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Arthur Chambon

Groupe 3

Droit administratif
Commentaire séance 6 :

. La relation entre le droit international et le droit interne français n’a pas toujours été
celui qu’il est aujourd’hui. En effet celle-ci a commencé au cours du 20ème siècle, notamment
à partir des années 30 avec l’apparition de la thèse moniste, thèse qui sera consacrée dans la
Constitution de 46 via l’alinéa 14 du préambule, ce dernier précisant que « la République
française se conforme aux règles de droit public international ». La relation entre le juge
administratif et le droit international vas également évoluer, notamment en ce que le Juge
administratif puisse l’interpréter. De même pour l’administré qui se verra octroyer grâce aux
jurisprudences la possibilité d’invoquer ses règles de droit public international. L’arrêt étudier
reprend ces principes, c’est un arrêt du Conseil d’Etat rendu le 28 décembre 2005. Il porte sur
l’utilisation du droit international par un administré.
Un syndicat d’agglomération demande l’organisation d’un débat public afin de réaliser une
unité de traitement de déchets ménagers dans une zones industrielle. Ils feront signer un
contrat de délégation de service public portant sur leur projet a la communauté urbaine le 4
juillet 2005.
Voulant la réalisation de ce projet le syndicat saisit le 28 septembre 2004 la commission
nationale du débat public. La commission rejette cette saisine le 1 er décembre 2004 au motif
que le coût prévisionnel du projet était inférieur au coût minimum fixé par l’annexe au décret
du 22 octobre 2002. Le syndicat fait donc un recours pour excès de pouvoir afin d’annulé la
décision prise en première instance. Un appel est alors formé auprès du Conseil d’Etat.

Le syndicat d’agglomération nouvelle Ouest-Provence soutient que les stipulations des


paragraphes 2 et 3 de l’article 6 de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information implique
l’organisation d’un débat public au sens des article L. 121-1 du code de l’environnement et
suivant. Il souhaite également utiliser la directive 85/337/CEE du Conseil du 27 juin 1985
concernant le caractère illégale de leur projet allégué par la commission nationale du débat
public.
Un administré peut-il se prévaloir du droit internationale contre une décision individuelle ?
Les juges du Conseil d’Etat considèrent que le projet, bien que le contrat de délégation de
service public fut signé par la communauté urbaine, était litigieux car le budget était inférieur
au budget minimum prévu par l’ordonnance l’encadrant. Par conséquent il y a une
méconnaissance des stipulations de la convention au droit d’information. En conséquence
rejette la demande tendant à l’annulation de la décision prise en première instance par la

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commission nationale du débat public et met à la charge du syndicat le paiement à la
communauté urbaine la somme de 4 000 euros au titre des frais que celle-ci a exposés.
Tout dépend du type de traité que l’administré compte utiliser contre la décision individuelle
qu’il souhaite annuler. Le critère temporel de la situation joue également, un administré
faisant sa demande d’annulation en 2005 n’aura pas les mêmes possibilités d’utilisation du
droit international qu’un administré faisant sa demande d’annulation en 2022. En l’espèce la
demande d’annulation de l’administré a lieu en 2005, le Conseil d’Etat avait correctement
interpréter la convention européenne utiliser par l’administré (I). Cependant bien que
l’administré ait pu se prévaloir de la convention, il ne pouvait pas se prévaloir de la directive
(II).

I/ la bonne application de la convention européenne de la part du Conseil d’Etat :


Dans cette arrêt, l’administré n’a pas respecter correctement toutes les conditions qui lui été
imposées afin d’utiliser une convention dans le but d’annuler une décision individuelle (A). De
plus les juges administratifs avaient la possibilité de l’interpréter, et l’ont correctement fait
(B).
A) le cadre stricte des conditions d’utilisation d’une convention européenne par un
administré contre une décision individuelle.
La demande du requérant dans cet arrêt peut être séparée en deux partie distincte dans son
utilisation de la convention. Pour qu’un administré puisse se prévaloir d’une convention pour
annuler une décision individuelle il faut deux conditions prévus par l’article 55 de la
Constitution mis en place par l’arrêt Niccolo en 1989. Tout d’abord il faut que la convention
soit ratifiée et approuvé par l’état, puis il faut que la convention soit publiée pour qu’elle est
un effet dans notre droit interne, notamment par décret. Dans l’arrêt l’administré respecte
ces conditions, la convention invoqué portant sur l’accès à l’information, la participation du
débat public, est une convention ratifier par la loi n°2002-285 du 28 février 2002 puis publier
dans le journal officiel par le décret n°2002-1187 du 12 septembre 2002. Il faut que cette
convention soit publiée car nul n’est censé ignorer la loi. Le requérant pouvait se prévaloir de
la convention notamment du paragraphe deux et trois de l’article 6.

Cependant le requérant n’a pas respecté un des caractères essentiels des conditions
d’utilisation de cette convention. Il ne peut pas se prévaloir du paragraphe quatre de l’article
6 de la convention car cela appartient aux relations entre états comme cité dans l’arrêt « des
stipulations du paragraphe quatre qui, en tout état de cause, créent seulement des obligations
entre les Etats parties à la convention et ne produisent pas d’effets direct dans l’ordre juridique
interne ; qu’il suit de là que le syndicat d’agglomération requérant n’est pas fondé ». Le
requérant ne peut que se prévaloir des effets directs de la conventions or ce qui régis
seulement les relations entre états relève d’effet indirect.
Bien que le requérant dans l’arrêt pût seulement se prévaloir des effets direct de la
convention, les juges du Conseil d’Etat on interpréter correctement sa demande.

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B) La juste interprétation de la convention européenne par le Conseil d’Etat.

Les juges administratifs n’ont pas toujours eut la possibilité d’interprété un traité
internationale. Ce droit a été mis en place avant la date de l’arrêt par l’arrêt Gisti rendu le 29
juin 1990, il précise que le juge administratif devient compétant pour interpréter les
stipulation d’un traité internationale. Avant l’arrêt Gisti l’interprétation de ces traités se faisait
par le ministère des affaire étrangère. Dans l’arrêt les juges administratifs sont donc
compétents pour interpréter la convention utiliser par l’administré. Ils jugent correctement le
fait que les paragraphes 2 et 3 de l’article 6 de la convention on un effet direct « Considérant
que les stipulations des paragraphes 2 et 3 n'impliquent pas, par elles-mêmes, contrairement
à ce que soutient le syndicat d'agglomération requérant, l'organisation d'un débat public au
sens des articles L. 121-1 et suivants du code de l'environnement ». Et relèveront le fait que le
requérant ne peut pas se prévaloir des effets indirects de la convention en ce qui régis les
relations entre états « il en est de même des stipulations le paragraphe 4 qui, en tout état de
cause, créent seulement des obligations entre les Etats parties à la convention et ne produisent
pas d'effets directs dans l'ordre juridique interne ; qu'il suit de là que le syndicat
d'agglomération requérant n'est pas fondé ».
De plus ils jugent que le syndicat ne peut se prévaloir de cette convention car se base sur un
projet litigieux « qu'il suit de là que le syndicat d'agglomération requérant n'est pas fondé à
soutenir que l'absence d'un tel débat préalablement à la mise en œuvre du projet litigieux ».
Le projet étant litigieux car son budget était inférieur au budget minimum prévu par
l’ordonnance l’encadrant « a rejeté cette saisine au motif que le coût prévisionnel des
bâtiments et des infrastructures de l'unité de traitement envisagée était inférieur au seuil de
150 millions d'euros, fixé par l'annexe au décret du 22 octobre 2002 relatif à l'organisation du
débat public et à la Commission nationale du débat public ».
Bien que le requérant pût se prévaloir d’une partie de la convention, il ne pouvait pas le faire
en ce qui concerne la directive 85/337/CEE du Conseil du 27 juin 1985 concernant l’évaluation
des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement.
II/ L’impossible effet direct d’une directive de la part d’un administré :
Dans cette période où se situe l’arrêt l’utilisation d’une directive dans le but d’annuler une
décision individuelle par un administré est inapplicable (A), c’est pour cela que les
jurisprudences futurs étendront ce pouvoir (B).
A) l’inapplicabilité d’une directive par un administré contre une décision individuelle.
L’administré dans l’arrêt ne peut pas se prévaloir de la directive, ne peut pas la faire appliquer.
Pourtant l’arrêt Rothmans prévoyait que les directives européennes primaient sur le droit
national. L’arrêt a été rendu en 2005 or ce n’est que depuis l’arrêt Cohn Bendit en 1978 que
l’administré s’est vu le droit d’utiliser une directive contre une décision individuelle être retiré,
rendant impossible de s’en prévaloir. En effet un arrêt de la Cour de justice européenne rendu
le 5 février 1963 nommé Van Gend Loos montre que l’administré pouvait invoquer une norme
européenne, puis l’arrêt Van Duyn de cette même cour avait étendu ce droit au directive

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européennes. Après l’arrêt Cohn Bendit au moment de l’arrêt étudier, les directives dans leurs
formes simple ne permettaient pas de s’en prévaloir, il faut que cette directive, comme pour
la convention, passe par une loi de transposition. Dans l’arrêt le requérant utilise la directive
sous sa forme simple, c’est-à-dire non transposée. En outre quand bien même la directive
serait transposée il faudrait qu’elle soit en plus publiée dans le journal officiel pour que cette
directive possède un effet dans notre droit interne. Ors le requérant n’utilise pas une directive
transposée ni une directive publiée comme précisé dans l’arrêt via l’absence de ses mentions
« Vu la directive 85/337/CEE, du Conseil, du 27 juin 1985 concernant l'évaluation des
incidences de certains projets publics et privés sur l'environnement ».
Cependant les juges du Conseil d’Etat on correctement statués précisant que le requérant ne
pouvait se prévaloir de cette directive « Sur le moyen tiré de la méconnaissance des objectifs
de la directive 85/337/CEE, du Conseil, du 27 juin 1985 concernant l'évaluation des incidences
de certains projets publics et privés sur l'environnement ».
Ce caractère impossible de se prévaloir d’une directive sera rectifié plus tard par la
jurisprudence.
B) Une évolution bénéfique jurisprudentielle de ce droit.
Effectivement l’arrêt Cohn Bendit a créé une divergence en droit français. En effet l’arrêt
dispose que l’administré ne peut se prévaloir d’une directive. Ors avant cela était possible. Il
y a donc un retour en arrière jurisprudentiel. Ce n’est que le 30 octobre 2009 via un arrêt du
Conseil d’Etat nommé l’arrêt Mme Perreux que ce droit reviendra. L’arrêt Mme Perreux
provoque un revirement de jurisprudence vis-à-vis de l’arrêt Cohn Bendit. Il dispose à présent
que lors d’un recours en annulation exercé contre un acte individuel, une personne peut
invoquer la violation par l’administration des dispositions d’une directive, même si cette
directive n’a pas été transposer. Dans l’arrêt l’administré utilise une directive qui n’est pas
transposer, si l’arrêt s’était passé après Mme Perreux alors il aurait pu utiliser la directive.

Plus tard dans un arrêt du Conseil d’Etat nommé l’arrêt Gisti et Fapil, ce droit évoluera encore.
L’arrêt Gisti et Fapil rendu par le Conseil d’Etat le 11 avril 2012 dispose que « une stipulation
doit être reconnue d'effet direct par le juge administratif lorsque, eu égard à l'intention
exprimée des parties et à l'économie générale du traité invoqué, ainsi qu'à son contenu et à
ses termes, elle n'a pas pour objet exclusif de régir les relations entre États et ne requiert
l'intervention d'aucun acte complémentaire pour produire des effets à l'égard des particuliers ;
[…] l'absence de tels effets ne saurait être déduite de la seule circonstance que la stipulation
désigne les États parties comme sujets de l'obligation qu'elle définit ». Dans ce sens
l’administré de l’arrêt aurait pu se prévaloir de cette directive car quand bien même n’a pas
été transposer, ne régis pas seulement les relations entre Etats. Les juges du Conseil d’Etat
n’auraient donc pas pu statuer que l’administré ne pouvait pas se prévaloir de la directive
comme cité dans l’arrêt « Considérant que le syndicat d'agglomération requérant ne peut
utilement se prévaloir à l'encontre de la décision attaquée du 1er décembre 2004 de l'illégalité
alléguée, au regard des objectifs de cette directive ».

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