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CONNAISSANCES DE BASE EN ECONOMIE | Dans ce chapitre, nous allons étudier Téonomie comme toute autre discipline scientifique, c'est-a-dire & travers Vapprentissage de son protocole de base. En revanche, il ne s'agira pas de faire de vous des économistes : ce cours est ‘une introduction assez compléte, mais demeure... une introduction, dont lobjectf principal est de créer du sens éonomique en vous, mais pas de mattriser en détails tous les outils des 6eonomistes (dont les modéles mathématiques tes statistiques font partie). 1. Qu’est-ce que économie ? Léconomie étudie de quelle maniére les agents économiques choisissent d'affecter des ressources rares & des usages alternatifs et la fagon dont ces choix influent sur la société. > Unagent économique est un individu ou un groupe d'individus qui fait des choix. Parmiles agents économiques, on a :les consommateurs (individus ou ménages), les entreprises et I'Etat. disponible n'est pas suffisante pour satisfaire les > Les ressources rares sont des ressources dont la quantit besoins des agents économiques. 4.1, Les concepts de besoin et de bien Unbesoin est un sentiment de manque que la personne cherche a effacer par la consommation d'un bien ou d'un service. Les besoins des hommes peuvent correspondre : > Soita des biens réels : aliments pour les besoins d‘alimentation, maisons et vélos pour les besoins de logement et de déplacement, ainsi que les machines et les équipements qui permettent de satisfaire nos besoins, ete. services > Soit a des services pour répondre & nos besoins en services : financiers (banques, assurances. instruction et de formation (école, centre de formation..), service de santé (dispensaire, médecin, hépital..), services de transports, services de réparation et d'entretien, services de loisirs, ete. Le commerce est l'un des services les plus importants car il permet la rencontre des biens produits et de la demande ‘concernant ces biens. Un besoin devient besoin économique lorsque des Biens et Services sont achetés pour le satisfaire. 1.2, La rareté des ressources Toute société et tout individu sont confrontés au déséquilibre des besoins quasiment illimités et des ressources nécessairement limitées. La rareté, c'est & dire V'insuffisance des ressources par rapport aux besoins, a une double conséquence. > Diune part, elle est le fondement de l'économie. En effet, est parce que les ressources sont rares quill y a un besoin de savoir comment les sociétés et les individus s'organisent pour gérer cette rareté et pour satisfaire au ‘mieux leurs désirs, a défaut de pouvoir les satisfaire tous. > Diautre part, elle contraint tous les agents économiques & faire des choix entre les usages alternatifs des " ressources. Cette rareté implique des choix de production (quels biens produire, comment les produire et en. quelle quantté ?) et de consommation (quels biens consommer et en quelle quantité 2). A chacun de ces choix cst associé un corit d’opportunité qui représente la valeur, pour celui (celle) qui choisi, de la meilleure alternative a laquelle il (lle) renonce en réservant ses ressources rares 4 une utilisation particulitre. Les « biens économiques » sont les biens qui sont limités par rapport aux besoins. Ces biens sont appelés biens « rares » par opposition aux biens « libres » (Ressources ilimitées). ‘On peut done défini'économie comme l'étude dela fagon dontles individus ou les socétés utilisent les ressources rares ‘en vue desatisfaire au mieux leurs besoins. ‘Ainsi définie, économie n'est pas enfermée dans un domaine réservé, De méme que les autres disciplines (sociologie et sciences politiques notamment) sont également concernées par les sujets qu’étudie I'éeonomiste. L’éeonomic peut aborder des phénoménes que le sens commun ne reconnait pas comme économiques : environnement, la guerre, la religion, la famille, la délinquance, la politique, etc. En effet, tous les comportements humains peuvent étre examines d'un point de vue économique, cest-i-dire comme la mise en ceuvre raisonnée de moyens par des individus qui cherchent datteindre leurs objectis, Par ailleurs, cette définition met aussi en avant le fait que Fanalys ia is et , met avant le fait que Fanalyse économique est & la fois mi i mah microéconomique 1.3. Macroéconomie et microéconomie Comme dans de nombreuses autres sciences sociales (V'économie étant une science humaine et sociale), la science économique est parcourue par une opposition entre deux conceptions : In conception holistique et In conception individualiste. Lindividualisme méthodologique revient & étudier les phénoménes en pensant quis peuvent étre expliqués & partir de Yanalyse des comportements individuels. L’holisme considére quant lui que les comportements individuels s‘inserivent dans un contexte global prédéterminé. Cette opposition renvoie a la séparation entre macroéconomie et microéconomie od, d'un cdté, la microéconomie étudie le comportement de chaque groupe d'agents économiques (ménages, entreprises, Etat) pris séparément et, de autre c6té, la macroéconomie s'intéresse A économie dans son ensemble en se concentrant sur la mesure des principaux agrégats économiques (les grandeurs représentatives + PIB, taux de chomage, taux d'inflation, taux d'intérét) et leurs relations. 2. Les concepts microéeonomiques de base La compréhension du cours d’économie de l'environnement nécessite au préalable d'avoir une connaissance de certains concepts microéconomiques. En effet, la microéconomie est une discipline dont l'objet est d'étudier le comportement rationnel des agents économiques. Les agents économiques sont des individus ou organisations qui prennent part a des relations économiques : production, consommation ou échange. Les agents économiques sont donc : > Les producteurs de biens et services, > Les consommateurs des biens et services listés ci-dessus, cest-i-dire chacun d'entre nous. > Il conviendrait d'ajouter une troisitme catégorie d'agents économiques : la puissance publique (c'est-i-dire VEtat et les collectivitésterritoriales). La théorie microéconomique étudie done ces unités économiques individuelles et leurs interactions. Elle s‘intéresse ainsi, par exemple, aux consommateurs et aux producteurs mais aussi aux marchés sur lesquels ils se rencontrent. 2.4, La demande, Voffre et le marché Lobjet de cette section est de préciser les conditions d'existence méme du marché, a savoir la présence simultanée d'une offre et d'une demande. Cest pourquoi, I'analyse de la demande a partir de la fonction de demande, puis 'analyse de Toffre a partir de la fonction d'offre précédent tout naturellement celle de V'équilibre. 2.14. Lademande 2.4.1.1, Définition La demande est 'expression de la volonté et de la capacité de l'acheteur potentiel & acquérir certaines quantités d'un bien a divers prix possibles que celui-ci peut raisonnablement offrir. La demande peut étre imaginée comme étant une ‘gamme de prix et de quantités correspondantes dans l'esprit de 'acheteur. 2.1.1.2. La fonction dela demande De ce qui précéde, la demande d'un bien est la relation existante, toutes choses égales par ailleurs, entre un prix et une ‘quantité demandée, le prix étant celui du bien ou du service demandé. Dans sa présentation simplifiée, elle est la formulation algébrique de a relation Quantité/Prix. Ondira que: Q4 = f(Pa) (On constate généralement que quand le prix d'un bien augmente, on a tendance le demander moins. Et inversement si le prix de ce bien baisse, on aura tendance & beaucoup plus le demander. La demande est done généralement une fonction décroissante du prix. Il existe done une relation inverse entre le prix et la quantité demandée, Dans le cas général, la fonction de demande est présentée de fagon linéaire, l'équation de la droite qui est supposée la représenter étant de type : — bP, a= SPs) = NB, Le fait de privilégier la relation Q/ P ne veut pas dire que l'économiste ignore que d'autres éléments interviennent dans la décision des consommateurs (revenu, prix des autres biens, gotts, etc.) Cela traduit seulement que ccs autres éléments sont considérés comme constants. Cest ce que signifie « toutes choses égales par ailleurs » 5 - Loftce 2.1.2.1, Définition Corrélativement, Foffre représente Ia quantité de biens et de services que les « offreurs » (vendeurs) sont préts & échanger pour un certain prix. En d'autres termes, Yoffre d'un bien se définit comme la relation existante, toutes choses gales par ailleurs, entre les quantités offerte sur le marché et les prix de marché observés, 2.1.2.2. La fonction offre 1a fonction d'offre d'un bien met en évidence la relation entre son prix de marché et Ia quantité de ce bien que les Pioducteurs sont disposés & produire et vendre. A V’évidence, plus le prix du marché est élevé, plus il est rentable de Produire, done plus Vofire augmente. Ainsi, la relation existante entre le prix et la quantité offerte est une relation Positive. On éerira donc: n= f(Pa) Comme pour la fonction de demande, la fonction d'offre est dans sa version simplifiée linéaire, Véquation de la droite tant supposée la représenter étant de type : %4 = {(P4) = a+ bP, Senendant, autres facteurs que prix déterminent ofie de marché. Le progrés technique permet une augmentation dela produetivté et donc, a chaque prix, les producteurs serontdisposés & proposer une quantié plus importante. Si Tepgntts de produetonbaissent, les perspetves de profit saceoisent et ily a donc inctation a un acroissement de ‘offre. De méme, siles prix sont élevés, les quantitésoffertes par les vendeurs seront importantes, A inverse, des prix {ables pourront les dissuader de maintenir offre un niveau élevéen raison dela baisse des profits que peut engendrer lune baisse des prix. Enfin, Yorganisation des marchés et la réglementation des pouvoirs publics peuvent influencer le prix dof. 2.1.3. Le marché 2.1.3.1. Définition — Le marché d'un bien ou d'un service est le liew de rencontre d'une demande et d'une offre, aboutissant & un prix et une ‘quantité offerte d'équilibre. Linformation transmise par le mécanisme de prix porte sur la rareté relative des biens et des services : un prix élevé est révélateur d'une certaine rareté,tandis que 'abondance se manifeste par un pri faible. A, Demande du marché La demande du marché est la somme totale de toutes les différentes demandes individuelles. Pour un bien A, on parlera de demande individuelle, n= FPa) La demande globale ou collective du bien A sur le marché est la somme des m demandes individuelles des ‘consommateurs du bien A. B. L’offre de marché Loffre du marché est la somme totale de toutes les différentes ofires indi ‘iduelles. Pour un bien A, on parlera d’offre individuelle. = FR) offre du bien A sur le marché est la somme des n offres individuelles des producteurs i du bien A. Ya 2.1.3.2. L’équilibre du marché Jedi 1 it dt en Gqulibre lorsque Otire = Demande. Cette égalté permet de determine le pric 'équiibre et de Adie la quantitéd'équlire. Ains, sur un marché, Ioffe tla demande évoluent de fagon containe par rapport aux 6 Variations de prix. existe pourtant un prix pour lequel Tes quantités offertesseront Gales aux quanttés demandées le prix d'équiliore En effet, ole prix d'un bien s'accrott, la demande diminue et offre augmente. Done, pour un certain niveau de pris, Foire et Ia demande coincident re (Q) sont déterminés par Fintersection enteg les Graphiquement (figure 1 infra), le prix (P.) et la quantité d'équ courbes d'offreet de demande (point F). Figure 1 : équilibre de marché concurrentiet Pic * Qs Ofte 2s 2» E % 1s 10 Qé=Demnde s sw | 1S] 200 a Quantités: Sile pri initial se situe au-dessus du prix d'équilire, ily a un excds offre: la quantité offerte par les producteurs est supérieured celle demandée par les consommateurs. Le prix vabaisser, ce qui provoque un accroissement dela demande et une réduction de offre du bien jusqu’a ce que le prix ’équiibre soit atteint. Si le prix initial est en dessous du prix équilibre, ily a pénurie: 1a quantité offerte est inférieure a celle demandée. Le prix va augmenter, ee qui entraine une ib réduction de la demande et un accroissement de loffre du bien jusqu’au prix d’équilibre. Le marché est bien le lieu (réel ot fictif) de rencontre des offres et des demandes d'un bien ou d'un service homogtne, ssur lequel va s'6tablir ce prix d'équilibre. 2.2. Les structures de marché les plus usuelles La figure ci-dessous synthétise les quatre formes de structures de ‘marché les plus usuelles. Nombre de firmes ? De nombreuses ‘Types de produits ? Monopole Oligopole Concurrence Concurrence Eau durobinet — Brasseries monopolistique parfaite Electricité Bangques Restaurants Lait Romans Ble 3. ‘i Les concepts macraéeonomiques de base leds grands themes de la vie macroéconomique. A cet ‘Nous voulons ie proce une analyse aussi prise que po fet, nous présentons les notions de croissance économique et de développement, 3-4, Croissance économique : définition et mesure 3.4.1, Définitions D'une maniére générale, la croissance correspond, pour une nation, a une augmentation soutenue et durable - pendant tune période sulfisamment longue - de In production de biens et de services, apprchendée par des indicateurs de dimension ou grandeurs économiques comme le PIB ou le PNB. Le PIB étant I'agrégat le plus utilisé aujourd hut Produit intérieur brut (PIB) : valeur monétaie de ensemble des biens et services finaux produits sur le teritire aun pays pendant une période donnée. Le PIB prend done pour crite le territoire national. Que les entreprises soient camerounaises ou étrangéres, elle contribue& former le PID. Mais activité des entreprises camerounaivesréalisée & Vétranger ne rentre pas dans le PIB. Produit National Brut (PNB). PNB = PIB + revenus pergus du reste du monde par des facteurs de production nationaux - revenus versés aux facteurs de production du reste du monde. Ainsi, Le PNB prend pour entre Vappartenance national ; on estimera ce qui est produit par les entreprises, par exemple, camerounaise su le tertOi"" national, mais aussi al'étranger. En revanche, Vetivité des entreprises étrangéres sure sol national ne era, en pris pas prise en compte. 3.4.2. Mesures dela croissance économique Elles sont réalisées par les taux de croissance des grandeurs ou agrégats économiques vues précédemment. Parmi ces taux, le taux de croissance du PIB est le plus utilisé. Ainsi, la croissance économique (entre deux périodes) est le plus souvent mesurée A travers le taux de croissance du PIB. Cependant, pour caleuler le taux de croissance du PIB entre deux années, on doit absolument toujours utiliser le PIB réel. En effet, le PIB présente deux variantes : > PIBnominal En général, on mesure la valeur des biens grice a leur prix. Cest pourquoi on parle de PIB nominal. En général sion parle de PIB, on a en téte le PIB nominal. Or, les prix évoluent au cours du temps. De méme, ils different d'un pays & autre. Par conséquent, lorsqu‘on compare des PIB nominaux, on ignore si les différences observées sont dues a des differences de quantités ou de prix. > PIBréet Pour éviter le probl8me dd 4 laugmentation des prix, le PIB est calculé en « monnaie constante » (hors inflation), le PIB Gtant cortigé de Taugmentation de T'ndice des prix: on parle alors de PIB réel. Ceci permet de de neutraliser les mouvements de prix et de caleuler une croissance en volume. La méthode est simple, on choisit une année de référence, année de base, et on utilise les prix de cette année pour les appliquer aux quantités produites pendant les autres années. ‘On obtient ainsi le PIB réel de chaque année au prix de 'année de base. Par commodité, on se contente souvent de parler du taux de eroissance du PIB, mais il faut entendre taux de croissance du PIB réel, Ainsi, le taux de croissance du PIB entre les périodes t - 1 ett se caleule comme suit : Taux de croissance du PIB, 3.2, Développement : définition et mesure 3.2.1. Définitions Le concept de développement est une notion qualitative qui désigne un processus historique par lequel les sociétés se transforment. Selon Frangois Perroux, le développement est «la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte & faire erottre cumulativement et durablement son produit réel». Cest done un ‘concept positif, dont lanalyse relave de la description des changements, quels qu'ls soient, ayant lieu dans le temps. Mais Vidée de développement comporte également une dimension normative; elle renvoie, d'une manitre générale, la notion de progrés, qui peut désigner, entre autres, !industrialisation, la croissance, Vaccroissement du niveau général 4'6ducation, Vallongement de la durée de vie, Taugmentation du revenu par habitant, ou encore une répartition plus égalitaire des revenus, 3-2.2, La question de la mesure du développement ilies pour déterminer le niveau de développement d'un pays suré a partir du PIB ; le PI par habitant sont classés en trois grandes catégories Plusicurs indi teurs sont souvent t Sclon 1a Banque mondiale, le niveau de développement d'un pays est mes st utilisé pour estimer les retombées au niveau des individus. Ainsi, les pays selon la valeur du PIB/habitant : > Pays a faible revenu (moins de 735 dollars), > Pays A revenu intermédiaire (compris entre > Pays a revenu élevé (plus de 9 076 dollars) Cependant, le niveau de développement d'un pays ne se i développement ne se réduisant pas a la croissance économique, indépendammen Sociattx. C’est pourquoi d'autres indicateurs sont souvent utilisés. Par contre, le Programme des Nations unies pour Je développement (P.N.U.D.) le mi ide de Vindicateur de développement humain (IDH) qui fit la synthése de trols parametses, qui donnent une vision relativement complate dela société: Tespérance de vie, le niveau d'instruction et le PIB réel par habitant- Taceés aux soins desanté, 736 et 9 075 dollars), smite pas A son niveau de richesse économique, le t de la répartition ou d'indicateurs jesure AT > Llespérance de vied la naissance informe sur la satisfaction des besoins élémentaires, Vhygiéne, etc. ; > Leniveaud instruction mesuré par la durée moyenne de scolarisation et Ie taux d'alphabétisation 5 > Le PIB réel par habitant donne une indication sur le niveau de vie moyen du pays. La formule de calcul de ITDH a 6t6 établie de fagon a ce que V'indice varie entre 0 et ] (de trés mauvais a excellent), et soit suffisamment sensible pour différencier les pays : plus lIDH se rapproche de 1, plus le niveau de développement humain du pays est élevé. Le calcul de IIDH permet I'établissement d'un classement annuel des pays en trois groupes + > Pays. développement humain élevé: IDH 2 0,8 + > Pays a développement humain moyen: 0,5< IDH <0,8 ; > Pays A faible développement humain : IDH < 0,5. ‘Tout comme le PIB/habitant, |'IDH rencontre des limites puisqu’il ne montre pas si le niveau de développement atteint est dd A une aide extérieure ou bien aux progres réels du pays qui traduisent alors leffectivité d'un processus durable de développement. De plus, on peut ui reprocher son caractére statique alors que ce qu’il est censé mesurer, le développement, est lui un phénoméne dynamique. Enfin, !'IDH n’indique pas le niveau des inégalités internes au pays. D'autres critdres peuvent également étre utilisés, notamment : Vindicateur de pauvreté humaine (IPH) et ‘dicateur de participation féminine A la vie économique et politique (IPF). Ainsi, selon le eritére d'évaluation retenuy, le classement d'un pays varie fortement, ce qui refléte l'absence de consensus sur ce quiest (ou doit étre) précisément le développement. V RPE ATION PN TRE (UOMME EEE !ENVIRONNEMENT Introduction Depuis les origines, il existe une interaction entre homme et environnement. Ce qui caractérise fondamentalement, & et égard, la société contemporaine est l'aceélération de la dégradation et de la destruction des ressources naturelles. Ces problémes sont souvent grouipés sous Vexpression de « erise écologique ». Cette crise a, selon les philasophes de environnement, une cause morale: Ie non-respect de la nature. Ce chapitre est organisé en deux sections : > La premiére revient sur les cofts environnementaux de la croissance économique. > Ladeuxitme présente les outils de mesure de 'impact de Fhomme sur l'environnement 1, Les cofits environnementaux de Ia croissance économique La croissance économique génére de nombreux cofits environnementaux. Toutes les activités humaines notamment les activités domestiques, agricoles, industrielles, en sont responsables, Mais, 'est lindustrialisation qui est & Vorigine de destructions considérables et parfoisirrémédiables de environnement. Toutes ces activités humaines portent de graves atteintes a Yenvironnement puisqu’elles contribuent d'une part & sa dégradation et d'autre part & Tépuisement des Fessources naturelles. 4.1. Dégradation de environnement : Rétrécissement dela marge écologique La dégradation de environnement s'accentue d'année en année du fait de T'aceroissement de la population et de intensification des activités humaines. Cependant, la compréhension de ce phénoméne nécessite de revenir sur la notion de marge écologique. Lenvironnement remplit deux fonctions économiques essentilles : la fonction de production et la fonction assimilation ou de régulation. > Tousles intrants physiques des processus de production sur lesques est fondée la prospérté économique sont fournis parla nature, pendant et aprés le processus de production et de consommation ; > Tous ces intrants sont & plus long terme reetés dans l'environnement sous forme de déchets ‘Toutes ces fonctions sont couvertes par la notion de « marge écologique ». A un stade donné de son évolution, un écosystéme peut fournir une quantité limitée de ressources naturelles et assimiler dans le méme temps une quantité limitée de déchets ; és que ces limites sont dépassées, il y aatteinte a 'environnement. Ainsi > Une surutilisation des ressources naturelles n'entame pas seulement la capacité productive de environnement, ‘mais réduit également sa fonction de régulation. > De méme, un excds de rejets de déchets conduit & une réduetion de la capacité de production de environnement. 1.2, Apergu des problémes environnementaux majeurs Les problémes environnementaux globaux sont caractrisés par une dimension mondiale, une incertitude radicale sur leur évolution et conséquences et enfin par limportance du long terme. Une liste non exhaustive de tels sujets de préoccupation contient entre autres: } Les rejets et pollutions divers causant le changement climatique, la destruction dela couche d'ozone, les pluies acids, ete > Lépuisement des ressources naturelles avec deux exemples :la surpéche et'épuisement des ressources fossiles, > La déforestation avee ses conséquences tant pour les sols, le climat, la biodiversité, que pour les populations, 10 2. Les outils de mesure de Pimpact de "Homme sur environnement 241, Llempreinte écologique 2.1.1. Définition et origine Liempreinte écologique est une mesure dela pression qu’exerce un homme ou une population sur son environnement, Cest un outil qui évalue la superficie de sol productif nécessaire pour produire les ressources nécessaires a un individu ou & une population et pour absorber ses déchets. Elle permet de mesurer Vimpact global du comportement hurnain sur Yenvironnement. Les conséquences environnementales et sociales dues & nos habitudes de consommation sont souvent ignorées des consommateurs et des dirigeants économiques et politiques. D'oi le concept d’« empreinte écologique », défini en 1997 par deux chercheurs (M. Wackernagel et W. Rees). L'empreinte écologique intégre les principales consommations hhumaines :alimentation (principale charge pesant sur 'écosystéme planétair), le logement, le transport, les biens de ‘consommation et les services. Elle évalue la « charge » écologique d'un individu, la surface nécessaire pour assurer son niveau de vie... Ce concept d'empreinte écologique peut s'appliquer & un particulier, a une famille, et 4 la population @'une ville, d'un pays, ou de la plante. nature? 2.1.2. Pourquoi mésurer notre utilisation de Lorsque le « Sommet de la Terre » s'est achevé & Rio en 1992, les pays se sont lancés le défi de baisser Impact des populations humaines sur la Terre, Nous savons tous que nous sommes loin de la « durabilité », mais a quelle distance ? Si nous ne pouvons pas mesurer, nous ne pouvons pas savoir od nous sommes actuellement, et jusqu’ot nous devons aller. Nous avons besoin diinstruments de mesure afin de suivre Tampleur des dégradations, ou au contraire Vimportance des améliorations. 2.1.3. Illustration et calcul maginez que vous étes Robinson Crusoé dans son une ile déserte: quelle devrait étre la taille de votre ile (terre, lagon. cet mer accessible compris) pour vous permettre de vivre en autarcie de fagon durable et répondre & vos besoins en nourriture, chautffage, matériaux de construction, air pur, eau potable, absorption de déchets ? Cette surface représente Yempreinte écologique de notre Robinson Crusoé. On comprend intuitivement que si le mode de vie de notre naufragé exerce une pression trop forte sur son ie (s'il fait par exemple des grands feux de camp tous les soirs pour tromper sa solitude), c'est-d-dire si son empreinte écologique est supérieure ala taille deson ile, sa survie risque d'@tre compromise a plus ou moins long terme. Les ealculs des empreintes écologiques sont basés sur quelques faits simples: 4/ D'abord, on peut garder Ia trace de Ia plupart des ressources que nous consommons et de la plus grande part des déchets que nous rejetons. 2/ Ensuite, la plupart de ces flux de ressources et de déchets peut étre convertie dans la surface produetive biologique nécessaire pour remplir ces fonctions. 43/ En pondérant chaque surface en fonction de sa productivité en biomasse utilisable, on obtient alors des surfaces ‘orrigées qui peuvent étre exprimées en hectares standardisés : les « hectares globaux ». 4/ Le total des hectares globaux représente la totalité de la consommation humaine Finalement, la demande peut dépasser offre. Par exemple, une forét exploitée au rythme de deux fois sa croissance naturelle est considérée comme occupant deux fois son espace. Ce phénoméne est appelé « dépassement écologique » est un bon outil pour suivre l'évolution du rapport de Vhomme a la planéte, méme si des erreurs d’estimation sont faites, iles caleuls restenteffectués de a méme fagon aufildes années,]'évolution des niveaux d'empreintes €cologiques donne un préciewx repére. 2.1.4. Quelques résultats Liempreinte écologique globale de humanité a doublé au cours des 35 derniéres années et dépasse de 20% les capacités dela Terre La surface mondiale par personne est de 1,91 hectare global alors que la consommation moyenne mondiale est de 2,3 Tlexiste de profondes disparités impact écologique entre les pays : Yempreinte moyenne d'un Américain est de hectares, celle d'un Indien 1,1 hed u De manidre général. 1 vere générale, Vempreinte pat personne des pays A hauts revenus est en n ne six fois plus élevée que celle 's pays fables evens. n : est en moyenne six fois plus élevée que cel Lempreinte frangaise est de plus de 5, 2 ha globaux par personne, Personne du pays Pastas a 9 ha) La premidre revient sur les enabilité. > La seconde aborde de mani¢re comparat environnement au sens large et économie éeologiaue) > Ladernitre présente la notion de développement durable, jomie La prise en compte de Tenvironnement en économie exprime la volonté de jopuer les problémes environnementatxx caves par los activités économiques. Deux approches permettent de prendre en come environnement en économie une économie de envi nt la seconde A cele d'une économie éolegiaue, eS rreqtmation de la pertinence d'un type particulier analyse éeonomiant a mener ception de Venvironnement. vanementale et Pappréhension d'une certaine conc {t d'appréhender dans chaque cas le tyPe 1. Les approches de Ia prise en compte de l'environnement en Econ projets comportent, a chaque fois, pour répondre a la problématique ei Nous allons revenir sur ces deux constructions théoriques, en essayan’ économie qu’elles proposent et le type d'environnement qu’elles analysent 1.1 L'économie de l'environnement Une premiére posture épistémologique envisage nouvelle problématique et de étendre la discipline économique existante a une aesee aa eviede femmronnement en analysant économiquement quelque chose entré récemmen rareté qui s‘appelle environnement. 4.1.1. environnement: un bien économique en devenir es élmentsnaturels dont Vexistence et les interactions constituent le cadre d& rear rcnncine. a longtemps été pers par les économistes comme un bien libre et inépulsabe. St les menaces pesant ee cuuronmement ont été dénonoées depuis les physicrats, i a fallu attendte les aanées ‘67 Pe que des sar erie néoclassiques, eesta-dire adeptes de Téconomie de marché et du tibéralisme éeonoran, siinterrogent seis rapportsexistants entre économie et environnement, t commencent & dépasses opposition entre les deux aoe rpe dépassement se comprend comme une relation de transformation. En effet, l économie Pat Nets la aoa ation dela nature: elley paises matérianx quelle transforme tli restitue les déchets quelle engendre. La porception de environnement est done devenue celle dune ressouree de pus en plus altérable qui cesse d'étre un bien Frat et devient un bien rare et, partant, un objet analyse économique, Cotte transformation de environnement en bien économique esttoutefois incomplete puisqu' nen posséde pas encore cae iee caacteritiques: nest pas le produit du travail de Homme, il ne peut Cre approprié ind fduellement et tetait pas Tobjet o’échanges marchands, Ce qui, pour les économistesnéocassiques,empéche sa bonne gestion. ‘Une mieroéconomie de environnement plique aux questions d'environnement les concepts dérivés de Ia microéconomie. A ‘de Venvironnement et l'économie des ressources naturelles. tre économie et environnement vist ‘nouveaux objets. Ils'agit de constituer it dans le champ de la jeable dans la confrontation ent Leenvironnement, en tant qu’ensemble d ated Liéconomie de environnement apy Torigine, cette discipline était scindée en deux :'économie ‘Lifeonomie de Lenvironnement traite des modalités selon lesquelles peuvent ére gérés les rejts, pollutions ou nuisances qu'entrainent les activités économiques. > économie des ressources naturelles, quant elle, sintéresse & extraction des ressources naturelles et aux incidences des activités socio-économiques sur la reproduction des ressources naturelles. > Mais, avec aparition des noaeaus risques environnement tla mnssance dy concept de développement durable wiete dissociation entre une économie de ‘environnement et une économie des ressources naturelles est devenue: ‘moins pertinente car: > D'une part, la pollution peut contrecarrer a reproduction des ressources naturelles (les pluies acic tion des ressou tu les pluies acid ‘changement climatique nuisent par exemple d la biodiversité) ; we ete 13 tion (Cutilisation essources naturelles aecentuent la pollu > Et, d'autre part, Fextraction et la consommation de ressources naturelles accentuent la pol enna dtu charbon dans les centotesthermiques est en partie responsable des plies acids et ales carburants, est la principale source d'aceroissement de effet de sere) ue Féconomie de Tdevient ds lors nécessaire ce prendre en compte ces interactions. Nous pouvons done conclure que Féconom: environnement est l'étude de comment les diverses manifestations de rareté des ressources et la dégradation environnementale pourraient étre traitées Ainsi, face aux interrogations que posent les problémes écologiques, la réponse des économistes néoclassiques s© Famene a quelques points > IMfaut, par tous les moyens, internaliser les externalités afin d'optimiser Ia régulation automatique par Te libre jeu des marches ; > Tl faut privatiser tous les biens sans maltre et les biens publics car seule la propriété privée évite le gaspillage, et les biens sans maitre ne sont pas protégés ; Sion arived fire cela i ny a pus besoin de sinquter, etl capital artifice acumulése substituera pti petit ay capital nature a fur t& mesure de son épusement. La croissance économique pourra contnuerindéfiniment mais 3 Condition que lon gtr les ressources de manitre efficace pour maintnir une production ou un bien-tre at moi équivalent dans le fotur.: cesta conception faible du développement durable appeléesoutenabilté ou durabilité faible, Les adepes dela dura ube reonnassent a valid Thypthise de substituabiité entree capital natore te ‘capital physique. Is soutiennent que la destruction du capital naturel (A travers son utilisation dans le processus de production) doit étre compensée par la eration de capital physique, de sorte que le stock de capital total puisse rester, ‘44 moins, constant en valeur. Par exemple, on peut compenser la consommation du pétrole par la mise au point d'une technologie plus eficace. Pearce et Turn (1990) remplacent, dans leur analyse, le capital physique par le capital technique. Ainsi, le capital & transférerest de deux sorts lecapital naturel tla technologie. Pour euxla technologie assure 'équilibre en permettant aux générations futures de garder le méme niveau d'utilité avec des ressources maindres. 1.2. économie écologique Cependant, I’école de pensée appelée économie écologique, prend une toute autre approche. L’économie écologique cherche a redéfinir les concepts économiques fondamentaux pour les rendre plus applicables aux problémes environnementaux. Cela veut dire envisager les problémes a partir d'une perspective macro plutdt que micro, en portant attention sures eyeles écologiques majeus et en appliquant a ’conomie humaine une logique systémique inspirée de la physique et de a biologi, et non pas envisager les écosystémes au travers du seul regard de analyse économique. 4. environnement : un bien écologique limité 4 Léconomie écologique, ala suite des travaux de Nicolas Georgescu-Roegen, considére que la biosphére est limitée et par conséquent, les ressources naturelles sont limitées puisque la biosphere est un systdme fermé, L'internalisation des externalités peut réduire les externaités ellene les supprime pas. Une pollution indemnisée est toujours une pollution. Dans cette conception, const pas!'éoonomie qui englobe et régule les biens naturels, mais C'est la biosphere quiimpose ses contraintes, limites et mécenismes de régulation a la sphére économique. homme doit d'urgence ajuster ses prélévements et ses rejets a ce que la Terre peut supporter : la croissance économique doit laser la place au développement durable, Les bens natuels sont des biens publics mondianx que les Etats doivent protéger et gérer au miewx. 1.2.2, Une macroéconomic de l'environnement Le postulat de économie écologique est de considérer que l'économie est incluse dans son environnement nature Celui-ci lu est essentiel, au sens oi, dune par, ila pourvoie en ressources et services naturels de toutes sortes sans Jeaquels aucune production ne serait possible et, autre par, il sert de rceptacle pour les différentes polutions qu'elle géntre Vue caractre fin eet environnement, économie eologique reconnalt qui exit des limites bio-physiqus la croissance économique. En conséquence, elle considére qu'une croissance économique fondée sur des prélévements sur Venvironn: ‘ s sur Venvironnement toujours plus clevés est impossible. Elle considre également qu'une telletrajecoire peut étre indésirable & cause de see effets deletes en termes sociaux (par exemple en termes de ereusement des inégalités). En conséquence, 'économie écologiane en appelle & une transition socio-écologique conduisant l'économie vers une trajetoire durable tant eur le 4 se fonder sur des indicateurs traditionnels 1 guidée, cette transition devr tres indieateurs macroéeonomiques plutat que de vouloir intégrer as Ia biosphere. Le capital joins aussi important lan social qu'environnemental. Pour étre correcter (Sociaux et environnementaux) alternatifs aux PID et a ation Ai 14s 6conomi -s mettent done en exergue le principe de précautic ms rere neereee est ivité économique qui est intégrée d Tenvironnement dans Ia sphére économique, cest Se eee 7 1s bénéficient d'un niveau au m¢ naturel ne peut décroftre dansle temps afin que les générations futures be véficient d'y de ressources environnementales qu'ayjourd ht ' C loppement durable appelée Lidée de maintien du stock de capital naturel correspond & Yapproche forte du développement ty | Aaa soutenabilté ou durablite forte. Cette foisc,contrairement aux autres, ce nest pas le stock de capt Na rester constant, masle stock de capital naturel. Pour eux, cet le capital naturel qui est ATorigine Oe HOt i 3 de la satisfaction des générations futures. Dans ce contexte, une soutenabilité suppose un transfer 2éro du capital naturel Cette vision est argement admise pour plusieurs raisons. i > Diune part, ily a les limites de la substituabilité du capital naturel au eapital physique assure aussi des fonctions extra économiques. , Meee one: > Diautre art, ily ale risque drréversiblité tls ineertitudes qui font qu’on ne peut plus user, dela méme so des ressources naturelles. Done les partisans de la soutenabilité forte préconisent, pour ainsi dire, récaution ; la prudence s'impose dans les décisions lorsque les conséquences anticipées du fait de l'incertitude scientifique qui les entoure. car, le capital naturel une politique basée sur Ie principe de dune action ne peuvent étre facilement 2, L’avénement du concept de développement durable Malgré le développement économique amorcé il y a deux sitles, nos sociétés sont actuellement confrontées & de ‘multiples difficultés qui peuvent se résumer & dew niveau: > Au niveau global : les ressources s'amenuisent, les climats se modifient, la pollution s'aggrave, les inégalités sociales se creusent. > Au niveau local : de nombreux problémes (chémage, violence, déchets, santé, 6ducation ..) doivent aussi étre résolus pour construire un avenir meilleur Le développement durable exprime la volonté de résoudre ces difficultés. C'est done avant tout une autre conception du développement de nos sociéts, de la fagon dont nous produisons nos richesses la fagon dont nous les utilisons. Nous présentons ici les principaux événements qui ont marqué lévolution de ce concept. 2.1. Développement durable : genése et objectif LeDD représente, aux yeux dela communauté internationale, un enjeu fort comme alternative au développement actuel, basé sur la seule dimension économique, dominante jusqu’aux années 1990. Cependant, il demeure un concept encore relativement méconnu. Hest utile d’en rappeler sa genese et d'énoncer rapidement son objectif. 2.1.1, Genése du concept de développement durable Le concept du Développement Durable a émergé progressivement au cours des années 1970 suite aux analyses qui ont étudié les effets néfastes de la croissance économique sur environnement et les conditions de perpétuation de la vie sur terre, et qui ont conclu que le mode de croissance actuel n'était pas durable. ~ 1972 : « Halte la croissance », rapport du Club de Rome dit rapport « Meadows » est publié, Ce rapport préconise done une limitation dela croissance économique des pays industrialisés et de Ia croissance démographique des pays en développement comme seul reméde pour arréter de surexploiter les ressources de la plandte et permettre aux pays pauvres de rattraper leur retard. Dod Yapparition de expression « croissance 2éro » signifiant une eroissance contrélée qui viterait la survenance des grands déséquilibres écologiques. ~ 3972: Stoskoln, Conftene eerie des Nations Unies sur homme et environnement : Apparition de la notion d’« écodéveloppement » ou « développement écologique » : mode d: i aspi conomieeteavironnementindisociablesTundelaute nn PPRMENt Ul aspire a concer - 1987: Rapport « Notre avenir tous », Commission des Nations Unies présidée par: : reconnaissance internationale de la notion de « Développement Durable », eee 15 jon de la notion de Développement Durable qui, depuis lors, ices internationales organisées par 'ONU. 71992: Rio de Janeiro, « Sommet de la Terre » : Conséer ft devenue une référence incontourmable eprise dans tutes les confer 2.1.2, Définition et objectif du développement durable A. Définition et objectif du développement durable La definition du développement durable la plus aqui figuee dans le rapport Brundtland 4987). Selon cerappore levierconperment durable se défnit comme « un développement qui répond aux besoin da résent sans compromettre la eapucté des générations futures de répondire aux leurs». Malgré le caraetére NTS Ce cette definition, ln direction quelle suggare est clare: non pas une halte a la eroissance, mais un dévelopPe responsable orienté vers le long terme. Une gestion durable des ressources naturelles et environnement cconnue et acceptée est celle B. Objectif du développement durable Depuis 1a parution en 1987 du rapport Brundtland, Tespression « Développement Durable» s'est imposée # popularisée, au point de la retrouvée aujourd'hui dans les discours qui entendent traiter de Tenvironnement et économie. Cependant, cette utilisation parfois excessive du terme par les médias, les hommes politiques, ou encore les associations, a tendance Ale banaliser ou en faire oublier sa finalité premiére : a nécessité de coneilier trois dimension ‘Guise sont longtemps iqnorées: Teffeacté économique, Féquitt sociale et 'écologie, de fagon a assurer Ia vabilté urable de ensemble. Lobjectif du développement durable est done de trouver un équilibre cohérent et viable a long terme & la fois sur ces tuois dimensions : > Dimension économique : il faut continuer & produire des richesses pour satisfaire les besoins de la population mondiale; > Dimension sociale :il faut également veiler& réduire les inégalités et la pauvreté dans le monde ; > Dimension environnementale: et cela sans dégrader environnement que les générations futures recevront en, heritage. Le développement durable se veut done un processus de développement qui concilie Yenvironnement, l'économie et le social et étabit un cercle vertueux entre ces trois sphéres comme le montre le graphique infra. Graphique 1 Tes trois sphéres du développement durable 2.2, Approches du développement durable PParmi la multitude des approches du développement durable dont les appellations different d . ” ions les auteurs, deux se sont distinguées par leurs positions extrémistes, notamment surla substituabilité parfaite e it re it physique : Durabilté faible et durabilité forte, nan ncemmenean! > Lecapital naturel (K,) représente Vensemble des ressources que la nature met a notre disposition, > Lecapital physique ou artificiel (K,) est constitué de ensemble des biens produits par homme. > Lasomme des deux formes de capital permet dobtenir Stock de capital total (Ke). Nous avons ainsi: Kt= Kn + Kp Stock de capital total (Kd = stock de capital naturel (K+ stock de capital physique (K;) 16 2.2.1, Durabilité faible Lasoutenabilit ‘a soutenabie fable acceptela croissance économique mais condition quel'on gite les ressources de maniéreeficac® our maintnir une production ou un errs (ou une uilitéen langage économique) au moins équivatent dans le . Pour eel, ls proposent la nn-déeroissance da stock de capital total entre Tes genérations. ope bed agentes de la durabilité faible reconnaissent la validité de 'hypothése de: gubstituabilité entre le capital naturel St capi plpsime Na sutennet ee Seaton dy capital naturel (a ravers son utilisation dans le processus 06 Production) doit recompense pla aac capital physique, desorte que le stock de capita total puisse roe Se aaa cornea Par exemple, on pei cmpenser ta consommation du pétrole parla mise au point dune technologie plus efficace. insi, le capital & Pearce et Turn (3990) remplacent, dans leur analyse le eaptal physique pa le capital techn a smettant transfer est de deux sores: Te capital naturel et technologie: Pour eos 6 technologie assure ’équilibre en Pe aux générations futures de garder le méme niveau d'utilité avec des ressources moindres. 2.2.2, Durabilité forte rs de la soutenabilité forte acceptent Ia croissance at Cute fois-i, contrairement aux autres, ce n'est pas le stock de eapital total qui doit rester constant, mais Ie ‘est le capital naturel qui eet origine du Bien-étre et done dela satisfaction des générations futures, Dans cocontexte, une soutensbilité suppose eee ea eet on supérieur A éro du capital naturel, Par exemple, faut proctder "dun reboisement (augmentation du capital naturel) aprés une utilisation des ressources forestier (réduction du capital nature). Cette vision est largement admise pour plusieurs raisons. Dune pars ‘aes limites de la substituabilité du eapital aturel au capital physique er, le capital naturel assure aussi ds vrctigns extra Geonomiquest, Dautre part ily ale risque d'irréversibilité et les incertitudes a ‘dela méme sorte, des ressources naturelles. ela soutenabilitéforte préconisent, pour a A instar des partisans de Ia soutenabilité faible, les défenseut Economique 4 condition que le stock de capital soit maintenu const ‘tock de capital naturel. Pour eux, sat qu'on ne peut plus user, ize, une politique basée surle pineipede précaution- Doneles partisans dé Fp ann ernves 1 loge mame 7 (SEV ENVIRONNE MENT Les decisis es décisions des particuliers, des mé is oe P , des ménages et des entreprises en matidre de consommation, action et into a pt ps pe Cane iisconstive irects sont négligeat les, mais ils peuvent aussi étre sensibles au point de devenir prol yatiques = tituent alors ce que les économistes appellent des externalités Len résulte Jone des dfallances Sonar contribuent & accentuer les problémes envi i aoe 's problémes environnementaux. Ces défaillanees de marché sont engendrées par V'existence 1. La notion d’effet externe ou d’externalité Certai ‘ques a’ Cetsines transactions économiques d'un agent peuvent afeter les resoures ou Femronnement des ates agents, ire leur bien étre. On dit qu’elles exercent des effets externes ou des externalités sur les autres agents. 1.4, Définition de Veffet externe On désigne par « externalit i es n désene Dar « externalité » ou « effet externe » le fait que activité de production ou de consommation d'un agent c le bien-¢tre d'un autre sans qu'aucun des deux regoive ou paye une compensation pour cet effet. Ainsi, Vexistence d’une externalité suppose deux conditions : Pe Vactivité d'un agent économique impose une perte (ou un gain) de bien-étre a un autre agent ; cette perte (ou ce gain) de bien-dtre n‘est pas compensée (absence de transaction marchande). 1.2. Effet externe : divergence entre cofits privés et cofits sociaux Le succés d'une économie dépend du bon fonetionnement du marché qui transmet, par intermédiare des prix, larareté relative des différentes ressources. Or, ce mécanisme ne joue généralement pas dans le cas des biens environnementaux, considérés comme des biens libres. Il en résulte done que les prix des biens produits ou consommés n’intégrent Pas complétement lensemble des cofits. De ce fat, ily a un écart entre les coats privés et les eotits pour la société. Les effets ‘externes s'analysent donc en termes de divergence entre coat privé et coat social. : En effet, Yensemble des cotits imposés par une activité a la colletivité constitue le coat social. Une partie de ce coat focial ext compensée par les paiements effectués par les agents qui sont a Vorigine de Vactvité. Ce sont les outs ngendrés pat Fachat des matiéres premiéres ou des machines, ou encore ceux engendrés parla rémunératicn du travail. {le constituent Tes cotts privés de Tagent (CP). Mais il se peut qu'une activité entrane des eodts pour Ia collectivité qui ne sont pas pris en charge par agent, par exemple ceux lis a pollution. Ce sont des cots extetues OY externalités (CE), et les prix des biens et services offerts sur le marché ne reflétent done pas leur coit social total (CST). es externalités peuvent étre mesurées par la différenee entre le cofit social total et le cott privé. Ainsi, on peut @galement définir une externalité comme un cot social non compensé, est-iedire imposé a des tiers, en dehors de toute transaction volontaire. Pronons Texeinple d'un fabricant de pate & papier: i lise des matiores preiniéres (bois) produits chimiques) dont ta production implique un cott quil « compense» par lepre _payé: De méme, il utilise les services de travailleurs dont ilcompense [a peine par un salaire. 00s. ‘ ‘Mais la production de pate & papier enitratne @autrés coiits sociaux, cette fois non compensés : ta pollution de eau (produits chimiques, matiéres organique’) impose a fa collectvité toute une série de cats ou « déséconomies », sous forme de pertes d'aménités agrément dune Gide pure), de loisrs (eau devient impropre @ a baignade), ou de pertes sronomiques (disparition des poisson eau inutilisable pow ‘d'autres industries;-eau non potable), etc. Or. ces «, Géséconomies » ne font l'objet d’aucune compe vnsation car notre entreprise nindemnise ni les fouristes ou riverains qui bénéficiaient des avantages de ta riviere: niles dutrés activités économiques situées en aval, également victimes anette pollution ; elle paie ses colts « internes » de production, mais mullement les autres codts « externes ». apier(CS1)est supérieur ai cott social effectivermient srmpensé,eest-a-dire au coat privé (a-). Cet éeart CST-CP repréente le cot des dommageseausés pa [a pollution, Gquel'on appellera cot (ou déséeonomie)externe, Cot eart existe simplement pare uc certanes ressurons seh gent sur un marché er d'autres pas; les premigres sont effeetvement comptabilises, les autres igndrées parle caleut économique. " “Au bout du compte, lecoit social total deta production de pate d pe 18 ete profit maximum ne coincide pas nécessairement avec le bénéfice social m: A asim done de réduire Ja pollution afin d'atteindre ce que les économistes qualifient d’optimum de Pareto. . 1um, Lobjectif est 2.2.1, Loptimum de Pareto Takes abjetifs de 'économie est de permettre datteindre un optimum économique ou de Pareto 4 partic Tune situation sous-optimaleen ce sens Ilya optimalitéau sens de Pareto lorsquil n'est pas possible damélioce le bien- sue, fiun agent sans diminuer celai d'un autre agent. Ce nest pas du tout un criteredéquit, en effet une situation Sans laquelle un agent tout et ls autres rien est un optimum de Pareto, Cest méme un ert relativerent Fenattaire puisqu'l empéche une vritable redistribution, Cesten revanche un erittre d'efficacié il semble pertinent ‘Résiter toute situation Pareto sous-optimale puisque dans ce cas on peut améiorer le sort d'un agent sans détrioret la situation des autres agents. La concurrence pure ct parfaite permet d'atteindre un optimum de Pareto. La pollution empéche d’obtenir cet optimum car elle entraine des effets externes négatifs pour les pollués, Mais, il existe une possibilité atteindre Voptimum: ‘de Pareto. Par exemple, le pollueur pourrait moins polluer en échange d'un dédommagement de la part des victimes de la pollution et on obtiendrait une situation peut étre inacceptable sur le plan éthique mais qui améliore le sort de tous. La difficulté est done de déterminer le niveau optimal de pollution satisfaisant au critere de Pareto. 2.2.2, Le niveau de pollution optimale Toute réduction des émissions polluantes a un coat d’opportunité en termes de aisse de 'activté, Pour un état donné des techniques, nous ne pouvons supprimer toute pollution qu‘en renongant a produire, ce qui nous aménerait 4 12 pauvreté absolue. En revanche, il arrive un point od la pollution s‘accumulant et devenant de + en + insupportable, il serait préférable de réduire la production. Il existe done un niveau intermédisire de pollution qui concile au mieux la nécessité de produire et Vobjectif de contréle de la pollution : cest ce qu‘on appelle le niveau de pollution optimale. Ainsi, le niveau de pollution optimale se situe quelque part, entre le niveau élevé de pollution en labsence de toute procédure de dépollution, et le niveau e zéro » pollution. Ce niveau est déterminé au point d'intersection entre les droites ou courbes de coit marginal de réduction de la pollution et de dommage marginal. A. Coiit marginal de dépollution ou de réduction de la pollution (Cm) La lutte contre la pollution entraine des coits, lis aux efforts nécessaires pour mettre en place les dispositifs de prévention et les mesures compensatoires, mais également aux productions et eonsommations qui se trouvent limitées par les mesures de lutte (cotits d'opportunité des productions et consommations auxquelles il feut renoncer). Le coat de ect effort de limitation des pollutions a généralement tendance a augmenter avec Veffort de dépollution : s'il est facile de mettre en place les premiéres mesures permettant de limiter l’émission d'un polluant, plus on cherche & Yéliminer totalement et plus le cost des mesures quil faut prendre est élevé. ‘Le cofit marginal de dépollution se définit done commele cot dela réduction d'une unité supplémentaire de pollution. Lihypothése formulée est que le cost marginal de réduction de la pollution crot avec le niveau de dépoltution, qui permet de réduire le dommage marginal ig la pollation, En d'autres termes, ce cot séleveau fur et mesure que le nombre d'unités de pollution supprimées augmente. B. Dommage marginal lié & la pollution (Dm) raine des effets externes négatifs pour les pollués (baisse de satisfaction ou de reven, maladie, ete). Te dommage marginal li & la pollution est done un préjudice (environnement, santé, ete) causé par une unite supplémentaire de pollution. L'hypothése formulée est que le dommage marginal *ééve avee Taugmentation du nombre dunités de pollution. En d'autres termes, les dommages sont de plus en plus fort pour chaque unité de La pollution ent pollution supplémentaire. 2.3. Ilustration de Voptimum de pollution Iustrons le cas de la pollution par un exemple : supposons un agent émetteur de pollution et un agent impacté par cette ddemntre, Lagent émetteur est une entreprse horticole qui produit des roses et rejtte des produits toxiques dans une ‘ieidre lors de son processus de production, Ces substances toxiques sont néfestes pour la survie et 'abondance des Poissons dans Te le dans lequel se jet la rive. Le volume des substances toxiques reetées est propostionnel ay petume dela production de roses. L'agentimpacté négativement par la pollution est un pécheur, qui vit dea péche des Tissons dla La pert de bien-étre du pécheur est proportionnele au volume des substances toques rejetées et peut Pere expeimée cn unités monétaires. I ny a aucune transaction marchande entre les agents a pollution émise par Tenteerise hortiole est une externaliténégatve, La figure x ci-dessous lustre exte situation 20 Figure 1 :Toptimum de pollution Colts pm, cm ‘Cm optimal} oO Pr Po Tiveau de pollution pécheur ig la quantité de rejets polluants dans Yeau dulac Cest- Ladroite Dz constitue le dommage marginal subi parle plémentaire de pollution). Plus la pollution est élevée, plus ce acdire la variation du dommage pour chaque unité supy dommage augmente. La droite Co représente le coat marginal de réduction de la pollution pour Ventreprise. Quand il ny a auch effort de dépolltion, Te contest done nul eta quantité de polluantsémise est maximale et égale& Po Ca est done décroissante vec la pollution (cest-A-dre plus la pollution est levée, plus le codt de dépoltation diminue), $i Ventreprise n'est Rae nanan ctrante et comme elle cherche & minimiser ses cots, elle va produire de telle sorte que le niveau de pollution sot maximal, notamment au point Pe, Dans ce cas en effet, Tentrepise ne supportepas de codt dela dépollution, et géndre un niveau de pollution entrainant une perte de bien-Etre importante pour le pécheur. Cette situation n'est cependant pas la meilleure du point de vue de lintérét général, car le pécheur subit un dommage maximal. On constate ainsi que : > leniveau de pollution qui maximise le bénétice social net est inférieur & celui qui dégalisation du dommage marginal ji maximise le profit privé (P* < Po); > leniveau de pollution socialement optimal est égal a P*, c'est-i-dire au point et du cofit marginal de dépollution. ce point est défni comme un optimum de Pareto, ¢est-lirela situation dans laquelle i n'est pas possible @améliorer le bien-étre d'un agent sans diminuer celui d'un autre agent. ant optimale en matidre de lutte contre la pollution se définit alors comme la situation Ainsi, la stratégie économiqueme a dépollution est égal au dommage marginal de la pollution (point P* de la figure 2 dans laquelle le cott marginal de supra). Dans le cas présenté supra, I absence totale de dommage par pollution impliquerait des effo ‘ofits exctdent les bénéfices qui en seraient retirés. Cette détermination dun niveau de pollution socialement optimal a des implications pratiques pour la mise en cere des politiques de environnement, de quatre types : (i Larecherche du maximum de bien-étre économique implique I aceptation d'un certain niveau de pollution. Gi) La détermination de Voptimum collectif ne peut se faire sans tenir compte des effets externes, cestd-dire de les intemaliser, Il s'agit de corrger les défaillances du marché en réintégrant les externalités dans le caleul économique. Si Tentreprise prenat en compte, dans son calcul économique, le dommage subi parle pcheur, il ny aurait plus dexternalité la pollution sefixant & P*. Dans le jargon des économistes, on dit que Iexternalitéa é internalisée, Lintemalisation exige une premiére démarche :affecter une valeur monétaire ces externalités. Surla figure, ils agit évaluer en termes monétaires la droite Dm. Or les dommages sont hors marchés. Des méthodes d'évaluation monétaire des biens hors marchés sont indispensables. (iv)-La deuxiéme démarche nécessaire i Vinteralisation des cots externes consiste mettre en ceuvre des mécanismes ou Jnstruments permettant la prise en compte effective dans lecaleul économique. Plusieurs procédures sont possible (voir chapitre suivant). 1c niveau efficace de pollution n'est pas nul car la réduction de la pollution a un coit ; rts considérables de réduetion de la pollution dont les, 21 Conclusion Lorsqu'il y a externalité, les cotits individuels ne reflétent pas les cofits subis au niveau collectif, par les autres agents. La pollution faite par l'entreprise est source de coiit pour le pécheur mais ce n’en est pas un pour l’entreprise, or c'est elle qui pollue. On parle de coat externe pour dénommer ce type de cofits qu'un agent fait peser sur les autres. Comme il n'y a pas de marché il n'y a pas de possibilité de prendre en compte la demande de dépollution de la part du pécheur et ce coiit externe peut perdurer si rien n'est fait. Comment prendre en compte les effets externes ? Une maniére de rétablir une certaine vérité des prix consiste a internaliser les effets externes. Nous allons voir dans le chapitre suivant les solutions qui existent pour éviter ces cofits externes. [Clean EVALUATION DES Introduétion Un des problémes majeurs des biens environnementaux est quils n'ont bien souvent pas de pric car is nvont pas de Carne. Mai, ce nest pas parce qu'un ben n'a pas de prix de marché quil n'a pas de valeur, I sagt alors de po ia ca eiter la valeur monétaire des biens environnementaux pou fare ressotir les avantages soriaux quis procur 3 Cela conduit &tenir compte a la fois des services qu'ls rendent et qui sont susceptibles de disparaitre, et des dommag¢ uils subissent, ‘Théoriquement, on se propose ici de mesurer monétairement toute modification du bien-étre des individus associée & compra etion ou une détérioration des biens environnementaux. Dans cette optique, ce chapitre tend & nous fare Comprendre comment des outils économiques peuvent attribuer une valeur monétaire & des biens environnementaux ‘els qu'un récif de corail, une plage, des foréts, 1a qualité de air, de Veau, ete férentes formes. Ensuite, nous présentons les Dans un premier temps, nous définissons le concept de valeur et ses Principales méthodes 4’évaluation monétaire d'actifs environnementaux. 1. Les composantes de la valeur d’un bien environnemental Un bien environnemental n'est Pas réductible a un service simple qui permettrait d’évaluer aisément son utilité, Par exemple, une forét rend des services récréatifs ou de fourniture de bois, mais aussi joue un réle de régulation de la diversité..xaison pour laquelle il faut mobiliser plusieurs éléments pour. ‘comprendre la valeur économique totale (VET) d'un bien environnemental. [4s spécialistes de Yéconomie de Yenvironnement ont fait de grands progrés quant a la classification des valeurs économiques liges aux miliewx naturels, Pour mesurer la valeur économique totale, ils distinguent deux grandes catégories de valeurs environnementales : ls valeurs d'usage et les valeurs de non-usage. 41.1. Valeurs d’usage des biens environnementaux Pendant longtemps, la révélation de la valeur s'est appuyée exclusivement sur Vanalyse de 'usage des acts naturels. En natidre des actifs environnementaus, i est devenu courant de distinguer les usages directs et les usages indireets de ces biens. kes usages directs concement des situations dans lesquels des biens peuvent étre consommés et peuvent apporter Gitectement une satisfaction &I'utilisateu. II s'agit des usages qui nous sont les plus familiers : la péche, la récete de bots de feu ct utilisation des biens environnementaux pout les loisrs Les usages directs des biens environnement Peuvent comprendre des activités marchandes et non marchandes, certaines de ces derniéres étant souvent esventielles pour les besoin de subsistance des populations locales, dans les pays en développement ainsi que pour le sport et les Toisrs, dans les pays développés. Les utilistions marchandes peuvent étre importantes tant pour le marche intérieur que pour les marchés internationaux. En revanche, les diverses fonctions écologiques des actifs environnementaux, notamment les €eosystimes, ont des Yaleurs d'usage indirect importantes qui proviennent de Vappui ou de Ia protection qu’elles assenee aux activités économiques. Par exemple, les systdmes de mangroves servent d'closeries et de nurscries Pour les crevettes et les Polssons qui sont essentels la péche cbtire et marine, et cependant ces habitats importants disparaissent rapidement dans de nombreuses régions et font place a Vaquaculture, en particulier aux Gevages de crevettes. Les plaines 'inondation naturelles peuvent recharger la nappe phréatique qui entretient agriculture de zone aride et les paiturages Sitrete a autres usages domestiques voire méme industrels. Cependant, cette contribution a ly production est difficile & quantifier et généralement ignorée dans les décisions relatives # la gestion des actifs naturels, {is valeurs usage supposent donc une certaine interaction entre Vhomme et actif, ce qui n’est pas le cas des valeurs le non usage. 1-2, Les valeurs de non usage des biens environnementaux Les valeurs de non-usage ont trait aux valeurs Elles reposent simplement sur son existence ‘comprennent trois composantes. actuelles ou futures (potentielles) associées & la ressource en question, Permanente, indépendamment de usage qui en est fait. Ces valeur 23 ' Yume essoure® afeurs option quiconcernent la valeur attachée usage potenti! dune ess 7 cis dont on deste préserver Ia posit une éventulle tlisation La premitre composante inclut naturelle que Fon n'utilise pas dans Vimmédiat uke La deuaiéme composante estla valeur delegs, el Pour les générations futures ou tout ‘simplement pour les autres individus. : existence qui se rapportent a la simple connaissance de Texistence des La troisidme composante inclus les valeurs ¢ 5 cntitde nom banates ((aune, lore et habitat), indépendamment de tout usage présent ou a venir, individu accorde de la valour au fait qu'un bien ou service soit disponible 1.3. Valeur économique totale de l'environnement i i environne al a lone. simple addition des différentes valeurs La valeur économique totale d'un bien environnemental se caleule done par simp! nt aes Giusage et de non-usage présentées ci-dessus. Cele-ci correspond a la variation du bien-tre que subi conomiques, sce bien venait a disparaitre. Cee ec leur une t, que la valeur d’échange n’est qu'une composante de la valeur économique ode Pwronerent ours inden 7 m nnement devrait intégrer totale de environnement pour les individus t, autre part, que la valeur monétaire de Tenviro Tensemble des valeurs d'sage et de non usage. Ce qui a deux conséquences : environnement pour les individus, indépendamment de son usage éventuel, ce qui leur en cofite éventuellement pour en > Tout dabord, la disponibilité deT se traduit par un bénéfice en termes de bien-étre supérieur profiter, yaceéder ; > Ensuite, la disponibilité de Venvironnement pour les usages en termes de coit (de substitution) évité pour atteindre un niveau de bien-étre équivalent. 2. Les méthodes d’évaluation de environnement Deux grands types de méthodes existent selon que Yon se base ou non sur 'ebservation des comportements. > Dans le premier cas, nous parlons des méthodes de préférences révélées ou méthodes indirectes, tees les éthodes des prix hédonistes ou des coits de transport, qui reposent sur observation des comportements pour ensuite donner une valeur monétaire & Yenvironnement. > Dansle second eas, ils agit des méthodes de préférences exprimées ou méthodes directes qui cherchent a révéler le consentement a payer (CAP) des personnes interrogées comme la méthode d’évaluation contingente. Chacune d'elles se base sur I'analyse des préférences individuelles. 2.1. Les méthodes d’évaluation indirectes Dans ce cas on essaie d'utiliser Vinformation présente dans les comportements des agents pour inférer Ia valeur des biens environnementaux. On peut citer la méthode des prix hédoniques et la méthode des coiits de déplacement. > Méthode des prix hédoniques (MPH) :elles'appuie sur le postulat selon lequel les biens et services rendus par Tenvironnement sont des biens non marchands et n’ont, par conséquent, aucun prix. Pourtant, on peut facilement imaginer que ces mémes biens peuvent avoir une influence sur le prix des biens marchands. Ainsi, ily a influence, 'agent exprimera un consentement payer (CAP) pour le bien marchands fonction du CAP pour le bien environnemental. Cette méthode essaie de déterminer, dans le prix d'un bien, ce qui correspond A des caractéristiques environnementales (faible exposition a la pollution, beauté du paysage, etc.). Ses applications ont surtout concerné le domaine de l'immobilier. Elle s’appuie alors sur une mesure de l'influence de ces caractéristiques environnementales sur le prix des logements ou des sites ruraux. > Méthode des coiits de déplacement (MCD) : lidée de base consiste 4 donner une approximation de la valeur présente d'un site naturel travers le montant de monnaie et le temps que les individus consacrent pour se rendre sur ce site. Aisi, les dépenses en temps et en argent que consentent des individus pour effectuer une visited un actif naturel peut permettre d'apprécier la valeur économique quills accordent a cet actif naturel, En effet, toute décision de se déplacer pour aller visiter un bien naturel implique un investissement en temps et en. argent : temps pour se rendre au milieu naturel, dépenses de transport (fonction de la distance et du moyen de transport), dépenses sur place (prix de 'eau, frais divers), ete. Les individus expriment ainsi l'intensité de leur demande dwsage pour un acti envronnemental par ensemble ds dépenses qu engagent pour sy rendre et 4 2.2, La méthode d’évaluation contingente {avaeur aoc un ben entromementa peut Je reflétée par aucun comportement ni prie. Cest par exemple dela valeur de legs, qui est en jeu lorsqu’on veut pouvoir utiliser un bien dans Fe fut dnutessenparelir ade : tiiser un bien dans le futur ox que d'autres, en particule ‘an bien indépendamment de. ses usages présents ou futurs et cette valeur ne peut sehtenie | Seerierel demandant aux individus ce qu'ls en pensent. “leur ne pet salen atemenk aes Lévaluation contingente est j mn contingente est justement une méthode pour laquelle on s'adtesse aux agents pon luton : : aux agents pour eonnaltre leur {alton dium ben envromnemental, Ces une méthode de rslaton des préférences. Pour cela, on leur demande combien i serient ts payer pour gue ce bien sit conservé ou encore de combien ils voudraient étre dédommagés ticcbien dispersal On Lavaleur du cofit en temps du dé et altération dela qualité peuvent biaiser les résultats. i elle fait "hypothése de faible complémentarité. placement est caleulée en termes de salaire sacrifié. > Lesproblémes de saturation Cette méthode exclut la valeur de non usage dans la mesure o La méthode d'évaluation contingente présente certains biais également. Les pret peuvent étre qualifiés de xa mired: Tebiais du mode de paiement, le bai informationnel et le bial de Tenchére de départ. Il est néanmoins possible de les rédire en soignant tout partiuliérement a forme deTenquéte. Le seul biais vraiment problématique en ent exprimer des CAP te qui eoncerne les évaluations contingentes est le biais hypothétique (es individus pewve! ere une situation réll). Celuicirésulte du manque de familarsation des aligférentes de ceux quils exprimeraient l ¢ eds avec les marchés contingents. Enfin le iais de sélection apparart Torsqu'une partie des individus refuse de répondre ou encore de donner un consentement & payer Les “études empiriques montrent que seuls ces deux derniers biais peuvent étre importants. Conclusion Les économistes valeur économique totale d environnementaux sont appr nee sont que par la méthode ruement (en termes monétaires) 1a relles et fonctionnelles des biens de legs et existence rogrés pour arriver a mesurer empitig ie environnement. Sil est vrai que les valeurs structut éhendables par toute une, panoplie de techniques, es valeurs d'option, évaluation contingente. ont ainsi accompli certains p 25 Se POET HQUES ENVIRONNEMENTALES au niveau a2 isation ion des effets externes passe, 4'un fon instaure une t8Xe tion, alors le coat de cette pollution doit étre pris en compte Situne activité économique entraine une poll différence entre les cofits so pollueur. Si son existence se manifeste par w Pappose de combler ect écart en fe faisant supporter par agent privé. 1 int de vue économique par deux grandes p n TGmistatve, ou bien, comme le préconise Coase, on crée les con I ion par le marché. A e6té des instruments purement économiques, i existe des instruments non économiques ou ‘réglementaires pour internaliser les aa arate arene les nore, les interdiction, les Tiitations dactvité ete Ces differs instruments ont Pour bjectif commun d'augmenter Teflicaité des décisions en conduisant Péme\tent ‘tenir compte de tous les effets dans decal économique: ils permettentd’einternaliser» Testernalité. De plus en plus de ‘politiques environnementales recourent la mixité de ces différents instruments. tern: {ités, Ou bien, comme le préconise Pigou, 4, Les instruments non économiques ou réglementaires Dans la tradition réglementaire, on tente de régler les problémes d'environnement directement Pit des politiques de fixent ensuite des limites & protection du eapital naturel Ces politiques mettent en place des objectifs de qualité. Elles Po pas dépasser pour les émissions de polluants et extraction des ressourees naturelles ou ‘obligent a choisir tel type de processus productif, aide d'un systéme d'autorisations et de contre. Les instruments réglementaires reposent done sur des instruments de nature adiministrée, et comprennent les normes, Haanrrintions ov les interdictions. La norme définit par exemple une quantité maximale de polluants émis ou rejerés «elle peut également concerner la qualité d'un miliew naturel, un procédé de production, o¥ les caractéristiques d'un produit, Les autorisations ou les interdictions orientent les types de processus de production et de consommation possibles, Leur mise en ve suppose existence de dispositfs de contréle et de sanctions. Ces instruments se basent sur le méme principe, et pour eela, nous nous limitons présenter le cas des normes. imal de pollution est atteint par les agents consiste a leur i Ainsi, un moyen simple de s'assurer que le niveau opti imposer des normes, qui peuvent étre de différentes natures. ‘émission qui ne doit pas étre dépassé sous peine de sanctions Kdministratives, pénales ou financires (émissions de dioxyde de soufre dans Vatmosphére ow le ‘bruit produit par les aoa yeeare). Dans la mesure ol les agents pollueurs ont conomiquement intérét & pour ils subissene ot coat de dépollution) la norme assure quilschoisiont toujours exactement le niveau maximal de pollution autorisé, ni plus ni moins. Sila norme est correctement spécifie,lobjectf du planificateu est alors atteint. .quipements dépolluants (pots d'échappement La norme d’émission consiste en un plafond maximal Les normes de procédé imposent aux agents Tusage de certains & catalytiques, stations d’épuration, filtres). caractéristiques souhaitables du milieu récepteur des émissions polluantes (taux de Les normes de qualité spécifient les de dioxyde et monoxyde de carbone des véhicules automobiles). nitrates dans l'eau potable, taux d’émission TEnfin les normes de produit imposent des niveaux donnés limites a certaines caractristiques des produits (taux de phosphate dans les lessves, teneur en soufte des combustibles, caractére reeycable des emballages.) Les normes peuvent étre choisies selon deux types de crtéres : environnementaux ou économiques, Dans le premicr Tas alles obéisent le plus souvent a des objectfs de protection de la santé et se traduisent alors par Ia fixation de cae entrations ou de doses maximales de polluants tolérables pour la santé. Dans le second eas, la fixation de la norme devrait permettre datteindre le niveau de pollution optimale préeédemment défini es différents types de normes peuvent étre combinés, ou sont tout particuliérement applicable & certaines formes de pollutions. Quel que soit Ie type de norme, les principes d'élaboration sont les mémes, ¢t consistent, dans un premier temps, & définir le seul de pollution acceptable selon les critéres environnementaux ou économiques, ensuite, on met en place un dispositif de surveillance suivi d'une pénalité dissuadant toute infraction, Linconvénient des normes le plus Souvent invoqué est leur incapacité, si elles sont fixées & un niveau optimal, &inciter les agents & augmenter leur effort de dépollution. 2. Les instruments économiques IIprésente une particularté par rapport aux instruments réglementaies. I sont plus flexibles en ce sens quills donnent Ia possibilité aux agents de choisir par eux méme le niveau de pollution optimale. On attend de cette approche qu'elle 26 duelles: on PAF conduise les agents Economiques A prendre Ia plfation en compte dans leurs décisions Ainteralisation des effets externes. 2.4 L'internatisation pigouvienne ¢ la solution fs ss effet externes négatifsseferaen instaurant une taxe unitaie poor atteindre le mie st affectug sur chaque unité de pollution déversée. On fixe ainsi un cot 9 dans le cadre de Vanalyse classique recherche la maximisation de som Prot” {dans la dépolltion. La taxe représente en quelque sorte le peix a payer Pe ira plus les pollucurs seront inctés 4 dépotluer pour ne pas a0 proportionnelle ® Pour Pigou, Vinternalisation d ‘optimal de pollution, C'est un pai issions polluantes et le pollucur qu arbitrer entre payer Ia taxe ou invest Vtilisation de Fenvironnement, et plus elle est élev6o, Ja payer. Liutilisation de Penvironnement comme récepteur de Ia pollution est alors inversement ‘montant de a taxe. Test également possible de subventionner agent pour toute unité de pollution quill esse démettre. Les subvention’ Concho knees ane entreprise plluante un montant gal Ta taxe afin quelle trate ss effluents ou déchets, lutt que de tener le polluet on peut proposer au contrre un systéme de subvention a I dépolution +16 taux de Subvention correspond alors au bénéfice marginal socal del dépollution. Cependant, subventionner la dépottution inverse du principe pollucur-payeur, revient & considérer que le pollueur détient un droit initial sur 'environnement- ‘Les incitations fiscales se déclinent donc en deux grandes catégories : les taxes et les subventions. Laccroissement fe prix par Yemploi d'une taxe, ou leur diminution par le biais d'une subvention, agit directement Sur. les choix des ‘consommateurs et, par la méme, sur les systémes productifs. La modification des prix dans Te cadre de régimes fiscaux spécifiques permet ainsi aux consommateurs et aux producteurs d'apprécier la valeur attribuée awe, priorités environnementales et de pouvoir diminuer (ou non) les activités nocives pour Tenvironnement. Les Pri relatifs constituent de efit des stguaux revélant Timportance accordée la protection environnementale dans les poliiavee publique tationales: les cersominaters sont inc consommer des produits moins polluants et ls industriels sont appelés a utiliser des matitres, des procédés et des technologies plus favorables a environnement. Dans les deux casi s'ait en fait de donner un prix Ta pollution émise, et ce prix est mis au niveau qui permet as la bonne quantité. La taxe comme la subvention sont des instruments en prix. ‘avoir 2.2 Droits de propriété et gestion del'environnement {information sur les conditions de production et les caractéristiques sndre en considération la double exigence lataxe doit étre sufisamment élevée pour Linstauration d'une taxe suppose tne maitrise de de Voffre et de la demande. La détermination du taux de la taxe doit prei environnementale et économique. En tant qu'instrument agissant sur les prix, tnaintenie un effet dissuasif a Tégard des émissions polluantes. Mais elle ne doit pas étre trop lourde au risque de conduire A des fermetures d'usines ou & des délocalisations entrainant un effet de « fuites » des émissions polluantes ‘Vers des pays disposant de réglementations moins contraignantes. Cest pour dépasser de tlles limites que le concept Gun marché de droits a polluer a été aboré pour réguler les pollutions et Fexploitation des ressources naturelles, avec ‘notamment les travaux de Ronald Coase et John Dales. Reposant sur un principe d’échange, ce marché englobant ensemble des sources émettrices vise & atteindre un niveau de dépollation ou de réduction des émissions prédéfini. A In contrainte par les prix véhiculée par la taxe se substitue une obligation par les quantités d’émissions a produire. ‘A-Négociation bilatérale ou théoréme de Coase Reconsidérant Vanalyse de Pigou, Coase va contester Toptimalité sociale de la procédure dinternalisation des cexternalités qui fit appel a un systéme de taxation et dintervention de I'Etat. Coase met accent sur le caractére éciproque attaché i existence de toute pollution: d'un e6t6 celle-c géne agent économique qui en est vitime, d'un Jutre ebté la réduction de la pollution nécessite de diminuer le niveau de la production polluante et contraint Yauteur dea pollution. Cela étant posé, Coase souligne que 'intért de 'ensemble des individus doit étre pris en compte, et non pas seulement celui des victimes de 'externalit. Dés lors poursuit Coase, nest pas pertinent de sinterroger comme le fait Pigou en termes de difference entre le cott privé et le coli social. Le eritére pertinent pour apprécier la solution & apporter A un effet externe réside dans la maximisation de la valeur du produit collectif. De ce point de vue, taxer le pollueur (axe pigouvienne) causera dans certains cas, une perte collective supérieure au dommage social subi par les ‘vietimes de la pollution. Partant de ce constat, si le phénoméne de pollution ne fait intervenir qu'un petit nombre d agents, Coase (1960) suggére de distribuer des droits de propriété sur les ressources naturelles & des acteurs en conflit au sujet de usage deca, ressources, afin d'inciter une négociation entre ceux-ci qui aboutisse a un marchandage de ces droits de propriété. Dai reseate, le fait eavoir des « dit se nite» les uns les autres est parfatement léitimé par Coase, pourva que la ichesse produite par I'usage particulier de ces droits soit supérieure aux désagréments induits. Selon cet auteur, chaque 21 condition que ces droits de propriété soient bien définis. Des Tors, {re une compensation a ‘tion bilatérale on marchandage entre les acteurs économiques. ir que d'une nége os se dégagent de cette négociation bilatérale : acteur peut payer & Vinternalisation ne peut proven! tes symétriqu Pour Coase (1960), deux vari > Variante 1: le versement Iacollectivité du fait du maintien de son ae indemnité compensatrice des dommages subis pat ar Fusager des ressources d tivité 16 d'une somme susceptible de dissuader I ment par la collectivit ‘usager des ressources de > Variante s'adonner a son act Le type de variante a considérer dépend de Valloc: le des droits de propriété entre les agents, ce a 4 poser a priori une régle de responsal uel, cest-a-dire que la lutte contre Ia pollution est soumise a 'apprécia ‘Cest donc individu et non Etat qui ait le mieux ce qui est dans son intérét. > Si Témetteur de Ia pollution posséde les droits de propriété sur 'environnement, Gédommager afin dele dissuader de procéder & son activité nulsible, oe eee fe la polltion posséde les droits de propriété sur environnement, est & Yémetteur de la ‘dédommager afin de pouvoir procéder a son activité nuisible. Dans Vensemble, intérét du théoréme de Coase est de poser des questions-clefs en matibre d'allocation des droits et aa eerie ea walidté de ce théoréme nécesste la null des codts de transaction tels ave les cofits de recherche dang la comparaison des prix, des cots de négociations, des cots de rédaction, ‘conclusion et controle des centrate On wette hypothdse n'est pas réaliste. Cependant, si ces cots existent, ils vaudraient quills ne soient pas prohibitifs et ne dépassent pas le gain social qu’on peut en attendre, B- John Dales et le marché de droits 4 polluer Inspiré en partie par les travaux de Coase, !économiste canadien Dal aaa eave Fabsence ou la mauvaise défintion des droits de propriété su les biens environnement’ Tl propose sane fet dinstaurer des « quotas transférables > pour régulr exploitation des ressources, siste également sur le fait que ce systeme est un instrument administratif de régulation dans lequel on introduit de la flexibiité pour permettre faux acteurs privés de sadapter, & moindre coit, aux objectfs environnementaux ou au norm utilisation des srecoureesfixées par la puissance publiqee. Selon Iu, les droits de propriété doivent étre exclusifs et transférables pour permettre 'échange marchand. En d'autres termes, pour étre effectif,un droit de propriété doit étre exclusif, clairement ifn, et ne laisser aucun doute aux propriétaires et aux éventuels prétendants au droit sur la nature et le titulaire du Groit gecordé. Si cest le cas, les problémes environnementaux peuvent en fait se résler Par la méthode recommandée par Coase, e'est-a-dire la négociation bilatérale directe entre détenteurs de droit de propriété. Dans le cas contraire, cet Pateur propose d’tablir un faisceau de droits de propriété exclusifs et transférables chaque fois que c'est nécessaire sur les biens considérés auparavant comme non appropriables. mie liés & la destruction des espaces naturels s’expliquent souvent par ie dommage, Dales (1968) préconise la mise en place d'un marché boursier, pourraient échanger des titres de propriété des ressources se ramene crest a la vietime de le les (1968) attribue I'existence des externalités & une Comme les dysfonctionnements de I'écono1 Pabsence de marché qui fixerait un prix pour de préférence concurrentiel, od les parties concernées environnementales. Le principe est le suivant Bat attrbue ou met en vente des «droits de pollution » pout ine ‘quantité correspondant ae eornat de pollution maximum acceptable. Un agent ne pourra émettre ps quilne posse de drofs, Ces droits étant négociabes, les agents vont pouvoir en vendre et en acheter pour obteni a quantté d'émissions quils désirent, au prix seesthe des droits, Si les droits de propriété sont bien définis et librementtransférabes, les aBe's économiques ae nt incites & une allocation €conomiguement efficace des reetspolluants, Tout repose sur Ia definition des droits de propriété sur environnement cest--dire, sur la répartition des droits d'tiliseés Yenvironnement. Pour qu'un tel marché fonetionne, trois conditions au moins doivent étre réunies : > Les ressources doivent étre inférieures aux besoins ; > Les droits de propriété doivent étre entiérement définis (reconnus, exclusifs, transférables et protégés) ; » Une allocation initiale des droits doit étre réalisée (selon une priorité de proximité, chronologique ou au plus offrant) En supposant existence de cofits de réduction différenciés entre les agents économiques, le recours un systéme les différents acteurs. Une firme achéte un échange de droits d’émission vise & égaliser les cofits marginaux entre permis a émettre tant que les coats de dépollution sont supérieurs au prix du permis sur le marché, Au-deld, il est moins 28 cofiteux de dépolluer que d’acquérir un permis. Le jeu de l'offre et de la demande sur le marché finit par établir un prix du permis égalisant le cofit marginal de dépollution pour l’ensemble des firmes. Par rapport 4 un systéme d'allocation réglementaire des ressources par la puissance publique, les marchés de droits permettent a celui qui vend, et donc qui n'utilise pas, de toucher une compensation monétaire et 4 ceux qui n'ont pas daccés a la ressource, de se la procurer. Cependant, ils peuvent conduire a un déséquilibre social dans le cas ow tous les droits peuvent se concentrer dans les grosses exploitations, conduisant a la disparition des petites. Un palliatif serait de distribuer les droits de propriété sur les ressources 4 ceux qui sont déja sur le marché, et en fonction de leur part de marché, tout en donnant la possibilité aux usagers potentiels d’entrer dans le groupe des usagers actuels. Conclusion Nous venons de voir les moyens dont peuvent user les autorités pour mener A bien leurs objectifs de politiques environnementales. Ces instruments ont été élaborés sur la base de trois critéres : économiques, sociaux et environnementaux. Cependant, le choix de l'un ou l'autre instrument dépend des informations dont disposent les autorités sur les dommages et les cofits de dépollution. agent sur Tautre ne sont pas sources d'externalités, celles qui passent ‘sur un marché les quantités demandées par un agent vont avoir Ue {pas une externalité, Le mot externalité fait ailleurs référence & tre dun autre pemendant, toutes les actions involontaires d'un Dar un mare et pares prix son execs. En fy Stl sure pric et sur es utes agents mal oe aves tffets externes au marché. ly a donc externalité lorsque les actions d'un agent nfluencent le bien Agent, sans que cette action ne passe par un marché, 1.3. Types d'externalités De ta définition ci-dessus, on peut retenir deux eatégor negatives. > Tos exteralités positive (ou éeonomiesexternes) signent es situations un ateur est fvorisé pot Faction de tiers cans quil at a payer. Un exemple a 66 donné par James Meade. Un apiculteur ¢ it arboriculteur développent leur activité cdte a céte. Grace Arboriculture, le miel produit est de meiteure qualité et peut tre Senda slus cher (ean que edla ne eodte rien &Tapicuteu)-Résiproquement, les ables pollinom les arbres tt les rendements de Varboriculteur sont améliorés sans que cela ne lui codte rien. Dans ce e26 Yapiculteur et Varboriculteur bénéficient externalités positives. Mais il n’est pas nécessaire que cela soit réciproque. Par cacraple, votre voisin entretien tn tls beau jardin surlequel vous avez une wue Cela améliore yotre satisfaction sans pour autant que vous indemnisiez votre voisin. > Les wrtemalits négatives (ou déséconomies externes) désignent les situations oit un actene est défavorisé pat Casa ere aceat on soit empense. Un exemple est Ie cas d'un blanchiseurinstallé ot d'une usine saan esine de charbon par son activité va salir le linge du blanchisseur. Ce dernier subit une externalité négative. Dane eat ronnement es efetsexternes pewvent re pst ounégaifs, mais aux yeux des Eeonomi les problémes enviromnementanxn'apparaissent que comme des cas prticlers ‘Fentemalités négatives: fumée d'usine, nuisance des transports, pollution des eaux, ete. Parmi Yensemble ds exeraliés négatives plusieurs dsinctions payer fre opérées selon leur source ot leur aera ea a aoe On dstingve ans les externalités de consommation, provogutes Par It consommation aon Slow (abac, rt, déchets poluants..) ct les externalités de produetion, proveguees Ot activité productive des enteprises (mission de gaz polluants come le sof, pllation pa les nitrates des sols et des cours deau..). 2. La pollution : une externalité négative is dexternalités: les externaités positives et les externalités ne négatif par Yexemple des émissions de gaz & fet de ‘Nous proposons d'illustrer maintenant la notion deffet exter rd'hui les problémes d’externalités les plus urgents et les ‘serre (GES), cest-a-dire des pollutions, qui constituent aujou plus complexes a remédier. L¥aceumulation dans atmosphere de ces gaz issus des activités humaines est considérée comme une des principales conc ar ahauffementclimatique. Selon les experts siren ast fit pour miter missions, le probleme va Saggraver et enrainer un changement climatigue qui aura un co, notamment sous forme de dommages & Vactivité slageravfyue en raison de la destruction de capital (par exemple, dans Jes Pones cétiéres) et de Ia baisse de la productivté agricole. En Toccurrence, les externas tenvens fait que les cofits ef les risques découlant du armament elimatique sont supports par Venere de a plant, alors quil existe peu de mécanismes pour obliger saan ee beneficent des activités genératrices de GES nternalisercescoSts t ces risques. 2.1, Définition de la pollution ‘selon Bonniewx et Desaigues (1998), la pollution est u ‘pres transfert danse milieu naturel». Deux conditions ine « externalité négative dont les conséquences se manifestent “doivent étre satisfaites pour étre en présence d'une pollution = > Onobserve un effet sur environnement qui peut ére denature physique (ésharss de substances diverses), ilogique (effets sur Ia mortalité d'espéces animales, sur a santé humaine), chimique (pluies acides, ‘contamination du milieu), sonore, et con humaine traduisant un dégott, un désagrément, un souci, un découragement ou de ‘de bien-étreetsetraduit done par une désutilité > on observe une réa Tanxiété, ce qui entraine une perte’ 2.2, Le concept de pollution optimale Onpeut dire quune déséconomie externe traduit des confits, (cr intérét collectif. La recherche du profit maximum par un agent 19

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