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Analyse 7
e
édition
Théorie
de l’intégration
Convolution et transformée de Fourier
ASTER 1
LICENCE 3 ET M
NIEURS
ÉCOLES D’INGÉ
• Cours complet
• 230 exercices avec solutions
• QCM et problèmes d’examen
MARC BRIANE • GILLES PAGÈS
Analyse 7
e
édition
Théorie
de l’intégration
Convolution et transformée de Fourier
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de spécialisation, consultez notre site web :
www.deboecksuperieur.com
Dépôt légal :
Bibliothèque royale de Belgique : 2018/13647/007
Bibliothèque nationale, Paris : janvier 2018
ISBN : 978-2-8073-1788-8
Sommaire
Avant-propos 11
Notations 14
I Rappels et préliminaires 17
II Théorie de la mesure 51
5 Fonctions mesurables 65
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4 Sommaire
9 Espaces L p 157
Bibliographie 393
Index 395
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Avant-propos 11
Notations 14
I Rappels et préliminaires 17
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II Théorie de la mesure 51
De Riemann vers Lebesgue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Sur une généralisation de l’intégrale définie (par H. Lebesgue) . . . . . 54
5 Fonctions mesurables 65
5.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.2 Opérations sur les fonctions mesurables . . . . . . . . . . . . . . 68
5.3 Fonctions étagées sur un espace mesurable . . . . . . . . . . . . . 70
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
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9 Espaces L p 157
p
9.1 Espaces LK (µ) : définition et premières propriétés . . . . . . . . . 157
9.2 Inégalités de Hölder et de Minkowski . . . . . . . . . . . . . . . 158
p
9.3 Les espaces de Banach LK (µ), 1 ≤ p < +∞ . . . . . . . . . . . . 164
9.3.1 Préliminaires sur les espaces semi-normés . . . . . . . . . 164
9.3.2 Construction et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
p
9.4 Théorèmes de densité dans les LK (µ), 1 ≤ p < +∞, (I) . . . . . . . 170
9.5 L’espace LK (µ) (µ 6= 0) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
∞
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Bibliographie 393
Index 395
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Partie I
Rappels et préliminaires
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Chapitre 1
Notations : Dans la suite, on se placera sur un intervalle compact [a, b], non vide
et non réduit à un point (−∞ < a < b < +∞). La lettre K désignera indifféremment
le corps des réels R ou le corps des complexes C.
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Remarques : • Une fonction en escalier n’est en fait pas spécifiée aux points ai
de la subdivision et l’intégrale I( f , σ ) ne dépend donc pas de la valeur de f en ces
points.
• On vérifie d’autre part que I( f , σ ) ne dépend pas de la subdivision σ choisie
sous réserve que celle-ci soit “adaptée” à f , i.e. vérifie la relation (1.1).
Z b
Proposition 1.1 (a) : (E ([a, b], K), k·ksup ) −→ K est une forme linéaire, conti-
Z b a
nue puisque f ≤ (b − a) k f ksup où k f ksup := sup | f (x)| désigne la norme uni-
a x∈[a,b]
forme (le sup est nécessairement fini car f ne prend qu’un nombre fini de valeurs).
Z b Z b
(b) Si f , g ∈ E ([a, b], R), alors f ≤ g ⇒ f≤ g.
a a
Z b Z b
(c) Si f ∈ E ([a, b], K), alors | f | ∈ E ([a, b], R+ ) et f ≤
| f |.
a a
On note I ([a, b], K) l’ensemble des fonctions Riemann intégrables définies sur
[a, b] à valeurs dans K.
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b Z b
Z
Définition 1.3 La limite commune aux suites Φ̃n est notée f . C’est
a n≥1 a
l’intégrale – au sens de Riemann – de la fonction f sur l’intervalle [a, b].
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(b) Du point (c), on déduit que si f ∈ I ([a, b], C), alors ℜ( f ), ℑ( f ) et f¯ sont
Riemann intégrables.
Proposition 1.3 (Relation de Chasles) Soit c ∈]a, b[. Si f ∈ I ([a, b], K) alors les
restrictions de f à [a, c] et [c, b] sont Riemann intégrables et
Z b Z c Z b
f= f+ f.
a a c
Z a
Conventions : • Pour tout a ∈ R, f := 0.
a
Z b Z a
• Pour tous réels a > b, on pose f := − f.
a b
Proposition 1.4 Soit ( fn )n≥1 une suite de fonctions de I ([a, b], K). Si fn converge
uniformément vers f (i.e. lim k fn − f ksup = 0), alors
n
Z b Z b
f ∈ I ([a, b], K) et f = lim fn .
a n a
Citons encore un critère de Riemann intégrabilité, souvent utile dans les ap-
plications.
Proposition 1.5 Soit f : [a, b] → R une fonction bornée et Riemann intégrable sur
tout intervalle [α, β ] contenu dans ]a, b[. Alors f est Riemann intégrable sur [a, b].
À ce stade, la question naturelle est évidemment de savoir s’il existe des fonc-
tions Riemann intégrables en dehors des fonctions en escalier.
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Proposition 1.6 Si une fonction f : [a, b] → K est réglée, alors f ∈ I ([a, b], K).
Théorème 1.1 Une fonction f : [a, b] → K est réglée si et seulement si elle possède
une limite à droite en chaque point de [a, b[ et une limite à gauche en chaque point
de ]a, b] (ces limites s’entendent dans K).
Exemples : 1. Soit f la fonction définie sur [0, 1] par f (x) := sin( 1x ) si x ∈]0, 1]
et f (0) := 0. La fonction f n’est pas réglée puisque f n’a pas de limite en 0+ .
Elle est cependant Riemann intégrable, d’après la proposition 1.5, puisque f est
continue sur ]0, 1] et bornée sur [0, 1].
1 p
2. La fonction f définie sur [0, 1] par f (x) := 0 si x ∈
/ Q et f (x) := si x = ,
q q
pgcd(p, q) = 1, est réglée (cf. exercice 1.3).
3. La fonction indicatrice des rationnels sur [0, 1] définie par 1Q∩[0,1] (x) := 1 si
x ∈ Q ∩ [0, 1] et 1Q∩[0,1] (x) := 0 sinon, n’est pas Riemann intégrable.
En effet, soient ϕ, ψ ∈ E ([0, 1], R), ψ ≥ 0 telles que |1Q∩[0,1] −ϕ| ≤ ψ. Il vient
ϕ − ψ ≤ 1Q∩[0,1] ≤ ϕ + ψ. Or ϕ ± ψ étant en escalier, on a nécessairement, sauf
éventuellement en un nombre fini de points, ϕ − ψ ≤ 0 ≤ 1 ≤ ϕ + ψ : en effet, Q
et R \ Q étant denses dans R, tout intervalle ouvert non vide contient à la fois des
rationnels et des irrationnels. En particulier, 1 − ψ ≤ ϕ ≤ ψ et donc ψ ≥ 21 sauf
Z 1
1
sur un ensemble fini. D’où ψ ≥ . Ceci contredit la définition de la Riemann
0 2
intégrabilité dès que ε < 1/2.
On notera cependant que 1Q∩[0,1] est “très souvent” nulle et qu’il semblerait
Z 1
raisonnable de poser 1Q∩[0,1] = 0.
0
Application 1.2 (a) Riemann intégrabilité et convergence simple : Soient (rn )n≥1
une numérotation des rationnels de [0, 1] et fn (x) := 1{r1 ,...,rn } (x), n ≥ 1. Les fonc-
tions fn sont clairement en escalier donc Riemann intégrables. D’autre part, pour
tout x ∈ [0, 1], lim fn (x) = 1Q∩[0,1] (x) qui n’est pas Riemann intégrable sur [0, 1].
n
On en déduit que I ([a, b], K) n’est pas stable pour la convergence simple.
(b) Composition de fonctions Riemann intégrables : Soient f , g deux fonctions
respectivement définies par :
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1 p
– f (x):=0 si x ∈ / Q∩[0, 1], f (x):= si x = , pgcd(p, q) = 1, p ≤ q, f (0):=1
q q
– g(x) := 1 si x ∈]0, 1] et g(0) := 0.
Les fonctions f et g sont Riemann intégrables (cf. exemple 2 pour f , g étant en
escalier), cependant on constate que g◦ f = 1Q∩[0,1] ∈ / I ([0, 1], R) (cf. exemple 1).
La Riemann intégrabilité n’est donc pas stable par composition. Néanmoins, le
résultat est vrai dès que la fonction g est continue.
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Théorème 1.3 (Intégration par parties élémentaire) Soient f , g ∈ C 1([a, b], K).
La formule d’intégration par parties s’écrit
Z b Z b
0
f g = [f g]ba − f 0 g.
a a
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1
En appliquant ce dernier résultat aux fonctions f (x):= et g(x):=sin(x), on
Z +∞ xα
sin(x)
établit que l’intégrale dx est convergente pour α ∈ ]0, 1], bien que non
xα
1
absolument convergente (on parle alors d’intégrale généralisée semi-convergente).
Z b
On notera que S( f , σ , ξσ ) = ϕ où ϕ est une fonction en escalier vérifiant
a
ϕ(x) := f (ξi ) pour x ∈]ai−1 , ai [.
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b−a n
Z b
b−a
∑ f a + k −→ f.
n k=1 n n→+∞ a
Proposition 1.11 (I ([a, b], K), N1 ) est un espace semi-normé non complet.
La semi-norme N1 n’est pas une norme car la fonction f définie sur [0, 1] par
Z 1
f (x) := 0 si x∈]0, 1] et f (0) := 1 n’est pas identiquement nulle bien que | f | = 0.
0
On admettra que l’on peut exhiber une suite ( fn )n≥1 d’éléments de I ([a, b], K)
vérifiant :
(i) ∀ ε > 0, ∃ nε ≥ 1, ∀ p, q ≥ nε , N1 ( f p − fq ) ≤ ε,
(ii) Pour aucune fonction f ∈ I ([a, b], K) on a limn N1 ( fn − f ) = 0.
Cependant, lorsque la fonction f est continue et positive, on montre aisément
Z b
que, si f = 0, alors f ≡ 0. On en déduit aussitôt que (C ([a, b], K), N1 ) est un
a
espace normé. Mais lui non plus n’est pas complet.
Proposition 1.12 (C ([a, b], K), N1 ) est un espace normé non complet.
La non-complétude découle du contre-exemple suivant :
Contre-exemple : Soit ( fn )n≥2 la suite de C ([0, 1], R) affine par morceaux définie
par fn := 1 sur [0, 21 ] et fn := 0 sur [ 12 + 1n , 1]. On vérifie, d’une part, que la suite
( fn )n≥2 est de Cauchy dans (C ([0, 1], R), N1 ) et, d’autre part, qu’elle converge
simplement et dans (I ([0, 1], R), N1 ) vers f˜∞ := 1[0, 1 ] ∈ / C ([0, 1], R).
2
Si fn convergeait vers une fonction continue f∞ au sens de la norme N1 , on
aurait nécessairement N1 ( f∞ − f˜∞ ) = 0. Or, on vérifie sans peine que, pour toute
fonction continue f , N1 ( f − f˜∞ ) > 0. D’où la non-complétude annoncée.
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Ce résultat laisse donc ouvert tous les cas où f n’est pas continue et, surtout,
celui où l’intégrale est définie sur un intervalle non compact (R, ]0, 1[, . . . ). En fait,
il existe des théorèmes généraux relatifs aux intégrales généralisées dépendant
d’un paramètre mais ceux-ci sont d’un usage compliqué et il est généralement
plus efficace de “couper” les intégrales en morceaux pour faire le travail “à la
main”.
Z +∞
sin x −tx
Application 1.6 Calcul de l’intégrale impropre F(t) := e dx, t ≥ 0.
0 x
D ÉMONSTRATION : L’idée est de dériver sous le signe intégral pour faire apparaı̂tre la fonction
x 7→ sin x e−tx dont il est facile de calculer une primitive. Mais les théorèmes dont on dispose ne
sont valables que sur des intervalles compacts. On considère donc la suite de fonctions (Fn )n∈N
définie par Z n
sin x −tx
Fn (t) := e dx, t ≥ 0.
0 x
Étape 1 La suite (Fn )n∈N converge uniformément vers F sur R+ et F est continue sur R+ :
Soient n ≤ m∈ N∗ et x∈ R+ . La fonction x 7→ x−1 e−tx étant positive, décroissante et continue,
il existe d’après la seconde formule de la moyenne (proposition 1.10), un réel c ∈ [n, m] tel que
e−nt e−nt
Z m Z c
sin x
Fm (t) − Fn (t) = e−tx dx = sin x dx = (cos n − cos c).
n x n n n
Le critère de Cauchy de convergence uniforme est donc vérifié puisque
2
∀t ∈ R+ , |Fm (t) − Fn (t)| ≤ .
n
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Marc Briane
Gilles Pagès
MARC BRIANE • GILLES PAGÈS
Analyse. Théorie de l’intégration
Analyse 7
Il propose plusieurs niveaux de lecture où l’on distingue clairement les connaissances e
édition
indispensables à maîtriser lors d’une première initiation et les applications à aborder lors d’une
Théorie
Cette 7e édition augmentée développe encore les applications de la théorie de l’intégration et y
ajoute une nouvelle sélection de QCM corrigés également posés aux examens.
Sommaire
I. Rappels et préliminaires V. Problèmes, QCM et solutions succinctes
de l’intégration
II. Théorie de la mesure des exercices et QCM
III. Intégrale de Lebesgue Bibliographie
IV. Convolution et transformée de Fourier Index
ISBN : 978-2-8073-1788-8