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268 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples Pour tout i € [1,N] on a done l’inclusion {k € [1,n] | lig >O} CK. L'égalité a démontrer est donc : N T&=2 The: keK i= KEK Il suffit de reprendre la démonstration de la proposition VII.1.2, en rem- plagant l'intervalle des entiers [1,] par Pensemble K pour prouver cette égalité. c) Supposons que 2 soit réunion de pavés P),...,Px d’intérieurs non vides, et éventuellement d’autres pavés d’intérieurs vides dont la réunion sera notée w, ensemble d’intérieur vide. Pour tout i € [1,N] posons P, = T] 4c, 00 pour tout k € [1,n], 4,4 est un intervalle réel d’intérieur ee[in] non vide de borne inférieure a, et de borne supérieure };,4 (> aiz). Soit 2 tel que a, soit minimal. Posons: Ap= Po {xe R" | a =ai} , et montrons A; C Fr(). On a bien sir Ay CW, il reste & prouver Ai CE. On voit que: NN {cE R" lay 0. Par hypothése [] 4 =1. Pour & € [1,n] posons: ke1 =UN{zeER® |x =ag} et Be=UN{xeE R” | a, =6,} - Les ensembles A, et By, , ot k € [1,n] , sont des pavés (n—1)-dimensionnels. n On voit que Fr(U) = U (Ax U By), et que l’intersection de deux de ces k=l ensembles A; U B, est vide ou de dimension < (n — 1), done de mesure (n—1)-dimensionnelle nulle. On démontre comme dans le Théoréme VII.1.2 que si P et Q sont des ensembles pavables au plus (n—1)-dimensionnels disjoints, alors: Mesjn—1j (P U Q) = Mesin—1) (P) + Mesin—1j (Q) 5 puis, que cette propriété s’étend au cas oii la mesure (n—1)-dimensionnelle de PQ est nulle. On peut alors démontrer par récurrence, que si Ay,..., Aw sont des ensembles pavables au plus (n—1)-dimensionnels, tels que la mesure (n—1)-dimensionnelle de l'intersection de deux d’entre eux soit nulle, alors : N Mestn—1j (U 4) a=1 N = ys Mesin—1} (Ae) - a1 Nous en déduisons que la mesure (n—1)-dimensionnelle de Fr(U) est: M (Mesjn—1] (Ak) + Mesin— 1] (Bg)) = 2 > Té- "kEL kal igk 270 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples n En tenant compte du fait que [] /, =1, on trouve: k=l ra Mesa (Fr(W)) = 2 Oy &=1 Le produit des réels 1//, > 0 étant fixé 4 1, on sait (inégalité arithmético- géométrique) que leur somme est maximum quand ces nombres sont égaux, donc égaux 4 1. Dans ce cas on a: Mesj,—1 (Fr (U)) = 2n. Conclusion: c’est pour les pavés cubiques de mesure m-dimensionnelle 1, que la frontiére est de mesure (n — 1)-dimensionnelle minimum. § VIL2 FONCTIONS EN ESCALIER ET LEUR INTEGRALE Exercice 1: On donne n€ N* et dE N (d= 2). Pour tout réel ¢ € [0,1], oo on note S> ax(t) d-* le développement propre de ¢ en base d. k=0 On pose 2 = 0,1)". On fixe (k1,...;4n) EN”. Soit f: 2— R, tr ag, (ti) + ag, (te) +... + 4x, (¢,)- Montrer que f est en escalier et calculer fy f.™ Soit k € N, montrons que la fonction a; est en escalier sur [0,1]. Nous noterons pq l’application Z — [0,d—1] qui 4 un entier fait correspondre son reste dans la division euclidienne par d. On voit facilement que pour tout t € [0,1] : ax(t) = pg (Ent (d*t)) Pour tout p € [0,d*—1]}, la fonction a, est constante sur l’intervalle [pd-*, (p+ 1)d-*[, et sa valeur est pa(p) ; la valeur de a, en 1 est 1 si k =0 et 0 si k>0. La fonction a est donc en escalier sur [0,1]. On obtient : dk-1 f= Dede. (0,1) amo La fonction py, définie sur Z est d-périodique. La somme de ses valeurs sur un intervalle d’entiers de cardinal d est indépendant de cet intervalle. Cette somme s est: s= > pal) y= Sin ED 0 d-1 P: VIL2 Fonctions en escalier et leur intégrale 271 Comme l'intervalle [[0,d* - 1] est ’'union de d*~1 intervalles consécutifs de longueur d on a: _,d(d-1) 4 d-1 = dh tl gk fe 2 2 On voit que chacune des applications fj; : t ++ ag,(t;) est en escalier sur 2 et que: d-1 -f #2. [4 font . n Lapplication f = )> fi est donc en escalier sur 2 et: a [rants Exercice 2 : Soit f : 2—R une fonction continue sur le pavé compact 2 (d'intérieur non vide) de R". Montrer que f est limite uniforme dune suite (fr)ken de fonctions en escalier : Q—+ Rom L’application f est uniformément continue sur le pavé compact. (2. Munis- sons R" de la distance provenant de la norme: lel] = sup fas} - i€[n] Soit ¢ > 0; il existe un réel a > 0, tel que pour tout (x,y) € @ tel que lly -2l] < a, alors |f(y) — f(x)| < ¢. On voit facilement qu'il existe un recouvrement de 2 par des pavés de diamétre < a. D'aprés le Théoreme VII.1.1, il existe un recouvrement de 2 par des pavés deux a deux disjoints, et tous de diamétre 0,..-,an >0 (nEN*). Calculer Pintégrale de fonction en escalier J suivante : En)s I - | Ent (z1) x... x Ent (tn) d(x1,. P ot P= J] (0x). k=1 Démontrons le lemme suivant : Lemme : Soient p et q des entiers tels que p+q = 7, des pavés compacts PCR? et Q CR‘, des applications en escalier f : P= R et 9: QR. Liapplication g : Px QR, telle que: (¥(1,.++4n) € PX Q) P(r, 52m) = fry By) Gaps 52 est en escalier sur P x Q et: Loe= hoe fon Supposons f = X,, ou A est un pavé inclus dans P, et g= Xg,0u B est un pavé inclus dans @. On voit que la fonction ¢ associée au couple (f,g) est dans ce cas la fonction caractéristique du pave Ax BC PxQ; elle est bien en escalier et : [ = Mesja) (A A) = Mes) (A) x Mesig (8) = fff g. JPxQ P Q Par bilinéarité, la propriété s’étend au cas ott f et g sont des combinaisons linéaires finies de fonctions caractéristiques de pavés, c’est-A-dire au cas it f et g sont en escalier. Fin du lemme En utilisant le lemme x — 1 fois, on démontre que lapplication f est en escalier sur (2, et que: it = Tf, B@ dz. VIL.3 Fonctions bornées intégrables 273 Par un calcul simple on obtient pour tout a> 0: f Ent (c) de = {0,a] En notant y(a) cette valeur, on obtient finalement : Ent (a) (Ent (a) ~ 1) ee + Ent (a) (a ~ Ent (a)) « I I (a) - k=l Exercice 4: Soit f : [0,1)° > R telle que f(0,0) = 0 et telle que pour tout (#,y) € R?, (zy) # 0,0), flay) = sin (atz)- Montrer que f n’est limite uniforme sur [0,1]° d’aucune suite de fonctions en escalier. m On voit que si c’était le cas, la fonction partielle g: [0,1] +R, 2+ f(x,0), serait limite uniforme d’une suite de fonctions en escalier sur l’intervalle com- pact (0,1]. Ce serait donc une fonction réglée, et elle aurait une limite quand x tend vers 0 par valeurs supérieures (strictement). Démontrons ce résultat plus précisément. Soit (i,) une suite de fonctions en escalier qui converge uniformément vers g sur [0,1]. La suite (,) est uniformément. de Cauchy. Pour tout n € N, notons ¢, la fonction [0,1] > R, continue en 0, qui coincide avec y, sur |0,1]. On voit facilement que la suite (%,) est uniformément de Cauchy sur [0,1] ; elle converge donc uniformément sur [0,1] vers une fonction continue en 0, g, qui coincide avec g sur ]0,1]. L’application g aurait donc une limite quand z tend vers 0 par valeurs supérieures, ce qui n'est pas le cas. La fonction f n’est donc pas limite uniforme sur [0,1]? d'une suite de fonctions en escalier. § VIL3. FONCTIONS BORNEES INTEGRABLES Exercice 2 : Une fonction de 2 (pavé compact) dans K (= R ou C) est dite réglée ssi elle est limite uniforme sur @ d’au moins une suite de fonctions en escalier. a) L'ensemble 9(Q, K) des fonctions réglées : 2 K est un sous-K-ev de ¥(Q,K) qui contient Esc(Q,K)) et €°(2,K) 274 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples et qui est en fait une sous-K-algébre. 6) Toute limite uniforme sur (2 d’une suite de fonctions réglées est réglée. c) Ona: RM, K) C R(Q, K), et Vinclusion est stricte. d) Soit f : 2 — [a,b] réglée (a,b réels, a 0 il existe une fonction en escalier y € Esc (§2, K), telle que || f — yl] <<. Soit f © ¥(2,K) qui est limite uniforme sur @ d’une suite de fonctions réglées (fn)nen+ Pour tout € > 0 il existe un entier n tel que |/f — fall < ¢/2 5 Ventier n étant fixé, il existe une fonction en escalier y € Esc (2, K), telle que |/f, —y|| = ¢/2; on a donc |/f —yl| s ¢. D’aprés ce qui a été dit ci-dessus, la fonction f est réglée sur (2. c) Toute limite uniforme d’une suite de fonctions Riemann-intégrables est Riemann-intégrable. I! est donc clair que les fonctions réglées, limites uni- formes de suites de fonctions en escalier, sont Riemann-intégrables. Montrons par un exemple que l’inclusion: &(2, K) C R(2, K), est stricte. Nous supposerons {2 = {0,1]” et K =. Considérons V’application f : 2 — K telle que pour tout (21,...,t) €Q, sit) =0 alors f(ty,...2q) = O, et si rz} #0, f(xj,-.--,%,) = sin(1/z,)- En procédant comme dans VIL3 Fonctions bornées intégrables 275 Vexercice 4 du § VII.2, on démontre que f ne peut pas étre réglée. Montrons qu’elle est cependant Riemann-intégrable. Soit ¢ > 0 ; sur le pavé compact 2. = (e/4,1]x [0, 1)" , la fonction f est continue donc Riemann-intégrable. Il existe par conséquent deux fonctions en escalier u et v: 2, + R, telles quevsf 0 il existe a > 0 tel que pour tout (41,42) € [a, oP, si |y2—yi| < @, alors |g(y2)—g(y1)| < €. L’application f étant réglée, il existe une application en escalier g € Esc(92,K)) telle que ||f — yl] < a. Nous en déduisons que pour tout x € S92, |g(f(x)) — 9(¥(z))| < €5 Yapplication. gag eat on excalien. Ligeplication go f ext dene sigiée aur 2. Exercice 3 : Soit f : Q— R, telle que toutes les fonctions partielles t > Fl@iy...,Ci-tyt, Cigi,---.2n) (t réel) soient croissantes. La a fonction f est-elle réglée Si n = 1, on sait qu’une fonction croissante est réglée. Montrons que si n 2 2, la réponse A la question posée est non. Soit @ = [0,1]°. Définissons f de la manire suivante; soit (x,y) € 2, si c+y <1 on pose f(x,y) = -1, si c+y > 1 on pose f(z,y) = 1, sic+y=1 et y > 0 on pose f(z,y) = sin(L/y), et enfin si x = 1 et y = 0 on pose f(z,y) = 0. Pour z € (0,1[, f(z,y) = —-l si y< 1-2, f(z,y) = sin(1/y) si y= 1-2, f(z,y) =1 si y > 1—- ; ces fonctions partielles sont croissantes. Siz =1, f(x,y) =0 si y=0, et f(x,y) =1 si y > 0 ; cette fonction partielle est croissante. Si y € 0,1], f(x,y) = —1 sizl—-y; ces fonctions partielles sont croissantes. Si y= 0, f(a,y)=—1 si x <1, et f(x,y) =0 si x =1 ; cette fonction partielle est donc croissante. Sila fonction f était réglée, c’est-a-dire limite uniforme d’une suite de fonc- tions en escalier, la fonction g: [0,1] +R, t— f(1—t,t) serait aussi réglée ; il est clair en effet que si vy est en escalier sur 2 la fonction t 4 y(1 — t,t) est en escalier sur l’intervalle (0,1). La fonction g admettrait donc une 276 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples limite quand ¢ tend vers 0 par valeurs supérieures. Or pour tout t € [0,1] , g(t) = sin(1/t) , qui n’admet pas de limite quand ¢ tend vers 0 par valeurs supérieures. Les fonctions g et f ne sont donc pas réglées. Supposons que 2 = [0,1]", ot n > 2. On peut poser F(x1,...,2n) = f(21,22), ou f est la fonction introduite ci-dessus. Il est clair que toutes les fonctions partielles de la fonction F sont croissantes, mais que F’ n'est pas réglée. Exercice 7 : || Trouver les f : 2 € continues telles que | fof] = fo lfl-= Soit f : 2 C continue telle que | fy f| = [a If]. I existe un complexe u de module 1, tel que u fy f € Ry. On a alors légalité: LLelee Lite fers fm d’oi, en posant g = uf, fi,(|g]—g) = 0. Les fonctions Re(|g|—g) et Im (|g| — g) sont continues, positives, et d’intégrale nulle sur Q. Elles sont donc nulles sur 2. Nous en déduisons uf = |u f| = |f|, soit encore f = u-1 |f|. La fonction f est donc nécessairement le produit d'une fonction continue positive et d’un complexe de module 1. Réciproquement, il est clair que cette condition est aussi suffisante pour que Wo fl = Sa lfl- § VII.4 ENSEMBLES BORNES MESURABLES Exercice 1: On considére dans R? une ligne polygonale fermée de m cétés (m = 3) sans point double. a) Montrer que cette ligne partage le plan en une région bornée “intérieure” et: une région non bornée extérieure. 6) Montrer que la région intérieure est mesurable. m a) Nous considérerons que cette ligne polygonale est tracée dans le plan d’Argand-Cauchy C. Soient (z;ier, ot I = Z/m 7, les sommets de la ligne polygonale que nous noterons I”. D’aprés les hypothéses, la famille (z)ier est injective, et pour tout (i,j) ¢J?, i #39, le segment [z;, 2.41] ne VIL4 Ensembles bornés mesurables 277 peut couper le segment [z;,2j41] que si 7 +1=i et alors l’intersection est {zi}, ousi i+ 1 = et Vintersection est {z;}. 3race & cette hypothése, pour tout 4 € I il existe un voisinage ouvert convexe C, du segment [z:, 2:41] qui ne coupe pas la partie de la ligne polygonale comprise entre les sommets 2;;2 et 2;-1 = 2i4m-1- On peut par exemple considérer la fonction continue : ei lz — tig) + [2 — | — [een — ad Cette fonction continue est positive et ne prend la valeur 0 que sur le segment. (zi, Zig] (6galité dans l’inégalité triangulaire) ; elle est donc minorée par un réel a, > 0 sur la partie de la ligne polygonale comprise entre les sommets Zi42 et 2-1 = 2i4m—1 (qui est une partie compacte); l'ensemble Cy = {2 EC | vilz) < 4/2}, intérieur d’une ellipse de foyers 2, et 241 , convient. Pour tout i€ J, nous noterons m, le milieu du segment [z:, 2:41] - On peut considérer comme acquis, que la ligne brisée de sommets 2-1, 2%, Z.41 et 2:42 découpe C, en deux parties ouvertes connexes, l’une coupant la demi-droite m, +i (zi.1 — 4) RY, située & gauche du segment: [2;, 2:41], que nous noterons G;, et l'autre, coupant la demi-droite m, — i(zi41 — z)R*, située A droite de ce segment, que nous noterons D;. L’intersection des ouverts convexes C; et Ci, est un ouvert convexe contenant 2,41 qui est. découpé par la ligne brisée 2;, 2:11, 242 est deux parties ouvertes connexes non vides: A; = Gy Cina = Gay NG: et Be = DAC = Diy NG Les parties connexes Di, et Dj; se coupent done au voisinage de 241 ; il en est de méme pour les ensembles Gi41 et G; Les ensembles D = |) D; et G = UG, sont des ouverts connexes qui ne ier er coupent pas la ligne polygonale I’ ; ils sont donc chacun inclus dans lune des composantes connexes de l’ouvert C\ I’. 278 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples Soit z € C\ TL; il existe une application continue ¢ : [0,1] > C telle que (0) = z et (1) = 2 ; l'ensemble {¢ € [0,1] | y(t) € F} est un compact non vide, soit c son plus petit élément (c > 0); on a y(c) € I’, et comme Cc = UC; est un voisinage ouvert de I, il existe ¢, 0 < € < ¢, tel que ier pour tout ¢ € Je—e,e[, p(t)e C\L; le point y(c—e/2) étant dans G ou dans D, on voit que z est dans la composante connexe qui contient D , ou dans la composante connexe qui contient G. Cela prouve que l’ensemble ouvert C \ I a au plus deux composantes connexes. Considérons la fonction : ate) = So Are (==) , ied définie pour tout z € C\ I’. Un complexe z¢ C\I' étant fixé, posons pour tout ie 7: 0; = Arg (=) €)-1,2| . % On a alors: l= Ya a 2 > that = [Je = exp (: ma) = el 2) | kez 7k ker ker Nous en déduisons que la fonction continue @ ne prend ses valeurs que dans lensemble 27Z, et est par conséquent constante sur les composantes con- nexes de C\ I" L’ensemble P étant inclus dans un disque fermé, on voit que l’ensemble C\I aexactement une composante connexe non bornée, celle qui contient le complémentaire d’un tel disque. Vu la définition de @, il est clair que la valeur de @ sur cette composante connexe non bornée est 0. Cette composante connexe non bornée de C\ LF est D ou G. Ecrivons: O(z) = Arg (=2)+ > Arg ( 1) . ieK\(0} Dans la somme ci-dessus, la deuxiéme fonction est continue au voisinage de mg (milieu de {zp, 21] ). La premiére fonction a pour limite +a quand z tend vers mo en restant & gauche du segment [zo, 21] et vers —a quand z tend vers mo en restant a droite du segment [zo,z;]. La valeur de @ sur G est donc la valeur de 9 sur D augmentée de 27. Cela prouve qu'il y a au moins deux composantes connexes, et par conséquent exactement deux. Nous avons donc démontré que l’ensemble C \ I’ a exactement deux com- posantes connexes, une non bornée sur laquelle la fonction @ est. nulle, dite VIL4 Ensembles bornés mesurables 279 composante extérieure, et une bornée, dite composante intérieure sur laquel- le la fonction @ est 2m si la partie D est dans l’extérieur, et —27 si la partie G est dans l'extérieur. Dans le premier cas on dira que la ligne poly- gonale (orientée) tourne dans le sens direct, et dans le second cas dans le sens indirect. b) La région intérieure est un ouvert borné ; c’est un ensemble borélien donc mesurable. Exercice 2: Soit A une partie bornée mesurable de R”, contenue dans Vintérieur w de 22. a) Montrer que pour tout € réel > 0 donné, il existe un ouvert Ue Cw tel que AC Ue et Mesini (Ue\ A) 0, il existe un ouvert borné U. et un compact K, vérifiant K, CA CU, et Mes (Ue\ Ke) S €. Montrer que A est bornée mesurable. b) Montrer que toute partie bornée mesurable A de R” est réunion d’un ensemble borélien et d’un ensemble négligeable. = Pour résoudre ces deux exercices établissons d’abord quelques résultats qui éclaireront le probléme. Proposition 1 : Soit U l’ensemble des réunions dénombrables de parties pavables incluses dans (2. Pour tout U Cc 2, U €%U si, et seulement si, Xy €Uq. Si U € % il est facile de voir que Xu € Us. Inversement soit U c 2 tel que Xy € Uy. Par définition, il existe une suite croissante de fonctions en escalier (f,)xem, qui converge simplement vers Xy. Pour tout k € N posons U, = {rE 22| fx(z) > 0} ; comme f, est en escalier, il est clair que cet ensemble est pavable. Si x € U, alors fy(x) ine 1, donc 3k € N , fe(z) > 0, soit encore Jk EN, c € Uy. Si TEEN, & € Uy, alors pour k assez grand f(z) > 0, done Xy(z) > 0, done c€U. En 280 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples conclusion U = LU Uy. L’équivalence est démontrée. ken Notons de maniére analogue ‘V l'ensemble des intersections dénombrables de parties pavables. Puisque le complémentaire dans d’un ensemble pavable est pavable, l'ensemble ‘V est ensemble des complémentaires dans {2 des éléments de U. On voit que V est aussi ’ensemble des V C 2 tels que XypeVvyg. Proposition 2 : Les éléments de U sont les réunions (qu’on peut supposer dis- jointes), d’un ouvert de R" inclus dans {2 et d’un élément de % de mesure nulle. m Soit U € UW; ensemble U est réunion d’une suite de pavés (Pp)xen 3 on voit que U est réunion de l’ouvert qui est la réunion dénombrable des intérieurs des pavés, et de la réunion des ensembles P \ Int (Pj) , qui est un élément de UW, négligeable. Réciproquement, on sait que tout ouvert relatif de Q est réunion dénombrable de pavés. La réunion d'un ouvert inclus dans 2 et d’un élément de W de mesure nulle est donc un élément de U. Proposition 3 : Une partie A C 2 est mesurable si, et seulement si, pour tout e>0, ilexiste UeU et VEV telsque VCACUC? et Mes(U\V)se.m Puisque U € U si, et seulement si, Xv € Ug. et que V € ¥ si, et seulement si, Xv € Vp, il est clair que cette propriété est suffisante. Supposons A mesurable, c’est-a-dire X4 € £p(). Soit « > 0; il existe ue Us et veVse telles que v <= X4 suet fp(u—v) <€/2. Il existe une suite croissante (uk)kcn de fonctions en escalier qui converge simplement vers u. Soit a > 0 que nous déterminerons ensuite en fonction de ¢. Pour tout k €N posons Ay = {x € 2 | uy(x) > 1 — a} ; il est clair que A, est pavable. Posons U = [J Ax, et montrons X4= Xy Sut+a.Sixred, kEN alors u(x) = 1 ; il existe un entier k tel que usz(x) > 1—a,d’ol 2 © Ag 3 donc zs €U. Cela prouve ACU. Si x ¢U, alors O= Xa4(x) = Xy(z) < u(z) < u(x)t+a. Sic €U, alors 3k EN, ug(x) > 1-a, done u(x) > 1-a, et l= Xy(z) < u(xz)+a. Cela prouve Xy 0 tel que a Mes(2) < ¢/4, on obtient un ensemble U ¢ U tel que ACU et Mes(U) < J, u+e/4. On obtiendrait de manitre analogue un ensemble Ve¥ telque VC A et Mes(V) = f,,v—e/4. On obtient donc UE % et Ve, tels que VCACU et Mes(U\V) 0, d’aprés la proposition 3, il existe un ensemble U € U, tel que AC UC 2 et Mes (U \ A) < €/2. D'aprés la proposition 2, il existe un ouvert OC 2, et VIL4 Ensembles bornés mesurables 281 un ensemble N € U négligeable (ensembles disjoints), tels que U=OUN. D’aprés le Lemme 1 du cours, il existe un ouvert O% tel que N c O! et Mes (O') < ¢/2. Ona done AC OUO! et Mes((OUO')\ A) 0 Vexistence d’un ouvert O de R® tel que ({2\A) C O et Mes(O\ (2\ A)) < ¢. A fortiori, comme ANO c O\(2\A), Mes(ANO) se. Soit K = Q\0, compact inclus dans §2. On vérifie A> K , A\K = ONA, et par conséquent Mes(A\ K) 0 il existe d’aprés les hypothéses un ouvert U. et un compact K, tels que K. C AC U,, et Mes(U, \ K-) 0 la fonction caractéristique de U, est élément de Ug, et celle de V, élément de Vg. Par définition, A est donc borné mesurable. b) On suppose comme dans a), A Cw C 92. D’aprés l'exercice 2 il exis- te une suite (Ox)xen d’ouverts inclus dans w, et une suite (Ky)een de compacts inclus dans £2, telles que pour tout kK EN, Kp C AC Og et Mes (Ox \ Ky) —+ 0. Posons B= (J Kx ; c'est un ensemble borélien et k00 REN BcA. Pour tout ke N, (A\ B) C(O, \ Kx), dot Mes(A\ B) < Mes (Ox \ Kk) L’ensemble A\ B est donc de mesure nulle. Tout ensemble borné mesurable est, done réunion d’un borélien et d’un ensemble négligeable. Remarquons que la réciproque est vraie, car les boréliens bornés sont bornés mesurables (Théoréme VII.4.1) et que les ensembles bornés négligeables sont, bornés mesurables de mesure nulle (Théoréme VII.4.2). Exercice 4 : Pour qu’une partie bornée N de R” soit négligeable, il faut et il suffit que pour tout réel ¢ > 0, il existe une partie A bornée mesurable de R” contenant N et telle que Mesjyj (A) 0 il existe une partie bornée mesurable A, telle que NC Ae C 2 et Mes(Ae) < €/2. Puisque A, est mesurable il existe une fonction u. € Ug telle que X4, < ue et Ip lte — Xa.) < €/2. On voit que pour tout ¢ > 0, 0 < Xn 0}. Soit ¢ > 0. Comme f est Riemann-intégrable, il existe deux fonctions en escalier sur 2, u et v, telles que u limsup f(t), Tn ic tor tor doi: w;(2) = (u~ v)(2) . Soit N la réunion des ensembles de points de discontinuité de u et de v ; comme la fonction u—v est en escalier, il est clair que N est pavable et de mesure nulle. En notant A un majorant de |f| sur (2, on obtient: O 0} est négligeable. Exercice 4: Soit A une partie bornée de 2 et X4: 2 — {0,1} sa fonction indicatrice. On dit que A est quarrable ssi, pour tout ¢ > 0, il existe des ensembles pavables P et @ telsque PCACQC2 VHS Sommes de Riemann 283 et Mes(Q\ P) <€. Montrer l’équivalence entre les conditions suivantes : (1) A est quarrable. (1) Xa est Riemann-intégrable. (III) La frontitre de A est négligeable. En outre, si ces conditions sont satisfaites, on a: Mes (A) = peeee ww (Mes (P)) = acocifta pay. (Mes (Q)) . P Les fonctions indicatrices des parties pavables incluses dans (2 étant en es- calier sur §2, il est clair que si A est quarrable, X,4 est Riemann-intégrable. Démontrons la réciproque. Supposons que X, soit Riemann-intégrable. Pour tout € > 0 il existe deux fonctions en escalier sur 2, u et v, telles que vs X40} ec Q={eEN|u(z)>1} . Montrons v< Xp < X4 <= Xg 0 alors v(z) < X4(z)=1= Xp(x). Size P,alors v(x) > 0,d'ot Xa(xz) > 0, dot cE A. Sie A, alors 1= X,(x) su(x),d’ot ce Q. Siz¢Q,alors XQ(x)=0 0 il existe des parties pavables P et Q incluses dans 2, telles que PC ACQ et: Mes (A) — ¢ < Mes(P) < Mes (A) < Mes(Q) < Mes (A) +¢ . On a donc bien les égalités : Mes(A)= sup — (Mes (P)) = inf (Mes (Q)) . i PCA, P pay. ACQCH, Q pay. Supposons A quarrable. Pour tout ¢ > 0 il existe deux parties pavables P et Q incluses dans 2 telles que PC AC Q et Mes(Q\P) se. On observe que : Int(P) CInt(A) et Adh(A) c Adh(Q) . Nous en déduisons Fr (A) C Adh(Q)\Int (P). Or Mes(Adh(Q)) = Mes (Q) et Mes (Int (P)) = Mes(P) donc Mes (Adh (Q) \ Int (P)) < ©. L'ensemble Fr(A) est donc quarrable de mesure nulle. En particulier il est négligeable. 284 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples Supposons maintenant que Fr(A) soit négligeable. La fonction X4 est continue en tout point intérieur & A (car localement constante) et en tout point intérieur au complémentaire de A dans 2. L’ensemble de ses points de discontinuité est donc inclus dans Fr (A). I] est négligeable, et d’aprés le Théoréme VIL.5.2, la fonction X,4 est Riemann-intégrable. Les propriétés (I), (II) et (III) sont donc bien équivalentes. Exercice 5 : | Démontrer avec soin lexistence de 1 au début de la preuve du Théoréme VIL.5.2. = La fonction f ; & — R est supposée continue en tout point d'une partie compacte LC §2. Montrons que pour tout € > 0, il existe 7 >0 tel que: (W(a,y)E Lx) |e-yll 0 et pour tout entier n <€ N°, il existe un couple (ty,y¥n) € Lx 2 tel que lta -Ynl| = 1/n et |f(tn)—f(yn)| > €. Comme L est compact, on peut. extraire de la suite (ta)nen- ume suite (2,,)cen, convergente vers un élément 1 L. Ona anssi yn, —> 1. L’application f étant continue en 1, nous en déduisons f(tn) — flv) <> Fl) — F() = 0, ce qui est contradictoire. La propriété est donc vraie. § VII.6 INVARIANCE AFFINE DE L’INTEGRALE Exercice 2: Soit (e1,€2,...,€n) une base de R”. On note T, l’ensemble des they +...4+tnén pour (t1,t2,...,n) € [0,1]" et tr+...4 ty 1. Calculer le volume n-dimensionnel de T;, en utilisant l'invariance affine de lintégrale ; (J;, est appelé un simplere n- dimensionnel). m Démontrons d’abord le lemme suivant : Lemme : Soit A une partie bornée mesurable d’un espace affine E muni dune unité de volume n-dimensionnel, et a: E -+ E une appli- cation affine d’application linéaire associée &. L’ensemble a(A) est borné mesurable et : VIL6 Invariance affine de l’intégrale 285 | (1) Mes (a(A)) = |det (@)} Mes (A). = Si @ n'est pas bijective, alors @(A) est une partie bornée incluse dans un hyperplan affine; elle est donc négligeable et on a bien l’égalité (1). Sup- posons a bijective. On vérifie X.(a)o@ = Xa, puisque x € A si, et seulement si, a(x) € a(A). La fonction Xycay = Xac a7) est donc A support borné, bornée intégrable, et : |det (@)| Mes (A) = |det (2)| | Xa= E = ff Xocss 20 |dee(@| = ff Xacay = Mesa) « E E Fin du Lemme. Remarquons en particulier que si @ est une homothétie de rapport 4 € Rt , alors Mes(a(A)) = A” Mes (A) . L’espace affine E est ici R” ; il est muni implicitement de son repére affine canonique. Soit a:E > EB, (t,...,tn) > trert+...+trén } Cest ume application affine. Par définition, le simplexe T;, est image par a du simplexe S, = {(t1,..-,tn) €R™ | t) +... +t, <1}. D’aprés le lemme, on a: Mes (T,) = |deta(er,---,€n)| Mes(Sn) , ott ® est la base canonique de R” . Soit L: R" + R” telle que pour tout (t),...,fn) € IR” : L(th,.-.stn) = (titi + teste tee tthe th tee ttn) L’application ZL est linéaire, son déterminant est 1, et on voit que: L(Sn) = {(t1,-.-,2n) ER" [OS 2 <...5 a, <1}, ensemble que nous notons C,,. D’aprés le lemme, Mes(S,,) = Mes (Cy). Soit ¢ © Gy ; on note Il, : R® +R”, (21,..-5En) > (Lo(1)5+++,Le(n)) + Il est clair que l’ensemble [0,1]” est stable par toute I, ,ol ¢ € S,,. D’autre part, pour tout (x1..-.,an) € [0,1]", il existe une permutation o (pas nécessairement unique) telle que (21,...,2n) € l2(C,). Nous en déduisons : ("= LU (Cr) - o€S, +p) € [0,1]", il existe une unique permu- >Zn) € lo(Cy) . L’ensemble des éléments de Pour toute suite injective (x1,. tation ¢ € SG, telle que (z1,.. 286 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples {0,1]" qui sont dans au moins deux ensembles !,(C,) différents, est done in- clus dans V’intersection de [0,1]" et de la réunion des hyperplans d’équations 2 =, ob (é,j) € [1,n]”, 1 # J j cet ensemble est un compact négligeable. Nous en déduisons : 1= SP) Mes(lg(Cp)) =n! Mes (Cn) 5 oS, puisque chaque ty est linéaire de déterminant (7) € {—1,1}. Nous en déduisons finalement : |deta(er,--. i ni Mes (Tn endl Exercice 4: Soit x un entier > 4, et F la sphére euclidienne 27+...+22 = 1 de R”. a) Calculer le volume d’un pavé cubique inscrit dans & , montrer qu'il est maximum parmi les volumes des pavés inscrits dans ¥. b) En déduire les parallélotopes de volume n-dimensionnel maxi- 2 2 2 , = q, mum inscrits dans un ellipsoide donné =} +...4+ + =1 de R” ay ay (a, >a) >... >a, >0). c) Montrer qu’il existe n +1 points de & distincts et deux deux équidistants (analogue du triangle équilatéral de R?, du tétraédre régulier de R°, etc.). Calculer le volume n-dimen- sionnel de leur enveloppe convexe. m Le produit scalaire canonique de deux éléments u ct v de R" sera noté (u |v). Le carré scalaire de wR" sera noté u? = (u | u). a) Nous démontrerons plus loin qu’un parallélotope inscrit dans ¥ est nécessairement de centre Porigine. La pavé cubique [] [~c,<] est insorit dans i=1 n ¥ si, et seulement si, )>c? = 1, donc soit si, et seulement si, c = 1//n. i=l La mesure n-dimensionnelle d’un tel pavé est 2" n7-7/?. n n Soit [] [~ei, ci] un pavé inscrit dans & ; on a par conséquent > c? = 1. Le i=l i=l n a volume de ce pavé est 2” |] c;, ilest maximum quand |] c? est maximum. a1 asl VIL6 Invariance affine de I’intégrale 287 D’aprés le théoréme de l’inégalité arithmético-géométrique, le maximum est atteint quand les c? sont égaux entre eux, c’est-a-dire quand le pavé est un cube. Montrons maintenant que les parallélotopes de mesure maximum inscrits dans ¥ sont les parallélotopes cubiques. Démontrons d’abord qu’un parallélotope inscrit dans £ est nécessairement de centre l’origine. Soit P un parallélotope inscrit dans &. On peut écrire: n p= {ar Sone ‘ ou aé F et (e1,...,e,) est une base de R™. Comme P est inscrit dans (root eFaat} . 1 ¥, pour tout (€1,-..,én) € {0,1}", a+ Seve; © F. Nous en déduisons : i=l a +2 (: a2 (« San) + (Sas) =1, (« San) =0. Ceci étant vrai pour tout (€1,...,£n) € {0,1}, nous en déduisons : (vie[1.n]) (ales) ce qu'il fallait démontrer. 0 dot a=0, Montrons maintenant, en reprenant les notations précédentes, que les vec- teurs (€1,...,€,) sont nécessairement deux & deux orthogonaux. Pour tout (€1;.--3€n) € {0,1)" ona ( dsa(a tn yea «) = 1. En particulier: 7 2 Yan) + (Ss) =1, i=2 i=? et: 288 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples (« Yan) =0. Ceci étant vrai pour tout (€2,...,é2) € {0,1}"7", nous en déduisons : dott: (Wie [2,n]) (e1!e)=0. On démontrerait de maniére analogue : (Wid €[LnPi4a) (eles) = Un parallélotope inscrit dans est donc l'image par une isométrie vectorielle d’un pavé inscrit dans ¢ ; la mesure de ce pavé est égale & la mesure du parallélotope, puisque le déterminant d’une isométrie est 1 ou —1. Il est alors clair d’aprés ce qui précéde, que les parallélotopes de mesure maximum inscrits dans ¥ sont les parallélotopes cubiques inscrits dans ¥. 6) Soit application gy: R” -+ R", (t1,-..,tn) 4 (@iti,.--,dntn voit que Pellipsoide € de l’énoncé est l'image par l’application R-li C y de la sphtre ¥. L’application y transforme un parallélotope Q ins- crit dans ¥ en un parallélotope y(Q) inscrit dans €, et Mes(y(Q)) = a1... dy Mes(Q). D’aprés ce qui précéde, il est clair que les parallélotopes de mesure maximum inscrits dans € sont les images par @ des parallélotopes cubiques inscrits dans ¥. Leur mesure commune est a1... an 2° n~™/?, c) Cette question a été traitée dans la résolution de l’exercice 2 du § VL4. Exercice 5 : Dans R® euclidien canonique, soit € l’hyperboloide 4 une nappe d’équation : 2 42 voy atp-as) (a=b>0;c>O). Soit Gy ,G2,G3 trois génératrices d’un méme systéme de %#. Montrer que le volume de lunique parallélépipéde admettant G,,G2,G3 pour arétes ne dépend pas du choix de G1,G2,G3.™ Par transformation affine, on peut supposer que l"hyperboloide 9€ a pour équation 1? + y? — z? =1. Pour @€R, posons u(@) = cosfe, + sine, v(9) = —sinBe; + cosAeg, et k = e3, ot (€1,€2,e3) est la base canonique de R*. Les génératrices de 9 sont les droites G(@) = u(@) + R(k + v(4)) VIL6 Invariance affine de l’intégrale 286 (premier systéme) et G'(8) = u(@) + R(k — v(@)) (deuxidme systéme), ot geR. Soient G,, G2, G3 trois génératrices de XH, distinctes, faisant partie du premier systéme. Soit pour tout i € [1,3], 0; € R tel que G; = G(,) ; nous noterons wu; = u(@;) et vy = v(8;). Les faces du parallélépipéde qui coupent G3 sont portées par le plan qui contient G1 et qui est paralléle a Go , et par le plan qui contient Go et qui est paralléle A G,. Par intersection avec G3, on trouve l’aréte qui est portée par G3. On peut déterminer de maniére analogue les arétes portées par G2 et par G1, et en déduire la mesure du parallélépipéde dont 3 arétes sont portées par ces droites. Le produit mixte du triplet (u,v,w) d’éléments de R° sera noté (u,v, w)mixte + Le plan qui contient G, et qui est paralléle & G2 a pour équation : (vy + kyv2 + kx — U1 )mixte = 0 L’équation paramétrique de la droite G3 est 2 = ug + (vg +k). L’équation aux paramétres de lintersection donne la valeur : (v1 +k, v2 + k, ug — 1) mixte (vr +k, va + ky03 + k)minte | On obtient de maniére analogue le paramétre de l’intersection du plan con- tenant G2 et paralléle A Gy, et de Gy : 1 _ _ (it ky v2 + ky us — U2) mixte (11 +k, v2 +k, U3 + k)mixte L’aréte portée par la droite G3 est donc (au signe prés) le vecteur : (ert ky v2 +k, ta — ta) mixte = +k). 3 “Gy +b ¥2 +h, 03 + R)minte (vs +R) On obtient de manitre analogue : (us + ky v1 + ky us — 1) mixte WwW = ~~ (va +k) 2 ua + ya + ky va +B) minte (2+) et: we (va + kyu3 +k, ta — U3) mixte (+h). (va +k, v3 +k, v1 + k) mixte Le volume du parallélépipéde dont 3 arétes sont portées par G,, G2, G3 est V = |(w1, wa, ws )mixtel - On observe que pour tout i€ [1,3], yAk=u,, dot: (vy +k, v2 + ky uy — ua)minte = (v1 +k) A (v2 +k) | uy — ue) = = (vp Ave | ty — ug) + fer — ell = fur — well” , 290 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples puisque les vecteurs v1, 02, U2 — uw, sont liés. On obtient done: uj OS Cort v2 + kya + B)imiete (wa +k), ot 13 est la longueur du cété opposé au sommet ug dans le triangle T de sommets 2, tz, 4g. On trouve des résultats analogues pour w; et w2- D’autre part : (vg + kg + koa + k)mixte = (V2 — 01,03 — U1. 01 + K)eaixte - On trouve facilement, en exprimant ce produit mixte comme un déterminant, Pégalité : (ug ~ uy, 03 — V1, + &)mixte = detie,,e2)(v2 ~ v1.03 — V1) » soit enfin : (va +k, ug +k, vi + k)mixte = detie,,e.)(v2 — ui, ug — wu), puisque pour tout 2 € [1,3], wu; est image de v; par une isométrie directe du plan euclidien orienté de base (e1,€2). Ce réel est, au signe prés, le double de l’aire S du triangle T. Nous obtenons finalement : y 988 4S? En utilisant les relations métriques dans le triangle T = (w1,u2,u3), on trouve que : blels _ 3 =4R, ot R est le rayon du cercle circonscrit, qui est ici 1 ; d’ot V = 4. Le volume V est donc indépendant des génératrices G1,G2, G3 , pourvu qu’elles soient distinctes et dans le méme systéme. On trouvera ci-dessous une figure représentant la situation, avec les notations usuelles pour les triangles. VILG Invariance affine de l'intégrale 291 On obtient : 1 : b A S=jacsinf et 3 =Rsing, dot: Chapitre VII CALCUL DES INTEGRALES MULTIPLES § VIII.1 APPROXIMATIONS EN MOYENNE Exercice 1: Construire une suite (f,)sen u-bornée dans £p(.2,R) telle que Jaa Fel => 0, mais que pour tout x € 2, f,(x) ne tende pas 00 vers 0 quand & tend vers V'infini. = Supposons d’abord n= 1 et 2 = [0,1]. Soit p € N*: il existe un seul k € N tel que 2* < p < 2*+1 ; posons Jp = [(p — 2*)/2*, (p +1 — 2*)/2*] . On voit facilement que pour tout k € N, la famille (Zp) peyoeoet1—1] est un recouvrement de {2, et que pour tout pe [2% 2k+1_1], Mes(I,) = fy Xs, = 2°* < 2/p. Posons pour tout peN* f, = X,,- On définit ainsi une suite de fonctions en esealier sur 2, telle que fp fy 20, mais pour tout x € 2, fy(x) ne tend pas vers 0 quand p tend vers l’infini, puisque pour tout k € N, il existe un entier p22 tel que f,(xz) =1. Si @ = [0,1]", n> 1, on peut considérer la suite (gp)pen- , telle que pour tout pé N*, et tout (21,...,2n) € (0,1)", gp(a,..-,2n) = fo(ai). ob fp est la fonction [0,1] -+ R introduite ci-dessus. Dans le cas ot 2 est un pavé fermé borné quelconque de R", on peut se ramener au cas précédent par transformation affine. Exercice 2 : Trouver une suite (fg)ken de fonctions [0,1] + RR, , bornées intégrables, telle que fi —+ 0 simplement ; Io Si moiet _900 00 il n’existe aucune fonction g : ]0,1[ > R, localement bornée intégrable telle que (Vk) fy Sg et que l'intégrale f} g con- verge. i VIIL1 Approximation en moyenne —_—-293 Soit (tu )ech une suite strictement décroissante d’éléments de [0,1] telle que uk 0, et (ak)ken une suite de réels = 0. Posons pour tout k € 00 1 F Ny fe =k Xjonssoet 1 008 fo fe = aK (04 ~ ungs), ot on voit fe — 0 simplement. Soit y : 0,1] > R telle que pour tout z < J0,1], y(z) = a si ce Jupsi, ux]. Il est clair que si g est une fonction ]0,1] — R telle que pour tout KEN g= f,, alors g=y. On obtiendra donc une fonction vérifiant les conditions de ’énoncé, en choi- sissant les suites (uz) et (ax) de telle sorte que ag (uz — tet1) > 0 et Dax (uz — uepi) diverge. On peut par exemple poser, pour tout k € N, up =1/(k+1) eb ag =k+1. Exercice 5 : Soit f : R° — K & support borné, et bornée intégrable. Pour tout réel p= 1, montrer pq [f(e-+7) ~ f(a)” de — 0.m es L'idée de la démonstration est que la propriété est vraie pour les fonctions continues 4 support compact (uniforme continuité), et qu’elle s’étend 8 Lp par densité en moyenne d’ordre p. Soit (2 un pavé compact contenant le support de f, §2/ un pavé compact dont l’intérieur contient 2, et a la distance entre @ et le complémentaire de l'intérieur de 2’ (a > 0 par conséquent). Si ||7|| 0 par conséquent). On pose 7 = inf {a,a’}. Soit ¢ > 0, d’aprés le théoréme VIII.1.3, il existe une fonction continue p: 2 + K tele que (fi |f—¢l”)'/” < ¢/4. Posons g = f —y. Pour tout 7 € R" tel que ||r|| < a’, la fonction 2+ y(c +7) — v(x) et définie et continue sur 2’, et d’aprés l’inégalité de Minskowski : (f, \fe+7 - FF ae) ” 294 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples Or: (ff tace +) — tay? a)" < « ({, later?) < (fier an)” 7 <2 (f,, lolx)? ae) <<. Nous en déduisons que pour tout + €R* tel que [rl] 0. § VIIL2 SUPERPOSITION D'INTEGRALES Exercice 1: On donne a réel > 0 Calculer Pintégrale multiple: [ Ent (x, + 224+---+ ny) d(#1,---,2n), pour ne N* {0,a)” VIII.2 Superposition d’intégrales 295. Pour tout s € R* , et ne N*, posons: Cy(s) = [0,a]" {x ER" (ay +...+2_ Xo,(s)(@1,-.+42n—1,2n), est identiquement nulle si Xn ¢ (0, inf {a,5}[, et siz» € [0,inf {a, s}], c'est la fonction caractéristique de l’ensemble : Cn-(8 — tn) =[0,aJ"71 9 {(an,-- a1) | (tit... tana) <8 — an} - Nous obtenons donc la relation de récurrence : inf{a,s} a (vs =0) gals) = [OO enaats)at= [pnals sat, 0 0 en utilisant la convention y,1(s) = 0 si s <0. On peut aussi écrire : (Ws 20) als) -f Xio,a}(t) Gn—1(s ~ t) dt , égalité qui est vraie aussi sis < 0. On obtient done finalement gn = Xjo,q) * Pn-1 (produit de convolution). Remarquons enfin que pour tout seR: ate) = [ Xpalt) Xoasils—t 4 et que par conséquent, ~1 = Xjo,o] * Xjo,400[ + On peut donc poser conven- tionnellement yo = X{o,400[ » de telle sorte que (Yn EN) yn+1 = X{o,a)*¥n - On peut remarquer que, de par sa définition, y, est constante et vaut a” sur l'intervalle [na, +o00[. On voit facilement que pour tout (x1,...,%m) €R® le réel: Xjoay"(Z1,--++,2n) Ent (ti +...+2n) 5 est la valeur en (211,-.-,2) de la fonction : STE (Xetra — Xen) > kEN la somme pouvant étre arrétée & tout entier k = na. Nous en déduisons: [ Ent (ay +42 +... +n) dra, -+-5tn) = Sok (galk+ 1) — valk) - Fro.ayr fen 296 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples Exercice 2 (Nombre de formules de Fubini) : Soit F, le nombre de fagons d’écrire l'intégrale f f(x)dx (ov @ = (1,--.,2,) € RR” ) par superposition d’intégrales en nombre quelconque. a) Montrer qu’é chaque écriture possible de I correspond bi- univoquement une partition de [1,n] munie d’un ordre total. Si J(n,k) est le nombre de partitions de [1,7] en k ensem- bles, on adone F, = > kt UI (n,k). & +) On utilise les résultats suivants (cf. exercice 18 du § VIIL5 du tome 1): 1 n y= LR on Hon) = LY (S)a-or 1 nt k YS Tn, bX" = & (exp(X) - YF. n! ki kan . i 7 ‘i 1 7 Montrer alors que : Do aX = Freeplxy* ot en deduire Fy. Programmer le calcul de F;, sur ordinateur et donner explicite- ment F, pour n € [1,12]. Ecrire toutes les formules de Fubini pour n <4. a) Supposons qu’on ait une écriture de J utilisant k symboles {, Pour chaque paquet de variables on utilise une seule fois le symbole d. A un numéro de variable i € [1,n] on peut faire correspondre le nombre de sym- boles d qui suivent l’occurrence de x; dans lécriture de |’élément intégral ; ce nombre mesure la profondeur relative de |’intégration par rapport au pa- quet de variables qui contient z;. On définit ainsi une application surjective yp: [1,n] — [0,& — 1]. Inversement a une telle application y , correspond Pécriture dans laquelle on intégre de la maniére la plus extérieure par rap- port. aux variables dont l’indice i est tel que y(i) = 0, puis par rapport aux variables dont lindice i est tel que (i) = 1, etc. Le nombre d’écritures de J dans lesquelles on utilise k fois le symbole f (et donc aussi k fois le symbole d) est done s(n,k), le nombre de surjections [1,n] + [1,4]. On considére que ce nombre est défini pour tout (n,k) € N? ; évidemment sin 0 ; on posera conventionnellement s(n,0)=0 si n> 0 et s(0,0) = 1. Le nombre décritures de J dans R” est donc pour tout n> 0: F,= Yala, 4) = Yo s(n,k). k=l keo VIIL2 Superposition d’intégrales 297 Pour n =0, on posera conventionnellement: Fo = > s(0,k) =1. k=0 6) On sait que pour tout n€ N et tout k € N*, on ala relation: (1) s(n +1,k) =k (s(n, k) + s(n,k —1)) . On peut en effet partager l'ensemble des surjections y : [1,n +1] — [1,k] suivant la valeur de y(n+1) ; pour chaque valeur y € [[1,k] fixée, les surjec- tions g: [1,n +1] > [1,4] telles que y(n +1) = y sont déterminées par leur restriction & [1,7] ; elles sont de deux sortes: celles dont la restriction a [1,n] est surjective, il yen a s(n,k), et celles dont la restriction @ [1,n]] nest, pas surjective (mais alors l'image de cette restriction est [1,k] \ {4} )s ily ena s(n,k —1). Le lecteur vérifiera que les relations de récurrence (1) sont bien vraies pour tout (n,k) € Nx N*, ce qui est certainement vrai si le raisonnement ci-dessus est logiquement valide, car les valeurs “convention- nelles "des s(n, k) ne sont pas conventionnelles du point: de vue ensembliste mais bien réelles. Il y a bien par exemple une et une seule surjection 0 > 0, c'est le triplet (0,0,0) (départ, arrivée, graphe); s(0,0) =1 n’est pas une convention mais un fait. Posons pour tout ke N : = > set) k) X"= > ate.f) xn. n=O nek On vérifie en particulier So xn 1, $1 = S057 = exp(X) - 1. En utilisant nel la relation (1), pour tout ke N* : ds, s(n, k) s(n+ 1k) y, aX =D ai px™ t= = -1)! a on rk) yn s( =k xt + ase n= n=0 Montrons par récurrence sur k € N*“, que pour tout k € N*, S = (exp(X) —1)*. C'est vrai pour k = 1, et si c’est vrai pour k 1, ott k-1>0, alors: -) = k(Sk + Sp-1) « g s a — 3 = k (exp(X)— 1)! On vérifie facilement que (exp(X) — 1)* est la seule solution de cette équa- tion différentielle, telle que S(0) = 0; d’ou $, = (exp(X)—1)*, ce qui termine la démonstration par récurrence. 298 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples Nous en an CATAL one aL Point Ls, nzd ne0ken k20 nek k= d’oi finalement, puisque Val (exp(X) — 1) = 1: 1 1 YF Xt =14+ Dleptx) - yh = Tree cn 7 en: n2o0 keL En écrivant Pégalité: (1 (exp(X) -1)) 2 AT = (- = x) (x54) =1, n=0 n=0 on trouve que pour tout n € N* : Fy F, nt soit encore: (2) k= k=l La relation (2) nous permettrait de calculer par récurrence (ou plutét par récursivité) les valeurs de F,. Pour calculer F, il faut calculer et garder toutes les valeurs de Fo,...,,-1. La méthode n’a donc pas d’intérét al- gorithmique, par rapport 4 la méthode évidente qui consiste 4 calculer les s(n, k) par les relations de récurrence (1) , puis 4 faire les sommes des s(n, k) pour k variant de 1 & n. On peut remarquer qu’on utilise uniquement les valeurs des s(n,k) ot k € [1,n], pour calculer les s(n +1,k), et non les lignes précédentes du tableau. Les entiers obtenus étant assez grands, le type integer du Pascal standard est en général inadapté, mais la programmation de l'algorithme ne présente pas de difficulté, et peut étre facilement réalisée dans tout langage de programmation, ou a l’aide de tout logiciel de calcul formel. Pour réaliser le tableau ci-dessous, auteur a utilisé un moyen plus rudimentaire, mais bien pratique: le tableur. Il suffit de recopier la formule (1) dans toutes les cellules ot on calcule un s(n, k) , en prenant soin de met- tre des références relatives 1a oi il le faut, pour les numéros de lignes et de colonnes. Le calcul a été, pour des raisons de place, arrété & n = 7. ko 1 2 3 4 5 6 7 Fy n 1 1 0 a 0 0 0 0 1 2 1 2 0 0 0 0 0 3 1 6 6 0 0 0 0 13 4 1 14 36 24 0 0 0 75 5 1 30 150 240 120 0 0 541 6 1 62 540 1560 1800 720 0 4683 7 1 126 1806 8400 16800 15120 5040 47293 VIIL2 Superposition d’intégrales 299 Pour n = 2 et k = 2, les cellules du tableau qui calculent les s(n,k) contiennent la formule : LAC (0) * (L{-1]C[-1] + L{-1]CFo) . les crochets indiquant des références relatives de ligne et de colonne. Les valeurs demandées de Fy sont: no: 12 3 4 5 6 7 8 Fy 1 3 13 75 541 4683 47293 545835 et: nmi: 9 10 11 12 F, : 7087261 102247563 1622632573 28091567595 Ily adone F, + Fo + Fy + Fy = 92 formules de Fubini pour n <4. Exercice 3 : Soit n€ N*. On donne le coin T, de R” défini par: T, = {(1,.--,¢n) ER" |O R”, (a1,.--,2n) + (La(1)1-+ +1 Lo(ny)- Ilest clair que l'ensemble [0,1]" est stable par toute J, ,ol o € Gp. D'autre part, pour tout (21,...,%n) € [0,1]", il existe une permutation @ (pas nécessairement unique) telle que (21,...,2n) € lo(In) . Nous en déduisons : foi = UJ u(t). o€S, Pour toute suite injective (x1,...,2n) € [0, 1]”, il existe une unique permu- tation ¢ € S, telle que (x1,---,tn) € lo(Tn). L’ensemble des éléments de {0,1]" qui sont dans au moins deux ensembles [, (Tp) différents, est donc in- clus dans intersection de [0, 1)" et de la réunion des hyperplans d’équations 300 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples 2, = 2; 00 (6,7) €[1,nP’, i# J ; cet ensemble est un compact négligeable. Pour toute application y € £p((0,1]",K) ona done: Jour? Edis? Zito fot - & feet ceSn cESn cESn On vérifie que pour tout o € G,, et pour tout x € [0,1]", A(i,(z)) = det (Ko), petiape = (7) Ae), Pot A?(L9(22)) = A%ar). Drapreés ce qui précéde, on voit que : In = A= Aol, = MentI,. f, . y ole= n 2G, 77 ae, 97m 6) En utilisant la définition du déterminant, on voit que pour tout x € {0, 1)" : (a) = ( Y eo) iIo%) x (x e(s) fave) = TES j=l s€Sy i=l = YS eloye(s) [] (foes) fan (es)) » j=l (a,s)eS2 do, en appliquant le Corollaire 2 du théoréme de Fubini (fonctions décom- posées), on trouve : Jon. a= cto) fy Ll Sante Susl2) Alnv (o.s)ES2 a A => toes) TT f Facy(@3) fs) (#)) dey = (a8) 8B}, = ¥/ eels) [] Sos - jet (o,s)eS2, En permutant les facteurs de chacun des produits on obtient : I - A= ¥ e(s) ( ¥ ec) H>-ws} : sce, ceSy j= VIIL2 Superposition d’intégrales 301 En faisant le changement d’indice a‘ = a0 s~! dans la somme intérieure on voit que: In = a= XS els) ( SS (o'os) ils.) = 7 j=l lol 3€Sn o'eS un = © aet ([Sidlanetint) =n! det ([Sislenretn) ' s€S,, d’ou finalement : Jn = det ([Ssleaetune) : Exercice 5 : On donne a € [0,1] et on se propose de calculer I'intégrale sim- nf 2 Le 1 ple I(a) -[ Dost +0 0082) a. lo cos x a) Montrer que I(a) = J(a) = f 1D) oe ox [0.x/2]x|0,a) 1 + y cosa pliciter I(a). 4) Retrouver directement ce résultat par développement en série entiére. m 1 a) La fonction: (x,y) + ——— , étant définie et continue sur le pavé 1+ycosx (0, /2] x (0, a], on peut appliquer le théortme de Fubini. On trouve: n/2 7 pa 10 aati (Ets) o,r/2)x(0,a] 1+ y cost Jo 0 1+ y cosa -[" Log (1 +4 cose) 4 ‘a at ms cost (2) On a aussi: a fd dx so) = [ (/ ta) dy. En posant ¢ = tg(x/2) on trouve pour tout y € [0,4] : r de -f{ 2de -[ 2dt Itycosr” Jy a+e) (14958) fo It+y+(1-y)? 302 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples Si y=a=1 on trouve 1, et sinon: ~y [° dx 2 Aret i oT Are Jo ltycosr V1-y? 7 l+y * 2 acte (TB) 4 0 —y , 1+y) En faisant le changement de variable y = Arccos(y) , on obtient : On a donc: J(a) = [2 2 2/2 204 e. ¢ x 4 J{a) =f 5 > sin pdy = [=| = >= (Arecos(a))” . ‘Arccos(a) Sing 2 2 Sarccos(a) 8 2 b) En faisant le changement de variable u = /2—z2 dans I(a) on trouve: {2 . 1) = Log (1+ asin u) 5 0. sinu Cette intégrale a été calculée par un développement en série entiére dans la résolution de l’exercice 19a) du § IL-4. Nous avions alors trouvé : 1 3 1a) =5 [rAresina ~ (Aresin a : pour tout @ €R tel que |a| < 1 ; cette égalité est vraie aussi par continuité pour a=1. On vérifie que puisque Arccosa = § ~ Arcsina : 2 Ia) = i - (Arcos (a))” = ; [rArcsina — (Aresina)’| . i 2 Exercice 6 : 7 is a) Etudier la convergence de [ ae selon les valeurs de do A—cose A et calculer cette intégrale. b) On donne a et 6 réels, avec 1 1, Pintégrale est évidemment convergente. Si |A| <1, il existe xo € J0,[ tel que cos zo = A. On aalors pour tout x € [0,7] : X— cosz = coszy—coss ~ («—y) Sinty (sina > 0) . n4z0 Liintégrale est done divergente. Si A= 1, ona: 1 A-cost ~ 2?, 202 et l’intégrale est divergente en 0. De méme, si \ = —1, lintégrale est divergente en 7. Pour tout A> 1, en posant ft = tg (2/2): 7 der tee 2dt ro) = f xref @+@ r-0-8 * -{” 2dt _ 2 Aret frX41, “jp X=TFOAFDE VP-T ®\V\o7 On obtient: donc: +00 0 T(A) = z V1” Pour \ < -1, en faisant le changement de variable wu = x — x, on trouve: 7 du 10) =[ Xeon 7 7 b) La fonction a intégrer étant continue sur le pavé compact [0,7] x [a, 5], on peut appliquer le théoréme de Fubini. On a donc: OT de é rf (/ =) w- dy [ a =a (Argchb— Argcha) . On a aussi: I= f (f 3) de = [ (Log 6 — cos) — Log (a — 00s) de , dot: J=I= [ve (3 GOSS) ar = = (Argchd — Angee). 304 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples Exercice 8 : Calculer I’aire de la boucle de strophoide de R? d’équation po- . cos(20 + y) laire r=a “oad (a>0, |pl<7/2).m Comme r(# +7) = —r(0), Parc paramétré 8 + r(0)el® est m-périodique. On peut donc restreindre la variation de @ & 'intervalle |—7/2,7/2[. Ilya deux passages & l’origine, correspondant aux paramétres 0, = —1/4 — p/2, et 6) = z/4—¢/2. On observe que les tangentes aux passages & lorigine sont orthogonales. La boucle de la strophoide est décrite quand @ décrit Pintervalle [61,2]. On peut remarquer aussi qu'il y a une seule asymptote : son équation cartésienne est + = -a cosy (2(@) = r(@) cos@). La figure ci-dessous représente la strophoide pour laquelle y = 17/4 et a=1. En appliquant la méthode expliquée dans l’exemple 1 du § VIIL4, on trouve que laire de la boucle de la strophoide est : en 2 pr /4-¥/2 egg2(99 4=f 1,29) 40 = = co O04 8) ag a 2 2 Janfi-p/2 008° 8 Pour tout @€ R, ona: cos(2@ + y) + cosy = 2 cos(O + y) cosé , VHL.2 Superposition d’intégrales 305 doi, pour tout @ € ]—7/2, 2/2 : 2 2 cos(24 +) cos ge)? ——— } = (2 cos(@ - = ( cos (2 c0sta+¢) a) 2 cos(0 + y) cosip , cosy _ cos 0 cos? =4cos*(9+y)-4 cos? p =2 2042 1) —4 cos? y + 2tg@ sin(2p) + —=o (cos(2@ + 2) +1) — 4 cos? y + 2tg@ sin( 9) + aR soit encore : cos? yp cos? @ * -08(26 2 (S3") = 2 (cos(28 + 2) — cos(2y)) +2tg8 sin(2p) + a Une primitive sur ]—z/2,7/2[ de cette fonction de @ est: sin(2@ + 2y) — 26 cos(2y) — 2Log (cos 6) sin(2¢y) + cos’ pte @ . Nous obtenons : 2 A= > [sin(2.@ + 2.y) — 24 cos(2y) — 2Log (cos #) sin(2y) + cos” ptg al? ; ot 6, = —7/4—y/2 et 02 = 7/4 —p/2. Apres calcul, on obtient : A= “ (2 cosy — x cos(2y) — 2Log (tg (x /4 + /2)) sin(2g) +2 cosy] = =a [2 cosy — $ cos(2.y) — Log (tg (#/4 + y/2)) sin(2 #)| . Exercice 10: Dans R?, soit A l’ensemble borné compact ayant pour frontiére la boucle de la courbe € d’équation z?-32*+y? = 0. Calculer la valeur de Pintégrale J = | (2? +y?)d (ay). A L’équation de la courbe s’écrit aussi y? = z? (3-2). Lacourbe @ est donc la réunion des graphes des applications f,, fz: J-00,3] > R, r+ —2 Y3—a et r++ 2/3 — x respectivement. La boucle de € est l'ensemble : A= {(z,y) ER’ | xe [0,3] et |y})s2v3—a} . 306 Chapitre VIII Calcul des intégrales multiples En utilisant le théoreme de Fubini, on obtient : 3 ac V3—z 5 3 1 r= [ [ (a? + y?) dy | de af [eure 0 -aV3-= ‘0 3° Jo On a donc: a 1; 2p ra2f (28 V3 —2+2>23 (3-2) V3—2 dr =3 [8 6-2) vimz dz. A 3 3 Jo En posant u = /3—, on obtient : 4 v3 4 v3 r=4f (= WP G+u)du=$ f (811? — 54u! +68 — uw!) du, 3 Jo 3 Jo dot: Vi Ai 4VBP81, 54.5 644 1 ag] _ 1152V3 = 2¥S jE 3 2252 4 O34 * 95] = . r 3 [Fs 3° +5 n° 55 § VIII.3. APPLICATIONS DU THEOREME DE FUBINI Exercice 1 : Dans R? euclidien canonique, on donne deux cylindres de révolu- tion de méme rayon FR, dont les axes se rencontrent sous l’angle @ (0 R, A, =0. Si |z| <= R, A, est l'ensemble des (x,y) € R? tels que: \cos wy — sin w2|< YR?-22 et |coswy+sinwa| =< /R?2-z?. On voit facilement qu’il s’agit d’un losange dont les sommets sont sur les axes de coordonnées. Les sommets sont : et leurs symétriques par rapport a l’origine. On en déduit : Re 2 R22 Mesia| (Az) = 2 Scosw ~* sina En appliquant le théoréme de Fubini, on trouve que la mesure du volume intérieur commun aux deux cylindres est : 2 a; [@-Pe-= 16Rt 3sina* R -[ Mesjaj (Az) dz = “Rk Exercice 2 : Soit @1,...,@, des réels > 0. Calculer la mesure n-dimension- n nelle de Pensemble {(21,--.,2n) € (Ry)” | Yo aft <1}. i=l Exemple: n=3 et a1 =Q2=a03 = 2/3. Notons Ava;,....a,) cet ensemble et I(a,...,@,) sa mesure n-dimension- nelle. Les réels a1,...,Q, étant fixés, pour ¢ € R notons S; l'ensemble des (@1,---,n-1) ER"! tels que (a1,---,%n-1,t) € Afar,...an)- SE EE [0,1], =6,etsi t€ [0,1]: n-1 Se = {(t1y-...tn-1) € (Ry)! | SD at = 1 t7}. i=l

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