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Exemple Vente CIF Le Havre, incoterm CCI 2000.

Des variantes des incoterms peuvent être utilisées et porter à confusion. Elles sont quelquefois utiles
pour respecter les particularités d’une transaction.
Exemple Le FOB américain, suivi du nom du port d’embarquement (FOB New York) permet au vendeur de livrer la
marchandise au terminal de chemin de fer de la ville, sans préciser à qui incombera la responsabilité de la
marchandise avant qu’elle ne soit placée sur le navire. Seul le FOB suivi du nom du navire ou du port d’embar-
quement a la même signification que le FOB CCI.
Le FOB UK sous-entend la mise à bord de la marchandise, dans n’importe quel port du Royaume-Uni.
Le CIF « débarqué » (landed) met à la charge du vendeur les frais de déchargement et de mise à quai à l’arrivée, etc.

L’incoterm ne règle pas le problème du transfert de propriété de la marchandise.


De plus, la pratique des ports ou de certaines professions développe des usages particuliers qui
donneront lieu à des dispositions contractuelles expresses prévalant sur la définition des incoterms.

3. Le choix des solutions transport


La politique logistique de l’entreprise conduit à rechercher des solutions transport faisant intervenir
un mode de transport, des techniques et des contraintes spécifiques.

3.1 Les différents modes de transport


Chaque mode de transport présente des avantages et des inconvénients qui peuvent être déterminants
dans le choix de la solution transport.

Mode Caractéristiques
Avantages Inconvénients
de transport et techniques

• Diversité et adaptation • Taux de fret avantageux • Délais importants.


des différents types de sur certaines destinations. • Encombrement portuaire
navires (porte-conteneurs, • Possibilités de stockage de certaines zones.
navires rouliers, polyvalents dans les zones portuaires. • Certaines lignes ne sont
Transport ou spécialisés). • Tous les points du globe pas conteneurisées.
par mer • Utilisation très répandue peuvent être desservis. • Ruptures de charge et
du conteneur : évite les manutention source
ruptures de charge (gain d’avaries.
de temps et de sécurité), • Assurance plus élevée et
réduit le coût de la manu- emballage plus onéreux.
tention et des assurances.

• Appareils mixtes et tout • Rapidité, sécurité pour la • Prix élevé qui proscrit
cargo. marchandise (manutention l’envoi de marchandises
Transport • Chargement en ULD(1) horizontale). denses(2) ou de faible valeur.
aérien (igloos palettes • Emballage peu coûteux. • Capacité limitée.
conteneurs). • Frais financiers et de • Interdit à certains
stockage moindres. produits dangereux.
• Rupture de charge.

Pratique de la conteneu- • Service en porte à porte, • Sécurité et délais


risation et possibilité de sans rupture de charge. fonction des pays
Transport combiner rail et route. • Délais relativement parcourus et des
routier rapides. conditions climatiques.
• Développé surtout sur
l’Europe continentale pour
les distances moyennes.

16 • Partie 1 - La logistique internationale, transport et douane


Mode Caractéristiques
Avantages Inconvénients
de transport et techniques

• Expédition par wagon • Développement du • Indapté aux distances


isolé entre 5 et 60 tonnes transport combiné et courtes.
et possibilité de trains possibilité de porte à porte(1). • Limite du réseau
entiers pour des tonnages • Fluidité du trafic et respect ferroviaire.
Transport en fer supérieurs (automobiles, des délais. • Nécessite un pré- et un
pondéreux, granulats, etc.). • Adaptation aux longues post-acheminement en
• Diversité du matériel distances et aux tonnages dehors du combiné.
disponible et utilisation de importants. • Ruptures de charge.
caisses mobiles.

Utilisation des voies • Remarquable capacité • Lenteur et donc


navigables naturelles et d’emport, 300 à immobilisation de la
des canaux (Europe du 2 500 tonnes selon les marchandise pendant
Transport fluvial Nord, bassin Rhénan, convois. le transport.
quelques livraisons fluvio- • Faible coût. • Coût de pré- et post-
maritimes). acheminement.
• Ruptures de charge.

• Expéditions dans le • Formalités douanières • Priorité des envois et des


monde entier de colis et de simplifiées. services offerts variant
Services marchandises en petite • Possibilité d’utiliser des selon les destinations.
postaux quantité. formules à délais garantis. • Utilisation limitée aux
• Simplicité et diversité petits envois.
des services.
(1) ULD : Unit Load Service ou unité de chargement.
(2) Les principes de taxation privilégient les marchandises de faible poids, par rapport à leur volume. Celui-ci n’est pris en
compte que lorsque le rapport poids volume est supérieur à 6 m 3 pour 1 tonne. Voir fiche technique n° 5.
(3) Les installations terminales embranchées (ITE) permettent de faire parvenir les transports par chemin de fer directement
sur les sites industriels.

Remarque D’une part, les solutions de transport combinent fréquemment plusieurs modes de transport qui amènent au
développement du multimodal en transport intercontinental et à l’utilisation du combiné rail-route sur le
continent européen1. D’autre part, les choix s’exercent souvent entre mer/air, conventionnel/multimodal, fer/
route.

3.2 L’analyse globale des coûts de distribution


Pour retenir un mode de transport plutôt qu’un autre l’analyse du coût ne doit pas se limiter à la prise
en compte du prix du fret, seul. Ainsi, le temps d’immobilisation de la marchandise, les coûts de pré-
et de post-acheminement, les frais d’emballage plus ou moins importants doivent rentrer dans cette
analyse.

1. Le transport combiné s’appuie sur trois opérateurs : CNC (Compagnie nouvelle des conteneurs), Novatrans
et Intercontainer pour le transport combiné en Europe.

Chapitre 1 - L’organisation des opérations logistiques • 17


Exemple Pour une expédition de 3 800 kilogrammes nets de fromage de Paris à Tokyo le choix entre le transport mari-
time et aérien se pose dans ces termes :
Poids brut et volume :
– Mer 4 500 kg 15,3 m3,
– Air 4 050 kg 13,7 m3.

Mer Air

Valeur 15 060 € 15 060 €


Emballage 5 80 € 230 €
Préacheminement 3 76 € 243 €

Valeur FOB 16 016 € 15 533 €

Fret 1 543 € 7 162 €


Assurance 615 € 284 €
Préacheminement 720 € 401 €
Droits de douane (35 % valeur CIF) 6 360 € 8 044 €
Coût financier de l’immobilisation pendant le transport 291 € 61 €
(valeur stock moyen) (41 714 €) (21 719 €)
Coût du stockage 278 € 144 €
Magazinage 814 € 324 €

Coût de revient de la marchandise livrée 26 637 € 31 953 €

Détériorations pendant le transport 12 € kg


(sur valeur de revente) 6 840 € 1 368 €
Total 33 477 € 33 321 €
Différence – 156 €

Éléments de comparaison :
– délai de porte à porte : mer : 36 jours ; air : 6 jours ;
– taux d’intérêt annuel : 16 % ;
– nombre d’expéditions annuelles : 26 ;
– pourcentage d’invendus et de détériorations : mer 15 % ; air : 3 %.
Source : d’après Fret informations (aéroports et agents de fret de France).

On contate que la prise en compte de tous les coûts attachés à la distribution laisse apparaître une économie
globale en faveur de l’avion, malgré un fret aérien nettement plus élevé que le fret maritime.

4. La mise en œuvre et la gestion documentaire


des opérations de transport
La mise en œuvre de la solution transport passe par plusieurs phases qu’il faut organiser et contrôler.
Elle impose également le recours à des assurances spécifiques pour les marchandises transportées.

4.1 Les différentes phases du transport


Le tableau ci-après fait apparaître de façon concise les différentes phases de l’opération transport et
la concomitance entre les opérations physiques et la gestion documentaire.

18 • Partie 1 - La logistique internationale, transport et douane


Obligations correspondantes
Opérations physiques Suivi documentaire
du vendeur ou de l’acheteur
Ces opérations sont toujours à la Liste de colisage ou note de poids.
charge du vendeur. Certificats correspondant aux
L’étiquetage permet d’identifier la contrôles exigés par le client
Préparation, étiquetage marchandise, de la rechercher en cas (certificat de qualité, de quantité
et emballage de perte, de donner des consignes de par exemple…).
manutention (pictogrammes(1)). Documents commerciaux
L’emballage doit être adapté au (facture notamment).
produit et au transport choisi.
Il peut répondre à certaines normes(2).
Dans les ventes FOB, FAS, FCA, Instructions de transport ou ordre
l’acheteur doit communiquer au d’enlèvement donné par le
vendeur les coordonnées du vendeur ou l’acheteur.
transporteur ou du commis- Attestation de remise au transitaire
sionnaire chargé de l’expédition. (Forwarding agent’s Certificate)
Remise de la marchandise Dans les ventes CFR, CPT, CIP, CIF, ou FCR.
au transporteur DES, DEQ, l’acheteur doit indiquer les Documents de transport.
références du consi-gnataire de la Avis d’aliment pour les polices
marchandise. d’abonnement (voir § 4.3C.).
Pour les ventes DDU ou DDP, il faudra Certificat d’assurance s’il y a lieu.
indiquer le lieu et les modalités de
réception de la marchandise.
Le transporteur ou le Les contrôles peuvent donner lieu
commissionnaire effectue des à des réserves notées sur le
contrôles sur les quantités, la nature document de transport.
Contrôle de la marchandise des marchandises remises et leur Des sociétés d’inspection telles
au départ état apparent. Ces contrôles ainsi SGS ou Veritors peuvent effectuer
que la responsabilité du chargement de tels contrôles, souvent pour le
peuvent varier en fonction des compte de l’acheteur.
modes de transport requis.

Dédouanement export À la charge du vendeur dans tous Documents exigés par la douane
les cas sauf vente EXW. (voir 2e partie).
La réception des marchandises La signature du document de transport,
implique une opération de ou de la lettre de voiture, ou du bon de
déchargement à la charge du livraison atteste de la livraison.
destinataire sauf dans les envois de Les réserves éventuelles sont
Contrôle des marchandises détail par la route ou le fer (messagerie) portées sur tous les exemplaires
à l’arrivée ou le transport en FCL(3). Le contrôle du document de transport ou le
porte sur le nombre, le poids et l’état des bon de livraison
colis et de la marchandise. Pour les dommages non
En cas d’avaries ou de manquants apparents, les réserves sont
des réserves doivent être faites. faites par lettre recommandée
dans un délai maximum(4).

Dédouanement import Il est toujours à la charge de Documents exigés par la douane.


l’acheteur sauf dans les ventes DDP.
(1) Pictogrammes de manutention conformes à la norme NF.H 00-004.
(2) Des organismes tels que l’AFNOR élabore des normes nationales dans le domaine de l’emballage et publie des normes
étrangères (DN, BS, ASTM, ANSI). NOREX apporte une aide technique aux exportateurs. Le Syndicat de l’emballage
industriel diffuse un cahier des charges applicable aux emballages industriels. Le label SEI garantit les dommages
imputables à l’emballage sous certaines conditions. Le LNE (Laboratoire national d’essai) peut délivrer un certificat
(certificat international de garantie de l’emballage) CIGE.
(3) FCL : Full Container Load : envoi par conteneur complet, par voie maritime. Dans ce cas, l’empotage et le dépotage sont
à la charge de l’expéditeur puis du destinataire.
(4) Réserves dans un délai de 3 ou 15 jours en maritime selon la convention, 7 jours en transport par route ou par chemin de
fer, 14 jours en aérien.

Chapitre 1 - L’organisation des opérations logistiques • 19


Remarque Un défaut d’emballage a des conséquences très graves : les marchandises sont endommagées, quelquefois
volées (marquage trop explicite quant à la nature de la marchandise), et l’assureur refusera d’indemniser le
préjudice en arguant du défaut d’emballage ; le transporteur, pour la même raison, sera exonéré de toute
responsabilité. L’exportateur aura donc à remplacer la marchandise, à ses frais. La perte financière peut être
très lourde. Le CIGE (certificat international de garantie d’emballage délivré par le Laboratoire national
d’essai après une série de contrôles destinés à tester les qualités de l’emballage) peut garantir l’exportateur
contre ce risque. Les assureurs renoncent par avance à se prévaloir d’un défaut d’emballage pour ne pas
indemniser, si celui-ci a obtenu le certificat.

4.2 Évaluation du service et suivi documentaire

Le suivi des opérations permet au chargeur de vérifier la qualité des prestations ainsi que leur coût.
Il assure également l’adaptation des solutions choisies à l’évolution des marchés de l’entreprise et
des techniques.

A. Le tableau de bord de l’activité logistique


Il doit établir un certain nombre de ratios significatifs pour permettre de détecter les disfonctionne-
ments (retards, erreurs de livraison…) et d’y remédier.

Ratios permettant Ratios permettant Ratios permettant,


l’analyse du coût l’analyse de la qualité l’analyse de la productivité

• Coût total des expéditions/ • Nombre de sinistres/ Nombre • Nombre d’expéditions/


Valeur transportée total d’expédition Nombre d’heures total
• Coût total des expéditions/ • Nombre de retards/ travaillées
Volume transporté Nombre total d’expédition • Nombre d’expédition en
• Coût total des expéditions/ • Montant des dommages/ Valeur unités de charge complète/
Nombre d’expéditions totale des expéditions Nombre total d’expéditions
• Nombre de litiges/
Nombre total d’expéditions

Cette analyse peut être enrichie par d’autres indicateurs et affinée par transporteur, par zone géogra-
phique ou type de marchandise expédiée ou mode de transport. Elle doit être appréciée en fonction
du niveau d’activité de l’entreprise.

B. L’ÉDI
L’échange de données informatisé (EDI) permet d’informatiser la circulation des informations liées
aux différentes transactions (commande, facturation, livraison, etc.) entre les différents partenaires
(acheteur, transporteur, vendeur…).
La communication des informations se fait d’ordinateur à ordinateur par le biais du réseau de télé-
communications (transmission électronique à la norme EDIFACT1).
Les transporteurs qui ont fait ce choix sont aussi en mesure de suivre en temps réel la marchandise
et de la localiser en permanence. Le gain en efficacité et en rapidité dans le traitement des opérations
est considérable et permet d’améliorer le service au client tout en réduisant les coûts administratifs.

C. La traçabilité, un enjeu majeur


Si la grande majorité des expéditions ne nécessitent pas un suivi en temps réel, la capacité de suivre les
expéditions en temps réel (tracing) devient un véritable élément de compétitivité pour les prestataires.

1. Electronic Data Interchange for Administration, Commerce and Transport.

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