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III / La France dans la Seconde Guerre Mondiale

a) La défaite de la France

Le 10 mai 1940, les Pays-Bas et la Belgique sont attaqués par la Wehrmacht. La France se
porte à leur secours mais l’armée allemande entre en France par les Ardennes et encercle les
Français et les Britanniques, qui se retrouvent bloqués à Dunkerque. 330 000 soldats réussissent à
rejoindre l’Angleterre, sous les bombardements, mais en abandonnant le matériel militaire.

En juin, l’armée allemande se dirige vers l’ouest et le sud de la France. Paris tombe le 14 juin 1940.
La campagne de France est un désastre militaire pour la France, plus d’1,5 million de soldats français
sont faits prisonniers.
Les civils fuient devant l’avancée allemande : c’est l’exode. 8 millions d’habitants fuient vers le sud du
pays. Le gouvernement, lui, se réfugie à Bordeaux.

La défaite semble inévitable. Le Maréchal Pétain est fait président du Conseil le 16 juin 1940 pour
gérer la crise. Il demande l’armistice le 17 juin 1940, elle est signée le 22 juin à Rethondes.
En parallèle, le général De Gaulle, réfugié à Londres, lance un appel à continuer le combat le 18 juin.
L’événement est connu comme l’appel du 18 juin.

Les clauses de l’armistice :


- les prisonniers de guerre restent en Allemagne
- l’Alsace et la Lorraine sont à nouveau annexées et le territoire français est divisé en deux
entre la zone occupée et la zone non occupée, avec une ligne de démarcation entre les deux
(voir carte p. 86)
- La France, et les civils, doivent entretenir l’armée d’occupation. L’armée française, elle, est
désarmée.
- La France doit livrer les opposants politiques allemands et autrichiens qui avaient trouvé
refuge en France.

Toute la France subit la présence allemande : les libertés sont limitées (circulation, expression…), les
richesses de la France sont pillées, et le rationnement alimentaire est mis en place (=quantité de
nourriture limitée et contrôlée).

b) La France de Vichy (voir pp. 90-91)

Le gouvernement s’installe alors à Vichy, en zone non occupée. Pétain se fait accorder les
pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale le 10 juillet 1940. C’est la fin de la IIIe République, qui est
remplacé par un nouveau régime : l’État Français. (doc. 1)

L’État français est un régime autoritaire, antisémite et antirépublicain. Pétain possède les
pouvoirs législatif (faire les lois) et exécutif (les faire appliquer). Le Parlement n’est plus réuni, il n’y a
plus d’élection et de partis politiques, le culte de la personnalité de Pétain est mis en place (doc. 2).
La presse et la radio sont censurées et diffusent à la place la propagande du régime (doc. 3).
Pétain instaure la « Révolution nationale », une politique de retour aux valeurs traditionnelles : le
régime adopte la devise « Travail, famille, patrie ». Les vertus du travail, de l’agriculture et de
l’artisanat sont mises en avant.

À partir de 1941, l’État français entre en collaboration avec l’Allemagne (doc. 4):


- il envoie en Allemagne des matières premières et de la main d’œuvre française pour
travailler dans les usines et les champs. En 1943 est mis en place le Service du Travail
Obligatoire (STO) (doc.5).
- une armée française est formée pour aider l’armée allemande sur le Front de l’Est, face à
l’URSS.
- Une milice est instaurée par Pierre Laval, chef du gouvernement, en 1943. Elle lutte contre
la Résistance intérieure. Les résistants sont qualifiés de traîtres et d’ennemis de la France
(doc. 6).
- La police traque et livre les Juifs de France aux Allemands.

Dès octobre 1940, les Juifs sont progressivement exclus de la communauté nationale, notamment de
certains métiers : loi sur le statut des juifs doc. 1 p. 92.
À partir de 1941, la police organise des rafles, càd l’arrestation simultanée d’un grand nombre de
personnes. La plus connue est la rafle du Vel’ d’Hiv’ les 16 et 17 juillet 1942 : plus de 13 mille juifs
sont arrêtés et déportés, notamment à Auschwitz.
La police gère des camps d’internement (lieu de détention sous contrôle de l’administration
française) et des camps de transit (lieu de détention des personnes avant leur déportation). Le plus
connu est Drancy, au nord de Paris. Elle s’occupe également de la préparation des convois pour les
déportations.

À partir de juin 1942, une ordonnance allemande impose aux Juifs le port de l’étoile jaune.

c) La Résistance et la sortie de la guerre (voir pp. 94-95)

La Résistance s’organise en deux parties : la Résistance intérieure, en France, et la Résistance


extérieure, notamment depuis l’Angleterre.
La Résistance intérieure s’organise en différents mouvements. Elle pratique l’espionnage,
l’évasion de prisonniers et le sabotage : les résistants font par exemple sauter des voies de chemin de
fer pour empêcher le transport de marchandises ou de personnes (doc. 3)
Le 27 mai 1943, Jean Moulin crée le Conseil national de la Résistance pour unifier la Résistance et
préparer la libération du pays avec la Résistance extérieure. Il se rend plusieurs fois à Londres pour
rencontrer le général de Gaulle (doc. 4).
La Résistance extérieure s’organise autour de de Gaulle : il crée la France libre en juin 1940,
qui regroupe les Français refusant l’armistice. Les combats continuent grâce aux Forces françaises
libres (FFL), une armée crée par le général à l’été 1940. Elles sont aidées par les colonies, notamment
africaines (doc. 2). La capitale de la France combattante (ensemble des forces intérieures et
extérieures qui combattent pour libérer la France à partir de juillet 1942), se trouve d’ailleurs à Alger.

La Résistance prépare le débarquement et la reconquête de la France (voir I - 3).

Conclusion des chapitres 3 et 4 :

La Seconde guerre mondiale fait au total 60 millions de morts, soit six fois plus que la
Première guerre mondiale, et laisse un monde en ruines : 60 % des villes européennes ont été
bombardées, la moitié des usines et des champs ont été détruits.
La violence a été sans précédent. Deux tribunaux militaires internationaux sont mis en place à
Nuremberg et à Tokyo pour juger les crimes commis durant le conflit : crimes contre la paix, crimes
de guerre et crimes contre l’humanité (voir définition ci-dessous).
Ce sont les procès de Nuremberg, de novembre 1945 à octobre 46, et les procès de Tokyo de mai
1946 à novembre 1948.
Crime contre l’humanité : crime défini au procès de Nuremberg comme « l’assassinat,
l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre
toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs
politiques, raciaux ou religieux ». Ces crimes sont imprescriptibles, càd qu’il n’y a pas prescription : il
n’y a pas de délai à respecter pour les faire condamner, on peut les juger n’importe quand.

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