rivière,
à la vitesse de la meule ainsi qu'au débit de grain. Cela nécessite
donc de la surveillance et des compétences techniques spécifiques.
Avoir un moulin qui produise de l'électricité, et ensuite une meule
électrique supprime une grosse partie de ces problèmes. En effet le
réseau électrique avec les centaines d'autres consommateurs et
producteurs connectés se comporte comme un tampon, qui permet
donc à la meule de fonctionner correctement, même si le moulin ne
produit pas exactement ce dont il a besoin. Il y a un lissage de toutes
les irrégularités. De plus, actuellement, il est beaucoup plus simple de
réaliser une régulation du processus avec de l'électronique, que de
faire une régulation mécanique!
Dans les habitations particulières, la flexibilité de l'électricité a rendu
l'électricité indispensable, mais l'a aussi transformé en l'unique
solution de transfert d'énergie. Il est en effet pratique d'utiliser
l'électricité, qui peut servir à alimenter un chauffage, une plaque de
cuisson, un ordinateur ou un moteur. Néanmoins les solutions qui
n'utilisent pas de transformation électrique sont parfois plus efficaces,
comme par exemple les chauffes eau solaires, ceuxci sont entre 2 et
3 fois plus efficaces pour chauffer de l'eau que de produire de
l'électricité via un panneau PV pour ensuite chauffer de l'eau avec
un chauffeeau électrique. De plus, ce chauffeeau solaire peut
fonctionner sans électricité, uniquement en utilisant le principe du
thermosiphon, lui permettant de fonctionner pendant les blackout.
L'inconvénient du chauffeeau solaire est sa complexité de mise en
œuvre plus importante que celle d'un chauffe eau électrique, c'est
une des raisons qui limite aujourd'hui son déploiement. Le rendement
n'est aujourd'hui que peu pris en compte dans les décisions
individuelles, c'est souvent la facilité de mise en œuvre qui prime.
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qui ensuite joueront leur rôle sans alimentation électrique. Pour
reprendre l'exemple du moulin hydraulique, l'électricité pourrait
prendre toute sa place dans le système de régulation plutôt que
dans le système de propulsion.
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fonctionner de la même manière. L'agriculture nous montre
aujourd'hui pourtant que cette solution n'est pas durable. Pendant
des décennies, la recherche a essayé d'identifier la variété idéale,
multipliant les croisements, et allant même jusqu'à modifier
génétiquement les variétés afin d'y insérer les gènes souhaités. Or,
cela suppose aussi que les conditions de culture soient identiques, et
cela n'est possible qu'à grand renfort d'engrais, et de biocide, c'est la
transformation de la terre en substrat de culture. Pour tirer le meilleur
parti des ressources, il faut justement ne pas chercher le plug&play et
chercher à interactions spécifiques et bénéfiques entre une ou
plusieurs espèces et des conditions de culture locale.
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situation se transforme avec un nombre croissant d'installations à
base d'énergie renouvelable qui ont une taille 1 ou 2 ordre de
grandeur plus petite. Ce qui permettrait en théorie, de créer des
réseaux beaucoup moins grands et de toujours bénéficier de l'effet
positif du grand nombre de moyens de production connectés.
Dans les exemples de réseaux naturels, la Forêt semble être celui qui
a la plus grande envergure, puisqu'on retrouve des Forêts de plusieurs
kilomètres de dimensions dont tous les arbres sont connectés
(directement ou indirectement), voire même des forêts dont tous les
arbres sont des clones les uns autres [6], reliés entre eux par les
racines. Néanmoins, ces arbres ont tous individuellement les
capacités de vivre sans le reste de la forêt, même si leur
développement serait moindre. Les arbres qui sont connectés ont
tous une taille à peu près similaire, et les champignons qui servent à
connecter les arbres d'espèces différentes, même s'ils n'ont pas la
même masse, ont un réseau avec une emprise géographique aussi
importante que celle des arbres.
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connecté au réseau, fautil considérer que les entités sont les
maisons/appartements, ou alors plutôt les immeubles ou quartiers de
maisons, ou alors les villages et villes. Comme dans la nature, il est
parfois compliqué de définir un individu, il peut être complexe de
définir l'entité de base dans un réseau électrique, puisqu'une fois
connecté, les différentes entités ne font plus qu'un. Ce choix de la
définition de l'individu a un impact important car dans les liens
naturels la taille du lien et liée à la taille de l'individu. Les échanges
entre les arbres, même au sein d'une immense forêt, sont de la
dimension relative aux besoins d'un seul arbre. La tendance actuelle
dans les réseaux électriques est aujourd'hui inverse puisque un client
peut être connecté à un lien qui peut transiter 100 voire 1000 fois ses
besoins. Créer des réseaux électriques dont les capacités seraient
limitées à la consommation des entités qu'il connecte engendrerait
un tout autre paradigme, puisqu'il forcerait chaque unité à avoir un
certain niveau d'autonomie.
61
Coopérer
Dans les forêts, les arbres sont tous interconnectés entre eux, mais ils
le sont à la fois via des greffes, qui comme pour les réseaux font
fusionner les entités. Ils le sont aussi via des champignons
mycorhiziens, ces champignons ont la propriété de pouvoir
connecter des arbres d'espèces différentes, mais aussi de pouvoir
choisir et moduler les transferts qui ont lieu entre l'arbre et le
champignon. Une technologie similaire existe au sein des réseaux
électriques, ces liaisons à courant continu (ou HVDCHighVoltage
DirectCurrent) permettent elles aussi de connecter des réseaux aux
propriétés différentes et de définir la puissance qui circule sur
l'ouvrage. Cela rend donc possible le fait de définir la force et la
quantité de soutien qu'une zone peut envoyer à une zone voisine si
celleci est interconnectée via ce lien spécial. Avec les technologies
utilisées aujourd'hui, cela rend la situation de manque perceptible. En
effet, il faut que les conditions se dégradent dans un des réseaux
pour que cela soit mesuré et que la liaison enclenche une
modification de la puissance transitée [7]. Le soutien est donc
perceptible, quantifiable, et peut être limité pour être sûr de ne pas
risquer d'écrouler une zone saine, alors qu'elle souhaitait initialement
aider une autre zone.
62
associations de plantes peuvent être faites pour optimiser le
fonctionnement global de l'écosystème. Ce principe peut aussi être
appliqué aux habitations/commerces/industries. Comme dans la
nature, les déchets d'une habitation ou d'un commerce peut être
une ressource. Un chauffe eau solaire, installé pour fournir l'eau
chaude des douches d'une habitation, sera dimensionné pour
pouvoir suffisamment d'eau chaude en hiver. Mais pendant la
période d'été, la production d'eau chaude sera très supérieure aux
besoins. Cela peut aider une industrie proche qui aura besoin de
chaleur. La coopération pour des ressources différentes de
l'électricité est plus complexe à concevoir et à mettre en place car
elle nécessite de bien connaître les besoins de chacun et de les
regrouper correctement (toutes les ressources ne se transportant pas
aussi bien que l'électricité). Néanmoins, cette solution permet
localement d'être très résilient, et efficace. (ce concept peut bien sûr
être poussé bien plus loin que pour les seules ressources
énergétiques). Cela nécessite toutefois de prévoir un aménagement
urbain qui rende possible ces interactions positives, cela doit donc
s'inscrire dans les temps longs.
Changer la temporalité ?
63
d'assurer qu'elles soient toujours effectuées, comme faire un arrêt
progressif du matériel, (vidanger la machine à laver, activer un mode
faible consommation sur certains appareils...) Malheureusement
aujourd'hui, même si la réserve énergétique peut être disponible
dans certains cas, il n'est néanmoins pas possible d'en tirer la
puissance nécessaire. (c'est comme si un château d'eau était
correctement dimensionné, mais que la connexion n'était faite qu'à
travers un fin tuyau d'arrosage).
Pour certaines applications, ce mode de fonctionnement pourrait
être envisageable avec un surcout très faible voire nul. A l'échelle
d'une habitation, cela pourrait aussi être envisageable pour celles
qui ont par exemple de la production photovoltaique installée chez
eux. Déployer cela sur toutes les habitations, commerces et industries
serait pour l'instant bien trop cher et consommateur de ressources
pour être intéressant. Néanmoins, cette piste peut être envisagée
pour les installations futures dans lesquelles les onduleurs permettant
cet arrêt progressif pourraient être présents pour d'autres raisons.
La gouvernance :
64
Les infrastructures du passé
65
[1] CRE Comission de Régulation de l'Energie
[2] La consommation électrique fait partie des entrées du modèle de simulation, le
périmètre de l'étude ne permet pas à RTE de conclure par : "il faudrait que la
consommation aux heures les plus chargées de l'année baisse de XXX"
[3] Les centrales thermiques, qu'elles soient à base de charbon, de fuel ou nucléaire
ont besoin d'une source froide pour condenser la vapeur et permettre un
fonctionement correct de la turbine. En cas de forte chaleur, en particulier sur les
centrales qui utilisent l'eau des riviières, il ne devient plus possible d'évacuer la chaleur
de la centrale dans l'eau de la rivière sans endommager l'écosystème de la rivière, et
les centrales doivent être arrêtées.
[4][Eberle, D., & Aicher, F. (2016). Be 2226: Die Temperatur der Architektur : Portrait
eines energieoptimierten Hauses = The temperature of architecture : portrait of an
energyoptimized house. Basel: Birkhäuser.]
[5] call de la comission européenne. volonté de ne pas avoir de différences entre les
endroits.
[6] : La "Pando Forest" est une forêt de Trembles aux USA qui sont tous des clones les
uns des autres, cette forêt n'est qu'un seul organisme: https://www.fs.usda.gov/detail/
fishlake/home/?cid=STELPRDB5393641
[7] : Nota, aujourd'hui, de nouveaux contrôles vont permettre de copier le
comportement des liaisons atlernatives sur les liaisons à courant continu (HVDC),
néanmoins la possibilité de conserver le comportement actuel est toujours possible
[8] : Kraemer, K G, and Dominik, H. 1986. "Berlin's 8. 5 MW battery facility is world's first."
United Kingdom.
[9] : https://www.enedis.fr/sites/default/files/documents/pdf/202101/
autoconsommationcollectivetemoignagesetbonnespratiques.pdf
66
Critiques et limites
La recherche n'a bien sûr pas abouti à l'échelle unique idéale à
laquelle réaliser le réseau, puisque toutes sortes de réseaux sont
présents dans la nature. De plus, il a été montré dans ce document
qu'il n'y avait pas une solution unique qui pouvait se développer
dans tous les contextes. Néanmoins, cela a permis de montrer que
différentes échelles intermédiaires sont possibles et n'ont pas été
envisagées jusqu'à présent.
67
situation actuelle n'as été que brièvement envisagée dans les
fictions. L'aspect social de cette transformation ainsi que
l'acceptabilité des solutions, n'ont pas pu être étudiés, et mériteraient
une attention particulière, Etant donné qu'aujourd'hui déjà, certains
sont prêts à faire ces modifications dans leurs habitudes, il est
probable qu'une partie de la population puisse adopter les scénarios
proposés.
68
69
Transporter l'énergie électrique
70
Une paire de câbles de 2mm de diamètre (à l'échelle cidessus)
permet de transporter 4000W, un câble triphasé (trois câbles
individuels), permet de transporter 12000W ! pour une tension de
220V.
Les réseaux électriques peuvent être maillés, c'est à dire que plusieurs
lignes parallèles peuvent relier différents points du réseau, cela
permet, en cas de problème sur une des lignes d'avoir
instantanément toute la puissance qui passe sur les autres lignes.
71
Le potentiel
des modèles
biologiques
Cette section va brièvement décrire les différents modèles
biologiques qui ont été utilisés dans les fictions et dans les réflexions.
Les modèles concernent à la fois des animaux et des végétaux, des
individus ou des comportements collectifs. C'est une illustration
intéressante que toutes les échelles de la nature peuvent être une
source d'inspiration pour une réflexion sur un objet unique, un réseau
électrique dans le cas de ce mémoire.
72
La circulation sanguine /
l'hibernation
Les mammifères peuvent déclencher un mécanisme spécial pour
passer les périodes de stress ou de manque de nourriture. C'est
l'hibernation, pendant cette période, différents mécanismes se
mettent en place :
régulation de la température à une valeur beaucoup plus
basse qu'habituellement (ce qui permet de dépenser moins
d'énergie pour se chauffer)
diminution des rythmes cardiaques et de respiration.
contraction de tous les vaisseaux sanguins qui n'alimentent
pas une fonction vitale de l'organisme, comme le cœur, les
poumons, le cerveau ou une partie de l'appareil digestif.
Cette dernière permet donc une nouvelle répartition des flux
sanguins. Le cœur alimente donc en priorité les fonctions vitales de
l'organisme. De plus ces fonctions sont situées au cœur de
l'organisme, le sang ne circule donc pas en périphérie du corps et
évite d'être refroidit par l'extérieur.
73
La Forêt
Les arbres, même ceux qui se trouvent habituellement en forêt,
savent fonctionner de manière autonome et peuvent subvenir à leurs
propres besoins. Pour cela, ils déploient racines, branches et feuilles
qui leur permettent de capter suffisamment de nutriments dans le sol
mais aussi d'accéder à suffisamment de lumière du soleil pour réaliser
la photosynthèse qui produira l'énergie nécessaire à tout l'arbre.
Lorsque les arbres ont autour d'eux des espèces avec lesquelles ils ne
peuvent pas se greffer, les échanges peuvent parfois se faire grâce
aux champignons mycorhiziens.
74
forêts qui comportent de multiples essences d'arbres.
LevYadun, S. (2011). Why should trees have natural root grafts? Tree
Physiology, 31(6), 575–578. https://doi.org/10.1093/treephys/tpr061
Bonfante, P., & Genre, A. (2010). Mechanisms underlying beneficial
plant Fungus interactions in mycorrhizal symbiosis. Nature
Communications, 1(4), 1–11. https://doi.org/10.1038/ncomms1046
Kiers, E. T., Duhamel, M., Beesetty, Y., Mensah, J. A., Franken, O.,
Verbruggen, E., … Bücking, H. (2011). Reciprocal rewards stabilize
cooperation in the mycorrhizal symbiosis. Science, 333(6044), 880–
882. https://doi.org/10.1126/science.1208473
Bader, M. K. F., & Leuzinger, S. (2019). Hydraulic Coupling of a
Leafless Kauri Tree Remnant to Conspecific Hosts. IScience, 19, 1238–
1247. https://doi.org/10.1016/j.isci.2019.05.009
75
La permaculture
Les associations de plantes se rendent des services mêmes si elles ne
sont pas toutes directement connectées les unes aux autres. Les
associations utilisées en permaculture ont été d'abord observées
dans les milieux sauvages.
76
Il n'y a pas d’harmonisation simple, comme aujourd'hui en agriculture
classique où la même variété est produite sur tout un territoire. Il est
nécessaire de connaître les conditions locales pour trouver la
combinaison de variétés qui permettra d'atteindre le meilleur
objectif. On peut toutefois, trouver des modèles (guildes)
d'associations plantes ou de variété qui peuvent se compléter, et
ces guildes peuvent être reproduites à différents endroits.
77
Les plantes grasses
Les plantes grasses ou crassulacées sont capables de réaliser une
photosynthèse en deux étapes.
Dans une première étape le CO2 de l'air est capté par les stomates
(cellules qui permettent l'échange gazeux avec l'atmosphère)
ouvertes. Le début d'une succession de réactions chimiques se
déroule jusqu'à ce que soit créé l'acide Malique, molécule
intermédiaire qui va servir de stockage. Ensuite la journée, l'acide
Malique est transformé en malate, qui grâce à la lumière du soleil
peut réaliser le cycle de Calvin de la photosynthèse. L'oxygène
produit sera évacué à travers les pores de la feuille. Cela leur permet
de capter l'énergie de la lumière du soleil la journée tout en
maintenant leur stomates fermés, et de faire les échanges lorsque
l'humidité relative de l'air est bien plus élevée et évite le
dessèchement rapide des plantes.
78
L'ATP (Adénosine TriPhosphate)
L'ATP est une molécule qui est utilisée dans les processus
métaboliques de tous les êtres vivants. Elle est utilisée par les fibres
musculaires, pour la division des cellules, mais aussi pour transporter
d'autres molécules à travers la paroi des cellules.
Lorsqu'un organisme a besoin d'énergie, il réduit l'ATP en ADP
(Adénosine DiPhosphate). L'ADP peut ensuite être régénéré en ATP
grâce à différentes réactions, comme la photosynthèse ou la
respiration. L'ATP est une molécule qui permet l'échange d'énergie
entre les différentes cellules d'un organisme, et ce sans forcément
utiliser de réseau particulier puisqu'elle peut passer à travers les parois
des cellules.
L'ATP est un vecteur d'énergie universel, il est présent en faible
quantité dans les êtres vivants. Il est sans cesse transformé et recyclé.
Dans un corps humain, l'ATP stockée représente une faible réserve
d'énergie, environ 5 min, cela permet au corps d'avoir un petit
réservoir qui permet ensuite d'adapter la production d'énergie aux
besoins du corps par d'autres processus.
Neutze, R. (2008). Opening and closing the metabolite gate. 105(50), 19565–19566.
79
Le système nerveux
Le système nerveux humain est constitué de deux systèmes
antagonistes, le système sympathique et parasympathique. Le
système sympathique est responsable de toutes les réactions
d'urgence et de survie. Il prépare le corps à un danger potentiel
grâce à différentes actions (augmentation du rythme cardiaque,
dilatation de la pupille, dilatation des vaisseaux sanguins, restriction
des vaisseaux liés à la digestion). Le système parasympathique
quantàlui, s'occupe de faire revenir le corps dans un état normal de
relaxation avec des effets opposés sur le corps (réduction du rythme
cardiaque, contraction des pupilles, sécrétion de salive...).
Ces deux systèmes s'équilibrent pour atteindre l’homéostasie dans le
corps.
Puisque ces deux systèmes ont des rôles très différents, ils ont aussi des
fonctionnements différents. Le système sympathique, se trouve très
près des organes qu'il contrôle, cela lui permet d'avoir une chaîne
neuronale plus courte, et une action plus rapide, basée sur un
nombre d'informations limité.
Le système parasympathique, se situe dans le cerveau ou dans la
partie sacrale de la moelle épinière. Il a besoin d'un nombre
important d'informations provenant de différents organes afin de
s'assurer qu'il n'y à plus de danger présent et que le corps peut passer
dans un état de relaxation.
80
Les insectes sociaux
Les fourmis font partie des insectes sociaux, une fourmi seule ne peut
pas vivre et à besoin de sa colonie. Les études ont montré que, dans
les situations de manque de nourriture, la nourriture ramenée par les
fourmis sorties de la colonie est partagée plus rapidement mais aussi
plus largement que dans les situations où la nourriture ne manque
pas. En 24H, 80% de la colonie a profité de la nourriture amenée par
les ouvrières dans les situations de famine, alors que le seuil n'est que
de 20% pour des situations normales.
Dans les situations de stress, le partage est donc d'autant plus intense,
pour s'assurer que toutes les fourmis auront accès au minimum
nécessaire.
Cela n'est pas sans rappeler la "Daughnut Economy", où il faut
s'assurer qu'il n'y ait personne dans le trou du Daughnut, et que tout
le monde ait accès au minimum, quitte à partager une ressource
déjà rare.
Howard, D. F., & Tschinkel, W. R. (1980). The effect of colony size and starvation on
food flow in the fire ant, Solenopsis invicta (Hymenoptera: Formicidae). Behavioral
Ecology and Sociobiology, 7(4), 293–300. https://doi.org/10.1007/BF00300670
81
La notion d'individu
La définition d'un individu dans le monde vivant peut sembler évident
pour la mésaufaune qui nous entoure. Néanmoins, cette définition se
complexifie par exemple chez les insectes sociaux comme les fourmis
ou les abeilles. Il est facile de distinguer une abeille d'une autre, mais
pourtant une abeille, ne peut pas survivre seule car elle ne peut pas
produire sa nourriture, les abeilles, autres que la reine, peuvent
pondre des œufs, mais n'engendreront que des mâles. Les mâles, ne
peuvent quantàeux, pas se nourrir seuls, ils ne sont pas dotés de
trompe, et doivent donc être nourris par les autres abeilles. De plus,
les abeilles sont pour la plupart monotache (même si cette tâche
peut varier pendant la vie de l'abeille), la colonie ne peutelle pas
être considérée comme un individu dont chaque abeille serait une
cellule ?
La question de définition d'un individu peut encore se complexifie à
l'échelle microscopique, avec les microbes ou les microalgues, qui
peuvent se présenter sous forme unicellulaire ou alors pluricellulaire,
complexe, comme les formes filamenteuse des algues. Dans ces cas,
l'individu estil l'algue unicellulaire, ou l'assemblage de ces multiples
algues ?
Shade, A., Dunn, R. R., Blowes, S. A., Keil, P., Bohannan, B. J. M., Herrmann, M., …
Chase, J. (2018). Macroecology to Unite All Life , Large and Small. Trends in Ecology &
Evolution, 33(10), 731–744. https://doi.org/10.1016/j.tree.2018.08.005
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Sorties
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mémoire afin de le rendre le plus agréable possible au lecteur.
Même si, là encore, cela génère de la frustration de ne pas avoir
toujours pu réaliser ce que j'aurai souhaité. J'espère toutefois que ce
mélange de fictions, de réflexions, de pédagogies en physique et en
biologie ne sera pas trop indigeste.
J'ai enfin la sensation, que dès lors qu'une réflexion est entamée, une
partie du chemin vers une solution plus respectueuse de la nature est
effectuée. De ce fait, la lecture même de ce mémoire, par les prises
de conscience qu'elle évoque, n'estelle pas un premier pas vers
cette solution ?
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