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Chapitre 2 

: L’Europe entre restauration et révolution (1815 – 1848)

Introduction :

L’Europe au lendemain des épisodes révolutionnaires : Le bornage chronologique débute en 1814


pour se conclure en 1848. Cette période est capitale pour l’histoire de l’Europe. Celle-ci se relève tout
juste des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, et voit s’accélérer rapidement la croissance
démographique, et naître son industrie.
Les sociétés européennes ont été touchées par les idées introduites pas la Révolution française, que
ça soit dans les pays occupés par l’armée napoléonienne, ou dans les autres. Cependant, en 1815, les
peuples européens sont plus soucieux de paix que de revendications nationales et populaires, ce qui
permit une large restauration politique et sociale (néanmoins différentes des régimes d’avant 1789).

Malgré cela, un affrontement constant a lieux dans la majorité des pays du vieux continent : le
conservatisme qui désire une restauration et le libéralisme qui lui revendique la création de
nouvelles classes sociales et des aspirations nationales se livrent une lutte sans merci.

Révolution : Renversement brusque et par la force du régime politique établi. Il s’agit donc d’un
élargissement des contestations au niveau national et d’une rupture dans la douleur.
Nation : Communauté qui partage une langue, une culture, et un désir d’appartenance.

Comment les révolutions successives remettent-elles en cause les tentatives de restauration entre
1815 et 1848 ?

1. La restauration monarchique pour un nouvel ordre européen

a. Le congrès de Vienne, la victoire de l’ordre des princes

i. Le congrès de Vienne

Le congrès de vienne a pour mission de retracer les frontières de l’Europe et organise les puissances
autour de leur légitimité dynastique et de leur équilibre entre-elles.

Une Restauration complexe : Au vu des nouvelles structures (les Républiques sœurs) instaurée dans
l’ordre européen de 1814 jugées plus efficaces, et des gains en termes de liberté, d’égalité et
d’identité nationale par les populations européennes (pour lesquels elles ont lutté), une restauration
des Anciens Régimes serait purement impossible. De plus, les vainqueurs désirent annexer de
nouveaux territoires.

Ainsi, le congrès de vienne débute le 23 septembre 1814. Il regroupe les grandes nations
européennes, victorieuses comme défaites et des groupes faisant savoir leurs revendications (on
pourrait parler aujourd’hui de lobbies).

4 instigateurs principaux : - Russie : le tsar Alexandre 1er

- Autrice : le ministre des Affaires étrangères Metternich

- UK : le Secrétaire d’état Castlereagh

- Prusse : Hardenberg nommé pour l’occasion

Ce congrès est dominé par la volonté commune de paix mais toutefois des divisions règnent (Russie
vs Angleterre. L’Angleterre, soutenue par Metternich, veut assurer son hégémonie maritime et
souhaite un équilibre européen des superficies tandis que Russie veut se constituer en Fédération
d’états en accord avec la Prusse, qui voit là une occasion de devenir l’Allemagne, elle aussi fédérale).
La France y est représentée par Talleyrand.
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ii. Une nouvelle carte de l’Europe

Ordre géopolitique suivant ce congrès : L’acte final du congrès de vienne est décidé le 9 juin 1815.
L’Angleterre obtient des appuis stratégiques dans la méditerranée (Malte, les îles ioniennes) et dans
la baltique (Héligoland). La Prusse, grande gagnante, annexe de nombreux territoires (saxe,
Allemagne réinhale) et devient une grande puissance. La Russie quant à elle annexe le grand-duché
de Varsovie (moitié est de la Pologne) de la Finlande. L’Autriche enfin obtient le nord de l’Italie
(Piémont-Sardaigne) et se transforme ainsi en bloc central. Au niveau des perdant, la France retrouve
son tracé d’avant 1792 et les guerres révolutionnaires et est condamnée à payer des dettes. La
Pologne est écartelée (comme à son habitude) entre Russie et Prusse ; les Belges sont soumis à la
couronne des pays bas et l’Italie est morcelée en 7 états (dont 4 appartiennent à l’empire
d’Autriche).

iii. Maintenir la paix, contre-révolutions et diplomatie

Création d’alliances : La Sainte Alliance est signée le 26 septembre 1815 et réuni les principaux
royaumes européens à l’initiative du tsar Alexandre 1er. Elle est signée par le roi de Prusse et
l’empereur d’Autriche. Ils s’engagent à « prendre en règle les préceptes de justice, de charité et de
paix du christianisme ». Ils se considèrent unis par des liens de fraternité et ils doivent se prêter
assistance en toute circonstance. Les souverains ont le devoir d’être comme des pères pour leurs
peuples. L’Angleterre juge ce traité trop mystique et anti-libéral et refuse donc le signer.
Cependant, l’alliance de novembre 1815 réunit ces trois ci avec l’Angleterre (alliance militaire
uniquement). En 1818, La France est intégrée à ce concert des nations et à la nouvelle Quintuple
Alliance.
Le concert des nations repose sur le système Metternich qui avantage évidemment l’Autriche. Il pose
comme fondement des Restaurations la fixité des lois, leur clarté et leur universalité (connue de
tous). Ainsi, il installe un conservatisme qui agirait comme fixateur des instabilités installées par la
Révolution française. Aussi, il promulgue la lutte contre les groupes d’ampleur à l’intérieur de l’état
(sociétés secrètes comme nations intérieures).

b. La restauration monarchique en France

i. Le retour au pouvoir des bourbons, une légitimité précaire.

Début précaire de la restauration : En 1814, deux France s’affrontent. D’une part, les républicains
souhaitent conserver les acquis de 1789 et les inscrire dans la future constitution française. D’autre
part, les monarchistes n’accordent pas d’importance à celle-ci et plaident pour un retour pur et
simple à la monarchie absolue de droit divin. Ainsi, en avril 1814, Louis XVIII retourne au pouvoir.
Napoléon 1er revient pour les 100 jours, il fuit en Belgique mais revient tout de même après. Il est
soutenu par les autres monarchies européennes. Toutefois, les bourbons étant en exil depuis près de
25 ans, ils ne connaissant rien à la situation géopolitique française. Ainsi, le frère de Louis XVI arrive
au pouvoir avec pour seul but de revenir à l’Ancien Régime, en pensant que les idées
révolutionnaires avaient été tassées par l’Empire et son pouvoir absolu. Cependant, il comprend vite
qu’un compromis doit être trouvé : il ne veut pas se mettre à dos la population. Il promulgue donc la
Charte, malgré la contre-indication de son frère, le duc d’Artois et futur Charles X.

ii. La charte, une constitution qui refuse son nom

La charte : Louis XVIII met en place ce texte contre-révolutionnaire (renvoie au texte noble de la
magna carta d’Angleterre), qui est octroyée (= imposée) par lui-même. Elle indique qu’en lui réside
en France l’autorité tout entière. Il s’agit de la mise en place d’une monarchie constitutionnelle. Louis
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XVIII, dans une volonté symbolique de légitimité, la place à la XVIIIe année de son règne, pour faire
débuter celui-ci dès la mort de Louis XVI. Il est « roi de France par la grâce de Dieu », ce qui traduit
cette volonté de retour à l’ancien régime. Il est aussi roi de France et non roi des Français,
symboliquement cela anéanti la notion de souveraineté populaire.

Un régime monarchique : Cependant, ce régime reste un régime constitutionnel. L’essentiel des


acquis de la Révolution (liberté de culte, de la presse, isonomie, égalité devant les impôts, devant la
justice, respect de la propriété privée…) est conservé. Le Roi conserve néanmoins le pouvoir exécutif
(politique extérieure, il a le droit aux ordonnances), et partage le législatif avec le parlement
bicaméral (chambre des pairs nommée par le roi et héréditaire ainsi que chambre des députés, élue
au suffrage censitaire – 100 000 électeurs qui doivent avoir 30 ans minimum et payer 300 francs
d’impôts). En effet, le roi propose les lois qui sont discutées et votées par le parlement. Celui-ci a un
droit d’adresse au roi. Les ministres eux sont nommés par le roi et lui doivent obéissance. Ce régime
n’est ni démocratique ni parlementaire, mais l’exercice le plus pure du régime constitutionnel. Il
garde cependant une certaine libéralité sur le modèle anglais (création de partis = vie politique)

2. Un ordre rapidement ébranlé par l’essor du libéralisme et des mouvements des nationalités.

a. L’essor des aspirations nationales et libérales en Europe

i. La montée du libéralisme

La démocratie réside dans la souveraineté du peuple. Le libéralisme peut être économique ou


politique. Le libéralisme politique consiste on instauration d'une liberté individuelle et collective et à
tous les niveaux, tandis que le libéralisme économique prône la liberté complète des échanges.

ii. Aux sources des mouvements de nationalité

Mouvement de nationalité : Les mouvements de nationalité cherchent à faire fusionner nation et


état. Il existe 2 nationalismes différents. Le nationalisme libéral d'abord trouve son origine dans la
Révolution française. Il s'inspire des idées des lumières (d'universalisme) et des idées
révolutionnaires (droit des peuples à disposer d'eux-mêmes). Il est caractérisé par le droit des
peuples à construire leur patrie. Ensuite le nationalisme allemand (le Volksgeist) est plus
conservateur et s'appuie d'abord sur une histoire une langue et une culture commune. C’est un
nationalisme plus objectif que sentimental.

Les idées nationalistes et libérales se diffusent progressivement dans la bourgeoisie urbaine


intellectuelle (journalistes, étudiants et autres figures progressistes) et ce à travers des réseaux de
sociabilité (cafés, presses voire sociétés secrètes). Ce nationalisme conduit à une effervescence qui
entraîne une véritable volonté d'émancipation des peuples dans les années 1820.

iii. Les mouvements insurrectionnels des années 20

Le cas de l’indépendance grecque : La Grèce fait partie à cette époque de l'empire ottoman. Une
révolte notable eu lieu en janvier 1822 à Épidaure. Proche des Russes (eux-mêmes orthodoxes),
espérer leur soutien. Cependant, en vertu de la quintuple alliance, La Russie ne peut intervenir sous
pression des prussiens et des Anglais. Ainsi, les Turcs se venge à Chios, où 20 000 civils sont tués et
les survivants sont vendus comme des esclaves. Une véritable culture philhellène se développent en
France en Europe. Eugène Delacroix réalisa donc son tableau Le Massacre de Chios en 1822 pour
plaider la cause des Grecs auprès des cercles dirigeants. Face à la pression russe, qui n'est plus sous
le joug de l'Angleterre et de la Prusse, La Grèce est proclamée par l'empire ottoman en 1830.
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Dans la même veine, En Italie de nombreuses insurrections ont lieu dès 1820, notamment dans les
royaumes des Deux-Siciles et de Piémont Sardaigne.

b. La réaction des monarchies

i. Une répression de grande ampleur

En Russie : le tsar Nicolas premier mène une force de réaction qu'il a de se voir les intellectuels et
l'armée (période d'illégitimité). Il place ces répressions sous une enseigne à 3 principes : orthodoxie,
autocratie et nationalité. En somme, une religion, un seul tsar et une identité propre dans un unique
état. Autrement, il renforce son pouvoir en suspendant les assemblées, en assoyant son contrôle de
la presse et en épurant les universités afin d'instaurer un élitisme. Un schéma similaire se reproduit
en Italie.

En Angleterre : traditionnellement une terre libérale mais aristocratique, L'Angleterre et bouleversé


par la révolution industrielle anticipée qui fut la sienne. Celle-ci est le cadre de la naissance de la
classe ouvrière, qui fait savoir son mécontentement et exprime des idées révolutionnaires. La
répression est forte contre la revendication du suffrage universel et l’isonomie. Pour casser ce
mouvement radical les Anglais entament une série de réformes modérées.

ii. En France, une évolution réactionnaire du régime (1824 – 1830)

Une France tripartite : La France est divisée encore une fois, mais cette fois-ci entre 3 courants. Les
ultras sont les nostalgiques de l'ancien régime, ce sont les monarchistes les plus radicaux. Les
constitutionnels cherche un compromis entre démocratie et régime monarchique. Enfin les libéraux
souhaitent un régime parlementaire, ou du moins une démocratie. D'autre part, les oppositions
clandestines fleurissent telles que les républicains, les bonapartistes, et d'autres, qui s'organisent en
société secrète et programment de nombreux soulèvements et tentatives de coup d'état.

Le carbonarisme : ce mouvement, né à Naples en opposition à Napoléon premier, est dérivé des


francs-maçons. Il s'installe en France en 1818 et réunit les opposants au régime monarchique. De
1820 à 1822, ils organisent de nombreuses tentatives de coup d'état et d'insurrection qui aboutissent
à la révolution des 3 glorieuses de juillet 1830. Par exemple, louis-napoléon Bonaparte en faisait
partie.

Une fin dans le désordre pour la Restauration : A la mort de Louis 18 en 1824, c'est son frère Charles
X qui arrive au pouvoir. Des élections confirment la prépondérance des ultras chez les électeurs.
Ainsi, en exaltant le passé brillant de la France grâce à des figures telles que Hugo, Chateaubriand ou
Lamartine, il assoit petit à petit un pouvoir de plus en plus absolu. Il est sacré à Reims, et renoue avec
le religieux (loi sur le sacrilège : travaux forcés pour les vols dans les églises, mort si profanation des
hosties). En 1830, à travers une série d'ordonnances, il convoque de nouvelles élections (aboutissent
à une assemblée libérale) à la suite desquelles il dissout chambres des députés, et nomme des
nouveaux ministres ultras (tel que le prince de polignac). Le 26 juillet 1830, une nouvelle série
d'ordonnances est parue en vertu de l'article 14 de la charte. Ainsi, Charles x légifère la suppression
de la liberté de la presse, le rétablissement de la censure, la dissolution de la 2nde chambre du
Parlement, et la modification du régime électoral. Ces mesures font suite à une volonté de rétablir la
noblesse contre une bourgeoisie qui obtient de plus en plus de pouvoir. En effet, la modification du
régime électoral ne prend plus en compte l'impôt sur le revenu dans le cens. De cette manière, les
bourgeois et autres industriels, étant riche de monnaie et moins de propriété, sont mises à l'écart de
ce nouveau suffrage. Cela conduit à la révolution des 3 glorieuses les 27 28 et 29 juillet 1830. En bref,
elle faisant infiniment moins de morts que la première Révolution française, elle se déroula tout de
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même dans la violence et parti de Paris pour se diffuser dans toutes les grandes villes de province.
Ces villes aux rues étroites furent couvertes de barricades pour empêcher les autorités d'intervenir.

3. L’Europe en Révolution

a. La vague révolutionnaire de 1830

i. Les Trois Glorieuses et l’avènement du « Roi Citoyen » en France

Un contexte explosif : Ces révoltes sont directement dues à la parution d’ordonnances par Charles X.
La bourgeoisie, en pleine expansion, est durement impactée (journalistes = suppression de la liberté
de la presse). Ainsi, commerçant et industriels fermement leurs ateliers et conduisent leurs ouvriers
vers la révolte. Adolphe Thiers, personnage clé du 19e siècle français, organise la révolte
journalistique et revendique le règne du Duc d’Orléans. Ainsi, sentant la force contestataire émanant
des ouvriers, c’est une monarchie constitutionnelle qui est instaurée.
Le 9 aout, le Duc d’Orléans accepte sa nouvelle position. Il est proclamé roi des Français sous le nom
de Louis-Philippe 1er. Il abandonne le principe de monarchie de droit divin et revisite la charte
(notamment l’article 14 sur la parution d’ordonnances est
supprimé, le catholicisme n’est plus religion d’état, la chambre
des pairs perd son hérédité et le drapeau tricolore est rétabli).
Ainsi, on observe une suppression des références à l’Ancien
Régime.

Le portait officiel de Louis Philippe 1er : Son tableau de sacre a


pour mission de mettre en avant la charte, sur laquelle il s’appuie,
et de marquer une rupture avec les monarques absolus d’antan
(le rouge remplace le bleu ; le fond est ouvert sur les tuileries et
non drapé…). Ainsi, en sa qualité de roi citoyen, il cherche à créer
une proximité avec le peuple qui se traduit aussi dans sa vie
quotidienne (ses fils faisaient leurs études au lycée, il se baladait
dans les rues sans cortèges…). On pourrait qualifier cette
monarchie de constitutionnelle de droit bourgeois.

ii. Les révolutions en Europe

Le cas polonais : Le 29 novembre 1831, une révolte sans pareil éclate à Varsovie, qui conduit à la
fuite du tsarévitch (frère du tsar et grand-duc de Varsovie) Constantin. En janvier 1831 débutent de
nombreuses luttes à l’intérieur même des révolutionnaires (naitre monarchistes et républicains). Cet
état instable favorisa alors les armées Russes pour mater cette révolution le 8 septembre 1831 et
prendre Varsovie. Cela marque le début de la grande émigration (8 500 exilés arrivent en France, qui
a par ailleurs refusé son soutien aux polonais).

Le cas Belge : Suite aux révolutions victorieuses du 23 au 27 septembre 1830, la Belgique gagne son
indépendance le 4 octobre 1830, jour auquel elle adopte sa constitution. Ainsi, en novembre 1830, la
Belgique est reconnue comme nation indépendante au Congrès de Londres. Le 21 juillet 1831,
Léopold 1er, roi des Belges, prête serment à la constitution ce qui marque son arrivée au pouvoir.
Cependant, la hollande fait savoir son refus en tentant d’envahir la Belgique, mais cette tentative est
stoppée nette avec l’aide la France et de l’Angleterre.

iii. La circulation des idées en Europe


Chapitre 2 : L’Europe entre restauration et révolution (1815 – 1848)

Des contestations mutualisées : Entre 1830 et 1848, les mouvements nationaux et le libéralisme
progressent en Europe. En Italie, dès 1831 (Mazzini), on constate l'apparition de mouvements
républicains. En Allemagne, l'effervescence patriotique et démocratique (mai 1832 - fête patriotique
à Hambach) s’organise. Les patriotes et démocrates fuient les pays avec une forte impression pour
trouver refuge en Angleterre, en France, ou encore en Suisse. Cela crée une diffusion européenne
des idées nationales et socialistes. Cela est exacerbé par la crise économique des années 1844 à
1848, qui transforme l'Europe en terreau favorable à la vague révolutionnaire.

b. Le printemps des peuples (1848)

i. L'échec de la monarchie de Juillet

Une fin de règne toute autant désastreuse : Durant son règne Louis Philippe se mit à dos la majorité
de ses soutiens. Par exemple le soutien des ultras (légitimistes) on est en pas assez radical, en outre il
ne s'appuie pas suffisamment sur la bourgeoisie et manipule la Chambre des députés, pour servir ses
intérêts.  Le système politique français étant très fermé, malgré l'élargissement du cens électoral, les
masses populaires ne peuvent pas voter. Ainsi, les libéraux français les plus radicaux désirantes un
système politique purement démocratique au suffrage universel vont faire sécession de ceux qui se
complaisent du système inspiré par les Anglais. De plus, le terreau social est très explosif. En ces
temps d'épidémie, la différenciation est très nette entre classe privilégiée et peuple parisien.

Les banquets : pour préparer les élections, les partis politiques organisent des banquets (les réunions
officielles étant interdites) pour diffuser leurs idées. Louis Philippe, par peur de l'opposition, tente de
les interdire (final d’une série de 70 banquets le 22 février 1848). Ainsi, la bourgeoisie organise une
révolution place de la Concorde les 22, 23 et 24 février 1848. La monarchie de Juillet est remplacée
pour céder place à la 2nde République. Lamartine est à l'origine de sa proclamation. Il affirme que
cette révolution s'inscrit uniquement dans le contexte français, il n'a pas vocation à se diffuser à
travers l'Europe. Ayant en mémoire les guerres de 1792, il appelle à la paix. Toutefois, la majorité des
pays d'Europe entre en révolution (Autriche, Prusse, Italie), ce qui menace l'ordre établi en 1815. Par
exemple, La Hongrie souhaite être reconnu des Autrichiens. Elle fait savoir son désir de constitution,
et ses revendications libérales et nationales.

ii. La Révolution de février

Un contexte encore une fois explosif : Le 22 février 1848, durant les révoltes de la place de la
Concorde, 10 révolutionnaires se font tuer. Ainsi la garde républicaine étant la garde personnelle du
roi, celui-ci est obligé d'abdiquer. À la surprise générale, le 24 février, la 2nde République est
proclamée. Il s'agit de la 3e révolution française victorieuse. Celle-ci s'incarne dans plusieurs
mouvements, et plusieurs figures qui composeront le gouvernement provisoire. Par exemple,
Alphonse de Lamartine ou Louis blanc.  Le 14 mars 1848, ce gouvernement lance un concours pour
une œuvre allégorique de la 2nde République. Ainsi, en plus de la reprise des symboles et valeurs de
la première république, on assiste à une végétalisation des œuvres présentées, ce qui installe l'idée
de renouveau en plus de la fraîcheur de la liberté.

Une effervescence démocratique : Entre février et juin 1848, on assiste à la naissance de plus de 300
journaux, clubs, devises ou encore fraternités. Il va s'agir d'un pilier solide des revendications des
droits dans ce régime. Le regroupement des écrivains et des journalistes crée une véritable
effervescence de la démocratie. Par exemple, le 27 avril 1848, l'esclavage est aboli par Victor
Schoelcher. Des évolutions sont faites aussi dans le domaine du droit du travail. Au lendemain de la
révolution, on assiste à la création d'ateliers nationaux, pour lutter contre l'inactivité. C’est le début
des associations de travailleurs. Marx et Engels se rencontrent à Paris, et écrivent le manifeste du
Chapitre 2 : L’Europe entre restauration et révolution (1815 – 1848)

Parti communiste qui appelle à la révolution populaire à travers l'Europe. C’est une véritable
réorganisation de l'Europe, qui trouve par des moyens autrement différents que ceux employés par
le congrès de Vienne une instauration de la paix. Par exemple, Metternich, alors chancelier d'état de
l'empire d'Autriche, est condamné à la démission par une foule d'ouvriers et d'étudiants le 13 mars
1848. Le 6 octobre 1848, le ministre des Armées, symbole du pouvoir, est pendu en Autriche. Cette
révolution viennoise et parisienne, car il ne s'agit en réalité que d'une seule, gagne toute l'Europe, à
l'instar du Royaume de Prusse, qui se donna une constitution et du Royaume de Piémont-Sardaigne
qui fit de même. Tous les États italiens tendirent à l'indépendance. L'Allemagne voit la naissance de
son identité nationale. En somme cette diffusion à grande échelle touche à la grande majorité des
pays d'Europe (sauf la Pologne qui bien évidemment reste une victime jusqu'au bout).

Printemps des peuples : ensemble de soulèvements révolutionnaires du printemps 1848 en Europe. Il


est à la convergence de plusieurs mouvements et rassemble toutes les revendications nationales,
libérales, démocratique et sociale à cette période.

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