La quatrième édition des « Petites Orgues de Charnizay » a réuni un public chaleureux à
l’église de la commune autour des musiciens, Julien Bret, organiste de Saint-Ambroise à Paris, Bénédicte Allignet, soprano dans le chœur de l’Orchestre de Paris et Patrick Zinck, violoncelliste, organisateur de la manifestation depuis 2002. Le programme comprenait des œuvres du XVIII Siècle centrées sur la figure du compositeur vénitien Antonio Vivaldi et de ses plus ou moins illustres successeurs : Michel Corrette, John Stanley, G.F. Haendel et J.S. Bach. La musique vocale du « prêtre roux » a été mise à l’honneur avec deux motets pour soprano, « Nulla in pax sincera » et « In Furore », où la voix de Bénédicte Allignet a brillé, sertie dans un accompagnement d’orgue et de violoncelle. Le dialogue chanté s’est poursuivi entre le violoncelle et les deux voix de l’orgue avec la troisième sonate en sol mineur de Bach dont l’écriture mélodique fait ressortir toute la complexité : le violoncelle ouvre l’allegro initial par un puissant thème passant d’un instrument à l’autre et alimentant l’ensemble du mouvement. Dans l’adagio riche en modulations chromatiques, Patrick Zinck et son partenaire ont approfondi leur échange par l’équilibre de leur jeu méditatif, puis dans le final ils ont su combiner l’allégresse du premier thème martelé et la douceur du second avant de terminer à l’unisson dans la tonalité de l’oeuvre. Enfin, Julien Bret a su exploiter toutes les ressources de l’orgue de chambre de l’église : avec une facilité déconcertante il a réussi à donner une ampleur orchestrale à l’instrument dans des pièces variées de Michel Corrette et de John Stanley et dans celles plus virtuoses de Haendel, notamment la passacaille et la sarabande de la suite en ré mineur dont la beauté majestueuse a été célébrée par Stanley Kubrick dans son film Barry Lindon. Devant les applaudissements du public conquis, les musiciens ont offert un bis en reprenant le premier motet de Vivaldi.