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DURET Matthieu-3182245

L3 Droit-Science Politique
Ordre Juridique de l’Union Européenne (Groupe 612-Chargé : M.Tirel)

L’Union Européenne est une communauté juridique rassemblant 27 Etats membres


sous plusieurs traités modifiant progressivement l’ordre juridique de l’Union Européenne. La
communauté a pris ce nom à la suite du Traité de Maastricht en 1992 qui vient modifier la
Communauté Européenne Economique créée par le Traité de Rome en 1957. L’Union
Européenne a pour but une coopération économique et politique entre ses Etats Membres dans
laquelle ces Etats confient des compétences aux institutions européennes afin d’atteindre des
objectifs communs notamment la paix, la sécurité ou la défense de l’Etat de droit. L’Union
européenne se base sur le respect des valeurs de dignité humaines, de liberté, de démocratie et
d’égalité prôné à l’article 2 du traité sur l’Union européenne. La démocratie est un régime
politique dans lequel le pouvoir est contrôlé par le peuple. On peut ainsi évoquer une citation
d’Abraham Lincoln qui souligne que la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le
peuple, pour le peuple ». La démocratie se réfère alors directement au peuple, au citoyen qui
doit soit contrôlé le pouvoir soit être représenté. Ainsi, la démocratie la plus utilisée est la
démocratie représentative avec une représentation du peuple par des élus.
L’Union Européenne ne s’est pas construite du jour au lendemain. En effet, la
coopération européenne et l’idée de la communauté européenne remonte au XIXème siècle
avec notamment la volonté de Victor Hugo de créer un « Etats-Unis d’Europe ». L’objectif
premier recherché de cette communauté européenne était de créer un état de paix stable et
durable entre les Etats européens sujet à des multiples conflits. A la suite de la Seconde
Guerre Mondiale va alors être créée la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier en
1951 entre la France, l’Allemagne, l’Italie et le Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg)
afin de rassembler la production de charbon et d’acier et ainsi créer une vraie coopération qui
obligera les Etats à ne pas s’affronter. Cette première communauté ne met l’accent que sur le
côté économique et laisse l’enjeu politique et démocratique de côté. Par la suite, la
communauté va se transformer au gré de l’intégration d’autres pays européens et par une
volonté de pousser plus loin le projet européen. La CECA va alors devenir la Communauté
Economique Européenne en 1957 par le Traité de Rome avant devenir l’Union Européenne en
1992 à la suite du Traité de Maastricht qui vient mettre l’accent sur la politique et la
démocratie en créant notamment la citoyenneté européenne. La démocratie dans l’Union
Européenne va donc prendre de plus en plus une place au sein de l’ordre juridique en
cherchant à résoudre les critiques qu’elle peut subir. Plusieurs traités vont ainsi insérer plus de
démocratie comme le traité d’Amsterdam en 1997 ou celui de Lisbonne en 2007.
Il sera alors important de cerner l’évolution de l’enjeu démocratique au fil du temps
dans l’ordre juridique de l’Union Européenne et de voir les actions qui ont pu être mises en
place pour régler les difficultés démocratiques et les critiques subies.
Il conviendra alors de voir comment l’Union Européenne a placé l’enjeu démocratique
au cœur de son ordre juridique au fil du temps ?
L’Union Européenne va alors chercher à installer une représentativité des citoyens
européens en passant notamment par ses institutions et les institutions des Etats membres par
le biais de la démocratie représentativité (I) avant de s’axer sur la démocratie participative en
intégrant progressivement le citoyen dans le processus démocratique européen (II).

I- Une volonté de représentativité des citoyens européens : l’émergence d’une démocratie


représentative au sein de l’Union Européenne.
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Ordre Juridique de l’Union Européenne (Groupe 612-Chargé : M.Tirel)
La recherche de la représentativité du citoyen européen va se passer par une évolution des
institutions européennes et notamment la place majeur du Parlement Européen (A). Il faut
aussi noter l’importance des Parlements Nationaux, représentants des citoyens au national,
dans le processus législatif et démocratique de l’UE (B).

A/ L’avancement vers une institutionnalisation plus démocratique à travers le


Parlement Européen
La communauté européenne créée à partir de la CECA en 1951 ne laisse peu de place à la
représentation du citoyen. En effet, le but premier est l’enjeu économique afin de souder les
Etats entre eux pour leur enlever toute volonté et possibilité de s’affronter. La CECA possède
toutefois une assemblée qui est l’ancêtre du Parlement mais n’est pas une représentation
efficace et correcte du citoyen du faite du manque d’un suffrage universel direct et sa place
peu importante. Par la suite, le traité de Rome va instituer la CEE qui restera elle-aussi biaisé
dans sa représentation du citoyen. Il va ainsi naitre plusieurs critiques autour de la démocratie
de la communauté. Pour répondre à cela, le parlement de la CEE va finir par être élu au
sufrage universel direct à partir de 1979. Cependant, le projet européen reste axé sur
l’économie et non la politique et la démocratie. C’est seulement à partir de 1992 et le Traité
de Maastricht que va réellement être pris en compte le sujet démocratique et politique. Le
traité instaure ainsi un Parlement Européen, représentant des citoyens européens. Plusieurs
mesures vont alors par la suite être mises en place pour rendre plus démocratique les
institutions européennes à travers notamment les traités successives comme celui
d’Amsterdam en 1997, celui de Nice en 2001 ou celui de Lisbonne en 2007. L’Union va alors
chercher à mieux représenter les citoyens. Le traité de Lisbonne qui réorganise les traités
existants en créant un Traité sur l’union Européenne et un traité sur le Fonctionnement de
l’Union Européenne va ainsi mettre en avant la démocratie et le bon fonctionnement de la
démocratie représentative dans son article 2 et 10 du TUE : « L’Union est fondée sur les
valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de
droit » (article 2 TUE). Le Parlement Européen va aussi prendre une place de plus en plus
importante. Ainsi, dès les années 80, la Cour de Justice de la Communauté Européenne va
offrir au Parlement plus de légitimité en leur permettant de faire des recours en annulation
(arrêt CJCE, 1986, Les Verts c. Parlement européen ; CJCE, 1991, Parlement c. Conseil).
Cette cour va aussi affirmer le principe démocratique par lequel les citoyens participent à
l’exercice par le biais des représentants (CJCE, 1980, Roquettes Frères). Le parlement
Européen va aussi prendre une place plus importante dans le processus législatif au fur et à
mesure. D’abord, le Parlement était seulement consulté lors des projets d’actes de la
Commission votés par le Conseil. Puis, va être instauré une co-législation entre le Parlement
et le Conseil ouvrant une procédure législative ordinaire. De plus, le Parlement a un pouvoir
d’approbation sur le président de la Commission et ses membres ainsi que sur le Haut-
représentant et la Commission est responsable devant le Parlement. Le Conseil de l’UE et le
Conseil peut aussi être vu dans une certaine mesure comme démocratique par le faite que ses
membres sont des représentants des peuples au niveau national.
La représentation du citoyen ne s’arrête pas qu’aux institutions européennes mais passe aussi
par une représentation indirecte du faite de la participation des parlements nationaux dans le
processus européen.
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B/ Une poursuite démocratique plus nationale : la place des Parlements


Nationaux dans le processus européen
Les Parlements Nationaux ont toujours eu une place importante dans le processus européen.
En effet, ces derniers étaient les représentants des citoyens au Parlement avant le suffrage
universel direct. Toutefois, après ce changement de vote, les parlements nationaux restent
intégrés au processus européen. En effet, le traité de Lisbonne consacre au sein du traité le
rôle des parlements nationaux au sein du processus décisionnel européen. Cela est marqué à
l’article 12 du TUE qui souligne la contribution active au bon fonctionnement de l’Union des
parlements nationaux par le biais de plusieurs mesures. Ainsi, les parlements nationaux
doivent être consultés pour tout nouvel acte législatif ou pour des révisions des traités. Cela ne
se limite pas seulement à la consultation. En effet, les parlements nationaux possèdent un
principe de subsidiarité et de proportionnalité en matière législatif. En effet, les actes
législatifs sont débattus en parlements pour savoir s’il n’empiète pas sur les compétences des
Etats et si l’Union est bien fondé pour agir dessus. Les parlements possèdent alors 8 semaines
pour débattre sur l’acte et si 1/3 des parlements estiment que l’acte contrevient au principe de
subsidiarité alors la Commission doit réexaminer l’acte. Si une majorité estime que l’acte
contrevient à la subsidiarité, l’acte est alors transféré au législateur. A ce moment-là, si55%
du Conseil et la majorité du Parlement Européen sont d’accord avec les Parlements
Nationaux, le projet est abandonné. On appelle cela la procédure « carton jaune ». La Cour
peut aussi être saisie d’un recours en annulation à l’encontre d’un acte au motif que celui
contrevient au principe de subsidiarité qui est donc une mesure juridictionnelle a posteriori.
Les parlements nationaux peuvent aussi agir sur le processus décisionnel européen lorsqu’il
s’agit de la transposition des directives. Enfin, les parlements nationaux organisent aussi des
rencontres interparlementaires.
Par le biais des institutions européennes et la place des parlements nationaux dans le
processus décisionnel, l’Union Européenne cherche à représenter le plus efficacement le
citoyen. Toutefois, cela ne suffit pas à voir émerger une démocratie suffisante où le citoyen a
une place réelle dans le processus européen et se doit donc de combler ce fossé entre l’Union
et le citoyen avec une démocratie participative.

II- L’intégration progressive du citoyen dans le processus démocratique européen :


l’émergence d’une démocratie participative.
L’Union Européenne va chercher à combler le fossé entre les institutions et le citoyen
en faisant émerger une démocratie participative basé sur la citoyenneté européenne et
l’initiative européenne (A). Par la suite, face aux nombreuses critiques encore existantes, elle
va chercher une volonté de transparence et d’information qui peut être toutefois relativisé.

A/Un rapprochement du citoyen européen aux institutions : la citoyenneté européenne


et l’initiative citoyenne européenne.
L’évolution de la communauté européenne vers un projet démocratique va pousser l’Union
Européenne à intégrer de façon plus juste le citoyen européen. La première étape comme on a
pu le voir précédemment est la création du suffrage universel direct pour l’élection des
parlementaires européens même si on peut aussi évoquer l’arrêt Van Gend en Loos de 193 de
la CJCE qui souligne que la communauté impose des droits et obligations non seulement aux
Etats mais aussi aux ressortissants. Toutefois, cela ne suffisait pas pour rapprocher le citoyen
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d’une identité européenne. Le premier tournant va alors être le Traité de Maastricht qui
institue une citoyenneté européenne à l’article 9 du TUE et 20 du TFUE. Cette citoyenneté
européenne rapproche alors le peuple européen d’une véritable identité commune. Le citoyen
européen possède donc une citoyenneté qui lui permet de voter aux élections européennes tout
comme aux élections municipales dans l’Europe. Il lui offre des droits comme la liberté de
circuler. De plus, le Traité offre la possibilité aux citoyens de participer au processus
décisionnel de façon relative par le biais des pétitions. L’autre avancée majeur fut la création
de l’initiative citoyenne européenne développé à l’article 11 du TUE qui permet aux citoyens
d’interpeller la Commission sur telle ou telle mesure. Il s’agit du premier instrument de
démocratie participative transnationale grâce au traité de Lisbonne. Cependant, cette initiative
n’est pas directe, elle passe par le biais de la Commission qui juge s’il est recevable de
continuer la procédure ou non. On peut ainsi voir que seul 4 initiative ont continué la
procédure. Ceci pose en avant une critique de l’omniprésence de la Commission et d’un rejet
encore présent de la participation du citoyen.
Face aux critiques, l’UE doit alors chercher d’autres solutions pour développer un lien entre le
citoyen et l’Union afin de promouvoir une meilleure démocratie. Ceci passe par une volonté
de transparence et d’information.
B/Une volonté de transparence et d’information : un premier pas
L’Union Européenne va chercher à rendre le processus européen plus transparent et informatif
pour éduquer et inciter mieux les citoyens à la participation. Ceci va être concrétisé à l’article
15 du TFUE et l’article 1er du TUE. Cette transparence permet de renforcer « le caractère
démocratique des institutions ». Le principe de transparence se base sur deux aspects : le droit
d’accès aux documents et la publicité des travaux des institutions. Le principe a même été
élevé au rang de principe général de droit par le juge européen. Toutefois, comme pour
l’initiative citoyenne, la transparence et l’information peuvent être nuancé. En effet, la
Commission organise de plus en plus la rédaction de ces actes grâce à l’aide d’experts et
d’agences qui obscurcisse le déroulement du processus décisionnel. Ainsi, la Commission ne
peut rejeter l’avis de ces agences et accepte alors toutes les propositions ce qui peut amener à
des problèmes majeurs comme l’affaire du Glyphosate. En effet, l’Union Européenne pour
autoriser le glyphosate s’est basé sur un rapport provenant de base de Mosanto qui en est le
fabricant.
On voit ainsi un défaut, encore présent, du citoyen dans le processus décisionnel de l’Union et
même s’il existe une volonté de transparence, cette dernière reste encore entaché de certains
problèmes. L'Union Européenne s’est donc rapprocher d’une véritable démocratie mais doit
encore agir en ce sens pour intégrer complétement le citoyen.

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