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GAZETTE POLITIQUE ET COMMERCIALE D’HAITI, + Du Jeudi a Aodt 1605, Ian deuxitme de Pindépendance, Du Cap, le 3x Juillet. Cresrun usage admis chez tous les peuples dela terre, de celebrer les époques mémo- rables oi ils ont chassés leurs tyrans, quils se sontalfrenchis da joug de quelques perples barbares, ou quills rappelent la mémoire des hommes fameux qui ont illusird Jeur siétcle par des actions extraordinaires et des bienfaits envers leurs semblables. Aces époques , Tadmiration , la reconnaissance , tour a tour enflamment Fesprit du peuple d'un heureux sgithousinsme et dit joie il nit le libérateur Fietage ieealitan Ta rendu a laliberté. Chaqae contrée, chaque @ eu ses tyrans ; cl Ie Ne aussi Pevtonberiegy Les Biased ontcu lon ‘Washington sa Saisse , son Guillavine Tel et nous, nows avons aussi notre Dessalines ! Cen'est pas parce qu'il est revitu dela -des rois, qui n’ajonte rien a sa gloire , que nous célébrons aujoand"hui ses vertus ; mais nous voulons le considerer lorsque n’étant que simple général, ilralliit les soldats di ‘et découragésde armée da général Toussaint, quill faisait sortir, comme de terre , une araée qu'il readit ‘invincible, et quiil conduisit de victoire en victoire, jusqu'a ce que ses grandes conceptions fassent ainendes @ leurs fins, et quil elt va sa patrie libre ot independante. Il est quelquefois permis, au sein de la ité, denfler son courage et d'étendre lorsquu'on, voit en son pouvoir de grandes ressources, ou que des allies * puissans nous offrent un appui protecteur, ! fois entreprendie Wes. actions éclatantes 5 mais celuila qu’, | vré a lui-méme et abandonné dans une situation desesjeirante, trouve en soi assez de ressources pour énire- | Linjustice a la fin produit Vindépendance, Fol. Tanc. grenike of fire noir om projet gui rat passe E= témeéraire aux yeux ames moins fortes que la sienne, sans autres moyens que son courage et I'étendue de son genie} voila Fhomme vraiment grand et le héros qui merite l'admiration de ses cont ins et celui de la postérité. L histoire de notre asser- vissement n'est malheureusement que trop connu ; [on sait qu'il y a cing siécles que des hommes venant de l'autre hémisphtre, attirés vvers 1nos plages agrestes les uns par la soit dela glore, et la plupart par celle de Tor, portérent dans notre ile la destruction , Je pillage et tous fes fleamx que la cupidité en« traine ordinairement sur ses pas. Les moyens employés pour assouvir leur avidité, attirérent Pr. ‘ane fa sur = ri tas flat de Ja vengeance d'un peuple faible et bon, Ie despair, pluid que le casrage, arma contre ses “urs , et dont on éouffait les. révoltesa mesure qu’elleséclataient. Ces luttes inegales et souvent renouvellées, finirent par amener la destruction entiére des malheureux insulaires. qui habitaient jadis ie sol sur lequel. nous vivons, et leur facile conquéte a depuis ce tempsdaissé dans esprit de leurvainqueur, Tidee de renouveller avec autant de faciljté ces tragédies attroces, chaque fois que leur: meéfiante politique leur en aurait sugeené Tidée, La vengeance des eur assouvie, mais lear avarice trouver son compte da bras «qui arrachaient metal tentateur qui il fallait remplacer compta pour quelque chose la destrciion » que lorsqu’on fut privé du produit de leur travail j et Ii ice , fa violation du droit des gens et Vinsatiable amour des richesses , con- Coururent a Tenvie a fournir les mayens de 13%.) remplacer la déplorable industrie des inal- rearews indigenes: Adore mille protexies frie voles, mille argumens puerils colorérent du voile de la religion datraite d'Afrique, eb les Infortunés afvicains furent aussikit arraches de leur delicieuse patrie pour venir en Ame- terniiner ; dausdes tortures d'un escla- vaigé ctudl ritble'des existavices, “ tas et preparer & leurs nous avons’ dprouti, L’cn se‘rappele que Beutus, qui devait un jour chasser les ‘Lar- qquinis de leur trine oppresseur et fonder les Dases de la'liberté de Roti sur te8 ruines de + Ta tyranniey-eal né i la cour de ces mémes Tarquii au milieu divsystéme colonial sous lequel nous gémissons, niquit Dessa- ines, a qui ¢tait reserve la gloire cle detruire Touveage de tant de siécles, de brisor nos fers lis par la main du temps, @alTranchir 8¢3 compatriotes, et de conquerir a la pointe de Tepe Tindépendance de son pays. Ses victoires y aiusi que ses gloricux travaux, sont cgnnus de ‘univers entier. Pour recompense de ses bienfaits signalés, le peuple d'uiti, dont il fut le liberateur, pensant que celui en avait su conquérir ses droits avec autant lc valeur, devait savoir au moins com mient les conserver , le plaga a la iée de ‘son gouvernement pour €ix¢'son chef et Akgislateur. Jamais choix ne légitima Ja confiance d'un peuple reconnaissant. Ce ne fat pas assez pour cet homme extraor= dinaire avoir montré pendant la guerre toute Mhabilite d'un grand general , il a voula consacrer les loisie dela paix en déployant, pour fe bunheur de son peuple , la sagesse du Kegislatern, Hl est bien j ra cet grand quil a su rendre libre et heureux, et quon Jui doune tous les temoignages que le respect et la reconnaissance peuvent suggérer. Crest dans cet esprit, que anniversaire du jour de sa féte aeté célebree le 25 de Juillet. En rendant compte des cérémonies qui ont eu fiew a ceite occasion , nous remplissons un devoir qui nous est bien cher, en coniribuant 4 faire comuaitre jusqu’a quel point 'amour et la fidelité du peuple d'Haiti se sont mani- festé envers son souverain. ‘Le jour de la cérémonie fut annoned par des salves Cartillerie de tous les forts, qui furent spontanément répondus par les ‘bati- mens nrutres annés de La rade. Liéiat major de Sa Majesté, les generaux presens, ega- Iement que toutes les autorités administeatives lescendans le sort que | ePjudiciaires, se rendirent Thdtel de son excetience: le rat Christophe F Taccompagnérent a V'eglise, pour assister a | Fattice divas. On y avait ptoparé, a l'Em- \péreur »/un tréne-Tnagnifiquement décoré 5 indisposition survenue a Sa Majesté nous | ravitesa presence: Apres lavcelebration de lay cé e€ som cortdae se rei 1, et adressa & Sa Majeste le discouts suivant : «Sine, » La féte de Votre Majesté revient sous les plus heurenx auspices. Ce jour, si chery ‘voit dans"toute Petendiie de votre’ Kmpire tous les coeurs des haitiens portés vers leur vengeur et leur Hibérateur,, kar payer ce trout d'eloges, de respect, damour ét de recon alas ai est dt 4 la véritablé vertu, am el de Votre Majesié, qui donne son peuple, des marques de sal 1 qhi consaere pour son honhewr at sa felicité, les wavaux, les veill Fatigues, et tous les immenses devoirs qu'eii~ traine [art de gouverner. Aussi au dedans ge ‘wos étatsy les fruits de la plus touchante con- de Vai fraternité, de la égalité qui régnent, forment le gage preécieux deta prosperity etdleladurée de votre Empire, x» Gr.ces immortelles vous saieut rendues, TACQUES, le bien aime, pore de peupie la postérité vous confirinera ces titres chers et sacrés , que vos contemporain se plaisent a vous donner ! Que le Dieu tout puissant, protecteas de note cause sactée , daigue repandre sur vos jours ses saintes b ‘ainsi que sur ceux de Sa Majesté ice et detoute votre auguste le; ous conserve Tong-temps & la ten rmée et du peuple, votre Cére, auprés de Votre Majesté, Fecho de la voix pablique 5 et je protite de la solennité de ce jour , pour renon= veller, a Voire Majesté Linjcriate . fes assn= ranices (lu plas profand respect dn plus sincere allachement el de la parfaite soumission dant je suis penetre’ x. ‘Majeste repondit & Son Excellence : 4 Que le voru de son ecear a touiours éié la prosperité de son peuple yet que son honb sera la plas douce récorapense de ses veilles 5 et qu'il n'y avait que le merite et les services fends [ease publique Je geweral Clistoplie » qui puisscnt égaler ( 3) Testimeset Tarnitié: de-Sa-Miajeité , et lacon- fiance entiére qu'elle mettait en lui». ~ Aqmrés Ja reponse de Sa Majesté , Ml. Rou- ‘mage jeune, administratour principal de la division da-Nord lui adressa- la: parole au nom dw Carps de Administration, et s'ex- primma‘en ces. termes : «Sine, %» Nos cceurs éprouvent une bien douce sisfaction en ce jour , qui est celui de l'anni« ‘versaire de votreavguste Féte, en vous temoi- gnant le bouheur que nous senions de vous t au rnilieu de nous. Gr ces svient rendues la divinite de nous avoir conservé un berasdout les jours nous sont aussi preciewx! Vous étes le vrai fondateur et le sauveur de u4é et de nutze immortelle indepen- dance j vous qui avez tout sacrifie pour notre Irie afin de la sousteaire a la tyrannie sous Fequelle on vouladt la roplonger.” Area ngas ayoir donné Pindependance , vous ne cessez de travailler 4 la defense de notre liberte , et et de consacrer entiérement votre temps a la prosperité et ala gloire de voire Empire. s+ Déja nous. vayons luire, pour chacun de nous, Taurore du bonheur ;, permeitez- nous done, en reconnaissance des bienfuits dont vous nous avez combles et des services fue vous avez rendus.a notte chere patrie’y Op peceater & Votre Mpjets pos boanages respectueux ; permettez-nous de yous prier Gageéer en ce jour memorable, lassurance sincere de notre gratitade et des sentimens dattachement, de fidelite et de dévouement que nos cours renferment pour vous. Puisse Je ciel couronner d'un succés complet toutes vos entreprises , pruteger votre personne sacrée, ainsi que celle dé note digne Impe- ratrice, qui est notre idole, et assurer la pros- ite de voire auguste famille 5 qu'il cogduise 4 leurs fins les travaux. que vous ne cessez dentreprendre pour la felicite publique, qui fait votre sollicitude continuelle, ‘Tels sont les Vorux que nous ne cessons dadresser pout ‘votre gloire , et dont 'accomplisyement peut seu) axsurer noire bonheur 9. L’Empereur accueillit avee bonté te dis- cours de M. PAdusinisirateur i il ainsi qu'aux Ufliciers de son denveianee. . . ajeste se retira un instant, pour repa= sare aun fsinoplendide, qui tat reper ‘lus une dey salles du pala inipeial, et aiiquel alle aspista , accomnpagnée, de Teurs \ -excelle: de Tetat major de la. division et des: corps. administeatils. Les negocians du commerce: ctranger y farent invites, etse firent un devoit: de s'y rendre. : ‘A alin du repas diverstoastsfurent . pari lesquels on remarque: les. Par CE mpereur, & Ta bests et a, Tindé peudance.d’Haiti. Par leg neral Christophe et & notre auguste Impératrice. . Par te general Baselais , aa général Christophe et a toas les Géneraux de Narmee. Far tadj das? general Mentor , aux Etats-Unis et aux Négocians americains amis de notte independance, le des Wa Par une Deputation speciale des Négo~ cians ameridains . faux! Peuples Mbres'dé , Tunivers, et & la ootiservation di gouver- nement et de indeperrdance d’Haiti, etc: TEimpereur Les Couplets suivans ont éé composds et chantés par M. CUANLATTE, secretaira: agénéral , © Sur Air: Quels accans'! Quels transports T Qures eppréts ? Quels momens ? © jour plein dallégersse f ‘Tout un peuple enivet prés du trine s'empresses Oi $e forgeaient ses fers, il marche aver fierté , Dans se force et sa liberté. ( Bis ) Ti Bénit le heros de son indépendance 5 Il chante, transporté dune mile assuranes = Qui de Jequrs premier a reeonua la lei, Celebre aussi sa {te en celle de son roi ‘Qe pourrait des tyrans la: fureur despotique y Contre las fers enfans de ce bedlant tropique , Cese Le flor qui sizrite-et qui court se briser, Contre Limmobile rocker! ( Bis: } Sous Mabri proterteur d'un invincible égide Nous cluantons en dépit d'une rare perfide Qui, ete. Vous quil vient d'alfranchie de antique eselavage. Pour pris de ses travaux ollres-lui votre howinuge j, Quiua serment solennel soit par vous répéte , De respect, et fideliné |, Bis. j Autour de ses drapeatix , meme sort nous rassemble, Nous vivronsa ses pieds, ou nous iniourronsensembles, Car de Jacqurs premier, qui recomnait la loi, anquiun wpsit, quiun canyy. pour hic ¢, som.xob, ( Apeds le repas ily a-eu bal, et a la suite du bal un sou; "Lala \de du palais imperi See elses omer ot offrait aspect Ie plus pittoresque, Le bal a.¢le ravissant ; toutes les graces des jeunes haitiennes , leur. voluptueuse souplesse » la Ficlesse et Télégance de leurs costumes, ont concourn a le eatrémement bri Les Vers suivans ont été adresses @ SA MASESTE. (Crsrtoi, grand Empereur, qui maitrisantla France, amines dans nos champs, la paix et 'abondance 5 (Qui sus par ta valeur, ta douceur , ta bonté, Prendre un si soble essor vers l'ummortalité. En. mes faibles écrits, je célébre ta gloire;. ‘Male tu t'dlevas seal au temple de wnémoire. Favori du diew Mars, aa milieu des allarmes, "Ta triomphes de tout par la forve des anes. Tel on voit wa rocher baitu par la tempéte, Méprisant tous les coups qui fordent sur sa téte Braver tous lears efforts en insultant les cieux , Ft repousser au loin les flots audaciewsx j "Tel on vit ta valeur, Constante et généreuse , ‘Da milieu des combats sortir victorieuse. Par-tout tu conserras Fé le sort qui toujours régle mos destinées, Sil eit tissu le fl de tes belles années, Rown pour couronner tes bienfsits immortels, ‘Comme a ses demi-Dieux , teut dressé des antels. Par M. Gauranet, grenadier. Parmi les hommes qu'attirent sur nos ri- ‘vages les précieuses deurées de notre fertile territoire , il en est que Minterét seu! ne gou- ‘yerne pas entiérement, et qui ne sont pas étrangers au cri de la nature et a celuidudroit les gens, en méme temps qu'ils cherchent @ obtenir un gain licite , que tout honnée négociant a droit desperer d'un commerce équitable. ‘Messieurs Jacob Lewis, Samuel G. Ogden et Washington Morton, écuyers , principa- Jenvent interesseés dans 'armeinent du eanvoi américain parti du Port-au-Prince et arrive a New-York le 18 Mai dernier y ont donné 4 bord du navire [Jndostan , i uecasion de Theureuse arrivee de ce convoi en diner de us de cent personnes, parmi lesquelles se Fyuverent Phonorable’ Kufus King, lejuge ‘Livingston, le génoral Stevans, le general ‘Maton,M’ Woodworth, procukeur 136, ) de l'état, M' Riker, procoreur da district, plusieurs des magisizats de la vile, ete. Plusieurs toasis ce repa! an brow da canon Ffout wei que la eause de Ja liberté de tous les hommes, et particulie- rement celle de Findépendance de notre pays trouvent encore des partisans dans la classe des hommes veaiment éclainés et qu'un esprit de vertiges et d'anciens préjugés, n'ont pas -entiérement aveugles surle sort de leurs sem blables. On ne sera peut-étre pas fiché de trouver ici les varux de cette compagnic respectable pour noire gouvernement 5 Woici les toasts ainsi que la gazette de New-York les a rapportes. A la Liberté , te plus beau present du ciel aux hommes | Dans quelques lieux Til se trouve des hommes, puissent-ils jouir sa douce presence $ fu Gouvernement d Hoiti, fonds sur les seules bases légitimes de toute autorilé, fe choi du peuple ! Puisse-til étre aussi durable que ses intentions sont pures ! ee Parx pes Denxnites. aft... s+ 49 4 3o sous la livre. 18 gourdes Je cent. 6 fea Gg et demic. 214 gounter le cent. ourile ta liv. Bi 4 gowrdeda live 3 ge et deme le g xo sous la livre. ‘3 gourdins la five. AVIS DIVERS 1. Le Public est prevent de ne pas fire erédit: aVevipag Qrorve dt Alexandre yrapitaine i Josrplt T. Lamphen y qui me payera aurune dette {quits pourromt rontrarters " 3, M. Henri Didier J”, nég Laméricain , #tent obligh de partie, par a'pretnicre oerasion , pour le Continent en eontequenre dela wort deg asin it wel R. Rogers, invite ceux qui doivent & a ‘older leurs comptes Sous le plus breCdélai, afin de lui, éviter te désa- |, grément demployer de suite des woies de rigueur, Soe won dé part précipitéle forcerade metire en usage { i | ‘AuCap, chee P, Row x, imprimeur de FEmpereury ras d Anjou et place d Armes.

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