Université Cadi Ayyad

Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales

Chapitre 6
Les stratégies d’innovation des firmes
multinationales

Management à l’international
Semestre 6

Pr: Mme Hind Hourmat allah

2020-2021
 I-Qu’est ce que l’innovation?
• Selon Cantwell (2010), l’innovation peut être
définie comme l’introduction de nouveaux
produits et procédés (process).

• Alter (2002) définit l’invention comme la

création d’une nouveauté technique ou
organisationnelle, concernant des biens, des
services ou des dispositifs, tandis que
l’innovation représente l’ensemble du processus
social et économique amenant l’invention à être
finalement utilisée ou pas.
 I-L’innovation de produit
• Selon Johnson, Whittington, Scholes, Fréry, 2011,
Innovation de produit concerne le produit ou
service qui est commercialisé, notamment en
termes de fonctionnalités.
• Selon Loilier & Tellier ,1999, Innovation de produit
est une offre d’un produit ou service qui présente
au moins une nouveauté par rapport aux offres
existantes et perçue comme telle par le marché
visé.
 I-l’innovation de process
• Selon Johnson, Whittington, Scholes, Fréry, 2011,
l’innovation de process caractérise la manière
dont cette offre est élaborée et distribuée,
notamment en termes de coûts et de qualité.
• Selon Schumpeter, 1935 ; Clark & Fujimoto, 1991,
l’innovation de process concerne les
transformations des processus industriels mis en
œuvre pour concevoir, réaliser et distribuer les
produits et services.
II- L’approche fondée sur les connaissances
comme approche traitant l’innovation

Selon cette perspective, la raison d’être des

FMNs, et la source de leur avantage compétitif
est de créer, transférer, recombiner et
exploiter les connaissances à travers les
différentes filiales situées dans des contextes
géographiques differents (Doz & Prahalad,
1981; Bartlett et Goshal, 1989; Cantwell,
1989; Kogut et Zander, 1993).
II-L’approche fondée sur les connaissances
comme approche traitant l’innovation

Selon cette perspective, les filiales jouent un rôle

central puisqu’elles accèdent à la connaissance
située dans leur environnement local,
l’internalisent, l’exploitent et la transmettent via
des liens internes formels ou informels à la FMN.
Elles ont un ≪ double encastrement ≫ ou un
≪ réseau dual ≫ : dans leur environnement local
(encastrement externe) et au sein de la FMN
(encastrement interne).
 II-L’approche fondée sur les connaissances
comme approche traitant l’innovation
• Cette approche traite le problème de transfert
des innovations inter-filiales sous l’angle des
facteurs qui favoriseraient ou empêcheraient le
transfert des connaissances entre les différentes
entités de la FMN.
Transfert, diffusion et déploiement
Diffusion Déploiement Transfert
Processus

Dimensions

Connaissance, savoir-
Produit fini et Offre
L’objet faire, brique
stabilisé intégrée/concept
technologique

Transdisciplinair
Fonction
e (équipe projet, Recherche et
organisationnel Marketing
communauté, développement
le concernée
réseau)

Phases du
processus
Très aval Amont et Aval amont
d’innovation
concernées

Interne/externe
Interne
Acteurs ciblés Externe (marché) (filiale/corporate
(filiale/corporate)
, marché)

Degré de Moyennement
Moyennement
définition de la Totalement connue connue (en
connue
cible marché (re)construction)

Lancement et Re conception Codification et

Activités clés commercialisation, détaillé de transfert des
re-développement l’offre à la fois connaissances et
 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
Tendance réelle à la dispersion géographique
des activités des firmes multinationales afin de
réviser la localisation de leurs activités de
production et de R&D

Le but est d’optimiser leur chaîne de valeur globale

 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• l’innovation sera introduite dans les pays
émergents une fois celle-ci considérée comme
« obsolète », les pays émergents étant ainsi vus
comme les « réceptacles » situés à la fin du
cycle de vie des produits (le modèle de cycle
de vie des produits (Vernon, 1966, 1979).

On parle de transfert de l’innovation

 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• Patel et Vega (1999) partent d’une matrice
croisant les forces et les faiblesses des firmes et
des différents pays (pays d’origine et pays hôte)
sur la base de leur profil technologique. Ils
distinguent deux principales stratégies:
• stratégie « Home-base-exploiting »
• stratégie « Home-base-augmenting »
 III-L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
1. La stratégie « Home-base-exploiting, la FMN
exploite à l’étranger les avantages technologiques
qu’elle a construit dans son pays d’origine.
D’après cette stratégie, la firme qui dispose
d’avantages concurrentiels sur son marché national
dans un champ de connaissances cherche à
l’exploiter à l’étranger, dans des régions
caractérisées par un « déficit » sur ce champ de
connaissances
 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• Cette stratégie (HBE) est assez conforme à la
thèse du cycle de vie du produit de Vernon
(1966).
• Cette stratégie correspond à ce que Patel and
Pavitt (1990) appellent un apprentissage à
courte vue ou myope (« shortsighted learning or
myopic learning ») : les firmes exploitent leurs
connaissances dans le but d’améliorer la
rentabilité de leur capital à court terme.
 III-L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
2. La stratégie « Home-base-augmenting », la
FMN « augmente », via son implantation à
l’étranger, son capital de connaissances créé pour
l’essentiel dans son pays d’origine.
selon la stratégie (HBA), la firme a un avantage
dans des champs de connaissances et investit en
recherche dans des pays étrangers qui disposent
également de points forts dans les mêmes champs
de connaissances.
 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• Cette stratégie est destinée à surveiller ou à
acquérir des avantages qui sont complémentaires
de ceux déjà possédés par la firme, de manière à
accroître « augment » le stock de capital de
connaissances de la firme (Cantwell, 1991 ; De
Meyer, 1993 ; Dunning, 1997)15.
• Cela correspond à un apprentissage dynamique
(Patel et Pavitt, 1990) : les firmes tiennent compte
explicitement du temps pour construire leur
capital technologique.
 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• Michie (1995) identifie trois catégories
principales de l’internationalisation d’innovation.
1ère catégorie est l’exploitation à l’échelle mondiale
des innovations conçues localement: il s’agit de
l’Exportation des produits innovants, de la
Concession des licences, de l’exploitation et des
brevets, de Fabrication à l’étranger des produits
innovants conçus et développés en central.
 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• 2ème catégorie est la génération globale des
innovations: elle prend la forme de R&D et
activités d’innovation dans les pays d’origine et
d’accueil, d’acquisition des laboratoires existants
ou création ex-nihilo des unités R&D dans les
pays d’accueil.
 III- L’internationalisation de l’innovation
par les firmes multinationales
• La 3ème catégorie est la Coopération globale
technique et scientifique: elle prend la forme
de Projets scientifiques communs, d’échanges
scientifiques, de mouvements des étudiants à
l’international.
IV-concept de l’innovation inversé
• Il s’agit des innovations issues de pays émergents
et « remontant » vers les pays avancés. On parle
alors d’innovation inversée (reverse innovation).
• Une innovation est inversée dès lors qu’elle est
d’abord adoptée par un pays émergent et ensuite
par un pays avancé (Govindarajan & Trimble,
2012).
IV-Le concept de l’innovation inversé
• L’innovation inverse consiste à développer un
produit au sein d’un grand territoire en voie de
développement avant de le commercialiser sur
l’ensemble des marchés couvert par cette E.M.N
IV-Le concept de l’innovation inversé
Les grandes caractéristiques distinctives de ce type
d’innovation sont :
• un grand territoire composé d’une population à
très faible pouvoir d’achat, à la recherche de
nouvelles technologies et techniques issues du
monde industrialisé,
• une entreprise multinationale, capable de
disposer de compétences fortes et de
commercialiser sur l’ensemble des marchés
internationaux,
IV-Le concept de l’innovation inversé
• une adaptabilité organisationnelle de cette E.M.N.
permettant de développer des produits sur ces
territoires avec des équipes locales,
• une perspective annoncée de développement
économique important, compte tenu du nombre
de personnes concernées (Prahalad & Hart 2002).
 IV-Le concept de l’innovation inversé
les caractéristiques de l’innovation inverse
permettent d’alimenter les critères requis pour
conquérir et maintenir un A.C.
Pour Porter (1986), l’innovation qui amorce le
processus de mondialisation peut se décliner sous
forme
• d’un nouveau produit,
• d’un nouveau segment d’un marché,
• d’une réduction du coût d’adaptation,
• d’une modification de concept,
• d’une déconcentration de la production
• d’une élimination des contraintes liées aux
ressources ou à la perception du produit.
IV-Le concept de l’innovation inversé

• L’ensemble de ses caractéristiques proposées

par Porter (1986) sont des caractéristiques de
l’innovation inverse, faisant donc de celle-ci
un outil stratégique de développement de toute
E.M.N
V- La localisation des activités d’innovation par
les firmes multinationales
La localisation des activités d’innovation peut s’effectuer
à l’aide de deux critères majeurs :
• la provenance de la technologie considérée et la
destination géographique
• l’objectif de la délocalisation des activités de R&D.

Pour la délocalisation des activités de R&D, deux types de

logiques peuvent être distinguées :
• l’accès au marché, autrement dit la délocalisation afin
d’améliorer l’adaptation des produits à la demande locale
• l’accès aux savoirs technologiques concernant des actifs
destinés au marché mondial
 V-La localisation des activités d’innovation par
les firmes multinationales
transferts de Production de
technologie connaissances
directement à l'étranger

Accès au 1. Laboratoire de 3. Laboratoires

marché soutien local d'innovation de
proximité
Objectif de la
Accès à la 2. R&D imitatrice ou 4. Centres d'excellence
mondialisation
technologie veille technologique technologique, Réseau
de la R&D
intégré de production de
technologie au niveau
mondial
V-La localisation des activités d’innovation par
les firmes multinationales
• La première situation, de type laboratoire de soutien
local, est caractérisée par une logique à la fois
d’adaptation technologique et d’intégration vers l’aval
(accès au marché). Les flux de savoir sont conçus
comme des transferts univoques, du centre vers la
périphérie.

• Le deuxième cas, postes de R&D imitatrice, est

symétrique du précédent, avec une logique de «
transfert » technologique en sens inverse, du pays
d’accueil vers le pays d’origine ou un pays tiers. Ces «
postes d’écoute » sont chargés de capter des
technologies créées dans un pays donné pour les
transposer ailleurs.
V-La localisation des activités d’innovation par
les firmes multinationales
• La troisième catégorie, laboratoires d’innovation de
proximité, correspond à des unités de R&D visant
principalement des débouchés locaux, ceux du pays
d’accueil, elles prennent en charge des tâches plus
ambitieuses de création de nouveaux produits.

• Le quatrième niveau, centres d’excellence

technologique, procède d’une logique
d’approvisionnement technologique en vue de
débouchés mondiaux. Les centres considérés ne
sont pas nécessairement associés à une unité de
production, sont relativement récents et font plus de
recherche fondamentale que les autres.
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