« L’insolence blanche fit place à l’insolenceBenoit
nègreJoachim ». Le 18 novembre 1803, il y a 219 ans, un fait historique fit une brèche profonde dans l'édifice séculaire du système d'exploitation coloniale, esclavagiste et ségrégationniste. Dès l'aube de ce jour, l'armée indigène commandée par Jean- Jacques DESSALINES donna l'assaut final aux forces expéditionnaires françaises de Napoléon BONAPARTE dirigées par le général Donatien ROCHAMBEAU. Poussés par leur soif ardente de liberté, désireux à tout prix de conquérir leur indépendance, les indigènes révoltés, dans une ambiance trépidante d'héroïsme, affrontèrent l'armée française retranchée à Vertières. Tout au cours de cette journée de guerre, le général en chef des insurgés, Jean-Jacques DESSALINES, débordant d'intrépidité, donna tantôt un ordre, tantôt un contrordre, suivant l'évolution de la situation. Ses valeureux généraux Capois, Christophe, Clerveaux, Romain luttaient et défiaient -
avec un fanatisme hors du commun les chefs de l'état-major
français : Rochambeau, Debelle, Dugua, Kerverseau, etc. Face à la furie infernale des masses révoltées, électrisées par leur enthousiasme délirant au mépris de la mort, les forces expéditionnaires françaises, épuisées et démoralisées, n'avaient d'autre choix que la capitulation. Vers cinq heures de l'après-midi, le soleil venait à peine de tirer la révérence, le crépuscule du jour annonçait également celui de l'emprise coloniale française à Saint-Domingue. La symphonie martiale des révoltés «Grenadye alaso, sa ki mouri zafè a yo», avait littéralement réduit à néant tout écho de la Marseillaise, sur cette terre délivrée à jamais du carcan de l'esclavage. La victoire de l'armée indigène à Vertières est sans conteste une véritable épopée. Elle engendra peu de temps après, le 1er janvier 1804, l'accession officielle d'Haïti et de son peuple au rang des nations blanches, libres et souveraines. «L'insolence blanche fit place à l'insolence nègre». Cet exploit inédit et unique dans l'Histoire universelle est un exemple éloquent du passé glorieux d'Haïti. - -
Que le mot "Vertières" nous rappelle toujours l'affirmation
éclatante de la capacité nègre et la défaite cinglante de l'arbitraire, du racisme, de l'insolence et de l'indécence de l'entreprise coloniale française.