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228 Chapitre VI Applications du calcul différentiel Exercice 6 : Soit. a, 6, ¢ des réels > 0 tels que atb+ef1. a) Montrer que pour p€N p> 2, le polyndme fol#) = 2? —a2?—bx—e posstde une unique racine, notée sp dans Ry. b) Montrer que xp posséde des DLy(0) pour tout & € N par rapport 4 1/p, et expliciter ce DL,(0) pour k= 3.— Soit F:|—00,1/2(xR* +R, (t,2) > a—-(aa?+ba+e)! ; cette fonction est de classe °° . Montrons que pour tout t < 1/2 Péquationen x F(t, a une et une seule solution > 0. Pour ¢ < 0 fixé, application 2 ++ F(t,x) est strictement croissante, F(t,x) — —c et F(t,z) —+ +00 ; ce qui démontre la proposition. x r—F00 Pour t =0, la seule solution est 1. Pour t € ]0,1/2[ fixé; soit p: Rt +R, rr rVt—ax?—br—e. La fonction ¢ est de classe €° ; pour tout x >0 ona: y'(z) = Fao —Qar—b oy. ; (; - 1) gilt)? _ 2, Comme 1/t > 2, Vapplication y” est strictement croissante, de sa valeur limite -2a quand x tend vers 0 par valeurs supérieures, & sa valeur limite +oo quand x tend vers +00 ; elle a done un zéro unique a > 0; celle est <0 sur ]0,a[ et > 0 sur ja,+oo[. L’application y’ est strictement décroissante sur ]0,a], et strictement croissante sur [a,+oo[ ; comme sa valeur limite quand x tend vers 0 par valeurs supérieures est —b < 0, et que y'(x) pare tO? elle prend exactement une fois la valeur 0 en 8 > @ ; elle est <0 sur ]0,A[ ct > 0 sur ]f,+00[. Nous en déduisons que g est strictement décroissante sur |0, 4] et strictement croissante sur [f, +o0[ ; sa valeur limite quand « tend vers 0 par valeurs supérieures est —c <0 et (x) =. +oo ; on voit done que y prend exactement une fois la valeur 0 z—to0 en un réel + > 3, ce qu'il fallait démontrer. Pour t € ]-oo,1/2[, nous noterons x(t) le seul réel x > 0 tel que z = (ax? +x +c)’. En appliquant la propriété démontrée ci-dessus au cas oi t= 1/p, pe N, p> 2, on démontre lexistence et l'unicité de la racine tp > 0 du polynéme fy. Soit to € ]—00,1/2[ ; notons 29 = (to), par définition x9 vérifie l’égalité : Xp = (axz + bao + c)*® ; on en déduit : OF Fz (to 20) =1-ty (2ax9 +6) (axe toro tc)?b = (223 +b2x0 +c) — to (2aao+b) ao a (1—2to) 2} + b(1—to) ao +e am+bxote - azz+bay+e >0. VII Fonctions implicites 229 La fonction implicite définie localement au voisinage de to par l’équation F(t, x) = 0 ne peut pas étre autre que la restriction de la fonction t > x(t) ; cette fonction est donc localement de classe €°° ; elle est: par conséquent de classe €° sur ]—oo,1/2[. En particulier, elle admet au voisinage de 0 des développements de Taylor & tout ordre. Nous en déduisons que la suite (zp) admet des développements limités & tout ordre en 1/p Pour tout t € |—oo,1/2[, on a Végalité: a(t) = (aa(t)? + ba(t) +)! = exp (tLog (ax°(t) + ba(t) +c) - Si on dispose d’un développement limité P d’ordre p € N, de t + x(t) au voisinage de 0, on pourra en déduire un développement a Vordre p+ 1 de t > exp (tLog (ar?(t) + b(t) + c)) = x(t). On peut done caleuler par récurrence les développements limités de ¢ ++ a(t) au voisinage de 0, & partir du fait que 2(0) = 1. Nous obtenons les résultats suivants : ax(t)+b2(t)t+e=atbtet+o(l), doi: Log (a x(t) + b2(t) +c) = Log(a+6+¢) +0(1). Posons s —a+6+c. D’aprés ce qui a été dit plus haut, nous obtenons le développement limité 4 l’ordre 1 de x(t) au voisinage de 0 : x(t) = 1+ Log(s) t +o(t) . On obtient ensuite : az*(t)+ba(t) +e=s+pLog(s) t+o(t) , doll, en posant g=2a+b: Log (a x?(t) + ba(t) +c) = Log (s) + {Log (s) t+0(t) , puis: a(t) = 1 + Log (s) t+ (2 + weet Log (s) #2 + o(t?) . En poursuivant ce calcul, on obtient le coefficient de degré 3 dans le dévelop- pement limité de x(t) au voisinage 0 qui est: 3sqt2as— © tog(s) + ty0g2(s) + 1 Log"(s) 2 708K 252 8 g Loe Cs)» 230 Chapitre VI Applications du calcul différentiel soit : (2a + 6)? Log(s) + 4% +20? 4+ 7ab+8act3be s2 Lice ae Log?(s) + ghee (s) . On en déduit immédiatement les développements de la suite (zp) en fonction de I/p. Exercice 9 : Soit f: R? +R, (x,y) y) de a €° , telle que o JO.0= 3g = Fo, 0)= mais Fehon #0. Démontrer qu’il existe a réel > 0 et y: |-a,a[— R de classe @™ tels que (0) = y'(0) =0 et (Vre|-aal) fle,e(2)) = O.m D’aprés lexercice 1 du § V.6, il existe des fonctions a, b, ¢: R? +R, de classe €% , telles que pour tout (x,y) € R? : S(e,y) = ae, y) x? + 26(2,y) vy t e(x,y)y? et: laf 2 oy? Ley 2 dx? 1 af 3 Dandy (0,0). a(0,0) = (0,0) = 0 ;6(0,0) = = —+-(0,0) 4 0; (0,0) = Considérons la fonction G: R? +R, telle que pour tout, («,t) €R? : G(z,t) =a(a,tx) +20(x,tx)t + c(a,ta)e? . La fonction G est de classe €* , G(0,0) =0, et comme pour tout (x,t) € R: aa ab dc Bee, t) =r 5 ta a) +22 (2, tthe at, tax) t? 42b(a,tx) , on obtient : 8G = (0,0) = 26(0,0) Qa. (0:0) = 28(0,0) # Il existe donc un réel a > 0, tel que pour tout 2 € J—a,a{, l’équation G(x,t) = 0 ait une seule solution au voisinage de 0, et tel que la fonction implicite 7 ainsi définie sur ]—a,a[ soit de classe €* . On vérifie bien sar (0) =0. VIL2 Difféomorphismes. Inversion locale 231 On remarque que pour tout x € |—a, af : f(x, 2 W(x)) = =a(r,ry(x)) 2” + 26(x, 2 v(x) 2? (x) + e((2, 2 (2) 2? Y?(2) = = 27 G(z,y(z)) =0. La fonction ¢: ]|—a,a[ +R, «++ x(x) , vérifie les conditions requises par Pénoncé. § V2 DIFFEOMORPHISMES. INVERSION LOCALE Exercice 1 : Soit f :R° + R°, (x,y,z) > (e+e? e2¥ +e?* 2 —y). Montrer directement que f(IR°) = V est ouvert dans R°, et que f|” : R34 V est un %-difféomorphisme. m Soient (x,y,z) € R°, posons u=c?¥ +e??, v= 40?" ct wary. Exprimons x, y et z en fonction de u, v et w. Ona v=e?¥(1+e?") > 0, et par conséquent : 1 v . 1 v v= 5t0e (5) dott saws Sloe (a5) - On voit aussi que nécessairement : urea ae wt an Flog (u~ as) - L'image de l’application f est done incluse dans louvert VC R®, ot: V ={(uv,w) eRe] u (1+e?") > v>O} - Soit g la fonction V — R® telle que pour tout (u,v,w) EV: g(u,v,w) = 1 v 1 v L uv = {+ Suse) Store) dtee(o— ste) La fonction g est de classe €™ , et les égalités trouvées précédemment prou- vent que go f =Idgs. Un calcul facile montre que f og = Idy-. Les fonc- tions f|/” : R? = V et g: V > R®, sont donc des €®-difféomorphismes 232 Chapitre VI Applications du calcul différentiel réciproques l’un de l’autre, entre R° et V. Nous en déduisons aussi que V est bien Pimage de f. Exercice 3 : Soit n € N* et Rp[X] le Rev des polynémes de degré €n; (AtyeceyAn) 9 (X — Ai) (X — And est un €°°-difféomorphisme. = L’ensemble U,, est un ouvert car c’est l'intersection de la famille de demi- espaces ouverts (D,)iefin—1] 00 Di = {(A1,---,An) | Ai < Aitr} . La fone- tion y est évidemment une bijection de U, vers €p ; elle est de classe €™ car elle est polynomiale. Soit’ © Visomorphisme affine R" > E,, (@1,...,@n) 4X" — ay XP) +... + (-1)" ay. Considérons application Glog :U, > R" ; d’aprés l'exercice 3 du § V.3, son Jacobien en (A1,.--, An) est I] (Ai — Aj). Ce Jacobien étant toujours non nul, la différentielle lsi €y est un 6°°-difféomorphisme. Exercice 4 : (lemme de Morse). Soit n un entier > 2 et soit F le Rev des matrices symétriques M € M,(IR). On identifiera les R-ev R” et t.1(R). On donne f : R" + R de classe €* telle que f(0) =0, dof =0 et la forme quadratique P29 non dégénérée (autrement dit, 0 est point critique non dégénéré de f). a) En utilisant la formule de Taylor-reste intégrale, montrer qu’il existe a :R" 4 F de classe @! telle que (VX eR") f(X)= 2 tXa(X)X,et a(0) = [5 ae 18; fait le choix d’une telle @, et on pose a(0) = A b) Soit € le sous-R-ev de M,(R) égal a {AS},.4. On définit g: RY x € > F, (X,M) ‘MAM — o(X). (| . Dans toute la suite, on VIL2 Difféomorphismes. Inversion locale 233 61) Prouver que g est de classe @!, et que la restriction L = (doo,7,)9)\¢ appartient 4 Isom (€, f) . 62) En déduire l’existence d’un voisinage ouvert U de 0 dans R” et d’une fonction y: U + € de classe €! telle que (0) = I, et (VX EU) a(X) =*e(X) Ay(X). 3) On fixe y comme en 62). Soit €(X) = y(X)X pour X €U. Vérifier que € est de classe @! sur U, et montrer que € définit un difféomorphisme d’un voisinage de 0 sur un voisinage de 0, et qu’on a, au voisinage de 0 dans R® ; f(X) = *6(X) AG(X). a) D’aprés la formule de Taylor-reste intégrale on a: 1 (xX) -{ (1 ~t) Pogex(X)dt. D'aprés le Théoréme V.6.3, en notant X = (21,...,%n), om a: mO= aay fi a-o3% oe (eX)de. (dela? Pour tout X € R” notons a(X) la matrice telle que pour tout (i,7) € [Ln]? 1 2 a(x) =f UO Ges ex ae. D’aprés les théorémes de continuité et de dérivabilité sous le signe somme, la fonction @ est de classe €! sur R”. On vérifie que pour tout (i,j) € (in)? of 2 Ox; Ox; a(0)i5 = (0), et que pour tout X € R” : J(X) ='X a X)X. b1) L’application g est évidemment de classe €!, puisque l’application a est de classe €!. Ona J, = A71A€&, g(0,I,) =0, et la différentielle en I, de Vapplication particlle 8 > ¥, M > 'M AM ~—a(X) est application linéaire € > ¥, Urs 'U AIn+'Iy AU . Supposons que *U AIy+tly AU = 0,01 U €€ ; écrivons U = A~1 Sot SE ¥ ; onaalors *U =*S*(A~!) = 234 Chapitre VI Applications du calcul différentiel SA7!, dot 29 =0 ; cette application linéaire est donc injective, et comme les espaces € et F sont de méme dimension, ¢’est un isomorphisme linéaire. 62) D’aprés le théoréme des fonctions implicites, il existe un voisinage ouvert 2 de 0 dans R", et une fonction gy: 2 — € de classe €!, telle que (0) = In, et telle que pour tout X € 2, g(X,p(X)) = 0, ce qui s’écrit a(X) = 'y(X) Ay(X). 53) Comme ¢ est de classe @! sur 2, il est clair que € :2 > R", X + v(X)X est de classe €} (l’application M,(R) xR" +R", (M,X) MX est bilinéaire). La différentielle de € en 0 est l’application linéaire R" +R", 0 & dog(U)-0+ y(0)-U = U ; c’est donc Videntité. Comme €(0) = 0, le théoréme d’inversion locale nous permet d’affirmer qu’il existe un voisinage ouvert 92’ C 2 de 0 dans R®, et un voisinage V de 0 dans R" tels que €|¥, soit un €!-difféomorphisme. D’aprés le a) et 62), pour tout X € QW: L(X) = §X af X) X = 1X 'y(X) Ay(X) X = E(X) AEX) - Cela signifie qu'au voisinage de 0, il existe un systéme de coordonnées curvilignes dans lequel la fonction f s’exprime comme une forme quadra- tique. Exercice 5 : Soit E un R-ev de dimension n = 1. Montrer que l’application f : Homg(Z) > Homg(E), w+ exp (u), définit un €%-difféo- morphisme d’un voisinage de 0g sur un voisinage de Idg dans Homp(£). Généraliser cette propriété. m Soit S = Da, X* une série formelle a coefficients récls, de rayon R > 0, d’aprés l’exercice 1 du § V-4, il existe un réel r > 0 (qui ne dépend que de R et de n), tel que pour tout f € B(0,r), lasérie 37 a, f* soit convergente, KEN et que la fonction &; B(0,r) + Homa(£), fo Xi ax f* soit de classe ken @~*. Pour tout f € B(0,r), on a légalité: Pf) =aoldg+af+f? Yanai. hen L’application f + Yo dase f, est aussi définie et de classe €% sur la het boule ouverte B(0,r). Nous en déduisons en particulier qu’au voisinage de 0 dans Homp(£) : Of) = aglde +a; f +O(f?) . VIL2 Difféomorphismes. Inversion locale 235 La différentielle de en 0 est donc l'application linéaire f +> a, f. On voit done que si ay # 0, ce qui ost le cas pour la série formelle exp (X), la fonction @définit un €°-difféomorphisme d'un voisinage de Og sur un voisinage de agIdg dans Homp(E). Exercice 6 : Soit EZ un espace euclidien de dimension n=1 et f: BoE de classe €! telle que (Vz € E) d,f € O(E), groupe ortho- gonal de E. a) Montrer que f est localement isométrique. 6) En déduire que f est une bijection affine isométrique de E su Ew Le produit scalaire des vecteurs u et v éléments de E sera noté (u|v) ; la norme cuclidienne du vecteur u sera notée ||ul . a) Soient « et y € E ; considérons la fonction gy: R > E telle que pour tout te R, v(t) = f(xt+t(y—2)). Cette fonction est de classe 6! ct pour tout tER, v(t) = (de41(y-2yf) (y— 2). Comme la différentielle de f est en tout point une isométrie, on voit que: 1 ; fw) = fle) = | f e@al< [ toon a= tea. Soit zo € E’, comme la différentielle de f en ao est une isométrie, il existe un voisinage U de zg et un voisinage 2 de f(xo), tels que f(U) = 2, et tels que l’application fig soit un ‘€1-difféomorphisme. Nous noterons g: QU, la réciproque de f 1f . Comme pour tout y € 2 la différentielle de g en y est la réciproque de la différentielle de f en g(y), dyg est une isométrie. Soit B une boule ouverte incluse dans $2, on peut démontrer comme ci-dessus que pour tout (z,y) € B, ||g(y) - gl) I < lly — |, mais comme lly ~ =| = IIF(a(w)) ~ (aC) < llaly) ~ 9(2)]]. nous en déduisons que g|p est une isométrie. Il est alors clair que la restriction de f a l’ouvert g(B) = f-1(B) est une isométrie. 6) Pour tout (x,y) € f-1(B), on a Pégalité : ((@-y) I (@—y)) = (F(z) - fF) | F(@) - F)) - En différentiant cette égalité par rapport & x, y € f~'(B) étant fixé, on obtient : (Vu € E) 2(u| (@—y)) = 2 (deF(u) | F(z) - FQ) = =2(ul def)" (F(z) — FQ) » 236 Chapitre VI Applications du calcul différentiel puisque d,f est une isométrie. Nous en déduisons que pour tout x et tout y dans f-1(B): f(z) - f(y) = (de f(z —y) - En différentiant cette égalité par rapport & y, « € f~1(B) étant cette fois fixé, nous obtenons, pour tout « et y dans f—'(B) : df = dif - L’application df : E + Homp(£E), étant continue et localement constante, est constante. Soit rp € E, l’application x f(x) — f(xo) — dag f(z — Zo) est de classe €' sur E et de différentielle nulle; elle est donc constante, et comme sa valeur en Zo est 0, elle est identiquement nulle. Nous en déduisons finalement, que pour tout x < E, f(x) = f(xo) + dao f(a — 20). L’application f est donc une isométrie affine E> E Exercice 7 : Soit E un espace euclidien de dimension n> 1 et f: EE de classe €!. On suppose qu’il existe @ > 0 tel que (v(z,u) € BE") ((d,f)-ufu) = a |full? a) Montrer que: (V(a,b) € B?) (f(b)-f(a)lb—a) = ab all’. 6) Montrer que f(£) = £ et que f est un €!-difféomorphisme de E sur Eva a) Soit (a,b) € B®, soit p: R> EB, tr f((1—t)a+tb) ; c'est une fonction de classe €!, et pour tout +E R: 9 (t) = (dag a+eef) (b= a) - On voit alors que: 1 : = 1 _ > al? a= —al?. (£0) — raya) = [ (ee) a) ae fa eal? at =a foal 8) Il est clair d’aprés Vhypothése que la différentiolle de f est en tout point un isomorphisme linéaire. D'aprés le a), il est évident que f est injective. Nous pouvons donc appliquer le Corollaire 2 du Théoréme VI.2.1 (inversion locale): f(£) est un ouvert et f|/™ est un €!-difféomorphisme. II reste done & prouver f(E) = E. Nous déduisons du a), que pour tout (a,b) € E?, a#b: @ [lb — all? < {jb ~ all [1F(0) — F(@)|]|_ dota [lb ~ all < [IF) — F@) , VI2 Difféomorphismes. Inversion locale 237 ce qui est vrai aussi si a = 6. Montrons que f(£) est un fermé de E. Soit une suite (f(2n))nen, & valeur dans f(£), convergente vers L. D’apras Vinggalité trouvée ci-dessus, la suite (2c,)nen est bornée; on peut donc en extraire une suite convergente (rn,),¢,, de limite |e £. Comme f est continue en /, ona f(!) = L, et par conséquent L € f(E). L’ensemble {(E) est donc ouvert et fermé dans E , comme il n’est pas vide, c'est E, ce qu'il fallait démontrer. Exercice 10: Pour n € N* et p € [0,n], on note A, le sous-ensemble du R-ev R,[X] formé des polynémes normalisés de degré n, et Ry» ensemble des P € A, dont toutes les racines réelles sont simples et qui posstdent exactement p racines réelles (par exemple po est ensemble des P € An sans racine réelle). On munit A, de sa structure d’espace affine réel de dimension n, définie par la bijection affine R™ + An, (a1,-+.;@n) 1 X™ 4a, X"™14...+4n- a) Montrer que pour n € N” fixé, Ran et Rno sont owverts dans A,,. 6) Pour n € N* fixé et p € [1,7] tel que n—p soit pair, montrer que l'application Yp,p : Rpp X Rn-po 7 np, (P,Q) PQ, est un €%-difféomorphisme, et que Tn,» est un ouvert dans Ay a a) Nous avons déji démontré dans l’exercice 3, que ensemble Ry, est un ouvert de A,. Montrons que l’ensemble Rp,9 est un ouvert de A,. Si n est impair, Rn,o est vide et c’est évidemment un ouvert, nous supposerons n pair. Remarquons que si P € Ryo, comme P est normalisé, P ne prend sur R_ que des valeurs > 0. Soit Py =X" 4a, X" 14... + an € Ryo. Soit K un réel tel que K > 1 et K > |ai|+...+ |an|. Le polynéme Po atteint sur [—K, K] une valeur minimum m, qui est donc > 0. Soit N la norme sur R,[X] définie par: N(P)= sup |P(z)| . 2 K] (e Seit 2 l'ensemble des polynémes P =X" 4+ uy X?14... 4am € An, tels que K > |ui|+...+|un| et N(P— Po) P(r) -m > 0. Dautre part, si fx] > K (done inégalités : > 1), ona les a” pure bt ttn & fal” — fear] [acl — 0. — feel = = fel” — [a (ual +... + funl) > 0. Le polynéme P ne prend donc jamais la valeur 0), ce qu'il fallait démontrer. L'ensemble Ryo est donc voisinage de chacun de ses éléments: c’est un ouvert. b) Soit n EN* fixé, et p €[0,n], si n—p n'est pas pair, il est clair que Ruy est vide, et par conséquent ouvert dans A,. Si p=0 ousi p—n, on a vu dans le a), que Ry,» est un ouvert de A,,. Nous supposerons dans la suite que n—p est pair et que 0 < p<. D’apresle a), Rp,p est un ouvert de Ap et Rn—po est un ouvert de Any. Iest algébriquement évident que Papplication ¢p,p est une bijection. De fagon & nous ramener & des fonctions définies sur des ouverts de R-ev, introduisons, pour tout k € N*, lisomorphisme affine 0, :Rx—1[X] + Ag, Py Pi + X*®. Pour ne N* et p © [0,n], Pouvert 6,'(Ry») sera noté Ri.» La fonction ¢p,p est remplacée par la fonction np: Ry yx Ry_po 7 Ri, p+ telle que pour tout (P1,Q1) © Ry px Ri_po * Pnpl( Pr, Qi) = (XP + Pr) (X™P + Qi) — X™ = XPQL+ XP P+ PQ. Cette application ¥p,p est évidemment de classe 6° , car elle est polynomi- ale; sa différentielle en (P,,Qi) © Ri» x Ri_»0, est application linéaire L: Rp-1[X] x Rn-p-1[X] > Rn-i[X], (UV) XPV EX PUFF PV FQU. Supposons L((U,V)) = 0, alors: (XP + PV = —-(X"P+ QU. Comme X? +P; € Typ et X"-P+Q1 € Muy , ces deux polynémes sont pre- miers entre eux ; nous en déduisons que X?+P; divise U (lemme de Gauss), mais comme U € Rp-1{X], U = 0; de méme V = 0. L’application R- linéaire L est donc injective, et comme les R-espaces Ry_1{X] x Rn—p-1[X] et R,-1[X] sont tous les deux de dimension n, c’est un isomorphisme R- linéaire. D’aprés le Corollaire 2 du Théoréme VI.2.1 (inversion locale), I’en- semble Rips image de application w,», est un ouvert de R,_,[X], et Papplication wp,» est un €°-difféomorphisme. L'ensemble Ry.) est donc un ouvert de A, et on peut considérer que yp,» est un 6%-difféomorphisme VL3 Sous-variétés. Hypersurfaces 239 § V1.3 SOUS-VARIETES. HYPERSURFACES Exercice 1: Donner un exemple de deux immersions R — R? ayant méme image, mais qui ne sont pas *-équivalentes. m Considérons l’application f : R— C, telle que pour tout t€ R=: 8 t f= a ye Tie: Cette application est bien définie sur R et elle est de classe €. Elle est injective, en effet, si f(t) = f(t2), ob (t1,t2) € R?, alors: ty (1 — it}) = to (1 —it?) , d’od (ti — tg) (1 +iti te) =0, dott, =t2. On vérifie aussi que pour tout ¢€ R: Pray — 1+it? MO = qa L'application f est donc une €*-immersion. Son image est une Lemnisc: de Bernoulli que nous noterons L. Considérons application g: R—C, telle que pour tout te R: a) = a tit = Tre Tye On vérifie facilement comme pour f , que application g est une %°-im- mersion. D’autre part, f(0) = 9(0) =0, et pour tout ¢ # 0, on voit que f(1/t) = g(t) et g(1/t) = f(t). Les deux immersions f et g ont done méme image. Supposons que f et g soient @*-équivalentes, ob k EN. Il existerait alors un homéomorphisme 6: R — R, tel que pour tout ¢€ R, g(A(t)) = f(t). Pour tout t # 0, on aurait g(6(t)) = f(t) = g(I/t), et comme g est injective, @(t) = 1/t. Il est alors évidemment impossible que @ soit continue en 0. Les deux @™-immersions f et g , qui ont méme image, ne sont donc a fortiori 6*-équivalentes pour aucun k € N*. Remarquons que d’aprés le Théoréme VI.3.2, les applications f|* et gl’ ne peuvent pas étre des homéomorphismes, ce qu’on peut vérifier directement, et L ne peut pas étre une sous-variété de R? 240 Chapitre VI Applications du calcul différentiel y Exercice 3: Soit f :R — R?, tr (?,t°). Limage I de f est-t-elle une sous-variété de classe @! de dimension 1 de R?? Quelles sont les sous-variétés de classe @1 et de dimension 1 contenues dans I’ et maximales pour Vinclusion ? m Le probléme est évidemment que l’arc paramétré f présente en 0 un point de rebroussement. Une bonne partie de la solution vient du fait que I = {(x,y) € R? | * = y?}, ce qui se démontre facilement. Si I’ était une sous-variété de classe 6" de dimension 1 de R?, il existerait un voisinage V de (0,0) dans R® tel que Vintersection de V et de soit le graphe d’un are paramétré A +> (x(A), y(A)), de classe @!, régulier et simple, définit sur un intervalle ouvert J—r,r[, oii r > 0 , et tel que x(0) = y(0) = 0. Comme pour tout ¢ ER, t? = 0, la fonction A+ a(A) présente en 0 un minimum absolu et local, et par conséquent 2'(0) = 0. D'autre part, pour tout 4 €J—r,r[, 23(A) = y2(A), d’ot pour 440: yA) 22, “ BO) 4 dr? +077 = 2(A) et par conséquent y/(0) = 0. Ceci est en contradiction avec le fait que Parc paramétré A+ (x(A),y(A)) est régulier. L’ensemble I n'est done pas une sous-variété de classe @1 de dimension 1 de R?. VL3 Sous-variétés. Hypersurfaces 241 Montrons que l’ensemble J” \ {(0,0)} est une sous-variété de classe €! de dimension 1 de R? ; ce sera alors évidemment la plus grande sous-variété ineluse dans I”. Considérons application y : R? = R, (x,y) 29 — y? Cette application est de classe €° , ses dérivées partielles sont : ag 2 Op og =322 2 =-2 an = 32" By (x,y) y Le seul point critique de y est donc le point (0,0), D’aprés le Théoreme VL3.3, l'ensemble y~*(0) \ {(0,0)} = F\ {(0,0)}, est une sous-variété de classe 61 de dimension 1 de R?, ce qu’il fallait démontrer. Exercice 5 : a) On donne un ouvert U d’un R-ev E de dimension n > 2 et une fonction f : U +R de classe €*, avec k = 1, sans point critique ainsi qu’une fonction g: U +R de classe €* et sans point critique. On suppose qu'il existe 4: U > R telle que: (Wz) dag = A(x) def . On fait de plus Phypothése que (Vb ER) f—1(b) est connexe. Montrer qu’il existe une fonction h de classe @* définie sur Vimage de f et telle que g=hof. +) Montrer que ce résultat n’est plus vrai si f a des points critiques, ou si les ensembles f~!{b) ne sont pas tous connexes, en donnant des exemples. m a) Soit, ro €U, notons H = Ker (dz,f) (c'est un hyperplan de EB). Soit vo ¢ AH, et p un projecteur sur A parallélement 4 Rvp. Considérons Papplication 6: U4 Rx H, «+ (f(x),p(x)). Sa différentielle en x9 est Vapplication R-linéaire u+> (dz, f(u), p(u)) ; il est facile de vérifier que cette application linéaire est un isomorphisme. D’aprés le théoréme d’inversion locale, il existe un voisinage de (f(x9),p(xo)), qu’on peut supposer de la forme Ix OQ, ou I est un intervalle ouvert contenant f(xo) et O une boule ouverte dans H contenant p(x), et un voisinage ouvert 2 de zo, tels que |? soit un €*-difféomorphisme. Cela signifie intuitiverent qu'on peut considérer que f est localement la premiére coordonnée d’un systéme de coordonnées curvilignes. Soit x1 € 2 tel que f(a) = f(xo). Comme O est convexe, pour tout t € [0.1], (1—#) po) +#p(21) € O. Considérons application : [0,1] > 2, tr 6-1 f(xy), (1 — t) p(wo) + tp(xi)) . Cette application est de classe €* , 242 Chapitre VI Applications du calcul différentiel g(0) = 29, v(1) = 2, et pour tout t € [0,1], f(y(t)) = f(ao). Nous en déduisons que pour tout ¢ € [0,1] : 0= (Fox) = (dw flO). et par conséquent : (go 9)'(t) = dema(¥'(t)) = Al) dywf(e'(O)] = 0 - L’application goy: [0,1] 4 R est donc constante, et g(t) = g(r1) - Soit b € f(U), @aprés ce qui précéde la restriction de g & f—*(b) est localement constante. Comme f~1(b) est connexe, nous en déduisons que g est constante sur f—?(b). La valeur de g ne dépend donc que de la valeur de f, et il existe par conséquent une application h: f(U7) 3 R, telle que pour tout reU, g(x} =h(f(x))- Comme f n'a pas de point critique, f est une €*-submersion, et f(U) est un ouvert de (Corollaire du Théoréme VI.2.3). Montrons que h est localement de classe @*. Soit to = f(xo) ot zp € U. Reprenons les notations précédentes. Pour tout t ¢ I: S(OM4,p(ao))) =t Mot Ali) = ALF(EE, plo) = 9B (t, p(ao))) - On voit que l'application A est bien localement de classe ‘6* ; c'est done une application f(U) 4 R de classe €* . b) Soit U = R x R* ; on pose pour tout (z,y) EU, f(x,y) = 2, et g(x,y) =a si y > 0, g(x,y) = —x si y <0. La différentielle de g est bien en tout (x,y) € U proportionnelle & celle de f, mais il ne peut pas exister de fonction hk: R > R, telle que pour tout (z,y) © U, g(x,y) = h( f(x,y) = h(a). Ici, Vouvert U n’est pas connexe et les ensembles f—!(b) ne sont pas connexes. Soit U=L (=R?\(R_ x {0})); U est connexe. Notons vy: RR, telle que g(x) =e!l/* si a <0 et v(x) =0 si x = 0; onsait que y est de classe €*. Pour tout (x,y) € U posons encore f(x,y) =a , et g(x,y) = 0 si y <0, g(x,y) = y(a) si y > 0, et g(x,y) = 0 si x > 0 ; ces trois conditions sont bien compatibles, et on définit ainsi sur U une fonction g de classe €° telle que la différentielle de g en tout (x,y) € U soit proportionnelle a celle de f. Comme dans le cas précédent, il ne peut pas exister d’application h: RR, telle que pour tout (x,y) EU, g(x,y) = A(f(x,y)) = h(x). La fonction g ne dépend localement que de 2, mais globalement dépend aussi de y. VI3 Sous-variétés. Hypersurfaces 243 Soit U = R?. Posons f(x,y) = 2° et g(x,y) =x? pour tout (z,y) € R?. En tout (x,y), la différentielle de g est bien proportionnelle & celle de f (y compris en (0,0) ). On vérifie aussi que pour tout 6 © R, f~1(b) est connexe, puisque c’est la droite d’équation + = ¥/. L’image de f est R. Soit h: R — R telle que pour tout (x,y) € R?, g(x,y) = 2? = A(F(z,y)) A(z). La fonction h ne peut pas étre autre que la fonction t+ e278 qui n’est. pas dérivable en 0. Exercice 6 : Soit (fi)1cica des fonctions de classe €~ de R dans R telles que f;(0) =0 pour tout i et que les quatre nombres f{(0) soient distincts. On note Ij le graphede f, dans R? et J; la tangente en (0,0) & I. Montrer qu’il existe des voisinages ouverts U et V de (0,0) dans R? et un €%-difféomorphisme y de U sur V tels que (0) =0 et (Vie [1,4J) y(GNU)=Tinv. Indication: On pourra se ramener au cas ot f/’(0) = 0 pour tout 7, en utilisant un difféomorphisme local en (0,0) conve- nable du type: (z,y) > (tax? +2brytcy*,ytdr?+2eny+fy?).- 1) Pour i € [1,4] soit gi: R? +R, (x,y) > y — fi(z) ; cette application n’a pas de point critique; l'ensemble Ty = {(z,y) € R? | gi(x,y) = 0} est done une sous-variété de dimension 1 dans R?, de classe €° (Théoréme VI1.3.3). Soient U; et $2, des voisinages de (0,0) dans R?, et ® un €%- difféomorphisme de U; sur £2; tel que G(0) =0. L’ensemble (1; U;) = {(x,y) € 21 | g(F'(x, y)) = 0} , est aussi une sous-variété de dimension 1 et de classe @ dans R?; posons h; = gilv, 0&1. Supposons que © soit du type indiqué par l’énoneé, il est alors clair que d¢q,qy = Idge , d’ou doo,oyhi = dio.0) % » et par conséquent R00 0) = Heo. 0) = 1. D’aprés le théoréme de fonctions implicites, il existe un réel 7; > 0 et un voisinage W; de 0 dans R tels que ]—r,,7;[x Wi C 921 , et une fonction ¢ ristil > Wi de classe €® dont le graphe soit Pintersection de Ay?({0}) = (2,9 U;) et de J-ri,ri[x Wi. Soit W= [) Wi, et r > O assez petit pour ae[14) que (Vi € [11,4J) rr; et yvi(|—ri,ril) C W 5 posons pour i € [1,4], be = ele nel ; on voit que pour tout i € [1,4], le graphe I{ de x est l'intersection de (I, U;) et de ]—r,r[ x W Cc 2. Nous poserons MQ, = |-r,rl x W, et Uz = 6-1(22), de telle sorte que I! = S(T, U2). Remarquons enfin que ¥; et f; ont méme dérivée en 0 puisque: 244 Chapitre VI Applications du calcul différentiel Soit ¢ > 0 tel que pour tout ¢ € ]—e,e[, et tout 2 [1,4], S(t, f(t) € ]-r,r[ x W = 22 ; posons pour tout t € |—e,e[ : P(t, Filt)) = (ax(t), Bilt) - En définissant @ comme dans l’énoncé, on a pour tout ¢ € |—¢,é[, et tout ie(1,4]: a,(t)=ttat? +2bt fi(t)+cfP(t), et: Bit) = Yalon(t)) = filt) +t? + 2et fill) + f PQ. En calculant des développements limités 4 l’ordre 2 au voisinage de 0, on obtient la relation : a,(t) = t+ (a + 26m; + em?) 4? + off?) , et en posant yi = 2 f/’(0) : Bilt) = Yalau(t)) = mit + (qs d+ em + frm?) + oft). Nous en déduisons : (t)) — mag(t , wee malt + d+ 2emi + fm?) —mi(at2bm, +em?) . On voit done que pour tout i € [1,4], #f/(0) =0 si, et seulement si, pour tout ie [1,4]: 4g = om? + (2b— f)m? + (a— 20) mj —d Comme les pentes mj, sont distinctes, il existe bien des réels a,b,0,d,¢, f qui vérifient ces conditions (polyndme dinterpolation de Lagrange). En conclusion nous avons démontré qu'il existe deux ouverts Up et Q = J-r.r[ x W, voisinages de (0,0) dans IR?, et un difféomorphisme © de Up sur >, tels que pour tout i¢ [1,4], S(T) Ue) soit le graphe I’, d'une application vi: |—r,r| + W de classe @ telle que y(0) =0, vi(0) = mi et w(0) =0. 2) D’aprés le théoréme de division, pour tout i € [1,4], il existe une fonction 6: J-r,r[ 4 R, de classe 6%, telle que pour tout x € ]—r,r[, (2) = VI3 Sous-variétés. Hypersurfaces 245 m,x + 2° 0,(x). Avec ces notations posons pour tout z € ]—r,r[ et tout yeER: Ray) = y+ Sac) iam gamit hy — my . On vérifie que si y = myx, alors R(x,y) = myx+2°6;(x) = ¥i(z). On trouve facilement que ea, 0) =1. La fonction R étant de classe €° , "y la fonction % : J—r,r[ x R > J—r,r[ x R, (x,y) > (x, R(x, y)) , est aussi de classe €° , et d’aprés ce qui précéde, sa différentielle en (0,0) est inversible. D’apres le théoréme d’inversion locale, il existe des ouverts V, et {23 , voisi- nages de (0,0) dans ]—r,r[ x R, tels que ¥(Vj) C M3 et YIP soit un ‘@©-difféomorphisme. Il est clair qu’on peut supposer {25 C 22 (introduit dans le 1)). Soit ¢ > 0 tel que pour tout ¢ € [1,4] et tout t € J-e,e[, (x,m; 2) €V;. Posons enfin V = Yn (J-e,e[ xR) et 2 =W(V). On con- sidérera désormais que ¥ est un €%-difféomorphisme entre V et (2. Pour i € [1,4], apres ce qui a été dit ci-dessus, il est clair que Y(T;NV) c I. Inversement, si (z,y) € 272 (donc y = ¥(z) ), il existe y’ ¢ R tel que (x,y/) €V. Comme x €]~e,e[, (z,miz) EVN (J—2,e[x R) = et W(x, mx) = (x, ¥i(x)) = (2,y) = (x, y’) ; puisque Y est injective sur V,, nous en déduisons y’ = mjx, et par conséquent (x,y) € ¥(VNT,). On a done Pégalité: W(V NT) =TnQ. On vérifie que par construction 2 C 922; en posant U = 71(12), on tronve que BLU) = FN 2 = 4(VNI;). existe donc bien un €2°- difféomorphisme U — V quitransforme 7OU en T,NV. Exercice 7 : Soit E un R-ev de dimension n > 2, U un ouvert non vide de RP, oh L E une €-immersion (1 < k < +00). On suppose que pour tout compact L de E, une partie compacte de U. Montrer que f est un ft de classe €*. D’aprés le Théoréme VI.3.2 et la Définition VI.3.3, il suffit de prouver que Vapplication f/f“? est un homéomorphisme. Notons g :f(U) + U la réciproque de cette application; montrons que g est continue. Soit F un fermé de U, montrons que g-}(F) = f(F) est un fermé de f(U). Soit (yn)ne une suite dans f(F), convergente dans f(U) vers L ; pour tout x © N posons z, = f~!(yn) ; on a bien sir rt, € F. L’ensemble {yn »r © N} U {LZ} est une partie compacte de f(U) et de E ; d’aprés Vhypothase, son image réciproque par f , qui est l'ensemble {, .n €N}U { fot (L)} , est une partie compacte de U. On peut donc extraire de la suite 246 Chapitre VI Applications du calcul différentiel (tn)nem une suite convergente, vers un élément 1 € U, et Le F puisque F est fermée. On voit que puisque f est continue, L = f(l) € f(F), ce quil fallait démontrer. Le lecteur pourra aussi se référer & la résolution de l'exercice 33 du § XI.1 du tome 2 (analyse). Exercice 8 : Soit E un R-ev de dimension 3 et V une surface de classe @* (1 = k = +00) plongée dans E. On appelle bitangente & V toute droite affine % de E rencontrant V en deux points A et B distincts de fagon que @ C T4(V)NIgB(¥). Supposons qu'il existe une bitangente @ & V. Montrer qu’il existe en général un ouvert non vide 2 de E tel que, par tout point M € 92, il passe une et une seule bitangente & V, qui soit “assez voisine” de G.m Soit Mo un point se trouvant sur une bitangente @ & V. Montrons qu’il existe en général un voisinage de Mp dont tous les points soient sur une bitangente 4 ¥. On suppose que @ est tangente 4 V en A et en B, distincts. Soient U4 un ouvert voisinage de (0,0) dans R? et fa: Ua > B, un plongement de classe €* tel que f4(0) = A, qui soit une représentation locale au voisinage de A de la surface ‘V ; de méme pour Ug et fg, au voisinage de B. Comme A ¥ B il est possible de choisir Ua et Ug assez petits pour que pour tout P € U, et pour tout QE Ug, fa(P) ¥ fa(Q). Le point M € E sera sur une bitangente voisine de 9 si, et seulement si, il existe Pe U,, Q € Up, et unscalaire \€ R tels que 1) fp(Q) est dans le plan tangent 4 ‘V en fa(P), 2) fa(P) est dans le plan tangent A ‘Ven fp(Q), et 3) M = fa(P)+ d fa(P)fa(Q). Les deux premiéres conditions s’écrivent (&B étant une base de EF) : deta (4(0), F4 (0), Fa(PH0@)) GS *£2(@),TAPHa@) =0- deta, (2 F(a). Se Ces deux équations numériques sont vérifiées pour P = (0,0) et Q = (0,0), et elles permettent en général de trouver, au voisinage de (0,0) dans R?, Q en fonction de P. Supposons qu'on ait une telle fonction y: Ul, > Up, Pw Q, ot U, C Us. L’ensemble des points M par lesquels il passe un tangente double voisine de la tangente commune % contient Pimage de —————— Vapplication (P,A) + fa(P) + Afa(P)fa(G(P)) , définie sur Uy x R. Par VL3 Sous-variétés. Hypersurfaces 247 hypothése cette image contient le point Mo, image du couple ((0,0), Ao) ; en général cette application d’un ouvert de R° dans E de dimension 3 est localement inversible; il existe par conséquent un voisinage ouvert W de Mo tel que tout M € W soit sur une unique tangente double a ¥V , voisine de D. Exercice 9 : Soit EZ un R-ev de dimension 3 et V une surface plongée de classe €* de E. On appelle plan bitangent A V tout plan affine ® de E tel qu'il existe Ac V et Be distincts, avec P = Ta(V) = Tp(V). On suppose qu’il existe un plan bitangent P a V et que V n’est contenue dans aucun plan. Montrer qu'il existe en général un ouvert non vide (2 C E tel que, pour tout point M € QQ, il passe un et un seul plan bitangent & V et “assez voisin” de P. m= Soit Mo appartenant au plan Y, bitangenten ACV et BEV AY. Montrons qu’il existe en général un voisinage de Mg dont tous les points appartiennent & un plan bitangent 4 VY. Nous reprendrons les notations de l’exercice précédent. Les conditions pour que les plans tangents 8 ‘V en fa(P) (ot P € Uy), et en fa(Q) (ot Q € Ug), soient égaux et que ce plan passe par le point M ¢€ E s’écrivent: dots (Fm), Lam), F2@)) 0, dota (44 (P), 2&4 Ofa Pain, fe ofp F2(@)) =0 det (ester, raat) <0 et: deta (4p), 24m), Fa0PIM) = Ces 4 équations numériques sont vérifiées par hypothése pour P = (0,0), = (0,0) et M = Mo ; elles permettent en général de déterminer le couple (P,Q) , qui varie dans un ouvert de R? x R*, en fonction de M , quand M varie dans un voisinage convenable de Mp , et ce de maniére unique. Il existe donc en général un voisinage W de Mo tel que tout point M ¢ W soit sur un unique plan bitangent 4 VY voisinde P. Exercice 10: Il Soit E un R-ev de dimension 3. On donne une sous-variété 248 Chapitre VI Applications du calcul différentiel courbe I de classe €* de E qui ne soit contenue dans aucun plan affine. On appelle sécante double A I’ toute droite affine ® rencontrant. I” en au moins deux points distincts. Montrer qu’en général il existe un ouvert non vide 2 C E tel que, par tout point M € £2, il passe exactement une sécante double a P “assez voisine” d'une sécante double donnée. a Soit Mo € E qui soit sur une sécante double @ & I. Soient AE IND et BeIN® distincts. Il existe un ouvert U4, voisinage de 0 dans R, et une fonction de classe @*, fa: Ua > E, telle que f4(0) = A, représentation locale de I’ ; de méme pour Up et fp. Il est clair que puisque A # B, on peut choisir U4 et Up assez petits pour que pour tout 1 € Ua et tout yeUsp, fa(z) # fe(y). Considérons l’application F: U4 x Ug xR—-E, ——__ (,y,A) + fale) + fala) faly). Par tout point de Pimage de F,, il passe une sécante double 4 I’, voisine de la sécante double . Par hypothése, il existe un réel Ag tel que Mo = F(0,0,o) ; le point Mp est done dans Vimage de F.. Les dérivées partielles de F en (0,0,o9) sont: oF OF Fp 10520) = (2 — Ao) Fa) + 5(0,0,%0) = do F(0) 5 et. OF = x (00. Ao) = AB On voit donc que si My n’est ni A ni B, et que la droite M, la tangente en A et la tangente en B & I ne sont pas coplanaires, alors la fonction F est localement inversible ; plus précisément, il existe des voisinages U4, Cc U4 et Uj, C Ug de 0 dans R, un voisinage V de Ao dans R, et un voisinage 2 de Mo dans £, tels que pour tout M € Q, il existe un et un seul —— triplet (x,y, A) € U_ x Uy x V tel que M = fa(x) +A fa(z)fa(y). Dans ces conditions, par tout point M de 92, il existe une et une seule sécante double 4 F passant par M, et voisine de 2. Exercice 11: Soit £ un espace euclidien de dimension n = 2 et V une sous-variété plongée de classe €* (k > 2) et de dimension p (1 R, 0 —_, P+ (SEP) [7PM et: ExU +R, (MP) + (1(M,P),.--,@p(M,P)) . Soit Mo € No. La fonction & est de classe €*-!, et par hypothése 6(Mo,0) = 0. Sila différentielle partielle par rapport & P de @ en (Mo,0) est un isomorphisme R-linéaire R? — R?, alors d’aprés le théoréme des fonctions implicites, il existe un ouvert U’ CU , voisinage de 0 dans R? , et un ouvert 2, voisinage de Mo dans E, tels que pour tout M € il existe un et un seul P € U" tel que &(M, P) = 0, c’est-a-dire tel que M soit sur une normale en f(P) a V. On vérifie que la condition trouvée ci-dessus s’écrit : ol ( R, (ayo tytn 1. Trouver les extrema ‘ 4 Notons g: RR, (xyz) +4 nae =. On vérifie quien tout M = (a,y,2) € S la forme linéaire vq n’est, pas nulle, puisque: p dg =3 (Fars 250 Chapitre VI Applications du calcul différentiel et que si (1, y,z)€ 5, 23 = =0 est exclu. On vérifie que df = 2(edz+ydy+zdz). Les points critiques de ce probléme d’extrema liés sont donc les (z,y,2) € S tels que les triplets x ys 23 (z,y,2) et & we 3) soient liés. On obtient donc les conditions : we =0, Bao tg 6 ee et bien sir : 4 4 4 2444551 at bt ct Les points de S$ dont deux des coordonnées sont nulles sont critiques; ce sont les points: © (2,0,0), (—2,0,0), la valeur de f étant a? ; © (0,b,0), (0,—-b,0), la valeur de f étant 0° ; ¢ (0,0,c), (0,0,—c), la valeur de f étant c? Les points de S dont une seule des coordonnées est nulle sont les points ; y y? z © (yz) ob = et fa + G = 1. On trouve facilement y= bf | | 2? = ————— ; la valeur de f en ces points est Vb? +c! ; Ss t= vot+ct +e « de méme pour les points critiques ot y =0, f(x,0,2) = Verda ; © et pour les points critiques ot z=0, f(x,y,0) = Vata oF. Les points critiques dont aucune des coordonnées n'est nulle, sont les points (x,y,z) tels que: On trouve les 8 points (x,y,z) tels que: : a 2 ot 2 é = ye Be ; Vaivera 9 ~ Vatsbite Vater la valeur de f en ces points étant évidemment Ja? + 64+ c7 . L’ensemble $ étant compact, la fonction f atteint bien sur S un maximum et un minimum, et ce en des points critiques. Comme 0 < a <6 < ¢, d’aprés les valeurs trouvées aux points critiques, la valeur minimum est a?, atteinte aux points (a,0,0) et (—a,0,0), et la valeur maximum est c?, atteinte en (0,0,c) et (0,0,-e). VI4 Extrema liés 251 Exercice 2: Soit E un espace euclidien de dimension n = 2. On note S la sphére unité de E. Pour (Ap,...,An) € S"*!, soit V(Ap;.-.,An) le volume n-dimensionnel du polyédre de som- mets Ap,...,An- ‘Trouver les systémes (Ao,-.-;4n) € S™*4 tels que V(Ao,-.-,4n) soit maximum, et donner la méthode de calcul de ce volume maximum. @ Soit (Ao,---;An) un repére affine de l’espace affine E. L’enveloppe convexe de ces points est l’ensemble des points dont les coordonnées barycentriques dans le repére affine (Ao,...,An) sont toutes positives ou nulles. Si M = Ag +t1 AoA fee tr AoAn , les coordonnées barycentriques de M dans le repere affine (Ao,...,An) sont (1 —(t +... + tn)stis..-stn) . Le convexe engendré par les points Ag,-.-,An est donc l’ensemble T,, introduit dans Vexercice 2 du § VII.6, & une translation prés, si on pose e; = ApA;, et en supposant E = R", ce qu’il est possible de faire d’aprés le § VITL6. Le volume n-dimensionnel du polyédre de sommets Aj,...,An41 est done: 1 =; > V{AL, Anti) = 77 deta(A1A2,...,Aian4i)| ott B est une base orthonormée de FE’. Soit : FEB SR, (Ate Anes) > Sdeta( Aad... Aitaai) - La fonction f est de classe €. On voit que les points de S"*! ot la fonction V est maximum sont les points de S"*’ ov la fonction f atteint un extremum. Comme S"+! est compacte et que la fonction f est con- tinue, cette fonction atteint en au moins un point (Ai,...,An41) € S**? sa valeur maximum relativement & S"*!. Pour tout i € [1,2 + 1]], la fonction partielle gj: M+ f(Ai,...,Ai-1,M,Asqi,..., Angi) atteint en A; un maximum relatif a S = {M | (OM | OM) = 1}. Les formes différentielles da,y et w+» 2(u|OA;) sont done proportionnelles. Pour ¢# 1 on trouve (vue B): 1 — > ~— > ~, da, pi(u) = 7 dot (Araa,---,Arai—1) uy Araipty---+Avangi) « En particulier pour tout. j € [1,n +1], 9 #¢ (y compris si j = 1), ona —s ’ da,yi(Aiaj) = 0, et par conséquent : (Aya; | OA,) =0 doa (OA; | OA,) = (OA; | OA,) - 252 Chapitre VI Applications du calcul différentiel Liindice 1 ne jouant en fait pas de réle particulier, on voit que pour tout (i, 5,4) €[1Ln+1], sik #i et 7 Fi, alors: (OA; | OA.) = (OA; | OH). On voit donc finalement que les produits scalaires (OA; | OA;) , ot (i,j) € [1,7 +1], et i# 7, sont nécessairement tous égaux ; nous noterons h leur a ho, valeur commune. Posons S = }> OA;. Pour tout j € [1,n+1], ona i=l (§| OA;) =1+7h, et par conséquent, pour tout j € [2,n+1] : =; aac ainy’ (5 | Aaj) = (S| O4j) - (S| O41) =0. Or les vecteurs Ajaz,...,Ai@n41, ne sont pas liés puisque le volume n- dimensionnel du polyédre que les points (A,,...,An41) engendrent est maxi- mum (donc non nul); ils forment donc une base de E (de dimension n), et nous pouvons en déduire 5 = 0, puis 1+nh = 0, d’oit finalement h = -: . Calculons maintenant la valeur maximum de f. On sait que (déterminants de Gramm) : 1 — P(Ats- +1 An) = Gop det [(aei | as})| . GNERnP On trouve que si i=j (> 1) alors: (Aig; | Fraj) =2-2h=20-m = 244, etsiif#j (i>1 et j>1): (Fig | raj) =1-h-apa=1-n= 22, Soit V est la valeur maximum de V(Aj,...,An+1) sur S"+!, on a done régalite V = +. {D], ot D est le déterminant de taille n dont le terme nl (i,j) est 201 -h) sii = 7 et 1-A si i # 7. Un calcul classique de déterminant donne: (n+1)" nm _ (nt ery D=(1-A)"(n4+1) = om (n+1) La valeur maximum de V(Aj,...,An41) est donc: + 1m) VI4 Extrema liés 253 elle est atteinte pour toutes les valeurs de (Aj,...,An¢i) € S"*! formant. un n-simplexe régulier. Exercice 4 : Soit f: R44 R, (a,b,c,d) 4 a? +6? +0? +d". On identifie R* et Wto(R) par la bijection (a,b, c,d) [: 4 . Trouver les extrema de f sur le groupe SL(2,R). Montrer que ces extrema sont atteints en les éléments de SO (2,1R) et uniquement en ces points. = Soit g: R' +R, (a,b,c,d) + ad—bc. I s’agit dans cet exercice de trouver les extrema de la fonction f sur l'ensemble V = g~1({1}). On trouve: dg = add + dda — b de — cdb ; on voit donc que la différentielle de g n’est nulle en aucun point de ‘V. Comme d f = 2 (ada + bdb+ cde + dda), les points critiques de ce probléme d’extrema liés sont les points (a,b,¢,d) €V tel que les quadruplets (a,, c,d) et (d,—c,—b,a) soient liés. Cette condition s’écrit encore, puisque (a,b,c,d) #0: ab d -c sen [¢ t-a[4 <4. En égalant les déterminants on trouve que nécessairement \? = 1. La valeur A = =1 est impossible car on aurait alors ad—be = —a*—t? = 1. En posant M = [¢ al , la condition devient done detM =1 et M = Mf (matrice adjointe), soit encore detM = 1 et M = M~. Les points critiques du probléme sont donc les éléments de R* qui sont identifiés aux éléments de SO (2,1R). La valeur de la fonction f en ces points critiques est donc 2. Cette valeur 2 est la valeur minimum de f sur V ; en effet si ad—bc=1 alors f(a,b,¢,d)-2 =a? +b? +c? +d? -2ad42be = (a—d)?+(b+e)? = 0. Exercice 5 : a) Soit ne N* et a1,...,%, des réels >0. Montrer que An 12 n 1) =ain {2 Soe | (vi) uw > 0 et I. 1}. = = b) En déduire, si y1,...,yn sont des réels > 0: (ey (lb) (es) a=1 254 Chapitre VI Applications du calcul différentiel a) D’aprés linégalité arithmético-géométrique, pour tous 21,...,2_ et tous u1,...,Un réels > 0, ona: n et par conséquent, si de plus [J u; = 1, alors: 11 “ Sach 1 a=] a Si les nombres u; 2, sont tous égaux entre eux et que [[u; = 1, alors il wi y a égalité dans Vinégalité (1) ; les nombres 21,...,2» étant donnés, cette ifn n condition est réalisée si pour tout ¢ € [1,n], usa = (i =) . Nous p=l pouvons en déduire l’égalité de l’énoncé. 6) Les nombres 21,.-.,2n et yi,---,Yn réels > 0 étant donnés, pour tous n Ujy..+4Un réels >0 tels que [] uj =1, on a d’aprés le a) les inégalités: ti n A/n is n In (It) «1 un ¢ (Its) i=1 i=1 i=) Nous en déduisons : n ijn n Un iZ (IIs) (II) <1 Dutt). i=1 i=1 <; Lem. n Cette inégalité étant vérifiée pour tous w1,...,u, > tels que [[ uj =1, a= toujours d’aprés le a) : Exercice 9 + || Un entrepreneur emprunte des capitaux Cj,...,Cn (ViC; > 0) Vi4 Extrema liés 255 aux taux d’intéréts 7,...,%m (Vi ,0 <7 <1) pour investir C=C, +...+Cy. Sa possibilité de remboursement par unité de temps est AR pour les premiers remboursements, et il a le choix des durées d’emprunt T),...,J, (vi ,T; > 0). On sup- pose que l’érosion monétaire est nulle et que l’intérét se compose a chaque instant. a) Vérifier que dans ces conditions, l’amortissement R, par unité TH Cie" de temps correspondant au capital C; est R; = @noy Que n se passe-t-il si R< > 7,C;? i=l n b) Soit p = >> R;T; le remboursement total (en supposant i= R> ¥7%C;). Chercher les extrema locaux de p sur l’ensemble i=l {ci,...m) €(@)" | Ea=R}. c) Réaliser un programme sur ordinateur qui fournisse le point critique unique (Ji,...,7) et la valeur correspondante de p, & partir des données Ci,7; et Rm a) La loi financiére : _7rCeT 70 eT] 1 est, établie dans |’Exemple 2 du § [X.2. Nous l’'admettrons ici, pour chacun des emprunts. Remarquons que puisque T > 0, ona R>7C. En appliquant ce résultat pour chacun des emprunts, on obtient la condition : RaSrR> on, il i=l Si cette condition n’est pas réalisée, il n'y a pas d’emprunts possibles dans ces conditions. b) Pour chaque emprunt on peut exprimer T en fonction de R, en sup- posant R > 7C ; on obtient facilement : 1 Te T= -210 (1-22) 256 Chapitre VI Applications du calcul différentiel Nous pouvons donc nous ramener au probléme d’extrema liés suivant: sur Pensemble V des (R1,...,Rn) € R” tels que pour tout i € [1,n], Ri > n 74 C, et > Rj =R, chercher le minimum de Ia fonction p, ot: 1 “RR; 4G; PtP Ra) =~ So F Log (1 ") = yk = SoS (Log (Ri) — Log (Rs ~ 71 C1)) « On vérifie que ‘V est bien une variété de codimension 1; un minimum de airement atteint en un extremum local lié. On obtient pour tout 1 R; Rf 1 28 (Ry...) Rp) = — Log ( ——*+— } 4 (— - _—__ OR, Riv Ra) = (gata) a \R RonG 1 ns ni me Noe 1-6 tithes | a | Th ox( 7 ae Re Cy Vue la définition de ¥, en (Ry,..., Rn) € V la fonction p atteint un extremum lié si, et seulement si, ces dérivées partielles sont toutes égales. Comme elles sont toutes <0, on peut écrire cette condition sous la forme: ancy _ tog (14+ gS = an. La fonction R, + R,, t+ t— Log(1+¢) est une bijection strictement croissante; notons y sa réciproque. En (Rj,..., Rn) € V la fonction p atteint un extremum lié si, et seulement si: ai R= 7 4 CG JA>0 vie [ln] Ri-mCe (1) FA>0 Wie fn] = (rd), et bien sir R, + ...+ Rp, = R. En exprimant les Ry en fonction de A on obtient pour tout i € [[1,n] : 1 mane (1+ ay) > dott la condition : (2) nc, (1+ 355) 2 La fonction y étant strictement croissante et prenant toutes les valeurs > 0, n on voit que puisque R > )> 7; Cj, il existe une et une seule solution pour = VL4 Extrema liés 257 2, donc une et une seule solution pour chacun des R;. La fonction p admet done sur V un, et un seul, extremum lié. ¢) En suivant la méthode de calcul développée ci-dessus, il convient d’abord de créer une fonction qui donne une approximation de y, réciproque de t++ t—Log(1 +t). On peut procéder par dichotomie, ou utiliser la méthode du point fixe pour résoudre pour ¢ > 0 Péquationen x: «= Log(1+2)+t (valeur initiale 0). y=t+Log(1+2) I] faut ensuite déterminer avec la condition (2) la valeur de 4. Supposons | <7 <... <7. Comme ¢ est monotone, on peut procéder par di- chotomie, mais il convient d'abord d’encadrer la valeur de la solution \ en remarquant que : (1+ an wan) Lee =Re (04 wan) ee ; dou: a La (nA) < ——— < oltm d) 5 R- Dn, i=1 ce qui permet d’encadrer explicitement , en utilisant la réciproque de y, cest-a-dire application £4 t — Log (1 +). 258 Chapitre VI Applications du calcul différentiel La valeur de » étant déterminée, pour tout i € [1,n], on a: ° 7 1 Ti et t= 2 bog (1-3 R= 1G; (1+ 7 wm) Exercice 10 : Dans un plan affine euclidien on donne un triangle (A,B,C). Montrer que l’ellipse d’aire maximum inscrite dans ce triangle est tangente aux cétés du triangle en leurs milieux. m Notons T = (A,B,C). Soit € une ellipse d’aire maximum inscrite dans T . Supposons qu’il existe un triangle T’ contenant € dont l’aire soit strictement plus petite que laire de T. Soit ® la bijection affine qui transforme le triangle T en le triangle 7’. D'aprés Vhypothése [det #| <1. Comme ‘6 est inscrite dans T’, l'image réciproque de 6 par ®, que nous noterons ’, est inscrite dans T, et comme [det S| <1, Vaire de cette ellipse est strictement. plus grande que celle de 6. Cela contredit l’hypothtse faite sur %. On voit done que si @ est une ellipse d’aire maximum inscrite dans 7’, alors T est un triangle d’aire minimum contenant € . Soit maintenant @ une bijection affine qui transforme l’ellipse & en un cercle ; d’aprés ce qui précéde, elle transforme le triangle T en un triangle T’ qui est un triangle d’aire minimum contenant @. Nous montrerons ci-dessous que ce n’est possible que si T’ est un triangle équilatéral dont € est le cercle inscrit. Les propriétés métriques ne sont pas conservées par + mais comme le cercle & est tangent au cdtés du triangle YT" en leur milieux, l'ellipse € est tangente aux cétés du triangle T en leur milieux; ces propriétés sont affines et sont conservées par la bijection affine $. VL4 Extrema liés 259 Soit O le centre du cercle C et R son rayon. Il est clair que la distance de O aux cétés du triangle T’ est R (sinon T’ ne serait pas d’aire minimum). Soit a € ]0,7[| une mesure de l’angle non orienté (AB, AC), définitions analogues pour f et 7. Soit A la projection orthogonale de O sur le cdté AB. Liaire du triangle (O,H,A) est 4 R? cotg(a/2). L’aire du triangle (A,B,C) est R? (cotg(a/2) + cotg(3/2) + cotg(y/2)) . On voit que le triplet (a, 8,7) € jon? peut étre quelconque pourvu que a+ /+7=7. Les points critiques de ce probléme d’extrema liés sont les triplets (a, 8,7) tels que a+ f+7=7 et tels que les triplets: (1 + cotg”(a/2), 1 + cotg?(#/2),1+ cotg’(7/2)) et (1,11), soient proportionnels. Le seul point critique est donc le point (a, 8,7) = (1/3, 1/3, 71/3). Le triangle T’ est donc bien équilatéral, et comme le cercle C est tangent aux cétés du triangle, c’est le cercle inscrit du triangle T’, ce qu'il fallait démontrer. Exercice 11: Les a; sont des réels > 0 tels que S> a; = 1. Démontrer que i=1 n (n= 1)" Toc -—a)< aa = Soit g: R™ > R, (a1,-..,@n,) + a t...+an, et H = g7'(1). La différentielle de g est constante, et sa valeur constante est la forme linéaire g , n non nulle. Soit f: R" > R, (a,--.,an) > [] a; (1—a,). Lafonetion f est 1 polynomiale, done de classe @* . Considérons l’ensemble K =H1[0, +00[”. 260 Chapitre VI Applications du calcul différentiel Comme la somme des coordonnées des éléments de H est 1, il est clair que K = Hr (0,1\". L'ensemble K est donc compact. La fonction continue f atteint sur K um maximum M qui majore aussi les valeurs que prend f sur H]0,+00[” = H]0,1{". On voit donc que M > 0, et comme f(ai,.--,@n) = 0 si Pun des a; est 0 ou 1, la valeur maximum M est atteinte en un point (b1,...,0,) € HM]0,1[". Le point (b1,...,,) est donc un point critique du probleme d’extremum lié. On trouve que sur ]0,1[" : ) da, 8 et dy = Yo day. Les différentielles en (b1,...,0n) de f et de gy étant liées, =1 1 1 sont tous égaux, et col Papplication x 1 1 —->— sont tous xX, mme l’application 2+ —-— ., & 1b 8 PP z 1-2 définie sur }0, 1[, est strictement décroissante, les réels b; sont tous égaux, et les réels 1 en done égaux A =. La valeur maximum M dela fonction f sur H7]0,+90[" wor(Sood) EQ) Ba est done: Chapitre VII THEORIE DES INTEGRALES MULTIPLES § VIIL.1 PAVES, ENSEMBLES PAVABLES Exercice 1: Montrer que les composantes connexes d’un ensemble pavable sont pavables, et qu’elles sont en nombre fini. m Il est clair qu’un pavé est connexe, et méme connexe par arcs, puisqu’il est convexe. Soit un ensemble pavable, et Pj,..., Pj des pavés dont 2 est la réunion. Soit C une composante connexe de 2 ; comme pour tout ié€[1,N], P est connexe inclus dans (2, soit P/AC =9, soit P) CC. La composante connexe C est donc la réunion des P; qu’elle contient ; c’est par conséquent un ensemble pavable. L’application qui, & i € [1,N], fait. correspondre la composante connexe de {2 qui contient P;, est une surjection de [1, NV] a valeurs dans l'ensemble des composantes connexes de 2. L'ensemble des composantes connexes de 9 est donc fini. Exercice 2 : Montrer que tout ensemble pavable ouvert est réunion dénom- brable de payés compacts cubiques deux a deux d’intersection négligeable. a Nous supposerons que {2 est un ouvert borné de R". Soit K un pavé cubique qui contient Youvert {2 ; nous noterons { la longueur des inter- valles dont K est le produit cartésien. Pour k EN, soit o% la subdivision de K obtenue en découpant chacun des intervalles fermés dont le produit cartésien est AK en 2* intervalles de longueurs égales. Chaque cellule de la subdivision o% est un pavé compact de cété [/2*. Nous noterons Dy Yensemble de ces pavés cubiques ; c’est un ensemble fini de cardinal 2°", qui est un recouvrement de K . Il est clair que intersection de deux éléments distincts de D, est vide ou négligeable. Pour tout k € N, la subdivision O41 est consécutive a la subdivision o, , et chaque élément de Dpi1 est inclus dans exactement un élément de D, ; nous noterons vq : Dy41 4 Dy 262 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples Papplication qui é P € Dy41 fait correspondre le seul élément de Dy qui le contient. Soit pour KEN, Ry = {P © Degi | PC Det ye(P) EQ}, et soit R= U Ry. Les ensembles Rx sont finis et disjoints deux & deux ; Pensemble R KEN est évidemment dénombrable. Montrons que §2 est la réunion des éléments de R (ce sont des pavés cubiques), et que l’intersection de deux éléments de R. distincts est. négligeable. Soit a € 2, a est le centre d’un pavé cubique inclus dans §2, de demi-cété e>0. Pour k EN tel que 1/2* <«, il existe un élément P de D, tel que aéP, car Dx est un recouvrement de K, et PC 2. Il existe donc un plus petit entier & tel qu’il existe un élément P € D,, tel que ae PC. L’entier k est > 0 car le pavé cubique initial K n'est pas inclus dans {2 ; et il est certain que yx—1(P) Z 2 d’apres la définition de & ; on voit done que P € Ry-1 C R, et par conséquent que a appartient 4 la réunion des éléments de R. La réunion des éléments de R , qui est bien sir incluse dans 2, est donc égale A 2. Soient P et Q deux éléments de R distincts. Il existe des entiers uniques hk et k tels que P © R, et QE Ry. Sih =k, P et Q sont deux cellules différentes de la subdivision 0,41, et leur intersection est vide ou négligeable. Si hk # k, par exemple si h < k, il existe un seul élément Q’ de Dh4i qui contient Q, élément de D,+1 ; le pavé cubique Q! n'est pas inclus dans 2 par définition de R,, et il est par conséquent différent du pavé cubique P qui est lui inclus dans 2. L’intersection des pavés P et Q’, cellules différentes de la subdivision o),4; , est donc vide ou négligeable, ce qui est a fortiori vrai pour P et Q. On a donc montré que l’ouvert borné §2 est réunion dénombrable de pavés cubiques deux & deux d’intersection négligeable, sans utiliser Phypothése {2 pavable. Remarquons que lintersection de deux de ces pavés cubiques dis- tincts est un pavé d’intérieur vide. Exercice 3 : Montrer que si, dans la définition VIJI.1.3, on suppose les pavés ouverts (wp)pen tous cubéques, on obtient une définition équi- valente. m Soit A € R™ ot ne Nt. Si pour tout ¢ > 0 il existe une suite de pavés 09 cubiques ouverts (wp)pen telle que AC LU w, et 3° Mesj,y (w,) <€, alors pen po apres la définition VII.1.3, la partie A est négligeable. VILI Pavés, ensembles pavables 263 Pour la réciproque, démontrons d’abord le lemme suivant : Lemme : Soit w un pavé ouvert, il existe une suite (P,)pew de pavés cubiques ouverts, telle que: os wo UP, et 2 Mes(P,) = 2Mes ‘0 pen = )./ Reprenons le résultat de l’exercice 2. On sait qu’il existe une suite de pavés cubiques compacts (Qp)pen, telle que w = LJ Qp, et telle que intersection PEN de deux de ces pavés distincts est d’intérieur vide (et négligeable). Pour tout. p&N, choisissons un pavé cubique ouvert P, tel que Q» C Py et tel que Mes (P,) < 2Mes(Q,). Pour toute partie finie F C N, on a les inégalit SS Mes(Qp) = D— Mes (Int (Qp)) = Mes { LJ Int (Q,) } = Mes(w) . per per per Nous en déduisons, que pour toute partic finie F de N: ~ So Mes (P,) = 2Mes(w) d’oi S$“ Mes (P,) <= 2Mes (w) . per p=0 Fin du lemme. Supposons que A soit négligeable, et soit ¢ > 0. Il existe par définition une oo suite de pavés ouverts (wk)ken telle que AC U we et Yo Mesiny (we) < REN k=0 e/2. D’aprés le lemme, pour tout k € N il existe une suite de pavés cubiques ouverts (Pkp)pen, telle que: wk CU Pep et 37> Mes (Ppp) = 2Mes (we) PEN pen On voit alors que: Ac U Pre et > Mes(Pi.p) se, (kp) EN? (kap)en? les ensembles Pi,,, ou (k,p) € N?, étant des pavés ouverts cubiques. L’équivalence des deux définitions est ainsi démontrée. Exercice 4 : || Est-ce qu’un ensemble pavable connexe est connexe par arcs ? m 264 Chapitre VII Théorie des intégrales multiples Soit 2 un ensemble pavable connexe. Les composantes connexes par arcs de 2 sont les classes de la relation d’équivalence sur 2 : il existe un ensemble connexe par arcs inclus dans 2 quia x et y pour éléments. Si 2 #0, il y en a au moins une. Les composantes connexes par arcs de (2 sont connexes par arcs, car la réunion d’un ensemble de parties connexes par arcs d’intersection non vide est connexe par arcs. Comme les pavés sont connexes par arcs car convexes, il est clair que chaque composante connexe par arcs de 2 est réunion finie de pavés, donc pavable, et que ces composantes connexes par arcs de §2 sont en nombre fini. Nous avons 4 démontrer que si 2 est connexe non vide il a une et une seule composante connexe par arcs. Démontrons d’abord le lemme suivant : Lemme : n Posons P = [] ;, ou &; est pour tout ¢€ [1,n] un intervalle réel borné. isl Soit A € P et g: [0,1] > R", t+ A+t(M-—A). Posons M = (L1,-..52n), A= (aq,-.-5@n), et v(t) = (vi(t),-..,¢n(t)) pour tout t € [0,1]. Pour tout i € [[1,z] et pour tout ¢ € [0,1], on a évidement y(t) = a, +t(x;—a;). Comme a; € J; et x; € 1, pour tout te [0,1[, vi(t)e he; en effet, c’est vraisi a, = 2;, et si a; # z;, yi(t) est intérieur & J; pour tout t€]0,1[. Pour tout t € [0,1[, onadonc y(t)e PC 2, et p(I)=MeEN. Les points A¢ P et M sont par conséquent reliés dans 2 par l’arc continu y ; ils sont donc éléments de la méme composante connexe par arcs C’, qui est la composante connexe par arcs dans §2 contenant le pavé P. Fin du lemme. Soit P un pavé, P C §2, et C la composante connexe par arcs de @ quicontient P. Si ME PO, alors ME C.e Soit C une composante connexe par arcs dans §?, montrons que C’ est relativement fermée et relativernent ouverte dans 2. On a vu plus haut qu’il existe une suite finie (P,,...,Py) de pavés inclus dans £2, telle que C=P,U...UPy. On adonc: PR. C2 k=1 D’aprés le lemme, pour tout ke [1,N], Pi, 2 CC. Nous en déduisons: N Gnn= U (Rn Qyce, k=1 dot C12=C. L’ensemble C est done relativement fermé dans @. On sait que Q n’a qu'un nombre fini de composantes connexes par arcs. Chaque composante connexe par arcs étant le complémentaire dans {2 de

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